Érétrie et la Méditerranée à la lumière des trouvailles provenant d’une aire sacrificielle au Nord du Sanctuaire d’Apollon Daphnéphoros
p. 109-133
Texte intégral
Introduction
1La place d’Érétrie dans le monde méditerranéen à la période géométrique1, époque à laquelle la cité eubéenne participe à la fondation des premières colonies en Italie centrale tout en renforçant les liens que l’Eubée avait tissés aux phases antérieures avec le Proche-Orient – comme l’attestent les riches trouvailles archéologiques faites dans les diverses nécropoles de Lefkandi2 – doit être reconsidérée à la lumière des trouvailles provenant d’une aire sacrificielle dégagée au Nord du Sanctuaire d’Apollon Daphnéphoros. La majorité des chercheurs continue à souligner la prédominance d’Érétrie, aux côtés de sa voisine Chalcis, dans les premiers mouvements commerciaux grecs en Méditerranée, en suivant les textes antiques et en s’appuyant sur les témoignages archéologiques livrés par les sites de destination, qui attestent des contacts commerciaux ou l’implantation de population eubéenne. Ces données n’ont pas été confirmées par les fouilles menées jusqu’à présent dans les deux métropoles d’Érétrie et Chalcis ; l’étude des vestiges et du mobilier mis au jour dans les deux sites donne une image contradictoire, qui a tendance à accorder aux deux cités une place de second ordre : l’absence de données plus abondantes à Érétrie et à Chalcis s’explique par la situation des fouilles dans les deux villes, où l’emplacement du site antique correspond à celui de la bourgade moderne.
2À Érétrie, les informations relatives aux nécropoles, aux sanctuaires et à l’habitat peuvent être résumées comme suit :
1. Nécropoles
- Dans le secteur occupé ultérieurement par la Porte de l’Ouest, la fouille de l’Hérôon a livré une quinzaine de tombes3 La zone plus au Sud, sous le quartier de maisons d’époque classico-hellénistique, n’a pas encore fait l’objet d’investigations systématiques en profondeur qui permettraient de vérifier si la nécropole se poursuivait ; une tombe a toutefois été dégagée récemment à environ 80 m au Sud de l’Hérôon4.
- En ce qui concerne la nécropole située au Sud-Ouest de la ville, les circonstances des fouilles, parmi les premières conduites sur le site au XIXè siècle, empêchent de nous prononcer5.
2. Sanctuaires
3Les sanctuaires ne fournissent pas une image plus précise. D’une part, il faut relever le nombre restreint de sanctuaires repérés à ce jour sur le site d’Érétrie pour l’époque géométrique :
- Sanctuaire de la divinité poliade Apollon Daphnéphoros6
- Sanctuaire au sommet de l’acropole, en cours de dégagement et dont les premiers témoignages d’activité semblent remonter à l’époque géométrique récente7
- Aire sacrificielle au Nord du Sanctuaire d’Apollon, évoquée dans le cadre du présent article.
- Sanctuaire sujet à caution sous l’édifice III, dans le Quartier de l’Ouest, inédit ; il aurait été, selon L. Kahil, consacré à une divinité adorée sous la forme d’Astarté8
- Dans le Quartier du Port, la découverte de trois taureaux, un en pierre semblant provenir de Chypre, un en faïence et un en cuivre, pourrait indiquer la présence d’un sanctuaire à cet endroit9
4D'autre part, on souligne soit l'aspect ténu des vestiges à disposition – comme dans le cas des trouvailles faites dans le Quartier du Port ou sous l'Édifice III –, soit l'espace restreint fouillé à ce jour dans certains sanctuaires: pour le Sanctuaire d'Apollon Daphnéphoros, on rappelle que seule la moitié de la surface de la zone archéologique actuelle a fait l'objet d'investigations systématiques.
3. Habitat
5Étant donné la valeur spécifique attribuée aux objets venant de contrées lointaines, on les trouve essentiellement dans les tombes, à titre d'offrandes et pour leur caractère prophylactique, et dans les sanctuaires, en qualité d'offrandes. Les fouilles de l'habitat, si modestes soient-elles à Érétrie, ne devraient en principe pas livrer ce type de matériel en grandes quantités10.
6Notre connaissance du site de Chalcis à l'époque géométrique est encore plus lacunaire.
7Les faits décrits ci-dessus ont conduit certains chercheurs à minimiser la place occupée par l'Eubée dans les courants commerciaux méditerranéens à l'époque géométrique et au début de la période archaïque au profit d'autres régions, en particulier de Rhodes11.
8La richesse des offrandes trouvées dans une aire sacrificielle fouillée au Nord du Sanctuaire d'Apollon Daphnéphoros à Érétrie et la répartition géographique des lieux de trouvaille d'objets analogues apportent la confirmation archéologique en métropole de l'importance de la cité d'Érétrie dès le milieu du VIIIè siècle avant J.-C. dans le bassin méditerranéen. Parmi l'abondant mobilier récolté, nous examinerons dans le cadre de la présente étude trois catégories de pendentifs et nous analyserons leur diffusion dans le bassin méditerranéen12.
Le Sanctuaire d'Apollon Daphnéphoros
9Le chantier archéologique du Sanctuaire d'Apollon Daphnéphoros peut être divisé en deux secteurs distincts (fig. 1), au Sud la zone des temples successifs d'Apollon (I) et au Nord celle d'une aire sacrificielle (II). Les deux régions sont séparées par un secteur fort bouleversé aux époques antique et moderne ; il était traversé à l'époque géométrique par le lit d'un cours d'eau saisonnier, qui devint un axe routier Nord-Sud de la cité dès la période archaïque, après qu'il eut été canalisé à l'extérieur des murs de la ville (fig. 1, A)13.
10Les fouilles successives conduites dans le Sanctuaire d'Apollon Daphnéphoros à Érétrie ont livré jusqu'à ce jour un nombre très restreint d'objets remontant à la période géométrique, de même qu'aux époques archaïque à hellénistique. Parmi le matériel céramique, abondant mais très fragmentaire, on relève la présence de trois cratères monumentaux rattachés au Groupe du Peintre de Cesnola dont les fragments étaient dispersés sur des niveaux de circulation en divers endroits de la zone des temples ; J.-R. Gisler, dans le cadre de la publication récente de ces vases, a démontré qu'ils devaient avoir été dédiés comme offrandes rituelles à Apollon et n'auraient pas été utilisés dans le cadre des rituels accomplis au sein du sanctuaire14. On compte en outre une dizaine d'objets:
- un vase étrusque15
- deux oeillères en bronze de cheval16
- les restes de fers de lance17
- un manche de miroir en bronze représentant une divinité féminine orientale18
- un scaraboïde du “Groupe du Joueur de lyre”19
- une amulette en faïence représentant une divinité masculine égyptienne20
- la base d’une seconde amulette en faïence égyptisante21
- deux lamelles en or22
- une feuille en or23.
11Le nombre restreint de trouvailles découle peut-être du caractère inachevé des fouilles dans le chantier archéologique du sanctuaire d'Apollon Daphnéphoros, à moins que l'explication ne doive être cherchée dans le type de gestion adopté pour les offrandes votives au sein du sanctuaire. Les quelques objets dont la liste est donnée ci-dessus ne sont vraisemblablement que des déchets qui ont été abandonnés, voire oubliés, in situ. Quatre fosses remplies de céramique datable du Géométrique Récent mêlée à des pierres et à de l'argile sont alignées sur un axe parallèle au temple 2 du VIIIè s. le long du tracé du cours d'eau saisonnier (fig. 1, n. 23-26)24 ; une cinquième fosse a été dégagée 20 m plus au Nord sur le même axe, à l'Ouest du cours d'eau saisonnier, soit en face de l'Aire sacrificielle au Nord du chantier (fig. 1, n. 58)25, alors qu'une sixième, d'époque archaïque, avait été creusée en deçà de l'axe des précédentes, en un lieu plus proche de la zone des temples (fig. 1, n. 27). Les fosses ont été utilisées comme dépotoirs. Il est possible d'imaginer que d'autres fosses analogues ont bordé le sanctuaire sur les autres côtés, dans les secteurs non encore fouillés, au Nord-Ouest, à l'Ouest et au Sud ; elles pourraient contenir les offrandes que l'on s'attendrait à voir dédiées à la divinité poliade érétrienne, par opposition à celles qui ont été livrées par la fouille de l'Aire sacrificielle située au Nord du chantier archéologique du sanctuaire. Ainsi, les offrandes provenant du Sanctuaire d'Apollon Daphnéphoros et le matériel issu des diverses cérémonies accomplies en l'honneur du dieu ont-ils peut-être été enterrés dans des fosses non encore localisées.
12La fouille de l'Aire sacrificielle située environ 25 m au Nord du temple d'Apollon Daphnéphoros permet de reconsidérer les données dont nous disposions jusqu'ici sur le nombre de témoignages archéologiques attestant les contacts extérieurs de la cité d'Érétrie à l'époque géométrique.
L'Aire sacrificielle au Nord du Sanctuaire d'Apollon Daphnéphoros
13Au Nord-Est du temple d'Apollon Daphnéphoros, Antoinette Altherr-Charon (en 1978-1981) et moi-même (en 1990) avons dégagé dans le cadre des fouilles de l'École suisse d'archéologie en Grèce une zone distante du temple d'Apollon d'environ 25 m (fig. 1, n. II). Il s'agit d'une aire de 7 x 6 m (42 m2), organisée, à l'époque géométrique, autour d'une structure cylindrique (fig. 1, n. 45)26.
14La structure cylindrique est constituée d'un muret de pierres sèches plus ou moins circulaire, élevé en 3-4 assises sur une hauteur de 0,85-1 m, avec un diamètre de 2,35-2,85 m. Elle était remplie d'un blocage de cailloux et d'argile sablonneuse cendreuse contemporain de son utilisation. Remplie par conséquent dès l'Antiquité, la structure constituait un massif et fonctionnait comme autel, ainsi que l'attestent les trouvailles faites alentour.
15Tout autour de la structure, sur une surface de 42 m2 environ, des couches de dépôt se sont accumulées à partir du niveau inférieur de la construction jusqu'à la recouvrir complètement. Disposées horizontalement, elles s'étendent au Nord, à l'Est et au Sud. À l'Ouest, la structure était longée à l'époque géométrique par un des lits du cours d'eau saisonner qui traversait le site ; dès le détournement du cours d'eau saisonner à la période archaïque, la construction bordait la rue qui réutilise le lit du cours d'eau et mène à l'Agora depuis la Porte de l'Ouest et le Nord de la ville (fig. 1, A)27.
16Dès la première utilisation de la structure, les offrandes votives et les objets qui avaient servi au rituel accompli sur l'aire ont été jetés pêle-mêle alentour après chaque cérémonie, formant des couches qui étaient nivelées ; le niveau de circulation de l'aire était régulièrement réaménagé par tassements successifs des couches crées par l'accumulation des dépôts votifs, ce qui entraînait le bris des objets abandonnés in situ, et le sol se trouvait ainsi surélevé. Les couches successives de dépôts d'offrandes votives, amoncelées depuis le milieu du VIIIè siècle jusqu'à la fin du VIè siècle au moins, comprenaient des milliers de tessons de céramique concassés en infimes fragments provenant en majorité d'hydries miniatures, des figurines en terre cuite, des appliques en or, des objects de bronze, des amulettes en faïence d'origine et d'influence égyptiennes, des scarabées et scaraboïdes en pâte de verre ou en pierres diverses, une grande quantité de perles en terre cuite, en os, en pâte de verre, en ambre, etc. On a récolté en outre un nombre important d'ossements d'animaux calcinés, ainsi que des fragments de plaques en argile brûlée, qui attestent l'utilisation de la zone comme aire sacrificielle.
17À environ 4 m à l'Est de l'autel a été dégagée une fosse creusée au milieu du VIè s. (fig. 1, n. 49). D'un diamètre moyen d'environ 1,50 m et d'une profondeur de 2,50 m, elle était remplie de terre sablonneuse, de milliers de vases miniatures entiers, d'offrandes identiques à celles qui ont été retrouvées dans les couches de dépôts, ainsi que d'ossements d'animaux calcinés, mêlés en certaines zones à des plaques d'argile brûlée, à du charbon et à des cendres.
18Le matériel céramique représente 90 % du mobilier, avec 200.000 tessons environ. Ce total est composé à 95 % d'hydries miniatures, accompagnées de quelques cruches à haut col28 à destination rituelle ; le reste de la céramique comprend principalement des vases à boire (skyphoi, tasses).
Les pendentifs
19Plusieurs centaines de pendentifs de toutes tailles, en matériaux divers (verre, stéatite29, ambre, pierres, os/ivoire, coquillages) et de provenances variées faisaient partie des trouvailles.
