Le problème de l’annone dans les villes italiennes du Haut Empire romain
p. 95-101
Résumés
Les informations épigraphiques portant sur l’annone et ses fonctionnaires proviennent de toutes les régions d’Italie, la plupart de la deuxième moitié du iie s. Le terme annona concerne en principe l’approvisionnement en blé, mais, parfois, ce terme est à prendre dans un sens plus large incluant l’huile. La réalisation de l’annone pouvait s’effectuer au moins de deux façons : soit par l’achat du blé et sa distribution gratuite ou à un prix modéré aux habitants de la ville, soit en tant que don en argent à la caisse de la ville, sur un compte spécial, ratio frumentaria. Il est difficile de distinguer dans le domaine de l’annone l’activité dont la moti vation était la liberalitas de celle qui se situait dans le cadre d’un munuspersonale. On peut noter parmi les donateurs surtout des représentants de l’aristocratie municipale, dont un nombre considérable de chevaliers. A l’égard des bénéficiaires, l’institution de l’annone municipale avait gardé sa nature civique comme dans la capitale, mais on constate l’existence d’une préoccupation humanitaire ou sociale. En somme, les interventions de l’État dans l’approvisionnement ainsi que la diffusion des curateurs de l’annone indiquent une aggravation du ravitaillement en blé en Italie dans la deuxième moitié du IIe s. ap. J. -C.
Epigraphic data on annona and the officials involved in it can be found in all regions of Italy. Most date back to the second half of the second century. Normally, the term annona is used for grain supplies, but, in some cases, its meaning must be broadened so as to include oil. Annona was performed in at least two different ways : either through buying grain and then distributing it – free or at a moderate price – to the town inhabitants, or through donating amounts of money to the city coffers on a special account : ratio frumentaria. When dealing with annona, it is difficult to establish a clear distinction between the liberalitas-motivated activity and that pertaining to the field of a munus personale. Most donors belonged to the municipal aristocracy, among whom were a large number of knights. As for the beneficiaries, municipal annona still retained its civic nature, as in the capital, but also had humanitarian and social preoccupations. In short, state intervention in food supplies, together with the increasing number of appointments as curators of annona, are signs of a worsening of grain supply conditions in Italy during the second half of the second century A. D.
Texte intégral
1Les textes juridiques qui se rapportent au problème du ravitaillement en blé des municipes italiens appartiennent avant tout à la deuxième moitié du IIe et au début du IIIe siècles, comme d’ailleurs la plupart des sources de ce genre. Mais la lex Julia sur l’annone, qui concerne également les municipes, signale l’importance de l’annone au début de l’empire1. Cette loi prévoyait la punition de celui qui agirait de mauvaise foi contre l’annone, entre autres en créant une société pour faire monter les prix de blé ; il était également interdit de gêner le transport de blé destiné à l’annone. On a souligné l’importance de cette loi en l’interprétant en liaison avec les autres textes du Digeste (Herz 1988, 82), surtout ceux concernant les iudiciapublica, donc les délits contre la majesté, contre la vis publica et privata, ainsi qu’en liaison avec la lex de sicariis et veneficiis. Selon Hermogenianus2, le statut juridique des problèmes liés à l’annone est celui des munera. Mais dans un texte d’Arcadius Charisius nous lisons que c’est seulement dans certaines villes que la cura emendi frumenti et olei fait partie des personalia munera3
2Les informations épigraphiques portant sur l’annone et ses fonctionnaires, et qui constituent la base de cette étude, proviennent de toutes les régions de l’Italie, mais le nombre de textes épigraphiques le plus important se rapporte à l’Italie centrale. Il existe des villes possédant plusieurs inscriptions concernant l’annone alors que le nombre global des inscriptions n’y est en rien remarquable ou en tout cas beaucoup moins important que dans d’autres villes richement dotées en épigraphie. C’est le cas d’Abella, Ariminum, Blanda, Camerinum, Canusium, Praeneste, Vettona, avec deux inscriptions, et Alba Fucens, avec quatre textes. On peut donc affirmer que l’annone était un problème concernant l’Italie toute entière. Or, si l’on peut estimer que la répartition territoriale des inscriptions traitant de l’annone et de ses fonctionnaires en Italie recouvre dans une certaine mesure la réalité historique, il n’en est pas de même pour leur répartition chronologique. La raison principale en est dans le petit nombre de textes datés, ce qui fait que la répartition purement quantitative des inscriptions ne peut que servir de point de départ pour des considérations sur l’évolution chronologique du problème.
