V. Les métaux
p. 189-270
Texte intégral
1La circulation des métaux est l’autre constante des échanges adriatiques, reliant depuis l’Âge du Bronze plusieurs cultures des deux versants de la mer1. Il s’agit d’un réseau de vastes proportions, car il raccorde d’abord les lieux d’extractions de la matière brute aux lieux de fabrication des produits finis, ensuite les milieux de production aux centres d’acquisition des objets. La provenance extérieure des métaux dans le sud-ouest de l’Adriatique n’est pas en question ; ces régions sont en fait totalement dépourvues de ressources minières, dont en revanche disposent le versant tyrrhénien de la Péninsule2 et bien sûr le versant balkanique de l’Adriatique3 (fig. 43). Le problème est plutôt de comprendre si les importations arrivaient sous forme de produits finis ou de matière brute, quels étaient les centres de productions des objets et quels objets circulaient.
2Ce réseau est évidemment très varié, car il concerne le domaine des biens de prestige ainsi que celui des biens d’importance primordiale. Le caractère hétérogène et inégal du matériel nous oblige donc à effectuer une sélection des objets qui se prêtent mieux à éclairer les dynamiques de l’échange. Sans vouloir dresser un corpus intégral du matériel métallique4, nous avons ainsi examiné ici trois groupes d’objets significatifs : les armements (groupe A), les ornements personnels (groupe B), la vaisselle (groupe C). À l’intérieur de ces groupes j’ai distingué plusieurs catégories d’objets, avec une numérotation progressive en chiffres arabes (ex. : A. 1. les ceinturons ; A. 2. les casques) et ensuite les types5, désignés par le même système (ex. : A. 2. 1. casques de type picénien). Les variantes, là où elles existent, sont indiquées par une lettre majuscule ajoutée au sigle du type (ex. : A. 2. l. A. casque picénien variante Montegiorgio Piceno).
LES ARMEMENTS
Α. 1. Les ceinturons
Ceinturon à haute lame de bronze, avec décor repoussé (fig. 44 A)
3Un exemplaire de ce type provient de la tombe 1/75 de Toppicelli : il est décoré au repoussé d’une série d’animaux fantastiques, probablement des oiseaux à double tête, encadrés par des rangées de petites perles6. Le mobilier de cette tombe date, d’après la céramique, du dernier quart du VIIe siècle. Ce ceinturon représente un unicum dans les mobiliers indigènes de l’époque archaïque. Le motif décoratif de cet exemplaire a été mis en relation avec celui des petites plaques à double protome d’oiseaux, qui sont très répandues dans les sites liburniens7, dont une variante se trouve aussi à l’embouchure de l’Ofanto, à Cannes8 ; des pendentifs avec le même motif proviennent d’Ascoli Satriano9. Si la diffusion de ce motif décoratif est très large dans la Péninsule italique, son origine est toutefois à rechercher en Europe centrale10, où il est attesté avec une série de variantes qui peuvent avoir influencé les exemplaires italiques. Un emploi tout à fait particulier de ce motif s’observe par exemple dans des récipients en forme d’oiseau ou de doubles oiseaux et pourvus de petites roues modelés (« Stiervogelwagen »), qui sont répandus en Europe centrale du VIIIe au VIe siècle et qui sont concentrés dans la péninsule italique, en Étrurie. Il convient de remarquer que l’un de ces exemplaires, en argile, a été retrouvé aussi à Canosa11. Le motif des protomes d’oiseaux est très courant dans le décor des ceinturons. Des groupes de quatre protomes d’oiseaux décorent souvent les ceinturons de Bologne ; ce dernier centre aurait pu favoriser la diffusion du type en Italie méridionale, à travers une route maritime qui avait son origine dans le nord de l’Adriatique12. Il est à ce propos significatif de retrouver les deux protomes d’oiseaux dans le décor des pectoraux en bronze du Picenum II et III (VIIIe-début VIe siècle) 1313. Une technique de décor analogue se retrouve sur un ceinturon en bronze de Prozor, où des figures d’animaux sont modelées par repoussage14.
A. 2. Les casques
Type A. 2. 1. Casques à calotte de type picénien
4Casque à calotte hémisphérique, qui se termine par un rebord évasé et arrondi ; sur chaque côté de la calotte est clouée une bosse convexe, creuse à l’intérieur (fig. 45-46).
— Variante A : calotte lisse à profil continu (fig. 45) ; les bosses latérales sont de proportions réduites. Deux exemplaires ont été retrouvé à Guglionesi, hors contexte, dans la zone de la riche nécropole de S. Margherita15.
— Variante Β : Une courbure profonde marque la division entre la calotte et le rebord ; des rainures longitudinales, modelées par repoussage, apparaissent sur la calotte ; bosses latérales prononcées (fig. 46 Β). Un exemplaire a été retrouvé hors contexte à Guglionesi, au début du siècle ; il est aujourd’hui perdu16.
5La typologie de ces casques, leur diffusion et leur chronologie ont été récemment bien approfondies17. Il s’agit d’un type caractéristique du Picenum dérivant à son tour d’un casque étrusque du VIIe siècle18 ; plusieurs variantes sont attestées, dont deux sont présentes à Guglionesil19. Notre variante A, qui se distingue par le profil plus arrondi, pourrait mieux s’inscrire dans la série « Montegiorgio Piceno »20 (fig. 45), qui constitue une sorte d’intermédiaire chronologique et typologique entre les modèles étrusques et les imitations picéniennes plus récentes. Cette variante serait également originaire du Picenum méridional (S. Severino, Pitino, Tolentino) ; sa chronologie serait comprise entre la deuxième moitié du VIIe et le début du VIe siècle21. Les exemplaires de Guglionesi pourraient se situer dans une phase plutôt avancée de l’évolution du type, puisqu’ils ont déjà des bosses latérales bien prononcées22. La diffusion de la variante Montegiorgio, en dehors du Picenum23, est apparemment limitée au territoire samnite24 (fig. 47). Notre variante Β correspond à la variante « Montelparo », caractéristique du Picenum méridional25 (fig. 46 B-C) ; ses attestations dans le sud de la Péninsule se disposent le long d’un parcours qui est très intéressant à reconstituer (fig. 48). On peut d’abord remarquer une concentration importante dans la région samnite, d’autant plus étonnante si l’on considère que presqu’aucun des exemplaires connus dans le territoire ne provient de fouilles régulières. Dans la région frentane, un casque du type « Montelparo » provient de Trivento, un site de la basse vallée du fleuve Trigno, aussitôt au nord de Guglionesi26. Encore en territoire samnite, un exemplaire a été découvert à Torricella Peligna, dans la basse vallée du Sangro27. Ces casques sont signalés même dans des zones plus méridionales de l’Adriatique. Deux exemplaires, conservés au British Museum, pourraient provenir de la basse vallée de l’Ofanto, précisément de Cannes28. Finalement, le parcours de ces casques aboutit au versant tyrrhé-nien du même fleuve : à Cairano, dans la haute vallée de l’Ofanto, un casque à calotte faisait partie du mobilier de la tombe 7, du deuxième quart du VIe siècle29. D’après les contextes datés (Grottazzolina, Torricella Peligna et Cairano), la variante Montelparo se situerait au cours de la première moitié du VIe siècle30.
6Il faudrait donc conclure que des éléments de l’armement ont été transmis du Picenum vers le Samnium et même plus au sud, au moins à partir du troisième quart ou de la fin du VIIe siècle, et pendant le siècle suivant. Quelles ont été les voies de diffusion de ces types picéniens dans le territoire méridional ? G. Bailo Modesti suppose la médiation importante de la région samnite31 et cette hypothèse est sûrement très vraisemblable, si l’on considère la concentration remarquable des exemplaires retrouvés dans les sites du Samnium. On a déjà remarqué que la variante plus ancienne circule, en dehors du Picenum, seulement dans le territoire samnite. Il est intéressant de noter la distribution des casques picéniens dans le Samnium et en Daunie : en effet, ils proviennent tous des sites qui bordent des vallées de fleuves, tels le Sangro (Torricella Peligna), le Trigno (Trivento), le Biferno (Guglionesi), l’Ofanto (Cannes, Cairano). On peut donc supposer que ces objets ont circulé à travers une route maritime de cabotage, en descendant le long de la côte adriatique et en remontant, par la suite, les voies fluviales. Il me paraît important de souligner le rôle central de Guglionesi à l’intérieur de ce réseau. Ce site démontre une continuité de relations avec le Picenum à partir de la dernière partie du VIIe siècle (casque type Montegiorgio) et pendant le VIe siècle (casque type Montelparo). Ce rôle de premier rang ressort aussi, comme on le verra, dans la circulation de la vaisselle en bronze32.
Type A. 2. 2. Casques apulo-corinthiens à calotte fermée, en forme de cloche
7Ce type de casque apparaît vers la fin du VIe siècle et se prolonge au cours du siècle suivant ; il représente une adaptation locale des casques corinthiens33 (fig. 46 D).
8À partir des différentes formes des paragnathides, A. Bottini a élaboré une classification typologique34, qui montre bien comment ces casques sont surtout concentrés dans la Daunie Méridionale et dans la Peucétie septentrionale, où se situait probablement l’un de leurs centres de production, Canosa ou, peut-être, Ruvo35. L’autre zone de grande diffusion du type est le territoire de Melfi, où l’on en trouve onze exemplaires36 ; de cette région provenait probablement le casque apulo-corinthien du Ve siècle retrouvé à Cairano37. La distribution du type touche aussi la région samnite. Deux exemplaires, retrouvés hors contexte, proviennent de Larino38 et de Guglionesi39. Ils datent, respectivement, de la fin du VIe-début du Ve siècle40, et du milieu du Ve siècle41. La découverte récente d’un casque apulo-corinthien dans une tombe de Lucera du Ve siècle est d’autant plus significative, qu’elle pourrait combler le hiatus entre la zone apulienne et lucanienne et la région samnite42. On enregistre finalement deux autres zones d’expansion du type, l’une tyrrhénienne, qui touche l’Étrurie côtière méridionale et la Sicile (au total deux exemplaires), l’autre qui arrive jusqu’au nord de l’Adriatique (deux exemplaires)43. Ce deuxième circuit, plus vaste, est aussi plus difficile à expliquer. Le lien avec l’expansion de la céramique daunienne, proposé par Bottini, paraît moins probable, d’après les recherches des dernières années. En effet, la circulation de la céramique daunienne est à cette période beaucoup plus réduite qu’auparavant44. L’autre explication suggérée par Bottini, à savoir le rôle des mercenaires dans la circulation de ces objets45, reste toujours valable. Nous avons d’ailleurs vu plus haut que les casques adriatiques apparaissent en Sicile même à une époque plus ancienne46.
9En conclusion de cet aperçu sur les casques, on pourrait ajouter une brève réflexion suggérée par le répertoire iconographique daunien. On pourrait se demander si les coiffures coniques, pointues, qui caractérisent si souvent les terminaisons iconiques des stèles dauniennes47, ne pourraient pas être identifiées, au moins dans certains cas, avec des casques (fig. 49 A). Ces coiffures sont, en fait, très proches d’exemplaires réels, c’est-à-dire de casques coniques, très pointus, formés par une lame de bronze fixée par une rangée verticale de petits clous, à laquelle pouvait être appliqué un lophos. Ce type se trouve dans le Picenum dès la fin du VIIIe jusqu’au siècle suivant48, époque qui correspond bien à la chronologie des stèles49. Des comparaisons peuvent être aussi établies avec des exemplaires de l’Istrie50. L’hypothèse de l’iden-tilication avec des casques, formulée déjà par M. L. Nava51, avait suscité le scepticisme de A. Bottini52. Il est vrai que ces mêmes coiffures, très hautes et pointues, reviennent dans des scènes de processions sur les stèles dauniennes53 ; elles pourraient donc appartenir à une sorte de costume rituel ou de parade. En outre, les casques représentés dans les scènes figurées sur les stèles ne sont pas suffisamment détaillés pour être rattachés à un type précis ; on y remarque seulement, comme trait distinctif, la présence d’un haut lophos54. De son côté, G. Colonna n’hésite pas à reconnaître, dans les terminaisons des stèles, des casques « a calotta apicata », qui se rapprochent du costume rituel des Salii et des casques villanoviens55. Ce ne serait pas le seul point de contact, comme l’on verra, entre l’équipement représenté sur les stèles et les armements caractéristiques du centre de la Péninsule.
A. 3. Les pectoraux
Type A. 3. 1. Pectoral en bronze, de forme rectangulaire, allongé, à profil concave
10Une série de sillons parallèles souligne le bord ; deux cercles concentriques ont été réalisés au milieu par repoussage. La face antérieure est décorée par une série de petits points à relief (fig. 50).
11Un exemplaire a été retrouvé dans la tombe 231 de Salapia, un contexte d’exceptionnelle valeur datant de la première moitié du VIIIe siècle56 (fig. 50 A). Ce mobilier comportait une panoplie complète d’hoplite —pectoral, bouclier, pointes de lance— ainsi qu’un chaudron en bronze et plusieurs fibules en arc serpentant. Le pectoral est un hapax dans les mobiliers funéraires dauniens, mais il est proche d’autres exemplaires conservés dans des collections privées de la région. Un pectoral en bronze, en forme quadran-gulaire avec les quatre côtés concaves, se trouve au Musée de Bovino, dans le nord de la Daunie (fig. 50 E). Trois kardiophylakes, dont au moins un semblerait appartenir à ce même type57, sont conservés dans une collection privée de Lavello. Or, ces pectoraux correspondent de manière très précise à ceux qu’on voit représentés sur les stèles dauniennes « con armi »58. De plus, l’exemplaire de la tombe 231 montre des points de contact très évidents avec le pectoral d’une stèle qui appartient justement à l’atelier de Salapia59 : par la forme, par la présence du double sillon autour du profil, ainsi que des cercles concentriques au milieu. Une correspondance parfaite existe manifestement entre les reproductions des stèles et l’armement réel : A. Bottini remarque à juste titre que la même panoplie des stèles se retrouve dans la tombe 231 de Salapia et dans la tombe 279 de Lavello. Elle comprend le bouclier rond, le kardiophylax et l’épée, accompagnée par plusieurs pointes de lance60. G. Colonna a mené une analyse très fine sur les kardiophylakes des stèles dauniennes, qui peut bien s’appliquer aussi à notre exemplaire de Salapia. À son avis, ces objets sont dérivés d’un type de kardiophylax qui était caractéristique du monde centro-italique (fig. 50 C), dont l’exemplaire le plus célèbre est le pectoral en or de la Tombe du Guerrier à Tarquinia61. Exception faite pour une trouvaille isolée dans le Picenum, tous ces pectoraux sont concentrés en Étrurie méridionale (Tarquinia, Véies, Bisenzio) et surtout à Rome ; tous datent du villanovien récent ou final62. Le vestige symbolique de cet armement peut être identifié dans le costume rituel des Salii qui portaient un pectoral en bronze (aeneum pectori tegumen) au-dessus de la longue tunique brodée63. Ce rapprochement des vêtements des stèles —la longue tunique brodée, le pectoral— et des anciens costumes rituels du Latium est extrêmement intéressant. Il pourrait donner des suggestions importantes pour la compréhension des costumes de l’aristocratie daunienne.
A. 4. Les boucliers
Type A. 4. 1. Bouclier rond, en lame de bronze, avec un umbo en forme de cercle
12L’umbo est réalisé au repoussé ; la bande plate qui l’entoure est décorée de petits cercles concentriques, incisés (fig. 49 C-D).
13Cet exemplaire provenant de la tombe 231 de Salapia64, est le seul bouclier retrouvé intact dans la Daunie archaïque. Dans la tombe 279 de Lavello, du troisième quart du VIIe siècle, on a retrouvé uniquement quelques débris—les prises, en lame de bronze— d’un bouclier qui devait être probablement fait d’une matière périssable, peut-être du cuir65. La forme de l’exemplaire de Salapia évoque les boucliers ronds représentés sur les stèles dauniennes66 ; l’un de ces boucliers sculptés montre, comme l’exemplaire de Salapia, un décor à petits cercles et une sorte d’umbo au milieu67.
A. 5. Les épées
Type A. 5. 1. Épée en fer avec lame au profil tranchant sur les deux côtés
14La poignée est en forme de croix, avec l’extrémité supérieure arrondie (fig. 49 E). Le Le seul exemplaire de la Daunie côtière provient de la tombe 9 de Canosa-Toppicelli, datée sur la base du mobilier céramique du milieu du VIe siècle68. Il s’agit toutefois d’un type d’armes bien attesté dans la Daunie intérieure ; il serait même, selon A. Bottini, « l’unico tipo documentato (...) in tutta la Daunia, fra VII e V sec. »69. Des exemplaires analogues ont été en effet retrouvés dans des mobiliers particulièrement prestigieux de la Daunie intérieure (Lavello, Banzi, Ordona, Melfi, Ruvo del Monte, Torre di Satriano, Cairano et, en nombre considérable, à Minervino) : ils reproduisent tous la même forme, avec des variations limitées au profil de la poignée70. Quant à l’exemplaire de Canosa-Toppicelli, la comparaison la plus proche peut être établie avec le type A I du classement d’A. Bottini, qu’on retrouve dans des mobiliers de Lavello-San Felice (tombe 140), de Lavello-Madonnina (tombe 38) de Melfi-Pisciolo (tombes 102, 25 et 140), de Cairano (tombe XVII, 10), auxquels il faut ajouter les épées récemment publiées de Minervino et trois autres hors contexte, une provenant d’Ordona et deux génériquement de la Daunie71. Très intéressante est aussi la découverte d’un exemplaire analogue à Cupola dans un contexte d’occupation, à savoir une cabane bâtie, détruite et reconstruite au cours du VIe siècle72. Encore une fois, il est important de souligner les comparaisons avec l’armement des stèles dauniennes, où les épées avec des gardes en forme de croix reviennent très souvent73.
A. 6. Les mors de cheval
Type A. 6. 1. Mors de cheval en bronze, en forme de petit cheval
15Le corps est percé au milieu ; les pattes se terminent par des cercles, auxquels sont suspendus des anneaux (fig. 44 Β).