Scarabées et scaraboïdes
20Les fouilles menées dans le Sanctuaire d'Apollon Daphnéphoros et l'Aire sacrificielle au Nord ont livré quarante-cinq scarabées et scaraboïdes. Un seul sceau avait été mis au jour jusqu'à présent sur le site d'Érétrie: il s'agit d'un spécimen à poignée constitué de deux scarabées sertis côte-à-côte dans une monture en or, trouvé dans une tombe de l'Hérôon à la Porte de l'Ouest30. Dans le reste de l'Eubée, on relève que les fouilles successives conduites à Lefkandi ont livré plusieurs spécimens31, alors que deux sceaux ont été dégagés dans des tombes à Dystos et un autre est réputé provenir d'Eubée sans autre précision32.
21Les scarabées et scaraboïdes trouvés dans l'Aire sacrificielle se répartissent en sept groupes par leur matériau constitutif33: matière de type A (9 scarabées), matière de type Β (4 scarabées), matière de type C (15 scarabées et peut-être deux scaraboïdes), verre (7 scaraboïdes), ambre (1 scarabée et 1 scaraboïde), ivoire (1 scaraboïde) et pierre (1 scarabée et 4 scaraboïdes).
Le “Groupe du joueur de Lyre”
22Parmi les spécimens en pierre, quatre, ainsi que deux autres dégagés dans le Sanctuaire d'Apollon Daphnéphoros, font partie du “Groupe du Joueur de Lyre”. Un autre exemplaire original (cat. 7) doit être rattaché au groupe des sceaux insulaires34.
23En introduction à l'étude des sceaux attribués au “Groupe du Joueur de Lyre”, nous évoquons un scaraboïde (cat. 1) mis au jour par K. Kourouniotis lors des fouilles du temple d'Apollon Daphnéphoros et dont personne n'avait relevé l'existence. La pièce porte une scène gravée au plat figurant une procession de musiciens face à un personnage assis, selon la description figurant dans le rapport préliminaire.
241. Athènes, Musée national 967. Scaraboïde, inédit35
25Serpentine rouge.
26Plat: quatre personnages, dont un est assis et le dernier à droite tient une lyre.
27Contexte de trouvaille: fouilles du temple d'Apollon et alentour, sans mention précise36.
Scarabée
282. Δ 118237 (fig. 2). Long. 2,2 ; larg. 1,6 ; ép. 0,9 ; diam. chas 0,2 cm. Pierre grise veinée de blanc, rouge et brun, à l'aspect mauve pâle. Très bonne facture. Chas usé vers le haut de la pièce.
29Surface: le clypeus en éventail est entouré de plaques marquées d'un trait double. La tête et les yeux sont bien visibles. Une veine dans la pierre divise le corps en deux dans le sens longitudinal. Le contour des élytres est souligné d'un trait s'incurvant légèrement à la hauteur du prothorax. La pièce est gravée uniquement autour du prothorax et des élytres, l'artiste ayant peut-être profité de la veine centrale de la pierre. Sans pattes, l'animal repose sur une base aux parois verticales, plus épaisse à la hauteur du prothorax et séparée du corps par une moulure concave. On constate une nette stylisation des formes du scarabée38.
30Plat : le décor est inscrit dans un ovale, en disposition horizontale sur une double ligne délimitant une exergue ornée de hachures. De droite à gauche, quatre personnages se dirigent en procession vers la gauche en direction d’un cinquième qui leur fait face, trônant. Le personnage debout, l’épée au côté, fermant la procession à droite, tient une lyre. Devant lui, un musicien, a demi accroupi, joue du tambourin. Le suivant, debout lui aussi, souffle dans une double flûte. Le quatrième se penche vers la figure assise sur un trône et lui offre un objet indéterminé, probablement un récipient. La tête des deux personnages gravés aux extrémités de la scène déborde le cadre.
31Cf. A. Altherr, AD 33, 1978 (1985), B’129 et pl. 44a ; Boardman 1990a, 13 n 62quater, fig. 17 p. 8, selon lequel, il s’agit de la plus belle pièce rattachée au “Groupe du Joueur de Lyre” qui provienne d’une fouille. L’exemplaire le plus proche publié jusqu’ici a été acheté jadis à Smyrne39.
Scaraboïdes
323. Δ 1377 (fig. 3). Long. 1,3 ; larg. 1,1 ; ép. 0,8 ; diam. chas 0,25 cm. Serpentine rouge foncé. Même pierre que la pièce suivante. Facture de qualité moyenne. Chas usé aux deux extrémités, vers le haut de la pièce.
33Surface : la forme ovale de la pièce est irrégulière. Le sommet est légèrement bombé, les parois verticales sont très hautes.
34Plat : le décor est inscrit dans un ovale, en disposition verticale. Un personnage debout et tourné à droite, vêtu d’un pagne ligné, l’épée au côté, tient de la main droite le feuillage d’un arbre à tronc en arête de poisson surmonté d’une palmette. La tête du personnage déborde de l’ovale de cadre.
35Le motif de l’homme et de l’arbre sacré est connu pour le “Groupe du Joueur de Lyre”, notamment à Pithékoussai40. Quant à l’arbre, on le retrouve lui aussi à Ischia41.
364. Δ 2148 (fig. 4). Long. 1,2 ; larg. 0,9 ; ép. 0,6 ; diam. chas 0,2 cm. Serpentine rouge foncé, comme le précédent. Facture de qualité moyenne.
37Surface : la forme ovale de la pièce est irrégulière. Le sommet est légèrement bombé ; les parois verticales, mal taillées vers le bas, sont moins hautes que sur l’exemplaire précédent.
38Plat : le décor est inscrit dans un ovale gravé sur une surface grossièrement aplanie. Un oiseau est représenté tourné à droite. Une palmette inclinée vers la gauche remplit l’espace libre à l’arrière du volatile.
395. Δ 3110 (fig. 5). Long. 1,5 ; larg. 1,08 ; ép. 0,58 ; diam. chas 0,25 cm. Serpentine rouge grenat foncé. Facture de qualité très moyenne.
40Surface : la forme ovale de la pièce est grossièrement taillée. Le sommet bombé est maladroitement rendu, les parois verticales, hautes, se rétrécissent vers le bas de l’objet.
41Plat : le décor est inscrit dans un ovale gravé. Un oiseau tourné à droite est surmonté à l’arrière d’une palme en forme de volute maladroitement gravée, de taille plus grande que le volatile.
42Un exemplaire a été trouvé dans les limites présumées du Sanctuaire d’Apollon Daphnéphoros, en relation avec un niveau datant du Géométrique Récent, à l’Ouest du muret protégeant le sanctuaire contre les crues saisonnières du cours d’eau (fig. 1, no 19)42.
436. Δ 3602 (fig. 6). Long. 1 ; larg. 0,9 ; haut. 0,6 ; diam. chas 0,25 cm. Serpentine noire. Plat fortement usé et griffé. Chas usé.
44Surface : l’ovale de la pièce présente un dessin tendant vers une forme rectangulaire. La surface est bombée et les parois, de hauteur moyenne, sont plus ou moins verticales.
45Plat : partiellement effacés, deux personnages dont ne sont conservés que la tête et le haut du corps sont représentés face à face.
46Six pièces au total pour le Sanctuaire d’Apollon Daphnéphoros et l’Aire sacrificielle située au Nord appartiennent au “Groupe du Joueur de Lyre”43, dont cinq scaraboïdes et un scarabée44. Aucune monture n’a été retrouvée. Les scènes gravées au plat présentent soit des êtres humains, soit des animaux, dans notre cas des oiseaux.
47– êtres humains : – groupe avec procession de musiciens (2 exemplaires)
48– 2 hommes (1 exemplaire)
49–homme seul (1 exemplaire)
50–oiseaux : – oiseau avec palmette (2 exemplaires)
Provenances géographiques, chronologie
51Les pièces rattachées au “Groupe du Joueur de Lyre” proviennent de divers sites couvrant l’ensemble de la Méditerranée, depuis le Proche-Orient jusqu’aux côtes occidentales de l’Italie (fig. 7). Diverses cartes de répartition des trouvailles de sceaux attribués au“Groupe du Joueur de Lyre” ont été proposées45.
52La majorité des exemplaires découverts à l’occasion de fouilles provient de sanctuaires, sauf dans le cas de Pithékoussai, où les sceaux ont été récoltés dans des tombes. La datation des pièces mises au jour dans des sanctuaires est difficile à établir en raison des contextes de trouvaille souvent imprécis : fosses remplies de matériel votif déversé en vrac, à fourchette chronologique lâche, ou couches remaniées. Nos exemplaires n’échappent pas à la règle ; les sceaux de l’Aire sacrificielle au Nord du Sanctuaire d’Apollon Daphnéphoros proviennent des couches de dépôts amoncelées autour de la structure cylindrique 45 (fig. 1), qui contenaient des milliers de fragments d’hydries miniatures et d’autres récipients, ainsi que des centaines d’ex-voto en matériaux divers, mêlés aux déchets des sacrifices accomplis à cet endroit. Les couches se sont superposées et ont été régulièrement nivelées durant les phases successives d’utilisation de l’Aire sacrificielle ; les strates dont sont issues les pièces étudiées ici comprenaient du matériel remontant à la période géométrique récente, mais elles étaient parfois contaminées par du mobilier plus récent en raison des fréquents nivellements. Dans le cas des deux sceaux 1 et 6 récoltés dans le Sanctuaire d’Apollon Daphnéphoros, le contexte de trouvaille est pour l’un – celui qui fut mis au jour par K. Kourouniotis – indéterminable, alors que le second correspond à un niveau de marche en relation avec le muret d’analemma 19 (fig. 1) qui protégeait le flanc Nord du temple du VIIIè siècle des débordements du cours d’eau saisonnier qui traversait le secteur, séparant le Sanctuaire d’Apollon Daphnéphoros de l’Aire sacrificielle au Nord (fig. 1, A)46.
53La découverte à Érétrie de nouveaux spécimens appartenant au “Groupe du Joueur de Lyre” n’aide en rien à l’identification de l’emplacement de l’atelier de production. Elle contribue toutefois à éclairer le réseau de diffusion de ces objets à travers la Méditerranée. L’importance du rôle joué par Érétrie dans la circulation des sceaux du “Groupe du Joueur de Lyre”, pressentie par G. Buchner et J. Boardman en regard de la grande quantité de spécimens trouvée à Pithékoussai, avait été mise en doute par M. Martelli au profit de Rhodes, sur la base du nombre de sceaux livrés par les divers sites de l’île (une vingtaine à Ialysos, 15 à Lindos et 3 à Camiros)47, contre les deux exemplaires eubéens publiés à ce jour (1 à Lefkandi48 et 1 à Érétrie, cat. 2) ; M. Martelli revient sur la localisation du lieu de production en proposant Rhodes comme E. Porada – au détriment de la Syrie du Nord préférée par J. Boardman et d’autres – en raison du nombre élevé de spécimens trouvés dans l’île. La quantité de pièces connues découle souvent des conditions de fouille d’un site et de son état de publication et, pour cette raison, n’aide pas nécessairement à localiser l’atelier producteur. Les chiffres à disposition peuvent indiquer soit les contacts étroits d’un site avec la région dans laquelle se trouvait l’atelier, soit son emplacement sur un axe d’exportation plus important qu’un autre (en gardant à l’esprit que l’exploration d’un site peut influer sur la documentation produite), soit l’attrait pour ce type d’objets dans certaines régions plutôt que dans d’autres49.
54Les sanctuaires qui ont livré des sceaux du “Groupe du Joueur de Lyre” contenaient – comme l’Aire sacrificielle au Nord du Sanctuaire d’Apollon Daphnéphoros – également des sceaux d’origines égyptienne ou levantine, et des amulettes provenant des mêmes régions ; on dédiait par conséquent fréquemment aux divinités, dans le monde grec du VIIIè siècle et du début du VIIè siècle, des objets à fonction apotropaïque50 ; l’utilisation de ces pièces comme cachet est attestée par une empreinte dans l’argile mise au jour à Tarse51. L’identité du dédicant ne peut être déduite du type d’objets qu’il offrait à son dieu ; on relèvera toutefois que, dans le cas de la nécropole de Pithékoussai, la centaine de sceaux du “Groupe du Joueur de Lyre” provenait en majorité de tombes d’enfants (26 sépultures pour trois seulement d’adultes)52.
Un scaraboïde original
55Un scaraboïde se distingue des autres catégories par la pierre dans laquelle il est sculpté, la forme de la pièce, la technique de gravure et le type de la scène illustrée au plat (fig. 8). La texture originale du matériau choisi, une pierre dure présentant des veines schisteuses et marbrées de tons vert clair à foncé, invite à y voir, plutôt qu’une serpentine courante, un fragment peut-être extrait des veines schisteuses des carrières de cipolin du Sud de l’île d’Eubée, entre Styra et Carystos53. Contrairement aux scaraboïdes appartenant au “Groupe du Joueur de Lyre”, où la pierre présente des parois verticales surmontées par une surface bombée, cet exemplaire est de forme hémisphérique. La technique de gravure employée pour le décor ornant le plat fait alterner les lignes profondément incisées dans la pierre et d’autres moins profondes, gravées plus finement.
567. Δ 3114 (fig.’8). Long. 1,8 ; large. 1.6 ; ép. 0,8 ; diam. chas 0,2 cm. Pierre dure présentant des veines schisteuses et marbrées de tons verts clair à foncé. Gravé.