3En ce qui concerne le Ier siècle, nous avons un texte de Florence (CIL, XI, 1602), qui est à dater après 79 ap. L-C. ou encore un texte d’Alba Fucens (AnnEpigr, 1984, 360) daté par les éditeurs aux Ier-IIe s. ap. J. -C.
4La plupart des textes appartiennent au IIe siècle. Certains sont datés de façon précise : CIL, IX, 3923 (149 ap. J. -C.) ; CIL, XI, 7556 (174) ; CIL. XI, 5645 (177-180) ; CIL, IX, 4686 (184). D’autres textes peuvent être datés de la première moitié du IIe siècle : CIL, V, 5651 ; CIL, V, 8664 : CIL, XI, 6117 ; AnnEpigr, 1986, 219 ; Suppl. It. 1988, n° 50 ; de la deuxième moitié du IIe siècle : CIL, V, 1874 (, 176-1 80?) ; CIL, V, 7040 ; CIL, V, 7881 ; CIL, IX, 5454 ; CIL, X, 45 1 ; CIL, X, 453 ; CIL, XI, 377 (après 161) ; CIL, XI, 3009 ; AnnEpigr, 1961, 109 ; AnnEpigr, 1976, 176 ; AnnEpigr, 1979, 141 ; du IIe siècle : CIL, IX. 3922 ; CIL, IX ; 3949 ; CIL, X, 1216 ; CIL, X, 1217 ; CIL, X, 5419 ; CIL, XI. 4389 ; CIL, XI, 4579 ; CIL, XI, 5634 ; CIL, XIV, 3014 ; AnnEpigr, 1967,97 ; AnnEpigr, 1975, 254 ; du IIe ou du IIIe siècles : CIL, X, 7239 ; CIL, XI, 7872.
5Appartiennent à la première moitié du IIIe siècle : CIL, XI, 5178 (223) ; CIL, XIV, 2972 (243) ; CIL, IX, 2354 ; CIL, X, 1491 ; au IIIe siècle : CIL. X, 5928 ; CIL, XI, 379 ; AnnEpigr, 1986, 195.
6Sont difficiles à dater : CIL, IX, 342 ; CIL, IX, 1176 ; CIL, IX, 2603 ; CIL, IX, 2663 ; CIL, IX, 2861 ; CIL. IX, 3437 ; CIL, IX, 4071 ; CIL, IX, 5312 ; CIL, X, 3925 ; AnnEpigr, 1900, 180 ; AnnEpigr, 1983, 326.
7Il est évident que cette répartition se trouve en accord avec la répartition chronologique générale des inscriptions en Italie (Cf. Mrozek 1973, 113-118) ; comme dans celle-ci, la plupart des inscriptions appartiennent à la deuxième moitié du IIe siècle. Mais étant donné que la répartition des textes épigraphiques concernant la vie socio-économique de l’empire et surtout des villes s’arrête dans les années 250-260 environ, nous pouvons admettre que ces années, correspondant au règne de Valérien et Gallien, constituent la limite chronologique de notre étude.
8Parmi les problèmes que nous voudrions prendre en considération, en premier lieu se trouve la question de savoir si tous nos textes se rapportent au ravitaillement en blé, autrement dit si sous le terme “annone” il faut toujours comprendre le blé. Car nous savons bien que, selon les dictionnaires, le terme annona a plusieurs significations, telles que le prix du blé, le ravitaillement en nourriture, le blé, les produits agricoles en dehors du blé comme l’huile par exemple. Quant au terme “annone” dans les villes italiennes, tout semble indiquer qu’il concerne en principe l’approvisionnement en blé.
9Voici d’abord les textes qui expressis verbis parlent du blé et soulignent l’importance du ravitaillement en blé. A Aeclanum (CIL, IX, 1176) apparaît : tritic... distrib ; dans CIL, V, 7040, on trouve l’expression [frumento coempto per summ]am caritat. [ordo splen]didiss. ob merit, [... pop]ulo postulante’, CIL, IX, 2861 : caritat. ann[onae cum frume]nti copia non es[set et...]L modios sin[g... emerent] ; les deux modios distribués àCapua concernent sûrement le blé (CIL, X, 3925) :populo Ca[...] modiosbinosde[dit] ; dans CIL. XI. 1602 apparaît : tritici peregrini [modios municipibus suis gratui]t praestitit... ; dans CIL, XI, 61 17, de Forum Sempronii : quod annona kara frumentium) denario modium praestitit’, dans AnnEpigr, 1900, 180 : egit rei frumenit ; l’expression : annonam civibus commodioribus pretiis ultro obtulerit (AnnEpigr, 1967, 97) concerne aussi le blé ; d’autres textes y font explicitement allusion : annonafrumentaria (CIL, IX, 4071), anno[nam iuvit frum]entar[iam...] (CIL, IX, 5454), [pecuniam in annonam f] rumentariam (AnnEpigr, 1986, 219). Signalons enfin les fonctionnaires avec frumentum dans le titre, comme curator frumenti dont il sera question plus loin.