16Deux exemplaires proviennent de la tombe 115 de Salapia, datée de la première moitié du VIIIe siècle74. Ces mors s’insèrent bien dans le groupe de Véies de la classification de von Hase75. Ce type, encore en vogue au VIIe siècle, est surtout répandu dans les cultures villanoviennes de l’Italie centrale ; en Adriatique, on le retrouve à Bologne et dans le Picenum76. Il a aussi une diffusion remarquable dans le sud de l’Italie : quatre exemplaires avec une indication de provenance approximative —de Bari— sont conservés au Musée de Tarente77. On pourrait se demander si deux petits bronzes en forme de cheval provenant de Minervino ne sont pas à identifier avec des mors pour cheval, plutôt qu’avec des pendentifs, selon l’interprétation courante78.
LES ORNEMENTS
B. 1. Les fibules
Type B. 1. 1. Fibule à deux disques à spirale
17Les disques sont formés par un fil de métal (en fer ou en bronze) enroulé. C’est l’un des types les plus diffusés en Daunie côtière. On en distingue plusieurs variantes typologiques sur la base des critères suivants : présence d’un support ; forme de l’élément de jonction entre les deux spirales.
— Variante A : fibule formée par un fil de métal en une seule pièce, enroulé en forme de huit entre les spirales, formant aussi l’ardillon et le crochet (fig. 51 A).
Au moins trois exemplaires de ce type se trouvent dans le mobilier de la tombe de la Masseria Fandetti à Monte Saraceno79, qui comportait une série de sépultures datant d’entre la fin de l’Âge du Bronze et le premier Âge du Fer80. Au moins deux autres exemplaires dans la tombe 86 du même site, qui remonte encore au Bronze Final81, et trois autres exemplaires ont été retrouvés dans la tombe 67 pendant les fouilles de 199082. Une fibule au musée d’Ascoli Satriano83 et deux au musée de Bovino84 semblent appartenir à cette même variante. Un exemplaire de ce même type se trouve dans la collection Bellak au Musée de Vienne, qui provient, probablement, d’une nécropole du premier Âge du Fer de l’Apulie Septentrionale85.
— Variante B : fibule formée par deux spirales de fil de métal, clouées à une tige plate d’attache, qui constitue l’ardillon et le crochet ; un petit cône en tôle de métal est accroché au centre de chaque spirale (fig. 51 B).
Un exemplaire de ce type se trouve dans la tombe 231 de Salapia, associé à plusieurs fibules à arc serpentant à deux pièces ; le contexte date probablement de la première moitié du VIIIe siècle86. Un autre exemplaire provient du mobilier b de la tombe 1 de Cupola, qui date du premier quart du VIIIe siècle, essentiellement sur la base des types de fibules87. Au moins cinq exemplaires de la tombe 1/89 de Canosa-Toppicelli, datée du dernier quart environ du VIIe siècle, appartiennent à ce groupe88. Cinq exemplaires en bronze, avec support en fer, ont été retrouvés dans la nécropole de Lavello ; trois datent entre la fin du VIIe et le début du VIe siècle, les autres du VIe siècle89. Il faut probablement assigner à ce même type un exemplaire de la collection municipale de Lavello90. Quatre fibules ont été rétrouvées à Ordona, dans des tombes du VIIIe siècle91. Au moins deux fibules avaient été déjà retrouvées dans le même site, au cours d’anciennes fouilles dans la nécropole d’Ordona92. Deux exemplaires sont conservés au Musée de Foggia93. À ce type semblent également appartenir au moins neuf des fibules retrouvées dans les mobiliers de Monte Saraceno94.
— Variante C : Fibule « en deux pièces » comme la précédente, mais le fil de métal forme une double volute en « huit » entre les deux spirales (fig. 51 C).
Cette variante est attestée par une fibule de la tombe 115 de Salapia, datée du début du VIIIe siècle95 et par un exemplaire hors contexte de Cupola96. Trois fibules de ce même genre ont été retrouvées à Ordona, dans des tombes datées du VIIIe siècle97, et d’autres exemplaires avaient été retrouvés au siècle dernier à Ordona et près du lac de Varano98. Il est possible qu’à ce groupe appartiennent aussi deux exemplaires de la collection municipale de Lavello99.
18Nous avons jusqu’ici traité des différentes formes d’un type de fibule100 qui est diffusé essentiellement en Europe Centrale et dans les Balkans, où il a eu probablement aussi son origine101. Ces fibules sont connues aussi en Grèce dès la période du Géométrique Moyen102, mais leur apparition en Italie semble plutôt due aux influences des Balkans ou de l’Europe continentale103. Plusieurs groupes et variantes locales sont attestés104.
19Notre variante A correspond à un type qui est extrêmement commun en Europe Centrale dans les nécropoles hallstattiennes ; son territoire d’origine est probablement une vaste région qui comprend la Hongrie occidentale, la Slovénie, le nord de la Croatie, l’Autriche et la Bavière méridionale105. Cette sorte de fibule, s’intègre dans le groupe « Haslau-Regelsbrunn » de Betzler et correspond aux types Alexander I b106 et Sundwall E I alfa b I107. Ces fibules se trouvent associées, en Macédoine, à des objets provenant des Balkans du Nord108 ; elles sont très fréquentes en Croatie dès le VIIe siècle jusqu’au Ve siècle109. En Italie, ce type est totalement absent des cultures septentrionales (Este, Villanova, Golasecca) ainsi que du territoire étrusque ; il est en revanche répandu sur la côte adriatique (Picenum et Apulie), en Italie Méridionale et en Sicile110 (fig. 52).
20Notre variante Β est comparable au type Alexander IIci, qui serait une forme typique de la Bosnie, diffusée dans les cultures de Glasinac. Selon Alexander, les trouvailles de ce type en Italie seraient des importations provenant de la Bosnie111. Quant à la diffusion de ces fibules en Daunie, nous devons souligner qu’au moins dans trois sites —à Cupola, mais surtout à Salapia et à Canosa— elles apparaissent dans des contextes de richesse et de prestige exceptionnels ; leur emploi a pu être destiné indifféremment aux hommes (tombe 231 de Salapia) ou aux femmes (tombe 1/89 de Canosa-Toppicelli).
21Notre variante C est considérée par Betzler comme une forme locale du groupe Haslau-Regelsbrunn ; elle pourrait être rapprochée du type Alexander IIIa. Pour Betzler, ainsi que pour Alexander, cette forme aurait eu son origine en Dalmatie, d’où elle se serait propagée dans le Picenum et dans le sud-est de l’Italie112. On trouve cette variante aussi sur le versant tyrrhénien, à Sala Consilina et à Cairano113. Elle est très fréquente en Croatie, à Nin, surtout dans les sépultures masculines, entre la fin du VIIe et le VIe siècle et se trouve aussi à Zaton et à Osor114. Elle serait en revanche absente de la culture de Glasinac et de celle de la vallée de l’Isonzo115, mais on la retrouve dans le groupe de Notranjska en Slovénie116.
22Outre les exemplaires jusqu’ici mentionnés, il faut signaler la présence en Daunie de plusieurs fibules à spirale qu’on ne peut attribuer à une variante définie, à cause de leur mauvais état de conservation ou bien à cause de la documentation insuffisante. Ainsi, plusieurs exemplaires inédits venant d’Ordona sont au Musée de Foggia, où se trouvent encore quatre exemplaires censés provenir de la région117. Trois fibules fragmentaires proviennent de deux tombes du VIIIe siècle, récemment fouillées dans le même site118. Des exemplaires avec une tige de support sont dans la collection du musée de Lucera119. D’autres exemplaires ont été retrouvés au siècle dernier autour du lac de Varano120. Plusieurs exemplaires sont signalés à Monte Saraceno121 et d’autres ont été retrouvés à Minervino dans la tombe 1, datant du VIe siècle, associés à une fibule à arc revêtu d’ambre et d’os122. Des exemplaires inédits d’Ascoli Satriano sont au Musée de Bari. Il faut encore signaler des fibules qui reproduisent le même modèle en ivoire123 et en os124, à confirmation du succès que ce type d’ornement a eu en Apulie centro-septentrionale.
23Même avec toutes les réserves dues à l’état de la documentation, la variante Β est apparemment la plus commune dans les contextes dauniens. Sa chronologie date déjà du IXe siècle (Monte Saraceno) et dure sans solution de continuité pendant les VIIIe (Salapia, Cupola, Ordona), VIIe (Canosa) et VIe siècle (Lavello). La variante C est sûrement attestée au VIIIe siècle mais évidemment nous ne pouvons pas exclure une chronologie même plus tardive, vu le nombre très limité des exemplaires datés. Ces types indiquent l’existence d’un lien avec l’autre côte adriatique, notamment avec la Croatie (variantes A et C) et avec la Bosnie (variante B). Ces liens sont d’autant plus remarquables si l’on considère que ces fibules ont eu un réseau de circulation très sélectif. Par exemple, elles sont pratiquement absentes dans la côte des Abruzzes125 et du Molise126 et même plus au sud, dans le Salento. Leur diffusion touche, en Adriatique occidentale, seulement le Picenum127 et comme l’on a vu, la Daunie et le nord de la Peucétie. Elles sont diffusées sur le versant tyrrhénien à Cumes, à Cairano, à Sala Consilina128, à Oliveto Citra129, à Bisaccia130. Leur présence dans les sites de la haute vallée de l’Ofanto et du Sele a probablement été possible grâce à l’itinéraire intérieur, fluvial, que nous avons déjà évoqué à plusieurs reprises. Les fibules à spirale se trouvent également dans une autre région italique, la côte ionienne de la Basilicate131. On pourrait supposer, dans ce cas, une transmission du type balkanique vers le sud, à partir de la Daunie et du nord de la Peucétie132. Les fibules dauniennes à spirale ont été parfois considérées comme des imitations locales des prototypes balkaniques, parce qu’elles comporteraient des variations par rapport aux modèles diffusés dans le reste de l’Europe133. Cette possibilité doit certainement être prise en compte, mais on ne doit pas surestimer non plus les différences, alors que les analogies entre certaines fibules dauniennes et les exemplaires de l’Europe centrale et orientale sont évidentes. Il est vrai que la distinction entre les importations et les imitations locales reste très difficile à établir134 : en effet, la fabrication locale de certains exemplaires n’est pas à exclure, surtout si l’on considère la longue durée de ces fibules dans la région daunienne, dès le début du VIIIe jusqu’au VIe siècle. En tout cas, ces faits ne modifient guère le constat de fond, à savoir l’existence de contacts et d’affinités, sous forme d’imitations ou d’importations, avec le rivage adriatique orientall135.
Type Β. 1. 2. Fibule à quatre spirales de fil de métal enroulé
24Une plaque ronde est appliquée au milieu des spirales (fig. 51 D).
25Ce type est, en Daunie, beaucoup plus rare que le précédent : trois fibules proviennent de Monte Saraceno, tombes 66 et 58136, une autre de Salapia, tombe 72137. Elles sont en revanche très répandues sur la côte ionienne : à Torre del Mordillo on en compte plus de cent exemplaires, qui dateraient de la première moitié du VIIIe siècle ; il est aussi fréquent, au premier Âge du Fer, à Sala Consilina, à Torre Mordillo, à Amendolara, à Francavilla Marittima, à Torano138 et à Torre Galli139, et dans les sites de la côte tyrrhénienne, par exemple à Pontecagnano140. Une variante assez caractéristique apparaît à Cairano141. Selon F. Lo Schiavo, c’est justement à partir de la Calabre que ce type aurait occasionnellement connu une diffusion adriatique142. Tout en réaffirmant l’origine essentiellement méridionale et tyrrhénienne (Calabre et Sicile) de ces fibules, Cl. Rolley a mis l’accent aussi sur la diffusion picé-nienne du type, qui aurait été transmis au monde celtique, justement à partir du Picenum143. Pour finir, ces fibules italiques semblent avoir aussi connu une certaine diffusion en Grèce144.
Type B. 1. 3. Fibule à arc losangique (a navicella) à deux boutons latéraux, à long pied (fig. 51 E)
26Ce type est présent en Daunie dans des tombes de Monte Saraceno145 et de Minervino Murge146, ainsi que dans le musée de Barletta147. Il est toutefois à noter l’écart sensible entre la quantité d’exemplaires effectivement retrouvés en Daunie, qui ne sont pas très nombreux, et les représentations des fibules sur les stèles dauniennes, qui sont au contraire très courantes148. Ce type est diffusé tout le long de la côte adriatique : dans les nécropoles picéniennes de la phase Picenum III (VIIe-début VIe siècle)149, dans les Abruzzes, à Atri, au VIe siècle150 ; un exemplaire se trouve aussi dans la collection du Musée de Vasto151. Des fibules semblables se retrouvent dans la région liburnienne152. Ce type est également attesté dans la haute vallée de l’Ofanto : quatre exemplaires ont été retrouvés à Oliveto Citra153, un autre à Bisaccia (tombe 66)154. Mais il faut considérer que nous sommes dans ce cas en présence d’un genre de fibule plutôt commun et très répandu, en général, en Italie centro-méridionale155 ainsi que dans tout le pourtour adriatique156.
Type B. 1. 4. Fibule à arc à trois boutons latéraux et pied allongé (fig. 51 F-G)
— Variante A : l’arc est épaissi au milieu en forme de nœud, souligné par une arête. Ce type de fibule a été classé par F. Lo Schiavo parmi ceux qui sont très diffusés sur les deux côtés de l’Adriatique, mais totalement absents en Daunie et en Apulie en général157. Cette affirmation doit être nuancée après les fouilles récentes de Cannes-Antenisi, où un exemplaire a été retrouvé dans un mobilier du milieu du VIIe-milieu du VIe siècle158. Cette découverte pourrait suggérer une provenance locale pour un exemplaire identique, conservé dans la collection du musée de Barletta159
— Variante Β : arc à épaisseur uniforme, à section en forme de losange. Un exemplaire de ce type provient de la tombe 1 de Termoli, dont le mobilier date probablement de l’époque entre la deuxième moitié du VIIe et la première moitié du VIe siècle160.
27Ce groupe de fibules à trois boutons a lini par comprendre une série de variantes locales qui sont parfois très éloignées de la forme canonique du type, comme le remarquait R. Peroni161. En fait, la fibule de Cannes est très proche du type « Grottazzolina », qui est diffusé dans le Picenum surtout dans la phase IV A, donc au cours du VIe siècle162. Le même rapprochement a été proposé pour l’exemplaire de Termoli163 (notre variante B) : mais en fait, la différence dans la forme de l’arc est sensible. Le type « Grottazzolina » est très répandu le long de la côte adriatique. Plusieurs exemplaires ont été retrouvés à Grottazzolina et à Belmonte Piceno164, à Numana165, à Pesaro166, à Atri et à Aufidena167, à Loreto Aprutino168. Encore une fois, il faut souligner que ce type adriatique est attesté aussi à Oliveto Citra169. Ces fibules sont très répandues en Adriatique orientale où elles sont regroupées en général sous le « type Brezje »170 : leur diffusion est concentrée notamment dans le territoire entre Kompolje et Prozor171. Le type est diffusé aussi dans le nord de l’Adriatique172.
Type Β. 1. 5. Fibule en fer à arc revêtu de grains d’ambre et d’os (fig. 54)
28Le pied est allongé (de la même longueur que l’arc) ou très allongé (dépassant la longueur de l’arc).
29Ces fibules sont largement répandues à Termoli, où on en a retrouvé sept exemplaires173, dans des contextes de plein VIe siècle174. Comme on peut le constater d’après les dessins à la fig. 54, des différences remarquables peuvent intervenir dans la longueur du pied. En effet elle est peut-être légèrement inférieure à celle de l’arc175 ou bien elle peut la dépasser176. La variation de la longueur du pied est importante pour la définition de l’évolution de ce type177. Toutefois, pour plusieurs raisons, on a préféré ici ne pas distinguer les différentes variantes de ces fibules. En effet, ces variations formelles ne semblent pas correspondre à un écart chronologique, car des fibules avec des pieds de longueur différente se trouvent associées dans le mobilier de la tombe 38178. En outre, dans la plupart des cas, il n’est pas possible de reconstituer avec exactitude la proportion entre l’arc et le pied, à cause de l’état de conservation des fibules. Il reste toutefois à souligner qu a Termoli ces fibules manifestent un série de variations dans le revêtement de l’arc. En particulier, un exemplaire (n. inv. 33630, tombe 55) montre une forme plutôt inusuelle, puisque son revêtement est réalisé entièrement en ambre dans la partie supérieure, et en os dans la moitié inférieure. Ces fibules sont attestées aussi en Daunie. Une quantité remarquable d’exemplaires provient d’Ordona, où ils datent du VIe siècle, notamment du premier tiers ou de la première moitié du siècle ; il s’agit toujours de types à pied très long179. Ces fibules sont répandues tout au long de la vallée de l’Ofanto. À Canosa, un exemplaire provient probablement de la riche tombe 1/89 de Toppicelli, datée du dernier quart du VIIe siècle180, et deux fibules ont été retrouvées dans un mobilier daté de la première moitié du VIe siècle181. Le type est attesté à Minervino, dans une tombe du VIe siècle182. Il est très courant dans la nécropole de Lavello (dix-huit exemplaires) entre la première moitié duVIIe et le troisième quart du VIe siècle183. Une quantité indéterminée de ces fibules faisait partie des deux mobiliers de la tombe 13 de Melfi, datés respectivement de la fin du VIIe et de la première moitié du VIe siècle184 ; elles se trouvent aussi à Ruvo del Monte185. À l’autre extrémité de l’Ofanto, quatre exemplaires se trouvent à Cairano186 et dans la haute vallée du Sele, à Oliveto Citra187. Dans la Peucétie voisine, deux exemplaires sont à signaler à Botro-magno, dans des tombes datées du début du VIe siècle188. Toutefois, la distribution de ces fibules est beaucoup plus large et concerne à peu près toute la Péninsule189.
30Après un long débat sur l’origine du type190, l’analyse faite par P. G. Guzzo sur les fibules méridionales a permis d’en attribuer la création aux milieux italiques, à partir desquels ces fibules auraient influencé la production des colonies d’Occident (Syracuse, Cumes). En fait les exemplaires les plus anciens, avec un pied plus court, apparaissent en Italie Méridionale au troisième quart du VIIIe siècle ; leur production ne dépasse pas, en Calabre, la fin de ce siècle191, dans le Latium et en Étrurie le milieu du VIIe sièclel192. Les fibules à pied long, caractérisées par des grains d’os et d’ambre en forme de cône, sont plus récentes et datent de la fin du VIIIe siècle jusqu’à celle du siècle suivant193. L’évolution typologique —et chronologique— se manifeste dans l’allongement progressif du pied. Les exemplaires de la Daunie, du Samnium et de la Peucétie se situeraient donc à la fin de cette chaîne typologique.
