VI. Les céramiques d’importation
p. 271-289
Texte intégral
1Les importations céramiques dans nos régions adriatiques ont eu un sort assez singulier, car on leur a souvent accordé un intérêt scientifique uniquement en tant que repères chronologiques pour les productions indigènes1. Le caractère occasionnel de ces études a évidemment eu une incidence profonde dans un domaine où les attestations sont rares et chaque nouvelle donnée peut sensiblement modifier nos connaissances : par exemple, la publication des mobiliers de Canosa-Toppicelli2 a beaucoup enrichi le dossier des importations céramiques en Daunie côtière.
LA CÉRAMIQUE DE TRADITION PROTOCORINTHIENNE ET CORINTHIENNE
2Cette classe céramique est extrêmement rare dans nos régions adriatiques. Dans la tradition protocorinthienne s’inscrit un vase fragmentaire provenant de Guglionesi, S. Margherita3. Ce vase présente une panse ovoïde et un col resserré, marqué par un anneau en relief. Le corps est décoré de bandes parallèles rougeâtres et brunâtres, qui deviennent beaucoup plus fines à proximité de l’épaule; celle-ci est recouverte d’une série d’arêtes rayonnantes. Le profil étant incomplet, on peut penser à un aryballos aussi bien qu’à une oenochoé à embouchure trilobée. Cette dernière possibilité paraît confirmée par la comparaison avec des oenochoés de Pontecagnano4 (fig. 72 Β) et de Cumes5, qui montrent la même organisation du décor. L’exemplaire de Pontecagnano est daté des environs du deuxième quart ou du milieu du VIIe siècle. D’autres rapprochements sont possibles avec des oenochoés étrusques, notamment de Tarquinia, datant de la première moitié ou du milieu du VIIe siècle, dont le décor serait influencé par les motifs du Protocorinthien Ancien et Moyen6. Ce groupe de vases pourrait se rapprocher de quelques productions protocorinthiennes, notamment d’aryballoi ovoïdes tardifs, décorés à bandes, datables vers 650-620 av. J.-C.7. Le vase de Guglionesi paraît donc s’apparenter à des produits céramiques diffusés plutôt sur le versant tyrrhénien (Tarquinia, Cumes, Pontecagnano) au cours du VIIe siècle, probablement influencés par le répertoire protocorinthien8.
3Les importations corinthiennes sont presque totalement absentes de la côte daunienne, exception faite pour une oenochoé globulaire à vernis noir de la tombe 2 de Toppicelli, attribuée au groupe des « Globular Black Oinochoai » du Corinthien Récent I, datée donc du deuxième quart du VIe siècle9.
LA CÉRAMIQUE DE PRODUCTION COLONIALE
4Les coupes « ioniennes » de type B2 et Β3 constituent la plupart des importations coloniales en Daunie. La typologie et la chronologie de cette production proposées par G. Vallet et F. Villard10, restent toujours les références principales, même si des écarts chronologiques dus à des différences régionales sont évidemment possibles11. En fait, les coupes ioniennes sont devenues de véritables « fossili-guida » pour les mobiliers indigènes du VIe siècle, comme le remarquait P. G. Guzzo12. Le chercheur italien souhaitait, à juste titre, la nécessité d’une publication systématique et détaillée de ce riche matériel, qu’il considérait comme « la più antica produzione preindustriale di oggetti di uso quotidiano »13. Dans l’attente de l’édition du corpus systématique14, nos attributions aux différents centres de production gardent, évidemment, quelques marges d’incertitude.
5Les coupes ioniennes sont totalement absentes de la côte frentane, alors qu’elles sont bien attestées dans la Daunie côtière et intérieure. A la liste dressée par P. G. Guzzo et M. Mazzei15, nous pouvons ajouter les données plus récentes sur les sites dauniens. Des coupes ioniennes de type B2 ont été retrouvées dans les mobiliers de tous les sites côtiers de la Daunie (fig. 73): du Monte Gargano (Monte Tabor, Vieste16), à l’embouchure de l’Ofanto (Canosa, notamment à Toppicelli17), en passant par les sites de la lagune de Salpi (Cupola18, Salapia19). Dans l’immédiat arrière-pays, les coupes ioniennes B2 ont été retrouvées à S. Severo20, Arpi21, Ascoli22, Ordona23 et Lavello24 ; sur ce dernier site, les coupes B2 constituent le matériel d’importation le plus nombreux. À Ordona et à Ascoli se trouvent aussi des exemplaires du type Β 325 (fig. 73).
6Nous sommes donc en présence d’un courant d’importation plutôt remarquable. Quelle est sa place à l’intérieur des mobiliers indigènes ? M. Mazzei soulignait le caractère prestigieux qui devait être attribué à ces importations en Daunie26 ; en effet, elles apparaissent souvent en association avec des objets assez précieux. À Toppicelli, les coupes ioniennes sont associées dans la tombe 4 à des importations attiques27 et dans la tombe 9, à une épée en fer et à une fibule en argent28 ; à Salapia, on retrouve l’association d’une coupe ionienne à des ornements en argent29. Cependant, les coupes Β2 peuvent aussi se retrouver dans des mobiliers de niveau plus modeste : par exemple à Ascoli, à Cupola ou à Salapia30. Le même phénomène peut être remarqué dans les mobiliers du Salento et de la Peucétie, qui comportent souvent une coupe « ionienne » avec un vase indigène et une ou plusieurs fibules en bronze31. C’est peut être le signe de la diffusion de modes et rituels hellénisants dans des couches relativement larges des populations indigènes, comme l’a proposé F. D’Andria32.
7Quelle est la provenance des coupes B2 retrouvées dans les mobiliers indigènes ? L’accord est à peu près unanime sur l’origine coloniale des coupes « ioniennes » d’Italie Méridionale33, origine qui a été confirmée par les découvertes de Métaponte et de Sybaris. En effet, des fragments de coupes B2, avec des défauts de cuisson ont été retrouvés dans un four et dans le dépotoir annexe du kerameikos de Métaponte34. En outre, des fouilles récentes ont montré que ces vases étaient produits non seulement dans la cité mais aussi dans sa chôra35. M. Mazzei a attribué à un atelier de Métaponte les coupes récemment retrouvées à Ordona36. Sybaris a presque certainement été un autre centre de production : les fouilles ont mis au jour là aussi, plusieurs fragments de coupes B2 avec des défauts de cuisson37. Enfin, pour quelques-uns des exemplaires retrouvés en Messapie, Th. Van Compernolle a suggéré la provenance d’un atelier de Tarente38. Plusieurs ateliers de « coupes ioniennes » sont d’ailleurs distribués dans tout l’Occident grec, comme les découvertes récentes de Marseille le prouvent39.
