1 : Les sols
p. 233-238
Texte intégral
1La maison I 14, 2, occupée dans sa phase ultime par un vannier, a livré plusieurs pavements et un impluuium décorés. Quelques rares photographies prises lors des fouilles sont venues heureusement compléter les observations qui ont pu être faites à l’occasion de missions à Pompéi dans le cadre du programme dirigé par J.-P. Brun, Ph. Borgard et M. Cullin-Mingaud.
2De cette maison, seul le pavement de la pièce principale H avait déjà été publié en 2000 par Salvatore Ciro Nappo lors de la VIIe rencontre de l’AISCOM qui se tenait à Pompéi (Nappo 2001, p. 343-352, part. p. 344-345 et fig. 1) et repris dans la thèse de Véronique Vassal portant sur les sols en opus signinum1. Dans son ouvrage sur les jardins de Pompéi qui signalait pour la première fois cette maison, Wilhelmina Jashemski n’avait nullement évoqué le décor de la maison elle-même ; le plan donné alors est erroné sur plusieurs points2.
3Dégagée en 1992 par l’équipe de S. C. Nappo, la pièce H3 est située au rez-de-chaussée de l’unité d’habitation. Le sol mesure 4,97 m (N) à 4,99 m (S) x 4,86 m (E) à 4,97 m (O). Il est orné d’un pavement en opus signinum rouge à décor de tesselles blanches (Cf. fig. 161). Une bande de raccord, large d’environ 1 m à 1,10 m, présente un semis de tesselles blanches en pose droite et quadrillage régulier (17 files sur le côté N, 16 à l’Est ; l’espacement entre les tesselles diffère selon l’axe choisi : 4 à 5 cm sur l’axe est-ouest, 3 cm sur l’axe nord-sud) ; ce semis ne débute pas à l’aplomb des parois mais ménage une bande d’environ 6 cm observée à l’est comme au nord, de 2 cm seulement au sud. Mesurant 2,795 x 2,79 m, le panneau central présente une bordure en méandre de svastikas à cases entre deux filets simples, chaque case marquée par une tesselle blanche ; la largeur de cette bordure est de 31,5 cm. L’ensemble est réalisé en filet de tesselles blanches posées sur la pointe ; on notera cependant la pose droite de la tesselle marquant chaque angle du méandre, des cases carrées ou l’intersection des svastikas (fig. 247). Ce méandre délimite un panneau carré, d’environ 2,10 à 2,20 m de côté, décoré d’un « bouclier de losanges »4 (13 rangs de losanges) inscrit dans un cercle de 2,09 m de diamètre et se développant à partir d’une étoile de huit losanges centrée sur une rondelle de couleur blanc crème (en marbre ?), de 4 cm de diamètre (Cf. fig. 170) ; une palmette de sept pétales prend place dans chaque écoinçon (fig. 248). Les tesselles sont fines bien que taillées assez irrégulièrement ; elles mesurent env. 0,6-0,8 cm de côté et sont légèrement plus grandes dans les filets et le bouclier, et particulièrement dans les palmettes, que dans le quadrillage de bordure et le méandre.
4La composition en « bouclier de losanges » est fréquente en Campanie et ailleurs, et se rencontre également avec des variantes portant en particulier sur le nombre de losanges de l’étoile centrale et de rangs de losanges, sur les ornements des écoinçons… On trouvera bien des parallèles pour notre composition dans la publication monumentale Pompei. Pitture e mosaici5 et, plus généralement, dans l’étude de Véronique Vassal sur les pavements en opus signinum6.
5À Pompéi, la composition apparaît aussi bien en pavement, souvent pour le sol de la pièce majeure qualifiée de triclinium, que comme décor des impluuia. On signalera, par exemple, le pavement du tablinum de la maison VII 6, 287. Dans l’atrium de la maison I 16, 4, le « bouclier »8 comporte comme notre pavement une rouelle en son centre. Près de Rome, l’opus signinum pavant le vestibule de la uilla di Grotta Rossa, sur la uia Flaminia, présente une semblable rouelle au centre de l’étoile de six losanges se développant en « bouclier » sur neuf rangs9. À Herculanum, on retrouve ce même décor dans le tablinum de la Maison samnite, d’époque pré-syllanienne (De Vos 1979, p. 164, fig. 82).
