Deux figures de l’amitié
p. 17-22
Texte intégral
1L’honneur que me font les organisateurs de ce colloque en m’invitant à prendre la parole lors de cette séance d’ouverture, je sais bien que je le dois non à la notoriété que pourraient me valoir mes propres travaux mais à l’extrême générosité avec laquelle et Jipé et Pierre ont parlé de moi dans leurs écrits : l’amitié qu’ils m’ont ainsi témoignée m’est infiniment précieuse, elle m’aide à vivre. Mais il y a là quelque mystère et je pense qu’en essayant de l’éclaircir je peux contribuer à une meilleure compréhension de l’œuvre des deux savants, des deux hommes que nous célébrons aujourd’hui, et c’est cela qui importe.
2Pour ce qui est de Jipé, la situation, c’est-à-dire notre relation, est assez facile à décrire. Quand j’ai fait la connaissance de Jipé, c’était en 1968, par l’intermédiaire de Pierre, j’étais bien engagé dans les études indiennes, j’enseignais le sanscrit à l’Université de Strasbourg. Dès que j’ai commencé à travailler les textes de Jipé j’ai compris qu’aux deux maîtres qui m’avaient formé et auxquels j’étais passionnément attaché, Louis Renou pour le sanscrit et tout ce qui touchait à l’Inde, Émile Benveniste pour la linguistique, je devais ajouter une troisième figure, tout aussi prestigieuse et inspirante, moins intimidante peut-être, celle de Jipé : l’anthropologie des sociétés anciennes (plus précisément l’anthropologie appliquée à des sociétés que nous ne connaissons que par des textes et des vestiges matériels), sa manière de penser la religion et d’aborder l’étude des religions, à tout cela j’adhérais avec enthousiasme, je trouvais dans les écrits de Jipé des points d’appui et des modèles. Il s’en est expliqué maintes fois : l’anthropologie se fonde nécessairement sur une réflexion et, d’abord, une documentation comparatiste ; lui-même était helléniste et sa compétence propre était le monde grec. Mais il avait le souci de s’entourer de spécialistes d’autres aires culturelles et savait, en philosophe, susciter et organiser des discussions qui n’étaient pas de simples juxtapositions de discours clos sur eux-mêmes mais aboutissaient à une réflexion commune qui amenait chacun d’entre nous à porter un regard extérieur, et interrogateur, sur ce qui lui était familier. Bien entendu, tout projet comparatif est lié à une quête des « bons comparables » : on ne doit pas limiter par avance le champ de la comparaison, il n’y a aucune raison “anthropologique” de ne comparer que des sociétés qui se ressemblent par leur mode d’organisation sociale, leur technique, ou le fait qu’on y parle des langues apparentées entre elles. D’un autre côté il faut éviter les thèmes trop généraux, ou dont l’unité n’est que verbale. Il faut aussi que les notions que l’on envisage de comparer soient problématiques, c’est-à-dire qu’elles fassent problème, au moins de façon souterraine et implicite, à l’intérieur même des cultures considérées. Quand j’ai été invité à parler au séminaire de Jipé, ce qui occupait alors son groupe était le sacrifice : notion centrale, omniprésente et paradigmatique, dans l’Inde ancienne. J’ai présenté une étude sur un point précis, dont je me suis efforcé de montrer qu’il n’était nullement un élément adventice, un à-côté de la cérémonie sacrificielle : les honoraires rituels, les biens matériels que le sacrifiant est tenu de verser aux “prêtres”, aux officiants sans lesquels le sacrifice ne pourrait s’accomplir. Ce qui m’attirait, c’était la question que les Indiens eux-mêmes avaient formulée : ces honoraires sont-ils un salaire ? Et comment se noue ici le lien entre l’économique et le symbolique ? Jipé a fait publier aux éditions de l’EPHE le livre sur le sacrifice dans l’Inde ancienne, constitué pour l’essentiel par l’étude d’ensemble de Madeleine Biardeau mais qui contenait aussi ma monographie sur les honoraires rituels. Ce fut le début de la longue hospitalité que Jipé m’a offerte. Il me lisait et m’écoutait très attentivement, m’invitait à ses séminaires, m’impliquait dans les programmes