8Si la présence des coupes « ioniennes » en Dannie témoigne donc des relations avec les cités de la Grande Grèce, peut-on circonscrire l’origine des coupes ioniennes importées en Daunie ? La provenance de la chôra de Métaponte paraît assez probable40, si l’on considère une série d’éléments. En effet, les céramiques de la côte ionienne commencent à pénétrer en Daunie déjà au VIIe siècle, probablement à travers la vallée du Bradano41. En outre, les coupes B2 sont souvent associées, dans les mobiliers dauniens, avec des vases qui sont typiques de la chôra de Métaponte ou des sites de la vallée du Bradano (Pisticci, Montescaglioso, Matera). C’est le cas des tombes 2 et 4 de Toppicelli. La première comportait une olpè à décor à bandes, pour laquelle on a proposé une origine coloniale42 (fig. 72 C). La deuxième tombe nous offre des termes de comparaisons plus précis. On y trouve une coupe sur pied haut, caractérisée par le profil mouluré (fig. 72 D), qui est très proche d’exemplaires retrouvés à Pisticci43. Dans ce même mobilier de Toppicelli, on trouve encore un autre type céramique répandu sur l’arc ionien, à Siris, à Méta-ponte44 et à Pisticci45. Il s’agit de cruches à corps biconvexe et à bord oblique, généralement peintes en rouge ou en orange, ou bien en noir46 (fig. 72 E). Elles se trouvent aussi à Ordona —où les coupes ioniennes B2 et même B3 sont très diffusées47 — et dans des mobiliers de Lavello48. Encore, une oenochoé à embouchure trilobée, attribuée à des fabriques coloniales, provient de la tombe 4 de Toppicelli49 (fig. 72 F). À part l’ensemble de Toppicelli, la vaisselle importée de Métaponte se trouve aussi dans d’autres mobiliers archaïques de Canosa50.
9Ces rapports d’échange sont attestés aussi en direction inverse. En effet, l’exportation de céramiques de la Daunie méridionale touche les sites de la vallée du Bradano et du Basento51 et le littoral ionien. Ainsi, à l’Incoronata52 et à Serra di Vaglio53 on trouve des céramiques appartenant à la « Foot-Krater Class » (fig. 76 A)54. En outre, les importations venant de la basse vallée de l’Ofanto sont attestées sans solution de continuité, entre le milieu du VIIe et le troisième quart du VIe siècle, à Botromagno, qui est probablement l’un des sites clefs de cet itinéraire fluvial dirigé vers le Sud55. L’intermédiaire daunien pourrait aussi expliquer la circulation de pendentifs en bronze de type balkanique56 dans le territoire du Biadano.
10En définitive, tous ces éléments prouvent qu’il y a eu un tissu d’échange bien développé et assez constant entre le territoire daunien et la chôra ionienne. Ce même réseau ressort d’autres aspects culturels des civilisations indigènes : nous avons par exemple remarqué que plusieurs centres de la vallée du Biadano et de l’Ofanto (Botromagno, Monte Sannace, Canosa-Toppicelli, Cannes) ont adopté, vers la fin du VIe siècle, des décors architecturaux tout à fait semblables à ceux de Métaponte57.
LA CÉRAMIQUE ATTIQUE
11Les importations attiques sont très limitées, en quantité et en variété typologique. Elles sont totalement absentes sur le littoral frentan. En Daunie, notamment à Canosa-Toppicelli et à Salapia, on retrouve quelques exemples des productions plus récentes à figures noires. Les tombes de Toppicelli ont livré la plupart de ces importations attiques. La tombe 4, plusieurs fois mentionnée au cours de ces pages, comportait une coupe à vernis noir, à haut pied, avec deux bandes joignant les anses, décorées l’une avec une branche de myrte, l’autre avec une série de petits traits obliques, parallèles ; des arêtes rayonnantes se trouvent à la jonction avec le pied58 (fig. 72 G). Cette coupe se rapproche pour la forme des « Floral-band cups », tandis que son décor évoque plutôt les coupes de type Kassel59, dont elle pourrait représenter une version simplifiée par l’absence du décor sur le bord. Deux exemplaires provenant de Tarquinia, montrent un décor semblable, mais plus riche, et datent de 540-52060. F. G. Lo Porto a proposé la même chronologie pour l’exemplaire de Canosa61. Une autre coupe à figures noires de Toppicelli est le seul objet d’importation dans le mobilier de la tombe 10, de la (in du VIe siècle62. Il s’agit d’une kylix à bassin profond, au profil arrondi et à pied bas, à disque ; entre les anses, surélevées, une chaîne horizontale encadre une rangée de palmettes, dont les détails sont incisés et rehaussés de rouge et de blanc63. La coupe peut être classée, par sa forme et par son décor, à l’intérieur d’une production attique tardive, le « Groupe de Cracovie », daté du dernier quart du VIe siècle ou du premier quart du siècle suivant. En Italie, cette production est assez rare. Il est donc du plus grand intérêt de retrouver deux coupes de ce groupe près d’Adria, dans l’habitat de San Basilio, qui a probablement été l’un des premiers ports touché par le commerce grec dans la région du Pô64. Par ailleurs, un vase assez modeste de cet atelier se trouve aussi dans un centre indigène de la côte ionienne, à Alianello65. Le groupe est également attesté sur la côte tyrrhénienne, à Tarquinia et à Gra-visca ; d’autres exemplaires se trouvent dans des collections de Parme et de Lecce, ainsi qu’au musée de Villa Giulia66. Un décor semblable se trouve sur une lekythos de la Collection Polese, à Bari, attribuée à l’atelier du « Peintre de la Mégère »67. Un autre exemplaire a été récemment retrouvé en Campanie, dans une tombe de Fratte68.
12Quelques rares exemplaires attiques à figures noires se trouvent aussi dans l’arrière-pays daunien. Dans la vallée de l’Ofanto, une coupe de type Kassel a été trouvée à Melfi-Pisciolo, dans un mobilier du troisième quart du VIe siècle, composé, pour le reste, de céramique indigène69. Une kylix des « Petits Maîtres », du type « Lip-Cup »70, provient de la tombe F de Melfi-Chiuchiari, datée du début du Ve siècle, qui comportait un mobilier d’une richesse extraordinaire71. Une kylix sur haut pied, du type « Palmettenschalen », provient d’Arpi : elle daterait du début du Ve siècle72. Entre la fin du VIe et le début du siècle suivant date un groupe réduit de kylikes appartenant aux derniers et plus ordinaires ateliers à figures noires attiques. Des coupes du « Groupe de Haimon »73 ont été découvertes à Arpi74 et à Salapia75. Deux kylikes du « Leafless Group »76 proviennent aussi de Salapia77.
13Au cours du Ve siècle, précisément entre la deuxième moitié et le dernier quart du siècle, s’étale une production attestée dans des mobiliers de Lavello. Ces produits imitent les prototypes attiques du siècle précédent, les kantharoi à figures noires78 ou les coupes, notamment les « Floral-Band Cups »79. Cette production se trouve aussi à Salapia80 et dans la Daunie intérieure, à San Severo81. Elle a été attribuée à un centre colonial de la côte ionienne, ou bien à une fabrique indigène influencée par les produits coloniaux82. Selon A. Russo, on devrait également attribuer à une production coloniale, probablement de Métaponte, des kylikes à haut pied décorées de feuilles lancéolées, l’une provenant de Lavello83, l’autre de Cupola ; cette dernière avait été classée par De Juliis parmi les importations attiques84.