57Surface : la forme ovale de la pièce est plus ou moins régulière, les parois sont verticales, peu enlevées, la surface fortement bombée sur une hauteur supérieure à celle des parois. Le chas traverse la pièce longitudinalement.
58Plat : la scène est agencée en disposition rayonnante. Un centaure tourné à droite brandit dans chaque main un rameau en arête de poisson ; le monstre est représenté avec un corps d’équidé, pourvu d’une queue courbe descendant derrière la croupe. Les membres antérieurs ont été corrigés en jambes humaines, prolongés et munis de pieds de taille disproportionnée. Le buste de forme humaine est démarqué du corps animalier par une fine ligne courbe incisée qui souligne l’aine. Le cou est puissant et la tête ronde. Devant le centaure est gravé un motif malhabile qui doit représenter un quadrupède à long museau et à longues oreilles dressées, gueule ouverte tournée vers le sol ; on discerne aussi le corps et une patte antérieure. Le centaure est suivi de deux quadrupèdes (chiens?) superposés, un tourné à gauche, la queue dressée en volute, et l’autre à droite. Un personnage debout est gravé dans l’espace vide restant à disposition ; il est représenté la tête en bas, les bras à demi dressés de chaque côté de son corps.
59Contexte de trouvaille : Aire sacrificielle au Nord du Sanctuaire d’Apollon
60La représentation rappelle celle qui est gravée sur un sceau en demi-cylindre en “ivoire” provenant de Samos, où le centaure brandit également de part et d’autre de sa tête des rameaux en arête de poisson54 ; le monstre a des jambes antérieures humaines et des jambes postérieures d’équidé, munies de pieds55.
61Le style de représentation et le matériau, même s’il ne s’agit pas d’une pierre extraite dans les lits de cipolin schisteux du Sud de l’île d’Eubée mais de serpentine, place la production de ce scaraboïde dans les îles56.
Sceaux en os/ivoire
62On compte également sept sceaux en os/ivoire d’un type connu dans le bassin égéen. Six spécimens portent un lion couché en haut-relief à la surface et le septième un personnage féminin en pied ; les scènes incisées au plat illustrent des figures humaines, des centaures, des sphinx, des quadrupèdes et des motifs végétaux. Tous les exemplaires appartiennent à la catégorie définie par J. Boardman des “East Greek Ivory Seals” de style subgéométrique et rattachée au groupe des “Sceaux des îles”57. Tous les exemplaires proviennent des couches de dépôt de l’Aire sacrificielle au Nord du Sanctuaire d’Apollon Daphnéphoros, à l’exception du spécimen 12 récemment dégagé dans le Sanctuaire d’Apollon Daphnéphoros, en relation avec un niveau de circulation datant du Géométrique Récent, en bordure du mur de protection 19 face aux débordements du cours d’eau saisonnier (fig. 1)58.
63Le matériau dans lequel les sceaux ont été sculptés est difficilement déterminable. Les pièces présentent une patine due à leur port fréquent en collier suspendu autour du cou. Les deux pièces 9 et 11 sont brûlées. On distingue deux types de matériaux de texture différente : un mat et peu dense, qui doit correspondre à de l’os (cat. 8, 13, 14, fig. 12-13), et un autre très dense, blanchâtre et brillant davantage, assurément de l’ivoire (cat. 10, fig. 9). Les pièces rattachées à la catégorie des “East Greek Ivory Seals” déjà connues sont désignées dans les publications respectives comme sculptées soit dans de l’os, soit dans de l’ivoire, sans qu’il soit assuré que l’identification du matériau ait été établie avec certitude dans chaque cas.
Surface à représentation animale
64Plusieurs pièces représentent un lion en haut-relief sculpté sur une base quadrangulaire, couché, la tête posée entre les pattes antérieures, le museau redressé vers le haut, les pattes arrières de part et d’autre du corps et la queue remontée sur la croupe, retombant le long du flanc droit (fig. 9). Un modelé sommaire et des incisions suggèrent la forme de la tête. Les lions ont tous été traités par l’artiste avec des babines plates, non joufflues. La gueule n’est pas détaillée ; deux traits gravés entre les yeux et les oreilles schématisent des “sourcils” (bourrelets musculaires) plutôt que la limite continue d’une crinière. Les oreilles sont, selon les cas, quadrangulaires ou pointues. Les pattes sont munies, sur la plupart des pièces, de trois griffes séparées par des incisions, quatre ou cinq sur l’exemplaire 10. Un conduit de suspension passe sous le ventre du félin. Des scènes diverses sont gravées au plat par incisions en “V” rectilignes peu soignées. La facture des pièces est grossière.
658. Δ 1383 (fig. 9, 12, 13). Long. 2,1 ; larg. 1,5 ; haut. 0,7 ; ép. base 0,3 ; diam. chas 0,2 cm.
66Surface : sur une mince base de forme rectangulaire trapézoïdale, un lion est sculpté en position couchée en haut-relief, de manière fruste. Un rectangle symbolise la tête. Trois couples successifs de traits transversaux représentent respectivement les yeux, le bas et le haut des oreilles peu pointues ; deux traits divergents à l’extrémité de la gueule, fermée, marquent le museau. La partie antérieure du corps est trapue. Les pattes antérieures, épaisses et étirées vers l’avant, encadrent la tête de part et d’autre ; deux incisions marquent trois doigts. La partie postérieure du corps est plus fine, avec les pattes écartées, bien visibles de part et d’autre. La queue, épaisse, remonte sur la croupe et retombe sur le flanc droit de l’animal.
67Plat : le décor, en disposition horizontale, est encadré d’une simple ligne. Un quadrupède à cornes (capridé ?), tourné vers la droite, est entouré d’arbres en arête de poisson (un devant lui et deux derrière). L’animal est muni d’une courte queue dressée.
68Contexte de trouvaille : Aire sacrificielle au Nord du Sanctuaire d’Apollon.
699. Δ 3068 (fig. 9). Long. 2,1 ; larg. 1,5 ; haut. 0,85 ; ép. base 0,3 ; diam. chas 0,2 cm. La pièce est brûlée. Surface : la base est de forme rectangulaire régulière. Le corps du lion est trapu. La gueule est de forme arrondie et épatée. Les yeux sont représentés par deux cercles plus ou moins circulaires et la pupille est indiquée par un point central. Deux traits transversaux marquent le sommet des oreilles. En raison de la faible épaisseur du corps du lion au centre de la pièce, le chas a été percé en partie au travers du corps du lion et en partie dans la base sur laquelle le fauve est allongé ; l’entaille de la base de part et d’autre du corps du félin est visible sur la figure 9.
70Plat : le décor, en disposition horizontale, est encadré d’une simple ligne. Un quadrupède est tourné vers la droite. Le cou est démesurément élancé ; la tête est esquissée par un long trait horizontal à l’extrémité pointue (bec ?) ; une pointe au sommet symbolise vraisemblablement une oreille ou une tiare. Devant et derrière l’animal se dressent deux arbres en arête de poisson. On distingue un motif indéterminé incisé au-dessus du corps, composé de deux traits divergents et d’une pointe axiale verticale (?) qui ne paraît pas toucher le corps de l’animal (aile ou motif de remplissage ?).
71Contexte de trouvaille : Aire sacrificielle au Nord du Sanctuaire d’Apollon.
7210. Δ 1382 (fig. 9, 14). Long. 2,4 ; larg. 1,8 ; haut. 0,8 ; ép. base 0,3 ; diam. chas 0,1-0,2 cm.
73Surface : il s’agit du plus bel exemplaire de la série. La base est de forme rectangulaire régulière. Le lion a un corps bien proportionné. La tête est de forme triangulaire ; elle se termine par un museau pointu. Les yeux sont gravés en amande, avec deux petits traits transversaux au centre pour la pupille. Deux traits transversaux entre les oreilles et les yeux marquent des bourrelets musculaires. Les oreilles, pointues, sont taillées en relief, avec un trait transversal qui indique la cavité. Les pattes antérieures, puissantes, sont terminées par quatre traits qui marquent cinq doigts. La croupe est sculptée en forme arrondie.
74Plat : le décor, en disposition horizontale, est inscrit dans un cadre formé par deux lignes parallèles hachurées perpendiculairement. Un quadrupède ailé (sphinx) à longue queue dressée vers l’arrière marche vers la droite. L’aile est incisée en demi-arête de poisson orientée vers le haut. Devant l’animal, une figure humaine, dont la direction est indéterminée, semble le mener par le cou. Le personnage est représenté avec un corps cylindrique de dessin ovale, au sommet duquel deux traits transversaux schématisent les bras ; celui de gauche, plus long que l’autre, est dirigé vers l’animal. Au-dessus, la tête est marquée par un simple trait vertical irrégulier. Les jambes sont indiquées par deux traits divergents.
75Contexte de trouvaille : Aire sacrificielle au Nord du Sanctuaire d’Apollon.
7611. Δ 1686 (fig. 9). Long. 2 ; larg. 1,1 ; haut. 0,7 ; ép. base 0,3 ; diam. chas 0,1-0,2 cm. Qualité d’exécution proche de l’exemplaire 13. La pièce est brûlée et un angle est ébréché.
77Surface : le lion est sculpté sur une base allongée et étroite. La tête est plus soigneusement traitée que sur les exemplaires précédents. Le museau est gravé en forme d’ovale. Les yeux sont en amande, avec un point central marquant la pupille. Deux traits transversaux indiquent le sommet des oreilles. Le corps est allongé et mince, de forme cylindrique. Deux incisions marquent trois doigts à l’extrémité des pattes antérieures.
78Plat : le décor, en disposition horizontale, est encadré d’une simple ligne. Un quadrupède ailé (sphinx) est tourné vers la gauche. L’animal a un corps démesurément allongé, gravé d’un seul trait légèrement courbé à l’arrière pour marquer la croupe, d’où part une longue queue dressée ; le cou est également élancé, surmonté d’une tête de forme triangulaire (bec ?) terminée à l’arrière par une oreille pointue. L’aile est incisée en demi-arête de poisson ; on note que sur cet exemplaire, les arêtes sont orientées vers le bas, alors que sur l’exemple précédent, elles se déployaient vers le haut. Une des deux pattes postérieures est légèrement courbe. Un arbre incisé en arête de poisson se dresse devant l’animal.
79Contexte de trouvaille : Aire sacrificielle au Nord du Sanctuaire d’Apollon.
8012. Δ 3735 (fig. 10). Long. 2,3 ; larg. 1,5 ; haut. cons. 0,55 ; diam. chas 0,1 cm. La partie supérieure du lion est brisée, arrachée ; un angle est ébréché et un éclat manque sur un long côté.
81Surface : la base constitue un rectangle régulier. Seule la forme générale du lion est encore visible, avec les pattes antérieures, puissantes, posées de chaque côté de la tête, légèrement écartées ; on distingue également la forme de la croupe arrondie et l’articulation des pattes postérieures repliées.
82Plat : le décor, en disposition verticale, est inscrit dans un cadre constitué de deux lignes parallèles, hachuré perpendiculairement et divisé en deux registres superposés, séparés par une discrète ligne horizontale, le panneau supérieur étant légèrement plus grand que celui du bas. Au registre supérieur, une file de trois figures humaines est tournée vers la gauche. Le corps des personnages, de sexe indéterminé, est gravé de forme irrégulière. Les têtes sont constituées d’un cercle muni d’une pointe du côté gauche figurant probablement le nez. Les trois figures semblent se tenir par la main, les bras tombant écartés de chaque côté du corps ; la figure à l’extrême gauche paraît tenir le bras droit replié vers le haut, comme pour brandir un objet indéterminé. Les jambes sont indiquées par deux traits divergents marquant le mouvement. Au registre inférieur, un quadrupède ailé (sphinx ?), tourné dans la même direction que les figures gravées au-dessus, a un corps allongé, plus épais vers la croupe. Les pattes sont indiquées par deux groupes de traits divergents, les membres antérieurs par de simples traits et postérieurs détaillés, avec la courbe de la cuisse marquée. La queue, légèrement curviligne, est dressée. L’aile se déploie depuis le bas de l’encolure de l’animal en demi-arête de poisson dont les arêtes sont orientées vers le bas comme sur l’exemplaire 11. Le haut du corps est imprécis, terminé au sommet par un triangle, d’où part un trait transversal en direction de l’arrière de l’animal (oreille ?) et surmonté d’un petit trait courbe indéterminé.
83Contexte de trouvaille : niveau à l’Ouest du muret d’analemma 19 (fig. 1) protégeant le sanctuaire du cours d’eau saisonnier59.
8413. Δ 1384 (fig. 11-13). Long. 2,4 ; larg. 1,5 ; haut. 0,7 ; ép. base 0,2 ; diam. chas 0,2 cm.
