Chapitre 1. Paniers et corbeilles
p. 175-205
Texte intégral
1La grande quantité de mots en usage dans la langue latine pour désigner paniers et corbeilles2 servant à cueillir, transporter, présenter, ranger, conserver, filtrer ou encore tamiser des denrées — une bonne trentaine de termes, techniques ou non, y compris les diminutifs — attire l’attention. Si certains d’entre eux ont laissé leur empreinte étymologique dans les langues romanes, soit pour désigner effectivement des vanneries, soit pour prendre une nouvelle signification par glissement sémantique, beaucoup ont disparu du vocabulaire courant. Rapprocher ces termes d’une forme ou d’une autre représentée sur les documents figurés, puis essayer d’élaborer une typologie en associant un usage à une forme définie se révèle ardu. Il est peu vraisemblable, sauf rare exception, qu’un seul usage ait été affecté à une forme particulière : les formes ne font pas toujours les fonctions et vice-versa. Quelques vocables se distinguent d’ailleurs comme ayant une valeur générique, indiquant que les récipients en question — à la forme déterminée ou non — étaient utilisés dans une multitude de contextes. À l’inverse, en raison des usages spécifiques réservés à certaines corbeilles, il est possible de leur restituer un nom latin, voire parfois d’identifier leur forme dans le corpus iconographique. En revanche, au vu des représentations, il paraît impossible d’attribuer un type de vannerie à un terroir particulier, contrairement à ce qui a cours de nos jours encore. Une seule tentative de typologie — nom, forme et fonction — a été réalisée par K. D. White, pour ce qui est des récipients de vannerie d’usage agricole (White 1975, p. 51-104)3. Elle s’ajoute aux articles des dictionnaires d’antiquités de Rich (1873) et de Daremberg et Saglio (DAGR), et elle complète le lexique des termes agricoles dressé par M. G. Bruno (Bruno 1969). Les conclusions de White paraissent sur certains points discutables, de même que celles des auteurs des notices des dictionnaires cités4, d’ailleurs remises partiellement en question par lui.
2Les termes latins énumérés ci-dessous ont été recensés dans des textes couvrant une vaste étendue chronologique : certains sont tardifs, d’autres sont attestés par une unique occurrence. Il ne s’agit pas ici de citer toutes les occurrences rencontrées chez les auteurs, mais de proposer un choix d’extraits qui paraissent les plus parlants pour affiner une liste typologique. À défaut de permettre d’établir une caractérisation fiable, ils donnent l’opportunité de dresser un lexique des noms des récipients de vannerie, dont le nombre et la diversité suffisent à montrer le caractère diffus d’un artisanat ancré dans le quotidien des hommes.
1. Aero (Ero, Hero), onis, m.
3Bruno 1969, n° 1050.
4TLL : fiscina, sporta ex ulua, sparto sim. confecta.
5TLL Est. : Erones inquit Turnebus, texta quaedam sunt storiarum et tegetum more, in quibus interdum pauperes dormiebant, et fruges reponabantur : sed et uasa sic uiminea uocabantur, tegetibus similia et cophinis : phormoi a Graeci dicuntur.
6Le vocable, peu fréquent, est sujet à des variations d’orthographe jusqu’au IIIe siècle.
7Le terme semble plutôt technique et désigner une vannerie dont l’usage principal était le bâtiment5 : on l’utilisait pour transporter et monter des matériaux lors de constructions, tels la terre, le sable, selon Pline l’Ancien (N. H., 36, 96, trad. R. Bloch) : id consecutus ille eronibus harenae plenis, molli cliuo super capita columnarum exaggerato, paulatim exinaniens imos, ut sensim opus in loco sederet, « il [l’architecte Chersiphron] obtint ce résultat en faisant entasser des paniers pleins de sable de façon qu’au-dessus des sommets des colonnes courût un plan incliné de pente légère, puis, en faisant vider peu à peu les paniers situés le plus bas. De la sorte, par une progression insensible, l’ouvrage se mit en place », ou encore la craie, selon Vitruve (5, 12, 5) : inter destinas creta in aeribus ex ulua palustris factis calcetur.
8Un texte plus tardif fait allusion à un autre contexte, indiquant peut-être que le terme aurait subi un élargissement sémantique : le Digeste paraît en effet le considérer comme un panier quelconque servant à contenir du blé (Ulp., Dig., 19, 2, 31) : quod si separatim tabulis aut heronibus aut in alia cupa clusum uniuscuiusque triticum fuisset, ita ut internosci posset quid cuiusque esset, non potuisse nos permutationem facere, sed tum posse eum cuius fuisset triticum quod nauta soluisset uindicare.
9Il s’agissait manifestement plutôt d’une vannerie souple6. Vitruve (supra) parle de l’usage de l’ulve, Donat (ad Ter. Phorm., 122) de celui de l’alfa — ou tout autre matériau fibreux : « Phormio » non a formula, sed a phormione dictus sparteo, quem nos aeronem dicimus triuialiter et pro consuetudine.
10Ce type de corbeille figure en deux exemplaires sur une mosaïque paléochrétienne représentant la construction d’une basilique, la mosaïque de Oued Rmel, région de Zaghouan en Tunisie (Fantar 1994, p. 153). Muni de deux poignées, il n’est pas sans rappeler les couffins actuels.
2. Calathus, i, m.
11Bruno 1969, n° 1054 ; White 1975, p. 70-73.
12TLL : kalathos-talaros : cophinus uel canistrum/calathus uel quasillum/canistrum, id est cartallum. 1) quasillus ad siccas res condendas : lanam, flores, fructus. Idem in statuarum ornamento : unde forma capituli similis calathi. 2) translate de forma florum.
13TLL Est. : Iuxta Porphyrionem uas uimineum in quo mulieris pensa uel tramam reuoluunt. Utebantur et ad flores colligendos. Rasiles calathi, ie politi, quasi rasi, quibus puellae et unguenta et lanas recondunt. Vas aereum in quo lac uel recens caseus in urbe distrahitur. Haec Seruius : at cur aereum dicat non assequor, uimineum enim istuc uasis genus fuisse dubitare nos non sinit Nemesianus Ecl. 9, 33.
14TLLex. : uas ex uimine, uel alio ligno plerumque factum, rotunda figura, in fundo angustiis, paulatimque sese dilatans, et in amplis os desinens, quale est lilii flos, quem scilicet calatho Plin. 21, 5 assimilat. Capituli quoque Corinthii figura, si folia demas, calathum refert Vitr., 4, 1. Vox Graeca est, usu tamen latina facta, quamquam habent latina eadem significatione quasillum, ut docent Festus et Seruius. Est autem uas feminarum proprium, in quo lanam nendam reponere, flores colligere, et similia his solent. Habet etiam alios usus, cf. Seruius 3, 402 : « quod ait aereis, mallem iunceis : unde opus illud lacteum, quod dicimus cream cheese served up on a frail ».
15CGL, IV, 31, 7 : canistrum calathus ; canistrum, id est cartallum.
16Le terme, directement transposé du grec κάλαθoς, est attesté de l’époque classique jusqu’au Ve siècle, davantage en poésie qu’en prose. On ne le trouve ni chez Caton, ni chez Varron, ni chez Palladius, et le dernier des agronomes, Columelle, l’emploie plutôt lorsqu’il compose des vers.
17Dès l’époque grecque, cette vannerie était l’emblème de l’activité féminine par excellence, le tissage. Le κάλαθoς était la corbeille à laine figurant très souvent aux côtés des femmes sur les vases grecs, bien identifiable à sa forme spécifique très évasée. À l’époque romaine, il trouve d’autres multiples usages mais conserve sa forme caractéristique. Comme à l’époque grecque, le nom de calathus désignait en particulier un récipient d’usage féminin, une corbeille à ouvrage. Celle-ci était souvent associé au colum — la quenouille — et servait à contenir la laine. Tel est le cas, par exemple, chez les poètes Virgile (En., 7, 805 : Bellatrix, non illa colo calathisue Mineruae/femineas adsueta manus, sed proelia uirgo, « une guerrière ; ce n’est pas à la quenouille ou aux corbeilles de Minerve que ses mains féminines se sont accoutumées », trad. J. Perret), Ovide (Fast., 2, 742 : ante torum calathi lanaque mollis erat, « au pied de son lit étaient des corbeilles pleines de laine soyeuse », trad. H. Le Bonniec) et Juvénal (2, 54 : Vos lanam trahitis calathisque peracta refertis/uellera), ou encore, plus tardivement, chez saint Jérôme qui emploie l’expression Tenere colum, ponere in gremio calathum (Epist., 107, 10). Dans ce contexte particulier, le terme grec transposé en latin avait toutefois un équivalent dans cette langue, celui de quasillus (voir ci-dessous). En tant qu’attribut féminin, c’est cette corbeille qui, dans l’anecdote rapportée par Vitruve, fut à l’origine de la forme du chapiteau corinthien (Arch., 4, 1, 9-10, trad. P. Gros) : « Une jeune fille citoyenne de Corinthe, déjà nubile, mourut des suites d’une maladie. Quand elle fut ensevelie sa nourrice rassembla et disposa dans une corbeille (in calatho) les menus objets qui faisaient sa joie de son vivant, les porta jusqu’à son tombeau sur lequel elle les déposa, et les recouvrit d’une tuile […]. Il se trouva que cette corbeille (is calathus) avait été placée sur une racine d’acanthe. Avec le temps, la racine sur laquelle pesait la corbeille et qui se trouvait sous le milieu de celle-ci, déploya, le printemps venu, des feuilles et des tiges ; ces dernières, se développant le long des flancs de la corbeille (secundum calathi latera), se recourbèrent vers l’extérieur sous les angles de la tuile qu’elles ne pouvaient soulever, et furent contraintes de s’enrouler en volutes à leur extrémité. C’est alors que Callimaque […] passant devant le tombeau, remarqua la corbeille et la délicatesse des jeunes pousses qui l’entouraient ; charmé par cette forme d’un genre nouveau il réalisé sur son modèle des colonnes à Corinthe et en fixa les relations modulaires ; à partir de là, parachevant son œuvre, il régla les proportions de l’ordre corinthien. »
18Cette vannerie était également utilisée pour des cueillettes diverses. Celle des fleurs, notamment, chez Ovide (Met., 14, 265-267 : Nereides Nymphaeque simul [...]/gramina disponunt sparsosque sine ordine flores/secernunt calathis uariasque coloribus herbas ; Fast., 4, 435 : Haec implet lento calathose uimine nexos), Virgile (Buc., 2, 45-46 : Huc ades o formose puer : tibi lilia plenis/ecce ferunt Nymphae calathis) et Properce (3, 13, 29-30 : Nunc uiolas tondere manu, nunc mixta referre/lilia uirgineos lucida per calathos). Mais aussi récolte de fruits variés pour Columelle (Rust., 10, 404-405) : Armeniisque, et cereolis, prunisque Damasci/stipantur calathi, et pomis, quae barbara Persis/miserat... Némésien emploie le terme dans sa description des vendanges (Ecl., 3, 42) : Decerpunt uitibus uuas et portant calathis.
19Quelques rares occurrences appartenant au registre de la vie agricole présentent le calathus utilisé comme faisselle — équivalent de la fiscella — lors de la fabrication des fromages : Columelle (Rust., 7, 8, 3) : Et confestim cum concreuit liquor, in fiscellas aut in calathos uel formas transferendus est ; Némésien (Ecl., 2, 34) : Ipse ego nec iunco molli nec uimine lento perfeci calathos cogendi lactis in usu. Enfin, Apulée (9, 33) lui réserve un usage particulier, celui de nid pour les poules pondeuses : Et « heus » inquit « puer, calathum, fetui gallinaceo destinatum angulo solito collocato ». Il est probable que ce dernier auteur utilise le terme dans un sens générique, sans rapport avec la forme caractéristique de l’objet.
20En effet, la corbeille fait partie des récipients les mieux identifiables sur les documents iconographiques. De haute taille, pourvu d’une base étroite et d’un bord très évasé, le calathus, en forme de corolle, sert de modèle à Pline lorsqu’il doit décrire certaines fleurs : la fleur du lys (N. H., 21, 23) : [ lilium] ab angustiis in latitudinem paulatim sese laxantis effigie calathi, ou encore la fleur de cantabrica — une plante originaire d’Espagne — (25, 85) : [ Cantabrico caule] in quo sunt flosculi oblongi ueluti calathi, « la cantabrica porte de petites fleurs allongées en forme de corbeille ». Dans le même registre floral, le poète Ausone associe le calathus à la rose en train d’éclore (De rosis nascentibus, 361, 31). Le vocable servait d’ailleurs aussi à désigner des récipients ayant la même forme évasée mais confectionnés à partir d’autres matériaux — vases et gobelets en bronze ou en céramique7. Chez plusieurs auteurs, par exemple, le terme désigne un vase à lait. Servius commente ainsi un vers de Virgile (G., 3, 402 : sub lucem exportans calathis adit oppida pastor) : Calathis uasis aereis in quibus lac uel recens caseus in urbe distrahitur (in Verg. Georg., 3, 402).
21Cet ouvrage de vannerie rigide, souvent représenté à l’aide d’effets esthétiques figurant la clairevoie, pouvait être réalisé à l’aide de baguettes végétales diverses selon les auteurs latins : osier, jonc, roseau, variétés de bois. Ce que résume le lexicographe Isidore de Séville : Calathum leue gestamen ex ligno uel canna aut ex iunco factum, in quo pensa ponuntur uel leguntur flores (Orig., 19, 29, 3).
22Les représentations figurées sont complémentaires des textes. Reliefs, peintures et mosaïques présentent abondamment cette corbeille repérable dans la plupart des contextes évoqués par les auteurs et également utilisée comme thème décoratif. De forme plus ou moins évasée, au profil plus ou moins rectiligne, elle est généralement dépourvue de moyen de préhension et posée sur le sol ou bien portée dans les bras des personnages sur les images de scènes champêtres telle, par exemple, la représentation bien connue de Flore provenant de la villa d’Ariane de Stabies8 (fig. 208). Cependant le récipient apparaît parfois représenté avec une ou plusieurs anses9. Le calathus est fréquemment représenté comme couvrechef de divinités. Dans la littérature, Macrobe, décrivant une statue de divinité solaire, en témoigne (Sat., 1, 17, 63) : Calathus aureus surgens in altum monstrat aetheris summam. Cérès, déesse de la fécondité et de l’abondance, le porte souvent. Du reste, en tant que récipient dévolu à la cueillette et aux récoltes, il n’est pas étonnant de le trouver associé à son culte : tantôt, il renferme les instruments rituels, comme sur une représentation de la villa d’Oplontis (Cf. fig. 75), tantôt il est déposé à ses pieds, rempli d’épis de blé, comme sur une peinture pompéienne (fig. 209)10. Enfin, nombre de documents iconographiques — notamment des reliefs de sarcophages — montrent de hautes corbeilles étroites, carénées et évasées, à la partie inférieure arrondie ou pourvue d’un pied. Tressées le plus souvent à claire-voie ou en alterné, elles sont semblables à des vases et contiennent des fleurs ou des fruits. Ce type de figuration semble constituer une variante du motif ornemental répandu qu’est le calathus (fig. 210).
3. Calathiscus, i, m.
23TLLex. : paruus calathus.
24Diminutif du précédent, le terme est rarement employé (deux occurrences recensées).
25Les usages de cette vannerie — et vraisemblablement sa forme — sont identiques à ceux du calathus.
26Le poète Catulle en fait mention en tant que corbeille à laine des Parques : Ante pedes autem candentis mollia lanae / uellera uirgati custodiebant calathisci (64, 319). Pétrone fait allusion à un tel récipient utilisé pour présenter des fruits : Puer speciosus [...] calathisco uuas circumtulit (41).
4. Canistrum, i, n, et surtout Canistra, orum, n.
27Bruno 1969, n° 1055 ; White 1975, p. 62-63.
28TLL : ex uiminea materia canistra plerumque uidentur fuisse. - Generatim : quasillus ad uarias res condendas. - alios cibos - fructus - flores - conduntur liquida - speciatim in sacris - reponuntur uasa.
29TLL Est. : (κάναστρον) fiscella, cista uiminea.
30TLLex: uas uimineum ad panem, et alia mensae inferenda; item ad alios usus.
31Festus, p. 40 : Cana dicunt Graeci, nos canistra et per deminutionem canistella.
32CGL, V, 174, 26 : fissis cannis contexitur, unde et nuncupatum, alii Graecum asserunt.
33CGL, IV, 31, 7 : canistrum calathus ; canistrum, id est cartallum.