31Dans les mobiliers funéraires de la région, ils n’apparaissent, en fait, que dans la première moitié du VIIe siècle (à Lavello) mais ils deviennent surtout communs vers le dernier quart de ce siècle (Lavello, Canosa) et, encore plus, au VIe siècle (Termoli, Ordona, Cupola, Minervino, Lavello). La même chronologie et la même typologie s’observent dans le Picenum, où ces fibules sont diffusées notamment au cours de la phase IV A (590/580-525 av. J.-C.)194. Elles ont aussi une distribution en Grèce, où elles ont été peut-être importées de l’Italie, ou bien imitées à partir des prototypes italiques195.
Type Β. 1. 6. Fibule « a bozze » (fig. 55)
32Arc à profil quadrangulaire, à section aplatie avec trois bosses de forme irrégulière ; l’arc est décoré d’incisions obliques, parallèles, damasquinées de bronze.
33Deux exemplaires proviennent de la nécropole de Porticone à Termolil196. Ce type est absolument caractéristique de la nécropole d’Alfedena, où il constitue pratiquement la constante des mobiliers funéraires, masculins et féminins, datés d’entre le VIe et le Ve siècle197. Un exemplaire se trouve à Cairano, dans une tombe de la deuxième moitié du VIe siècle198.
Type Β. 1. 7. Fibule à arc coudé (fig. 56)
34La face supérieure est arrondie, celle inférieure aplatie ; le fourreau, vertical, en forme de trapèze, se termine par un bouton sphérique.
35Ce type de fibule est mieux connu sous le nom de « Certosa », du nom de la nécropole de Bologne dont il est caractéristique199 ; il se diffuse largement en Italie à partir du VIe siècle et reste en vogue, avec des nombreuses variantes, jusqu’au IVe siècle. Des exemplaires de ce type apparaissent dans le territoire côtier du Samnium et de la Daunie dès le dernier quart du VIe siècle. Un exemplaire provient de Guglionesi, tombe 3200, un de Termoli201, un autre de la côte du Gargano, de Monte Tabor202 ; dans un mobilier de Cupola, un exemplaire était associé à une coupe ionienne203. Ces fibules se trouvent aussi dans la Daunie septentrionale intérieure, à Ordona et à San Severo204. Un exemplaire en bronze provient d’une tombe de Lavello datée du milieu du Ve siècle205. Il est intéressant de noter la diffusion trans-adriatique du type, qu’on retrouve aussi à Vace206, en Dalmatie septentrionale, à Krk, et surtout dans la région intérieure de la Croatie, à Kompolje207 (fig. 56 A).
B. 2. Les pendentifs
Type B. 2. 1. Pendentif formé d’une lame de métal enroulée, creux à l’intérieur
— Variante A : profil cylindrique (fig. 57 A)
Plusieurs exemplaires en bronze proviennent de Termoli et de Larino. Dans la nécropole du Porticone à Termoli, cinq exemplaires se trouvaient dans la tombe 1, datée entre le dernier quart du VIIe et le VIe siècle208 ; un autre dans la tombe 108, datée du VIe siècle209. À Larino, Monte Arcano, trois pendentifs se trouvaient dans la tombe 4 et un dans la tombe 17210.
— Variante B : profil conique (fig. 57 B)
Cette forme aussi est témoignée à Termoli dans les tombes 38 et 89 ; il s’agit dans les deux cas de pendentifs en fer211.
36Les deux variantes sont extrêmement courantes dans plusieurs sites adriatiques, du Picenum (Grottazzolina212, Numana, Belmonte Piceno213) aux Abruzzes (Campovalano214, Atri215, Alfedena216) jusqu’au Samnium intérieur217. Elles sont en revanche absentes en Daunie218.
Type B. 2. 2. Pendentif ajouré avec extrémité supérieure en anneau (fig. 57 C)
37Le corps globulaire est ajouré ; le pied allongé se termine par une base à disque aplati.
38Ces pendentifs sont rares : un exemplaire en bronze provient de la tombe I de Salapia-Lupara, qui daterait du troisième quart du VIe siècle219. Les ornements de ce type peuvent présenter des variations dans la forme du globe, au profil plus ou moins arrondi, ainsi que dans le nombre et dans l’épaisseur des fentes220. Les exemplaires les plus proches du pendentif de Salapia se trouvent à Prozor et à Kompolje221. La diffusion de ces objets est presque exclusivement balkanique et se concentre dans la deuxième moitié du VIe siècle222 (fig. 58).
Type B. 2. 3. Pendentif en bronze, en forme de disque
39Le disque présente une section aplatie, légèrement épaissie au milieu ou au profil intérieur ; le décor est incisé sur la face supérieure.
— Variante A : décor incisé en zigzag (fig. 59 A).
Un exemplaire à Termoli, tombe 10223.
— Variante B : décor à petits cercles (fig. 59 B).
C’est la variante la plus diffusée sur la côte du Samnium : six exemplaires proviennent de Termoli224, quatre de Larino225, un de Guglionesi226. Ils apparaissent dans des contextes funéraires au dernier quart du VIIe et au VIe siècle.
40Ces ornements se trouvent, en Daunie côtière, à Cannes227 et, dans la vallée de l’Ofanto, à Minervino, dans un contexte du VIe siècle228, et à Lavello, où ils datent entre la fin du VIe et le Ve siècle229. Ils sont très répandus, du milieu jusqu’à la fin du VIIIe siècle, dans le Latium, où ils sont toujours décorés à zigzag, comme dans notre variante A230, et ils sont souvent suspendus à l’ardillon des fibules. Ce genre d’ornement est, de toute manière, très commun dans les nécropoles italiques de l’Âge du Fer : ils sont diffusés à Cumes231 et en Calabre (S. Onofrio di Roccella Jonica, Castiglione di Paludi, Torre Mordillo)232, ainsi que sur la côte adriatique, (Novilara233, Alfedena234, Vasto235) et sur la côte ionienne de la Basilicate236 ; des pendentifs circulaires, non décorés, se trouvent aussi à Nin, en Croatie ; des exemplaires décorés à petits cercles ou en zigzag, pourvus d’œillet de suspension sont attestés au premier Âge du Fer en Macédonie et en Achaïe237. Leur apparition est en Daunie assez ancienne, puisqu’on les retrouve à Monte Saraceno dans des mobiliers du Bronze Final238.
41La fonction spécifique de ces disques peut être éclairée par l’observation suivante : dans les tombes frentanes, ils se trouvent exclusivement dans des sépultures féminines, où ils sont souvent déposés sur le bassin de la défunte ; ce fait est interprété par Di Niro comme une allusion à la sphère de la fécondité239. On a toutefois des exemples d’usages différents, selon les dimensions. Ils peuvent aussi être suspendus à des boucles d’oreilles ou à la ceinture en bronze, comme à Alianello240. À Alfedena, un exemplaire retrouvé au-dessous de la tête de la défunte, aurait pu servir pour décorer sa coiffure241 (fig. 59 C). Ces disques pourraient être aussi identifiés avec les pendentifs des ceintures très souvent représentés sur les stèles dauniennes242 (fig. 59 D). On aurait là une confirmation des analogies culturelles entre la Daunie et le Latium archaïques, relations qu’on avait plus haut soulignées à propos de l’armement des stèles. Tout comme pour d’autres types d’ornements, il existe néanmoins un décalage surprenant entre la riche documentation iconographique des stèles et la pauvreté des trouvailles archéologiques en Daunie243.
Type B. 2. 4. Pendentif en bronze en forme de disque ajouré
— Variante A : deux disques concentriques, à section aplatie (fig. 60 A).
Un exemplaire, fragmentaire, inédit, de la tombe 76 de Salapia.
— Variante Β : disques concentriques à section ronde, avec une poignée rectangulaire ajourée (fig. 60 Β).
Un exemplaire incomplet, inédit, de la tombe 76 de Salapia.
42Ces disques représentent des objets plutôt insolites dans le cadre de la culture daunienne. Dans la vallée de l’Ofanto, un pendentif en bronze en forme de roue à quatre rayons a été retrouvé à Lavello244. Si les pendentifs en forme de roue sont diffusés soit dans le milieu balkanique, soit sur le versant tyrrhénien de la Péninsule, les disques de Salapia ont pourtant une forme assez particulière qui les distingue des groupes typologiques connus. Ces pendentifs « à roue » font une apparition très précoce en Macédoine245 d’où ils se propagent vers la péninsule grecque. Ici, ils se trouvent surtout dans les sanctuaires, alors qu’en Macédoine leur destination est principalement funéraire246 (fig. 60 C-D). Des exemplaires analogues se retrouvent dans la péninsule slave : en Slovenie247, dans plusieurs mobiliers de Kompolje et à Zaton248. Un pendentif de ce même type, retrouvé dans la tombe 660 de Megara Hyblaea, datée du milieu du VIIe siècle, est à considérer comme un objet d’importation balkanique249. Il y a toutefois aussi une autre variante des pendentifs à roue, qui est plutôt caractéristique de plusieurs nécropoles du versant tyrrhénien et ionien de la Péninsule. Il s’agit de roues formées par trois cercles concentriques reliés entre eux par deux barres croisées. On en a retrouvé une grande quantité dans la « Tomba del Duce » à Vétulonia et ils sont attestés aussi à Massa Marittima250. Ces pendentifs à rondelle sont fréquents dans les nécropoles de la Campanie, où ils se trouvent parmi les objets typiques du premier Âge du Fer (Pontecagnano)251 et de l’Orientali-sant ancien (vallée du Sarno)252 ; un exemplaire se trouve aussi à Cumes253. Ils sont également attestés en Calabre, à Torre Mordillo, à S. Onofrio di Roc-cella Jonica et à Francavilla Marittima254. La présence de ces pendentifs dans une tombe de Katoundas (Albanie) du premier Âge du Fer a été expliquée comme une importation de l’Italie255. Si le pendentif de Lavello peut être sûrement comparé à ce deuxième groupe de pendentifs, pour ainsi dire italique, les exemplaires de Salapia présentent des caractères différents des deux groupes jusqu’ici décrits. Il faut penser, peut-être, à une adaptation locale de ce sujet ornemental. Quant à la chronologie des exemplaires de Salapia, l’association dans le mobilier à un bracelet à haute lame cylindrique pourrait suggérer une datation au premier Âge du Fer.
Type B. 2. 5. Pendentif anthropomorphe et : lame très fine, coupée en forme de figure humaine schématisée (fig. 60 F-H)
43On en connaît un exemplaire en bronze, provenant de Monte Saraceno256. Les pendentifs anthropomorphes se trouvent aussi en Slovénie257 et sont très répandus dans la culture liburnienne, en particulier en Croatie258, où ils peuvent être associés à des fibules à spirale des VIIe-VIe siècles259. Cependant, mise à part la ressemblence générale, les personnages des pendentifs dauniens et balkaniques sont différents quant à leurs coiffures et aux vêtements260. Il s’agit probablement d’une élaboration autonome du même sujet.
Type B. 2. 6. Pendentif figuré en lame de bronze (fig. 60 I-K)
44Le profil est conique ou trapézoïdal, avec deux appendices latéraux sur chaque côté de l’extrémité supérieure ; ces pendentifs sont souvent pourvus d’un anneau de suspension.
— Variante A : figure ornithomorphe schématisée : les deux appendices latéraux sont en forme de double protome d’oiseaux (fig. 60 J-K).
Ce sujet est largement attesté en Daunie, au point que F. Lo Schiavo le considère comme un type daunien261, diffusé sur la côte du Gargano, dans la Daunie intérieure (Lavello, Melfi, Ascoli Satriano, Ordona), ainsi qu’en Peucétie, (Ruvo). Par l’itinéraire fluvial intérieur, ces objets sont arrivés jusqu’en Campanie, à Roscigno et à Ottati. Quant à leur diffusion orientale, F. Lo Schiavo signale une seule présence à Nin, en Croatie, mais M. L. Nava a, par la suite, publié des exemplaires analogues qui proviendraient de différents sites de la péninsule slave262. On pourrait évoquer une ressemblance, du moins thématique, avec les pectoraux picé-niens à double protome d’oiseaux, attestés à partir de la phase Picenum II (VIIIe siècle)263.
— Variante Β : figure antropomorphe stylisée : l’anneau de suspension représente la tête, les deux appendices latéraux les bras, le corps central évoque une longue tunique, parfois décorée de points ou de petits cercles (fig. 60 I).
45La distribution de ces pendentifs et des types analogues est très intéressante : plusieurs exemplaires proviennent de Monte Saraceno264 et au moins deux, peut-être trois, pendentifs de ce type proviennent de Cannes265. D’autres exemplaires du même genre ont été retrouvés hors contexte à Ascoli Satinano266, à Lavello267, à Melfi268 et à Ordona269. Il est significatif de retrouver des types analogues, même s’ils ne sont pas identiques, dans le Picenum270. Quant à la chronologie des exemplaires dauniens, le seul contexte daté, la tombe III de Monte Saraceno, remonterait au milieu du VIIe siècle271. Du point de vue typologique, il est intéressant de noter comme les figures anthropomorphes peuvent souvent se rapprocher des représentations des protomes d’oiseaux ; c’est-à-dire que des variations minimes dans la longueur des bras ou dans la largeur de la tête suffisent pour basculer facilement d’un sujet à l’autre272.
Type B. 2. 7. Pendentif en forme de battant (fig. 60 L)
46La tige est plus ou moins allongée et la terminaison inférieure forme une sphère.
47Un exemplaire provient d’un mobilier du VIe siècle de Termoli273, deux sont signalés, hors contexte, à Cannes274, deux à Lavello275, tous en bronze. Le type peut être aussi reproduit en argent, comme par exemple dans le très riche mobilier de la tombe princière de Cupola276.
48Ce type, présent aussi en Macédoine et en Thessalie277, a eu une large diffusion dans le pourtour adriatique. Il se trouve sur la côte adriatique orientale, en Albanie278 et en Croatie, à Kompolje279 où il semble avoir une chronologie plus ancienne que les exemplaires italiques, puisqu’elle remonterait aux VIIIe et VIIe siècles.
49Dans l’Adriatique septentrionale, ce type se trouve à Este280. Il est extrêmement commun dans l’Adriatique centro-occidentale, surtout pendant la phase Picenum IV A (début-troisième quart du VIe siècle)281 : on le retrouve à Belmonte Piceno282, à Pesaro283, à Loreto Aprutino284, à Vasto285, à Alfedena286, à Atri287, à Montebello di Bertona288.
50Ces pendentifs constituent souvent les terminaisons en bronze caractéristiques des pectoraux picéniens ; ils peuvent aussi être utilisés comme pendentifs de fibules ou bien comme éléments de colliers.
Type B. 2. 8. Pendentif en or, à plaque trapézoïdale (fig. 61)
51Une ligne sinusoïdale en relief, encadrée par deux tresses, se déroule autour du bord, une rangée de petits triangles est modelée en granulation sur les côtés supérieur et inférieur. Une fleur à quatre pétales très schématisées avec un bouton central, est representée en relief au milieu.
52Ce pendentif provient de la tombe 13 de Toppicelli et date probablement de la deuxième moitié du VIe siècle289. Il se distingue par la qualité rare de son matériel290 ainsi que par la finesse de son travail. Le motif floral de cette plaque a été à juste titre comparé au décor d’une paire de boucles d’oreilles291 de la fin du VIe siècle, probable création d’un atelier étrusque sensible à l’in-fluence ionienne292.
53D’autres parallèles s’imposent avec quelques produits de l’orfèvrerie de la fin du VIe siècle qui circulent dans les milieux indigènes de l’Italie Méridionale. Ruvo, en Peucétie, a livré une quantité considérable de bijoux en or. Un riche collier, décoré de têtes de Satyres, de fleurs de lotus et de glands, révèle une maîtrise parfaite de la technique de la granulation293. Deux fibules « a sanguisuga » à pied long ont été décorées avec une rangée de petits triangles de granulation, très proche du motif de l’exemplaire de Canosa294. Un autre collier est formé par des petites plaquettes, décorées par repoussage avec des protomes féminins295.
54Un autre site de la Peucétie, Noicattaro, a livré des objets en or très proches de la pièce de Canosa. L’un est un pendentif trapézoïdal avec un rebord à tresse, décoré de fleurs de lotus et d’un chevreuil au repoussé. Deux pendentifs circulaires ont des serpents et des croix à branches coudées, exécutés en granulation296. Tous ces objets datent de la période comprise entre la deuxième moitié du VIe et le Ve siècle. Quant aux ateliers d’origine, ils ont été souvent attribués au courant « étrusco-ionien » actif vers la fin du VIe-Ve siècle. Plus précisément, le caractère hétérogène de certaines représentations pourrait suggérer un rapprochement avec les produits de la Campanie étrusque, d’influence ionienne297 ; l’analyse des ambres figurés nous amène à des conclusions analogues, comme nous l’avons vu dans le chapitre précedent.
LA VAISSELLE
C. 1. Les bassins en bronze
Type C. 1. 1. Bassin à rebord horizontal étroit non décoré (fig. 62 A, B)
55Le bord est replié à angle droit, sans décor ; la forme est basse, le fond plat et large ; une anse à anneau a été appliquée au bord ; le fond est décoré par deux cercles concentriques réalisés au repoussé.
56Deux bassins de ce type se trouvent, respectivement, dans la tombe 1/75 de Toppicelli298 (fig. 62 Β) et dans la tombe 279 de Lavello299 (fig. 62 A). Dans les deux cas, il s’agit de sépultures de personnages de rang élevé, datant du dernier quart du VIIe siècle.
57Dans la tombe de Canosa, ce bassin a servi pour un rituel tout à fait insolite : il contenait les restes de l’incinération et il était recouvert par un autre bassin de type différent, à rebord perlé.