6Marion Blake rapprochait ce type de décor aussi bien du Ier que du IIe style pompéien tout en reconnaissant « although there is no real evidence for dating10 ». L’équipe italienne ayant assuré la publication de Pompei. Pitture e mosaici proposait des datations en général au IIe siècle av. J.-C.
7On soulignera cependant la chronologie plus tardive (Ier siècle av.-1er quart du Ier siècle apr. J.-C.) de pavements présentant la même trame mis au jour en Italie11, en Transalpine ou en Tarraconaise12 . Ces derniers attestent assurément de la survie de la composition, mais offrent aussi la possibilité de dater plus tardivement les exemples pompéiens dont les datations reposent principalement sur des arguments stylistiques. À Paestum, l’impluuium du premier état de l’atrium 42 de la maison A-B présente également ce type de bouclier en tesselles de marbre blanc, les croisements marqués par une tesselle noire, et centré sur une petite rouelle réalisée en tesselles noires et blanches ; ce décor est complété par un semis de crustae en calcaires et marbres polychromes ; Irene Bragantini date cet état de l’impluuium de la fin de l’époque républicaine ou du début de l’époque augustéenne ( ?)13.
8Selon S. C. Nappo, le pavement de la pièce H se rapporte au premier état de cet espace : « come è indubbio che la prima decorazione pittorica è complanare con il pavimento… ». Les enduits peints en IVe style reposant sur le sol, celui-ci pourrait être largement antérieur au décor pictural ; ces enduits recouvrent un premier état picté vu lors de la restauration des parois (voir l’étude de Florence Monier ci-après). Aucun sondage n’a été pratiqué et la datation proposée par S. C. Nappo, et reprise par V. Vassal, tient à la technique édilitaire (l’élévation des parois) et à l’analyse stylistique : « Non avendo dati stratigrafici relativi e dovendoci basare solo sulla tecnica muraria e sulla tipologia decorativa possiamo avanzare una cronologia, seppur approssimativa, al II a.C. » (Nappo 2001, p. 345). Il nous paraît nécessaire de souligner la fragilité de cette proposition. Cependant, l’étude des amphores par Emmanuel Botte apporte un élément fondamental qui permet de dater probablement avec plus de sûreté non seulement ce sol mais aussi la construction même de la maison dans laquelle il s’insère. Les amphores mises en place pour alléger la voûte sont des amphores puniques produites dans le courant du IIe siècle. Leur présence autorise à dater le pavement de la fin du IIe siècle ou du tout début du Ier siècle av. J.-C.
9Le pavement est en bon état de conservation à l’exception des zones en avant des portes vers l’atrium au sud et le jardin à l’ouest ; par ailleurs, on observe des reprises antiques dans l’aménagement des seuils vers le jardin et vers la petite pièce (I) située à l’est. Large de 1,93 m, le seuil ouvrant vers le jardin est pavé du même béton de tuileau que le portique lui-même, en parfaite continuité ; une césure nette a été pratiquée dans le pavement de H lors de la mise en place de ce béton (fig. 249) durant la phase ultime d’occupation de la maison, celle où elle fut occupée par le vannier, et l’on soulignera que cela ne semble pas avoir touché gravement la cohérence du signinum décoré. Par ailleurs, assurément antérieur au IVe style, il ne montre aucune trace de perturbations qu’auraient pu entraîner des mouvements telluriques.