14À la même époque, d’autres exemplaires apparaissent, qui sont probablement des imitations, et non pas de véritables importations, des produits attiques. C’est le cas de kylikes du type Bloesch C85, qui sont répandues notamment en Daunie intérieure : à Ascoli86 à Ordona87 et à Melfi88. Sur ce dernier site, elles se trouvent dans des mobiliers datés entre la fin du VIe et la première moitié du Ve siècle ; elles sont parfois associées, dans les mobiliers, à des coupes ioniennes. On a proposé, pour les coupes Bloesch C d’Ordona, une datation beaucoup plus tardive, qui s’étendrait jusqu’à la fin du Ve et même au début du IVe siècle89. Cette chronologie se fonde sur la qualité médiocre des exemplaires : il est toutefois difficile d’admettre un décalage de presque un siècle entre ces produits et leurs modèles90. En revanche, il est possible d’imaginer l’existence à Ordona ou dans un autre centre indigène, d’une production régionale, qui a pu utiliser des formes de dérivation attique pour créer des variantes locales91. Les coupes du type Bloesch C sont très diffusées aussi en Peucétie, où pourrait se trouver un centre de fabrication de cette céramique92.
15Les coupes « Vicup » sont une autre classe céramique de tradition attique connue en Daunie au cours du Ve siècle. Encore une fois, on enregistre leur présence dans des sites de l’arrière-pays, Ascoli93 et Arpi, et sur la côte, à Salapia94.
16Il faut finalement rappeler la diffusion en milieu indigène des kantharoi du type « Saint-Valentin ». Il s’agit souvent d’une imitation locale d’une production attique du Ve siècle, caractérisée par la forme —skyphoi et surtout kantharoi— et par le décor, marqué par le large emploi de rehauts blancs, probablement inspirés de la décoration des tissus95. Grâce à leur simplicité d’exécution, ces vases se sont largement répandus dans tout le monde méditerranéen, de la Mer Noire jusqu’à toute la péninsule italique96. Des exemplaires d’importation attique, ainsi que des imitations locales, sont signalés en Peucétie97. En Daunie, on trouverait plutôt des imitations, qui remonteraient au plein Ve siècle : c’est la datation attribuée à deux kantharoi provenant de Cannes98. D’autres exemplaires se trouvent à Ascoli Satriano et à Ordona99. La diffusion de cette céramique et de ses imitations est trop vaste pour que l’on puisse tirer des conclusions sur sa circulation. Il est toutefois important de rappeler que l’un des plus anciens kantharoi apuliens du type « Saint-Valentin » a été retrouvé à Populonia100.
LE BUCCHERO
17Ce type d’importations semble être circonscrit à une partie restreinte de nos régions côtières, à savoir le territoire de Larinum. Les céramiques de type « bucchéroïde » apparaissent dans les mobiliers du site déjà vers la fin du VIIIe-début du VIIe siècle av. J.-C.101. Mais c’est surtout à la fin du VIIe et pendant le siècle suivant que l’on voit apparaître des exemplaires qui présentent des analogies précises avec le matériel de la Campanie, notamment de Capoue et de Cales102. Larinnm est presque le seul centre de la côte frentane à avoir livré ce genre d’importations ; une attestation apparemment isolée, datée de la fin VIe-Ve siècle, se retrouve à Termoli103. La situation est analogue en Daunie, où les exemplaires de bucchero circulent dans une aire assez circonscrite, à Arpi, à San Severo, à Tiati, dans le territoire de Bovino (l’ancienne Vibinum) et de Carlantino, sans jamais joindre les sites du littoral. Leur chronologie remonte apparemment au plein VIe siècle et leur typologie correspond parfaitement à celle des « buccheri » campaniens de la même époque104.
LA DISTRIBUTION DES IMPORTATIONS ET LEUR RÔLE DANS LES CONTEXTES INDIGÈNES
18On peut facilement constater que, dans nos régions adriatiques, les importations de céramique grecque sont certainement modestes, tant par leur quantité que par leur variété typologique. Encore, dans plusieurs cas, il faut penser à des imitations coloniales ou même locales plutôt qu’à de véritables importations. Quant à la chronologie, la plupart des exemplaires fabriqués en Grèce apparaissent en Daunie pendant la deuxième moitié, et plutôt vers la fin du VIe siècle, avec les dernières productions attiques à figures noires : coupes des « Petits Maîtres », du « Groupe de Haimon » et du « Leafless Group ».
19Le courant le plus consistant d’importations provient en revanche du monde grec colonial et de la chôra de Siris et de Métaponte. Déjà actif au dernier tiers du VIIe siècle (coupe à « filetti » de la tombe 279 de Lavello105), ce tissu d’échanges garde sa vitalité tout au long du siècle suivant, comme en témoignent les nombreuses importations de coupes B2 et de vases (coupes à pied, cruches à vernis rouge), qui sont typiques de l’arrière-pays de Métaponte.
20Quant à la distribution des importations céramiques, on peut facilement remarquer qu’elles sont extrêmement rares sur la côte frentane. L’importation à Guglionesi d’un vase de production tyrrhénienne (Pontecagnano ?) du VIIe siècle, reste un cas isolé, qui confirme le caractère assez exceptionnel de ce site. En Daunie, les coupes ioniennes Β2 sont les céramiques le plus largement importées : on les trouve dans les sites côtiers, ainsi que dans l’arrière-pays et dans les sites plus éloignés du Monte Gargano. Les importations attiques à figures noires sont plutôt concentrées à Canosa, dans la vallée moyenne de l’Ofanto (Melfi), à Salapia et à Arpi ; elles sont, de toute manière, extrêmement réduites en nombre. On pourrait entrevoir un circuit légèrement différent pour les céramiques figurées (« Groupe de Haimon », « Leafless Group ») qui se trouvent à Salapia et à Arpi et celles des « Petits Maîtres », qui circulent plutôt entre Canosa et la vallée de l’Ofanto. Les sites de la Daunie intérieure (Ascoli, Ordona) sont également touchés par l’importation de produits attiques du Ve siècle (coupes Bloesch C, « Vicup ») et par leurs imitations coloniales.
21Un circuit assez particulier est celui du bucchero provenant probablement de la Campanie étrusque, qui semble concerner uniquement les sites de l’immédiat arrière-pays, tels Larino ; l’itinéraire suivi pour atteindre la côte adriatique chevauche probablement les pas des Apennins, empruntant les vallées des fleuves (Tammaro, Biferno, Fortore) et les chemins de la transhumance106.
22À côté des rares présences, le poids des absences ressort de toute évidence, surtout si on établit la comparaison avec d’autres régions adriatiques méridionales. Dans la Peucétie et surtout dans le Salento, les importations corinthiennes et attiques sont bien plus régulières et nombreuses107. En revanche, en Adriatique septentrionale, les premières attestations considérables d’importations sont à enregistrer autour de 540-530108. C’est à partir de cette date que chaque territoire adriatique semble développer un comportement autonome face à la pénétration massive de produits grecs. Or, même à cette époque, la Daunie accepte de manière très sélective l’introduction des produits céramiques grecs. Il s’agit en plus de productions secondaires, intégrées dans des contextes qui restent, autrement, totalement indigènes. Souvent les vases sont les seuls objets importés dans des mobiliers où la plupart de la céramique est d’origine locale. Ce même comportement caractérise d’ailleurs plusieurs communautés indigènes de l’Italie méridionale : dans les mobiliers archaïques de Chiaromonte en Basilicate, la céramique grecque reste minoritaire en dépit de la richesse de nombreuses tombes109 ; en outre, la céramique d’importation grecque reste presque exclusivement liée à des fonctions spécifiques (formes à boire pour le vin). Cependant cette situation n’est pas extraordinaire et elle n’est guère le produit d’un isolement ou d’un écart culturel. Comme J.-P. Morel l’a récemment montré dans une intéressante analyse comparée des nécropoles de Garaguso (Basilicate) et d’Agde (Languedoc), il s’agit plutôt d’une attitude consciente de la part des non-grecs, qui sélectionnent de façon active les propositions venant de l’étranger, en l’occurrence du monde grec et colonial110.