Type C. 1. 2. Bassin à rebord décoré d’une rangée de perles (fig. 62 C-F)
58Le bord perlé est replié vers l’extérieur ; la forme est arrondie, le fond plat. Ces caractéristiques correspondent au type Β de la classification de d’Agostino. Il est fort répandu dans toute la Péninsule300. Dans ce groupe nous pouvons inclure certainement au moins deux exemplaires des sites adriatiques méridionaux : un bassin de la tombe 56 de Termoli301 et un autre de la tombe 1/75 de Canosa-Toppicelli302. Ailleurs, la documentation est moins complète : toutefois, au moins l’un des cinq bassins à rebord perlé retrouvés à Cupola303 (fig. 62 G) et un nombre indéfini des bassins de la tombe 1/89 de Canosa-Toppicelli304 s’inscrivent dans ce même groupe. Pour les autres bassins provenant de ces contextes de Cupola et Toppicelli, il faut se tenir à une attribution très générique à la classe des bassins à rebord perlé. La comparaison avec les contextes de la Daunie intérieure est incontournable. À Lavello quatre exemplaires de ce type proviennent de la tombe 279 (fig. 62 C-F) et un autre de la tombe 277305. Deux bassins proviennent d’Ordona306. Quant à la chronologie, les exemplaires de Lavello et de Canosa-Toppicelli se situent tous au dernier quart du VIIe siècle, tandis que les exemplaires d’Ordona seraient plus récents, l’un du premier tiers du VIe siècle, l’autre de la première moitié du siècle suivant. Pour le contexte de Cupola nous disposons seulement d’une chronologie très approximative, entre le VIIe et le VIe siècle307. L’exemplaire de Termoli était associé dans le mobilier avec de la céramique de type daunien datant d’entre le dernier quart du VIIe et la fin du VIe siècle308. Dans l’Adriatique méridionale, un ensemble important de ces bassins se trouve en Peucétie, à Rutigliano, où ils sont datés du VIe siècle309 (fig. 63).
Type C. 1. 3. Bassin à bord horizontal étroit décoré de perles
59La vasque est très basse et évasée, le fond, aplati, décoré par deux cercles concentriques au repoussé.
— Variante A : Deux rangées de petites perles soulignent le bord ; au raccord entre le bord et la vasque il y a une cannelure, décorée avec une troisième rangée de perles ; le décor est réalisé au repoussé (fig. 64).
Cette variante est représentée par un exemplaire hors contexte, provenant de Guglionesi310.
— Variante Β : Deux rangées de petites perles sur le bord ; une rosette à six pétales est inscrite dans le cercle central ; le décor est réalisé au repoussé (fig. 65).
Les quatre exemplaires de cette variante ont été retrouvés à Guglionesi, dans la nécropole de S. Margherita : deux provenant de la tombe 1, un autre de la tombe 2 ; un quatrième exemplaire a été retrouvé hors contexte311.
60Ce groupe (C. 1. 3.) constitue un ensemble fort homogène et plutôt insolite, qui s’intègre avec difficulté dans les grands groupes typologiques proposés par d’Agostino ; on pourrait l’approcher grosso modo des bassins de type B, mais il présente des différences évidentes par rapport aux autres exemplaires de cette classe312. En fait, les caractères distinctifs du groupe —vasque très basse et évasée, double cercle sur le fond, double rangée de petites perles sur le bord— reviennent avec précision dans un ensemble bien défini de bassins313. Ces exemplaires sont en majorité répandus en milieu tyrrhénien : à Populonia, dans la tombe « dei Flabelli di bronzo »314, à Tarquinia, dans une tombe de l’Orientalisant Récent315, à Cumes et à Capoue316 ainsi qu’à Vauve-nargues, dans le Midi de la Gaule317 (fig. 66 B-E). En particulier, le détail de la double rangée de perles sur le bord est commun à Populonia (fig. 66 Β) et à Tarquinia (fig. 66 C), ainsi qua Cumes318.
61Sur le versant adriatique, ce type est attesté dans le Picenum. Un exemplaire a été retrouvé à Fabriano, associé avec du matériel d’importation étrusque (oenochoés rhodiennes) et des vases protocorinthiens319. À cette liste il faut donc désormais ajouter la riche documentation de Guglionesi (au total cinq bassins) ainsi que celle de quelques centres de la Daunie intérieure. Un bassin de ce même type, identique à la variante A, provient d’Ordona ; il date du milieu du VIe siècle320 (fig. 66 A). Deux exemplaires de la tombe 27 de Melfi-Pisciolo321 appartiennent à la variante Β ; ce contexte a été daté avant la fin du VIIe siècle322.
62On aurait donc un cadre de diffusion presque totalement tyrrhénien avec une ramification adriatique, dans le Picenum, dans le Samnium323 et dans la Daunie intérieure (fig. 67). Ce cadre devient encore plus varié si l’on suppose, avec Albanese Procelli324, l’existence de plusieurs ateliers locaux pour ce groupe de bassins. On pourrait même s’interroger pour savoir si, dans le cas de Guglionesi, nous ne serions pas en présence d’un atelier local, vu le caractère fort homogène des pièces. Le décor avec la rosace sur le fond pourrait constituer une marque tout à fait locale, qui distingue ces exemplaires des produits d’autres zones325. Mais il est évident que les modèles de cette production sont à chercher ailleurs, peut-être en Étrurie. Quant à la chronologie, les contextes de Tarquinia et de Fabriano permettraient de penser au VIIe siècle, plus précisément au milieu ou à la seconde moitié du siècle ; le bassin de Vauvenargues était associé à une coupe à filets du troisième quart du VIIe siècle. Pour les exemplaires de Guglionesi, les points d’ancrage chronologique du contexte de la tombe 1 sont, malheureusement, très étendus. Dans cette tombe on trouve en effet deux vases qui imitent la céramique subgéométrique daunienne326 ; il s’agit, comme on le verra dans les prochains chapitres, d’une production céramique qui est localisée à Guglionesi et à Termoli327. Elle s’inspire en grande partie aux motifs du « North-Daunian Subgeometric I » (NDS I) Yntema, dont les limites chronologiques sont toutefois très larges (dernier quart du VIIe-fin du VIe siècle)328.
Type C. 1. 4. Bassin à rebord horizontal décoré d’une tresse incisée
63Les parois sont légèrement arrondies ; le fond est plat.
64Un exemplaire de ce type est signalé dans la tombe 1/89 de Canosa Toppicelli, dont le riche mobilier date du dernier tiers du VIIe siècle329. Mis à part l’exemplaire de Canosa, ce type de bassin est jusqu’à présent pratiquement inconnu en Daunie côtière. Plusieurs exemplaires proviennent en revanche des sites de la vallée de l’Ofanto : Lavello330, Melfi et Ruvo del Monte331. La carte de distribution (fig. 68) montre de manière assez claire l’importance de cet itinéraire fluvial pour la diffusion de ces bassins sur la côte adriatique.
Type C. 1. 5. Bassin à rebord étroit, non décoré
65La vasque est profonde et arrondie, le fond aplati.
— Variante A : bord recourbé vers l’extérieur, légèrement épaissi à l’extrémité ; fond plat, distingué à l’intérieur par un sillon (fig. 69).
Encore une fois, la documentation la plus riche provient de la nécropole de Santa Margherita à Guglionesi, où l’on trouve trois exemplaires de ce type, l’un appartenant à la tombe 1332, deux à la tombe 7333.
— Variante Β : bord horizontal non épaissi, replié vers l’extérieur ; parois et fond à profil continu arrondi. Un exemplaire provient de Larino, tombe15334 (fig. 70 A).
66La typologie de ces bassins à rebord lisse a été approfondie par A. Bottini, qui a adopté les critères de classification proposés par d’Agostino pour les bassins à rebord perlé335. Ces bassins de Larino et de Guglionesi pourraient se rapprocher d’exemplaires de Lavello qui datent du troisième quart du VIIe siècle, appartenant au type b du classement de Bottini336 (fig. 70 D). Dans ce même type pourrait rentrer un exemplaire plus ancien venant d’Ordona (tombe 12, deuxième moitié du VIIIe siècle)337, ainsi que le bassin de la tombe 1 de Pietrabbondante-Troccola338 Quant aux bassins de Guglionesi, les deux contextes comportaient de la céramique d’imitation daunienne datée entre le dernier quart du VIIe et la fin du VIe siècle339.
Type C. 1. 6. Bassin à rebord non décoré
67La forme est peu profonde et arrondie, resserrée vers le haut. Un exemplaire de ce type provient de Larino, de la tombe 3340 (fig. 70 Β).
68Ce bassin rentre plutôt dans le type c de la classification de Bottini, qui est attesté au Ve siècle à Lavello341. D’après la liste dressée par Bottini, la circulation de ces bassins serait surtout concentrée dans les régions centrales de l’Adriatique, à Alfedena (fig. 70 C) et à Pietrabbondante, ainsi que dans la basse et moyenne vallée de l’Ofanto (Canosa, Lavello, Banzi et surtout Melfi) ; sa chronologie s’étale du milieu du VIe à la deuxième moitié du Ve siècle342.
69Nous avons traité jusqu’ici des exemplaires qu’on peut intégrer dans une classification typologique relativament définie. Cette attribution est impossible dans nombreux cas, lorsque la documentation est insuffisante. En l’état actuel, il nous est par exemple impossible de rattacher à un type défini le chaudron en bronze de la tombe 231 de Salapia343, qui est pourtant une pièce de grande valeur par sa chronologie précoce (première moitié du VIIIe siècle) et par le caractère exceptionnel du mobilier. Il reste aussi problématique l’attribution des bassins de la tombe princière de Cupola où neuf bassins ont été retrouvés : cinq à rebord perlé —dont deux du type Β de d’Agostino— et les autres, probablement, à bord lisse ou horizontal aplati344. Les sept (ou peut-être neuf)345 bassins de la tombe 1/89 de Toppicelli sont attribués au types Β et C de d’Agostino ; de cette tombe proviendraient aussi « un bacino a tesa largae un lebete »346. Le mobilier de la tombe 1 de Minervino, daté du VIe siècle, est, lui aussi, inédit ; on sait, toutefois, qu’il comportait un nombre important de bassins avec un bord « a larga tesa, decorato »347 ; un bassin à rebord perlé provient également d’un autre mobilier du même site348.
70En effet, bien que la documentation relative à cette classe de matériel soit aujourd’hui plus riche qu’il y a une dizaine d’années349, l’édition du matériel n’a pas été toujours systématique350. Seulement des analyses détaillées de chaque contexte pourraient en revanche aider à avancer sur la question difficile des centres de production et des voies de circulation351. De toute manière nous pouvons souligner les quelques éléments qui se dégagent du tableau jusqu’ici tracé. Le premier constat concerne le caractère de prestige qui est généralement attribué aux bassin en bronze. Ils apparaissent, manifestement, dans les contextes indigènes les plus somptueux : les tombes 277 et 279 de Lavello, les tombes 1/89 et 1/75 de Canosa-Toppicelli, les tombes 1 et 7 de Guglionesi, la tombe princière de Cupola352. Cela nous rappelle les considérations d’A. Mele sur la valeur intrinsèque de ces objets, qui pouvaient être les moteurs d’un très vaste réseau d’échanges : par exemple, la contrepartie d’un seul de ces bassins pouvait être une quantité importante de céréales353.
71Le deuxième constat concerne le rôle attribué à la vaisselle en bronze dans les mobiliers funéraires, donc les rituels reliés à l’adoption de ces objets. Les études sur les bassins à rebord perlé ont démontré qu’ils ont pu avoir des emplois très variés354. C’est dire qu’au-delà des ressemblances formelles, ces objets ont pu être différemment assimilés et adaptés aux exigences des individus et de leur groupe : par exemple le chaudron en bronze importé d’une colonie grecque d’Italie Méridionale a été utilisé par les princes celtes d’Hochdorf pour conserver du miel355. Des restes d’aliments —coques d’œufs et de noix, fragments d’os d’animaux, pépins de raisins— ont été retrouvés à l’intérieur des bassins de quelques tombes du Forum romain356. Ils ont pu avoir rapport, dans quelques cas, avec la consommation du vin357. Lorqu’ils sont montés sur trépied, ces bassins deviennent des chaudrons pour la cuisson des aliments, probablement de la viande358. On peut aussi supposer une fonction secondaire en tant que prix offerts lors de jeux athlétiques359 ou bien un emploi lié aux ablutions. Ils ont, enfin, un usage funéraire, comme récipients-cinéraires360.
72Dans nos régions, les récipients en bronze sont liés à des usages différents. Le chaudron en bronze de la tombe 231 de Salapia est intégré dans un contexte guerrier. Dans plusieurs cas, les bassins sont utilisés pour les banquets où l’on consommait de la viande. Dans la tombe 279 de Lavello, les bassins étaient associés à des broches en fer. Un faisceau de broches était déposé dans la tombe 1/89 de Toppicelli. Des broches et des chenets en fer se trouvaient dans les bassins de la tombe de Cupola. L’un des bassins à rebord perlé de ce dernier mobilier était installé sur un trépied, ce qui implique probablement son emploi pour la cuisson des aliments ; la même observation a été effectuée à Cairano, dans une tombe du deuxième quart du VIe siècle361 et, pour une époque plus tardive, à Canosa, dans l’un des importants mobiliers de l’Hypogée « dei Vimini », qui daterait des vingt premières années du IVe siècle362.
73Les bassins sont déposés dans des tombes masculines (tombe 7 de Guglionesi, tombe 1/75 de Toppicelli, tombe 279 de Lavello) aussi bien que féminines (tombe 1/89 de Toppicelli, tombe 1/82 de Cupola, tombe 1 de Guglionesi). C’est le signe que les rituels dont ils font partie ne sont pas réservés exclusivement aux hommes. La participation des femmes au rituel pourrait dénoncer une influence d’origine tyrrhénienne. À juste titre, M. Corrente a comparé la tombe 1/89 de Toppicelli à la tombe 66 de Bisaccia363, puisque, là aussi, la vaisselle du banquet —bassins en bronze, broches en fer— faisait partie d’un riche mobilier féminin. La défunte de Bisaccia pourrait être, d’après son costume, un membre de l’aristocratie étrusque de Pontecagnano, intégrée probablement au milieu indigène à travers le mariage364. En effet, la participation des femmes au banquet est exclue des usages grecs, tandis qu’elle est une pratique tout à fait normale dans le monde étrusque, comme en témoignent d’innombrables représentations peintes et sculptées. Cette coutume tyrrhénienne a dû influencer aussi le milieu indigène méridional. C’est ainsi qu’on peut expliquer la présence d’objets d’ateliers étrusques reliés à la sphère du banquet, comme les candélabres, dans les tombes féminines du Melfèse au Ve siècle365.
74Le rapprochement du milieu tyrrhénien est encore plus évident si l’on observe le rituel funéraire du mobilier 1/75 de Toppicelli. Ici, le grand bassin à rebord horizontal plat contenait les restes d’une incinération partielle ; il était recouvert par un bassin à rebord perlé. Il s’agit d’un rite exceptionnel pour le monde daunien, où l’inhumation recroquevillée a été la pratique funéraire exclusive jusqu’à la conquête romaine366. Comment interpréter cette exception surprenante dans le domaine des usages funéraires qui est traditionaliste par excellence, et qui l’est encore davantage dans le monde daunien ? L’explication la plus probable est l’influence, voire l’attractivité qu’ont pu exercer sur les élites dauniennes les modèles des aristocraties tyrrhéniennes367. À Pontecagnano et à Cumes, comme l’on sait bien, les membres de l’aristocratie sont incinérés dans de grands chaudrons en bronze ; ils imitent, à leur tour, les coutumes des hippobotai d’Érétrie et de Cumes en Eubée368. À Canosa, au dernier quart du VIIe siècle, ce rituel héroïque est associé aux signes du statut de guerrier (ceinturon en bronze), mais dans un contexte où la vaisselle céramique reste purement indigène.
75Toutes ces considérations ne sont pas marginales par rapport à notre analyse sur les voies de circulation. En fait, nous sommes en présence d’objets, comme les bassins à rebord perlé, dont la circulation est très vaste369 ; elle dépasse même les limites du territoire italique, pour rejoindre le Midi de la Gaule370 et la Grèce371. Une production aussi considérable suppose l’existence de plusieurs ateliers, en milieu étrusque ainsi qu’en milieu grec colonial372, avec, peut-être, plusieurs variantes locales373.
76L’identification de ces centres de production est encore très controversée ; de plus, l’état lacunaire de nos données nous déconseille de hasarder des hypothèses sur la base de rapprochements purement formels.
77Dans cet état de choses, des éléments plus probants pourraient dériver de l’analyse de l’origine des rituels qui accompagnent et qui ont probablement suggéré l’adoption de ces objets. Or, dans les cas mentionnés, la référence aux systèmes idéologiques élaborés dans le milieu tyrrhénien et, plus précisément, parmi les communautés étrusques de Campanie, semble très évidente. En effet, de nombreuses influences paraissent relier la côte tyrrhé-nienne et les sites des hautes vallées du Sele et de l’Ofanto (Bisaccia et Cairano) à ceux de l’embouchure de ce fleuve (Lavello et Canosa), notamment vers le dernier quart du VIIe siècle (fig. 63). L’importance de l’itinéraire de l’Ofanto, jusqu’à Canosa, dans la diffusion de certains types (par exemple les lebetes à rebord horizontal, ou les bassins décorés d’une tresse) est certainement très significative. D’autant plus si l’on considère plus en détail la diffusion de ces objets (fig. 63, 67 et 68). Les bassins à rebord à tresse sont presque inconnus sur le versant adriatique (fig. 68) ; ils sont plutôt diffusés sur le versant tyrrhénien —à Capoue, à Cumes, à Castellammare— et pénètrent à travers la vallée de l’Ofanto à Ruvo del Monte, Cairano et Melfi374. À ce dossier nous pouvons aujourd’hui ajouter les découvertes de Lavello et de Canosa, qui constituent l’extrême ramification adriatique de ce parcours. Il nous manque, il est vrai, la documentation détaillée d’un site intermédiaire de cet itinéraire, comme Minervino ; mais la présence ici, dans une tombe de VIe siècle, de plusieurs bassins en bronze, est tout à fait encourageante pour cette hypothèse de travail. D’ailleurs, la documentation connue pour la Peucétie, bien qu’assez réduite, nous amène aux mêmes conclusions : les bassins à rebord perlé sont associés, à Rutigliano et à Noi-cattaro, à des objets de production étrusque, probablement étrusque de Campanie, comme des bijoux en or à granulation, du bucchero et des oenochoés de type rhodien375.