comparatistes qu’il mettait en œuvre : c’est ainsi que j’ai participé au colloque d’Ischia de 1977 sur « l’idéologie funéraire dans le monde antique » et c’est à cette occasion que, guidé par lui et ses amis, j’ai découvert Naples (et le théâtre San Carlo). Un mot sur le volume du Temps de la Réflexion, Corps des dieux. Initialement, la personne qui devait diriger ce volume, aux côtés de Jipé, c’était Nicole Loraux. Mais il se trouve qu’au moment où nous nous sommes mis au travail, Nicole Loraux a pris d’importantes responsabilités dans la direction du CNRS : elle ne pouvait plus figurer comme l’organisatrice, la co-responsable d’un projet pour lequel il allait falloir demander des subventions au CNRS. Jipé me confia donc la fonction que Nicole aurait dû mais ne pouvait occuper. J’étais le collègue, cadet, de Jipé, je devins son ami, un de ses amis. Notre amitié est devenue, avec le temps, plus étroite, sans qu’il y ait eu jamais de familiarité entre nous, lorsque nous nous sommes découvert des connexions russes communes. Et il y eut Lida, la femme de Jipé : vers la fin de sa vie, elle était dans une sorte de désarroi mental, elle perdait ses repères. Nous avons pensé, Jipé et moi, qu’elle trouverait quelque apaisement, un sentiment de sécurité, si je lui demandais de lire avec elle des textes russes et de m’aider à pratiquer mon russe. De fait, nous avons eu deux ou trois séances de conversation et de lecture, assez gaies, dans le bureau de Jipé au Collège de France.
3Avec Pierre, ce fut tout autre chose. Il a longuement raconté, dans son autobiographie, ses autobiographies, notre rencontre de la rentrée 1947. Je l’ai évoquée moi-même, très rapidement, lors de la journée consacrée à Pierre, à la Bibliothèque Nationale, il y a deux ans. Je n’ai rien à ajouter au récit de Pierre, mes souvenirs coïncident à peu près avec les siens et de toute façon il avait bien meilleure mémoire que moi. Je n’ai rien à ajouter sinon que toute sa vie, quand il avait à me présenter, en public comme en privé, il me définissait comme « son meilleur ami » : c’était en quelque sorte, mon statut, le titre qu’il m’avait conféré, une fois pour toutes.
4Pour Jipé – et il en a très bien parlé – l’ami, ce n’est pas tant celui dans la compagnie de qui on se plaît, c’est celui sur qui, en toute circonstance, on sait pouvoir compter ; en général, l’ami ainsi compris fait partie d’un groupe d’amis, d’une bande de copains. Pour Pierre, l’amitié était affaire d’affinité élective. Elle concernait toujours des individus. Et je suis sûr, et cela est évident pour tous ceux qui l’ont connu, qu’au cours de sa vie d’adulte, il a eu beaucoup d’amis, des amis qui ont été plus activement présents auprès de lui que je ne l’ai été moi-même, qui ont compté de manière déterminante dans la formation de sa figure de conscience morale et politique, personnage qu’il a assumé avec tant de courage, de passion, de lucidité. Je pense à Madeleine Rebérioux, à Laurent Schwartz, à Jérôme Lindon pour ne citer que quelques-uns parmi les disparus. Je pense aussi et surtout à son cousin, le philosophe Jacques Brunschwig, si proche de lui, depuis l’enfance jusqu’à la fin. Pierre a suscité des affections, des dévouements, des fidélités incroyables. Malgré ses colères, sa susceptibilité, son égocentrisme, il a été profondément, passionnément aimé et donnait lui-même son amitié avec délicatesse et générosité. Et cependant, je le répète, c’est à moi qu’était réservé le titre de « meilleur ami ». Pourtant après ces années d’études communes de 1947 à 1950, nos rencontres se sont espacées, nous étions pris l’un et l’autre par nos vies familiales, nos études, nos voyages. Mais il est vrai que quand nous étions en France l’un et l’autre, nous nous téléphonions ou plutôt il me téléphonait tous les jours. Chaque fois qu’il avait publié un article, préfacé un livre, chaque fois qu’il avait signé un manifeste, parlé à la radio ou à la télévision, il attendait, sollicitait ma réaction, et cela donnait lieu souvent à de vraies discussions.