23Il nous reste à aborder la question de la provenance, côtière ou terrestre, des importations grecques en Daunie. Deux possibilités se présentent : celle d’une route maritime de cabotage qui touchait la côte adriatique occidentale ; celle d’un itinéraire intérieur qui proviendrait du golfe ionien. Plusieurs éléments peuvent être mentionnés en faveur de l’une ou de l’autre possibilité.
24L’hypothèse de la route de cabotage repose sur l’observation d’une certaine continuité de la distribution des produits attiques à figures noires le long de la côte adriatique. À l’exception du Molise, les vases du « Groupe de Hai-mon » sont attestés du Salento111 jusqu’au Picenum112, en passant par la Daunie et les Abruzzes113. Ils se trouvent à Adria114 et leur concentration est absolument remarquable à Spina115, ce qui a permis de parler d’une circulation notamment adriatique des produits de cet atelier116. Encore plus significative est la présence de vases du groupe de Cracovie, à Canosa ainsi qu’à Adria, car les vases de cet atelier attique de la fin du VIe-début du Ve siècle sont par ailleurs relativement rares. On pourrait penser à une chaîne d’échanges d’importance secondaire, le long de la route qui conduisait aux emporia du delta padan. Cette hypothèse a trouvé dans les derniers temps un certain consensus117.
25Une deuxième hypothèse peut être envisagée : les produits attiques sont arrivés en Daunie à partir des cités coloniales du golfe ionien. Plusieurs éléments parlent en faveur de cette possibilité. L’un est la présence relativement considérable d’importations dans l’arrière-pays plutôt que sur la côte dau-nienne : plusieurs exemplaires ont été retrouvés à Ordona, à Ascoli, et dans la vallée intérieure de l’Ofanto, à Melfi. Le deuxième élément est le fait que ces productions attiques —coupes des « Petits Maîtres », figures noires récentes, coupes Bloesch C— sont très répandues dans les sites indigènes de l’arrière-pays ionien : à Pisticci, à Montescaglioso, jusqu’à Matera et à Irsina, dans la haute vallée du Bradano118. Le troisième élément est l’association fréquente, dans les mobiliers funéraires dauniens, de produits attiques et coloniaux. Certains vases « de type attique » des mobiliers dauniens révèlent l’influence des ateliers de Métaponte119. Doit-on penser aux mêmes canaux de circulation ?
26Il reste difficile de trancher, en l’état actuel, entre les deux hypothèses. Une donnée supplémentaire pour notre analyse peut-être tirée d’un document tout à fait extraordinaire.
ENTRE LA DAUNIE ET L’ATTIQUE :
LES VASES « HYBRIDES » DU J. P. GETTY MUSEUM
27Deux vases jumeaux conservés au J. Paul Getty Museum, censés provenir de l’Italie Méridionale120, montrent un mélange étonnant de différentes traditions. Leurs formes ne laissent aucun doute sur leur milieu d’origine, car l’embouchure très large, le corps écrasé, les anses larges et verticales surmontant la lèvre, ont caractérisé pendant des siècles la céramique produite par les Dauniens. Plus particulièrement, leurs modèles sont à rechercher dans les vases typiques de la Daunie méridionale au Ve siècle121. Mais leur décor est purement attique par sa technique et par son style : il s’agit de vases à figures rouges attribués à l’atelier de Polygnote122. Les sujets représentés rentrent dans le répertoire mythologique grec : Eos et Képhalos, Boréas, l’embuscade à Troïlos, Ménélas, Aphrodite. La ressemblance des deux exemplaires plaide pour leur production contemporaine, au sein du même atelier, probablement pour la même commande123. Il nous paraît à peine le cas de souligner que la perte de leur contexte d’origine est tout particulièrement déplorable. En l’état actuel, on ne peut qu’estimer comme très problable la provenance de ces vases d’un mobilier daunien, vraisemblablement de la Daunie méridionale, du Ve siècle.
28Ces hybrides extraordinaires ne peuvent être considérés comme des importations tout court. Ils supposent au contraire une forme de contact direct entre l’artiste grec et son commanditaire indigène qui est arrivé à imposer une forme totalement étrangère à la sensibilité et à la tradition attique où, ne l’oublions pas, ce sont le plus souvent les potiers et non pas les peintres, qui signent leurs œuvres. Cette volonté du commanditaire s’explique par l’attachement au goût local mais peut-être aussi par la fonction que cette forme céramique a pu avoir dans le rituel indigène. Même le choix des sujets représentés sur les vases pourrait suggérer une intervention du commanditaire, car les figures ailées (Eos, Boréas) et les scènes d’enlèvement ont connu un succès tout à fait particulier parmi les indigènes d’Italie Méridionale, en tant qu’allégories de la survie éternelle de l’âme124.
29En tout cas, l’imposition d’une forme locale de la part du commanditaire des vases semble confirmer l’idée que la rareté des importations étrangères —attiques en l’occurence— a été la conséquence d’un choix conscient, plutôt que d’un repli économique et culturel de ces sociétés italiques. D’autre part, ces vases laissent entrevoir un contact avec les céramographes attiques, peut-être justement avec ces ateliers qui s’étaient installés à Métaponte vers le milieu du Ve siècle ; ce qui pourrait renforcer l’hypothèse d’un rôle actif de la colonie achéenne en tant qu’intermédiaire des produits et des influences attiques vers l’arrière-pays.
30Ce rapport commanditaire-artisan est certes assez rare mais loin d’être un fait isolé : à bien chercher, les exemples analogues se multiplient dans l’arc de la Méditerranée antique. Encore en Italie Méridionale, il faut rappeler la nestoris lucanienne retrouvée à Rutigliano, en Peucétie, décorée dans la manière du Peintre d’Achille, datée des trente dernières années du Ve siècle125. Une volonté sélective des acheteurs apuliens peut être vue aussi dans le grand succès de certaines formes : on a remarqué que l’écrasante majorité des importations attiques à figures rouges en Peucétie et en Messapie appartiennent à des vases de grandes dimensions126. Des cas « d’hybrides » se retrouvent aussi à l’Est, sur les rives de la Mer Noire : vers 425 av. J.-C., des aristocrates thraces ont dû commissionner au Peintre d’Érétrie des vases dont la forme évoque de près un type de cruches locales et les scènes figurées semblent inspirées des sujets chers à la société thrace, tels les thèmes orphiques et la cavalerie127. Pour une époque beaucoup plus ancienne, l’une des œuvres les plus célèbres de la céramique attique, le cratère François, peut réserver des surprises à ce sujet. C. Isler-Kérenyi a récemment proposé d’attribuer à l’influence du commanditaire étrusque certains choix thématiques et iconographiques du vase128. Ces formes de « brassage artistique » continuent à la fin du Ve et au IVe siècle: les artisans qui ont produit les vases du « Xénon Group » ont largement puisé dans le répertoire des formes céramiques apuliennes129.