C. 2. Les stamnoi en bronze
Type C. 2. 1. Stamnos à rebord évasé arrondi, corps ovoïde à fond plat
78Les anses sont surélevées, avec des appliques en forme de têtes de Silène.
79Plusieurs exemplaires ont été retrouvés hors contexte à Guglionesi376, Larino377, Termoli378 et à Montorio dei Frentani379 (fig. 71). Ils datent probablement du Ve siècle, mais ils semblent persister, du moins à Larino, même au cours du siècle suivant. Ces stamnoi sont probablement de fabrication étrusque : en effet, des parallèles très proches peuvent être indiqués avec des exemplaires de Vulci du Ve siècle380. En Daunie intérieure, un vase identique se trouve dans le riche mobilier de la tombe F de Melfi-Chiuchiari, du début du Ve siècle, qui comportait plusieurs bronzes de production étrusque381. A. Di Niro suppose une destination funéraire de ces stamnoi, qui auraient été utilisés à Larino et à Guglionesi comme récipients pour les restes de l’incinération382. À Larino, cette coutume funéraire paraît se prolonger jusqu’à la fin du IVe siècle et elle est accompagnée par d’autres indices significatifs de l’introduction de pratiques étrangères, telle la présence des strigiles dans les tombes masculines, référence aux valeurs de l’athlétisme d’inspiration grecque383.
LA CIRCULATION DU MÉTAL DANS LA DAUNIE ET DANS LE SAMNIUM
80Tout comme dans d’autres cultures adriatiques, l’importance des objets en métal se manifeste dans nos régions dans plusieurs domaines et à plusieurs niveaux. Il y a d’abord un niveau, pour ainsi dire, « moyen » ; en effet, la présence de ces objets est très fréquente dans les mobiliers de ces régions. Cet aspect est particulièrement visible dans la nécropole de Termoli, où les produits métalliques, ornements ou armes, sont parfois les seuls objets du mobilier funéraire. Le même constat est vrai aussi pour d’autres sites de l’Adriatique centro-méridionale (Atri, Alfedena) et des côtes liburniennes384. Il y a ensuite un niveau qualitatil plus élevé, qui concerne le domaine des biens de prestige. L’abondance des objets métalliques marque immanquablement les mobiliers des tombes princières de la région : les riches tombes archaïques de Guglionesi (1 et 7), de Salapia (tombe 231, tombe 115), de Cupola, de Canosa (tombe 1/75, 1/89), de Lavello (tombe 277, 279). La présence des objets en métal est alors un phénomène très complexe à interpréter, car elle témoigne bien sûr du pouvoir économique de ces groupes et est en même temps l’expression de rituels assez hétérogènes, qui arrivent parfois à détourner la fonction originaire des objets. Que l’on pense, par exemple à la variété d’usages du podanipter ou de l’ensemble cruche-patère385, ou bien encore, dans notre cas, à l’utilisation comme cinéraires des stamnoi découverts à Larino et à Guglionesi.
81À l’instar de leurs fonctions, les influences perceptibles dans les objets métalliques sont multiples et doivent être analysées dans leurs différents aspects. Nous pouvons d’abord suivre la circulation des mêmes objets (tels les pendentifs cylindriques B. 2. 1.) entre le Picenum, les Abruzzes et le Samnium. Un lien privilégié avec le Picenum, au cours des VIIe-VIe siècles, transparaît notamment de la documentation archéologique de Guglionesi, alors que la nécropole de Termoli est peut-être plus proche des sites des Abruzzes, par exemple Alfedena (fibule à arc « a bozze », Β. 1. 6.). En revanche, aucune comparaison n’est possible avec des régions circonscrites de l’Adriatique orientale, car souvent la distribution des objets est tellement vaste qu’elle échappe à la définition de directrices précises : c’est le cas, par exemple, des pendentifs à battant (B. 2. 7.), qui sont attestés dans tout l’arc adriatique.
82Le territoire daunien est en revanche marqué de façon beaucoup plus profonde par les relations avec la côte opposée de l’Adriatique, qui jusqu’à présent semblent toutefois concerner uniquement le domaine des ornements. Ce réseau remonte très en arrière dans le temps, au moins à l’Âge du Bronze Récent et Final. Le complexe extraordinaire de la grotte de Manaccora en est l’exemple le plus clair. Des types caractéristiques d’épées386 et d’ornements387 témoignent de ces relations transadriatiques à une époque très précoce388. Cette vivacité de contacts pourrait expliquer certains aspects de la culture daunienne389, qui apparaissent au tout début de l’Âge du Fer390.
83À la fin de l’Âge du Bronze, les relations avec l’autre versant adriatique sont prouvées par les mobiliers des tombes de Cupola et de Salapia, qui datent encore de la fin du Xe siècle391. On trouve ici des objets caractéristiques, à savoir des types de bracelets (en haute lame de bronze à cannelures horizontales392 et à profil de demi-losange393) qui sont très courants dans la culture de la côte liburnienne, entre le Xe et le IXe siècle394. En Adriatique, on retrouve des comparaisons uniquement dans la vallée du Pô395. Au cours de l’Âge du Fer, ce réseau est encore actif. Il suffit de penser aux fibules à spirales, qui sont répandues en Daunie dès le IXe jusqu’au VIe siècle, ou à certains objets plus particuliers, comme le pendentif ajouré de Salapia-Lupara, qui date du VIe siècle. Il faut s’interroger sur la nature de ces échanges. Les études sur la question ont souvent accentué les liens entre les cultures dau-nienne et orientales, en particulier liburnienne, jusqu’à voir, dans ces relations, les signes d’une véritable présence ou domination culturelle. Cette explication a été proposée, par exemple, à propos des affinités entre Salapia et Nin396. Un autre courant d’interprétation a plutôt insisté sur les différences entre les cultures adriatiques, qui ont souvent amené à l’élaboration de variantes ou de versions très diverses des mêmes sujets sur les deux côtes de la mer. C’est le cas, par exemple, des pendentifs anthropomorphes. Ces variations ne peuvent toutefois gommer les affinités sur le fond, qui sont bien indéniables. C’est le cas des fibules à spirale : même si une partie d’entre elles a été produite localement, leur prototype est à rechercher dans les cultures de l’Europe centrale et orientale, d’où il a presque certainement été transmis à travers la péninsule balkanique. Ce même chemin transadria-tique a été souvent parcouru dans le sens inverse, de l’ouest vers l’est397 : c’est le cas, par exemple, des fibules à quatre spirales, ou des fibules « Certosa », types italiques retrouvés sur l’autre versant de la mer. On ne peut pas exclure, en principe, l’intermédiaire de l’un des riches sites de la Daunie ou de la Peucétie dans la circulation adriatique de ces objets italiques.
84Si l’on réfléchit maintenant aux données quantitatives, bien qu’il soit impossible d’arriver, à l’heure actuelle, à des évaluations précises, on retire toutefois l’impression d’une quantité relativement limitée des échanges. De plus, la circulation transadriatique de certains types ne touche pas tous les territoires de la même manière. On a vu que la côte du Molise est apparemment restée en dehors des circuits « transadriatiques ». De la même manière, des objets très courants dans le Picenum et sur la côte orientale sont absents en Daunie. C’est le cas, par exemple, des pectoraux —ou pendentifs— en bronze à double tête zoomorphe398, ou des fibules à arc décoré d’un gros grain d’ambre399. Toutes ces considérations ne peuvent que confirmer, dans la substance, cette idée « d’assimilation sélective »400 qui a été élaborée pour expliquer les dynamiques particulières des contacts culturels en Adriatique.
85L’autre thème à aborder concerne l’influence des cultures italiques. Dans ce domaine aussi, il faut distinguer plusieurs composantes, qui sont perceptibles à travers différentes époques et dans plusieurs domaines. En premier lieu, la documentation archéologique —les pectoraux dauniens— et les représentations iconographiques —la panoplie des stèles— montrent clairement le rapport entre les armements dauniens et les coutumes guerrières répandues dans le centre de la Péninsule (Étrurie, Latium, Picenum) aux VIIIe et VIIe siècles av. J.-C. Il y a ensuite un autre courant très important, provenant du versant tyrrhénien méridional, qui est attesté à travers l’adoption de certains types de vaisselle en bronze et des rituels annexes. Ce courant apparaît probablement à une époque très précoce, au début du VIIIe siècle, dans la tombe 231 de Salapia. Cette influence se confirme et se renforce au cours du VIIe siècle (Canosa-Toppicelli, Cupola, et à l’intérieur, Lavello) ; elle persiste au cours du siècle suivant (à Guglionesi et, probablement, à Minervino). Finalement, vers la fin du VIe siècle, les signes des relations avec l’artisanat artistique étrusque, peut-être de la Campanie étrusque, sont appréciables dans certains produits de l’orfèvrerie, comme le pendentif en or de Toppicelli. Ces objets de luxe sont encore rares en Daunie, mais leur circulation est confirmée par la documentation, plus riche, de la voisine Peucétie. De plus, le circuit de production et d’acquisition de ces produits est probablement le même qui a amené en Daunie les ambres figurés de l’archaïsme récent.
86On peut probablement supposer l’existence de plusieurs ateliers de production des objets en métal. Cette hypothèse est suggérée justement par la présence des élaborations locales inspirées par des modèles extérieurs que nous avons mentionnées plus haut, tels certains types de pendentifs dau-niens ou de fibules à spirales. Ce fait suppose aussi une importation de la matière bi ute. À ce propos, il serait intéressant de voir si dans les sites orientaux proches des zones minières on trouve des objets de provenance italique, qui ont pu constituer la contrepartie de l’échange. Prozor et Kompolje sont situés sur le chemin qui aboutit aux riches minerais de fer de Vares en Bosnie401. Il est donc significatif de trouver à Kompolje des ambres du type Roscigno très proches des protomes adriatiques, de Spina et de Canosa402. Il n’est probablement pas un hasard non plus de trouver à Prozor des jambières qui imitent des modèles péninsulaires plus anciens, dont deux exemplaires proviendraient de Canosa403.
87L’importation de la matière brute suppose l’existence d’une activité de métallurgie bien développée et même, très ancienne. Il faut rappeler, à ce propos, la découverte de scories de fer à Coppa Nevigata, un site qui a été abandonné déjà au premier Âge du Fer404. Cette activité métallurgique nous amène à poser la question de l’existence d’un artisanat spécialisé. Pour les cultures du nord de l’Adriatique on a proposé une évolution chrnologique de l’organisation du travail405 : pendant une phase plus ancienne (Sticna I-Novo Mesto), le bronze et le fer auraient été travaillés dans les mêmes ateliers. Ensuite, pendant la phase Certosa-Negau, les deux productions deviendraient alternatives : le forgeron commun, qui travaillait exclusivement le fer, produisait surtout les armes ; parallèlement, il faut imaginer l’activité d’un artisan spécialisé qui travaillait le bronze et même d’autres métaux. Au cours de sa réflexion sur la circulation de produits étrusques dans les régions méridionales, Bottini s’interroge sur la présence possible d’ateliers, qu’il situerait de préférence en Daunie côtière, créés par des artisans allogènes et poursuivis par des autochtones406. Ces mêmes questions sont valables aussi pour notre documentation. On pourrait s’interroger, par exemple, sur l’existence d’un atelier local à Guglionesi, où les bassins en bronze à double rangée de petites perles révèlent des caractères tout à fait particuliers, même s’ils sont inspirés, à l’évidence, des modèles tyrrhéniens ou picéniens.
88Quelques mots peuvent être ajoutés, justement, à propos des bronzes de Guglionesi, qui sont à plusieurs égards intéressants. Leur quantité tout à fait remarquable (huit bassins en total dont trois de la tombe 1, deux de la tombe 7, un de la tombe 2, deux hors contexte dans la même nécropole) apparaît d’autant plus extraordinaire si l’on considère qu’a Guglionesi on n’a fouillé que neuf tombes, dont seulement quatre de la phase archaïque407. La comparaison avec Termoli, où seule une des 140 tombes fouillées a livré un bassin en bronze, est assez éloquente. Faut-il penser à un pur hasard ou plutôt à un site d’une grande richesse, qui reste presque totalement à découvrir ? Et encore, quelles ont été les voies de diffusion de ces objets de luxe ? Nous reviendrons sur ces thèmes à la fin de notre bilan408.
89Finalement, ce cadre aussi hétérogène et fragmentaire nous permet de retenir certains éléments de fond. Au cours de l’Âge du Fer, les relations avec l’autre côté de l’Adriatique sont presque exclusivement limitées aux objets d’ornement. C’est une sorte de transmission sélective qui relève, probablement, de l’existence de contacts directs, qui jettent des ponts d’un côté à l’autre de la mer. Les fibules, et les ornements en général, supposent des relations entre les hommes409.
90Ces contacts ont pu être de différentes natures : d’échange certes, mais aussi d’autre sorte et pas forcément pacifique : comme le rappelait E. Lepore, « vi sono processi di acculturazione che si verificano anche attraverso le guerree la pirateria, oltre che attraverso la convivenza pacificae i commerci »410. Nous ne sommes pas obligés de recourir au modèle des invasions ou des immigrations411. L’histoire de l’Adriatique a été plutôt souvent, au fil des siècles, un emboîtement subtil d’influences : à l’époque dont nous traitons, on doit plutôt imaginer des déplacements de groupes réduits d’un côté à l’autre de cette mer, qui a été, toujours, très facile à traverser.
91D’autre part, on relève l’impression de cultures qui sont bien enracinées dans leur espace italique. Toutes les fois qu’on entrevoit, derrière les objets, un rituel plus complexe, ou bien un système de signes de prestige, c’est plutôt du côté de la Péninsule qu’il faut chercher les assonances les plus proches, les suggestions et les modèles. Dès le début du VIIIe siècle, les coutumes militaires des aristocrates dauniens, leur façon de conduire les chevaux sont les mêmes que celles des élites centro-italiques412. Les Samnites de Guglionesi ont adopté les casques picéniens aux VIIe-VIe siècles, les casques apuliens au Ve siècle. Le rite funéraire de la tombe 1/75 de Toppi-celli, la crémation partielle dans un lébès, ne peut que rappeler les usages de Pontecagnano et de Cumes. Les riches dauniennes de Cupola et de Toppicelli avaient le droit de participer au banquet, comme l’aristocrate de Bisaccia413 et comme les femmes étrusques de haut rang414.
92Dans ce domaine précis, les suggestions ne semblent pas avoir été réciproques ; elle semblent plutôt rayonner de l’ouest vers la côte balkanique. Il est significatif de retrouver les éléments italiques du banquet dans les sépultures de l’autre rivage adriatique. Deux bassins à rebord perlé faisaient partie de deux mobiliers princiers de la culture de Glasinac, en Bosnie, datés de la deuxième moitié du VIIe et du milieu du VIe siècle ; ils ont été offerts, peut-être, en échange du fer extrait dans cette région415. Des bronzes étrusques figurés de l’archaïsme récent circulent sur la côte slave416. La sépulture prin-cière de Novi Pazar, de la fin du VIe siècle, comportait un ensemble cohérent de vaisselle en bronze, destinée au symposion, qui a été rapprochée des mobiliers de l’Italie méridionale tyrrhénienne417. Par quels intermédiaires ces objets sont-ils arrivés sur la côte orientale de l’Adriatique ? On ne peut guère penser aux sites du Salento, où cette vaisselle est quasiment absente. En revanche, il n’est pas impossible d’attribuer ce rôle d’intermédiaire à quelques centres du Picenum ou, peut-être, à l’un des riches sites indigènes de la Daunie ou de la Peucétie.
Notes de bas de page
1 Sur les caractères et les composantes de cette « communauté culturelle » adriatique de l’Âge du Bronze : PERONI 1972, 95 sqq.
2 Il suffit de rappeler les gisements de minerais autour de Populonia, du Monte Amiata et des Monti della Tolfa : voir la carte de distribution de A. SESTINI, dans L’Etruria mineraria, Actes XII Convegno di Studi Etruschi e Italici, Florence-Popu- Florence-Popu-lonia-Piombino 1979, Florence 1981, 4. Voir aussi la carte publiée dans Rasenna, pl. IX et les considérations à la page 121.
3 Voir à ce propos ARANITOVIC 1930, 75-76 ; Géographie Universelle VII, 470 sqq. Les cartes de distribution des minerais montrent que les gisements de fer sont concentrés en Croatie, dans le bassin des fleuves Krka et Kupa, où l’on trouve aussi le cuivre. Des gisements importants de plomb se trouvent autour de Srebenica, dans la haute vallée de la Drina. Sur les mines anciennes d’or et d’argent de l’Illyrie méridionale voir aussi LISICAR 1980, 12-13.
4 Il faut rappeler que des publications complètes des matériaux de l’Italie du Sud sont actuellement en préparation : F. Lo Schiavo prépare le corpus des fibules de l’Italie Méridionale. Ce sera très important de disposer également des données de la nécropole de Salapia, qui sont, elles aussi, en cours d’étude.
5 Il est évident que pour les métaux la notion de type se fonde sur des critères chaque fois différents, puisqu’il est évidemment impossible d’adopter les mêmes systèmes de classification pour des fibules, pour des casques ou bien pour des bassins. Toutes les fois qu’il a été possible, on a utilisé ici les typologies déjà élaborées pour ces matériaux. Seule l’analyse directe de chaque catégorie d’objets pourrait en effet justifier la mise en cause des typologies courantes.
6 F. G. LO PORTO, dans Principi, 83, n. 17.
7 Pour la comparaison voir F. G. LO PORTO, dans Principi, 83 ; les pendentifs adriatiques sont reproduits par BATOVIC 1973 C, 405, pl. 104 ; les plus proches du motif du ceinturon de Canosa sont les n. 6,7, 8.
8 Sur ces pendentifs voir infra, 235 sqq.
9 Voir trois pendentifs en bronze, décorés par deux protomes d’oiseau contre-posés, provenant d’Ascoli Satriano, au Musée de Bari : Daunia antica, 165, n. 203-205.
10 Pour l’évolution typologique du motif du protome d’oiseau dans les cultures halstattiennes et dans la Péninsule italique voir VON MEHRART 1969, 344 sqq. Ce motif est particulièrement répandu à Véies (ibidem, 347). Plusieurs variantes différentes sont attestées : quatre protomes d’oiseau symétriques (350, pl. 5, n. 4) ou des protomes associés à un soleil (« Vogel-Sonnen-Motive », pl. 47).