5Pour ce qui est de notre travail, il y avait une dissymétrie entre nous : la Grèce antique et, d’une manière générale, les sujets qu’il abordait n’étaient pas un monde inconnu pour moi, je comprenais et admirais les recherches de Pierre, j’apprenais à les associer, à les comparer à celles de Jipé, et nous en parlions beaucoup. De son côté, je suppose qu’il avait confiance dans mes efforts puisqu’il a publié deux de mes livres chez Maspero et à la Découverte, et il ne tenait qu’à moi de lui en proposer d’autres. Mais j’ai l’impression que l’Inde, telle du moins que je l’abordais, le déconcertait et ne l’intéressait pas vraiment : pas d’histoire, pas de tragédie, pas de politique, un pittoresque monstrueux ou tout au moins bizarre. Je lui envoyais bien sûr tout ce que je publiais, il réagissait par des éloges superlatifs mais peu spécifiques. En revanche les trois ou quatre petits écrits que j’ai rédigés sur des thèmes ayant trait à la Russie ont suscité chez lui un enthousiasme argumenté et réitéré – de même que la préface que les éditions du Seuil m’ont demandée pour le livre de David Shulman, sur le mouvement Ta‘ayush, mouvement qui regroupe Israéliens et Palestiniens dans la résistance à l’installation de colonies dans les territoires occupés par Israël après la guerre de 1967.
6Comment comprendre ce statut de “meilleur ami” qu’il m’a constamment attribué ? Je crois que notre amitié, le souvenir de nos conversations infinies, de nos découvertes, de nos promenades elles aussi infinies dans le Paris de l’après-guerre étaient pour lui une sorte de talisman. J’avais été le témoin et, dans quelque mesure, le catalyseur de quelques prises de consciences décisives. J’admirais intensément, sans jalousie mais avec avidité, ce garçon qui était chez lui dans la culture la plus raffinée, qui savait par cœur Racine et Valéry et pas mal de Shakespeare, qui écrivait des lettres à René Char et en recevait des réponses. Lui me créditait d’une expérience mystérieuse : j’étais à ses yeux un échantillon discret d’un yiddishland devenu mythique. Et je venais d’une famille où on tirait le diable par la queue. Et j’avais reçu de mes proches, dans les années qui ont précédé notre rencontre, une éducation communiste. Et j’avais passé les années 42-44 dans ce qu’il faut bien appeler une sorte de clandestinité, qui n’était rien du tout en comparaison du traumatisme qu’avait été pour lui l’arrestation et la disparition de ses parents, mais qui cependant l’impressionnait et suscitait de sa part des questions incessantes. C’est dans ces années-là, au moment de devenir adulte, qu’il a réalisé qu’il serait – à jamais – un orphelin. C’est vers la fin de cette période qu’il a réalisé que la blessure qu’il avait en lui ne se refermerait jamais. Sa réaction, dès ce moment-là, a été de chercher à comprendre ce qui s’était passé exactement : déjà il était en quête de détails (oui, je sais, ce mot a été victime d’une tentative d’empoisonnement, mais nous ne pouvons l’abandonner, nous devons le guérir en l’employant à bon escient avec toute sa force), il voulait entrer en contact avec des rescapés des camps, pour avoir leurs récits, se faire une idée aussi précise que possible de ce qu’avait été la mort de ses parents. Et à partir de cette interrogation sur les faits, à partir de cette enquête anxieuse, obsessionnelle, il y eut l’interrogation sur l’histoire, au sens le plus large, de l’extermination des Juifs d’Europe. J’essaie de ne pas faire d’anachronisme. Je sais bien que