10On peut estimer que le terme annona se rapporte au blé là où le texte parle des conditions d’urgence ou des conditions très dures dans le ravitaillement d’une ville. Il1 en est ainsi avec le texte de Concordia (CIL, V, 1874) : qui providentia Maximorum Imperatorum missus urgentis annonae difficultates iuvit (Broilo 1980,35) ; à Cemenelum (CIL, V. 7881) un personnage, vir egregius, fut honoré ob eximiam praesidatus eius integritatem... et urgentis annonae sinceroni praebitionem. Sterili tas ann[onae] dans CIL, X, 453, se rapporte à la médiocrité de la récolte de blé ; c’est également CIL, XI, 377 qui fait mention de sterilitate annonae, donc des difficultates dans le ravitaillement en blé. Le texte de Vettona (CIL, XI, 5 178) parle sûrement de blé : annonam sufficientem civitati pecunia sua praestiterit ; CIL, XI, 5635 fait certainement allusion aux difficultés de ravitaillement en blé : annonae caritates saepius sustinuit. Un texte d’Ariminum mentionne également des difficultés sérieuses dans le ravitaillement en blé : dum et annonaepopuli inter c[e]tera beneficia saepe subvenir... (CIL, XI1,379).
11A partir de tout ce qui vient d’être dit à propos du terme annona dans les villes italiennes on peut admettre que les autres textes se rapportent également au ravitaillement en blé. Mais il n’est pas exclu que dans certains cas annona est à prendre dans un sens plus large incluant notamment l’huile. On sait bien que ce produit constituait une nourriture très importante en Italie. Et c’est précisément dans la deuxième moitié du IIe siècle que nous disposons de signes sur des difficultés dans l’approvisionnement de l’Italie en l’huile ; voici ce qu’écrit l’Historia Augusta àce propos : Olei vero tantum, ut per quinquennium non solum urbis usibus, sed et totius Italiae, quae oleo eget suffice ret4. Il est, en effet, bien possible qu’avec le recul de la Bétique comme exportateur d’huile sur une grande échelle vers l’Italie, les difficultés dans l’approvisionnement en l’huile soient devenues plus fréquentes dans les villes.
12La réalisation de l’annone pouvait s’effectuer au moins de deux façons : soit par l’achat du blé et sa distribution gratuite ou à un prix modéré aux habitants de la ville, soit en tant que don en argent à la caisse de la ville, sur un compte spécial, ratio frumentaria. La première variante était le plus souvent le résultat d’une situation d’urgence, illustrée dans les textes cités ci-dessus.
13Le compte spécial pour le blé dans la caisse de la ville, ratio frumentaria, est attesté par Ulpien qui parle d’une possibilité de transférer l’argent du compte de l’annone à un autre compte : Quod de frumentaria ratione in alium usum con versum est... sua causa cum incremento debito restituantur... (Dig., 50, 8, 2). Dans les textes épigraphiques on parle de pecunia annonaria (CIL, X, 1217 : auxerit ex suo ad annonariam pecuniam), de pecunia frumentaria (CIL, XI, 4579 ; Suppl. It. 1988, n° 50) ou simplement de l’annona : in annonam perpetuo dédit (CIL, XI, 3009), in annonam ab herede suo dori iusserit. Le compte de l’annone se trouvait probablement dans la gestion du curator annonae qui apparaît expressis verbis en tant que curator pecuniaefrumentariae (CIL, XI, 4579) ou curator pecuniae ad annonam (AnnEpigr, 1986, 195), curator pecuniae legendae et annonae (AnnEpigr, 1979, 141). Nous trouvons dans le Digeste quelques remarques concernant la portée du compte en question. C’est ainsi que ce compte avait la priorité pour le paiement des dettes dues à la ville ; les dettes dues à ce compte devaient être payées sans retard : frumentariae pecuniae suo nomine debitor quam primum so vat ; necessaria enim omnibus rebus publicis frumentaria pecunia moram solutionis accipere non debet5. L’argent destiné à l’achat de blé devait être dépensé pour compenser les autres dépenses.