85Surface : la base est de forme rectangulaire régulière. Le lion est représenté avec un arrière-train de taille réduite. La tête se détache bien du corps. Le visage est délimité au sommet par deux traits transversaux qui sont reliés aux deux traits perpendiculaires qui soulignent le museau ; l’espace libre entre les deux traits du haut du visage et ceux qui tracent le museau est rempli par les yeux, circulaires, pointés au centre pour indiquer la pupille. Les oreilles, pointues, sont bien marquées ; deux traits transversaux marquent leur attache au sommet de la tête. L’extrémité des pattes antérieures, puissantes, sont divisées par deux traits en trois griffes écartées et dont le relief est rendu ; on note également une meilleure représentation des extrémités des pattes postérieures que sur les autres exemplaires.
86Plat identique à la pièce précédente. Le cadre est différent, composé d’un simple trait incisé. Quelques détails des deux scènes gravées peuvent être précisés par rapport à l’exemplaire 12 : l’orientation à gauche des visages des personnages figurés au registre supérieur est mieux marquée. Il est ici net que les figures se tiennent par la main ; le personnnage en tête de la file à gauche ne paraît pas avoir sa seconde main dressée, contrairement au spécimen précédent. Au registre inférieur, l’animal tient sa queue dressée verticalement. Le cou est moins élancé et la tête différemment esquissée.
87Contexte de trouvaille : Aire sacrificielle au Nord du Sanctuaire d’Apollon.
Surface à représentation humaine
8814. Δ 1385 (fig. 9, 12, 13). Long. 4,2 ; larg. 1,2 ; haut. 1 ; ép. base 0,3 ; diam. chas 0,15-0,2 cm. La pièce est ébréchée à la surface, au socle sur lequel reposent les pieds du personnage sculpté.
89Surface : une base quadrangulaire supporte une figure féminine en haut-relief en pied, vêtue d’une tunique jusqu’à mi-mollets retombant légèrement sur les épaules tout en laissant les bras dégagés. Le vêtement moule les seins en relief, accolés aux aisselles. Un galon souligne le bas du vêtement incurvé de chaque côté et retenu à la taille par une ceinture hémisphérique composée de trois galons (?). Le personnage porte une coiffe plate au sommet de la tête et un large bracelet à chaque poignet. Les pieds, nus, sont posés sur un socle haut. Un trou de suspension passe à l’arrière de la nuque ; pour éviter que l’usure du chas n’altère la figure sculptée à la surface de la pièce, le trou a été percé en partie à l’intérieur de la base sur laquelle repose le personnage ; le canal est visible de part et d’autre du cou de la figure (fig. 9, 12, 13).
90Plat : le décor, en disposition horizontale, est inscrit dans un cadre marqué par deux traits parallèles hachurés perpendiculairement. L’artiste s’est repris à deux fois pour représenter le montant gauche du cadre, double ; la scène déborde par conséquent à gauche sur le premier cadre trop étroit. Deux groupes sont représentés de part et d’autre d’un arbre en arête de poisson qui occupe le centre du panneau. À gauche, un quadrupède à cornes (cervidé ?) tourné vers la droite fait face à un personnage debout, les bras levés. L’animal a un corps ramassé, gravé en forme de rectangle. Les pattes sont indiquées par deux groupes de deux traits parallèles dont l’orientation varie à l’avant et à l’arrière. La tête est marquée par un petit rectangle horizontal prolongé à l’arrière par de longues cornes dont une ramure retombe à l’extrémité. À droite, un quadrupède à cornes (cervidé ?) tourné à gauche précède un personnage dans le même sens, les bras levés, dont un tient vraisemblablement une arme dirigée contre l’animal. Le corps du second quadrupède est identique au premier ; les pattes sont rendues différemment, en deux groupes de traits divergents. La tête n’est plus visible.
91Contexte de trouvaille : Aire sacrificielle au Nord du Sanctuaire d’Apollon.
92Trois pièces ont été retrouvées ensemble, provenant vraisemblablement du même collier, deux (8 et 13) présentant un lion couché à la surface et la troisième (14) le personnage en pied (fig. 12). On constate que l’emplacement du chas n’est pas centré par rapport à la longueur des pièces ; sur les sceaux ornés de lions, le chas se situe à l’endroit du resserrement du corps entre les parties antérieure et postérieure ; sur l’exemplaire à figure humaine, il est placé à l’arrière de la nuque. La forme des corps des lions étant variable, comme nous l’avons souligné pour chaque exemplaire, l’emplacement du chas ne se situe pas toujours au centre des pièces ; le poids de l’objet peut donc faire basculer les bêtes la tête soit vers le bas, soit vers le haut, selon les spécimens. Les lions des deux exemplaires 8 et 13 trouvés ensemble, quand ils étaient suspendus en collier, avaient la tête en bas (fig. 12) ; on relève que la position du chas, sur les trois spécimens 8, 13 et 14, se situe à une hauteur identique à partir du haut des pièces, du côté des pattes postérieures dans le cas des lions couchés, et à l’arrière de la nuque dans le cas du personnage en pied, de telle manière que le sommet des trois objets, une fois suspendus, se trouve au même niveau (fig. 12). Il est tentant de reconstituer l’emplacement des trois pendentifs sur un collier en plaçant la pièce à figure humaine au centre du collier, entourée des deux exemplaires au lion couché ; on pourrait rapprocher la scène alors présentée de celle de la maîtresse des animaux encadrée par deux fauves la tête en bas.
93Lors du percement du trou de suspension de la pièce 13, l’artiste a fait dévier son outil vers la surface du plat et a ainsi occasionné un éclat qui a endommagé la scène figurée (fig. 11). En outre, quand la pièce est suspendue, les trois personnages gravés au registre supérieur ont la tête en bas (fig. 12), ce qui indique que les décors incisés au plat n’étaient pas orientés selon le port du pendentif ; la position des scènes gravées au plat est également sans rapport avec le sens de la figure sculptée à la surface des exemplaires.
94Les trois sceaux 8, 13 et 14 ont été taillés dans la même pièce d’os vraisemblablement (fig. 13). À certains endroits, on peut suivre les veines du matériau d’une pièce à l’autre. L’exemplaire à figure humaine 14 a une plus grande épaisseur (0,95 m) que les deux sceaux 8 et 13 taillés de part et d’autre (respectivement 0,7 et 0,74 cm). La hauteur moyenne des autres lions oscille entre 0,6 et 0,85 cm. L’artiste a choisi un morceau d’os de forme oblongue, de longueur suffisante pour tailler les trois pièces et assez épaisse en son centre pour qu’il puisse sculpter un personnage en pied en haut-relief. On note que l’exemplaire 10 a été taillé dans une partie du matériau dont l’épaisseur était extrême, tout juste suffisante pour la hauteur du lion couché juché sur sa base, car la surface du plat conserve une bande longitudinale concave provenant de la texture originelle du matériau dans lequel l’objet a été travaillé et qui n’a pu être poli faute d’épaisseur.
95Une pièce trouvée en relation avec l’exemplaire 10, dans le même ensemble archéologique des couches de dépôts de l’Aire sacrificielle au Nord du Sanctuaire d’Apollon, doit être rapprochée par son matériau du groupe des “sceaux au lion couché”.
9615. Δ 1381 (fig. 14). Long. 1,9 ; larg. 1,8 ; ép. 0,4 cm. Pendentif quadrangulaire trapézoïdal, constitué d’une face plane et d’une autre légèrement convexe. Un chas, mal taillé, est situé au premier tiers de la hauteur, à mi-distance d’un des quatre côtés.
97Contexte de trouvaille : Aire sacrificielle au Nord du Sanctuaire d’Apollon Le matériau dans lequel a été taillée la pièce 15 est semblable à celui du “sceau au lion couché” 10 ; il présente une couleur identique, les mêmes veines brun pâle et une patine similaire. En outre, la pièce 10, outre le canal légèrement concave observé ci-dessus au plat de l’objet (fig. 9), présente une seconde dépression dans l’épaisseur du matériau, transversale celle-là, visible à la surface du spécimen, à l’emplacement des pattes antérieures et de la gueule du félin ; le pendentif 15 offre la même caractéristique, à une hauteur identique à partir du bas (fig. 14). Si l’on juxtapose les deux pendentifs côte-à-côte, comme présentés sur la figure, on doit admettre qu’ils s’adaptent parfaitement ; les deux pièces ont été par conséquent taillées dans le même morceau de matériau.
Scaraboïde
98Un scaraboïde en os/ivoire peut être rattaché au même groupe stylistique.
9916. Δ 1179 (fig. 12). Long. 1,7 ; larg. 1,3 ; haut. 0,6 ; diam. chas 0,3 cm.
100Surface : l’ovale de la pièce présente une forme très rectangulaire. La surface est légèrement bombée et les parois, hautes, sont verticales. Un chas traverse longitudinalement la pièce.
101Plat : le décor, en disposition horizontale, est inscrit dans une ligne de cadre grossièrement incisée par tronçons rectilignes épousant maladroitement la forme ovale de la pièce. Un centaure ailé, tourné vers la droite, brandit ses bras de part et d’autre du corps. Il porte un objet long et étroit (épieu ?) ; devant lui, on distingue un arbre en arête de poisson et, derrière, un signe indéterminé (arbrisseau ?).
102Contexte de trouvaille : Aire sacrificielle au Nord du Sanctuaire d’Apollon
Lieux de trouvaille, datation
103Les six sceaux mis au jour dans les couches de l’Aire sacrificielle au Nord du Sanctuaire d’Apollon et la pièce 12 découverte dans les abords, au sein du Sanctuaire d’Apollon Daphnéphoros, constituent le plus grand groupe de “sceaux au lion couché” attesté à ce jour. Actuellement, la liste des exemplaires connus atteint un total de dix-sept pièces, dont quinze ornés d’un lion couché sur la surface et deux d’un personnage en pied en haut-relief60.
104Les autres exemplaires connus ont été mis au jour dans divers sites du bassin méditerranéen, principalement dans la mer Égée (fig. 16) ; J. Boardman avait déjà recensé la plupart de ces pièces61 : d’Ouest en Est, on compte un spécimen à Aetos d’Ithaque62, deux – un portant un lion couché à la surface et le second une figure humaine – à Zagora d’Andros63, un à Délos64, deux au Délion de Paros65, un à Phanai66 et un à Emporio67 de Chios, deux à Camiros68 de Rhodes. Un sceau trouvé à Kamilovrysi Paralimnis en Béotie69 doit vraisemblablement être rattaché au même groupe. C. Doumet et I. Kawkabani publient une photographie d’un collier composé de divers types de perles en pierres variées mis au jour dans une tombe de Rachidieh70 ; parmi les pendentifs qui ornent le collier, on distingue, malgré la mauvaise qualité du cliché, une pièce dont la forme ressemble à celle des “sceaux au lion couché” ; l’emplacement du trou de suspension, traversant le pendentif dans le sens de la largeur et désaxé par rapport à la moitié de la pièce renforce cette hypothèse. On note que le collier de Rachidieh comprend une perle en forme de barillet en agate rubannée ; un pendentif de ce type a également été récolté dans la fouille de l’Aire sacrificielle au Nord du Sanctuaire d’Apollon Daphnéphoros, dans un ensemble archéologique en relation avec les pièces 8, 13 et 14. Un sceau carré biface en ivoire mis au jour dans une tombe du Céramique d’Athènes peut encore être rattaché à cette catégorie71.
105Tous, sauf l’exemplaire trouvé à Aetos d’Ithaque et celui de Kamilovrysi Paralimnis de Béotie, viennent des îles de l’Égée.
106Les pièces d’Andros, Kato Phanai et Érétrie proviennent de contextes de trouvaille d’époque géométrique ; l’exemplaire de Délos a été trouvé dans un dépôt dont le matériel le plus tardif remonte à la fin du VIIIè siècle72. Quant aux sceaux mis au jour à Emporio et Camiros, ils appartiennent à des contextes dont le terminus descend jusqu’au milieu du VIIe siècle73.
Technique et origines
107H. Gallet de Santerre et J. Tréheux, en publiant le spécimen découvert dans l’Artémision de Délos, font référence aux cachets sculptés en forme d’animaux de l’époque créto-mycénienne répandus sur une vaste aire géographique, de la Babylonie à la Crète en passant par l’Égypte74 ; ils citent notamment comme parallèle direct pour la pièce de Délos les lions couchés en poignées de la pyxide de l’Agora d’Athènes75. On connaît en Égypte des sceaux en faïence ou en stéatite avec un lion couché au dos et un motif en creux au plat offrant un parallèle frappant aux “sceaux au lion couché”76 ; les félins sont toutefois traités différemment, avec la tête levée, détachée du noyau de la pièce, comme en Orient77, alors que les lions nord-syriens sont représentés le plus souvent rugissant, la gueule ouverte78.
108J. Boardman suppose que les “sceaux au lion couché” du type de ceux d’Érétrie – à distinguer nettement des sceaux péloponnésiens, quoique leur production ait suivi les mêmes influences que les “sceaux au lion couché” insulaires79 – furent fabriqués à Rhodes80. Il note la ressemblance des lions couchés sculptés en haut-relief sur les sceaux avec les représentations de lions dans l’art rhodien subgéométrique ; en outre, il constate lui aussi que nos lions rappellent le type des lions nord-syriens et égyptiens et que les artisans de l’île de Rhodes produisirent des sceaux de pierre imitant des formes nord-syriennes et chypriotes.