34Selon Ernout et Meillet (Ernout 1959, s.u.), le nom a sans doute été emprunté au grec κάναστρον, de même sens que κάνεον-κανοῦν dont Varron faisait déjà dériver le mot latin (L. L., 5, 120 : tryblia et canistra quod putant esse latina, sunt Graeca : trublion enim et kanoun), tandis que la forme grecque κάνιστρον semble être un emprunt secondaire au latin. Tous ces mots pourraient avoir κάννα (roseau) pour origine. Palladius est le seul auteur à employer ce terme au masculin pluriel. Quant au masculin singulier canister ou canistrus, il n’est attesté que chez saint Jérôme. La forme canistra, la plus employée, est recensée à partir de Varron, aussi bien en poésie qu’en prose. Le terme est à l’origine de l’italien « canestro ».
35On employait surtout, semble-t-il, cette corbeille comme plateau servant à présenter des victuailles lors des banquets ou des offrandes. Ainsi Juvénal mentionne un plateau à pain dans un banquet (5, 74 : Vis tu consuetis, audax conuiua, canistris impleri panisque tui nouisse colorem ?), de même que Virgile (En., 1, 701 : Dant manibus famuli lymphas Cereremque canistris/expediunt, « les esclaves leur donnent de l’eau pour les mains, offrent dans des corbeilles les présents de Cérès », trad. J. Perret). Columelle nous apprend que l’on y déposait des fleurs (Rust., 10, 277 : Tellurisque comas sacris aptate canistris), Ovide, Properce et Silius Italicus, des fruits (Met., 8, 675 : In patulis redolentia mala canistris ; 3, 13, 27-28, Illis munus erat decussa Cydonia ramo/et dare puniceis plena canistra rubis ; 7, 179, opes festas puris [...] poma canistris composuit).
36Cette large corbeille figure d’ailleurs, particulièrement chez les poètes, comme objet de culte : elle était notamment associée à Cérès (Stace, Theb., 1, 523 : his cumulare canistris/perdomitam saxo Cererem ; Valerius Flaccus, 1, 254 : exta ministri/rapta simul ueribus Cereremque dedere canistris). Elle contenait également les offrandes destinées aux dieux lors des sacrifices, généralement portée sur leur tête par les canéphores11 (Tibulle, El., 1, 10, 25-27 : At nobis aerata, Lares, depellite tela/hostiaquee plena rustica porcus hara/hanc pura cum ueste sequar myrtoque canistra uincta geram, myrto uinctus et ipse caput ; Ovide, Fast., 2, 650 : stat puer et manibus lata canistra tenet, « un jeune garçon est debout près de lui tenant une large corbeille » (trad. H. Le Bonniec) ; Met., 2, 713 : puellae [...] uertice supposito [...] pura coronatis portabant sacra canistris)12.
37Chez Palladius, la corbeille est un ustensile agricole servant à faire macérer les olives dans le sel (Agr., 11, 10, 1 : et sic salitam in nouis canistris esse patieris, ut pernoctet cum salibus).
38À la lecture des textes, on peut se représenter la forme de cette vannerie : le récipient était de forme basse et large (lata, patula), en général dépourvu de moyen de préhension, bien que des exemplaires munis de deux poignées apparaissent parfois sur des documents iconographiques13. Objet nécessairement rigide de par sa fonction, il pouvait être fabriqué en roseau fendu en éclisses (Isidore, Orig., 20, 8 : Canistrum fissis cannis contexitur, unde et nuncupatum : alii Graecum adserunt), ou encore en osier (Palladius, Agr., 12, 17 : salignis canistros fieri debere uirgultis, quia genus hoc oleum dicitur adiuuare, « l’huile doit être fabriquée dans des corbeilles en osier, parce qu’on dit que cette sorte de vannerie est bonne pour elle »), et très probablement en divers autres végétaux ligneux. Le terme pouvait désigner également un plateau métallique (Hilgers 1969, s. u.). Tel est le cas, par exemple, chez Cicéron (Att., 6, 1, 13 : in felicatis lancibus et splendidissimis canistris holusculis nos soles pascere).
39Cette vannerie est reconnaissable sur de nombreux supports iconographiques représentant des scènes de banquets, d’offrandes ou de sacrifices, notamment sur les mosaïques14. Elle apparaît aussi à de nombreuses reprises sur les natures mortes vésuviennes présentant des mets divers, tels les fruits (fig. 73, 77, 211 et 212). On la retrouve encore associée à des divinités : à Cérès, comme y font allusion les poètes15, mais aussi à Priape, sur une peinture ornant les fauces de la maison des Vettii à Pompéi (VI 15, 1) : aux pieds du dieu, la corbeille clayonnée très évasée remplie de fruits rappelle qu’il jouait le rôle de protecteur des jardins (fig. 213).
40Les vestiges d’une corbeille ronde et plate ont été mis au jour à Herculanum (inv. n° 4362 = 85045 ; Cf. fig. 64-65).
5. Canistellum, i, n.
41TLLex : paruum canistrum.
42Fest., p. 46 : Cana dicunt Graeci, nos canistra et per deminutionem canistella.
43Diminutif du précédent, le terme n’est pas classique et se rencontre uniquement dans la littérature tardive : Itala, Exod., 29, 3, impones ea in canistello uno : et offeres ea in canistro. Symmaque fait allusion à des plateaux d’argent : Amicos canistellis argenteis honoraui (Ep., 2, 81).
6. Cartallus, i, m. ou cartallum, i, n.
44Bruno 1969, n° 1057.
45TLL : κάρταλλος canistrum, calathum.
46CGL, IV, 31, 7 : canistrum calathus ; canistrum, id est cartallum.
47Bède, Gramm., VII, 268, 12 : cartallos graece, latine fiscella.
48Le terme transposé du grec est rare. Non attesté en langue classique, il appartient au vocabulaire tardif. Il semble désigner toute corbeille, puisqu’il figure dans le CGL comme synonyme de calathus et de canistra, et chez Bède comme équivalent de fiscella, vanneries de formes différentes et d’usages variés.
49De fait, il apparaît dans la Vulgate sous l’acception générique de panier de récolte : primitias frugum pones in cartallo (Deut., 26, 2) ; conuerte manum tuam quasi uindemiator ad cartullum (Jer., 6, 9).
7. Cista, ae, f.
50Bruno 1969, n° 1058 ; White 1975, p. 63-65.
51TLL : κίστη : corbis, arculae genus uimineae in qua res seruantur, colliguntur, portantur. 1/Recipit uarias res. 2/Suffragia. 3/Res sacras.
52TLL Est. : genus uasi uiminei. 1/Texta cista de uimine. 2/Cista etiam ex asseribus constructur, in qua pecuniae libri et alia reponuntur : estque ceu capsa quaedam. 3/Cista in iudiciis erat, intra quam tabulae ceratae ponebantur in ferendis suffragiis, ut inquit Asconius in Diuinationem Ciceronis 24...
53CGL, IV, 318, 42 : cistas corbes grandes.
54Varron, L. L., 8, 52 : de nominatibus, qui accedunt proxime ad infinitam naturam articulorum atque appellantur uocabula [...] eorum declinationum genera sunt quattuor [...] quartum minuendi ut cista cistula.
55Varron, L. L., 8, 79 : Magnitudinis uocabula cum possint esse terne, ut cista, cistula, cistella, in mediis non sunt, ut in his macer, macricolus, macellus, niger, nigricolus, nigellus.
56Varron, L. L., 9, 74 : ad huiusce modi uocabula analogias esse ut dixi, ubi magnitudo animaduertenda sit in noquoque gradu eaque sit in usu communi, ut est cista, cistula, cistella...
57Le nom du récipient est emprunté au grec. L’usage très diversifié de cet objet fait qu’on le retrouve chez presque tous les auteurs et particulièrement aux Iers siècles av. et apr. J. -C. Des sens particuliers semblent apparaître selon les auteurs : en poésie, par exemple, le terme désignerait plutôt une corbeille mystique. Le nom a fourni plusieurs dérivés en latin — cistarius, cistula, cistella et cistel- lariularius, cistellatrix, cistelulla, cistifer, cisterna (Ernout 1959, s. u.). Parmi les langues romanes, on relève encore son ascendance étymologique en portugais (o cesto), en espagnol (cestería) et en italien notamment (cesto, cesta, cestino, cestaio …).
58Cette vannerie est à rapprocher, par sa forme et par ses usages, des cistes métalliques connues depuis l’époque étrusque. Dans son usage le plus courant, la ciste faisait office, chez les citadins comme chez les campagnards, de coffre ou de coffret, en fonction de sa taille. Ainsi chez Horace (Epist., 1, 17, 54) : Qui queritur salebras et acerbum frigus et imbres/aut cistam effractam et subducta uiatica plorat, ou chez Valère Maxime (9, 2, ext. 5) : Caput eius et pedes praecisos et manus in cista chlamyde opertos [...] matri misit Ptolemaeus. On y conservait toutes sortes d’objets nécessaires à la vie quotidienne, de la nourriture (Pline, N. H., 15, 60 : Cetera mala et foliis ficulnis, praeterquam cadiuis, singula conuolui cistisque uitilibus condi), voire son argent (Cicéron, Verr., 3, 197 : Quaternos HS, quos mihi senatus decreuit, et ex aerario dedit, ego habebo et in cistam transferam de fisco).
59Outre ces usages attendus pour une vannerie, la ciste était employée dans la vie publique comme urne électorale : Nongenti uocabantur [decuriis iudicum] ex omnibus electi ad custodiendas suffragiorum cistas in comitiis (Pline, N. H., 33, 31). L’assertion de Pline est confirmée par un document épigraphique daté de 20 apr. J. -C., la tabula Hebana : cistas XV uimineas grandes poni iubeat ante tribunal suum in quas tab [ellae suffra]/ giorum demittantur (AE, 1949, 215). C’est là un des sens du terme cista en langue classique, lequel est attesté depuis la Rhétorique à Herennius, vers 85 av. J. -C. (Rhet. Her., 1, 12) : Caepio [...] cum uiris bonis impetum facit, pontes disturbat, cistas deiicit.
60Enfin, dans un contexte religieux, cista désignait la corbeille mystique qui recelait les instruments sacrés des cultes à mystères, instruments que seuls connaissaient les initiés : Cista secretorum capax penitus celans operta magnificae religionis (Apulée, 11, 11) ; Leuis occultis conscia cista sacris (Tibulle, El., 1, 7, 48).
61La cista était une vannerie à la forme caractéristique : il s’agissait d’un récipient plutôt haut et cylindrique16, à la paroi rectiligne, le plus souvent surmonté d’un couvercle. Apulée fait allusion au fait qu’il existait des cistae de taille telle qu’un homme pouvait se cacher à l’intérieur : lamque omni sublata cunctatione scrupulosius contemplantes singula, cista etiam illa reuelata, repertum produtumque et oblatum magistratibus miserum hortulanum (9, 42). Columelle est le seul auteur à attribuer au nom l’adjectif quadrata lorsqu’il décrit une robuste vannerie réalisée à l’aide de gros brins entrelacés de façon lâche (Rust., 12, 56, 2 : etpostea in quadratam cistam uimineam, quae neque spisse, solide tamen et crassis uiminibus contexta sit, rapa componito). Ce détail traduit peut-être une volonté de sa part de mentionner une forme inhabituelle, à moins de considérer que le terme cista est ici employé par lui dans un sens générique, pour désigner simplement un récipient muni d’un couvercle. On nommait peut-être ainsi les solides coffres d’osier carrés ou rectangulaires en usage dans diverses activités du quotidien, telle la fabrication du pain dans un pistrinum représenté sur un relief du Museo Civico Archeolo-gico de Bologne17 (fig. 214).
62Outre l’osier (Columelle, Rust, 12, 56, 2, ci-dessus), on pouvait avoir recours, pour tresser cet objet de vannerie rigide selon le type clayonné, aux brins de divers arbres aquatiques — figuier, bouleau, tilleul, peuplier — (Pline, N.H., 16, 209 : Omnes autem ad cistas quaeque flexili crate constent habilia).
63Comme pour les types de vanneries précédents, le vocable ne désignait pas exclusivement un panier. C’est pourquoi, à l’occasion, les auteurs spécifient que son matériau est végétal ; tel est le cas chez Pline (cistisque uitilibus) ou chez Columelle (cistam uimi-neam), dans les extraits précités.
64La ciste est abondamment représentée sur les monuments antiques, particulièrement dans le contexte religieux18. Les sculptures et les reliefs aussi bien que les peintures donnent l’occasion d’identifier ce récipient, qui figure souvent comme attribut dans les scènes de cortèges bacchiques, tantôt tressé en plein (Cf. fig. 36 et 38), tantôt tressé à jour (fig. 215)19. Le personnage chargé de porter la ciste était d’ailleurs nommé cistifer ou cistophorus20. Le péristyle de la Casa degli Amorini dorati à Pompéi (VI 16, 7) est orné d’une peinture à caractère religieux présentant des divinités égyptiennes ainsi que différents instruments liés au culte d’Isis gardés par un cobra sacré (Bassani 2008, p. 220-221). Parmi eux, deux cistes fermées par leur couvercle, une grande et une plus petite, sont mises en évidence (fig. 216). Autre usage révélé par la documentation figurée, celui de conteneur pour le transport de bouteilles : sur la mosaïque de Piazza Armerina figurant une scène de banquet de chasseurs au repos, on observe une grande ciste dont le couvercle, attaché au panier, est rabattu sur le côté, permettant ainsi de distinguer les deux bouteilles (ou cruches) qu’elle contient (Bianchi-Bandinelli 1970, p. 214, n° 199).
65Dans son usage d’urne électorale, la ciste apparaît sur une monnaie de la gens Cassia où l’on distingue une haute corbeille cylindrique qui semble tressée à claire-voie (Banti 1981, p. 77, n° 37/6). Dans sa fonction courante de coffret de toilette, on retrouve cet objet sur une mosaïque du Musée archéologique de Naples : la ciste, dont une perdrix a fait basculer le couvercle pour s’emparer d’un miroir, présente ici la particularité d’être polychrome et représentée par des rangées de tesselles aux couleurs vives (fig. 217).
66L’archéologie vésuvienne témoigne elle aussi de la large diffusion de ce type de vannerie. À Pompéi, l’empreinte d’une grande ciste spiralée a été mise au jour dans la maison de Iulius Polybius (inv. 152 = 24582 ; Cf. fig. 86). Dans cette même cité, une remarquable ciste clayonnée de toute petite taille parfaitement conservée fut miraculeusement conservée dans la maison I 8, 14 (inv. 7308 ; Cf. fig. 46). À Herculanum, deux petits récipients spiralés qui faisaient office de coffrets sont recensés (inv. 3830 = 79127 et inv. 1910 = 77190 ; Cf. fig. 89 et 93). Ces trois dernières pièces pouvaient sans doute être désignées par les diminutifs cistella ou cistula.
67Enfin, il convient d’indiquer que la ciste a donné lieu à des reproductions en marbre où les sculpteurs ont pris soin de représenter le tressage. Ainsi, une importante quantité d’urnes funéraires en forme de cistes ont été découvertes dans les régions septentrionales de l’Italie, dans la région d’Aquilée notamment. Généralement cylindriques, ces urnes au tressage clayonné très distinctement figuré et munies d’un couvercle présentent à l’occasion une forme rectangulaire qui n’est pas sans rappeler la mention textuelle de cista quadrata (Cf. fig. 121-122)21.
8. Cistula, ae, f.
68TLL : Cistula, a cista deminutiue.
69TLL Est. : Cistula, dimin. Vulgo bulgeta dicitur. Bulga uiatoria.
70Varron, L. L., 8, 52 : de nominatibus, qui accedunt proxime ad infinitam naturam articulorum atque appellantur uocabula [...] eorum declinationum genera sunt quattuor [...] quartum minuendi ut cista cistula.
71Varron, L. L., 8, 79 : Magnitudinis uocabula cum possint esse terne, ut cista, cistula, cistella, in mediis non sunt, ut in his macer, macricolus, macellus, niger, nigricolus, nigellus.
72Varron, L. L., 9, 74 : ad huiusce modi uocabula analogias esse ut dixi, ubi magnitudo animaduertenda sit in noquoque gradu eaque sit in usu communi, ut est cista, cistula, cistella...