11 J. BOUZEK, Die Frühetruskischen Rindvogelwagen, dans Die Welt der Etrusker (Berlin 1988), Berlin 1990, 135 sqq., 138, pl. 1, n. 2 ; voir aussi la carte de distribution à la page 138, pl. 2.
12 C’est l’hypothèse de MERHART 1969, 357.
13 LOLLINI 1976, 125 ; 136 ; voir aussi la pl. 102, pectoral de la t. de Canavaccio près d’Ancône. À la phase Picenum III appartient un vase en bronze de Novilara, dont la poignée est en forme de double oiseau (ibid., pl. 8). Voir aussi un pectoral d’Ancône, A. PASQUI, dans NSA 1910, 337, pl. 5 ; un autre exemplaire à Ascoli Piceno, LANDOLFI 1988, pl. 285.
14 LO SCHIAVO 1970, 476, pl. XL, n. 1.
15 Ces casques, conservés dans les dépôts de la Surintendance à Campobasso, ont été retrouvés en 1986, dans la localité de S. Margherita (DI NIRO 1989, 23). L’un de ces exemplaires, inv. 33505, a été publié par DI NIRO 1990 A, 64, fig. 3 ; M. FORTE, dans Samnium 1991, 89, c. 126, pl. 8c ; l’autre exemplaire, inédit (inv. 33504), est ici reproduit à la fig 45.
16 Exemplaire publié par DE NINO 1901, 24-25.
17 Il s’agit des « Buckelhelme mit Kehle », « casques arrondis avec bosse », groupe qui a été étudié par EGG 1986, 142-147 ; M. EGG, dans Antike Helme, 227 sqq. Sur le groupe des « Buckelhelme » voir aussi M. FEUGIERE, Les casques antiques. Visages de la guerre de Mycènes à l’Antiquité tardive, Paris 1994, 25, qui date ces casques du milieu du VIIe à la fin du VIe siècle av. J.-C. et souligne leur origine purement italique.
18 Ces casques étrusques, attestés surtout à Vétulonia, présentent la même forme à calotte des exemplaires picéniens mais les bosses latérales sont absentes (« Glatter Buckelhelme ») : voir M. EGG, dans Antike Helme, 222 sqq. ; 223, pl. 2. La diffusion de cette « variante Vetulonia » est limitée au territoire étrusque. Quant à la chronologie, l’exemplaire le plus ancien est celui de la « Tomba del Duce » de la première moitié du VIIe siècle ; du même siècle datent aussi les exemplaires de la « Tomba dei Circoli ». Voir M. EGG, dans Antike Helme, 225. Sur ces casques voir aussi la synthèse de G. CALZECCHI ONESTI, Connessioni europee di alcuni elmi italiani, dans AFLPer 25, 1987-1988, 65-111.
19 Sur la présence de ces casques sur la côte du Samnium, voir TAGLIAMONTE 1996, 111.
20 Pour la définition de cette variante : voir M. EGG, dans Antike Helme 2. 25 ; CAHN 1989, 88-89, W 42. Ce type correspond au n. 5 du catalogue SAULNIER 1983, 19-21, qui propose de les dater du VIe siècle.
21 M. EGG, dans Antike Helme, 225-226 ; voir aussi le cadre chronologique et typologique à la pl. 9, 231. La date finale du type est établie grâce au mobilier de la t. 3 de S. Severino Pitino.
22 La proportion de plus en plus accentuée des bosses constituerait justement l’indice du développement du type : voir à ce propos CAHN 1989, 89.
23 Où elle était attestée jusqu’à présent, de manière presque exclusive : voir la carte de distribution du type : M. EGG, dans Antike Helme 226, pl. 5. La présence de cette variante en Étrurie interne et méridionale est considérée comme incertaine dans cette même carte de distribution.
24 Aux deux exemplaires de Guglionesi, il faut rajouter deux exemplaires signalés par SAULNIER 1983, 19, comme provenant des Abruzzes (territoire de Chieti) et du Molise (territoire de Campobasso).
25 Sur la variante « Montelparo » : M. EGG, dans Antike Helme, 227-229 ; carte de diffusion à la page 230, pl. 8. Pour la liste des sites de découverte voir EGG 1986, 142-147 : Belmonte Piceno, Cairano, Cannes (2 exemplaires), Colli del Tronto, Cupra-marittima, Grottammare, Grottazzolina, Guglionesi, Porto Empedocle, Torricella Peligna. À cette liste il faut rajouter l’exemplaire de Trivento, récemment publié, pour lequel voir la note suivante. Il faut aussi rappeler que deux casques du même type, d’origine inconnue, sont à Essen et au Musée du Louvre : EGG 1986, 146, n. 53, pl. 23, fig. 89 ; 147, n. 54, pl. 90, 1.
26 M. FORTE, dans Samnium 1991, 79, pl. 2c.
27 EGG 1986, 146, n. 51, pl. 21, fig. 88.
28 Ce sont les casques n. inv. 2729 et 2730 du British Museum ; EGG 1986, 142, n. 42-43, pl. 84, n. 1-2 ; la provenance de Cannes n’est pas tout à fait sûre.
29 Ce mobilier était d’un prestige particulier puisqu’il comportait aussi du bucchero, une cruche de type rhodien et des coupes ioniennes de type B 2, les seules céramiques de dérivation grecque à Cairano. Voir BAILO MODESTI 1980, 147 sqq., pl. 66, 7.
30 M. EGG, dans Antike Helme, 229 ; voir aussi le tableau chronologique à la page 231, pl. 9. Entre les casques de Vetulonia et la variante Montelparo se situe un type intermédiaire (« variante Montegiorgio Piceno »), qui se développe, lui aussi, dans le Picenum et qui date de la deuxième moitié du VIIe siècle (M. EGG, dans Antike Helme, 225 ; 231, pl. 9 ; CAHN 1989, 88-89, W 42, pl. 44-46).
31 BAILO MODESTI 1980, 27.
32 Voir infra, 240 sqq.
33 Pour le développement typologique et chronologique de ce genre de casques voir A. BOTTINI, dans Antike Helme ; BOTTINI 1983.
34 A. BOTTINI, dans Antike Helme ; BOTTINI 1990.
35 BOTTINI 1983, 53-62 ; BOTTINI 1989, 31. Canosa a livré à elle seule, trois exemplaires de ces casques : voir BOTTINI 1983, tableau 4, n. A. 2. 2. 1, 2, 3 : des casques de Canosa, deux se trouvent à Karlsruhe, un au Musée de Bari. D’autres exemplaires de ce même type proviennent d’Ordona, de Ruvo et de Rutigliano. Pour un exemplaire de Lavello du Ve siècle : A. RUSSO, dans Forentum I, 247, pl. 37, 1.
36 BOTTINI 1983, 61, qui remarque que la quantité de casques retrouvés dans le territoire de Melfi représente un cinquième du total des exemplaires connus du type apulo-corinthien. Même si les trouvailles récentes ont pu légèrement modifier ce pourcentage, sa signification reste toujours valable.
37 BAILO MODESTI 1980, t. XVI, 27 sqq., 171 sqq., pl. 92, 1.
38 DI NIRO 1990 A, 63-65 ; P. DE TATA, dans Samnium, 89-90, cl29.
39 M. FORTE, dans Samnium, 89, cl27, pl. VIII, 1 ; DI NIRO 1990 A, 65, fig. 4.
40 Ce casque appartient au type Β 1 de la classification de A. BOTTINI, dans Antike Helme, 108, pl. 33.
41 Type E de la classification de A. BOTTINI, dans Antike Helme, 109 sqq., pl. 8.
42 Comme le remarque M. MAZZEI, Nuovi dati sulla Daunia in età preromana e romana, dans Profili della Daunia antica 7, Foggia 1991, 145-155. Le casque a été découvert dans la tombe 1 de Lucera-Carmine Vecchio.
43 BOTTINI 1983, 62.
44 Voir infra, chapitre VII.
45 BOTTINI 1983, 62-63 ; cette hypothèse est acceptée aussi par TAGLIAMONTE 1994, 101-102.
46 C’est le casque picénien du type « Montelparo » dont un exemplaire est attesté à Porto Empedocle : voir supra, 195, note 25.
47 Voir par exemple les pièces publiées par NAVA 1988 B, 50, n. 52-53 ; 1 77, n. 104.
48 Voir l’exemplaire très célèbre de Novilara, M. EGG, dans Antike Helme, 218- 218-220 ; 219, pl. 9 ; SAULNIER 1983, 18 ; 20-21, n. 1.
49 Sur laquelle voir infra, 333, note 2.
50 Voir par exemple S. BATOVIC, dans VAHD 1973, 54, n. 3.
51 NAVA 1980, 43 et plus récemment, M. L. NAVA, dans Donne Italia antica, 24.
52 BOTTINI 1982, 91, note 2.
53 Voir la stèle représentée dans NAVA 1988 B, 135, n. 167 ; dans le registre supérieur, il y a une scène, probablement rituelle, de rencontre entre un cortège de femmes, à droite, et d’hommes, à gauche, portant une tunique et une haute coiffure conique, tout à fait semblable à celles des têtes sculptées sur les stèles.
54 Voir par exemple la stèle dans NAVA 1988 B, 99, 136 : guerrier avec un casque apparemment à calotte ronde avec un lophos très haut, bouclier rond et lance. Ces représentations des stèles pourraient être rapprochées de certains pendentifs en forme de guerriers, provenant de la Croatie : BATOVIC 1979, 24.
55 COLONNA 1980, 271.
56 Ce contexte a été plusieurs fois illustré de façon sommaire (TINÈ BERTOCCHI 1973, 278 sqq., pl. 66, 9, pl. 72 ; TINÈ BERTOCCHI & TINÈ 1973, 145) ; M. Osanna prépare actuellement l’édition complète de ce matériel (La necropoli di Salapia, sous la dir. de F. Tinè Bertocchi, sous presse). Je lui suis reconnaissante de m’avoir signalé les objets métalliques des mobiliers inédits de Salapia.
57 D’après la description de BOTTINI 1982, 93, note 13, l’un de ces exemplaires de Lavello serait constitué par « una piastra rettangolare con i lati lunghi concavi ».
58 Voir le répertoire typologique dans NAVA 1988 Β, 212, pl. 230.
59 Stèle conservée dans une collection privée de Bari : NAVA 1988 B, 196, pl. 215-216.
60 BOTTINI 1982, 92-93, observait que l’épée et le kardiophylax font partie d’un système cohérent d’attaque et de défense ; il y aurait donc une correspondance parfaite entre le schéma représenté sur les stèles « con armi » et le système de défense adopté, à une période historique bien déterminée, par une élite de guerriers. Quant au mobilier de Salapia, aucune des notes publiées jusqu’à présent ne fait mention de la présence d’une épée, mais il me paraît que cette arme soit justement à identifier sur la photographie publiée dans TINÈ BERTOCCHI 1973, pl. 72.
61 COLONNA 1980, 269. Pour le pectoral de la tombe du Guerrier de Tarquinia, en bronze et en or, voir M. ZUFFA, La civiltà villanoviana, dans PCIA V, 1976, 279-280.
62 Voir la liste des trouvailles dans COLONNA 1972, 202 ; voir aussi G. COLONNA, dans Italia 1988, 420, n. 365, un pectoral de Rome, t. 14 de l’Esquilin (phase Latium III) très proche de celui de Bovino. Dans la reconstitution de COLONNA 1972, 198 sqq., ces pectoraux seraient aussi à l’origine des disques-cuirasses adriatiques ; leur profil serait en fait de plus en plus arrondi, sous l’influence des boucliers villano-viens. Les disques-cuirasses constitueraient une étape ultérieure de l’évolution de ce groupe, qui se serait propagé dans le territoire adriatique par l’intermédiaire de Capena. Cette évolution est bien illustrée par la restitution graphique des différents types, donnée par M. ZUFFA, dans PCIA V, 1976, 281. Pour une nouvelle mise au point sur la question voir G. COLONNA, dans ArchClass 43, 1991, 108-110.
63 Voir l’analyse de COLONNA 1972, 202. En effet, le costume rituel des Salii est inspiré de l’armement des aristocrates d’Italie centrale du VIIIe siècle, « sopravvissuto come un fossile alla riforma oplitica » (COLONNA 1980, 269-270).
64 TINÈ BERTOCCHI 1973, 375, pl. 72.
65 Selon l’hypothèse de BOTTINT 1982, 54. Comme Bottini le souligne, il est possible que les appliques de bronze aient servi à assurer des bandes en cuir, pour suspendre le bouclier sur le dos, selon l’usage témoigné par les stèles.
66 Pour les boucliers ronds de cette période, voir P. SCHAUER, Der Rundschild der Bronze-und Friihen Eisenzeit, dans Jahrbuch des Römisch-Germanischen Zentral-museums Mainz 27, 1980, 196-248.
67 NAVA 1988 B, 215, pl. 233. Dans ce cas, le décor est enrichi par un motif de feuilles lancéolées qui remplissent le centre du bouclier. Voir aussi un fragment de bouclier, NAVA 1988 B, 97, pl. 133. Le rapprochement avec le bouclier de Salapia avait été déjà souligné par E. CASTALDI, Analisi del motivo degli scudi sulle stele daunie e proposta d’interpretazione storica, dans Actes San Severo 5, 1987, 221 sqq.
68 F. G. LO PORTO, dans Principi, 93-97, n. 9. Le mobilier appartenait à un individu de sexe masculin et de rang élevé ; il comportait de la céramique du Subgéométrique Daunien II A, ainsi qu’une coupe « ionienne » B2, d’importation, une épée et un couteau. L’épée a une longueur de 50 cm et une largeur maximale de 5 cm ; la poignée gardait des traces du révêtement en bois ; sur la lame, traces du fourreau en cuir.
69 BOTTINI 1982, 47.
70 Encore une fois, l’analyse la plus complète remonte à BOTTINI 1982, 47-50, auquel je renvoie pour la définition des variantes et pour la liste des attestations. Pour l’exemplaire de Cairano voir aussi BAILO MODESTI 1980, 31, n. 17, pl. 102a. Les exemplaires dauniens hors contexte ont été signalés par MAYER 1914, 44, fig. 13. Une belle reproduction de l’un des exemplaires de Melfi se trouve dans DE JULIIS 1984 A, 166, fig. 207 (ici à la fig. 49 E). Pour les découvertes de Minervino, voir LO PORTO 1999, tombe OC 11, 84-85, n. 17, pl. VII, c, de la seconde moitié du VIe s. ; tombe MS 3, 85, pl. IX, c, milieu du VIe s. av. J.-C.
71 BOTTINI 1982, 48-49, Tipo A I, « Spade con guardamani a crociera », variante I, « Lingua di presa a profilo arcuato ο convesso ». Sur Minervino, voir LO PORTO 1999.
72 La découverte est signalée par DE JULIIS 1975C, 378. L’épée provient d’une fosse de décharge qui a coupé le sol de la première phase de l’habitation, une cabane de forme pentagonale qui comporte au moins deux périodes d’occupation au courant du VIe siècle. La fosse comportait aussi des fragments de céramique daunienne attribuée par De Juliis au « Subgeometrico Daunio TI » (550-500 av. J.-C.) et les restes de l’enduit des parois. La destruction de cette première phase pourrait être expliquée par un incendie, même si les raisons de la proximité entre la fosse et l’habitation plus récente ne sont pas tout à fait claires.
73 Voir le répertoire des épées de stèles dauniennes publié par NAVA 1988 B, 213, fig. 231.
74 TINÈ BERTOCCHI & TINÈ 1973, 145, 149, pl. 12. Ce mobilier comportait aussi une fibule à spirale et des fibules à arc serpentant à deux pièces (ibidem, 145, note 14). Pour la fibule à spirale voir infra. Une reproduction photographique des mors est reproduite dans Daunia antica, 147, pl. 178.
75 PBF XVI, 1, 6 sqq.
76 Où il apparaît dans la phase Picenum II, au VIIIe siècle : voir un exemplaire d’Osimo, LOLLINI 1976, pl. 4, n. 7.
77 Pour la chronologie et la diffusion du type : PBF XVI, 1, 9. Pour les exemplaires de Bari au Musée de Tarente : ibidem, pl. 1, 5-7. Un autre exemplaire à Caggiano, près de Salente : PBF XVI, 1, 9, note 5, pl. 1, 4.
78 Voir par exemple E. DE JULIIS, dans Magna Grecia 1985, 162, n. 228, qui les décrit comme des « pendentifs ». Ces objets sont toutefois identiques aux mors en forme de cheval publiés par F. VON HASE, dans PBF XVI, 1, 9, pl. 1, 5-7, provenant de l’Italie Méridionale. Voir désormais les tombes de Minervino publiées dans LO PORTO 1999, t. MS6, 74-75, n. 4, fig. 8 (fin VIe-début Ve s. av. J.-C.) ; t. MS7, 76-81 (milieu VIe-début Ve s. av. J.-C.) : les objets sont interprétés comme des mors de chevaux.
79 F. RITTATORE VONWILLER, dans Actes Foggia 1970, pl. 3.
80 NAVA & PREITE 1995, 117-118 ; la chronologie proposée pour la t. est le IXe siècle ; voir NAVA 1984, 122-123.
81 NAVA & PREITE 1995, 107, n. 10-11, mais les fragments de deux spirales (n. 12) appartiennent probablement à une autre fibule de ce même type. Pour la périodisa-tion chronologique, voir ibid., 89 sqq.
82 NAVA 1984, 122-123.
83 IANNANTUONO 1985, 26 ; 29, fig. 2. 13.
84 Deux exemplaires en bronze datés génériquement entre le IXe et le VIe siècles av. J.-C., publiés par A. M. BLUNDO, dans Bovino. Studi per la storia della città antica. La collezione museale, sous la dir. de M. Mazzei, Tarente 1994, 304-305, n. 5 10-511.
85 SUNDWALL 1943, 170 ; sur la collection du Musée de Vienne, connue comme « sepolcreto Bellak », voir PERONI 1967, 123, pl. 27 ; 125 ; F. G. LO PORTO, dans NSA 1969, 124, note 4, suppose que ce matériel provient d’Arpi.
86 TINÈ BERTOCCHI & TINÈ 1973, 145. Sur ce mobilier voir supra, 206, note 56.
87 DE JULIIS 1977 B, 350, pl. 7, n. 4. Un support de fibule, probablement du même type, à la page 350, n. 5.
88 M. CORRENTE, dans Principi, 66-68 ; 69, pl. 10.
89 M. OSANNA, dans Forentum I, type 1, 257, pl. 46. Le passage progressif des fibules de grandes dimensions à des fibules de dimensions plus réduites marque l’évolution typologique à Lavello.