les immenses lectures que Pierre a faites, à une vitesse stupéfiante, sur l’histoire des Juifs d’Europe, je sais bien que ses grands textes sur Flavius Josèphe, ses analyses et autoanalyses, ses préfaces, ses comptes rendus, tout cela a été déclenché plus tard par l’ébranlement qu’a été pour nous tous la guerre des six jours, le retour sur soi, l’introspection frénétique auxquels cet événement nous a contraints. C’est à partir de cette année 1967 que Pierre a acquis un domaine de compétence nouveau, qu’il est devenu, là encore, un maître. Mais je puis en témoigner : dès 1949, à la lancinante question « comment et pourquoi mes parents ont-ils été assassinés ? », il cherchait une réponse historique. Quand Pierre parle du « choix de l’histoire », c’est le titre d’un de ses livres, quand il parle de sa décision d’étudiant de devenir historien professionnel, plutôt que philosophe ou spécialiste de littérature, c’est sans doute l’histoire de la Grèce ancienne qu’il a d’abord en tête. Mais je suis sûr que le ressort intime de cette volonté de connaître et de comprendre le passé, la parole du passé, est le besoin de comprendre ce qui venait de se passer et n’était pas porté par une parole. De la même façon que, sur un autre plan, la réflexion sur la guerre d’Algérie, puis sur le colonialisme, le combat pour la justice, contre la torture, commence par cette question : que s’est-il passé au juste, qu’est-il advenu de Maurice Audin ? Question qui ne trouvait de réponse que dans ces autres questions : qu’est-il advenu de l’armée française en Algérie, qu’est-il advenu de la République ?
7Le choix de l’histoire. Quand je m’interroge sur l’insistance de Pierre, décennie après décennie, à me donner le titre de “meilleur ami”, je me tourne vers ceux des livres qu’il m’a dédiés. Ils montrent à l’évidence ce qu’il voyait en moi, ce qu’il voulait fixer. Ce sont :
- le tome Ier du recueil Les Juifs, la mémoire et le présent, 1981. Ce livre est dédié conjointement à Richard Marienstras et à moi.
- Réflexion sur le génocide, volume dédié conjointement à ma femme, Catherine, et à moi, 1995.
- Le choix de l’histoire, 2004. La dédicace ici est vraiment explicite : « pour Charles Malamoud en souvenir de notre rencontre en 1947 et de tout ce qui s’ensuivit, parce que c’était lui, parce que c’était moi ».
8On voit quel cadre il a voulu donner à notre amitié, et quel sens il donne, rétrospectivement, à ce que furent nos commencements. Oui il y avait la cinémathèque, la découverte du Paris des surréalistes, les jeunes filles dont nous faisions connaissance, mais tout au fond, cette question qui se levait en lui, sous mes yeux : qu’est-il advenu de mes parents, et qu’est ce siècle où nous vivons, et que s’est-il passé pour que cela ait pu avoir lieu. Le choix de l’histoire, dans ce type de questions, ce sera aussi le refus de céder au vertige théologique, le refus de s’enfermer dans la lamentation, la nécessité de comprendre comment l’inhumain est inclus dans ce qui advient aux hommes.
9S’agissant du Proche Orient, à partir du moment où, comme tant d’autres, nous avons été amenés à nous y intéresser, à nous tourmenter à ce propos, nous n’avons pas toujours été synchrones, Pierre et moi, chacun de nous abordant les positions de l’autre au moment où celui-ci s’en éloignait. Mais ces variations, si elles étaient assez réelles pour nourrir des discussions passionnées et dramatiques, n’ont jamais été de grande amplitude. Nous savions bien que nous étions fondamentalement d’accord.