73Diminutif du précédent, le terme est attesté à l’époque classique et dans l’Antiquité tardive. La cistula trouvait une variété d’emplois identiques à la ciste. En latin classique, le vocable semble utilisé surtout par les auteurs comiques. En tant que coffret, cassette ou bourse, il est particulièrement attesté chez Plaute : Vbi patera nunc est ? In cistula Amphitruonis obsignata signo est (Amph., 420) ; Conquiniscam ad cistulam (Cist., 657) ; Nihil peto nisi cistulam et crepundia (Rud., 1085), ou Apulée : Hortulanus [...] derepit in quamdam cistulam (9, 40). On le rencontre également dans un sens plus générique chez Martial : Parcae cistula non capax oliuae (4, 46, 13). Chez le chrétien Arnobe, le terme est utilisé dans une formule mystique : ex cista sumpsi et in calathum misi : accepi rursus, in cistulam transtuli (5, 26).
9. Cistella, ae, f.
74TLL : a cistula, cista deminutiue. 1) Arcula, capsella rebus paruis seruandis apta.
75TLL Est. : a cistula diminutiuo. Cistella suffragiorum.
76TLLex : parua cista.
77Varron, L. L., 8, 79 : Magnitudinis uocabula cum possint esse terne, ut cista, cistula, cistella, in mediis non sunt, ut in his macer, macricolus, macellus, niger, nigricolus, nigellus.
78Varron, L. L., 9, 74 : ad huiusce modi uocabula analogias esse ut dixi, ubi magnitudo animaduertenda sit in noquoque gradu eaque sit in usu communi, ut est cista, cistula, cistella...
79Diminutif de cistula, le terme est classique mais il est employé surtout, là encore, par les auteurs comiques. Palladius est le seul parmi les agronomes à utiliser le terme. L’origine étymologique donnée par Isidore de Séville semble douteuse : Cistella a costis ex canna uel ligno, quibus contexitur nominata (Orig., 20, 9, 8).
80Cette petite corbeille à couvercle était employée dans la vie quotidienne pour ranger toutes sortes de produits : des aliments (Martial, 13, 36 : Cistella oliuarum ; Palladius, Agr., 4, 10, 35 : [ ficus] tunc duplicata in cistellis seruetur aut loculis), de l’argent (Plaute, Rud., 1109 : cistellam isti inesse oportet caudeam in isto uidulo), des jeux (Plaute, Cist., 709 : In hac regione cistellam cum crepundiis [...] amisi), des documents divers (Térence, Eun., 753 : Abi tu cistellam, Pythias, domo effer cum monumentis) et des éléments de toilette féminins. Plaute appelait d’ailleurs cistellatrix l’esclave chargée de veiller sur le coffret de sa maîtresse renfermant ces produits : Vbi de meretricum familia tota, cantrices, cistellatrices, nuncii, renuncii, raptores panis et peni (Trin., 252)22.
81Beaucoup plus rarement le terme, à l’instar de cista, est employé dans le sens particulier d’urne de vote : posuit pro cistella, seu uase, quo suffragia populi in creandis magistratibus legibusque ferendis colligebantur (Auct. ad Heren. lib., 1, 21).
82Quelques textes mentionnent certains des matériaux végétaux utilisés à sa fabrication : roseau ou bois selon Isidore (ci-dessus), peut-être tige de prèle selon Plaute (cistellam caudeam).
10. Cistellula, ae, f.
83TLL : a cistella deminutiue.
84TLLex : parua cistella.
85Dernier de la cascade des diminutifs de cista, le vocable est uniquement attesté chez Plaute. L’auteur de théâtre paraît avoir créé ce mot — désignant un petit coffret ou une cassette servant à serrer de l’argent — pour ménager un effet comique de sonorité. Il l’utilise dans la Cistellaria : Cistellula hinc mi, adulescens, euolauit (731), dans le Rudens : In uidulo inest cistellula (1078) et dans lAmphitruo : Patera in hac cistellula [...] signo obsignata fertur (773).
11. Clitellae, arum, f.
86Festus, p. 52 : Clitellae dicuntur non tantum eae quibus sarcinae conligatae mulis portantur, sed etiam locus Romae propter similitudinem, et in uia Flaminia loca quaedam deuexa subinde et adcliua.
87Le terme est classique. Il est employé par Plaute : Vehit hic clitellas, uehit hic autem alter senex. / Nouicium mihi quaestum institui non malum. / Nam muliones mulos clitellarios / Habent, at ego habeo homines clitellarios (Most., 778-782) et par Cicéron qui rapporte un proverbe : Prouincia haec mihi non conuenit, non magis quam boui clitellae (Att., 5, 15).
88Le mot, très usuel, désigne en général le bât sur lequel étaient portés des paniers servant au transport terrestre, mais il semblerait que, par élargissement sémantique, il puisse désigner aussi le double panier posé dessus (DAGR, s.u. ; White 1975, p. 96-98). De fait, Caton fait mention d’ânes chargés de transporter du fumier, celui-ci étant vraisemblablement contenu dans des paniers : asinos clitellarios qui stercus uectent tris (Agr., 10, 1). Il s’agissait de vanneries souples, fixées symétriquement aux deux extrémités d’une natte posée sur le dos de l’animal porteur, cheval, âne, mulet ou dromadaire, voire bouc sur une peinture de la maison des Vettii de Pompéi (VI 15, 1) représentant deux amours livrant des fleurs aux tresseurs de guirlandes (fig. 218). Une petite sculpture métallique découverte à Hercu-lanum, maison de Neptune et Amphitrite (inv. 1059 = 76336), présente un dromadaire portant des clitellae amovibles dont le tressage est figuré par des traits croisés incisés23 (fig. 219). Les couffins sont identiques à ceux que portent encore de nos jours ces animaux en Afrique du Nord.
12. Colum, i, n.
89White 1975, p. 99-10224.
90TLL : orig. inc. ; non facile conectitur c. qualum, qualus. 1. ad uinum uel conficiendum uel purgandum. 2. ad alios liquores transmittendos. 3. in supellectile piscatoria.
91TLLex: uas uimineum, aut setaceum, per quod uinum, lac et alii liquores in aliud uas transmittuntur. Apud Auson. (epist, 4, v. 57) cola sunt nassae uimineae, in quos si pisces inciderint, exitum non habent: ita dictae quia transmittunt aquam et piscem in sicco destituunt.
92Seru. comm. in Verg. Georg., 2, 242 : Colaque prelorum : qualos, per quos uinum defluit, qui et ipsi a colando dicti sunt.
93Isidore, Orig., 14, 13 : Qualos, corbes colaque prelorum per quos mustum fluit, a colando dictos.
94Le nom est attesté depuis Caton et jusque dans la langue tardive. Il s’agit d’un terme technique propre à la langue rustique. La vannerie ainsi désignée était un filtre à vin, comme chez Caton (Agr., 11, 2 : cola uitilia 3, cola qui florem demant 3 [ nécessaires dans un vignoble de 100 jugères]), Columelle (Rust., 12, 19, 4 : Isque qui praeerit huic decoquendo, cola iuncea uel spartea sed crudo, id est non malleato sparto praeparata habeat [...] tum colis omnem spurcitiam, quae redundarit, expurget) ou Lucrèce (Nat., 2, 391 : Subito per colum uina uidemus perfluere). Il convenait de préparer cet ustensile en vue des vendanges, en même temps que d’autres vanneries utiles : Tu spisso uimine qualos colaque prelorum deripe tectis (Virg., Georg., 2, 242).
95Le colum servait, plus généralement, de passoire pour filtrer tout liquide (Hilgers 1969, p. 150). En témoignent parmi d’autres Pline (N. H., 36, 173 : In priore cisterna uitia considant atque per colum in proximam transeat pura aqua) et Apulée (3, 3 : Et ad dicendi spatium uasculo quoidam in uicem coli graciliter fistulato ac per hoc guttatim defluo infusa aqua).
96Dans le cadre des activités agricoles, il servait de passoire pour la préparation des sirops de fruits : Deinde cum fuerint decocta [...] percolantur : eaque, quae in colo subsederunt, diligenter contrita leuigantur (Columelle, Rust., 12, 42, 2). L’ustensile servait non seulement à filtrer mais aussi d’entonnoir pour transvaser les denrées : Tum per lineum fiscum, quod pertriuerant, exprimunt, et per colum iunceum liquatum succum lagunculis bene picatis condunt (Columelle, Rust., 12, 38, 7, à propos des baies de myrte)25.
97Dans le vocabulaire latin tardif, le terme en vint à désigner également une nasse : Iacula et fundas et nomina uilica, lina colaque et [...] hamos (Ausone, 393, 57), peut-être parce que la nasse sert en quelque sorte de passoire pour filtrer l’eau et garder le poisson, à l’instar du colum.
98Ce panier d’usage particulier pouvait être réalisé en vannerie ou en sparterie. Les avantages à utiliser du matériau végétal étaient qu’il pouvait se mouiller sans dommage et qu’il ne s’oxydait pas, contrairement au métal. Le choix d’un matériau et d’un type de tressage déterminés donnaient à l’ustensile des qualités filtrantes plus ou moins fines. Les sources mentionnent l’osier (uimine), le jonc ou bien l’alfa (cola iuncea uel spartea). Le mode de tressage variait selon les denrées à filtrer, à l’aide de gros brins (spisso uimine) ou de rameaux plus fins. La base du colum présentait peut-être un profil arrondi, par analogie avec un objet décrit par Columelle comme utile pour filtrer le vin, un saccus tressé d’osier à claire-voie, de la forme d’une borne renversée : tenui uimine rarius contextus saccus, inuersae metae similis, qualis est quo uinum liquatur, obscuro loco suspenditur (Rust., 9, 15, 12).
13. Cophinus, i, m.
99Bruno 1969, n° 1059 ; White 1975, p. 73-75.
100TLL : 1. in usu est ad portandum stercus, terram. 2. ad cibum, panem. 3. ad fructus, fruges.
101TLL Est. : uas rusticum uimine contextum, a leuitate dictum a Graecis ; Priscianus corbem interpretatur.
102TLLex : corbis, qualus, uas uimineum grande, ad usus praesertim rusticos (ita dictum ob leuitatem, nam Graece kofinos est leuis).
103Isidore, Orig., 20, 9, 9 : Cophinus est uas ex uirgultis, aptum mundare stercora et terram portare. Dictus autem couinus quasi couus quasi cauus.
104CGL, II, 591, 1 : qualus, cophinus, corbis.
105Le terme résulte d’un emprunt au grec κόφινος. Bien qu’il soit attesté au Ier siècle apr. J. -C., il est surtout fréquent en latin tardif. Le nom est à l’origine du français « coffre » et « couffin ».
106Columelle fait mention de l’usage du cophinus en agriculture, comme vannerie servant à mettre les plantes en terre : Sed qui praematurum fructum cucumeris habere uolet, confecta bruma stercoratam inditam cophinis offerat, modicumque praeberat humorem [...]. Postea totos cophinos demittat in terram (Rust., 11, 3, 51).
107Pour Juvénal, le nom paraît désigner un panier de forme indéterminée, utilisé entre autres comme récipient à victuailles : Nunc sacri fontis nemus et delubres locantur/Iudaeis, quorum cophinus faenumque supellex (3, 14). Même emploi générique, plus tardivement, par Végèce : Haec ratio apud signiferos, ut nunc dicunt, in cophino seruabatur (Mil., 2, 20) ; surfurem et farinam hordei mixta in cophino (Mul., 2, 33, 2), et, au Vesiècle, par l’évêque Palladius pour qui deux cophini portés sur un bât servaient de paniers à pain : Asinum portantem panem in cophinis (Hist. Mon., 2, 8).
108En outre, dans le vocabulaire tardif, le terme s’applique à une vannerie utilisée pour le transport de matériaux divers, tels le fumier ou la terre : Alueos, cofinos quibus terra portetur (Végèce, Mil., 2, 25) ; Mundare, stercorare, terram portare in cophino fit (Augustin, Psalm., 80, 9).
109D’après l’ensemble des usages recensés, le nom de cophinus paraît avoir correspondu à une vannerie de grande taille, certainement pourvue de poignées pour le transport. Il serait hasardeux de rattacher ce type à une représentation figurée ; néanmoins, vu l’évolution du terme en « couffin », on pourrait se figurer de grands paniers souples à deux poignées, en sparterie26. À lire les textes, le cophinus était réservé à des usages plus variés que l’aero dont il était sans doute de forme proche. Le second terme semble cependant appartenir à un répertoire technique spécialisé.
14. Corbis, is, m. ou f.
110Bruno 1969, n° 1060 ; White 1975, p. 56-59.
111TLL : de genere : masc. Colum., Petron. 33, Isid., 20, 9, 10 ; fem. Varro, L. L., 5, 139, Cic., Sest., 82. Est pro certa mensura (Cato, R. R., 136). Legitur inde a Plauto et Catone ; apud poetas non nisi Plaut., Prop., Ou., Pers., Iuu. singulis locis.
112TLL Est : fem. et secundum Priscianum, masc. (kophinos). Vas est uiminibus contextum, cf. Plaut., Bacch. ; Cic, Sest., 82. Corbis dicta, ut inquit Varro de L. L., 4, 31 (?) ab eo quod spicas, aliudue quid eo conruebant. C. pabulatoria : in qua reponebantur pabula armentorum (Col., 6, 3 ; 11, 2). C. etiam inter naualia instrumenta numeratur. Est enim uas quod in summitate mali suspenditur, unde desuper tela in hostium naues deiiciuntur.
113TLLex : uas ingense uimine, ad usus rusticos, praesertim colligendorum fructum : ita dictum, ut Varro censet (L. L., 4, 31) quod spicas, aliudue quid corruebant, he, in eam deiiciendo immitebant. Corruere enim actiue significat deiicere. Apud Ulpian., Dig., 18, 6, 1 extr. : per corbem mensuram uini facere, est metiri modum uini ex modo cuuae, cuius mensura per corbem definiri solet.
114Varron, L. L., 5, 139 : Corbes ab eo quod spicas aliudue quid corruebant ; hinc minores corbulae dictae.
115Isidore, Orig., 20, 9, 10 : Corues dicti, quia curuatis uirgis contexuntur.
116Isidore, Orig., 14, 13 (de instrumentis rusticis) : Qualos corbes colaque prelorum per quos multum fluit, a colando dictos.
117Corbis est un des termes les plus présents chez les auteurs antiques, notamment chez les auteurs traitant d’agriculture. Ce vocable, qui paraît le plus souvent utilisé dans une acception générique, est attesté dès Caton et sur une longue étendue chronologique. Le genre féminin est le plus ancien et le plus classique (Ernout 1959, s. u.). Columelle, lui, considère ce mot comme masculin. Le terme est à l’origine du français « corbeille ».
118Tous les agronomes mentionnent ce récipient parmi les instruments indispensables dans une propriété rurale (par exemple, Varron, R. R., 1, 22, 1 : De reliquo instrumento muto [...] quae nasci in fundo hac fieri a domesticis poterunt, eorum ne quid ematur, ut fere sunt quae ex uiminibus et materia rustica fiunt, ut corbes ; Columelle, Rust., 11, 2, 90 :
119Siue regio ferulae uel corticis ferax est, apibus aluearia fieri debent [...] seu uirgultorum, corbes ex uimine).
120La corbis constituait l’instrument rustique par excellence et servait principalement à la moisson et à la cueillette27. Varron l’évoque en décrivant la moisson : Spicas coiciunt in corbem atque in aream mittunt (R. R., 1, 50, 2). Cicéron lui appose d’ailleurs l’épithète messoria : Mulionicam paenulam arripuit, cum qua primum Romam ad comitia uenerat ; messoria se corbe contexit (Sest., 82), de même que, plus tard, le Digeste : In instrumentum fundi ea esse, quae fructus quaerendi cogendi, conseruandi gratia parata sunt [...] cogendi, quemadmodum torcularia corbes falcesque messoriae (Ulp., Dig., 33, 7, 8). Les poètes la tenaient pour l’attribut même du moissonneur : Arma tuli quondam, et, memini, laudabar in illis : corbis in imposito pondere messor eram (Properce 4, 2, 28) ; O quotiens habitu duri messoris aristas/corbe tulit uerique fuit messoris imago ! (Ovide, Met., 14, 644).
121Parmi ses usages agricoles, on trouvait celui de panier à fourrage, le corbis pabulatorius de Columelle : Si grano abstinemus, frondis aridae corbis pabulatorius modiorum uiginti sufficit (Rust., 6, 3, 5).
122Palladius l’utilise pour réaliser des transplantations de vigne par marcottage aérien : la corbeille percée dans le fond est placée sur la branche à couper, puis on coupe celle-ci au ras du panier et on l’enterre directement avec lui : Fit ex uimine parua corbicula […] tunc sub fundo corbis incisum radicatum sarmentum cum ipsa corbe portabitur ad locum quem uitibus arbustiuis destinabis implere (Palladius, Rust., 3, 10, 6).