Notes de bas de page
1 Par exemple DE JULIIS 1977 A, 53-55, a dressé une liste très utile des mobiliers, même inédits, comportant de la céramique d’importation ainsi que de la céramique subgéométrique daunienne ; on y aura souvent recours dans les pages qui suivent.
2 F. G. LO PORTO, dans Principi, 73 sqq.
3 Il reste 7 fragments de cette oenochoé, qui est conservée dans les dépôts de la Surintendance du Molise, à Campobasso, enregistrée sous le numéro 38491. Le vase est modelé au tour, avec une argile bien épurée, de couleur rosée. Une description sommaire de cette pièce a été donnée par A. FAUSTOFERRI dans Samnium, 73-74.
4 D’AGOSTINO 1968, 131 sqq., t. XXXII, 11.
5 CABRICI 1913, t. XLVIII, colonne 253, pl. XXXII, 2. Cette oenochoé présente un décor de rosettes alternées à des triangles sur l’épaule.
6 Die Welt der Etrusker, 47, pl. A 2. 8 ; 47-48, A 2. 10 ; 48, A 2. 11. Ces trois oenochoés proviennent de Tarquinia. Voir aussi un aryballe ovoïde de la tombe Regolini-Galassi de Cerveteri, du milieu du VIIe siècle (PARETI 1947, 409, pl. LXIV, n. 511).
7 NEEFT 1987, 236-278, « banded aryballoi », « RODORSI type ». Il faut remarquer qu’aucun de ces exemplaires protocorinthiens n’est exactement identique aux aryballoi étrusques, tout en ayant une forme et un genre de décor qui s’en approche. Dans ces exemplaires protocorinthiens, les rangées d’arêtes se trouvent en général au-dessus du pied, tandis que l’épaule n’est pas décorée: voir pl. 139-140. Plusieurs exemplaires de ce groupe proviendraient de la Sicile, en particulier de Syracuse.
8 Contra : A. Faustoferri (Samnium, 73-74) attribue cette pièce à une production peucétienne du Ve siècle, imitant à son tour des modèles corinthiens.
9 Pour l’oenochoé de Canosa et pour son attribution: F. G. LO PORTO, dans Principi, 86, n. 8 ; pour la production corinthienne : PAYNE 1931, n. 1552 Α.
10 G. VALLET, F. VILLARD, Megara Hyblaea. V. Lampes du VIIe siecle et chronologie des coupes ioniennes, dans MEFRA LXVII, 1965, 7-34, notamment 29 sqq., pour la définition chronologique et typologique du groupe.
11 Ce serait justement le cas de la Daunie, où la chronologie des coupes Β 2 pourrait atteindre la fin du VIe siècle : elles se trouvent dans des mobiliers de Melfi (nécropole du Pisciolo, tombes 28, 33 et 35) associées avec des kylikes attiques de type « Bloesch C » : G. TOCCO, dans Actes Foggia 1973, 337, pl. 97, 2.
12 GUZZO 1976, 123, qui explique le succès de cette céramique par la simplicité de sa forme et de son décor.
13 GUZZO 1976, 124, proposait « la schedatura a tappeto di tutte le coppe, complete di profili, analisi oggettiva delle argille, cronologia stretta » de cette production qu’il définissait « forse la più antica produzione preindustriale di oggetti di uso quotidiano ». La réalisation de ce projet pourrait aider à préciser aussi la chronologie de cette production, notamment de son terme final.
14 L’étude des coupes ioniennes d’Italie Méridionale a été le sujet de la Thèse de Doctorat de Thierry Van Compernolle, soutenue à l’Université d’Aix-en-Provence sous la direction de M. J-P. Morel.
15 GUZZO 1976, 125 ; MAZZEI 1985, 267.
16 MAZZEI 1985, 267 ; ces coupes sont conservées aux musées de Vico del Gargano et de Vieste.
17 Six exemplaires dans les mobiliers de Toppicelli, publiés par F. G. LO PORTO, dans Principi : deux exemplaires de la t. 2, (85-86, n. 4, 6), du deuxième quart avancé du VIe siècle; trois exemplaires de la t. 4, (91, n. 12, 13, 14) avec deux mobiliers, respectivement du milieu et du troisième quart du VIe siècle ; un exemplaire de la t. 9 (96, n. 6) du milieu du VIe siècle environ.
18 Deux exemplaires : Cupola, t. n. 2, DE JULIIS 1977 A, 53 ; t. III : DE JULIIS 1977 B, 361, 1.
19 Deux exemplaires: DE JULIIS 1977 A, 53, t. I/2 ; t. I, de Salapia-Lupara, DE JULIIS 1974, 486.
20 Deux exemplaires de la t. 1 et 4, de San Severo-Guadone : DE JULIIS 1977 A, 53, t. 1 ; 54, t. 4.
21 Un exemplaire: GUZZO 1976, 125, n. 9.
22 Un exemplaire de la t. 16, de la nécropole de S. Rocco: GUZZO 1976, 125, n. 10 ; DE JULIIS 1977 A; NIRO 1991, 14.
23 Cinq exemplaires au moins : deux dans la t. VII, DE JULIIS 1973 B, 299-300, n. 7-8, pl. 19 ; un dans la t. 27, DE JULIIS 1977 A, 54, n. 6 ; deux dans la tombe publiée par MAZZEI 1989, 36, pl. 1. Une coupe ionienne, achetée à Ordona pour le musée de Tarente, pourrait probablement être reconnue dans la description de QUAGLIATI 1907, 37, n. 6.
24 Neuf exemplaires : Forentum I, 155.
25 Un exemplaire d’Ordona : DE JULIIS 1973 B, t. VIII ; une quantité non précisée d’Ascoli : MAZZEI 1985, 267 ; DI NIRO 1991, 14.
26 MAZZEI 1985, 267.
27 T. 4 : F. G. LO PORTO, dans Principi, 87 sqq. Il faut toutefois remarquer que ce contexte pose des problèmes chronologiques non négligeables. Il comportait deux mobiliers : selon Lo Porto, le plus ancien, daté des environs du milieu du VIe siècle, comprendrait les kylikes ioniennes et une partie de la céramique daunienne ; le plus récent, du troisième quart du VIe siècle, aurait compris le reste de la céramique daunienne, une coupe attique et une oenochoé coloniale (F. G. LO PORTO, dans Principi, 87). Or, il se trouve que les deux cratères indigènes, qui constituent les pièces les plus récentes du mobilier, s’inscrivent dans la production du SDS II Β Yntema, dont le début date de 475 av. J.-C. environ (YNTEMA 1990, 265). Il faudrait donc penser à un phénomène de thésaurisation de coupes plus anciennes dans un contexte beaucoup plus récent, ou bien attribuer toute la céramique d’importation au premier mobilier.
28 T. 9 : F. G. LO PORTO, dans Principi, 93 sqq. La partie restante du mobilier comportait de la céramique subgéométrique daunienne du SDS II A.
29 DE JULIIS 1974 A, 486-489 ; le même mobilier comportait aussi un pendentif de type illyrien : voir supra, chapitre V, 228.
30 Voir le mobilier de la t. 2 de Cupola, avec une coupe B2 et une olla indigène : DE JULIIS 1977 A, 53, n. 1, pl. XCIV, A ; CIV, A) ; la tombe n. 16 d’Ascoli, avec une olla et un « attingitoio » subgéométriques et une cruche non décorée (DE JULIIS 1977 A, 54, n. 5, pl. XCV, B) ; t. 27 de Herdonia (DE JULIIS 1977 A, 54, n. 6, pl. XCVI, A).