14Comme je l’ai déjà souligné, il est difficile, et le plus souvent impossible, de distinguer dans le domaine de l’annone l’activité dont la motivation était la liberalitas de celle qui se situait dans le cadre d’un munus personale. Et cela surtout quand nous savons, selon Arcadius Charisius cité ci-dessus, que c’était seulement dans certaines cités que l’annone était traitée comme appartenant au munus personale. Mais il y avait des situations qui se trouvaient en dehors de la munificentia et des numera. C’est le cas du texte de Concordia (CIL, V, 1874) qui nous informe sur Caius Arrius Antoninus, praefectus de l’aerarium Saturni et iuridicus per Italiani regionis Transpadanae etc., qui providentia Maximorum Imperat(οrum) missus urgentis annonae difficultates iuvit. C’était donc à la demande des empereurs Marc-Aurèle et Verus qu’Arrius Antoninus était intervenu dans la situation difficile de Concordia. Nous lisons chez les Scriptores Historiae Augustae, à propos de la politique de Marc-Aurèle envers les municipes : Italicis civitatibus famis tempore frumentum ex urbe donavit omnique frumentariae rei consuluit (Ant., Phil., 11).
15Nous connaissons vingt-trois donateurs6 dans le domaine de l’annone dans les villes italiennes, dont onze sont hauts fonctionnaires de l’administration municipale, neuf étant patrons. Mais ce qui mérite de retenir l’attention si on les compare aux distributions d’argent et de nourriture, c’est le nombre important, d’au moins dix chevaliers parmi les donateurs. Une des explications de ce fait réside dans la richesse des chevaliers plus considérable que celle des autres membres de l’aristocratie municipale. L’annone était plus coûteuse que les distributions d’argent et de nourriture ; la plupart des sommes dépensées pour l’annone dépassaient 50 000 sesterces7 tandis que le coût moyen d’une distribution s’élevait à 5 000 sesterces environ (Cf. CIL, X, 1491 ; Dig., 32, 54). Ajoutons que le donateur d’une des sommes les plus importantes destinées à l’annone, 100000 sesterces, était un chevalier de Reate. On peut dire que le niveau des dépenses pour l’annone commençait là où finissait celui d’autres distributions.
16Le lien plus fort entre annone et munus qu’entre celle-ci et liberalitas nous explique probablement l’absence des femmes comme donatrices, si nombreuses par ailleurs dans les distributions d’argent et de nourriture à diverses occasions. Pourtant ce n’est pas la situation matérielle des femmes qui les a gênées de faire des donations pour l’annone. Il est sûr qu’en général les femmes étaient moins riches que les hommes. Nous connaissons néanmoins des femmes aisées comme Caelia Macrina de Tarracina qui avait créé une fondation alimentaire d’un million de sesterces pour les enfants (CIL, X, 6328) ou la belle mère de Pline le Jeune qui espérait qu’elle pourrait lui prêter trois millions de sesterces (Ep., III, 19, 8).
17Deux de nos donateurs qui ont offert à la population le blé à un prix plus bas que le prix du moment n’étaient pas des décurions : Lucius Maesius Rufus à Forum Sempronii (CIL. XI, 61 17) était procurator Augusti et Marcus Minatius Successus de Herdonia (AnnEpigr, 1967, 97) apparaît comme une personne en dehors de toute fonction et probablement originaire d’une autre ville comme le supposent les éditeurs de l’inscription. On peut donc se demander si le fait que les personnes qui ont vendu le blé à bas prix n’étaient pas des décurions n’est pas une conséquence du rescrit de Marc-Aurèle et Verus selon lequel la vente de blé à un prix plus bas que le prix normal par les décurions n’est pas autorisée : Minime aequum est decuriones civibus suis frumentum vilius quant annona exegit vendere8.