123Les emplois rustiques de la corbis étaient très divers. Pour Caton elle sert comme unité de mesure dans les rétributions en nature : In agro Casinate et Venafro, in loco bono parti octaua corbi diuidat [...] si granum modio diuidet, parti quinta ; in Venafro ager optimus nona parti corbi diuidat (Agr., 136). De même, dans le Digeste d’Ulpien, on trouve l’expression per corbem […] mensuram (Dig., 18, 6, 1, 4). Quant à Végèce, il en fait usage comme muselière, si un animal se blesse à la bouche : Cui et corbem constrictam oportet imponi, ne deprauet dentes et labia (Mulomed., 2, 33, 1).
124La corbis servait de récipient dans une grande variété de contextes de la vie quotidienne, ce qui dénote un usage très généralisé. Pétrone aussi bien que Juvénal en témoignent : Repositorium allatum est cum corbe in quo gallina erat lignea (33) ; Signinum Syriumque pirum, de corbibus isdem/aemula Picenis et odoris mala recentis (Sat., 11, 73-74). En l’occurrence, la corbeille sert à stocker des objets ou de la nourriture.
125On peut noter encore qu’une grande corbeille de ce type, accrochée au mât d’un bateau pour que des hommes devant lancer leurs traits sur l’ennemi y prissent place, était à l’origine du nom du navire, la corbita : Corbitae dicuntur naues onerariae, quod in malo earum summo pro signo corbes solerent suspendi (Festus, p. 37).
126Le vocable avait, par conséquent, à travers la littérature, un usage générique, désignant une corbeille de taille et de forme variable. En rapprochant les emplois décrits par les textes aux nombreuses représentations iconographiques, divers modèles apparaissent. Les scènes figurées sur les documents montrent tantôt un récipient plutôt tronconique ou cylindrique, dépourvu de moyen de préhension, tantôt une vannerie quasi hémisphérique, dotée ou non de deux poignées. Ces corbeilles aux formes variées portaient peut-être ce nom générique. Il s’agissait en tout cas d’une vannerie rigide, Columelle utilisant le vocable pour désigner un objet réalisé à partir de baguettes (Rust., 11, 2, 90 : seu uirgultorum corbes ex uimine), par opposition à la fiscina et à la sporta, constituées de palmier ou d’alfa. Son emploi largement diffus conduit à penser qu’il s’agissait d’une vannerie utilitaire au tressage simple, de type clayonné : Pline fait, du reste, allusion à ses côtes en bois de bouleau (N. H., 16, 75 : Gallica haec arbor mirabili candore atque tenuitate, [...] corbium costis) et à un objet fabriqué tantôt en écorce de hêtre, tilleul, sapin ou épicéa (N. H., 16, 35 : Cortex et fagis, tiliae, abieti, piceae in magno usu agrestum. Vasa eo corbesque hac patentiora quaedam messibus conuehendis uindemiisque faciunt), tantôt en osier ou toute baguette flexible (N. H., 16, 174 : Aliae praetenues uiminibus texendis spectabili subtilitate, rursus aliae firmiores corbibus hac plurimae agricolarum supellectile). Sa taille était variable, l’ustensile pouvant atteindre une grande capacité : Columelle parle en effet d’une contenance de 20 modii (corbis pabulatorius modiorum uiginti), soit plus de 160 litres28.
127La corbis est souvent représentée sur des tableaux champêtres de moisson ou de vendange, illustrés par les mosaïques d’Afrique notamment, auxquels s’ajoutent toutes sortes de scènes du quotidien dont témoignent peintures et reliefs (Cf. fig. 218)29 et, à Pompéi, la partie inférieure d’une corbeille clayonnée peinte dans l’atrium 93 des praedia de Iulia Felix.
15. Corbula, ae, f.
128TLL Est. : dimin. a corbis, teste Varrone de L. L. et R. R., 1, 185. Cogit aliquot corbulas uuarum, et frondem iucundissimam ministrat ouibus.
129Diminutif du précédent et tout aussi classique, le mot est employé depuis Caton. Il semble plutôt appartenir au vocabulaire technique des agronomes. Cette corbeille clayonnée était de même matière — osier — (Caton, Agr., 11, 5 : Corbulas Amerinas XX) et vraisemblablement de même forme que la corbis. Son usage paraît avoir été réservé en particulier aux vendanges et à la cueillette des olives. Pour les premières, on poissait le récipient pour le rendre imperméable afin que le jus du raisin ne se répandît pas (Caton, Agr., 23, 1 : Fac ad uindemiam quae opus sunt ut parentur. Vasa lauentur, corbulae sarciantur, picentur ; Varron, R. R., 1, 22, 6 : Quae non possunt esse sub claui, quam maxime facere ut sint in conspectu oportet. Eo magis ea quae in rariore sunt usu, ut quibus in uindemia utuntur, ut corbulae et sic alia). La corbula fait partie de la liste d’ustensiles à préparer en vue de la récolte des olives (Caton, Agr., 31, 1 : Ad oleam cogendam quae opus erunt parentur : uimina matura, salix per tempus legatur, uti sit unde corbulae et ueteres sarciant ; Columelle, Rust., 12, 52, 8 : tum scalae, corbulae, decemmodiae, trimodiae satoriae [...], fisci...).
130Caton emploie également le terme pour d’autres usages rustiques, dont le marcottage et la transplantation de végétaux : Oleas, ulmos, ficos, poma, uites, pinos, cupressos cum seres, bene cum radicibus eximito cum terra sua [...] in alueo aut in corbula ferri iubeto (Agr., 28, 1). Suétone fait mention d’une corbeille servant au transport de la terre : primus rastello humum effodit et corbulae congestam umeris extulit (Nero, 19).
131Sorti du contexte rural, le terme est plus rarement attesté. Chez Plaute, il s’agit d’une corbeille servant à stocker de la nourriture : Inde coctam sursum subducemus corbulis (Aul., 366).
16. Corbicula, ae, f.
132TLL Est. : aliud dimin.
133TLLex : corbicula. Caecil. apud. Non. c. 3 n. 48, corbula panis.
134Le second diminutif de corbis paraît plus tardif que le précédent. Seul Palladius l’emploie, en le diminuant encore par l’emploi de l’épithète parua, tout en spécifiant la taille de la corbeille, un pied ou un peu moins de circonférence : Fit ex uimine parua corbicula quae mensuram pedis uel aliquanto minus circini spatio possit amplecti. Haec ad arborem, cui uitis adhaeret, fertur et in fundi media parte pertunditur, quod sarmenti uirgam possit admittere. Inducto itaque sarmento uitis eius, de qua transferre disponis, corbicula ipsa ex aliqua arboris parte suspenditur et uiua terra repletur, ut sarmentum terra possit includi. Quod sarmentum prius intorquetur (Agr., 3, 10, 6). À l’instar de la corbula, la corbeille est ici utilisée pour le marcottage de la vigne.
17. Cribrum, i, n.
135White 1975, p. 102-104.
136TLL : Instrumentum ad frumentum sim. cernendum.
137Isidore, Orig., 20, 8, 6 : Cribrum quod ibi currat frumentum, quasi currifrum.
138Utilisé depuis Caton, le terme est classique et recensé sur une longue durée.
139Ustensile fréquemment mentionné par les auteurs latins (Hilgers 1969, p. 53 et 159), le crible servait principalement à tamiser toutes sortes de matières sèches30, mais certains auteurs font mention de son usage pour filtrer des liquides, tel Plaute rapportant un proverbe : Non pluris refert quam si imbrem in cribrum geras (Pseud., 102). Pline, dans un passage consacré aux premiers boulangers de Rome, parle de l’origine des tamis ainsi que des matériaux utilisés, selon les zones géographiques, pour les fabriquer : Cribrorum genera Galliae saetis equorum inuenere, Hispaniae lino excussoria et pollinaria, Aegyptis papyro atque iunco, « Quant aux diverses sortes de tamis, les Gaules ont inventé ceux en crin de cheval ; les Espagnes les tamis et les blutoirs en lin ; l’Égypte ceux en papyrus et en jonc » (N. H., 18, 108, trad. H. Le Bonniec).
140C’était un instrument privilégié du boulanger (Edict. Diocl. : cribrum textile pistorium) mais il trouvait des usages quotidiens dans d’autres contextes. Pour Ulpien, il faisait partie des ustensiles du domaine (instrumentum fundi) : et cribra et plaustra, qui bus stercus euehatur [continentur] (Dig., 33, 7, 12, 10). On criblait la terre afin de recouvrir les graines à peine semées (Caton, Agr., 48, 2 : [graines de cyprès] tum semen serito crebrum tamquam linum, eo terram cribro incernito altam digitum transuersum ; Agr., 151, 3 ; Pline, N. H., 17, 73), on criblait la chaux pour construire le pavement d’un pressoir (Caton, Agr., 18, 7 : eo calcem cribro subcretam indito alte digitos duo), la farine ou la semoule (Pline, N. H., 18, 115 : farinarium cribrum), les légumes secs (Edict. Diocl. : cribrum leguminale textile), les graines, divers aliments. Ainsi Caton, donnant la recette de la placenta, conseille de tamiser dans un crible à farine — c’est-à-dire un crible tissé serré — le fromage émietté pour ensuite le verser dans un mortier (Agr., 76, 3 : deinde cribrum farinarium purum sumito caseumque per cribrum facito transeat in mortarium).
141Tressé en sparterie ou en vannerie (papyrus, jonc et lin chez Pline ; vesce ou ivraie chez Columelle, Rust., 8, 5), l’objet pouvait être de diamètre variable et son tissage était plus ou moins serré selon l’usage prévu. Ainsi, Pline mentionne un cribrum angustissimum et tantum harenas transmittens, un tamis très serré qui ne laisse passer que le sable (N. H., 18, 115). Cicéron fait allusion à des cribles rongés par les rats, donc vraisemblablement, en l’occurrence, en matière végétale : Quasi uero quicquam intersit, mures, diem noctem aliquid rodentes scuta an cribra corroserint (Diu., 2, 59). Il existait cependant des cribles fabriqués à partir d’autres matériaux et on recense sous le même vocable des objets en métal, en cuir ou encore en bois. L’Édit sur les prix de Dioclétien en répertorie sept types différents, en cuir ou en sparterie : cribrum areale coriacium (15, 60a) ; cribrum pelliceum simulare (15, 61) ; cribrum textile maximum (15, 62) ; cribrum textile rusticanum pistorium (15, 63) ; cribrum leguminale textile (15, 64) ; cribrum ca [...] ecile text [ile ?] (15, 65) ; cribrum s [urelianum ? coria] cium (15, 66).
142Deux exemplaires différents apparaissent sur un relief d’Ostie représentant une boulangerie (Zimmer 1982, p. 116-117, n° 27) : l’un a un tissage serré (pour tamiser la farine), l’autre est à claire-voie. Un autre est visible sur le relief ornant le sarcophage de P. Nonius Zethus à Rome, associé à un crible métallique (White 1975, pl. 2a)31. Les représentations de cet ustensile sont rares et même si l’illustration présente une boutique urbaine, il ne fait guère de doute que les cribles employés à la campagne étaient identiques à ces exemplaires : plats et circulaires, pourvus d’une épaisse bordure, sans élément de préhension.
18. Cumera, ae, f., ou Cumerum, i, n.
143Bruno 1969, n° 1062 ; White 1975, p. 65-66.
144TLL : Hor., 1, 7, 30, cumera uasi frumenti genus factum ex uimine admodum obductum.
145TLL Est. : Cumera uas ingens uimineus, in quo frumenta conduntur. Siue, cumera dicuntur uasa fictilia similia doliis, ubi frumentum suum reponebant agricolae. Tertio modo, cumerae dicuntur uasa minora, quae capiunt quinque siue sex modios, quae lingua Sabinorum trimodiae dicuntur.
146TLLex : cumera, uas uimineum, uel sparteum, uel palmeum, uel etiam fictile, quo rustici utuntur ad condenda frumenta, ut docet Festus in Cumerum.
147Festus, p. 63 : Cumeram uocabant antiqui uas quoddam quod opertum in nuptiis ferebant in quo erant nubentis utensilia, quod et camillum dicebant, eo quod sacrorum ministrum kasmilon appellabant.
148Acron, in Hor. Serm., 1, 1 : Cumeram dicimus uas ingens uimineum, in quo frumenta conduntur, sicut ipse alibi (Epist., 1, 7, 30) : « forte per... cumeram frumenti » ; siue cumera dicuntur uasa fictilia similia doliis, ubi frumentum suum reponebant agricolae. Tertio dicitur cumerae uasa minora quae capiunt quinque uel sex modios, quae lingua Sabinorum trimodia uocantur. Granaria autem horrea, in quibus frumenta reponuntur ; repositoria.
149D’origine étymologique non identifiée, le terme est assez peu employé dans la littérature latine. Les occurrences prouvent qu’il désignait deux types bien distincts de paniers. Un des usages de la cumera était de servir de panier à stocker le blé, à l’instar du dolium en terre cuite. Horace emploie le mot dans cette acception à plusieurs reprises : Cur tua plus laudes cumeris granaria nostris ? (Sat., 1, 1, 53) ; Forte per angustam tenuis uulpecula rimam repserat in cumeram frumenti (Epist., 1, 7, 30).
150Le nom désignait aussi une corbeille de mariage portée par le camillus et dans laquelle on cachait des ustensiles destinés aux époux, aux dires des scholiastes et lexicographes : Cumerum uas nuptiale a similitudine cumerarum, quae fiunt palmeae uel sparteae ad usum popularem sic appellatum (Festus, p. 50) ; Itaque dicitur nuptiis camillus qui cumerum fert, in quo quid sit, in ministerio plerique extrinsecus nesciunt (Varron, L. L., 7, 34).
151Cette vannerie de forme indéterminée était surmontée d’un couvercle. Elle pouvait atteindre une taille conséquente dans son usage de réserve à grain.
19. Fiscus, i, m.
152Bruno 1969, n° 1063 ; White 1975, p. 88-91.
153TLL : sporta, corbula. 1/ad exprimendum oleum. 2/ad pecuniam condendam.
154TLL Est. : Fiscus item pro qualo oleario, qui ceruici torcularis supponitur, ne fraces in lacum cum oleo defluant. Vel etiam pro qualo in quo oliuae ponuntur quum praelo supponuntur : ut Amurca, ie oleum crassius aliquantis perexametur id exudet et per uimina perfluat.
155TLLex : uas uimineum, iunceum, aut ex simili alia materia, ad eos praesertim usus, quos in fiscina et fiscella exemplis indicauimus, corbis, quasillus, cista, sporta. Mos fuit maioris summae pecuniam in fiscos condi : quare fiscus saepe loculum, arcam, saccellum, cophinum, follem pecuniae significat. Dicitur speciatim de pecunia publica, quia haec maioris summae est, quam priuata. Sub imperatoribus, fiscus dicta est pecunia et patrimonium principis, sicut aerarium reipublicae. Postea fiscus appellata est omnis pecunia publica, itemque ius ac dominium reipublicae in agros, uectigalia et ceteras res, inde reditus in publicum ueniunt.
156Augustin, Psalm., 146, 17 : fiscus saccus est, unde et fiscellae et fiscinae dicuntur.
157Pseudo-Ascon, Verr., p. 219, 9 St. : fisci, fiscinae, fiscellae spartea sunt utensilia ad maioris summae pecunias capiendas. Vnde, quia maior summa est pecuniae publicae quam priuatae, ut pro censu priuato, « aerarium » dicitur pro loculis et arca thesauri, pro sacello « fiscus ». Inde « fiscus » pecunia publica, et « confiscare » dici solet.
158Isidore, Orig., 20, 9, 7 : fiscus sacculus est publicus, unde et fiscellae et fiscinae dicuntur : hunc habent exactores, et in eo mittunt debitum publicum quod redditur regibus. Fiscus autem primae positionis est, deriuatum fiscina, deminutiuum fiscella.
159Le vocable, ancien, est attesté sur une longue étendue chronologique (Ier siècle av. -VIe siècle apr. J. -C.). On le rencontre surtout dans des ouvrages techniques agricoles ou chez des poètes tardifs faisant l’éloge de l’agriculture.
160Dans son sens classique, ce mot désignait un panier de taille variable dans lequel on gardait de l’argent : Fiscos complures cum pecunia Siciliensi (Cicéron, Verr., 1, 22). Par métonymie, le vocable prit place, à la même époque, dans le vocabulaire des institutions romaines avec l’acception de « trésor public ». Cicéron, en effet, l’oppose à la cista, cassette à argent du particulier : Quaternos HS, quos mihi senatus [...] ex aerario dedit [...] in cistam transferam de fisco (Verr., 3, 197). Sous l’Empire, le fiscus désignait une partie du revenu de l’État destinée à l’entretien du prince, par opposition à sa fortune personnelle (res priuata principis) et à l’aerarium, le trésor de l’État (Ernout 1959, s. u.).