31 Pour le Salento : voir un mobilier d’Alezio, daté de la deuxième moitié du VIe siècle (G. P. CIONGOLI, dans Archeologia Messapi, 199-200, n. 1-2 ; un mobilier de Manduria, près de Tarente, A. ALESSIO, dans Archeologia Messapi, 326-327. Pour la Peucétie : voir un mobilier de Ripigliano (Actes XXIV CSMG, pl. LUI, n. 3) et un autre de Bari (G. AGRESTI, dans Archeologia Bari, 345, n. 746; 347, n. 751). Il faut souligner l’association fréquente, dans ces mobiliers, entre des coupes ioniennes et des fibules à arc épaissi et à pied long avec un bouton à l’extrémité.
32 D’ANDRIA 1988, 661.
33 Voir le bilan de la question dans GUZZO 1976, 123 sqq.
34 F. D’ANDRIA, Scavi nella zona del Kerameikos (1973), dans D. ADAMESTEANU, D. MERTENS, F. D’ANDRIA, Metaponto I, NSA, supplément au vol. XXIX, 1975, 370-373.
35 Des fours de potiers utilisés pour la production de coupes « ioniennes » ont été fouillés par A. De Siena dans la région de Métaponte. Je dois cette information à la courtoisie d’A. Bottini.
36 MAZZEI 1989, 35.
37 GUZZO 1976, 123.
38 Il s’agit de quelques exemplaires retrouvés dans le sanctuaire de Monte Papalucio à Oria : Th. VAN COMPERNOLLE, dans Archeologia Messapi, 259, n. 77-78. Ces exemplaires d’origine tarentine ont, toutefois, un profil différent des coupes retrouvées en Daunie.
39 La présence d’un atelier local à Marseille, supposée par Fr. Villard déjà en 1960, est aujourd’hui confirmée par la découverte de déchets de cuisson dans les fouilles des remblais archaïques situés près de la place de la Bourse : voir G. BERTUCCHI, L.-F. GANTÈS et H. TRÉZINY, Un atelier de coupes ioniennes à Marseille, dans Mélanges Nickels, 367-370.
40 Cette origine est attribuée par MAZZEI 1989, 35, à une coupe Β2 d’Ordona, considérée comme une « importazione dall’area metapontina ».
41 C’est l’origine attribuée par BOTTINI 1982, 67, pl. IX, n. 32 ; 103, à la kylix « a filetti » de la tombe 279 de Lavello, datée du troisième quart du VIIe siècle.
42 F. G. LO PORTO, dans Principi, t. 2, 85, n. 2. Pour la diffusion du décor à bandes dans les productions coloniales, voir aussi M. OSANNA, dans Forentum I, 156-157 ; pl. 77, t. 6, oenochoés 3 et 4.
43 LO PORTO 1973, pl. XXIII, n. 4. Ce vase est associé à une coupe ionienne, à un cratère indigène et à une cruche à lèvre oblique : sur ce dernier type voir les notes suivantes.
44 LA GENIÈRE 1968, 190.
45 T. 6 de Pisticci (LO PORTO 1973, pl. XXIII, n. 1,7) où on retrouve comme dans la t. 4 de Toppicelli, l’association entre ce type de cruche, une coupe à pied et une coupe Β 2.
46 F. G. LO PORTO, dans Principi, 92, n. 16.
47 DE JULIIS 1973B, t. 1, 288 sqq., n. 4 ; 293, pl. 9 ; t. 2, 290 ; MAZZEI 1989,35 sqq.
48 À Forentum : M. OSANNA, dans Forentum I, 154-155, tombes 6/6, C/2, 302/2.
49 F. G. LO PORTO, dans Principi, 91, n. 11 ; pour les comparaisons dans la chôra de Métaponte, datées de la deuxième moitié du VIe siècle, voir LO PORTO 1973, 640, pl. LVII, 1, 2 ; LXVI, 1, 2 ; 2, 2.
50 Voir un skyphos à vernis orange, d’une tombe de Canosa qui daterait de la fin du VIe siècle environ : LABELLARTE 1989, 113.
51 Voir le cratère daunien à entonnoir de Matera (LO PORTO 1973, pl. LXI, n. 2) qui pourrait être attribué au début de la production du SDS II B, donc du deuxième quart du Ve siècle (YNTEMA 1990, 261 sqq. ; 264, pl. 245, n. 4). Un exemplaire de la « Foot-Krater Class » (650-625/550-525 av. J.-C.) provient de Monte Irsi, dans la vallée moyenne du Bradano : YNTEMA 1979, 20, pl. 17.
52 YNTEMA 1990, 242, pl. 221.
53 GRECO 1991, 24, n. 107, 27, fig. 71 : cratère du SDS I, provenant du mobilier de la t. 30.
54 Sur cette production voir infra, chapitre VII, 297 sqq.
55 Voir les fragments provenant des fouilles de la mission anglaise : Botromagno, I, 231, pl. 96; II, 9-10, 380, pl. II, B, D.
56 Voir par exemple un pendentif en bronze en forme de petit cheval, trouvé à Miglionico, appartenant à la culture « japodo-liburnica » ; LO PORTO 1973, 235.
57 Voir supra, 137 sqq.
58 F. G. LO PORTO, dans Principi, 91-92, n. 15.
59 Sur ces productions attiques à figures noires voir J. D. BEAZLEY, Little-Masters Cups, dans JHS LII, 1932, 167-204, notamment les pages 187-192 ; PIERRO 1984, 139 sqq. ; H. A. G. BRIJDER, Simply Decorated Siana Cups by the Taras Painter and Cassel Cups, dans Babesch 68, 1993, 129-145.
60 PIERRO 1984, 141, n. 23, 142, n. 24, pl. XVIII. Ces deux coupes sont décorées de deux rameaux horizontaux superposés et d’une rangée de languettes sur le bord.
61 F. G. LO PORTO, dans Principi, 92.
62 F. G. LO PORTO, dans Principi, 97-100 ; le mobilier comportait en fait de la céramique subgéométrique du SDS II A et B.
63 F. G. LO PORTO, dans Principi, 99-100, n. 7.
64 M. DE MIN, L’abitato arcaico di S. Basilio di Ariano Polesine, dans Antico Polesine, 177, n. 31-3 ; 183, pl. 31-33.
65 Le vase a été publié par D. ADAMESTEANU dans Popoli anellenici, 52, tav. XII, mais sans attribution typologique précise. Un exemplaire très proche de la pièce d’Alianello a été publié par PIERRO 1984, 150, tav. LI, n. 35 ; il daterait du premier quart du Ve siècle.
66 Sur ce groupe céramique et sur sa distribution voir PIERRO 1984, 148-150, pl. L, n. 32-34, pl. LI, n. 35, avec la liste de la bibliographie antérieure.
