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Introduction à la deuxième partie

p. 115


Texte intégral

1Tegettarii. Parmi les rares mentions de professionnels de la vannerie dont rend compte le corpus épigraphique, ce terme cité dans un programme électoral de Pompéi ne laisse aucun doute sur la nature de l’activité : des artisans manifestant leur soutien à un candidat aux élections fabriquaient et, probablement aussi, faisaient le commerce des nattes (tegetes).

2Ce fait qui, dans les recherches archéologiques menées depuis presque un siècle à Pompéi, laissait la place à des interprétations diverses ou imprécises trouve désormais un enracinement précis. La documentation épigraphique est en effet corroborée par la découverte de deux ateliers à Pompéi même. La proximité géographique des lieux de production et du témoignage épigraphique souligne la présence d’un nombre indéfini d’artisans dans un même secteur urbain ; ainsi l’activité vannière prend place dans le tissu sociologique et économique de la cité, bien que son impact demeure difficile à mesurer.

3L’exemple de Pompéi revêt donc une signification toute particulière dans la mesure où aucune recherche sur les vestiges archéologiques de vanneries dans l’Occident romain n’avait été systématiquement entreprise, même s’il ne devait guère exister de cité n’ayant comporté de telles officines. Du reste, la Campanie était réputée pour la qualité de sa vannerie, comme le rappelle Caton (135, 3) : fiscinae campanicae utiles sunt ; […] spartum omne Capuae ; fiscinas romanicas Suessae, « les scourtins campaniens sont avantageux ; […] la sparterie s’achète à Capoue ; les scourtins romains à Suessa ».

4Ces vestiges archéologiques ont une valeur exceptionnelle, à la fois pour le domaine d’étude de la vannerie et en matière d’artisanat urbain.

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