90 G. TOCCO, dans Civiltà Medio Ofanto, pl. 2. En fait, il ne reste que les disques de ces fibules, mais il est probable qu’à l’origine ils étaient fixés à un support, pour deux raisons : a) il n’y a aucune trace de l’ardillon 2) au milieu des disques, il y a un trou qui était probablement utilisé pour insérer l’appendice conique.
91 IKER 1984, t. 3, 28, fig. 6, n. 2, 5 (deux exemplaires) ; t. 12, 53, fig. 21, n. 10-11 (deux exemplaires).
92 Ce sont les fouilles menées par Angelucci autour de 1870, dont les mobiliers ont été ramenés à Turin : voir ANGELUCCI 1872, 45 ; F. G. LO PORTO, Collezioni archeologiche di provenienza daunia in Torino, dans Studi in onore di A. Calderini e R. Paribeni, III, Milan 1956, pl. 5, g.
93 Reproduits dans DE JULIIS 1984 A, 147, n. 177.
94 Dont 2 de la t. 67 (NAVA 1993, 117, fig. 6), 1 de la t. 86 et 6 de la t. 46 B (NAVA & PREITE 1995, 105 sqq., pl. XIV-XV).
95 TINÈ BERTOCCHI & TINÈ 1973, 145, note 14 ; cette tombe comportait deux mors pour cheval (voir supra, A. 6. 1.) et un bracelet en bronze, ainsi que plusieurs fibules à arc serpentant.
96 DE JULIIS 1977 B, pl. 24 A.
97 IKER 1984, t. 3, 28, fig. 6, n. 1 et 3 (deux exemplaires) ; t. 5, 32, fig. 9, n. 4 (un exemplaire).
98 ANGELUCCI 1872, 45-46, pl. 23.
99 G. TOCCO, dans Civiltà Medio Ofanto, pl. 2.
100 Qui est couramment nommée en allemand « Brillenfibel » (SUNDWALL 1943, Groupe E I alfa, 170 sqq.) et en anglais « Spectacle Fibula » (ALEXANDER 1965).
101 Voir l’analyse typologique dans SUNDWALL 1943, 50 sqq., groupe E, (« die Spiralplattenfibeln ») : leur prototype est probablement une fibule composite, formée par un fil de bronze enroulé plusieurs fois en forme de 8, qui se termine à chaque extrémité par deux spirales. Ce type apparaît dans les Balkans dès 1200-1000 av. J.-C. ; son imitation en une pièce unique est datée vers 1000 av. J.-C.
102 Voir les fibules du sanctuaire d’Athéna Orthia à Sparthe, datées de 850-800 av. J.-C. (SUNDWALL 1943, 51). Voir aussi, pour les contextes de la Grèce septentrionale, les fibules de la Thessalie, PBF XIV, 2, 143, n. 1567, de Pherai, en Thessalie ; 145 sqq., n. 1576-1716, pl. 57-58 ; pour la Grèce insulaire, PBF XIV, 4, 110 sqq., pl. 47, n. 1530-1535. Pour BOARDMAN 19882, ce type de fibule serait en effet une création égéenne, qui a connu une large diffusion dans le Nord ; de l’Europe septentrionale elle se serait propagée à nouveau vers le sud ; des reproductions en ivoire et en os se trouvent en Grèce encore aux VIIe-VIe siècles.
103 SUNDWALL 1943, 52.
104 Sur lesquels voir notamment les analyses d’ensemble de SUNDWALL 1943 ; ALEXANDER 1965.
105 PBF XIV, 3, 91 sqq. ; pour la diffusion du type voir notamment les pages 131-132. Sur la diffusion en Slovénie voir aussi GUSTIN 1979, tav. 17, n. 14, 15, 16, 18.
106 ALEXANDER 1965, 7.
107 SUNDWALL 1943, 170, pl. 267.
108 ALEXANDER 1965, 9.
109 ALEXANDER 1965, 11 ; pour les attestations dans le groupe liburnien voir aussi LO SCHIAVO 1970, 442, pl. XXX, 1-2 ; ce type est particulièrement courant à Prozor et à Kompolje.
110 PBF XIV, 3, 131 ; ALEXANDER 1965, 7. ALEXANDER 1965, 11, et P. BETZLER, dans PBF XIV, 3, 131 attribuent la diffusion du type en Italie du Sud aux routes du commerce grec. Il me paraît toutefois qu’une transmission adriatique soit à considérer comme plus probable, au moins pour les exemplaires apuliens.
111 ALEXANDER 1965, 11-13 ; 12, pl. 5.
112 P. BETZLER, dans PBF XIV, 3, 132 ; ALEXANDER 1965, 15 ; 12, pl. 5. Contra voir DE JULIIS 1977B, 354, note 43 : l’exemplaire de Cupola se distinguerait du type Alexander IIIa, à cause de la présence d’appliques coniques plus petites au milieu des spirales, et à cause de la dimension plus réduite de l’élément enroulé en forme de « huit » entre les deux disques.
113 Comme le signale LO SCHIAVO 1980, 231, note 2.
114 LO SCHIAVO 1970, 443, pl. XXX, 3.
115 ALEXANDER 1965, 15. Pour la distribution de cette variante, voir aussi la carte de S. BATOVIC, dans Actes Dubrovnik 1972, 39.
116 À Trzisce : GUŠTIN 1979, pl. 17, n. 14, 17, 18.
117 Signalés par DE JULIIS 1977 B, 350.
118 IKER 1984, t. 3, 24, t. 1 (un exemplaire) ; t. 3, 28, fig. 6, n. 6-7. Les exemplaires de la tombe 3 étaient associés avec des fibules de nos variantes Β et C.
119 IANNANTUONO 1985, 26 ; 32, fig. 2. 17.
120 ANGELUCCI 1872, 45.
121 Des exemplaires en bronze et en fer proviennent de la tombe 90, associés à une fibule à deux pièces à arc serpentant : DE JULIIS 1984 B, 579, pl. LV, 1 ; CORRAIN et al. 1958/59, 142, signale au moins trois fibules à double spirale ; NAVA 1984, 123, souligne la présence de plusieurs fibules à double spirale, même de dimensions considérables, dès le premier Âge du Fer.
122 CORRENTE 1992, 250.
123 LO SCHIAVO 1977-1979, 109, rappelle la découverte à Altamura d’une fibule à double plaque ronde, en ivoire, qui imite sûrement les types à spirale en métal. Un autre exemplaire provient de Minervino (t. 10 Ospedale), d’un mobilier très riche, totalement inédit, décrit par LO SCHIAVO 1980, 242, note 139.
124 Voir les fibules de Botromagno (Gravina) datées du milieu du VIe siècle : KILIAN 1973 B, 13-14, considère ces fibules comme une imitation plus récente des fibules en métal ; elles se trouvent aussi dans les colonies grecques d’Occident, à Sala Consilina, et même en Grèce, au cours des VIIe et VIe siècles.
125 MARIANI 1900, c. 313, note 7, signale la présence d’une fibule à spirale avec support en fer, dans une collection privée d’Alfedena. Il s’agit toutefois d’un cas isolé.
126 Ces fibules sont absentes dans les nécropoles de Termoli, Larino et Guglio-nesi ; un disque à spirale retrouvé à Campomarino (GRAVINA & DI GIULIO 1982, 25, pl. 28, 2) pourrait être considéré comme un fragment de fibule, mais cette interprétation reste très douteuse.
127 Où ces fibules apparaissent dès la phase Picenum II (VIIIe siècle) dans les deux variantes, avec ou sans support (LOLLINI 1976, 129 ; pl. 4, n. 6 ; LANDOLFI 1988, pl. IV). Elles sont considérées par Lollini comme une importation trans-adriatique. La nécropole de Novilara était particulièrement riche en ornements de ce type : voir BRIZIO 1895, c. 125-128, pl. VIII, 11 ; fig. 15-15a ; BEINHAUER 1985, t. VI, pl. 166, n. 1847.
128 Voir les exemplaires de la Campanie signalés par DE JULIIS 1977 B, 354, note 42. Voir aussi : pour Sala Consilina, LA GENIÈRE 1968, pl. 31, 7 ; pour Cairano, G. COLUCCI PESCATORI, dans NSA XXV, 1971, 485, pl. 4 ; 532, pl. 44, 6 ; pour Cumes, JOHANNOWSKY 1983, 329, qui pense à une importation de la Daunie. Quelques rares attestations se trouvent en Calabre, à Torre Mordillo (A. PASQUI, dans NSA 1888, pl. XV, 5).
129 SESTIERI 1952, 62, pl. 11 (trois exemplaires) ; 80, n. 1-3, (au moins deux, peut-être trois exemplaires) ; D’AGOSTINO 1964, 96, souligne que ce type est étranger à la culture des tombes à fosse.
130 BAILO MODESTI 1976, 809 : une grande fibule à spirale avec un support en bronze était suspendue à la ceinture de la défunte de la tombe princière 66 de Bisaccia.
131 Les fibules à spirale font partie des riches parures des femmes de la nécropole d’Alianello, datées pour la plus grande partie du VIIe siècle (M. TAGLIENTE, dans Siris-Polieion, 167 sqq., pl. 49). Comme Tagliente le souligne (168-169), il s’agit d’une communauté indigène très ouverte aux échanges, qui accepte plusieurs éléments allogènes, grecs (coupes « à filets ») et étrusques (vaisselle en bronze). Ce site fonde en fait sa richesse sur son rôle d’intermédiaire entre les côtes tyrrhénienne et ionienne.
132 Il est plus difficile de supposer le chemin inverse, du littoral ionien vers la Daunie (M. CORRENTE, dans Principi, 66), puisque l’origine et la concentration la plus grande de ces types de fibules se trouvent dans le centre de l’Europe et dans les Balkans, et donc le transit par la mer Adriatique paraît le plus probable.
133 DE JULIIS 1977 B, 354, note 43 ; LO SCHIAVO 1980, 237, considère ce type de fibule comme typique de la Daunie, de la Peucétie et de la Basilicate, tandis qu’il serait « ignoto altrove e in Adriatico ».
134 Comme le soulignait GRAS 1985, 664, il est très difficile d’opérer une distinction entre objets imités ou importés, faute d’une analyse directe de tout le matériel.
135 Comme le remarque aussi DE JULIIS 1977B, 354.
136 T. 66, 2 exemplaires, sans chronologie précise (NAVA 1993, 118, fig. 7) ; t. 58, 1 exemplaire en bronze, mobilier daté du début de l’Âge du Fer (NAVA & FULIGNI 1994, 117, fig. 30, n. 4 ; commentaire du type à la page 120).
137 LO SCHIAVO 1980, pl. 3, 3.
138 KILIAN 1973, 10.
139 LA GENIÈRE 1968, pl. 62, n. 4.
140 B. D AGOSTINO, dans La mort, les morts, pl. 1, n. 26.
141 Il s’agit d’une fibule quadrilobée en lame décorée de petits cercles au repoussé, qui est probablement la transposition sur une lame de bronze entière de la fibule en quatre spirales séparées (BAILO MODESTI 1980, 35-36, n. 25).
142 LO SCHIAVO 1977/79, 102 sqq. ; LO SCHIAVO 1980, 241. Pour la diffusion sur la côte dalmate, dans la région du fleuve Krka : ALEXANDER 1962, carte de distribution page 129 ; voir aussi KILIAN 1973 B, 30, exemplaire de Suva Reka, dans le Kosovo.
143 ROLLEY 1989, 360 sqq.
144 Des exemplaires, probablement importés de l’Italie, ont été retrouvés dans plusieurs régions de la Grèce : dans la péninsule Chalcidique, à Pherai, à Delphes, à Olympie, à Tégée, à Sparte, à Théra, à Lindos. Voir la liste des découvertes et la carte de distribution dans KILIAN 1973 B, 29-30, pl. 3.
145 T. 89, inédite : découverte signalée par DE JULIIS 1984 B, 580.
146 Comme le signale LO SCHIAVO 1980, 242, pl. 9, n. 1-3.
147 Exemplaire inédit, faisant partie de la collection Cafiero du musée de Barletta.
148 La question a été posée par LO SCHIAVO 1980, 244 ; pour les fibules dauniennes voir le riche répertoire des types assemblé par NAVA 1988 B, 208-209, pl. 226-227.
149 LOLLINI 1976, 137, pl. 6.
150 RUGGERI GIOVE & BALDELLI, 635, t. 7 et 28, pl. I, n. 6 ; pl. VII, n. 1-2.
151 Museo Vasto, 56, n. 73, pl. XVIII, n. 73.
152 LO SCHIAVO 1970, 436-437, pl. XXVII, n. 12-16
153 . SESTIERI 1952, 62, pl. 11, n. 2.
154 BAILO MODESTI 1976, 809.
155 Comme le remarque LO SCHIAVO 1980, 242.
156 PERONI 1972, 104, classe ce type entre les formes qui sont uniformement diffusées dans la zone adriatique, avec des variantes, chronologiques et typologiques, dues à la forme plus ou moins concave de l’arc.
157 LO SCHIAVO 1980, 234.
158 DE PALO & LABELLARTE 1985, 122 ; 125, pl. 18-19. Je propose cette chronologie sur la base de la céramique associée qui remonte au SDS I Yntema.
159 Cet exemplaire fait partie de la collection Cafiero conservée au musée de Barletta ; il est entier ; son pied se termine par l’extrémité repliée vers le haut et par un bouton.
160 DI NIRO 1981 B, 21, n. 2, pl. 1, n. 2. La chronologie que je propose se fonde sur la présence d’un vase plastique en forme de chien décoré par des motifs du SDS I.
161 PERONI 1972, 107.
162 LOLLINI 1976, 140, pl. 11 ; ce type fait partie du groupe Β 1 de la classification de GUZZO 1972, 97-98, pl. IV ; sur ce groupe de fibules voir aussi GUZZO 1970, 44. PERONI 1972, 107, pl. 3, n. 5.
163 DI NIRO 1981 B, 53-54.
164 Voir GUZZO 1972, 97-98.
165 DALL’OSSO 1915, 131.
166 FALCONI AMORELLI 1982, 67-73, exemplaires de provenance inconnue au musée de Pesaro.
167 GUZZO 1972, 97-98.
168 PAPI 1980, t. 10, 20, n. 12, fig. 3, pl. II, 5.
169 MARZULLO 1930, 233, pl. 4, n. 5, t. V.
170 LO SCHIAVO 1970, 439, pl. XXVIII, 11.
171 Voir les fibules de Prozor, dans LO SCHIAVO 1970, pl. VI, n. 1 et la carte de distribution n. V.
172 BERGONZI 1981, pl. 1, n. 3-7. Comme on peut le constater d’après les reproductions graphiques, ces fibules présentent des variations sensibles môme à l’intérieur du même schéma général.
173 Dont un seul publié : DI NIRO 1981 B, 45, n. 7, pl. 8, (t. 18). Trois exemplaires proviennent de la t. 38 (n. inv. 33566, 33574, 33575) ; un exemplaire a été découvert dans chacun des mobiliers suivants : t. 40, n. inv. 33592, t. 135, n. inv. 33901 ; t. 89, n. inv. 33723 ; t. 55, n. inv. 33630. Ce dernier exemplaire montre un système particulier de revêtement de l’arc, dont la partie supérieure est revêtue en ambre, la partie inférieure en os.
174 Voir par exemple la chronologie de la tombe 18, dans laquelle se trouve de la céramique qui imite les productions dauniennes des premiers trois quarts du VIe siècle ; voir infra, 305, note 74.
175 Exemplaires inédits : t. 38, n. inv. 33566 ; t. 89, n. inv. 33723.
176 Exemplaires inédits : t. 55, n. inv. 33630 ; t. 38, n. inv. 33575, 33574 ; t. 135 ; n. inv. 33901.
177 C’est exactement sur cette variable que se fonde la rigoureuse classification typologique proposée par GUZZO 1982, 53 sqq.
178 N. inv. 33574, 33575, 33566.
179 DE JULIIS 1973 B, 290, t. 2, pl. 10 (troisième quart du VIe siècle) ; IKER 1984, 107-108, t. 28, pl. 51, n. 5 (premier tiers du VIe siècle) ; t. 29, premier tiers du VIe siècle, 110, fig. 53, n. 11 (un exemplaire) ; t. 30, 112-114, pl. 54, n. 10 (un exemplaire) ; t. 32, fin du premier tiers du VIe siècle, 132, fig. 63, n. 17 (un exemplaire) ; t. 34, 140, fig. 70, n. 11-12 (deux exemplaires) ; t. 41, VIe siècle, 165, fig. 87 (un exemplaire).
180 C’est probablement un exemplaire de ce type qu’il faut reconnaître dans la « fibula a sanguisuga con elementi di ambra » mentionnée par M. CORRENTE, dans Principi, 66.
181 Exemplaires inédits de la t. 1 de la rue Esquilino, conservés au Musée de Bari, n. inv. 39252, 39253.
182 Cette tombe comportait aussi un ambre figuré du « Groupe du Satyre et de la Ménade » : CORRENTE 1992, 250.
183 M. OSANNA, dans Forentum I, 257, type 5. Aucun exemplaire n’est complet, et aucun n’a été reproduit en photo ou en dessin.
184 G. TOCCO, dans Actes Foggia 1973, 337. BOTTINI 1981, 213, souligne la présence de plusieurs exemplaires analogues dans des mobiliers inédits des territoires de Melfi et de Potenza.
185 BOTTINI 1981, 213.
186 BAILO MODESTI 1980, 154 sqq., 156, n. 23, pl. 77 : t. IX, deuxième moitié du VIe siècle ; des quatre exemplaires ne restent que les fragments de l’arc.
187 MARZULLO 1930, 233, pl. 5, n. 8 ; 246, pl. 22, t. XX.
188 J. DU PLAT TAYLOUR, Gravina di Puglia III. Houses and a Cemetery of the Iron Age and Classical Periods, dans PBSR, XLV, 1977, 76-77, pl. 28, 5, 79, pl. 29 b, 4.