67 R. STAZIO, dans Collezione Polese, 16, n. 22, pl. VII.
68 Nécropole de Fratte : voir Presenza etnisca, 468, pl. IV.
69 G. TOCCO, dans Actes Foggia 1973, 336 ; 396, pl. 95, 1.
70 G. TOCCO, dans Popoli anellenici, 104-108, pl. XL. La kylix est attribuée par G. Tocco à la production des « Petits Maîtres ». Il me semble que son décor peut être attribué plus précisément au groupe des « Lip Cups » : elle est ornée en fait par un sujet de petits animaux (un coq et une poule) sur le bord et une inscription est peinte entre les anses. Un autre exemplaire attique décrit, et non photographié, par G. Tocco, pourrait appartenir au tvpe Kassel. Sur ces productions attiques, voir BOARDMAN 1974, 58 ; 62.
71 G. TOCCO, dans Popoli anellenici, 104-108, pl. XL. Cette tombe mérite pleinement le titre de « princière » : elle comportait un mobilier extrêmement riche, ainsi qu’un char et une armure complète. Plusieurs objets étaient d’importation : les bronzes étaient en grande partie de provenance étrusque, les coupes « ioniennes » d’origine coloniale.
72 MAZZEI 1985, 270, pl. 14, 5.
73 Sur lequel voir BEAZLEY 1956, 538-581 ; BEAZLEY 1971, 269-286.
74 Une kylix de la tombe C/1939 d’Arpi, avec une scène de course sur un bige : MAZZEI 1985, 267, 269, pl. 14, 3 ; M. MAZZEI, dans Museo Foggia, 66, n. 20.
75 Une kylix de la t. 180/1968 : MAZZEI 1985, 267.
76 Sur cet atelier, voir BEAZLEY 1956, 632 sqq. ; BEAZLEY 1971, 31 1-312.
77 Deux kylikes hors contexte : MAZZEI 1985, 267, 269, pl. 14. 4.
78 A. RUSSO, dans Forentum I, 221 : kantharoi à décor végétal de palmettes et fleurs de lotus : t. 294, n. 3, pl. 109, fig. 187 ; t. 210, n. 12, pl. 99, fig. 127.
79 A. RUSSO, dans Forentum I, 222, pl. 102, fig. 142, t. 228 ; n. 6, t. 259, n. 29.
80 Dans les mobiliers des tombes 2 et 214, inédits, mentionnés par A. RUSSO, dans Forentum I, 223, note 16.
81 A. RUSSO, dans Forentum I, 223, note 15.
82 C’est l’hypothèse de A. RUSSO, dans Forentum I, 221, qui propose une origine possible dans un « importante centro apulo ellenizzato non determinabile », compte tenu de la distribution de ce type.
83 A. RUSSO, dans Forentum I, 222, t. 228, 6.
84 DE JULIIS 1977 A, 55, pl. XCVI.
85 BLOESCH 1940, 111 sqq. La plupart des coupes dauniennes s’inscrit dans la forme Bloesch C II, du premier quart du Ve siècle.
86 MAZZEI 1985, 270; A. DI NIRO dans Samnium, 15.
87 Cinq exemplaires : tombes XXI, XXVII, XXIX, DE JULIIS 1973 B, 317 sqq. ; DE JULIIS 1977 A, 55, n. 11, 54.
88 G. TOCCO, dans Actes Foggia 1973, 336, pl. 97, 2.
89 Comme le propose DE JULIIS 1973 B, 319, note 1.
90 Comme le remarquait BAILO MODESTI 1980, soulignant qu’un tel retard dans la reproduction du prototype est justifiable seulement en raison d’un courant massif d’importations des prototypes : ceci n’est pourtant pas le cas de la région daunienne.
91 C’est le cas de la kylix n. 7 de la t. XXI d’Ordona : DE JULIIS Γ973 B, 319.
92 R. CASSANO, dans Archeologia Bari, 354, n. 761, pl. 508.
93 Un exemplaire de la t. 49, Ascoli-S. Rocco : DE JULIIS 1977 A, 55, n. 12.
94 MAZZEI 1985, 270.
95 Sur ces thèmes, voir MORENO 1964, 200 sqq.
96 MORENO 1964, 200-201 : la plus grande concentration de pièces a été rétrouvée dans le Kabyrion de Thèbes ; plusieurs exemplaires proviennent aussi d’Athènes, de Corinthe, de Palestine, de la Mer Noire, de l’Ëpire et de l’Italie. Ce type est particulièrement diffusé, en Adriatique, à Bologne, où Moreno signalait la présence d’une quarantaine d’exemplaires (ibid., 202).
97 Voir des exemplaires retrouvés à Bari : M. LABELLARTE, dans Archeologia Bari, 311, n. 674, pl. 419; 312, n. 675.
98 Voir un exemplaire provenant des fouilles de Gervasio de 1938, daté par MORENO 1964, 208, du plein Ve siècle; voir aussi le fragment de vase du type St. Valentin provenant des fouilles de l’habitat de Cannes-Antenisi qui daterait, au plus tard, du milieu du Ve siècle (DE PALO & LABELLARTE 1985, 109).
99 M. MAZZEI, dans Museo Foggia, 82, n. 28.
100 La découverte est signalée par MORENO 1964, 212. Apparemment le vase a été retrouvé hors contexte : « presso la tomba del Bronzetto a Populonia insieme ad altra ceramica non più tarda della fine del V secolo ».
101 Il s’agit de trois kantharoi « d’impasto buccheroide » provenant de deux tombes de Larinum, la tombe 7 de l’Amphithéâtre et la tombe 16 de Larino-Stazione : voir I. MACCHIAROLA, dans Samnium, 44-45, tav. 4 b, b. 56 et b. 65-66.
102 Sur les buccheri de Larinum voir DI NIRO 1981 B : une oenochoé provient de la t. 2 (70-72, n. 5), deux oenochoés de la t. 4 (76-77, n. 4-5), une oenochoé et une petite olla à deux anses de la t. 13 (88-89, n. 4-5) ; des fragments de bucchero ont été aussi retrouvés dans la t. 15 (91). La chronologie proposée pour ces contextes est le VIe siècle, plutôt la première moitié du siècle (98-99). Des vases en bucchero proviennent aussi de la t. 11 de Monte Arcano, datée de la fin du VIIe-VIe siècle av. J.-C. (D’AGOSTINO 1978, 566). Sur les « buccheri » de la Campanie, voir Cl. ALBORE LIVADIE, Le bucchero nero en Campanie, dans Le bucchero nero étrusque et sa diffusion en Gaule méridionale, Actes da la Table Ronde Aix-en-Provence 1975, Bruxelles 1979, 91-1 10.
103 Cette oenochoé à bec trilobé de la fin du VIe-début du Ve siècle av. J.-C., est comparée à des exemplaires d’Alfedena (M. FORTE, dans Samnium, 84, c. 76, tav. 6c).
104 Voir le cadre d’ensemble tracé par MAZZEI 1985, 264-267, avec une carte de distribution à la page 265 ; sur la tombe U/1939 d’Arpi, voir aussi M. MAZZEI, Considerazioni sulle testimonianze archeologiche di Arpi, dans Actes San Severo 6, 1984, 70, tav. XXXIII, fig. 2. Sur les « buccheri » de Carlantino et de Bovino : M. MAZZEI, Nuove presenze di bucchero nella Puglia settentrionale, dans Taras XIII, 1-2, 1993, 223-226. La liste des pièces et de la bibliographie relative se trouve dans DE JULIIS 1993, 540-543.
105 BOTTINI 1982, 67 sqq., a comparé cette coupe à des exemplaires répandus sur la côte ionienne, entre Tarente et Siris.