109Les lions et les personnages en pied sculptés sur la surface des sceaux présentent des caractères similaires. Les yeux des lions et des figures humaines ont la même forme rectangulaire aux angles arrondis et sont munis d’un fin trait incisé au centre, dans certains cas légèrement arrondis (fig. 9, 12, 13). Sur le personnage sculpté à la surface de la pièce 14, la limite entre le front et la coiffe est marquée de deux traits transversaux comme le haut du visage des félins.
110Le type du personnage, juché sur une base et vêtu d’un habit jusqu’à mi-mollets, le rapproche nettement des figures syriennes81. La manière de représenter les seins en relief, menus et accolés aux aisselles, se rencontre dans l’art proche-oriental en général pour les figures féminines. Le vêtement court de la pièce 14 et de l’exemplaire de Zagora d’Andros se retrouve en Syrie aussi bien sur les représentations féminines que masculines. Cela ne signifie pas que les sceaux soient d’origine syrienne – hypothèse exclue par le motif du plat typiquement insulaire grec –, mais que le ou les graveur(s) avai(en)t connaissance de la mode syrienne du VIIIè siècle, période où les Eubéens fréquentaient Al Mina et ses environs, région fortement imprégnée par l’influence néo-hittite. Le vêtement à plis parallèles et verticaux du type de celui en résille de la pièce de Zagora, qui se rencontre fréquemment dans l’art grec archaïque d’Anatolie et dans l’art hittite, est d’inspiration syrienne et phénicienne82.
111La figure sculptée sur la pièce provenant d’Érétrie porte une ceinture d’un type particulier. À notre connaissance, de rares exemples peuvent être évoqués. Sur une pièce en ivoire de Nimrud présentant un banquet, un personnage assis semble porter une ceinture semblable, visible de profil derrière son bras83. Sur une base de statue en basalte provenant du temple Ν d’Ebla, deux figures d’hommes/taureaux en position héraldique portent une ceinture similaire84. Sur une coupe en bronze de style phénicien trouvée à Idalion de Chypre, une scène de culte avec procession illustre une participante sur deux portant une ceinture hémisphérique cernée d’un à deux galons85. On relève encore une occurrence tardive, sur les reliefs du mausolée de Ghirza en Libye, de tradition libyo-punique86. La particularité de cette ceinture n’a jamais été relevée.
112Parmi les plaquette en os ou ivoire mises au jour à Camiros et Ialysos87 de Rhodes, un exemplaire de Camiros88, incomplet, offre un lien très net avec les sceaux à personnage d’Érétrie et de Zagora : il présente sur la surface deux personnages féminins côte à côte, coiffés d’un haut polos et revêtus d’un habit très ajusté qui leur moule les seins accolés aux aisselles ; leur visage très usé rappelle, en plus fin, celui de la figurine du spécimen érétrien. À l’arrière, la plaquette de Camiros est décorée d’un trait sinueux. Les autres figurines de Camiros sont nues et moins proches. Mais il s’agit des seuls parallèles éloignés pour les personnages féminins de la catégorie des “sceaux au lion couché” d’Érétrie et de Zagora. Leurs cheveux mi-longs sont parfois rendus par de simples incisions gravées dans la plaque de fond, alors qu’aucune chevelure n’est représentée sur les personnages sculptés sur les sceaux insulaires.
113C’est certainement en Égée qu’il faut situer l’origine des “sceaux au lion couché”. Le rendu des corps des personnages et des lions, de même que les motifs du plat des sceaux, excluent toute origine directement proche-orientale ; mais l’influence de la zone nord-syrienne est sensible dans les formes et les détails vestimentaires des personnages et, peut-être, dans l’allure très générale des lions, comme nous l’avons exposé. Ces sceaux ne proviennent ni du Proche-Orient ni de Grèce propre. Les parallèles les plus frappants viennent du dépôt de Camiros – où il est important de souligner que des “sceaux au lion couché” accompagnaient les ivoires représentant les figures féminines évoquées ci-dessus – et de celui de Ialysos.
114Les motifs des plats des “sceaux au lion couché” comportent des thèmes décoratifs très proches du plat de certains sceaux insulaires89.
115Cinq pièces présentent des scènes animalières, avec la figuration de quadrupèdes divers, réels ou imaginaires, issus d’un répertoire commun également aux spécimens mis au jour dans les autres sites évoqués ci-dessus. L’animal est soit seul – mis en scène dans un paysage d’arbres dont le nombre varie d’un à deux –, soit accompagné d’une figure humaine. Les exemplaires 12 et 13, qui comportent deux registres de scènes figurées au plat, illustrent aussi des quadrupèdes dans le panneau inférieur, dans les deux cas des animaux ailés. Le sens de représentation des animaux est variable. Les pattes sont indiquées de deux façons différentes, soit par deux paires de deux traits divergents, soit par une paire de traits divergents pour les pattes antérieures et une paire de traits en zigzag qui indique la courbure de la cuisse pour les pattes postérieures90.
116Un commentaire s’impose au sujet de la représentation récurrente d’une file de trois personnages, que l’on retrouve gravée au registre supérieur sur les deux exemplaires 12 et 13 d’Érétrie (figs. 10-11) et une pièce de Zagora. Les personnages en file font référence à des représentations sur sceaux égyptiens qui illustrent soit la triple forme de Râ : Khepera (matin) - Râ (midi) - Atnun (soir)91, soit la triade thébaine. La triade est en général conduite par Amon, suivi par sa femme Mut et leur fils à tête de faucon Chous. L’ordre est variable et les dieux représentés diffèrent parfois : Horus et Seth flanquent Amon, par exemple. Dans certains cas, c’est le roi qui est représenté entouré de deux dieux. Ce type de scène se rencontre à la période ramesside (1550-1150)92. Le bas du corps des personnages gravés sur les pièces de la catégorie insulaire des “sceaux au lion couché”, souligné par un trait oblique, rappelle en outre l’influence égyptienne, avec l’évocation du pagne. On souligne aussi la similitude du positionnement de la scène dans un registre organisé dans un rectangle vertical comprenant deux scènes superposées93 ; les personnages se dirigent vers la gauche comme sur les parallèles égyptiens cités.
“Perles-oiseau”
117Outre les pendentifs des groupes présentés ci-dessus, scarabées, scaraboïdes et “sceaux au lion couché”, la fouille de l’Aire sacrificielle au Nord du Sanctuaire d’Apollon Daphnéphoros a livré environ 700 exemplaires en matériaux variés et de catégories différentes : simples coquillages percés, petits anneaux plats en matière de type B94, perles annelées en matière de type C, perles sphériques en pâte de verre, perles à cercles concentriques, ainsi que des perles en forme d’oiseau étudiées ci-dessous ; on compte également divers pendentifs en ambre et une perle en agate en forme de barillet déjà évoquée plus haut95.
118Dix-sept perles en forme d’oiseau ont été récoltées, certaines fragmentaires, dont nous illustrons huit exemplaires (fig. 17). Elles proviennent toutes de divers ensembles archéologiques des couches de dépôts de l’Aire sacrificielle au Nord du Sanctuaire d’Apollon Daphnéphoros. Elles ont été fabriquées au moyen de différentes pâtes de verre : une pâte blanchâtre mate proche de celle des perles modelées, une pâte jaune à blanc très irisée et une pâte noirâtre peu irisée. La forme d’un volatile est esquissée d’un côté de la pièce par une protubérance élancée plus ou moins élevée qui indique la tête, munie dans certains cas d’un bec façonné par pression de l’extrémité en pointe. De l’autre côté, une seconde protubérance, parfois à peine marquée, représente la queue dressée. Sur certains spécimens, il est difficile de distinguer la tête de la queue. On note que le chas a un diamètre important, oscillant entre 0,2 et 0,5 cm. Si ces perles étaient portées en collier, le poids des pièces faisait basculer le volatile la tête en bas.
119La carte des lieux de trouvaille de cette catégorie de perles dans le bassin méditerranéen a été dessinée à plusieurs reprises, à partir d’une étude inédite de Th. E. Haevernick96 ; une carte révisée est reproduite en figure 18.
120Les trouvailles peuvent être regroupées en plusieurs centres, d’Ouest en Est : côte orientale de l’Italie, Rhodes, côte nord-syrienne et Moyen-Orient. Présentes sur la côte nord-syrienne, à Al Mina et dans d’autres sites groupés dans la vallée de l’Oronte, on les retrouve en Cappadoce et dans une région que n’ont pas atteint les sceaux du “Groupe du Joueur de Lyre”, à notre connaissance : le Moyen-Orient, avec la province de Gilan, les sites de Kurdistan, Nihavend et Deh-Elyas (Shah-Abad-Gharb). On les rencontre dans le bassin méditerranéen, dans les sites d’Amathonte à Chypre, de Camiros et Ialysos à Rhodes, et en Italie, dans le golfe de Tarente à Policoro (S. Maria d’Anglona, commune de Tursi), en Campanie à Cumes et Satrico, en Étrurie à Vétulonia, Falérii, Narce, Tarquinia, Véies et, plus au Nord encore, dans la Vallée du Pô, à Este. On souligne leur absence à Pithékoussai, mais des occurences à Pontecagnano et San Marzano97. Aucune “perle-oiseau” n’a jamais été mentionnée pour la Grèce propre. Toutefois, un exemplaire doit être noté dans la publication de Pérachora par H. Payne, non relevé jusqu’à présent98. Aux lieux de trouvaille connus aujourd’hui, on peut également ajouter la nécropole de Deve Hiiyiik (quatre perles), dans la région de Karchemish99.
121Dans l’état actuel des recherches, la localisation du lieu de production n’a pu être établie.
122Les spécimens d’Érétrie viennent à point dans la réflexion sur le réseau de circulation des “perles-oiseau” en Méditerranée et en modifient les conclusions. Elles permettent de préciser la (ou une de leurs) voie(s) de circulation : à partir du Proche-Orient, le cabotage d’île en île, via Chypre et Rhodes, passait par Érétrie. La trouvaille d’un spécimen à Pérachora, de l’autre côté de l’isthme de Corinthe, indique soit que Corinthe était alimentée par un circuit parallèle, soit que le dédicant de la perle ait été un navigateur étranger de passage dans le golfe de Corinthe100. La voie, passant par Ithaque, alimentait la côte orientale de l’Italie, après avoir franchi le golfe de Tarente ; elle pénétrait ensuite à l’intérieur de la péninsule, à partir de l’Étrurie, pour s’infiltrer dans la vallée du Pô.
123On note que le contexte de trouvaille n’est pas encore clair pour tous les sites. En Italie, les “perles-oiseau” ont été trouvées dans des tombes ; en Grèce centrale, les exemplaires d’Érétrie et Pérachora proviennent de sanctuaires.
Conclusions
124Le débat sur la forme de circulation des objets orientaux vers l’Eubée, soit par échanges de dons (“gift-exchange”), soit par commerce, demeure toujours ouvert101.
125L’étude des lieux de trouvaille102 des trois groupes de pendentifs présentés nous invite à proposer plusieurs remarques.
126Si l’on examine la répartition des sceaux du “Groupe du Joueur de Lyre” et des “perles-oiseau” connus à ce jour (fig. 7 et 18), on note que les deux types de pendentifs se retrouvent en général dans les mêmes régions et doivent par conséquent être issus de mêmes circuits approvisionnant le Proche-Orient et l’Italie ; les “perles-oiseau” ont toutefois davantage pénétré à l’intérieur des terres, aussi bien dans la péninsule italique qu’en Orient. La comparaison des lieux de trouvaille des deux catégories avait déjà été entreprise par O. H. Frey103 ; les deux types de pendentifs ont aussi été mis en relation par H. G. Niemeyer104. J. Boardman, dans le cadre d’une mise au point sur la position stratégique d’Al Mina, préfère ne pas tenir compte de la catégorie des “perles-oiseau” dans sa carte de répartition de plusieurs types d’objets répandus dans le bassin méditerranéen – depuis les côtes italiennes jusqu’au Moyen-Orient –, estimant les informations à disposition insuffisantes ou peu précises ; il souligne toutefois leur distribution très similaire à celle des sceaux du “Groupe du Joueur de Lyre”105. Ailleurs, il propose d’interpréter la diffusion des “perles-oiseau”, des sceaux du “Groupe du Joueur de Lyre” et des scarabées en matières de type A, B, C106 comme trois phénomènes successifs, dans l’ordre de citation107. Les “perles-oiseau” provenant de l’Aire sacrificielle ont été mises au jour en compagnie des deux autres catégories de pendentifs mentionnés par J. Boardman.
