Introduction à la première partie
p. 13
Texte intégral
1Des matériaux, des techniques au service d’hommes qui les maîtrisent en produisant des objets : tel est le cadre général dans lequel s’insère l’artisanat de la vannerie. Constitué de réalisations courantes, usuelles voire banales mais cependant inscrites dans le quotidien et l’environnement immédiat des hommes, l’art de la vannerie est marqué par le caractère abondant, varié et périssable de ses productions.
2Paradoxalement, parce que toute vannerie peut être réalisée à partir d’un large choix de matériaux (peu d’autres artisanats peuvent se prévaloir d’une telle variété), cette activité largement diffuse offrait à la discrétion de chacun la possibilité de recourir aux ressources végétales locales. C’est sans doute la raison pour laquelle peu d’artisanats sont aussi bien renseignés que lui sur la nature des matières premières, comme le souligne l’abondance des références textuelles. Il est donc normal de consacrer ici une large part à cette question. La diversité des matériaux selon la nature des terroirs et les différents modes de vie des populations ont généré des techniques de fabrication variées se déclinant dans des objets finis aux formes très nombreuses. Cependant les matériaux, avec leurs caractéristiques propres, fixent des contraintes communes de même que des usages culturels similaires déterminent des formes voisines.
3C’est pourquoi on peut retrouver des réalisations de vannerie très semblables, non seulement dans des aires géographiques éloignées pour peu que le type de matériau et/ou la technique utilisés soient identiques, mais aussi sur de larges espaces temporels, tendant ainsi à prouver que la relation technique-matériau, une fois établie en un savoir-faire éprouvé et maîtrisé, n’évolue quasiment pas mais se transmet.
4Pour l’époque romaine, les vestiges mobiliers et la grande quantité de représentations figurées soulignent bien l’étendue des savoirs techniques et des pratiques artisanales enracinées dans l’histoire humaine, leur beauté aussi, à travers des réalisations ingénieuses et esthétiquement remarquables.
5Il est donc aussi paradoxal que, dans l’Antiquité, les hommes qui ont exploité ces ressources naturelles pour en faire des articles d’usage courant si largement diffusés soient finalement si peu connus. Travail organisé dans des officines ou travail domestique servile, métier urbain ou activité rurale occasionnelle, l’artisanat de vannerie a concédé bien peu de témoignages sur les hommes qui le pratiquaient. Les traces évoquées ici ne forment donc qu’une fragile et nécessaire ébauche d’une réalité sociale et économique aux contours sans doute à jamais incertains.
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