106 Pour la reconstitution de ces parcours voir TAGLIAMONTE 1996, 110.
107 Pour une synthèse sur les importations grecques en Peucétie et en Messapie à partir de la fin du IXe siècle, voir D’ANDRIA 1988, 654 sqq., avec bibliographie annexe, 712-714. Pour la publication d’ensemble la plus récente sur la Messapie: Archeologia Messapi, passim. Pour les importations corinthiennes en Peucétie voir PAYNE 1931,315,n. 1141 ; 317, n. 1185 ; 318, n. 1199 ; 324, n. 1346, 1347 ; 326, n. 1402; 327, n. 1440; 328, η. 1451 ; 329, η. 1459; 335, η. 1523. Le bilan des importations attiques en Peucétie a été ébauché par VALLET 1954 et plus récemment par DI BARI 1981.
108 Comme le remarque, dans son intéressante synthèse sur la circulation adriatique au deuxième Âge du Fer, BERGONZI 1982, 73 : avant le dernier quart du VIe siècle, la documentation des importations grecques en Adriatique a « un carattere limitato e sporadico ».
109 TAGLIENTE 1985, 159-167.
110 MOREL 1995, 420 sqq.
111 Une kylix du « Groupe de Haimon » de Vaste : G. SEMERARO, dans Archeologia Messapi, 83, n. 89 ; trois kylikes au Musée de Lecce, G. DELLI PONTI, dans Archeologia in Puglia, Lecce, 7 ; une kotyle à Brindisi, Β. SCIARRA BARDARO, dans Archeologia in Puglia, Brindisi, 24.
112 LANDOLFI 1988, 359; LUNI 1995, 214-216, avec la liste des découvertes au sud et au nord de Numana.
113 TAGLIAMONTE 1987, 38-39, n. 5, coupe du territoire de Pescara ; 39, n. 6, coupe de Montebello di Bertona. J’essaie ici de renverser, par hypothèse, le cadre proposé par Tagliamonte (42-43), qui suppose la provenance du matériel attique par l’intermédiaire étrusque. Ses argumentations sont sûrement bien fondées et ses explications sont vraisemblables, mais elles reposent entièrement sur l’image traditionnelle du commerce adriatique, dont nous avons traité dans le chapitre I, 26 sqq.
114 BEAZLEY 1956, 569, n. 670, 674.
115 « Groupe de Haimon » à Spina : BEAZLEY 19712, 274, t. 238 ; 278, t. 172 ; 279, t. 732; 280, t. 724; 281, t. 153; 282, t. 153; 283, t. 1049 BVP ; t. 228, t. 298, t. 1076 (lekythoi) ; 283, t. 441, 445, 350 (oenochoai) ; 284, t. 457 ; 285, t. 680 ; t. 132 (coupes) ; 285, t. 295, 199 ; 286, t. 523, 1049 BVP, t. 236. (cup-skyphoi).
116 C’est l’hypothèse de F. GIUDICE, Gela e il commercio attico verso l’Etruria nel I quarto del V secolo a. C., dans SE LUI, 139, pl. 27.
117 LUNI 1995, 214, pense à un circuit adriatique de diffusion du « Groupe de Haimon » et rejette l’idée d’une médiation étrusque pour sa présence dans les Abruzzes.
118 LO PORTO 1973, 158 sqq., qui attribue à Métaponte un rôle essentiel dans la diffusion des produits attiques à partir de la deuxième moitié du VIe siècle et pendant le siècle suivant (237-238). Pour les attestations du « Groupe de Haimon » à Pisticci voir aussi le mobilier de la tombe 11 (A. L. TEMPESTA, dans Armi Lucania, 135 sqq. ; 139, n. 14), où plusieurs importations attiques sont mêlées à des vases de production locale.
119 Voir par exemple un skyphos « di tipo attico » à vernis noir retrouvé dans une tombe de Canosa des premières décennies du Ve siècle : M. LABELLARTE, M. CORRENTE, Canosa di Puglia, dans Taras IX, 1-2, 1989, 173.
120 Les deux vases ont été publiés par M. JENTOFT-NILSEN, Two Vases of South Italian Shape by an Attic Painter, dans Greek Colonists, 243-249, pl. 25-27. L’auteur a attribué les deux vases à l’atelier de Polygnote et a proposé l’interprétation des sujets représentés. Quant à la forme des vases, l’auteur semble hésiter entre les cruches dauniennes du Ve siècle et les « trozzelle » messapiche. Cette incertitude, due probablement à l’état encore fragmentaire des deux vases, a été définitivement effacée par la reconstitution définitive, reproduite dans le catalogue de l’exposition I Greci in Occidente, 696, n. 143 I-I I.
121 Je pense notamment à un type de cruche au corps biconique écrasé, lèvre évasée presque horizontale, haute anse surélevée, que l’on retrouve parmi les formes du SDS IIB, datant du deuxième quart du Ve au deuxième quart du IVe siècle av. J.-C. (YNTEMA 1990, 262, pl. 243, n. 2).
122 Attribution de M. JENTOFT-NILSEN, dans Greek Colonists, 245 sqq., reprise par G. L’ARAB, dans Greci in Occidente, 696.
123 Comme le remarque M. JENTOFT-NILSEN, dans Greek Colonists, 245 : « The Getty vases were apparently made as a pair since they complement each other in decoration and shape ».
124 Voir sur ces sujets BOTTINI 1992, 104 sqq.
125 Pour la reproduction et pour la description du vase : B. FEDELE, L. TODISCO, L. SANTORO, C. A. M. LAGANARA, S. PANSINI, Antichità della Collezione Guarnii, Galatina 1984, 58, 1 a-b ; voir aussi sur ce même vase D’ANDRIA 1988, 686, qui soulignait le rôle actif des commanditaires autochtones vis-à-vis des peintres attiques.
126 DI BARI 1981, 203 : à Tarente, les vases de grandes dimensions représentent 84,7 % du total, alors que les formes pour boire ne représentent que 15, 3 %. Le même phénomène s’observe en Messapie ; en Peucétie, les cratères, les lekythoi, les gros skyphoi et les amphores constituent 67 % du total des importations.
127 Voir l’intéressante analyse d’A. LEZZI-HAFTER, Offerings Made to Measure: Two Special Commissions by the Eretria Painter for Apollonia Pontica, dans Athenian Potters, 353-369.
128 C. ISLER-KERENYI, Der François Krater zwischen Athen und Chiusi, dans Athenian Potters, 531-532, souligne que la place remarquable accordée à certains sujets —par exemple la Maîtresse des fauves ou la Gorgone— n’a pas de comparaisons dans la céramique attique contemporaine au cratère, alors qu’on retrouve à la même époque les analogies les plus étroites dans la production étrusque, par exemple dans le bucchero. À juste titre, l’auteur souligne que c’est une « philhellenische Perspektive » des études classiques qui a amené, jusqu’à présent, un oubli presque total du lieu de découverte du vase en faveur de la considération exclusive de son lieu de production (p. 533).
129 Voir à ce propos E. G. D. ROBINSON, Between Greek and Native : the Xenon-Group, dans Greek Colonists, 251-267, qui montre bien les rapports constants entre certaines formes et leurs lieux de découverte, et les affinités entre certains vases de ce groupe et des céramiques indigènes.
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