10Les autres sols de cette maison sont restés inédits jusqu’ici. Sans avoir eu la possibilité d’effectuer un nettoyage complet de tous les sols, nous avons pu faire de petits sondages limités afin de les retrouver. Il s’agit pour la plupart de sols en opus signinum préservant encore des traces de peinture rouge, comme cela est attesté dans les pièces C14 (Cf. fig. 153) et F (Cf. fig. 158). Dans les deux cas, les bas de parois sont également rouges ; en C, il y a continuité entre paroi et sol. Ces pavements sont cependant extrêmement lacunaires et leur état de conservation ne permet pas de conclure avec certitude à l’absence de décor. La présence de ces vestiges de peinture rouge appliquée sur des pavements, décorés ou non, semble traduire une qualité supérieure dans ce type de sol15.
11Un des pavements est plus nettement ornementé, celui de la petite pièce I. C’est dans l’angle sud-est de la pièce qu’a été retrouvée une partie des graminées identifiant le dernier usage de la maison. Ouvrant à l’est de H, elle communique avec l’œcus par un seuil, large de 87 cm, dont le béton déborde de plus de 20 cm vers l’œcus après que le pavement de ce dernier eut été entaillé (fig. 250). Le sol de cette pièce I (2,33 x 2,66 m) présente un tapis en opus signinum bipartite, typique des cubicula. La partie sud, devant l’entrée, est incrustée de plaques irrégulières (triangles, rectangles…) en marbres variés à la polychromie forte (giallo antico ou marbre numidique de Chemtou, africano rosso, marbre d’Erétrie ( ?), brèche coraline, brèche rose…) ; six crustae sont visibles (Cf. fig. 174), l’emplacement de trois autres est conservé en négatif, le reste est masqué par les graminées posées contre l’angle sud-est de la pièce ; l’ensemble présente une organisation régulière sur trois files. Le long de la paroi nord, sur une largeur d’environ 1,20 m, la partie du sol destinée à recevoir un lit n’est pas décoré ; à cet emplacement, l’opus signinum est très nettement rouge et paraît être en continuité avec le bas de la paroi (fig. 251), sans que l’on puisse assurer de lien avec les vestiges d’enduit peint.
12Le petit impluuium (1 x 1,02 m) de l’atrium16 est également pavé d’un opus signinum beige rosé, à texture fine, incrusté de plaques de marbre auxquelles sont jointes quelques tesselles blanches isolées (Cf. fig. 151). Les crustae ont été disposées en quatre files de cinq plaques aux formes et dimensions très variées (quatre fragments manquent et ne sont plus identifiables que par leur négatif), une tesselle blanche venant ponctuer les espaces résiduels formant un quadrillage droit sur trois rangs de quatre tesselles. On observe la présence répétée de crustae de formes semblables (petits carrés, losanges, rectangles…) associées à des plaques moins régulières. Sans qu’il y ait une véritable régularité dans la distribution, il est possible toutefois de relever une disposition centrée autour d’une grande plaque carrée, disparue, des crustae taillées en losange étant placées sur les axes médians, taillées en triangle dans les angles. Le choix des marbres offre une palette à la fois plus claire et moins colorée que ce qui a été observé dans la pièce I, cependant les contrastes sont plus forts : on note la présence de giallo antico pris dans des veines plus pâles, de marbre blanc, de brèches roses, d’albâtre, mais aussi d’africano rosso et d’une crusta en marbre noir.
13Ce type de pavement a fait l’objet de nombreuses études de la part de Maria Luisa Morricone Matini, à partir de l’analyse des exemples romains17 ; elle le datait à cheval entre le IIe et le Ier siècle avant J.-C.18 En 1930, Marion Blake signalait que si rien n’empêchait l’association de crustae colorées dans des « cement pavements » et de peintures du Ier style, aucun exemple n’en était connu (Blake 1930, p. 30). Erich Pernice observe cependant qu’à Pompéi les signina à incrustations de marbres polychromes perdurent du Ier style jusqu’à la fin de la cité19.