10Nous nous sommes trouvés à l’unisson dans l’admiration que nous avons portée, au début des années 80, à un texte majeur de notre temps : les Mémoires du ghetto de Varsovie, de Marek Edelman. Nous l’avons lu ensemble, dans une sorte d’exaltation intellectuelle, car c’est un livre puissant, d’une extraordinaire et très complexe intelligence, en même temps qu’il est doué d’une force d’évocation surprenante.
11Comme toujours chez Pierre l’admiration était active : il a écrit pour ce livre une brève préface qui compte, à mes yeux, parmi ses textes les plus profonds. Elle est reprise, avec quelques adjonctions, et dédicace à Arnaldo Momigliano, dans la deuxième partie de Les Juifs, la mémoire et le présent, sous le titre : Le héros, l’historien et le choix.
12Je rappelle ce dont il s’agit. Lors de l’insurrection du ghetto de Varsovie, en avrilmai 1943, Marek Edelman est un militant du Bund clandestin, le parti socialiste juif non sioniste. Il fait partie de la direction unifiée du soulèvement. Presque tous les insurgés sont tués ou se suicident dans le ghetto en flammes – parmi eux Mordechaï Anielewicz, le chef, sioniste lui, qui deviendra le symbole héroïque de cette résistance. Marek Edelman est un des très rares rescapés. Aussitôt après la guerre, Edelman fait rapport aux dirigeants de son parti. C’est ce rapport qui constitue la première partie du livre. En 1977, Marek Edelman qui est devenu médecin cardiologue et qui a dû affronter les vagues antisémites de la Pologne socialiste, répond aux questions d’une journaliste, Hanna Krall. Il relate à nouveau les faits, ou plutôt précise, rectifie le résumé que fait la journaliste du récit initial. Il s’interroge, réfléchissant en historien sur son propre témoignage, sur la façon dont est construit son premier récit, sur la forme de mémoire qui s’y trouve mobilisée, et aussi sur les sentiments qui l’inspiraient alors : toujours il s’agissait de montrer, dans le récit de 1945, que l’héroïsme, la mort héroïque et exemplaire du combattant, était évidemment sans hésitation possible, préférable, à tous égards, à la mort subie passivement qui allait être infligée au troupeau. Or, lors de ses réponses de 1977, il s’efforce constamment d’attirer l’attention de son interlocutrice sur sa pratique présente de médecin cardiologue, sur les choix que lui-même médecin et ses patients sont amenés à faire, il s’efforce de montrer aussi que dans le ghetto la forme guerrière de l’héroïsme n’était pas la seule possible, que la décision d’accompagner ceux qui étaient destinés à la mort collective, anonyme et passive était aussi un choix. Pour ma part un détail m’a frappé dans ce double récit.
13Dans son rapport de 1945, Edelman dit que le 1er mai 1943, les militants du Bund ont tenu des réunions dans le ghetto pour célébrer la fête des travailleurs, et qu’on a chanté l’Internationale. Dans le récit de 1977, l’Internationale est toujours là, mais il n’est plus question de réunion. Edelman se contente de dire que les insurgés avaient trouvé le moyen d’enterrer en toute hâte certains de leurs morts dans les décombres et qu’à cette occasion on avait chanté l’Internationale. Dans les deux versions on perçoit la volonté d’apprivoiser l’horreur : rattacher l’anéantissement du ghetto, symptôme et élément de l’anéantissement total, à la grande épopée universelle du prolétariat, à l’histoire de la révolte des exploités. Politiser, donc humaniser l’événement indicible, introduire la culture et la noblesse du tragique là où se met en marche une machine d’anéantissement.
14C’est par une métaphore impropre que l’on parle ici de tragique. L’au-delà du tragique, est-il accessible à l’histoire ? Pierre pose la question, et c’est sur cette réponse que moi-même je conclurai : « Mais que peut ici la parole la plus aiguë, celle du témoin qui se fait historien ? Ourler peut-être, mais non pénétrer ce golfe immense où la cité s’est engloutie ».
Auteur
École Pratique des Hautes Études (Paris).
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