127Les deux catégories des “perles-oiseau” et des sceaux du “Groupe du Joueur de Lyre”, dont des spécimens ont été retrouvés aux extrêmes de la carte du bassin méditerranéen, dans des régions souvent similaires aussi bien en Orient qu’en Occident, ne connaissent pas le même rayonnement en Égée et en Grèce, puisque les “perles-oiseau” sont absentes en Égée et ne se rencontrent qu’à Érétrie et Pérachora. La découverte de plusieurs spécimens à Érétrie atteste l’importance de la position de la cité eubéenne sur les voies de circulation des bijoux à travers la Méditerranée. Il est délicat de tirer des conclusions sur la base de la présence d’un exemplaire isolé dans le sanctuaire d’Héra à Pérachora ; on souligne toutefois que le sanctuaire contrôlait une voie d’accès directrice entre l’Orient et l’Occident passant par le Golfe de Corinthe108. La présence d’un sceau du “Groupe du Joueur de Lyre” à Delphes peut être expliquée de deux manières différentes : elle représente un indice soit en faveur de la voie de circulation traversant le Golfe de Corinthe, attestée par la découverte de spécimens à Sounion, Athènes, Égine, Corinthe et Aetos, soit de la voie terrestre qui aboutissait à Delphes en passant par Thèbes depuis l’Eubée109.
128Les “sceaux au lion couché” et ceux du “Groupe du Joueur de Lyre” (fig. 16 et 7), sont deux types d’objets qui ont visiblement été diffusés par des canaux différents, le premier centré sur la mer Égée et le second étendu au bassin méditerranéen, de l’Italie au Proche-Orient ; toutefois, ils se rencontrent sur un certain nombre de lieux identiques : Rhodes (Camiros), Chios (Phanai et Emporio), Paros, Délos, Andros, Érétrie, Thèbes, Ithaque. On relève que cette liste correspond au total des sites où ont été trouvés des “sceaux au lion couché”. Cette observation apporte un indice au sujet de la localisation du lieu de production des deux types de pendentifs. Rhodes avait été proposée par divers chercheurs comme origine dans les deux cas110 ; si les deux catégories ont été fabriquées à Rhodes, elles auraient certainement connu le même réseau de diffusion, et les “sceaux au lion couché” auraient ainsi été exportés au-delà de l’Égée. Cette remarque ne permet toutefois pas de déterminer lequel des deux types de sceaux a été produit à Rhodes et lequel proviendrait d’ailleurs ; elle permet simplement d’exclure une production commune à Rhodes.
129Enfin, les cartes des endroits qui ont livré à la fois des “perles-oiseau” et des “sceaux au lion couché” ne présentent que deux sites communs : Érétrie et Camiros de Rhodes (fig. 18 et 16).
130Dans le bassin égéen, la répartition des trouvailles des trois groupes de pendentifs étudiés ici présente trois échelles différentes, celle des “sceaux au lion couché” restreinte à l’Égée, celle des sceaux du “Groupe du Joueur de Lyre” étendue aux côtes orientales et italiennes et celle des “perles-oiseau” pénétrant à l’intérieur des vallées aux confins de la carte (fig. 7, 16, 18). En comparant deux par deux les trois types de bijoux, on a vu que les “perles-oiseau” devaient, en raison de leur absence dans les îles de l’Égée, être distinguées des sceaux du “Groupe du Joueur de Lyre” qui ont été retrouvés sur les mêmes sites égéens que les “sceaux au lion couché”. On doit en déduire que les sceaux du “Groupe du Joueur de Lyre” et les “perles-oiseau” n’ont pas été distribués par les mêmes transporteurs. Il s’agit vraisemblablement de Grecs-Rhodiens ou Eubéens – dans le cas des sceaux du “Groupe du Joueur de Lyre” dont le marché grec correspond à celui des “sceaux au lion couché” ; tandis que la diffusion des “perles-oiseau” est probablement opérée par des Levantins111. Dans le cas des “sceaux au lion couché”, on relève enfin que, alors qu’ils ont été trouvés dans des sites qui étaient en outre alimentés par des objets Proche-Orientaux, leurs fabricants n’ont pas profité des transporteurs pour les exporter au-delà du bassin égéen ; une exception est le spécimen mis au jour à Ithaque, voire le parallèle supposé à Rachidieh112 ; leur marché reste strictement local.
131Les trois groupes – sceaux du “Groupe du Joueur de Lyre”, “sceaux au lion couché” et “perles-oiseau” – se retrouvent ensemble, dans l’état actuel des connaissances, uniquement sur les deux sites d’Érétrie et de Camiros de Rhodes. Cette observation conduit à rétablir Érétrie, en parallèle avec Rhodes, sur la carte des voies maritimes méditerranéennes ; la dernière est à la fois une étape et un lieu de production importants, avec Chypre113. La poursuite des études conduites dans les deux sites devrait apporter de riches renseignements concernant leurs relations à la période géométrique et leurs réseaux d’influence respectifs.
Annexe
Abréviations supplémentaires :
Akurgal 1969 = E. Akurgal, Orient et Occident. La naissance de l’art grec, Paris 1969.
Bérard 1970 = C. Bérard, L’Hérôon à la Porte de l’Ouest, (Eretria. Fouilles et recherches III), Berne 1970.
Boardman 1963 = J. Boardman, Island Gems. A Study of Greek Seals in the Geometric and Early Archaic Periods, London 1963.
Boardman 1968 = ‘Island Gems Aftermath’, dans JHS 88, 1968, pp. 1-12.
Boardman 1990a = J. Boardman, ‘The Lyre Player Group of Seals. An Encore’, dans AA 1990, pp. 1-17.
Boardman 1990b = J. Boardman, ‘Al Mina and History’, dans OJA 9, 1990, pp. 169-190.
Boardman 1994 = J. Boardman, ‘Orientalia and Orientals on Ischia’, dans ΑΠΟΙΚΙΑ. I più antichi insediamenti greci in Occidente : Funzionee modi dell’organizzazione politicae sociale. Scritti in onore di Giorgio Buchner, (AION ArchStAnt N. S. 1), 1994, B. d’Agostino-D. Ridgway (édd.), 1994, pp. 95-100.
Buchner - Boardman 1966 = G. Buchner – J. Boardman, ‘Seals from Ischia and the Lyre-Player Group’, dans JDI 81, 1966, pp. 1-62.
Cambitoglou et alii 19912 = A. Cambitoglou et alii, Archaeological Museum of Andros, Athens 19912.
Charbonnet 1986 = A. Charbonnet, ‘Le dieu aux lions d’Érétrie’, dans AION ArchStAnt 8, 1986, pp. 117-173, fig. 33-52.
Clerc et alii 1976 = G. Clerc et alii, Objets égyptiens et égyptisants, Fouilles de Kition II, Nicosie 1976.
Frey 1982 = O. H. Frey, ‘Zur Seefahrt im Mittelmeer während der Früheisenzeit (10. bis 8. Jahrhundert v. Chr.)’, dans Zur geschichtlichen Bedeutung der frühen Seefahrt, (Kolloquien zur Allgemeinen und Vergleichenden Archäologie 2), München 1982, pp. 21-43.
Hogarth et alii 1908 = D. G. Hogarth et alii, Excavations at Ephesus. The Archaic Artemisia, London 1908.
Huber 1992 = S. Huber, ‘Les fouilles dans le Sanctuaire d’Apollon à Érétrie’, dans AntK 35, 1992, pp. 120-122.
Huber, sous presse = S. Huber, ‘Une aire sacrificielle proche du sanctuaire d’Apollon Daphnéphoros à Érétrie. Approches d’un rituel archaïque’, dans R. Hägg (édd.), Ancient Greek Cult Practice from the Archaeological Evidence, ‘Proceedings from the Fourth International Seminar, Swedish Institute at Athens, 22-24 October 1993’, sous presse.
Huber - Velarde, à paraître = S. Huber - I. Velarde, ‘Sacrifices à Apollon Daphnéphoros à Érétrie’, à paraître.
Huber, en préparation = S. Huber, ‘Le Sanctuaire d’Apollon Daphnéphoros à Érétrie. Un siècle de recherches archéologiques’, en préparation.
Lefkandi I = Lefkandi I. The Iron Age : the Settlement and the Cemeteries, M. R. Popham - L. H. Sackett - P. G. Themelis (édd.), Oxford 1979-1980.
Martelli 1988 = M. Martelli, ‘La stipe votiva dell’Athenaion di Jalysos : un primo bilancio’, dans S. Dietz - I. Papachristodoulou (éd.), Archaeology in the Dodecanese, Copenhagen 1988, pp. 104-120.
Mazarakis Ainian 1987 = A. Mazarakis Ainian,’Geometric Eretria’, dans AntK 30, 1987, pp. 3-24, pl. I.
Niemeyer 1984 = H. G. Niemeyer, ‘Die Phönizier und die Mittelmeerwelt im Zeitalter Homers’, dans JRGZ 31, 1984, pp. 3-94.
Osborne 1996 = R. Osborne, Greece in the Making, 1200-479 BC, London - New York 1996.
Papavasileiou 1910 = G. Papavasileiou, Περί τῶν έν Εύβοία αρχαίων τάφων, Athènes 1910.
Perachora II = Η. Payne et alii, Perachora. The Sanctuaries of Hera Akraia and Limenia II, Oxford 1962.
Petrie 1974 = W. F. Petrie, Buttons and Design Scarabs Illustrated by the Egyptian Collection in University College London, Warminster 1974 (réimpr. de la première éd. 1925).
Rowe 1936 = A Rowe, A Catalogue of Egyptian Scarabs, Scaraboids, Seals and Amulets in the Palestine Archaeological Museum, Le Caire 1936.
Rubensohn 1962 = Ο. Rubensohn, Das Delion von Paros, Wiesbaden 1962.
Notes de bas de page
1 Pour deux états de la question récents, voir N. Kourou,‘Εύβοια ϰαι ανατολική Μεσόγειος στις αρχές της πρώτης χιλιετίας (η το προοίμιο της εμφάνισης του ελληνικού αλφαβήτου)’, dans Αρχείον Ευβοϊϰών Μελετών 29, 1990-1991 (1993), pp. 237-279 et P. Ducrey,’Érétrie entre l’Est et l’Ouest’, dans Cinquante-deux réflexions sur le Proche-Orient ancien offertes en hommage à Léon de Meyer, Mesopotamian History and Environment, Occasional Publications II, Gand 1994, pp. 439-453.
2 Lefkandi I ; M. R. Popham - E. Touloupa - L. H. Sackett, ‘Further Excavation of the Toumba Cemetery at Lefkandi, 1981’, dans BSA 77, 1982, pp. 213-248 ;‘The Hero of Lefkandi’, dans Antiquity 218, 1982, pp. 169-174, pl. 22-25 ; M. R. Popham - P. G. Kalligas - L. H. Sackett, dans AR 1988-1989 (1989), pp. 117-129 ; en dernier lieu AR 1994-1995 (1995), p. 31.
3 Cf. Bérard 1970.
4 Cf. K. Reber, ‘Die Grabungen in Haus IV von Eretria’, dans AK 36, 1993, pp. 130-131, pl. 32. 3-4. Voir en dernier lieu B. Blandin, ‘Recherches sur la céramique des tombes de l’Hérôon d’Érétrie’, dans le présent volume.
5 Voir K. Kourouniotis, ‘Αγγεῖα Ερετρίας’, dans AE 1903, pp. 1-38 ;‘Goldschmuck aus Eretria’, dans AM 38, 1913, p. 290 ; A. Andreioménou, ‘Αρχαϊϰὴ ϰεραμειϰή έξ Ερετρίας’, dans AE 1976, Chron., pp. 1-7, pl. Α-Δ ; P. Thémélis, ‘Ανασκαφή Ερετρίας’, dans Prakt 1979, p. 47, fig. 5 n. 10.
6 Voir C. Bérard, ‘Architecture érétrienne et mythologie delphique. Le Daphnéphoreion’, dans AntK 14, 1971, pp. 59-73, pl. 40 ; P. Auberson, ‘La reconstitution du Daphnéphoreion d’Erétrie’, dans AntK 17, 1974, pp. 60-68, pl. 14-15 ; Huber, en préparation.
7 Voir P. Friedemann, ‘De la “carrière” au sanctuaire : investigations archéologiques sur l’acropole d’Érétrie’, dans AntK 37, 1994, pp. 94-99, pl. 22-23 ; S. Müller, ‘Fouille de l’acropole d’Érétrie en 1995’, dans AntK 39, 1996, pp. 107-111.
8 Voir BCH 96, 1972, p. 764 ; 97, 1973, p. 365 ; 98, 1974, p. 687 ; P. Auberson-K. Schefold, Fiihrer durch Eretria, Bern 1972, p. 97 ; K. Schefold, dans AD 27, 1972, p. 361-362 et AntK 17, 1974, p. 70 ; L. Kahil, ‘Contribution à l’étude de l’Érétrie géométrique’, dans Στήλη. Τόμος εἰς μνήμην Νικολάου Κοντολέοντος, Αθήνα 1980, pp. 526, 530-531 ; Mazarakis Ainian 1987, p. 14.