14On rappellera la proposition récente de Monica Grandi et Federico Guidobaldi, concernant Herculanum, qui tend à dater les « cementizi a base fittile, a base mista e a base marmorea, con inserti misti cioè di materiali sia litici che marmorei disposti sul fondo irregolarmente, o a filari ortogonali oppure secondo schemi centralizzati » du IIIe style pictural, en s’appuyant sur les textes relatant l’introduction de marbres colorés à Rome20. Dans cette maison I 14, 2, des crustae en marbre notamment de Chemtou (Tunisie actuelle) sont insérées tant dans le sol de I que dans l’ impluuium ; or l’introduction de ce marbre de Numidie à Rome, le premier signalé, est attestée pour la première fois en 78 av. J.-C. lorsque M. Aemilius Lepidus, le père du triumvir de 43, en fit usage pour les seuils de sa maison, ce pour quoi il fut sévèrement critiqué, et Pline précise qu’il ne s’agit ni de colonne ni de plaque de revêtement (Pline, N.H., 36, 49). Même si des fragments d’enduits se rapportant à un décor du IIIe style ont été trouvés lors des dégagements de cette maison (Cf. étude de F. Monier, annexe 2), les vestiges ne permettent pas de dire qu’un état IIIe style préexistait à la réfection IVe style dans les pièces H et I, et nous proposons que cette réfection des parois se soit effectuée en même temps que la mise en place du sol de I, ce que pourrait confirmer le lien dans la pièce I entre paroi et sol.
15Enfin, quelques fragments proviennent manifestement de l’étage surplombant la pièce H ; quatre d’entre eux ont pu être observés, mais des photographies du dégagement de la pièce (Cf. fig. 207) montrent une grande quantité de ces fragments effondrés quelques dizaines de centimètres au-dessus du sol du rez-de-chaussée. Il s’agit d’un sol en opus signinum grossier dans lequel apparaissent en surface d’importants fragments irréguliers de marbre blanc et de terre cuite (fig. 252).
16Malgré le manque d’information pour plusieurs pièces, l’ensemble de ces sols en opus signinum —à incrustations de plaques de marbre polychromes, à décor complexe de tesselles, ou peut-être non décorés comme dans les pièces C et F mais lissés et peints en rouge — attestent assurément d’une haute qualité du décor pavimental dans une phase antérieure à l’occupation de la maison par l’atelier de vannerie.
17S’il n’est pas possible, par leur seul examen, de dater les pavements de cette maison, un essai de chronologie relative peut être tenté. Le pavement de H a été entaillé pour mettre en place le sol de I, qui lui est donc postérieur, mais aussi le béton de tuileau de la galerie ouvrant sur le jardin ; rien ne permet toutefois d’affirmer que ces deux modifications aient été réalisées en même temps. L’examen des parois apporte un indice : les peintures de I et H sont contemporaines (Cf. étude de F. Monier, annexe 2), et il semble qu’un lien existe entre sol et paroi de I montrant ainsi l’unité du décor. Mais l’ancrage principal est apporté, nous l’avons dit, par la présence d’amphores puniques utilisées dans les reins de la voûte de H.
18L’étude des pavements de la maison permet donc d’avancer la chronologie relative suivante :
- un premier état comprend le pavement de H et un décor pariétal dont on se sait rien, phase qui pourrait remonter au IIe style, à la fin du IIe siècle ou au tout début du Ier siècle av. J.-C., variable liée à la durée de vie de ces amphores puniques mais restreinte par l’absence d’amphores plus tardives ;
- puis une reprise importante du décor s’exprime par la mise en place du sol de I et des nouveaux enduits sur les parois de H et de I réalisés en IVe style,
- enfin la phase ultime, plus utilitaire, voit la mise en place du béton hydraulique dans la galerie sur jardin.