161Pour ce qui est du vocabulaire technique agricole, on le rencontre seulement chez Columelle, dans une utilisation spécifique. Il s’agissait d’une vannerie souple, un scourtin que l’on mettait sous le pressoir à huile : Postero die [oliua Pausea uel orchita] cribratur, et nouo fisco inclusa prelo supponitur, uehementerque premitur (Rust., 12, 49, 9) ; Postero die [oliua nigra] cribratur, ut siquid inest stercoris separetur : deinde intrita oliua nouo fisco includitur, et prelo subicitur, ut tota nocte exprimatur (Rust., 12, 51, 1). Un texte plus tardif confirme cet usage : Fiscos autem, quibus ad premendam oliuam utimur colonum sibi parare debere Neratius scripsit (Ulpien, Dig., 19, 2, 19, 2). Le scourtin est généralement mentionné, chez les autres agronomes, au moyen du diminutif fiscina.
162On peut se représenter de larges corbeilles souples, tressées à l’aide de fibres ou de feuilles selon le type natte et semblables à nos couffins actuels, sans poignées pour les paniers à pressoir32 (Cf. fig. 115).
20. Fiscina, ae, f.
163Bruno 1969, n° 1063.
164TLL : nomen raro legitur, primum apud Plaut. (semel), saepius apud Caton. Corbula uirgis sim. texta. 1/generatim imprimis ad fruges capiendas. 2/speciatim corbula quae ad os bestiarum alligatur (significatio non satis certa).
165TLL Est. : id quod fiscus.
166TLLex : omne genus uasis ex uimine, iunco, sparto, aliaue materie contexti.
167Varron, L. L., 5, 139 : Quibus comportantur fructus ac necessarias res : de his, fiscina a ferendo dicta.
168Servius, auct. Georg., 2, 166 : fiscina genus est uasis id est corbulae breuis, quas perferunt qui arbusta uindemiant.
169Diminutif du précédent, le vocable est attesté depuis Caton. À l’instar du fiscus, il comportait une signification propre aux usages agricoles, tout en étant largement plus courant dans les traités d’agriculture : l’ensemble des agronomes emploient ce terme technique.
170La fiscina désignait un scourtin placé sous le pressoir pour contenir le raisin ou les olives33 : Caton en fait mention à plusieurs reprises (Agr., 135, 2-3 : Fiscinae campanicae utiles sunt...), de même que Varron (R. R., 1, 27 : fiscinas expedi [au moment des vendanges]) et Columelle (Rust., 11, 2, 90 : Siue [regio] palmae spartiue foecunda est, fiscinae sportaeque [fieri debent] ; seu uirgultorum, corbes ex uimine). Palladius fait également mention de cet ustensile pour le pressage des grenades (Agr., 4, 10 : Grana matura purgata diligenter in palmea fiscina mittis et in cochlea exprimis).
171Outre ce sens technique, la fiscina désignait chez différents auteurs un petit panier ou une petite corbeille quelconque, contenant des fruits pour Cicéron (Flacc., 41 : Homini enim Phrygi qui arborem nunquam uidisset fiscinam ficorum obiecisti) ou encore des fleurs pour Virgile (G., 1, 266 : Nunc facilis rubea texatur fiscina uirga) et Columelle, qui n’utilise donc pas le nom uniquement dans un sens technique, particulièrement lorqu’il compose des vers (Rust., 10, 306-307 : Iam rosa distendat contorti stamina iunci/pressaque flammeola rumpatur fiscina caltha). Pline l’emploie non seulement pour parler de paniers de récolte : Et frondis praeparandae tempus hoc est. Unus frondator quattuor frondarias fiscinas in die iustum habet (N. H., 18, 614), mais encore pour évoquer une muselière de cheval : Euthycrates optume expressit [...] equum cum fiscinis (N. H., 34, 66). Dans le Copa (17), le terme apparaît comme équivalent de son diminutif fiscella, c est-àdire comme faisselle : sunt et caseoli, quos iuncea fiscina siccat.
172Le scourtin était une vannerie souple réalisée en feuilles de palmier, en alfa ou autre matériau fibreux. Par l’opposition qu’il établit entre fiscinae sportaeque et corbes, Columelle (Rust., 11, 2, 90, cité) indique bien que, dans le contexte rural, les deux premiers récipients correspondaient à des vanneries souples, contrairement au troisième qui requérait des baguettes de bois. En revanche, la fiscina en tant que simple panier ou corbeille pouvait être une vannerie rigide (Virgile parle d’un tressage en liane de ronce).
173Sur le plan iconographique, parmi bien d’autres exemples, on peut rapprocher la fiscina ficorum de Cicéron d’une peinture de Pompéi (inv. 20612 : Stefani 2005, p. 83, n° 74) qui montre une petite corbeille tronconique remplie de figues tressée sur le mode clayonné à brins cordés, aux montants disposés de manière très serrée et dépourvue de bordure — une couleur claire marque la section des montants au sommet de l’ouvrage (fig. 220).
21. Fiscella, ae, f., très rarement Fiscellus, i, m.
174Bruno 1969, n° 1063.
175TLL : a fiscina deminutiue. Forma fiscella et fiscellus. Fiscina parua, corbula, sportula. 1/Edict. Diocl. : in usu est ad uuas exprimendas. 2/speciatim : iq forma in quam caseus transfertur ; iq corbula, quae ad bestiarum os alligatur ; iq corbula ad arietum naturam alligata, ut a saliendo prohibeantur.
176Fiscellus, a fiscus ductum esse uidetur ; iq fiscella ; iq fiscus.
177TLL Est. : dim. a fiscina.
178TLLex : fiscella, paruus fiscus, uas ex uirgis salicis, aut iunco, aliaue materie textum : quale est in quo caseus exprimitur, uuae deferuntur... A similitudine ita dicitur capistrume uimine aut funiculis, quo boum ora inter arandum coercentur. Fiscellus, idem quod fiscella.
179CGL, V, 465, 61 : formula ubi caseus exprimitur.
180Diminutif de fiscina, le vocable est très courant dans la littérature latine, sur une vaste étendue chronologique. Il est à l’origine du français « faisselle », ce qui correspond bien à l’un de ses multiples usages dans l’Antiquité, entériné par une glose du CGL. Columelle est le seul auteur à employer ce diminutif au genre masculin, qu’il alterne avec le féminin : Mox fiscello lineo [baccas myrti] inclusas exprimito (Rust., 12, 38, 6). Il est également le seul à lui réserver le même usage qu’à la fiscina, celui de panier à pressoir : ubi combiberint uuae [...] sexto die in fiscellam conferre, et prelo premere, passumque tollere (12, 39, 1).
181Un des usages de la fiscella était celui de faisselle. On utilisait cette petite vannerie pour fabriquer les fromages, ainsi, parmi beaucoup d’occurrences, chez Tibulle (2, 3, 15-16 : tunc fiscella leui detexta est uimine iunci/raraque per nexos est uia facta sero), Calpurnius (Ecl., 3, 68-69 : Sed mihi nec gracilis sine te fiscella salicto/texitur, et nulo tremuere coagula lacte), ou encore Columelle (Rust., 7, 8, 3 : et confestim cum concreuit liquor, in fiscellas aut in calathos uel formas transferendus est).
182On s’en servait encore, à l’instar d’un filtre, pour faire macérer du sel ou des plantes dans des préparations diverses, avant de les passer : Caton en témoigne (Agr., 88 : Salem candidum sic facitur : amphoram defracto collo puram impleto aquae purae, in sole ponito ; ibi fiscellam cum sale populari suspendito et quassato suppletoque identidem), de même que Columelle (Rust., 12, 17, 2 : postea in iunceis fiscellis uel sparteis saccis percolant, liquatumque acetum inferuefaciunt).
183Dans le monde rural, tout comme la fiscina moins souvent attestée, cette petite corbeille servait de muselière34, notamment pour empêcher les bœufs de déraciner et de manger les jeunes pousses pendant les labours (Caton, Agr., 54, 5 : et fiscellas habere oportet, ne herbam [boues] sectentur, cum arabunt, « et [les bœufs] doivent porter des muselières pour ne pas chercher l’herbe quand ils laboureront » ; Pline, N. H., 18, 177 : si inter arbores uitesque aretur, fiscellis capistrari, ne germinum tenera [boues] praecerpant). La corbeille était attachée à la tête de l’animal au moyen de cordelettes. Ce type d’article, désormais abandonné, était encore en usage dans les campagnes françaises au XIXe et au début du XXe siècle 35 (fig. 221).
184En outre, les paysans fixaient ce petit panier de jonc aux parties génitales des animaux — ici des béliers — pour empêcher les saillies : Deterrent ab saliendo fiscellise iunco, aliaue qua re, quod alligant ad naturam (Varron, R. R., 2, 2, 14).
185À ces usages bien déterminés s’ajoutaient d’autres emplois communs à tous les récipients de vannerie, ceux de contenants pour des denrées variées (Ovide, Fast., 4, 743 : libaque de milio milii fiscella sequitur — corbeille de millet ; Columelle, Rust., 10, 401-402 : cumulataque moris / candida sanguineo manat fiscella cruore — corbeille de mûres ; Palladius, Agr., 11, 19 : leguntur ergo uuae passae quam plurimae et in fiscellis clausae iunco factis aliquatenus rariore contextu. Virgis primo fortiter uerberantur — corbeille de raisin préparé pour être pressé).
186Le nom de fiscella correspondait généralement — à l’exception de son usage comme panier à pressoir — à une corbeille de petite taille sans poignées. Elle était rigide car tressée en osier ou en jonc, ce dernier matériau étant plutôt récurrent chez les auteurs antiques (par exemple Némésien, Buc., 1, 1-2 : Dum fiscella tibi fluuiale, Tityre, iunco / texitur). Dans son usage de faisselle, le récipient est identifiable sur quelques peintures de nature morte de la région du Vésuve : on y voit de petits récipients cylindriques ou légèrement tronconiques remplis d’une substance blanche, du caillé ou du fromage36 (fig. 222 et 223).
22. Panarium, i, n.
187Bruno 1969, n° 1070.
188TLL: a panis. Notione q.e. canistrum, corbis. It. panaro, pr. panier, hisp. panero. Non nisi pro sbst. 1/ iq receptaculum panibus et aliis cibariis seruandis, portandis aptum (sc. neutr. -um sed masc. -us, CIL, IX, 2854) ; respicitur genus quoddam canistri, uelut sportula sim. [distinguuntur Suet., Dom., 4, 5] sed de genere et de materie parum constat infra CIL IX, PAP. a/ testimonia notionis. b/ exempla cetera.
189TLLex: locus et uas ubi panis seruatur, panis repo-sitorium (bread basket).
190Le terme, à l’origine du français « panier » ou de l’italien « paniere », est peu répandu dans la littérature latine. Bien qu’il ait été employé dès l’époque de Varron, son usage est demeuré fort rare, ce qui peut sembler étrange quand on connaît sa fortune dans les langues romanes.
191Comme l’indique son étymologie, cette corbeille était d’abord destiné à contenir du pain : Panis [...]. Hinc panarium ubi id seruabant; sicut granarium, ubigranum frumenti condebant (Varron, L.L., 5, 105). Elle servait de plateau à pain aux repas (Stace, Silu., 1, 6, 31 : Panaria candidasque mappas subuectant pueri), à l’instar des canistra dont elle est sans doute de forme proche, c’est-à-dire plate et peu profonde.
192Il est peut-être possible d’imaginer aussi un panier doté d’anses, puisque Pline le Jeune lui réserve l’usage de panier à provisions à emporter à la chasse : Cum uenabere, licebit [...] ut panarium et lagunculam sic etiam pugilares feras (Pline, Epist., 1, 6, 3). Suétone, par ailleurs, fait allusion à un panier à vivres : Senatui equitique panariis plebei sportellis cum obsonio distributis (Dom., 4, 5).
193En tout état de cause, le vocable peut ne pas avoir désigné une forme spécifique mais avoir été employé dans un sens générique, sens qui, d’ailleurs, se retrouve parfaitement en français.
194Il convient de noter que d’autres mentions du panarium, notamment au CIL, désignent plutôt un pétrin. Tel est le cas sur l’inscription funéraire de l’épouse du boulanger romain Eurysaces, Atistia, quoius corporis reliquiae quod superant sunt in hoc panario (CIL, I 2, 1206, 5 = VI, 1958), ou encore sur une inscription d’Histonium (regio IV) où les édiles prennent en charge des travaux concernant le marché de la cité : [ ---] Cerialis P. Ahius Candidus aed (iles) [---] panarios fabricandos ex metr [etis et ponderib] us iniquis supplentibus [...] curauerunt (CIL, IX, 2854).
23. Panariolum, i, n.
195TLL : a panarius (panarium) iq paruum panarium, sportula.
196TLLex : uasculum uimineum, in quo panis seruatur : deminutiu. a panarium.
197Diminutif du précédent, le terme figure encore plus rarement dans les textes. Il ne semble attesté qu’à partir du milieu du Ier siècle apr. J. -C.
198Panariolum désignait un petit panier quelconque : Hic error tibi profuit Decembri/tunc cum prandia misit imperator/cum panariolis tribus redisti (Martial, 5, 49, 10).
24. Phormio, onis, m. ou Phormium, i, n.
199Bruno 1969, n° 1065.
200TLL : φορμίον. Formion tegiculum dicunt Graeci, a quo insternitur pauimentum, unde φορμίων. Formion : dicitur graece saccum sparteum … unde Formio.
201CGL, II, 72, 70 : formio, κόφινος.
202CGL, V, 296, 10 : formiones, corbes, corbiones.
203Le nom est rare et apparemment utilisé pour désigner un ouvrage de sparterie, couffin ou panier quelconque — voire natte, selon le TLL —, d’après le commentaire de Donat à une comédie de Térence (ad Ter. Phorm., 122) : « Phormio » non a formula, sed a phormione dictus sparteo, quem nos aeronem dicimus triuialiter et pro consuetudine. Donat l’interprète comme synonyme d’aero (voir supra), une sorte de couffin. On retrouve le terme dans le Digeste d’Ulpien parmi une liste d’ustensiles : Acetum quoque, quod exstinguendi incendii causa paratur, item centones sifones, perticae quoque et scalae, et formiones et spongias et amas et scopas contineri plerique et Pegasus aiunt (Ulpien, Dig., 33, 7, 12, 18). Dans cette graphie, le vocable est repris par le CGL qui l’explicite de façon plus large, dans le sens de corbeille.
25. Qualus, i, m., ou Qualum, i, n.
204Bruno 1969, n° 1073 ; White 1975, p. 59-61.
205TLL Est. : genus uasis uiminei, per quod uinum guttatim defluit quum calcatur uua reliqua uero materia exire prohibentur. Qualus in quo gallinae oua edunt, apud Col., 8, 3. Qualum, neutro genere etiam legitur. Sunt autem, Turnebo interprete, quibus ad serendum opus est, id est ad sementem. Vindemiatorii quali. Qualus, cistula in qua mulieres reponebant pensa. Qualus apud Apuleium lib. 4 Met., p. 153 Elmenti accipitur pro canistro in quo panis seruatur. Quamquam prius, cum essem Lucius, unico uel secundo pane contentus mensa decederem, hinc uentri tam profundo seruiens, iam ferme tertium qualum rumigabam. Qualus, uas quo caementarii, siue calcarii, utuntur ad portandam calcem uel gypsum. Ulp. Dig. : sed et si quid inaedificauerit, in principio de usufructu, nam si librarium rus mittat, et qualum et calcem portare cogat, ie calcem in qualo [hic est qualus caementarius].
206TLLex : cistae genus, ut ait Fest. in Canephora h. e. genus uasis uiminei, metae inuersae similis... Sed et aliis usibus inseruit.
207Le terme est attesté anciennement — chez Caton qui l’emploie au genre neutre — et il est utilisé par de nombreux auteurs à diverses époques. Son origine est obscure — à rapprocher de kophinos ? —, sans doute non indo-européenne (Ernout 1959, s. u.). À lire les thesauri, il paraît être le terme générique en usage pour désigner tout panier rigide ordinaire. De fait, ses emplois sont variés au gré des textes, et notamment des textes techniques des agronomes.
208Un de ses usages était celui de panier à fouler, Pline y fait allusion pour le foulage au pied des baies de laurier : alii in qualo pedibus in profluente deculcant, donec auferatur cutis (N. H., 17, 61).