18On admet qu’à Rome c’était en principe les cives domo Roma qui ont profité des distributions de blé, les sénateurs ainsi que les chevaliers étant exclus9. Dans les villes italiennes, on constate tout d’abord qu’au contraire, aux banquets et distributions d’argent, on ne note aucune différenciation parmi les termes se rapportant aux bénéficiaires de l’annone. On ne trouve dans les textes qu’une seule dénomination pour désigner les bénéficiaires, le plus souvent populus et municipes·, les autres termes, comme cives, plebs, sont utilisés une ou deux fois seulement. Un des problèmes est donc de savoir si l’absence des décurions signifie qu’ils n’ont pas accès au blé et si toute la population en dehors des décurions, éventuellement les non-citoyens y compris, avaient accès à l’annone. Autrement dit, est-ce que les termes populus, municipes etc. sont les mêmes par rapport à l’annone et aux distributions d’argent ou non ?
19En ce qui concerne municipes, le problème est assez clair : dans toutes les occurences connues, ce terme, soit se rapporte aux citoyens, soit est synonyme de celui de populus, comme cela est attesté dans les textes concernant les distributions d’argent, donc au sens de "citoyens". Nous savons que ce n’étaient que les citoyens qui profitaient des distributions d’argent. Les deux cas assurés où apparaît le terme municipes concernent des legs destinés à l’annone (CIL, V, 5651 ; CIL, IX, 4686). Populus, comme nous avons dit, apparaît en tant que synonyme de municipes dans le cadre des distributions d’argent, mais la situation change si nous nous tournons vers les jeux de gladiateurs où ce terme comprend aussi les non-citoyens, donc les esclaves et ceux-ci non seulement de la ville où étaient organisés les jeux, mais encore les esclaves et les citoyens des villes voisines.
20Plebs est synonyme de populus en ce qui concerne les distributions d’argent et de nourriture. Mais comment expliquer son absence dans le cadre des jeux de gladiateurs et d’autres jeux en Italie? Le terme cives nous est connu également avec deux significations au moins : celle de “citoyens” et comme synonyme de populus dans un sens très large, souvent sans les décurions comme le montrent les juxtapositions orcio et cives. Il n’est pas exclu que l’élargissement du terme cives, c’est-à-dire sa synonymie avec populus, soit à dater au IIIe s. Une telle éventualité est suggérée par le texte de Telesia (CIL, IX, 2243) daté de 180-250 après J. -C. Dans cette ville les spectateurs des jeux sont appellés cives : populo passim pecuniam distribuii ludorum quoque spectaculorum ea die civibus exhibuit. On trouve à Cemenelum (CIL, V, 7881) un terme très large et notamment celui d’homines pour désigner les bénéficiaires du blé : M(arco) Aurelio Musculo v(iro) e(g regio) ob eximiam praesidatus eius integritatem et egregiam ad omnes homines mansuetudinem et urgent is annonae sinceram praebitionem ac munificentiam... patrono dignissimo. L’inscription déjà citée de Forum Sempronii (CIL, XI, 6117) mérite une attention particulière. Lucius Maesius Rufus procurateur d’Auguste avait vendu le blé à un prix qui était plus bas que le prix actuel. Nous ne savons pas à qui fut vendu ce blé, mais ce sont les municipes et incolae qui ont érigé le monument. Il est sûr, à mon avis, que les incolae avaient à côté des municipes profité de la liberalitas du procurateur.
21A partir de tout ce qui vient d’être présenté à propos des bénéficiaires, on peut admettre que dans les villes italiennes l’institution de l’annone avait gardé parfois sa nature civique comme dans la capitale, mais l’utilisation de termes très larges dans certaines villes pour désigner les bénéficiaires ainsi que la participation des incolae à l’annone fait penser à l’existence d’une préoccupation humanitaire ou sociale. Il est difficile de dire si nous avons à faire à une limitation numérique des bénéficiaires de l’annone, comme c’était le cas à Rome et dans les municipes pour les distributions d’argent et de nourriture.
22Liebenam (1900, 368) avait raison en admettant que c’était l’importance du problème du ravitai1 lement en blé qui provoquait l’introduction dans les grands municipes d’une cura annonae à l’instar de la capitale. Remarquons néanmoins que cette cura est également attestée dans les petites villes, comme Teruentum ou Aesernia. D’autre part un curateur de l’annone fonctionnait dans une ville indépendamment du fait qu’il y ait ou non un édile (Cf. CIL, IX, 2603 ; CIL, IX. 3437). Car, il est probable qu’en période de crise, ni les édiles ni les agoranomoi n’arrivaient à remplir leurs devoirs dans le domaine du ravitaillement des villes en blé.