Notes de bas de page
1 Vassal 2006, p. 209-210, n° 542 POMPEI 316. Ce travail résulte d’une thèse soutenue à l’université de Paris X-Nanterre ; il est lié à la réalisation d’une base de données. Sur l’emploi du terme opus signinum, voir P. Gros, L’opus signinum selon Vitruve et dans la terminologie archéologique contemporaine. In : Vitruvio nella cultura architettonica antica, medievale e moderna. Atti del Convegno internazionale di Genova (5-6 novembre 2001), vol. 1. Gênes, 2004 (Athenaeum suppl.), p. 142-152 ; voir aussi la proposition de classement typologique avancée récemment par M. Grandi et F. Guidobaldi, Proposta di classificazione dei cementizi e mosaici omogenei ed eterogenei. In : Atti del XI Colloquio dell’AISCOM (Ancona, 16-19 febbraio 2005). Tivoli, 2006, p. 31-38, et développée par les mêmes auteurs pour le site d’Herculanum : M. Grandi et F. Guidobaldi, La classificazione dei mosaici e cementizi con inserti di Ercolano ed il problema cronologico dell’introduzione dei marmi policromi nella cultura pavimentale romana. In : Atti del XIII (Canosa di Puglia, 21-24 febbraio 2007). Tivoli, 2008, p. 163-174, en attendant la publication annoncee du corpus des pavements d’Herculanum.
2 Jashemski 1979, p. 94-97; 1993, Appendix 1: A description of every garden, p. 59-60, n° 101, plan 17. La photo 152 donnée dans le tome de 1979, p. 96, montre que seul le jardin avait été dégagé par les fouilles de 1972.
3 Il s’agit de la pièce 7 de Nappo 2001, identifiée comme une « sala tricliniare ».
4 Le décor géométrique de la mosaïque romaine, II. Répertoire graphique et descriptifs des décors centrés. Paris, 2002, pl. 343, propose le terme de « pseudo-bouclier » lorsque les motifs s’accroissent en nombre comme ici, et non en dimensions, en s’écartant du centre, la composition « est alors nécessairement organisée en secteurs, normalement égaux, délimites par des axes… » (p. 8, voir aussi p. 20), ce que S. C. Nappo avait relève (Nappo 2001, p. 345 : il voyait 4 secteurs) ; cela est d’autant plus vrai que les motifs se développent ici a partir d’une étoile de 8 losanges (il y a donc en fait 8 secteurs).
5 Cf. PPM et supra, 2e partie, chapitre 2, note 33.
6 Vassal 2006, p. 50-51, type « pseudo-bouclier de losanges à huit secteurs ». L’inventaire proposé par l’auteur pourrait être encore complété, notamment avec un exemple, avec petits cercles à six-feuilles dans les écoinçons comme à Paestum supra, signalé en 1809 à Beaucaire (C. Blaud, Antiquités de la ville de Beaucaire. Beaucaire, 1819, p. 29-30, pl. VIII), un autre découvert en 1742 près de la source de la Fontaine à Nîmes (É. Espérandieu, Les mosaïques romaines de Nîmes. Nîmes, 1935, p. 6-13, pl. I, n° 6).
7 Illustrée dans l’ouvrage de E. Pernice, Pavimente und figürliche Mosaiken. Berlin, 1938, pl. 11, 3. Les palmettes se développent en rinceau et le nombre de rangs de losanges du bouclier est moindre que dans notre pavement. Pernice qualifie ce sol en signinum de « sehr feiner Qualität » (p. 41) et le date de la période de construction en tuf (p. 120-122, part. p. 121).
8 Issu d’une étoile de 16 losanges, Cf. PPM, II, p. 999, fig. 1 : méandre et bouclier occupent le fond de l’impluuium alors que le sol de l’atrium est orné d’un semis régulier de tesselles blanches en quadrillage oblique. Le pavement appartient au premier état de la maison, daté du début du IIe siècle av. J.-C. (Ier style). Ce pavement n’était pas encore connu de E. Pernice qui examine un exemplaire semblable, en VI 14, 39 (E. Pernice, Pavimente, op. cit., p. 48, pl. 16, 2, et p. 121) : de la même façon, méandre et bouclier — issu d’une étoile de 8 losanges et centré sur une rouelle — occupent le fond de l’impluuium, mais le sol de l’atrium est orné d’un semis régulier plus lâche de grosses crustae (blanches ?) en quadrillage droit. Bouclier de losanges sur trois rangs, à rouelle centrale, palmettes d’angle et méandre à cases se rencontrent également dans le pavement de l’impluuium de la maison I 16, 1 (Cf. De Vos 1979, p. 162, fig. 81).