209Le qualus était parfois employé comme nid pour poule pondeuse, selon Columelle : hoc enim et salubrius et elegantius est, quam illud, quod quidam faciunt, ut, palis in parietes uehementer actis, uimineos qualos superimponant (Rust., 8, 3, 4). Pour ce même auteur, le panier d’osier servait encore à la récolte du miel dans les rayons des ruches : Saligneus qualus uel tenui uimine rarius contextus sacus […], obscuro loco suspenditur (Rust., 9, 15, 12).
210Le récipient, pour Caton, était un panier à semer, qualum satarium (Agr., 11, 5 : Quala sataria uel alueos XL), ou bien un panier de cueillette (Agr., 68 : ubi uindemia et oleitas facta erit, prela extollito [...] fiscinas, corbulas, quala [...] omnia quis usus erit in suo quidque loco reponito). Son usage pour la vendange et pour toute autre récolte est confirmé par Ulpien, qui lui associe les épithètes de uindemiatorius et d’exceptorius (Dig., 33, 7, 8 : quali uindemiatorii exceptoriique, in quibus uuae comportantur).
211Toujours dans le contexte rural, on le trouve employé — à l’instar de la corbula — comme panier de provignage (Caton, Agr., 133, 4 : Item uitem in quasillum propagato terraque bene operito ; anno post praecidito, cum qualo serito), comme panier de marcottage pour prélever les pousses de diverses espèces d’arbres puis les mettre en terre (Pline, N. H., 17, 98, trad. J. André : In ipsa arbore radices sollicitando traiectis per uasa fictilia uel qualos ramis terraque circumfartis [...], biennii spatio abscisa propagine et cum quasillis sata, « on fait venir les racines sur l’arbre même, en faisant passer à travers des pots ou des paniers des branches qu’on entoure de terre […] au bout de deux ans, on coupe le provin et on le plante avec le panier »), de même que comme panier servant à réaliser des greffes (Palladius, Agr., 10, 14, 3 : Desuper qualo uel fictili uase munitur, repletis usque prope summitatem surculis, terra subacta cum stercore).
212Les agronomes fournissent également une liste de multiples autres usages quotidiens de cette vannerie : séchage des figues (Palladius, Agr., 4, 10), élaboration de recettes de cuisine (Caton, Agr., 76, 1 : feuilles de pâte disposées dans un qualus ; Columelle, Rust., 12, 50, 2 : mélange des olives avec du sel dans un qualus), stockage et transport des immondices (Columelle, Rust., 10, 83), etc. Ces usages variés n’étaient pas uniquement réservés à la vie rurale. Apulée, par exemple, fait allusion à un panier à pain : Et quamquam prius, cum essem Lucius, unico uel secundo pane contentus mensa decederem, tunc uentri tam profundo seruiens, iam ferme tertium qualum rumigabam (4, 22). Qualus prend aussi, plus rarement, le sens de corbeille à ouvrage, sens généralement dévolu à son diminutif, quasillus : Tibi qualum Cythereae puer ales, tibi telas/operosaeque Mineruae studium aufert (Horace, Od., 3, 12, 4-5).
213On relève enfin un usage spécialisé plus tardif, celui de panier servant au transport de la terre ou d’autres matériaux de construction, par exemple chez Végèce qui décrit la manière de construire des retranchements militaires (Mil., 1, 24 : Ad quod opus ligones rastra qualos aliaque utensilium genera habere conuenit semper in promptu).
214La diversité des usages, où parfois le mot paraît se substituer à un autre plus précis ou plus technique, incite à penser que le nom qualus était employé pour désigner tout récipient de vannerie, panier ou corbeille, de taille variable. La multitude des contextes rend impossible de déterminer s’il s’agissait d’une vannerie d’une forme particulière ou si le récipient était pourvu d’anses. Partant, il serait vain de chercher à identifier précisément l’ustensile ainsi nommé sur les représentations figurées qui, sur un même thème, peuvent décliner différents modèles de vanneries. Quant à savoir si le mot désignait un objet rigide ou souple, on notera que les auteurs font souvent allusion à un récipient d’osier, suggérant donc plutôt une vannerie rigide.
26. Quasillus, i, m., ou Quasillum, i, n.
215TLL Est. : kalathiskos, dimin. a qualus. Cic. : Quasi diceret inter mulierculas et lanificia. Quem locum citat et Seruius in illud 2 ecl., 46, ecce ferunt Nymphae calathis. Sed corruptum. Quasillus, calathus, uas ipsis lanificiis aptum.
216TLLex : paruus qualus. Praecipue uero dicitur de calatho in quo mulieres ancillae pensum lanae reponunt, et fusos, et reliqua ad lanificium pertinenta.
217Porphyre, in Carm., 3, 12, 5 : Qualum [...] pro lanificio dixit. Sed mulieres per deminutionem uasculum hoc usurpant quasillum dicentes ; hoc autem est, in quo pensa uel tramas reuoluunt.
218Festus, 3, 47 L (36 M) : Calathos Graeci, nos dicimus quasillos.
219Le vocable, diminutif du précédent, est aussi ancien que lui (attesté à partir de Caton). S’il comporte encore une acception large chez Caton et Pline, c’est avec un sens particulier qu’il est plutôt employé dans la langue classique, comme l’indiquent les scholiastes et les lexicographes.
220L’agronome et le naturaliste utilisent le terme pour désigner un petit panier employé en horticulture, pour le marcottage et la plantation (Caton, Agr., 133, 3, et ci-dessus : Caton, Agr., 133, 4 et Pline, N. H., 17, 98). Il faut noter que dans les extraits relevés, les auteurs emploient qualus et son diminutif de manière indifférenciée, considérant les deux termes comme interchangeables.
221Le sens le plus usuel de quasillus paraît toutefois avoir été celui de corbeille à ouvrage, puisque le mot est considéré comme synonyme de calathus. Cicéron l’utilise en ce sens : At uero huius domi inter quasilla pendebatur aurum (Phil., 3, 10), à l’instar des poètes Tibulle (4, 10, 3 : Sit tibi cura togae potior, pressumque quasillum) et Properce (4, 7, 41 : Et grauiora rependit in quis pensa quasillis). Pétrone, pour sa part, mentionne la modeste esclave fileuse sous le nom dérivé de quasillaria : Conuocat omnes quasillarias, familiaeque sordidissimam partem (132, 3). Il n’est pas assuré que la forme de la corbeille ait été identique à celle, très caractéristique, du calathus.
27. Riscus, i, m.
222Bruno 1969, n° 1073 bis.
223TLL Est. : est cista pelle contecta (auctore Donato). Nomen Phrygium. Seruius uero ait fenestram esse paruam in pariete (Ter., Eun.). Riscus in mundo muliebri ponitur ab Ulpiano. D. de auro et argen leg. Pollux 7, 160. Riscon inter arculas muliebres memorat.
224TLLex : cista, aut arca reponendi uestibus aliisque mulierum ornamentis, ut est apud Pollucem, 10, 31, 137. Sic Gloss. : h. e. cista, arca, capsa magna, loculus. Etiam ligneos esse riscos. Loca in parietibus angusta.
225Le terme, bien que rare, est attesté du IIe siècle av. J. -C. jusqu’à l’époque tardive.
226Térence est le plus ancien auteur à l’utiliser : Vbi sitast ?/In risco (Eun., 4, 6, 16). Curieusement, les scholies du passage donnent deux significations différentes à ce mot : pour Donat, il s’agit d’une vannerie (Comm. Ter. Eun., 754 : « In risco » cista pelle contecta ; nomen Phrygium), tandis que pour Nonius Marcellus, il s’agit d’une petite niche creusée dans un mur (C. D., 165 : « riscus », loca in parietibus angusta. Ter. Eunucho (754) : in risco).
227Un texte d’Ulpien valide l’interprétation de Donat, puisque riscus y désigne un coffre de toilette féminin : Mundus mulieris est, quo mulier mundior fit : continentur eo specula matulae unguenta uasa unguentaria et si qua similia dici possunt ueluti lauatio riscus (Dig., 34, 2, 25).
228Comme cista, riscus désignait un coffre d’osier pourvu d’un couvercle, mais sans doute de plus grande taille, de forme différente (rectangulaire ?) et recouvert de peau.
28. Scirpea, ae, f.
229Bruno 1969, n° 1075 ; White 1975, p. 66-68.
230TLL Est. : dicitur, quae uirgis scirpatur, hoc est colligando implicatur, in qua stercus, aliudue simile uehitur iumentis. Cato, de R. R. cap. 10 crates stercorarias uimine contextas appellat scirpeas.
231TLLex : sirpea : corbis ampla ex uiminibus, quae plustro imponitur uehendo stercori, aliaue qua re minuta. Sunt qui scribant scirpea a scirpus.
232Varron, L. L., 5, 139 : Sirpea quae uirgis sirpatur, id est colligando implicatur, in qua stercus aliudue quid uehitur.
233Le vocable, connu depuis Caton, est relativement peu employé par les agronomes chez qui il est pourtant le plus attesté. Il dérive de scirpus, le jonc.
234L’ouvrage ainsi désigné était une banne, grand récipient de vannerie utilisé pour le transport de produits variés. Pour Caton, qui emploie à plusieurs reprises l’expression de sirpia stercoraria (Agr., 10, 3 ; 11, 4), elle servait à transporter le fumier. Chez Varron, son usage n’est pas spécifié : Sic alia et alio loco serunda, ut habeas uimina, unde uiendo quid facias, ut sirpeas uallos crates (R. R., 1, 23).
235Cette grande corbeille pouvait servir de tombereau sur les chariots pour transporter des denrées ou des personnes. Témoignent de ce dernier usage Ovide : « les voyant tarder il les pousse dans une voiture ; cette voiture était pourvue d’une large benne de jonc tressé (plaustroque morantes/sustulit ; in plaustro scirpea lata fuit) » (Fast., 6, 679-680, trad. R. Schilling) et Justin : plures sirpeis latentes, frondibusque supertectos induci uehiculi iubet [...] atque ita patefactis insidiis, cuncti Ligures comprehenduntur, latentesque de sirpeis protrahuntur (43, 4).
236Quelques scènes rurales ou commerciales, figurant essentiellement sur des reliefs où le tressage clayonné est rendu par le sculpteur37, donnent à voir des chariots surmontés de ces grandes corbeilles rigides, tantôt de forme hémisphérique (fig. 224), tantôt de forme quadrangulaire (Cf. fig. 43).
29. Scirpiculum, i, n.
237Bruno 1969, n° 1076.
238TLL Est. : Scirpiculum, n. dimin. [spartinon skolarion] : canistrum quod scirpus aut uiminibus confectum est : a scirpando dicitur. Scirpiculus, paruus scirpus. Alii scribunt sirpiculum, et sirpiculis.
239TLLex : sirpicula, sirpiculus : uas ex iunco, alioue quo lento uimine confectum : a sirpando, ie ab alligando.
240Diminutif de scirpea, le terme est classique mais présente plusieurs variantes d’orthographe. Ses usages sont divers, si bien que l’objet ainsi désigné pouvait être un quelconque panier rigide de taille réduite. On s’en servait pour la pêche (Plaute, Capt., 816 : Eis ego ora uerberabo surpiculis piscariis), pour cueillir des fleurs (Columelle, Rust., 10, 304-305 : Demetitis flores, cano iam uimine textum/sirpiculum ferrugineis cumulate hyacinthis ; Properce, 4, 2, 39-40 : Pastorem ad baculum possum curare, uel idem/sirpiculis medio puluere ferre rosam). Ces paniers pouvaient être suspendus de part et d’autre d’une perche ou d’une palanche pour transporter divers produits. Varron en témoigne en utilisant cette image pour décrire la situation géographique de pâturages : Cum inter haec bina loca, ut iugum continet sirpiculos sic calles publicae distantes pastiones (R. R., 2, 2, 9). Quelques documents illustrent les propos de l’agronome en présentant des paires de vanneries accrochées aux deux extrémités d’un joug. Par exemple la peinture murale d’une caupona de Pompéi (I 8, 15-16) montre un cortège de six personnages portant chacun sur une épaule une perche de part et d’autre de laquelle sont suspendus de petits paniers contenant des oiseaux. La scène est difficile à interpréter : on y a reconnu, entre autres hypothèses, un départ pour la chasse à la perdrix avec des appelants enfermés dans des sortes de cages38 (fig. 225).
30. Sporta, ae, f.
241Bruno 1969, n° 1078 ; White 1975, p. 68-70.
242TLL Est. : uasis genus, quasi fiscella. A sparto herba, quae frequens apud Hispanos nascitur : aut ab asportando, ut ait Non., 2, 833. 1/sporta auri. 2/sportae, sportulae, sportellae ; nummum sunt receptacula, inquit Ascon. Pedian in 2 Verr. 22. 3/sporta iuncea uel spartea. 4/sportae faecariae sunt quibus inclusa faex prelo supponitur, ut uinum faecatum exprimatur.
243TLLex : uas quali aut fiscinae, aut corbi similee uimine, aut iunco aut sparto, aliaue leuiore materia, ad uarios usus, qui in subiectis exemplis apparent. Dicta est uel a sparto, uel ab asportando, ut uult Non., 2, 833, uel, quod magis placet, a uoce Graeca allata.
244Isidore, Orig., 20, 9, 10 : Sporta ab sparto dicta, non ab exportando sicut quidam uolunt : prius enim de sparto fiebant.
245Ascon, in Verr., 2, 22 : sportae, sportulae, sportellae ; nummum sunt receptacula.
246Plutôt qu’une origine étymologique dans le nom spartum avancée par Isidore, il faudrait voir dans ce terme un emprunt au grec spyris sous sa forme accusative spyrida (Ernout 1959, su.). Le nom est attesté précocement (Caton) et jusqu’à une époque tardive (Palladius). « Sporta » désigne encore en italien un cabas ou un panier.
247L’utilisation de la sporta paraît surtout avoir concerné le monde rural où cet objet est cité dans des contextes variés. On l’employait comme passoire ou filtre. Pline la mentionne à propos du filtrage des rayons des ruches pour recueillir la cire (N.H., 21, 83 : tunc sporta colatis), Palladius à propos de celui du vin mêlé de baies de myrte (Agr., 3, 27 : cum uiginti et duorum dierum spatium confusa transegerint, per quos uas quotidie conuenit agitari, tunc palmea sporta colabis), Columelle à propos de la fabrication de la saumure (Rust., 12, 6, 1 : Tum indito [in dolio] sportam iunceam, uel sparteam, quae replenda est sale candido, quo candidior muria fiat). On l’utilisait également comme panier à pressoir pour le raisin (Palladius, Agr., 11, 19, 2 : deinde ubi uuarum corpus uis contusionis exsoluerit, cocleae subposita sporta comprimitur), ou encore pour écraser tout autre fruit (Palladius, Agr., 2, 20 [huile de lentisque] : deinde sportam granis eisdem plenam cuicumque uasculo superponis et calida adiecta calcabis et exprimis).
248Un usage plus particulier est mentionné par Colu-melle, celui d’une cage à poule. L’agronome précise que, dans ce cas, le panier était pourvu de deux trous : Locus [...] in quo singulae caueis angustioribus uel sportis inclusae pendeant aues [...]. Verum habeant ex utraque parte foramina : unum quo caput exseratur ; alterum, quo cauda clunesque (Rust., 8, 7, 1-2).
249Les paysans l’employaient plus généralement pour stocker des denrées, ainsi les châtaignes pour Palladius (Agr., 12, 7, 22 : castaneae seruantur [...] uel palustri ulua figuratis densioribus sportis reclusae), ou comme récipient pour transporter divers produits, telle la lie chez Caton qui parle de sportas faeca-rias (Agr., 11, 4). Divers usages de contenant apparaissent d’ailleurs — mais plus rarement — dans la littérature non technique, comme, par exemple, chez Suétone : Diu exspectauerunt dum retia extrahe-rentur, aliquando extractis, piscis nullus influit, sed sporta auri obsuta (Rhet., 1).
250Il est difficile de se représenter ce type de panier. D’après les auteurs, le terme pouvait correspondre aussi bien à une vannerie souple qu’à une vannerie rigide. En effet, Palladius mentionne l’ulve (12, 7, 22) ou le palmier (3, 27), et Columelle l’alfa ou le palmier (Rust., 11, 2, 90 : Siue [regio] palmae spar-tiue foecunda est, fiscinae sportaeque [fieri debent]), indiquant par là une vannerie de nature souple telle, par exemple, celle qui, renversée, laisse s’échapper des fruits sur une nature morte de Pompéi (Croisille 1965, p. 34, n° 27 et pl. IX, n° 17 ; De Caro 2001, p. 78-79, n° 60) (fig. 226). Cependant l’usage du jonc, matière première utilisée pour la confection de vanneries rigides, est attesté par le même Columelle (12, 6). En conséquence, rien ne permet d’identifier une forme particulière, et l’objet pouvait avoir des poignées ou une anse, voire ne comporter aucun moyen de préhension. La variété des usages laisse penser à un emploi du terme dans une acception générique. Ceci pourrait trouver une confirmation dans le proverbe cité par Pétrone (113) : Non magis aliquid facere quam sportam39.