9 Voir A. Andreioménou, ‘Γεωμετρικὴ ϰαὶ ύπογεωμετριϰὴ κεραμεικὴ έξ ‘Ερετρίας II’, dans AE 1977, p. 129, n. 1.
10 Les structures d’habitat d’époque géométrique ont été réunies par Mazarakis Ainian 1987, pp. 4-10 et passim.
11 Martelli 1988, p. 112.
12 L’ensemble du matériel est étudié dans la publication générale de l’Aire sacrificielle au Nord du Sanctuaire d’Apollon Daphnéphoros, en préparation par l’auteur (à paraître dans la série Eretria. Fouilles et recherches).
13 L’historique des fouilles successives conduites dans le chantier du Sanctuaire d’Apollon Daphnéphoros est exposé dans Huber, en préparation. Pour l’existence du cours d’eau saisonnier et la récupération de son lit pour le réseau routier de la cité dès l’époque archaïque, voir C. Krause, Das Wesstor. Ergebnisse der Ausgrabungen 1964-1968 (Eretria. Ausgrabungen und Forschun-gen IV), Bern 1972, 2 vol. ;‘Remarques sur la structure et l’évolution de l’espace urbain d’Érétrie’, dans Architecture et société de l’archaïsme grec à la fin de la république romaine, ‘Actes du Colloque international organisé par le Centre national de la recherche scientifique et l’École française de Rome, Rome 2-4 décembre 1980’, (Collection de l’École française de Rome 66), Paris-Rome 1983, pp. 63-73 ; ‘Zur städtebaulichen Entwicklung Eretrias’, dans ASAtene 59, 1981 [1983], pp. 175-185 ;‘Zur städtebaulichen Entwicklung Eretrias’, dans AntK 25, 1982, pp 137-144, pl. 28.
14 J. -R. Gisler, ‘Érétrie et le Peintre de Cesnola’, dans Αρχαιογνωσία 8, 1993-94 [1995], pp. 11-95, pl. 1-16.
15 Voir E. Sapouna-Sakellaraki, Ερέτρια : Χώρος και Μουσείο, Αθήνα 1995, p. 24.
16 1. Athènes, Musée national 15070 ; voir dans Prakt 1910, p. 268 ; en dernier lieu Charbonnet 1986, pp. 123-124 et passim. Le contexte de trouvaille dans le sanctuaire n’est pas précisé.
2. Érétrie, Musée inv. suisse Β 273 ; voir Charbonnet 1986. La pièce a été dégagée à l’intérieur du temple 2 (fig. 1), dans la couche de destruction. Voir en dernier lieu F. Bron-A. Lemaire, ‘Les inscriptions araméennes de Hazaël’, dans Revue d’Assyriologie 83, 1989, pp. 35-44 et M. G. Amadasi Guzzo, ‘Le harnais des chevaux du roi Hazaël’, dans L. Bacchielli - M. Bonanno Aravantinos (ed.), Scritti di Antichità in memoria di Sandro Stucchi (Studi Miscellanei29), Roma 1991-1992, pp. 329-338.
17 Les fragments ont été mis au jour par P. Auberson dans un petit sondage à l’Est de l’édifice en forme de fer à cheval (fig. 1, n. 1) au Sud du temple 2 et connu sous la célèbre désignation de son inventeur C. Bérard “Daphnéphoréion” ; ils étaient déposés dans une poche en compagnie de tessons de céramique remontant au Géométrique Récent. Voir P. Auberson, dans AD 22, 1967, p. 283 ; C. Bérard, ‘Le sceptre du prince’, dans MusHelv 29, 1972, p. 227.
18 Pièce inédite.
19 Catalogue ci-dessous n. 1 p. 114. Le contexte de trouvaille dans le sanctuaire n’est pas précisé.
20 Voir I. K. Konstantinou, ‘Ανασκαφή έν Έρετρία’, dans Prakt 1955 (1960), p. 127, pl. 43b3. La pièce a été dégagée près de la structure 12 (fig. 1) ; voir Huber - Velarde, à paraître.
21 Inédite, voir Huber – Velarde, à paraître.
22 Fouilles menées par R. Moosbrugger, cf. dans AntK 12, 1969, pl. 36. 4 après p. 78.
23 Voir Huber - Velarde, à paraître.
24 Voir Huber 1992, p. 120.
25 Voir S. Huber, ‘Les fouilles dans le Sanctuaire d’Apollon à Érétrie 1993’, dans AntK 37, 1994, p. 92.
26 Voir les rapports préliminaires d’A. Altherr-Charon, ‘Chantier du temple d’Apollon’, dans AntK 24, 1981, pp. 81-83 ; A. Altherr-Charon - S. Amstad, ‘Chantier du temple d’Apollon’, dans AntK 25, 1982, pp. 154-158, pl. 28 ; S. Huber, ‘Les fouilles dans le sanctuaire d’Apollon à Érétrie’, dans AntK 34, 1991, pp. 128-132, pl. 21. Une première présentation générale est donnée dans Huber, sous presse. Voir note 12.
27 Voir ci-dessus, p. 112.
28 Une première présentation de cette forme de vase spécifique est donnée dans Huber, sous presse.
29 Pour la description des différents types de matériaux de fabrication des objets dits en stéatite (scarabées, amulettes, etc.), voir Clerc et alii 1976, pp. 23-29, où l’auteur distingue trois matériaux : matière de type A, matière de type Β et matière de type C. L’ensemble des pièces mises au jour dans l’Aire sacrificielle au Nord du Sanctuaire d’Apollon Daphnéphoros sera présenté dans la publication générale de l’Aire sacrificielle.
30 Érétrie, Musée 1742, inv. suisse Δ 94b, trouvé dans une tombe à incinération d’adulte ; voir Bérard 1970, pp. 14-16, pl. 11, fig. 46-47.
31 Voir Lefkandi I, pp. 224-225, pl. 235.
32 À Dystos, Papavasileiou 1910, pl. 15. 7 ; Boardman 1963, pp. 79-80 n. 336, 74 fig. 6 et Papavasileiou 1910, pl. 15. 8 ; Boardman 1963, p. 125 F19. En Eubée, A. Furtwängler, Beschreibung der geschittenen Steine im Antiquarium, Berlin 1896, pl. 3 n. 89 ; Boardman 1963, pp. 27-28 n. 28.
33 Voir ci-dessus note 29.
34 Boardman 1963.
35 La pièce est étudiée par E. Stassinopoulou.
36 Voir K. Kourouniotis, dans Prakt 1900 (1901), p. 54.
37 Toutes les pièces étudiées dans le présent article sont déposées au musée d’Érétrie, sauf l’exemplaire 1, conservé au Musée National d’Athènes. Les numéros d’inventaire précédés d’un Δ correspondent au catalogue des fouilles suisses. Pour la description des scarabées, voir Clerc et alii 1976, pp. 21-29.
38 Voir Boardman 1966, p. 25 fig. 31.
39 Voir Buchner-Boardman 1966, n. 162 p. 41 et fig. 66 p. 42.
40 Buchner - Boardman 1966, n. 1-2 fig. 1 p. 2, fig. 2 p. 3, fig. 6 p. 5.
41 Buchner - Boardman 1966, n. 27 p. 17.
42 Voir Huber 1992, pp. 120-122, sondage 91. 1.
43 Le nom de “Groupe du Joueur de Lyre” a été donné par E. Porada, dans The Aegean and the Near East. Studies presented to Hetty Goldman, New York 1956, pp. 185 ss., cf. H. Goldman (éd.), Excavations at Gözlü Kule, Tarsus III. The Iron Age, Princeton 1963, pp. 354-355. Deux études de classification ont suivi, respectivement Buchner-Boardman 1966 et Boardman 1990a.
44 Pour la relation entre les deux formes, voir Buchner - Boardman 1966, p. 22.
45 Voir Frey 1982, fig. 3 p. 26 ; Niemeyer 1984, fig. 21 p. 28 et Boardman 1990a, fig. 20 p. 11 ; en dernier lieu Osborne 1996, fig. 28 p. 107, où l’auteur met en parallèle les lieux de trouvailles des spécimens du “Groupe du Joueur de Lyre” avec la distribution des skyphoi à demi-cercles pendants à la figure 27 p. 106.
46 Pour la durée de l’atelier du “Groupe du Joueur de Lyre” et la datation des pièces, voir Buchner - Boardman 1966, passim (contextes de trouvaille des différentes pièces provenant de la nécropole de Pithékoussai) et pp. 58-59.
47 Martelli 1988, pp. 111-112.
48 Voir Boardman-Buchner 1966, 62 ; Lefkandi I, p. 82, pl. 67u.
49 Pour la prudence à observer face aux données chiffrées, voir Boardman 1990a, p. 10.
50 La fonction des scarabées et des amulettes dans le monde grec est définie par E. Lagarce dans Clerc et alii 1976, pp. 167-182.
51 Boardman - Buchner 1966, p. 62.
52 Boardman - Buchner 1966, p. 22. Les auteurs supposent que les sceaux ont été donnés aux enfants dès leur naissance en raison de leur présence dans des sépultures de bébés. Cette proposition expliquerait peut-être la trouvaille de telles amulettes dans l’Aire sacrificielle au Nord du Sanctuaire d’Apollon Daphnéphoros : les dédicants auraient offert à un moment crucial de leur vie – lors d’un rite de passage – le talisman qu’on leur aurait donné à la naissance pour les protéger tout au long de leur croissance. À moins que le nombre élevé de tombes d’enfants ne reflète en réalité la forte mortalité infantile, comme le rappellent les auteurs. On note que le sceau trouvé dans la nécropole de l’Hérôon faisait partie du mobilier de la sépulture d’une jeune femme, voir ci-dessus note 30 ; peut-être n’avait-elle pas encore atteint l’âge du rituel supposé (passage de la condition de jeune fille à femme mariée) ? Voir en outre Boardman 1994, pp. 96-97.
53 Les témoignages épigraphiques et archéologiques attestent l’utilisation des carrières du Ier siècle (peut-être du IIè siècle) avant J. -C. jusqu’au IIè siècle après J.-C., cf. D. Vanhove, Romaman Marble Quarries in Southern Euboea and the Associated Road Systems, Leiden - New York - Köln 1996, pp. 16-44. Selon T. Zappas,‘Ή Καρυστία ϰαὶ Στυρία Λίθος.‘Αρχαῖα Λατομεία ϰαὶ Μάρμαρα’, dans Αρχείον Ευβοϊκών Μελετών 24, 1981-1982, ρ. 261 note 71, une inscription sur un rocher dédicacée à Zeus Hypsistos indiquerait l’usage des carrières depuis l’époque classique ; voir l’objection apportée par D. Vanhove, p. 37 note 9, d’après laquelle il s’agirait plutôt d’un témoignage de la présence d’un sanctuaire. Voir en outre A. Lambraki,’Le cipolin de la Carystie’, dans RA 1980, pp. 31-62. Pour la composition du cipolin, voir, dans l’ouvrage de D. Vanhove cité ci-dessus, la contribution de L. Moens, P. de Paepe, V. Vandeputte, ‘Oxygen and Carbon isotopic data and petrology of cipolins from Styra and Karystos (Euboea, Greece) and their archaeological significance’, pp. 45-50 pour l’exploitation du cipolin d’Eubée. À notre connaissance, aucune preuve de l’exploitation du cipolin à l’époque archaïque n’a encore été donnée. Pour l’identification du matériau, voir toutefois les réserves émises par A. Lambraki dans l’article cité ci-dessus, p. 32.
54 Boardman 1963, p. 155 n. 16 ; G. Karo, ‘Archäologische Funde von Mai 1932 bis Juli 1933. Griechenland und Dodeka-nes’, dans AA 1933, p. 254 fig. 13.
55 Pour la représentation du centaure à jambes humaines ou animales, voir Boardman 1963, pp. 54-55.
56 Voir Boardman 1963. L’organisation de la scène évoque le décor ornant le plat d’un scarabée égyptien, voir ci-dessous, notes 92-93.
57 Voir Boardman 1963, pp. 154-155, pl. XXe ; Boardman 1968, pp. 9-12.
58 Voir ci-dessus p. 112, note 13.
59 Voir ci-dessus p. 112, note 13.
60 Une publication d’ensemble de toutes les pièces de la catégorie des “sceaux au lion couché” est en préparation par l’auteur.
61 Boardman 1963, p. 154 ; Boardman 1968, p. 10.
62 S. Benton, ‘Further Excavations at Aetos’, dans BSA 48, 1953, p. 346 n. C 57, pl. 68 ; Boardman 1963, p. 154 n. 2.
63 Exemplaire à lion couché à la surface : A. Cambitoglou, ‘Ανασϰαφὴ Ζαγορᾶς Ανδρου (1971)’, dans Prakt 1972 (1974), p. 273, pl. 239 a,b ; Cambitoglou et alii 19912, p. 91 n. 194, fig. 52 p. 93 : atelier de la Grèce de l’Est (?), début du VIIè s. (?) ; exemplaire à figure humaine à la surface : A. Cambitoglou, ‘Άνασκαφαί Ζαγορᾶς Ανδρου’, dans Prakt 1969, p. 138 et pl. 148g ; Cambitoglou et alii 19912, p. 91 n. 293, fig. 53 p. 94 ; A. Cambitoglou et alii, Zagora 2. Excavations of a Geometric Town on the Island of Andros, Athens 1988, vol. 1, p. 235, vol. 2 pl. 289a-b, 290a-b.