9 La bordure est en méandre de svastikas simple ; E. Stefani, Grottarossa. Ruderi di una villa repubblicana. NSA, 1944-1945, p. 52-72, part. p. 56, fig. 6 ; M. L. Morricone Matini, Pavimenti di signino repubblicani di Roma e dintorni. Rome, 1971 (Mosaici antichi in Italia), p. 8, n° 6, et fig. 2, p. 9.
10 Blake 1930, p. 26: « Although there is no real evidence for dating, it must belong to the period of either the first or the second style of wall decoration. »
11 On ne mentionnera que deux nouveaux pavements : l’un daté de l’époque césarienne à Tadinum, Cf. S. Sisani, La domus del municipio romano di Tadinum (Gualdo Tadino, PG). Pavimenti in cementizio e a mosaico. In : Atti del XIV Colloquio dell’AISCOM (Spoleto, 7-9 febbraio 2008). Tivoli, 2009, p. 49-64, pièce 5 (p. 51 et fig. 4 et 10) ; l’autre pave le cubiculum 8 d’une maison dont la datation n’est pas claire (40-20 ?, fin IIe-début Ier siècle av. J.-C. ?), Cf. S. Occhilupo, L’apparato decorativo dei pavimenti della domus di Plestia (Regio VI) di età tardo-repubblicana. ibid., p. 79-87, fig. 4.
12 S. F. Ramallo Asensio, Mosaicos romanos de Carthago Nova (Hispania Citerior). Murcie, 1985, p. 32-35, n° 1, p. 64-65, n° 55, avec parallèles.
13 A. Lemaire, R. Robert, I. Bragantini, Per lo studio delle case romane di Paestum. In : Paestum. Scavi, studi, ricerche. Bilancio di un decennio (1988-1998) (éd. E. Greco et F. Longo). Paestum, 2000, p. 157-170, part. pl. 13.1 ; A. Lemaire, R. Robert, I. Bragantini, R. De Bonis, Paestum V. Les maisons romaines de l’îlot nord. Rome, 2008 (CEFR, 42/5), p. 65-66, fig. 194 et 196, datation p. 69. La même composition en bouclier de losanges pave le cubiculum B22, ou l’on retrouve, a cote de la bordure très fréquente en méandre de svastikas a cases, les écoinçons occupes par de petits cercles charges de six-feuilles. Ces deux boucliers se développent sur 5 rangs, alors que dans la pièce D2 un troisième exemple, très lacunaire, de cette même composition, est sur 6 rangs. On soulignera que ces pavements de Paestum ne présentent pas de palmettes dans les écoinçons.
14 Nappo 2001, p. 345, n. 7, signale que cette pièce a été dégagée « negli anni ‘50 ».
15 Toutefois, l’absence de ces traces rouges peut aussi bien résulter des seules conditions de préservation.
16 L’atrium a été dégagé par A. Maiuri en 1958.
17 M. L. Morricone Matini, Pavimenti di signino, op. cit. ; Ead., Scutulata pavimenta. I pavimenti con inserti di marmo o di pietra trovati a Roma e nei dintormi. Rome, 1980.
18 M. L. Morricone Matini, Pavimenti di signino, op. cit., p. 28et p. 31, note 19.
19 E. Pernice, Pavimente, op. cit., p. 123.
20 M. Grandi et F. Guidobaldi, La classificazione dei mosaici, art. cite, p. 167.
Auteur
UMR 6573 – Centre Camille Jullian
Aix-en-Provence
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