31. Sportula, ae, f.
251TLL Est. : dimin. Sportula aliquando pro distri-butione quae ad populum fiebat, aliquando pro ipsis urbis accipitur, quod in sportis pecunia, quandoque etiam cibus in quotidianum usum deferri solebant. Sportula pro coena ipsa ; quae quod initio in spor-tula dabatur, inde nomen meruit : unde et a Graecis deipnon en spyridi uocatur, i.e. coena in calatho. Ab haec consuetudine dandi in sportulis obsonii, aut coenae in sportulis ferendae, sportulae, quae centum quadrantes aestimabatur, nomen ortum uidetur esse, quod obsonii et cibi loco pecunia daretur in uictum, quae cum coenam ementiretur et coenae loco dertur. Rectae coenae opponebatur, quod Recta sit coena, cum clientem laute accipimus et pascimus : non recta coena sed in locum coenae, asses coenae causa nume-rati, i.e. sportula data.
252TLLex : parua sporta / quia sportae tum opsoniis, tum nummis reponendis aptae erant, factum est ut sportulae nomine primum ciborum portio, coenae quae satis esset, significaretur : deinde certa pecuniae summa ad coenam coemendam.
253Contrairement à sporta dont il est le diminutif, ce vocable n’est pas attesté dans les ouvrages techniques d’agriculture. Encore employé en latin classique dans son sens premier de panier à provisions, il prit, à l’époque impériale, le sens particulier de sportule, qui n’avait plus qu’un rapport lointain avec la vannerie. C’est généralement dans cette acception que le terme se rencontre dans la littérature.
254Le terme, que l’on trouve chez les auteurs peignant la vie quotidienne des Romains, qualifiait un panier aux usages multiples. Il était notamment, selon Plaute, le panier à provisions du citadin (Men., 219 : Sportulam cape, atque argentum, eccos tres nummos habes ?) ou le panier du pêcheur (St., 289 : Harun-dinem fert sportulamque et hamulum piscarium).
255Il s’agissait vraisemblablement d’une vannerie souple ou rigide comprenant une ou deux anses, de forme variable mais de taille assez réduite, telles celles que l’on voit au bras des statues de pêcheurs40, ou tel le panier à une anse dans lequel sont fréquemment représentées des victuailles variées (Cf. fig. 37). Une peinture fragmentaire découverte à Pompéi (inv. 20621) présente un panier proche des descriptions de la sportula, rempli d’œufs et de fruits divers — une offrande ? —, posé sur le rebord d’une fenêtre. Il a la particularité de présenter un mode de tressage peu courant, ainsi qu’une anse double (Stefani 2005, p. 83, n° 75 ; fig. 227). Techniquement, le panier semble constituer d’éclisses d’osier assemblées par nappes de quatre tressées en diagonale suivant le type natte. Une bordure a permis de fixer deux anses au départ, puis elles furent réunies au milieu pour n’en faire qu’une. L’objet correspond à un ouvrage décoratif léger, élaboré davantage pour mettre en évidence et présenter un contenu que dans un but utilitaire.
256Dans la société romaine raillée par Martial et Juvénal, les patrons avaient pour pratique de remettre à leurs clients plébéiens une sportule quotidienne41. Si le terme sportula continuait, à l’époque impériale, de conserver dans les textes son sens originel de panier, il pouvait désigner aussi, dans un sens élargi, une somme d’argent remise au client puis, encore plus largement, tout type de cadeau.
32. Sportella, ae, f.
257TLL Est. : Spyridion aliud. dimin. Species canistri, quae artolagani et ballaria ferebantur. Sed et interdum sportulis obsonia coenarum portabant, cum ad aliquem coenatum ibant, et in coenationem domesticam ferebant.
258TLLex : deminut. a sportula. Ascon. in Verr., 2, 8, sporta, sportulae sportellae nummum sunt receptacula.
259Diminutif du précédent, le terme est classique, quoique rare. Seul Cicéron l’utilise pour désigner un petit panier à provisions, un panier-repas : Dediscendae tibi sunt sportellae et artolagani tui. Ego autem putem artolaganos in parabilibus et uulgaribus tibi fuisse numeratos (Fam., 9, 20, 2).
33. Talas (s) io, onis, m.
260TLL Est. : Varro ap. Festus scribit Talassionem in nuptiis signum esse lanificii. Talaron enim uocabant quasillum, uas lanificiis aptum. Plutarchus quoque in Quaest. Rom. 31 hanc in nuptiis uocem primo habitam fuisse affirmat, quod Graeci talasion lanificium uocent, ea ratione ut prouocarentur uirgines ad opera, et potissimum ad lanificium.
261TLLex : Vox quia apud Romanos sponsa sponsi domum ingrediente, magna uoce clamabatur. Plutarchi in Romulo : sed in his alteram quoque adducit nominis causam, ut nempe sit a lanificio, quia Graeci tous talarous he calathos siue quasillos quibus lana contineretur, talasous quoque appellarent in nuptiis autem eam uocem usurpatam, ut nouae nuptae ad opera et labores ac lanificia in primis excitarentur.
262Festus, p., 350 : Talasionem in nuptiis Varro ait signum esse lanificii. Talasionem enim uocabant quasillum qui alio modo appellatur calathus, uas utique lanificiis aptum.
263Le nom vient de celui d’une ancienne divinité invoquée dans les cérémonies du mariage. De fait, le terme ne désigne pas un panier dans les textes antiques mais le mariage ou le chant nuptial, en particulier chez les poètes (Catalepton, 13, 15-16 : et inscio repente clamatum insuper/« thalassio, thalassio »). Cependant Festus témoigne que le nom désignait un attribut féminin, une corbeille à laine, synonyme de calathus et de quasillus. On offrait ce cadeau à la mariée pour l’encourager aux travaux de filage. Le lien de cette corbeille avec le mariage fait que, par synecdoque, le nom a fini par désigner la cérémonie elle-même.
34. Vallus, i, f.
264White 1975, p. 75-77.
265TLLex : id quod uannus uel eius deminutiuum.
266Le terme est le diminutif de uannus. Il est davantage usité dans la littérature technique d’un des agronomes que ce dernier.
267Cet ustensile agricole, le van, servait à secouer le grain à l’air libre pour que la paille soit entraînée par les souffles d’air : iis tritiis, oportet e terra subiectari uallis [...], cum uentus spirat lenis. Ita fit ut quod levissimum est in eo atque appellatur acus ac palea evannatur foras extra aream ac frumentum, quod est ponderosum, purum veniat ad corbem, « une fois que le blé est battu, il faut le jeter en l’air avec des vans [...] quand souffle une douce brise ; ainsi les parties les plus légères qui s’y trouvent et qu’on appelle la balle et la paille sont vannées en dehors de l’aire et le blé, étant lourd, arrive à la corbeille épuré » (Varron, R.R., 1, 52, 2, trad. J. Heurgon). Sa forme caractéristique — ouverture très évasée, récipient peu profond aux bords redressés sur les côtés et à l’arrière, comportant deux poignées ou aucune — permet de l’identifier sur un bas-relief découvert à Mayence et figurant une scène de vannage (Espérandieu, 7, 5833 ; Barbier 1999, p. 3839, n° 17 ; fig. 228), de même que sur la stèle du propriétaire foncier Maiorius Ianuarius (Gaitzsch 1986, p. 50, fig. 14)42. L’ustensile est une vannerie rigide confectionnée à partir de diverses espèces végétales ligneuses, l’osier notamment : Serenda ut habeas uimina, unde uiendo quid facias ut [...] uallus (Varron, R.R., 1, 23, 5). Sa fabrication, longue et difficile en raison de la complexité de la forme, nécessitait probablement, comme de nos jours, une qualification professionnelle particulière (fig. 229).
35. Vannus, i, f.
268White 1975, p. 75.
269TLL Est.: liknos. Vas uimineum latum, hoc est cribrum cereale in quo, propter capacitatem, rustici cogere primitias frugum solent, et frumenta purgare.
270TLLex: cribrum cereale, instrumentum latum ex uimine, aliaue materia, quo (usus) paleaeque post trituram a frumento aut legumine uentilando et in sublime eiaculando excernuntur.
271Servius, Comm. Verg. Georg., 1, 166 : « Vannus » qua grana uentilantur. Iacchi ideo ait, qua Liberi Patris sacra ad purgationem animarum pertinebant, et sic hominis huius mysteriis (pyrgabantur), sicut uannis frumenta purgantur.
272Nonius, C.D., 19, 25 : Euannetur dictum est uentiletur uel moueatur : a uannu, in qua legumina uentilantur.
273Le terme, qui désigne lui aussi le van, est également attesté dans le vocabulaire agronomique, notamment chez Columelle : At si compluribus diebus undique silebit aura, uannis expurgentur, ne post nimiam uentorum segnitiem uasta tempestas inritum faciat totius anni laborem (Rust., 2, 20, 5). Bien que plus rare et moins souvent employé que le précédent dans le cadre rural, c’est ce terme qui est l’étymon du français « van » et, de là, du nom « vannerie ». Il est peut-être apparenté à uentus (Ernout 1959, s. u.). Cependant, c’est l’utilisation du uannus dans un contexte religieux qui est la plus fréquemment mentionnée dans la littérature latine. Une légende ayant rapporté que Bacchus, à sa naissance, avait été gardé dans un tel panier, cet objet devint l’un de ses attributs liturgiques. Le van mystique dans lequel on conservait les instruments du culte bacchique est mentionné par Virgile : Mystica uannus Iacchi (Georg., 1, 166)43. Principalement associé à Déméter à l’époque grecque, l’instrument est présent, chez Apulée, dans le culte de Cérès/Isis, maîtresse de la terre et des cérales : Tunc cuncti populi tam religiosi quam profani uannos onustas aromatis et huiusce modi suppliciis certatim congerunt (11, 16). L’auteur fait mention, dans ce même culte, de l’usage de vans métalliques dorés : Quintus auream uannum laureis congestam ramulis, sextus ferebat amphoram (11, 10)44. Une nature morte qui ornait le temple d’Isis de Pompéi montre d’ailleurs, parmi d’autres offrandes à la déesse, un van arrondi à deux poignées contenant une datte (De Caro 2001, p. 67, n° 42). La peinture complète ainsi la source littéraire (fig. 230).
36. Vidulus, i, m.
274TLL Est. : loculus in quo aliquid seruatur.
275TLLex : sacculus ex corio, quo pecunia uel aliud quidpiam itineris causa reponitur.
276Le terme n’est recensé que chez Plaute, à plusieurs reprises — une de ses comédies était d’ailleurs intitulée Vidularia, « La Mallette ». Plutôt que de l’identifier à un objet de cuir comme le font les lexiques de latin, il faut sans doute y voir un récipient de vannerie. Son origine serait à rechercher dans le verbe uiere signifiant « tresser » (Ernout 1959, s. u.). Plaute, de surcroît, fait allusion au fabricant de ces bagages qu’il nomme uitor (Rud., 990).
277Selon le contexte, le uidulus correspond à une malle d’osier ou valise : Istic in ista cistula insunt, quae istic inest in uidulo (Rud., 1081) ; Nunc ibo in tabernam, uasa atque argentum tibi/referam. Recte est obsignatum in uidulo marsuppium/cum uiatico ; id tibi iam huc adferam (Men., 1035-1037), voire à un panier à poissons : Tu Hercle, opino, in uidulum te piscem conuertes, nisi caues/fiet tibi puniceum corium postea atrum denuo (Rud., 999)45.
278Ce lexique — essai de rapprochement des noms, des usages et des formes — montre les limites que peut avoir un classement typologique des vanneries. Hormis quelques objets clairement définis et identifiables sur les représentations figurées, il est problématique de définir les types de vannerie en usage dans l’Antiquité : doit-on considérer que l’usage détermine l’identification d’un nom dans l’iconographie quelle que soit la forme de l’objet ? Ou bien qu’une forme, quel que soit son usage, correspond à un nom précis ? Il serait hasardeux de suivre à la lettre les expressions des auteurs latins pour les rapprocher des monuments figurés. Les définitions des lexicographes et des scholiastes ainsi que celles des thesauri, et les gloses tardives assez floues, voire proches de la confusion dans l’identification des divers vocables de surcroît donnés comme synonymes, en sont bien la preuve. La lecture des textes antiques paraît mettre en évidence la place importante occupée par les termes génériques au détriment du vocabulaire spécialisé. Il est possible cependant que, sur une si vaste étendue chronologique et géographique, des termes issus d’un vocabulaire spécialisé aient acquis un sens générique (par exemple cista, corbis, fiscus, fiscella, sporta).
279Quoi qu’il en soit, nombre de ces mots ont laissé leur empreinte dans le vocabulaire actuel des langues romanes, même si on peut s’étonner que ce ne soient pas les plus usités en latin qui aient eu la plus longue postérité. En outre, deux d’entre eux ont subi une intéressante évolution sémantique si bien qu’ils ont pris place dans la terminologie des institutions et des pratiques sociales romaines. Sportula, à l’origine un petit panier, prit le sens plus large de « sportule », une pratique sociale spécifiquement romaine. Mieux encore, le panier dénommé fiscus finit par désigner, par glissement, le « trésor public » romain et se trouve être directement à l’origine du « fisc ».
280Voilà qui permet de restituer la place importante qu’occupe la vannerie parmi les productions artisanales antiques, place par ailleurs largement confirmée par sa fréquence sur les monuments figurés. Au-delà des scènes de genre, elle constitue un des thèmes ornementaux de prédilection des artistes de l’Antiquité : paniers et corbeilles symbolisant l’abondance et la fertilité se retrouvent sur une grande variété de supports, qu’il s’agisse de reliefs — où apparaissent fréquemment des paniers posés ou suspendus à des guirlandes de fleurs et de fruits auprès d’amours et d’oiseaux —, de mosaïques, de peintures ou même de céramique. Tel est le paradoxe de cette production de moindre valeur marchande, extrêmement diffuse mais, en définitive, difficile à appréhender.
Notes de bas de page
2 Selon les définitions admises par les vanniers, le panier comporte une grande anse, voire deux ; la corbeille est dépourvue de moyen de préhension ou bien est munie de petites poignées. L’examen des documents iconographiques semble montrer que, dans l’Antiquité, l’usage de l’anse était moins répandu qu’aux époques postérieures ; on dénombre davantage de corbeilles que de paniers.
3 Le chercheur a établi une distinction entre vannerie rigide (« hard basketry ») — dans laquelle il classe : corbis, qualus, canistrum, cista, cumera, scirpea, sporta, calathus, cophinus, uannus, uallus — et vannerie souple (« soft basketry ») — fiscus, colum, cribrum —, c’est-à-dire vannerie à montants et vannerie de type natte.
4 Pour certains paniers, K. D. White ne semble pas associer aux textes cités les représentations figurées correspondantes comme, par exemple, pour le mot cophinus. D’autre part, une de ses traductions paraît erronée, celle-là même qui lui fait déduire la taille de la corbis. Même problème d’association des formes à des noms dans les notices des dictionnaires.
5 M. G. Bruno le fait figurer comme « paniere, cesto per trasportare materiali » dans son lexique des termes agricoles latins, sans citer de référence concernant le contexte rural : Bruno 1969, p. 196, n° 1050, où seul Pline, N. H., 36, 96 est mentionné.
6 Rich 1873, s. u. présente un relief de la colonne trajane qui figure une vannerie rigide de type clayonné dans les mains de soldats construisant une fortification.
7 Voir, par exemple, Hilgers 1969, s. u. ; Cassimatis 1990.
8 Bragantini 2009, p. 495, n° 282a (MANN, inv. 8834). Autres exemplaires sur une peinture de la maison des Vettii présentant des psychés en train de cueillir des fleurs ; calathus débordant de fruits encadré par des paons, gravé sur un peigne en os découvert à Pompéi (IX 5, 18) et conservé au musée de Naples : De Caro 1994, p. 276 (inv. 118729).