64 H. Gallet de Santerre-J. Tréheux, ‘Rapport sur le dépôt égéen et géométrique de l’Artémision à Délos’, dans BCH 71-72, 1947-1948, p. 207, pl. XXXV n. 4 ; Boardman 1963, p. 154 n. 3.
65 Pour le premier, Rubensohn 1962, p. 75 n. 24 ; Boardman 1963, p. 154 n. 6. Pour le second, Rubensohn 1962, p. 75 n. 25 ; Boardman 1963, p. 154 n. 7.
66 W. Lamb, ‘Excavations at Kato Phana in Chios’, dans BSA 35, 1934-1935, p. 153, pl. 33, 1-4 ; Boardman 1963, p. 154 no 4.
67 J. Boardman, Excavations in Chios 1952-1955. Greek Emporio, Oxford 1967, p. 237 n. 534, fig. 160 n. 534, pl. 95 ; Boardman 1963, p. 154 n. 5, pl. XXe ; Boardman 1968, p. 10 note 34.
68 Pour le premier, Smith dans Hogarth et alti 1908, p. 180 no 17, pl. XXX, 11 et XXXI, 13 ; Boardman 1963, p. 154 n. 1. Pour le second, Smith dans Hogarth et alii 1908, p. 180 n. 18, pl. XXX, 7 et XXXI, 9 ; Boardman 1963, p. 154 n. 1.
69 Th. Spyropoulos, ‘Καμηλόβρυση Παραλίμνης’, dans AD 26, 1971, Chron., p. 217 ; K. Dimakopoulou-D. Komola, Musée archéologique de Thèbes, Athènes 1981, p. 36.
70 C. Doumet-I. Kawkabani, ‘Les tombes de Rachidieh : remarques sur les contacts internationaux et le commerce phénicien au VIIIe siècle av. J. -C.’, dans ‘Actes du IIIe congrès international des études phéniciennes et puniques I’, Tunis 1995, pl. I n. 6 p. 388.
71 Voir B. v. Freytag Löringhoff, ‘Ausgrabungen im Kerameikos 1970-72’, dans AA 1974, fig. 29a-b p. 197, p. 198.
72 Pour une révision en cours de l’interprétation du dépôt découvert sous les fondations du temple archaïque de l’Artémision, voir Ph. Bruneau - M. Brunet - A. Farnoux - J.-Ch. Moretti (coord.), Délos. Ile sacrée et ville cosmopolite, Paris 1996, pp. 15-16.
73 Voir les références citées en notes 67 et 68.
74 Voir ci-dessus note 64.
75 Th. Leslie Shear, dans Hesperia 9, 1940, p. 283 ss., fig. 27-29.
76 Voir entre autres Petrie 1974, pl. 1 K1-K4 ; Rowe 1936, S 54 pl. 27 et p. 249 ; J. Vercoutter, Les objets égyptiens et égyptisants du mobilier funéraire carthaginois, Paris 1945, pp. 204-205 et 206-208 ; Perachora II, p. 408 ; Rubensohn 1962, pl. 35. 8 ; Lefkandi I, pp. 224-225, pl. 184 n. 27. 15.
77 Petrie 1974, Kl à K4, pl. 1.
78 Voir H. Frankfort, The Art and Architecture of Ancient Orient, Harmondsworth 1954, pl. 151, 156 ; Akurgal 1969, fig. 12 p. 56, fig. 13-15 p. 57, pl. 16a-b p. 59, pl. 17 p. 60, pl. 21a-d p. 77.
79 Boardman 1968, p. 11 ; voir E. -L. I. Marangou, Lakonische Elfenbein und Beinschnitzereien, Tübingen 1969.
80 Voir Boardman 1968, pp. 10-11, où il complète Boardman 1963, p. 154.
81 Voir par exemple Akurgal 1969, pl. 13 p. 28, pl. 24b p. 88, pl. 26 p. 118 pour la coiffe ; pl. 35 p. 138, pl. 36c p. 141, pl. 39 p. 148, pl. 41 p. 157, figg. 107-110 pour l’ensemble.
82 Voir Akurgal 1969, p. 143 ; A. Bammer, ‘Neue weibliche Statuetten aus dem Artemision von Ephesos’, dans ÖJh 1985, p. 49 ; E. Akurgal, Griechische und römische Kunst in der Türkei, Munchen 1987, pl. 70b, 71, 75-77.
83 Voir Niemeyer 1984, fig. 60. 4 p. 66 (d’après R. D. Barnett, ‘The Nimrud Bowls in the British Museum’, dans RStFen 2, 1974, p. 29 fig. 8) ; on relèvera ici que l’auteur cite ce document comme exemple de thèmes orientaux empruntés par les artistes attiques à l’époque géométrique.
84 Alep, Archaeological Museum TM. 72. Ν. 565 ; illustré en planche sans numéro dans P. Matthiae, Ebla. An Empire Rediscovered, London-Sydney-Auckland-Toronto 1980 (éd. italienne 1977).
85 B. Schweitzer, Die geometrische Kunst Griechenlands. Frühe Formenwelt im Zeitalter Homers, Köln 1969, fig. 18 p. 54 ; Akurgal 1969, p. 154 fig. 104.
86 V. Purcaro, ‘Osservazioni su alcuni rilievi delle necropoli di Ghirza con scene di sacrificio e di cerimonia’, dans L. Bacchielli-M. Bonanno Aravantinos (éd.), Scritti di Antichità in memoria di Sandro Stucchi, (Studi Miscellanei 29), 1991-2, pp. 141-146, spéc. fig. 4 p. 144.
87 Martelli 1988, p. 112 fig. 11.
88 British Museum 64. 10-7. 633, publiée par Hogarth et alii 1908, pp. 178-180 et pl. 30-31.
89 Voir J. Boardman - M.-L. Vollenweider, Catalogue of the Engraved Gems and Finger Rings, Ashmolean Museum, Oxford, I : Greek and Etruscan, Oxford 1978, pl. 1,1 et pl. 2,5 : sceau de Mélos ; voir également le scaraboïde 7 présenté ci-dessus, pp. 118-119.
90 Voir Boardman 1963, p. 136 LI1, pl. XVII.
91 Petrie 1974, n. 1009 pl. XV ; cf. aussi Rowe 1936, n. 575.
92 O. Keel - Ch. Uehlinger, Altorientalische Miniaturkunst. Die ältesten visuellen Massenkommunikationsmittel. Ein Βlick in die Sammlungen des Biblischen Instituts der Universität Freiburg, Schweiz, Mainz am Rhein 1990, pp. 74-75, 79 fig. 97a-d, p. 63 fig. 80b.
93 Voir la référence donnée en note précédente : K2, n. 27 pl. 1. La pièce porte une scène gravée au plat qui rappelle stylistiquement le scaraboïde 7. Dans un cadre hachuré sont disposées deux scènes superposées : en haut, un homme tourné à droite brandit horizontalement au sommet de la pièce une branche au-dessus de deux quadrupèdes (chiens ou fauves ?) ; en bas, la scène inversée (tête-bêche) présente deux personnages, avec un triangle suspendu entre leurs têtes.
94 Voir ci-dessus, note 29.
95 Voir ci-dessus p. 126.
96 L'étude est citée et utilisée pour la première fois par O. H. Frey, ‘La cronologia di Este nel quadro dei rapporti culturali con l'area hallstattiana’, dans Este e la civiltà paleoveneta a cento anni dalle prime scoperte, ‘Atti dell'XI convegno di studi etruschi e italici, Este - Padova 27 giugno - 1 luglio 1976’, Firenze 1980, note 11 p. 71, fig. 2 p. 73 ; elle est ensuite élaborée dans Frey 1982, fig. 8 p. 33. Une nouvelle version est proposée par Niemeyer 1984, pp. 3-94, fig. 20 p. 28.
97 Deux exemplaires à Pontecagnano: B. d'Agostino - P. Gastaldi (a cura di), Pontecagnano II. La necropoli del Picentino. 1. Le tombe della Prima Età del Ferro (AION ArchStAnt Quad. 5), Napoli 1988, p. 69, p. 223, pl. 21 (42E4), Fig. 210, T4870, 9-10 ; deux spécimens inédits de San Marzano: P. Gastaldi, ‘Le necropoli protostoriche della Valle del Sarno: proposta per una suddivisione in fasi’, dans AION ArchStAnt 1, 1979, 13-55, mentionnés dans Pontecagnano II. 1, note 270, p. 69.
98 Perachora II, p. 519 G7, pl. 194, où il est question d'une perle à chas de grand diamètre et pourvue de deux excroissances, sans que la similitude avec la forme d'un oiseau soit évoquée.
99 P. R. S. Moorey, Cemeteries of the First Millennium B.C. at Deve Hüyük, near Carchemish, salvaged by T. E. Lawrence and C. L. Woolley in 1913 (with a catalogue raisonné of the Objects in Berlin, Cambridge, Liverpool, London and Oxford), Oxford 1980, p. 123 fig. 22 n. 524b,c,d,e, p. 124.
100 La circulation des orientalia par le golfe de Corinthe est analysée par C. Morgan dans ce volume. Quant aux relations entre l'Eubée et Corinthe à l'époque géométrique, elles sont examinées par B. d'Agostino, également dans cet ouvrage.
101 Voir en dernier lieu J.P. Crielaard, ‘The Social Organization of Euboean Trade with the Eastern Mediterranean during the 10th to 8th Centuries B.C.’, dans Pharos. Journal of the Netherlands Institute at Athens 1, 1993, pp. 139-146. Voir en outre J.N. Coldstream, ‘Greek and Phoenicians in the Aegean’, dans H. G. Niemeyer (éd.), Phönizier in Westen, (Madrider Beiträge 1982), pp. 261-275 ; A. M. Bisi,’Ateliers phéniciens dans le monde égéen’, dans E. Lipinski (éd.), Phoenicia and the East Mediterranean in the First Millenium B. C., (Studia Phoenicia 5), Leuven 1987, pp. 225-237 ; Boardman 1990b, pp. 179-182.
102 On souligne un problème de vocabulaire qui peut entraîner des conséquences pour l'interprétation ; il convient de distinguer en effet les notions de “lieu de trouvaille”, neutre, et de “distribution”, qui devrait être évitée puisqu'elle ne tient pas compte des facteurs arbitraires du hasard des investigations et de l'état de progression des fouilles dans les différents sites pris en compte.
103 Frey 1982.
104 Niemeyer 1984.
105 Boardman 1990b, fig. 3 p. 181, note 15 pp. 187-188.
106 Voir ci-dessus note 29.
107 Boardman 1994, note 19 p. 98.
108 Voir ci-dessus, note 100. Sur le rôle joué par la déesse Héra dans les mouvements de circulation en Méditerranée et dans la colonisation, voir F. de Polignac, ‘Héra, le navire et la demeure: offrandes, divinité et société en Grèce archaïque’, dans J. de la Genière (éd.), Héra. Images, espaces, cultes, ‘Actes du colloque international de l'Université de Lilies, novembre 1993’, Naples 1997, et dans le présent volume, même si je ne peux suivre les hypothèses de l'auteur à propos d'Érétrie.
109 La voie terrestre qui relie l'Eubée au Golfe de Corinthe par Thèbes est par trop négligée. Un cliché publié par Osborne 1996, fig. 49 p. 203, et présentant en premier plan la région de Delphes, avec, à l'arrière-plan, la Béotie et l'Eubée visible au loin atteste la proximité de l'Eubée et les voies de communications à travers les vallées conduisant au Golfe de Corinthe. Les fouilles récentes opérées à Skala Oropou ont montré des similitudes frappantes avec le site d'Érétrie à l'époque géométrique au niveau de l'architecture et ont livré de la céramique eubéenne, voir A. Mazarakis Ainian, dans le présent volume, dans Ergon 43, 1996, pp. 27-38 et dans From Rulers’ Dwellings to Temples. Architecture, Religion and Society in Early Iron Age Greece (1100-700 B.C.), Jonsered 1997, pp. 47-48, 100-101, 115-116, 254, 313. Les découvertes indiquent clairement les relations étroites qui devaient unir les deux cités, l'une en Eubée, sur la voie maritime qui relie l'Orient à l'Occident, et l'autre sur le continent, lieu de départ des deux voies terrestres qui conduisaient en Attique et en Béotie. On note que de la céramique eubéenne a été trouvée à Delphes, voir C. Morgan, Athletes and Oracles. The Transformation of Olympia and Delphi in the Eighth Century B. C., Cambridge 1990, pp. 166-167 et appendice II, pp. 248-253, ainsi que dans le présent volume.
110 Voir ci-dessus p. 117 et note 43 pp. 116-117, ainsi que p.127 et note 80.
111 Pour l'identité des transporteurs orientaux, voir la mise au point opérée par Boardman 1994, spéc. p. 99.
112 Voir ci-dessus p. 126.
113 Voir Boardman 1994, p. 98.
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