Liste des curatores attestés en Italie
Référence | Lieu | Carrière |
CIL, IX, 2603 | Teruentum | aed., IIvir i. d., quaest., frumenti curator |
CIL, IX, 2663 | Aesernia | aed., annonae curator |
CIL, IX, 3437 | Peltuinum | aed., quint/., praef i. d., quaest. alim., flamin. Aug. item annonae curator |
CIL, IX, 3923 | Alba Fucens | vet. Aug. coh. VII. IIIIvir i. d., quaest. rei p. cur. pecun. aliment., curator annonae plebis. cur. oper. publ.. curator apud Iovem Statorem |
CIL, IX, 3949 | Alba Fucens | .... Illlvir i. d., quaest. r. p., curat. apud lovem Statorem, curator annonae |
CIL, IX, 4071 | Carsioli | sev. Aug. Mart., pat. coll. fabr. tign., [curatori] annonae frumentariae |
CIL, X, 451 | Eburum | patr. man. Ebur., IIvir. // qq., quest, ark., curator rei frument. |
CIL. X. 1216 | Abella | IIvir., quaest. aliment., quaest. pec. public., curator frument. |
CIL. X, 1491 | Neapolis | IIvir., alimentorum quaest., cur. sacraepecun., cur. II frum. compar. |
CIL, X, 5419 | Aquinum | August. Casin., curator annonae Casin. |
CIL, X, 5928 | Anagnia | eq. R., Ilvir., quest, alim., cur. pec. ann., quaest. aerer. arce pubi, cur. r. p. Trebanorum, patronus |
CIL, XI, 4389 | Ameria | aed., Illlvir i. d., quaest. arc. publ. et pec. alimentar., defensori r. p., curator annonae |
CIL, XI, 4579 | Carsulae | quinq., IIIIvir. aedil., cur. pec. frumen. IIII, q. p. Afr., pp. patronus |
CIL, XI. 7556 | Forum Clodi | quinquen. adlect., quest, aliment., curator annonae |
CIL, XIV, 2972 | Praeneste | IIIIIIIvir Aug., quaest. col., aed. Ilvir., flamen, cur. annonae, cur. muneris. publ., cur. kal. |
CIL, XIV, 3014 | Praeneste | quaest., aed., Ilvir, flam. divi Aug., VIvir Aug., curator annonae triennio continuo, cur. muneris publ. glad. |
AE, 1900, 180 | Nola | cura rei frument., quaest. arke p. |
AE, 1979, 141 | Fabrateria Vetus | IIvir, curator pecuniae leg. et annonae10 |
AE, 1984, 360 | Alba Fucens | IIIIvir, aed., curator ann., operum publicor. |
AE, 1986. 195 | Canusium | curator pecuniae ad annonam per... |
23Il est difficile en l’état actuel des choses de savoir si toutes les titulatures soulignées se rapportent toujours à une fonction ou à un honneur. Est-ce que, par exemple, les activités et les compétences de curator frumenti comparandi et curator rei frumentariae étaient les mêmes ? Quant au curator annonae, il s’agit sûrement d’un terme qui se rapporte à la fonction ou à l’honneur qui comprenait toutes les activités et compétences liées au problème de l’annone, donc l’achat de blé et sa distribution. Cela est affirmé par le texte cité du Digeste, 50,4, 1, qui précise d’une façon assez nette les annonae ac similium cura : curafrumenti comparandi, cura arcae frumentarique, cura annonae divisio.
24La fonction ou l’honneur de curateur de l’annone qui se trouvait en dehors des magistratures municipales était prévue pour une durée d’un an, mais pouvait être exercée plusieurs fois ; c’est ainsi qu’à Carsulae le curator pecu(niae) frumentariae exerçait sa fonction pendant quatre ans, le curator annonae à Praeneste trois ans, à Alba Fucens deux ans etc. A Canusium la durée n’est pas connue, mais la titulature curator pecuniae ad annonam per... concerne sûrement une période plus longue que celle d’une année11. La cura annonae ou frumenti était transmise aux personnes d’un certain âge, probablement de plus que trente ans, ce qui résulte de l’inscription AnnEpigr, 1900, 180 : hic ante legitimam aetatem curam agit rei frumentariae, le curator en question était âgé de vingt-huit ans. La plupart des carrières confirme qu’on est devenu curateur de l’annone après avoir exercé des magistratures municipales.