9 Ainsi sur une peinture murale de Pompéi (Maison des Dioscures, VI 9,6-7, péristyle 53) figure un panier très évasé et pourvu d’une seule grande anse, qui contient des victuailles et des bandelettes : Croisille 1965, pl. K ; De Caro 2001, p. 100-101, n° 101. Sur une mosaïque polychrome du IIIe siècle provenant de Sousse (maison du triomphe de Dionysos), conservée à Tunis (musée du Bardo), une nature morte présente quatre corbeilles remplies de fruits divers et chacune comporte deux anses souples, de part et d’autre du bord : Mosaïques de Tunisie 1976 ; même type de figuration sur la mosaïque d’El Djem du banquet funéraire, qui montre des amours remplissant de fleurs des calathi pourvus de deux anses : Fantar 1994.
10 À propos du kalathos / calathus utilisé comme instrument de culte, voir ThesCRA, V, p. 262-269, avec la bibliographie ancienne.
11 Canephora : Mulier appellatur, quae fert canum, ie qualum, quod est cistae genus. Haec Festus (TLL Est.). Canephoros, nom féminin, est attesté chez Cicéron (Verr., 4, 5). Par ailleurs, le terme de canistrifer est attesté dans les Carmina epigraphica (1233, 19).
12 Voir Schelp 1975 sur ces paniers à offrandes dans le monde grec ; ThesCRA, V, p. 262 (bibliographie), p. 269-274, s. u. kanoun, p. 284-285, s. u. canistrum.
13 Quelques rares représentations seulement ont pu être recensées, parmi lesquelles celle d’une corbeille de forme peu courante, à la paroi convexe et munie de deux hautes poignées contenant soit de la laine, soit des guirlandes : Bragantini 2009, p. 468-469, n° 257 (MANN inv. 8689 ; provenance Stabies, villa d’Ariane). Voir également Croisille 1965, pl. XIII, n° 25, pour une autre corbeille à poignées figurée sur une peinture découverte à Herculanum.
14 Divers exemplaires figurent comme xenia sur les mosaïques d’Afrique : Balmelle 1990, p. 94, fig. 92-93 ; pl. V ; pl. XII, 1-2 ; pl. XIV, 1 ; pl. XVI, 2, entre autres ; Mosaïques 1976, passim. Sur les plateaux de service dans divers banquets : Fantar 1994, p. 106 (mosaïque du banquet de Carthage) et Tchernia 1999, p. 35, fig. 32 (mosaïque de Sidi Bou Saïd, musée du Louvre).
15 Une peinture de Pompéi, prélevée dans la maison des Dioscures (VI 9, 6-7) et conservée au MANN, montre la déesse portant des canistra remplis de blé : Bragantini 2009, p. 305, n° 132 (inv. 9454).
16 Plus rarement, semble-t-il, on peut identifier, de par leur usage, des cistes cylindriques rectilignes de forme basse et dépourvues de couvercle. Tel est le cas sur une peinture provenant des praedia de Iulia Felix à Pompéi (II 2, 4), conservée au Musée archéologique national de Naples, où les attributs du culte dionysiaque sont contenus dans une large ciste cylindrique de forme basse : Bragantini 2009, p. 101 et 107, n° 6 (inv. 8795) ; de même sur une représentation peinte d’un paysage (Pompéi, VII 6, 28) du même musée, où un silène porte sur sa tête une ciste basse cylindrique tressée à jour (motif de croisillons), contenant des offrandes destinées à une divinité : Bragantini 2009, p. 252-253, n° 101 (inv. 8845).
17 Je remercie Mme Laura Minarini, conservateur au Musée, de m’avoir gracieusement communiqué la photographie du relief. Les représentations de vanneries quadrangulaires sont rares. On peut sans doute identifier un tel récipient sur un bas-relief provenant de Neumagen (Espérandieu, 6, 5154) qui présente une sorte de coffre rectangulaire clayonné aux montants de bois épais. De ce coffre d’osier, qui ne porte pas de couvercle, sort le goulot d’un grand récipient dont la forme paraît exactement adaptée à celle de son contenant. Une autre caisse de vannerie figure sur un relief d’Ostie représentant une marchande de légumes. Sous son étalage repose une grande caisse rectangulaire en osier sur lattes de bois, tressée à jour (Pavolini 1986, p. 111). Ce récipient n’est pas sans rappeler la caisse rectangulaire sur lattes de bois découverte à Oplontis qui, elle, est tressée en plein cependant (voir ci-dessus, 1re partie, chapitre 2). Des fragments rectangulaires plans de vannerie clayonnée, semblables à des parois de coffre, furent mis au jour lors des fouilles du port antique de Toulon : Brun 1999, p. 803.
18 ThesCRA, V, p. 262-263 (bibliographie) et p. 274-278, s.u. Kiste, cista.
19 Les représentations de la cista mystica sont innombrables. Parmi ceux-ci, un remarquable exemplaire est visible dans un groupe statuaire en rosso antico figurant un faune, provenant de la villa d’Hadrien et conservé à Rome, au musée du Capitole. La ciste, au couvercle entrouvert, est posée sur le sol aux pieds du faune et devant un bouc appuyé dessus : Les dossiers d’Archéologie, juil.-août 1992. De nombreuses cuves de sarcophages présentées au Musée National Romain présentent des scènes de thiases où figure une ciste mystique, dont le couvercle est parfois soulevé par un serpent se trouvant à l’intérieur. On retrouve des représentations de la ciste sur divers autres supports, dont les collections du Musée archéologique national de Naples livrent un échantillon : sur une plaque de verre bleu et blanc provenant de Pompéi et représentant une scène bacchique, aux pieds d’un satyre, se trouve une ciste au couvercle bombé dont sort un serpent : De Caro 1994, p. 268 (inv. 153651-2) ; sur une face d’un oscillum de marbre provenant de la casa del Citarista de Pompéi, un jeune satyre soulève le couvercle d’une ciste pourvue de pieds, de laquelle émerge un serpent : De Caro 1994, p. 213 (inv. 6551).
20 Cistophoros : CIL, VI, 2233. Cistifer : qui cistam fert. Forsan idem ac Cistophorus, Mart. lib. 5, 17. Appellat autem cistigeros Martialis eos homines qui pro contemptissimis et despicatissimis habebantur. Cistophorus : qui cistulam uel capsulam gestat. Dein proprie de his qui sacrorum mysticorum cistis inclusorum arcana ferebant, ut in Cybelae mysteriis, Bacchis orgiis, Cereris initiis (TLL Est.).
21 À quelle volonté répondait la réalisation d’urnes imitant des cistes ? Cela est discuté. On a proposé que ces cistes de marbre étaient, comme la ciste d’osier, liées aux mystères des cultes de Bacchus et de Cérès notamment, qui connurent un renouveau à partir de l’époque augustéenne et dans lesquels, pour se préparer à la mort, il fallait s’initier aux mystères (Cf. fig. 38). Ou bien ces objets marquent une volonté de faire allusion aux rites religieux des divers cultes, où les offrandes étaient faites dans des corbeilles de vannerie. Ou encore les vanneries pourraient rappeler les provisions nécessaires dans l’au-delà ou pour les banquets. Voir ci-dessus, 1re partie, chapitre 2, note 92 pour les références bibliographiques. À propos de l’imitation du tressage des vanneries sur des récipients fabriqués en d’autres matières, on peut citer aussi l’exemple de la céramique avec les gobelets d’Aco au motif typique de vannerie dits vasi « a cesto » : Rei Cretariae Romanae Fautorum Acta, 25-26, 1987, p. 255 sq. ; Finocchiaro 1999, p. 146-158 et fig. 2, 1.
22 Le même auteur a intitulé une de ses œuvres du nom de cette vannerie : Cistellaria, « comédie de la corbeille ».
23 Des statuettes en terre cuite de dromadaires porteurs, découvertes notamment dans le port caravanier de Coptos, représentent également ces paniers de bât. Cf. par exemple, Boutantin 2003, avec bibliographie.
24 L’auteur présente, en guise d’illustration de l’objet, un relief romain conservé à la villa Albani. Sur ce document, un satyre remplit de moût un haut panier resserré vers la base avant de se terminer en forme de bulbe. Or, près de lui, se trouve un autre personnage occupé à verser le contenu d’un même panier dans un autre récipient ; pour ce faire, il renverse la corbeille, ce qui indique qu’il ne s’agit pas d’un filtre. Voir, en ce sens, Jean-Pierre Brun et André Tchernia (Tchernia 1999, p. 73, fig. 87), qui identifient un panier poissé où l’on verse le moût.
25 Cette assertion est peut-être à rapprocher d’une corbeille mise au jour lors des fouilles du port antique de Marseille (conservée au musée d’Histoire de Marseille), qui pose un problème d’identification. L’objet, une corbeille tronconique clayonnée, comporte un fond de bois percé d’un trou circulaire obturé par un bouchon de liège. Le panier est revêtu de poix à l’intérieur, sur la totalité de sa clôture. Ainsi rendu imperméable, l’objet pouvait sans doute être utilisé à la fois comme une vannerie usuelle, pourvu de son bouchon, et à la fois comme entonnoir pour transvaser des liquides d’un gros récipient vers un autre, une fois le bouchon ôté. On aurait eu là, en quelque sorte, une corbeille à double usage.
26 L’illustration du terme par White (1975, p. 73, fig. 24), qui associe au nom une corbeille ronde ou carrée peu profonde et dépourvue de poignées, ne paraît guère justifiée par les sources littéraires.
27 Sur les corbeilles de vendange en général, voir Blanc 1990a.
28 K. D. White (1975, p. 57-58) s’est fondé sur une erreur d’interprétation d’un passage de Cicéron pour démontrer la grande taille de tels objets (Cf. Sest., 82, cité ci-dessus) : le personnage ne se cache pas sous la corbeille mais il se la pose sur la tête.
29 La corbis messoria ou récipient de cueillette apparaît également, par exemple, sur la mosaïque de Neptune et des Saisons conservée à Tunis, musée du Bardo : Blanc 1990b, p. 206, fig. 9.
30 K. D. White le considère comme instrument à tamiser les matières sèches, par opposition au colum employé pour filtrer les liquides.
31 Forbes 1964, p. 185, donne une photographie d’un crible tressé d’époque romaine découvert en Égypte.
32 Le fiscus apparaît sur un relief de Sens présentant une frise composée du matériel de vendange. Les deux cabas à pressoir sont posés sur le sol, l’ouverture vers le bas : Espérandieu, 4, 2852 ; Blanc 1989, p. 203, fig. 7.
33 Sur la taille des scourtins antiques, Cf. Mattingly 1988.
34 White 1975, p. 94-96, pense que les muselières de vannerie étaient désignées par le nom de capistra. Ce mot désignant une pièce de harnais, le licou, aurait, par extension, désigné toute muselière, y compris la vannerie fixée sur le museau d’un animal. L’Édit sur les prix mentionne les tarifs de capistra de cuir uniquement. Les auteurs mentionnant des capistra ne font pas allusion à leur matériau.
35 Des muselières à bœufs étaient de même employées dans les campagnes japonaises. Voir l’exemplaire présenté par Sentance 2001, p. 132.
36 Ajouter aux fig. 222 et 223 : De Caro 2001, p. 67-69, n° 44 (Pompei, temple d’Isis, MANN inv. 9909) ; Bragantini 2009, p. 380, n° 179 (Pompei, MANN, inv. 8632) ; Herculanum, Casa dei Cervi, in situ. En outre, sur une peinture de la villa d’Ariane de Stabies (MANN, inv. 8719), deux petits paniers cylindriques de forme basse, presentant la particularite d’etre pourvus d’une anse, poses sur une table associes a une botte d’asperges, semblent aussi tenir lieu de faisselles a fromage, d’apres la couleur de leur contenu : Bragantini, 2009, p. 468-469, n° 257 (contenu de ricotta ou de cereales). La mosaïque des Saisons de Zliten (musee archeologique de Tripoli) presente elle aussi deux faisselles de fromage placees devant la figure du Printemps : Blanc 1990b, p. 203, fig. 5.
37 Par exemple, un relief de Dijon présente, sur un chariot à quatre roues, une grande caisse d’osier rectangulaire, carénée, dans laquelle se tient un homme : Espérandieu, 4, 3522 ; Deyts 1976, n° 71 ; Blanc 1989, p. 195 ; Vannerie 2004, p. 46. Corbeille hémisphérique : Espérandieu, 5, 4031. Sur la mosaïque des vendanges de Cherchel, une corbeille de grande taille remplie de raisin est posée sur un chariot à deux roues tracté par des bœufs : R. Lassus, Lybica, 7, 2, 1959, p. 257-269. Sur ces véhicules, voir Molin 1990, p. 206-207. Selon le DAGR, s. u., le terme gaulois de benna dési- gnaignait ce chariot d’osier tressé. La tradition des chariots à tombereau tressé s’est maintenue en Cantabrie (Espagne), où l’on utilise le noisetier pour les fabriquer : Kuoni 1981, p. 147-149 ; voir aussi Sentance 2001, p. 186-187.
38 Inv. 41660 (0,93 x 3,29 m) : PPM, I, 1, p. 846 ; Varone 2009, p. 98-106 (avec le détail des noms des personnages). Voir également la mosaïque d’El Alia en Tunisie : Fantar 1994, p. 131 ; celle de Neptune et des Saisons de La Chebba : Mosaïques 1976 ; celle de Piazza Armerina (enfant portant des paniers de roses) avec deux récipients de plus grande taille, pourvus d’un toupet dans le fond, suspendus à une perche : Blanc 1990b, p. 208 et pl. 7, fig. 14 ; et un relief de marbre provenant de Tarragone où sont visibles deux corbeilles cylindriques dotées de petits pieds : Gaitzsch 1986, p. 43, fig. 7b.
39 Sur ce proverbe, voir ci-dessus 1re partie, chapitre 3, note 33.
40 Par exemple, sur une statuette du Musée de Lyon qui montre un pêcheur portant un petit panier spiralé à deux anses : Espérandieu, 3, 1769 ; Barbier 1999, p. 32-33, n° 6 ; ou sur une statue du Palais des Conservateurs de Rome. Pour d’autres exemplaires de ce type de statues, voir Rey-Delqué 1975.
41 Cette pratique sociale aurait correspondu, à l’origine, à la remise d’un panier à provision rempli de victuailles, Cf. Le Gall 1971.
42 Un ustensile d’une forme différente, carrée avec trois bords relevés, pourrait être également identifié à un van : Espérandieu, 6, 5075(Rheinisches Landesmuseum de Trèves).
43 mystiques figurent au-dessus de tableaux avec scènes navales sur des peintures ornant le triclinium P de la maison des Vettii à Pompéi. Citons encore, pour la région vésuvienne, une belle représentation ornant un des murs de la villa San Marco de Stabies, et un autre exemplaire sur la peinture de la villa des Mystères de Pompéi. On voit aussi ces vanneries mystiques portées par des personnages sur des cuves de sarcophages présentant des cortèges bacchiques, au Musée national romain par exemple (inv. 128577).
44 Sur les processions et l’usage du van dans la liturgie grecque, voir Bérard 1974 et 1976 ; ThesCRA, V, p. 263 (bibliographie) et p. 278-283, s. u. liknon.
45 Selon le DAGR, s. u., la mention, dans ce passage à du cuir pourpre puis noir, serait l’indice que l’on teignait ces bagages en noir ou en rouge. Il est difficile de l’affirmer. La traduction d’A. Ernout (CUF, 1962) s’éloigne de la notion de vannerie, puisqu’elle évoque un poisson-valise à la peau pourpre ou noire.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Les bois sacrés
Actes du Colloque International (Naples 1989)
Olivier de Cazanove et John Scheid (dir.)
1993
Énergie hydraulique et machines élévatrices d'eau dans l'Antiquité
Jean-Pierre Brun et Jean-Luc Fiches (dir.)
2007
Euboica
L'Eubea e la presenza euboica in Calcidica e in Occidente
Bruno D'Agostino et Michel Bats (dir.)
1998
La vannerie dans l'Antiquité romaine
Les ateliers de vanniers et les vanneries de Pompéi, Herculanum et Oplontis
Magali Cullin-Mingaud
2010
Le ravitaillement en blé de Rome et des centres urbains des début de la République jusqu'au Haut Empire
Centre Jean Bérard (dir.)
1994
Sanctuaires et sources
Les sources documentaires et leurs limites dans la description des lieux de culte
Olivier de Cazanove et John Scheid (dir.)
2003
Héra. Images, espaces, cultes
Actes du Colloque International du Centre de Recherches Archéologiques de l’Université de Lille III et de l’Association P.R.A.C. Lille, 29-30 novembre 1993
Juliette de La Genière (dir.)
1997
Colloque « Velia et les Phocéens en Occident ». La céramique exposée
Ginette Di Vita Évrard (dir.)
1971