25Une autre question se pose : est-ce qu’il y avait des curateurs de l’annone dans toutes les villes en Italie? Remarquons que le nombre des curateurs en question est de beaucoup inférieur à celui des autres fonctionnaires comme IIviri, patrons ou curatores rei publicae ; de ces derniers, nous connaissons deux cents personnes (Cf. Duthoy 1979, 177-194), donc dix fois plus que de curateurs de l’annone. Il y a au moins deux explications à ce fait : soit les curateurs de l’annone n’existaient pas dans toutes les villes en Italie, soit la cura annonae a été introduite dans certaines villes beaucoup plus tard que les autres magistratures. Il me semble que la deuxième éventualité est préférable étant donné que les inscriptions datées d’une façon sûre appartiennent à la deuxième moitié du IIe siècle12. Il est donc bien possible que dans les villes sans curateur de l’annone les finances de l’annone aient été surveillées par les curatores rei puhlicae (Cf. Dig., 50, 8, 4 ; Sartori 1989, 9). Mais, est-ce que les curatores rei puhlicae surveillaient également les finances là où il y avait un curateur de l’annone? La cura annonae qui comprenait également la cura pecuniae rendait tout contrôle en principe superflu. Constatons en tout cas l’existence simultanée assez sûre des curateurs de l’annone et des curatores rei puhlicae dans les villes suivantes : Alba Fucens (CIL, VI, 1406, ILS, 8981)13, Neapolis (CIL, VI. 1545 ; CIL, III. 6154), Nola (CIL, VIII, 7030 ; CIL, V, 7775 ; CIL, X. 1 259 ; CIL, VI, 1507), Praeneste (AnnEpigr, 1916, 11). Les curatores rei puhlicae apparaissent également dans les villes suivantes qui nous intéressent : Aesernia (CIL, IX, 2860), Ameria(CIL, IX, 1584), Canusium (CIL, IX, 688), Eburum (Camodeca 1974), Teruentum (CIL, IX, 2565).
26On doit d’autre part souligner le lien entre la fonction (ou l’honneur) de curateur de l’annone et la fonction de quaestor alimentorum ; nous connaissons sept de ces questeurs qui sont devenus curateurs de l’annone : CIL, IX, 3437 ; CIL, IX, 3923 ; CIL, X, 1216 ; CIL, X, 1491 ; CIL, X, 5928 ; CIL, XI, 4389 ; CIL, XI, 7556. Dans toutes ces carrières, la fonction de quaestor alimentorum précède la cura annonae. Il s’agissait probablement pour cette cura de personnes ayant une certaine expérience.
27Nous n’avons pas d’indications concernant la provenance du blé destiné à l’annone dans les villes italiennes. A Ostie, les mercatores frumentarii sont liés au commerce du blé. L’absence des negotiatores, donc des grands commerçants, dans ce domaine14 peut suggérer qu’on a cherché à surmonter le problème de l’annone au niveau local. Il n’est pas clair dans quelle mesure les ports d’Ostie et de Puteoli ont participé dans l’approvisionnement des villes italiennes en céréales. Quel était leur rayon d’activité ? Le prix de blé au port de Puteoli au Ier siècle ap. J. -C. semble d’être plus bas qu’ailleurs en Italie (Cf. Mrozek 1978. 153-155). Maisd’autre part le transport par terre était très cher : on a souligné que le transport par mer d’un bout à l’autre de la Méditerranée coûtait moins cher que le transport sur une distance de 120-160 km par terre (Rickman 1980, 14).
28Pour conclure, je voudrais insister sur les points suivants. Le problème de l’annone dans les villes italiennes avait laissé une empreinte beaucoup plus marquante dans les sources épigraphiques que l’annone dans les provinces15. Il s’agit en principe d’effort municipal avec les moyens propres de la ville. L’intervention de l’Etat était plutôt l’exception. Mais la date de ces interventions comme la diffusion des curateurs de l’annone indique une aggravation du ravitaillement en blé en Italie dans la deuxième moitié du IIe siècle ap. J. -C. Or, bien qu’il n’y ait presque pas de sources à ce sujet pour le Ier siècle, Pétrone (Sat., 44) nous rappelle que cette époque aussi n’était pas sans difficultés dans le ravitaillement en blé : «Non mehercules hodie buccam panis invenire potiti. Et quomodo siccitas perseverati»
Bibliographie
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Notes de bas de page
1 Dig., 48, 12,2 :... qui contra annonam fecerit, societatemve coierit quo annona cariorfiat... eadem lege continetur nequis navemnautamve retineat aut dolo malo faciat quo magis detineatur.
2 Dig., 50,4, 1,2 : Personalia civilia sunt munera ; defensio civitatis, id est ut syndicus flat legatio ad census accipiendum vel patrimonium, scribatus καμ ηλασία[camelorum agitatio exhibitioque], annonae ac similium cura, praediorumque publicorum, frumenti comparandi. aquaeductus, circensium spectacula, publicae munitiones, arcae frumenta riae, calefactiones thermarum, annonae divisto, et quaecumque aliae curae istis sunt similis.
3 Dig., 50, 4, 18 : Cura quoque emendi frumenti alei (nam harum specierum curatores quos σιτώνας et ἐλαι ώνας appellant creari maris est) inter personalia numera in quibusdam civitatibus numerantur, Neesen 1981, 203-235, ne s’occupe pas du problème discuté.
4 SHA, Sev., 23 ; cf. également SHA, Claud. Alb., 12, 7 ; ego populo Romano tantum olei detuli quantum rerum natura vix habuit.
5 Dig., 50, 8, 4 : Ad frumenti comparationem pecuniam datum restituì ci vitati non compensari in erogata debet. Sin autemfrumentaria pecunia in aliis usus quam quibus destinata est. conversa fecerit veluti in opus balneorum publicorum licet ex bona fine datum probatur, compensari, quidem frumentariae pecuniae non oportet solvi autem a curatore reipublicae iubetur.
6 CIL, V, 5651 (praef. fabr.) ; CIL, V, 7881 (vir egreg. patr.)·, CIL, V, 8664 (libert.)·, CIL, IX, 342 (llllvir) ; CIL. IX, 2354 (IIvir qq., patr.)·, CIL, IX, 4686 (praef. castr., patr.) ; CIL, IX, 5454 (IIvir?) ; CIL, X, 453 (eq. Rom., patr.) ; CIL, X, 1217 (Augustalis) ; CIL, X, 3925 (trib.) ; CIL, XI, 377 (iur. per Flam, et Umb., patr.) ; CIL, XI, 379 (cur. r. p., patr.) ; CIL, XI, 1602 (cent., leg. XX) ; CIL, XI. 3009 (pont. iur. dic.) ; CIL, XI, 5178 (llllvir) ; CIL, XI, 5634 (IIIIvir, eq. publ, patr.) ; CIL, XI, 5635 (IIIIvir i. d., patr.) ; CIL, XI, 61 17 (proc. Aug.) ; AnnEpigr, 1961, 109 (llllvir, patr.) ; AnnEpigr, 1967, 97 (?) ; AnnEpigr, 1975, 254 (IIvir) ; AnnEpigr, 1976, 176 (Ilvir qq.) ; AnnEpigr, 1983, 326 (?).
7 Cf. CIL, V, 8664 (400 000 Sest.) ; CIL, IX, 4686 (100 000 sest.) ; AnnEpigr, 1961, 109 (50 000).
8 Dig., 48,12,3 ; Paulus (Dig., 50,8,5) dit cependant qu’il est interdit de forcer les décurions à vendre le blé à un prix inférieur au prix du moment : Decuriones pretio viliori frumentum quod annona temporalis est, patriae suae paestare non sunt cogendi.
9 Cf. Van Berchem 1939, 35 ; Carrié 1975, 1001 ; Rickman 1980, 188, qui cite les conditions suivantes qui autorisent l’accès au blé : la citoyenneté, le domicile à Rome, l’âge minimum de onze ou quatorze ans. En général pour l’annone dans l’Empire et à Rome récemment cf. Κloft 1988, 123-154 ; Virlouvet 1988, 120-148.
10 Selon Barbieri 197S, 472, le curator pecuniae legendae et annonae s'occupait de l'argent qui était destiné à l'annone.
11 Cf. le commentaire dans AnnEpigr, 1986, 195 ; Morizio 1985,84.
12 CIL, XI, 7556 (174 ap. J. -C.) ; CIL, XIV, 2972 (243 ap. J. -C.).
13 Les indications des sources se rapportent aux curatores rei publicae.
14 Cf. entre autres Kneissl 1983,77 ; Rickman 1980, 142, admet que les mercatores frumentarii d’Ostie étaient «involved predominantly in local trade» mais n’explique pas si c’est aussi le cas des municipes.
15 Tout semble indiquer, par exemple, que le curator annonae était une institution typique pour l’Italie. Nous connaissons, en ce qui concerne les provinces, seulement un curator, celui de l’Afrique (AnnEpigr, 1977, 863), des années 257-260.
Auteur
Université de Gdansk
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