189 C’est pourquoi il me semble difficile de partager l’opinion de DI NIRO 1981, 54, qui suppose l’intermédiaire du Samnium pour la diffusion de ce type du Picenum jusqu’à Pontecagnano et à Sala Consilina. Il est tout de même vrai qu’une grande variété d’exemplaires est attestée à Termoli et témoigne de la fortune que ces objets ont eue dans cette communauté du Samnium.
190 Pour le bilan sur la question voir GUZZO 1982, 53-54 : la création de cette fibule a été attribuée à la tradition hellénisante (D’AGOSTINO 1968, 81) ou bien à l’influence des colons chalcidiens (LA GENIÈRE 1968, 238-243), Ou encore à une réélaboration, faite dans le milieu grec colonial, des types italiques dejà existants (KILIAN 1973, 2, 11).
191 C’est le type A, documenté en Calabre (à Canale, Strongoli et à Torre Mordillo), dans le « Vallo di Diano » (Sala Consilina) et dans le Latium (Caracupa) : GUZZO 1982, 54-59.
192 GUZZO 1982, 60.
193 GUZZO 1982, 59 ; cette variante Β est bien illustrée surtout par les fibules siciliennes, de Megara Hvblaea et de Syracuse : ibid., 55, pl. 1, n. 1-4.
194 LOLLINI 1976, 138, pl. 11.
195 Pour la diffusion de ces fibules en Grèce et pour les différentes hypothèses sur leur origine voir GRAS 1985, 664. Pour leur distribution en Thessalie voir aussi PBF XIV, 2, 102 sqq., pl. 43, n. 1250-1252 ; en Asie Mineure PBF XIV, 4, 116-117, n. 1561-1575, pl. 48.
196 Un exemplaire de la tombe 12 (DI NIRO 1981 B, 34, n. 6, pl. 5) ; un autre exemplaire inédit se trouvait dans la tombe 66, n. inv. 33677.
197 BEDINI et al. 1975, 413 ; PARISE & RUGGERI GIOVE 1980, passim, tombes datées de la fin du VIe et surtout du Ve siècle. Le même usage qu’à Alfedena, sans distinction sexuelle, s’observe pour les deux exemplaires de Termoli, associés respectivement à un rasoir dans la t. 12, et à un pendentif à disque aplati dans la t. 66.
198 BAILO MODESTI 1980, 154 sqq., 156, n. 23, pl. 76, n. 1-2. Dans la même tombe se trouvait une parure d’ambre très riche ainsi que quatre fibules à arc revêtu d’os et d’ambre.
199 Pour la typologie de ces fibules, voir G. L. CARANCINI, Le fibule delle fasi più recenti, dans R. PERONI et al., Studi sulla cronologia di Este e Golasecca, Florence 1975, 41-44 : la caractéristique principale de ce type est d’avoir « la staffa con sezione a t (...) il bottone sopraelevato impostato all’estremità della staffa e l’arco di verga schiacciata ». Pour la chronologie au Ve siècle (phases Golasecca III A 1, Este III D 1 et 2) voir R. PERONI, ibid., 349-351. Sur les analogies possibles entre les fibules du type Certosa et certaines fibules étrusques voir GUZZO 1970, 41 ; GUZZO 1972, classe D 4, 120-121.
200 DI NIRO 1986, 157, pl. 61.
201 Exemplaire inédit de la t. 37, n. inv. 33562.
202 CORRAIN 1981, pl. 2.
203 DE JULIIS 1977 B, 361, pl. 13, n. 2.
204 Exemplaires inédits, signalés par DE JULIIS 1977 B, 361 : plusieurs fibules proviennent de la nécropole du Casone à San Severo, trois exemplaires inédits d’Ordona sont au Musée de Foggia, où se trouvent aussi trois exemplaires provenant de la Daunie septentrionale.
205 M. OSANNA, dans Forentum I, 258, pl. 47, 2.
206 STARE 1955, pl. XXXIV-XXXVI, pl. 86-87.
207 Voir LO SCHIAVO 1970, 445, pl. XXIX, n. 13-14 ; 16-18 ; 21. Quinze exemplaires proviennent de la t. 72 de Kompolje.
208 Trois pendentifs, reliés par un anneau, étaient déposés sur la poitrine de la défunte ; deux étaient près de son bras droit : DI NIRO 1981 B, 21, n. 4, pl. 2, n. 4 ; 22, n. 5, pl. 2, n. 5. La chronologie ici proposée se fonde sur la présence, dans ce même mobilier, d’un vase zoomorphe, en forme de chien, décoré de motifs proches du SDS I ; à ce propos voir infra, 305.
209 M. FORTE, dans Samnium, 86, C 93, tav. 7c.
210 DI NIRO 1981 B, 77, n. 9-11, pl. 20 ; t. 17, 94, n. 6.
211 Exemplaires inédits : t. 38, 6 fragments de fer, n. inv. 33568 ; t. 89, 8 pendentifs, n. inv. 33724.
212 Voir les pendentifs cylindriques probablement en bronze, avec décor incisé à zigzag, provenant de la t. 19 de Grottazzolina, phase Picenum IV A : LOLLINI 1976, 139, pl. 12.
213 Ils sont souvent associés à d’autres pendentifs dans le décor des pectoraux en bronze : DALL’OSSO 1915, 144. Voir aussi le pectoral de Verucchio, au Musée de Rimini : M. ZUFFA, dans Actes Ancône 1958, 62 sqq., pl. 1.
214 V. D’ERCOLE, Il Museo Archeologico di Campli, Campli 1990, 53, t. 214, n. 1 ; t. 127, n. 7 ; les deux mobiliers sont datés du VIIe-VIe siècle.
215 RUGGERI GIOVE & BALDELLI 1982 : nécropole de la Pretara : 636, t. 14, pl. I, 3 ; t. 18, pl. II, 3 ; t. 31, pl. IX, 6. Tous ces exemplaires sont en bronze, parfois décorés par des lignes à zigzag, incisées. Dans la t. 31, des pendentifs du même type décorent une fibule du type « Precertosa » (pl. IX, n. 11) et à arc coudé (pl. IX, n. 13). La chronologie ne dépasse pas le troisième quart du VIe siècle (ibid., 642).
216 BEDINI et al. 1975, 475, pl. 92, t. 33 : dix exemplaires, dont quatre en fer, six en bronze ; PARISE, BADONI & RUGGERI GIOVE 1980, 54, pl. 21, 3 (en bronze), 5 (en fer) ; t. 87, n. 3 (en fer) ; 77, pl. 30, 3 (en fer).
217 Carovilli, voir : Sannio 1980, 107-108, n. 30. 2.
218 La seule exception est constituée par un mobilier très tardif (troisième quart du IVe siècle) de Lavello : M. OSANNA, dans Forentum I, t. 220, 107, pl. 45, n. 2.
219 DE JULIIS 1974 A, 488, pl. 5, n. 7. Le même mobilier comportait des objets de prestige particulier, une fibule en argent et une coupe B2. La datation du mobilier s’explique par le fait que les coupes ioniennes en Daunie pourraient avoir une chronologie plus tardive que celle normalement attribuée à cette classe, comme on le verra dans le chapitre suivant.
220 Ce qui amène F. Lo Schiavo à distinguer un groupe de pendentifs « a gabbia » (à cage) et un groupe « a melagrana » (à grenade) : LO SCHIAVO 1970, 472. Les pendentifs percés font une apparition très précoce en Macédoine : un exemplaire de Vergina avec un protome d’oiseau date de la fin du Xe-début IXe siècle (PBF XX, 1, pl. 40, n. 21). Les pendentifs percés se trouvent aussi en Thessalie, à Pherai (PBF XIV, 2, pl. 81, n. 25-26) et dans la culture de « Golasecca » II A et B (donc durant tout le VIe siècle) : D. RIDGWAY, dans Italy before the Romans, 468, pl. 39 ; 471, pl. 44, 5. Pour la présence du type dans la culture de Glasinac : LUCENTINI 1981, pl. VI, n. 9, 30.
221 LO SCHIAVO 1970, 472, n. 43 ; pl. XXXVIII, n. 5 (de Prozor) n. 6 (de Kompolje).
222 K. KILIAN, dans Actes Manfredonia 1980, 232, fig. 4, 5. Plusieurs exemplaires provenant de la Serbie et de la Bosnie (Glasinac) sont publiés dans PBF XI, 2, 267, pl. 108.
223 DI NIRO 1981 B, 30, n. 4, pl. 4.
224 Termoli, t. 1, DI NIRO 1981 B, 22, n. 9-10, pl. 1, 10 (décoré avec des groupes de trois petits cercles) ; t. 108, M. FORTE, dans Samnium, 85, c 89 (VIe siècle) ; exemplaires inédits : t. 110, n. 33834 ; t. 66, n. 33676 ; t. 135, n. 33896.
225 Publiés dans DI NIRO 1981 B, t. 1, n. 5, 70, n. 5, pl. 19 ; t. 11, n. 9-10, 84-85, pl. 21-22 ; t. 12, n. 7, 87, pl. 23, n. 7 ; t. 4, 77, n. 8, pl. 20.
226 Exemplaire inédit, t. 1, n. 33492.
227 Deux exemplaires inédits se trouvent au musée de Barletta. Six autres exemplaires inédits de provenance inconnue, sont compris dans la Collezione Cafiero du même musée.
228 CORRENTE 1992, t. 1, 250.
229 M. OSANNA, dans Forentum I, 256, type 11. Un de ces exemplaires provient d’un mobilier (t. 34) qui daterait du IVe siècle, mais qui est en partie mêlé aux restes d’une déposition précédente.
230 Voir la riche documentation dans Civiltà Lazio : t. 30 de Colli Albani (pl. IX, n. 29) ; t. XXIV Β de Tivoli (pl. XXXVIII, n. 9 A) ; t. CXXXII de Castel di Decima, (256-258, pl. LIX, n. 10-11, dernier quart du VIIIe siècle) ; matériaux hors contexte d’Anzio (321, n. 13-14, pl. LXXXIV, II ou III, période « laziale ») ; Sermoneta, t. IV de Valvi-sciolo (351-352, pl. XCVII, A, n. 5-6, période IIb) et t. XCI de Caracupa (361-362, pl. XCVIII, n. 2-3 ; PBF VII, 2, pl. 65, C). Pour Castel di Decima voir aussi un mobilier du premier quart du VIIIe siècle : BEDINI & CORDANO 1975, 383 sqq., n. 2-4.
231 PCIA II, 1974, 307.
232 LA GENIÈRE 1968, 62, pl. 59, 3 ; PBF VII, 2, pl. 70, n. 9.
233 FALCONI AMORELLI 1982, 89-90, n. 88-89.
234 MARIANI 1901, c. 306-307 : disques non décorés, en bronze et en fer.
235 Museo Vasto, 66, n. 127.
236 Par exemple à Alianello : M. TAGLIENTE, dans Siris-Polieion, 167 sqq.
237 BATOVIC 1973 A, 415, n. 14. Pour les exemplaires macédoniens et grecs : PBF XI, 10-11, fig. 2, n. 30 et 32.
238 NAVA & PREITE 1995, t. 86, 109, tav. XIV, 29 : un exemplaire en bronze, diamètre 4,55 cm, décor incisé à zigzag.
239 DI NIRO 1981 B, 55.
240 Voir la restitution graphique des mobiliers d’Alianello (PCIA 8, 1986, pl. XXX-VII) et de S. Maria d’Anglona (PCIA 8, 1986, pl. XV).
241 MARINI 1901, c. 307.
242 C’est l’opinion de COLONNA 1980, 271-272 et de M. OSANNA, dans Forentum I, 262-263, note 27 au sujet des pendentifs de Lavello.
243 Le même constat a été fait plus haut, au sujet des fibules « a navicella » : voir supra, 218, fig. 51 E. La typologie des anneaux des stèles est reproduite dans le graphique publié par NAVA 1988 B, 210, n. 228.
244 G. TOCCO, dans Civiltà Medio Ofanto, 17, pl. 2. Ce pendentif rentre dans un groupe considéré par G. Tocco de provenance balkanique.
245 Ces pendentifs apparaissent en Macédoine déjà à la fin du Xe-début du IXe siècle : voir PBF XX, 1, pl. 40, n. 9, 10, 11.
246 PINGEL 1980, 171. Sur des positions divergentes, K. KILIAN, dans Actes Lecce 1973, 63, souligne que ces objets sont aussi bien répandus dans les Balkans qu’en Grèce, où ils seraient intégrés dans des parures ornementales typiquement grecques ; voir aussi la carte de diffusion à la pl. XIII, 1. Des pendentifs du même type provenant de sanctuaires grecs (Olympie, Delphes) ont été considérés comme des offrandes italiques de la première moitié du VIIIe siècle av. J.-C. (PBF XI, 2, 28-29 et pl. 10, fig. 149-153).
247 DULAR 1991, pl. 51, n. 19 (Veliki Vinji, culture de Dolenjsko) ; GUSTIN 1979, pl. 72, n. 27 (Smihel, culture de Notranjska).
248 LO SCHIAVO 1970, 472, n. 47 ; pl. XXXVIII, 11.
249 PINGEL 1980, 166, pl. 1, n. 2-3.
250 D. LEVI, La necropoli etrusca del Lago dell’Accesa e altre scoperte archeologiche nel territorio di Massa Marittima, dans MonAL 1933, 35, c. 5-135. Levi interprète ces disques comme les éléments métalliques des roues des chars. Toutefois la valeur ornementale de ces rouelles est certaine au moins dans quelques cas, comme par exemple dans les nécropoles de la vallée du Sarno.
251 Pontecagnano, 66, type 40A, pl. 67, n. 35 : « Rotella a cerchi concentrici ». Ce pendentif apparaît dans la phase IB et perdure au cours de la phase II de Pontecagnano.
252 Où ces pendentifs sont très répandus : P. GASTALDI, Le necropoli protostoriche della Valle del Sarno, dans La mort, les morts, 229, pl. 5, n. 26 ; voir aussi 238, pl. 13, t. 178.
253 GABRICI 1913, c. 75, fig. 22 ; pl. XX.
254 Pour Francavilla Marittima : ZANCANI MONTUORO 1980-1982, 7-141 ; pour ie pendentif voir les pages 14-15, fig. 3, n. 6. Il s’agit d’un type très commun dans cette nécropole, provenant dans ce cas d’un somptueux mobilier féminin, où il était associé à un riche collier en ambre.
255 M. KORKUTI, dans Magna Grecia, Epiro, 173, pl. XVII, fig. 1, 11.
256 NAVA 1985, 570, n. 1 ; NAVA 1988 A, 77, fig. 11 : le profil de la figure décoré par une serie de petits points. L’apparition de ces pendentifs est assez précoce à Monte Saraceno, car on les retrouve déjà dans des tombes du Bronze Final : voir NAVA & PREITE 1995, t. 84 (phase A 1), 101, tav. XIII, n. 7.
257 DULAR 1991, pl. 40, 2-7, notamment les exemplaires n. 2 et 3.
258 LO SCHIAVO 1970, pl. XXXVII ; Tesori Croazia, 20, n. 69 ; 21, pl. 71 a-d, 72 b-c ; 105, n. 67a ; 106, n. 69-71 ; 107, n. 72. Voir aussi les exemplaires publiés par S. BATOVIC, dans Actes Foggia 1973, 405, pl. 104 : de Zaton (n. 3-4) et de Prozor (n. 5) ; un type plus simple, peut-être avec des protomes d’animaux, est caractéristique de Nin (n. 6-9). Voir aussi des pendentifs du Musée de Zadar, dont un provenant de Zaton, datés du VIe siècle : BATOVIC 1979, 24.
259 Tesori Croazia 105, n. 67a.
260 Les exemplaires orientaux sont en général pourvus d’une coiffure typique en forme de calotte aplatie ; ils portent une tunique et leurs vêtements sont mieux détaillés. Deux des pendentifs publiés par BATOVIC 1979, 24, reproduisent des guerriers de profil, avec le bouclier rond et un casque surmonté d’un haut lophos.
261 Pour la typologie et la liste des attestations : LO SCHIAVO 1980, 237, fig. 6, 3-4. Voir maintenant les nombreuses attestations à Minervino : LO PORTO, 1999, t. OC 10, 65, fig. 3, n. 11 : t. OC 8, 69 (fin VIIe-VIe s. av. J.-C.).
262 Ce sont les exemplaires publiés par NAVA 1985, 570, fig. 8, n. 6-9 ; NAVA 1988 A, 77, fig. 11.
263 Sur lesquels voir LOLLINI 1976, 125, tav. 102 ; voir aussi LANDOLFI 1988, fig. 285, pectoral d’Ascoli Piceno, VIIe-VIe siècles ; voir également le tableau diachro-nique à la pl. VI, 368.
264 Il est malheureusement impossible de préciser la quantité des exemplaires retrouvés. Un exemplaire est publié dans NAVA 1985, 570, pl. 8, n. 10 ; NAVA 1988 A, fig. 11. NAVA 1984, 123, signale de façon générale la présence de ces pendentifs anthropomorphes stylisés à Monte Saraceno ; DE JULIIS 1984 B, 579, pl. LV, n. 2 signale deux pendentifs de la t. 77. Dans les deux cas, la chronologie du contexte n’est pas précisée.
265 GERVASIO 1938, 426-427, pl. 18 ; NAVA 1985, 570, pl. 8, n. 11 ; NAVA 1988A, 77, fig. 11.
266 DE JULIIS 1984 A, 165, n. 203 (qui le considère toutefois un exemplaire zoomorphe).
267 G. TOCCO, dans Civiltà Medio Ofanto, 17, pl. 2.
268 Civiltà Medio Ofanto : exemplaire reproduit sur la couverture du catalogue.
269 LO SCHIAVO 1980, 237, note 114.
270 PERCOSSI SERENELLI 1987, 104, pl. 2, 4, signale plusieurs exemplaires picé-niens provenant de Ripatransone, Offida, Montefiore dell’Aso, Cossignano, Belmonte Piceno et du territoire d’Ascoli ; ces pendentifs sont interprétés comme des figures féminines stylisées.
271 NAVA 1988 A, 74, t. III, secteur IV, pl. 11.
272 C’est le cas, par exemple, du pendentif retrouvé à Cannes, publié par GERVASIO 1938 et NAVA 1985, 570, pl. 8, n. 11, ou bien des pendentifs de Lavello qui me paraissent se situer exactement à l’intersection entre les sujets zoomorphes et anthropomorphes.
273 DI NIRO 1981 B, t. 15, 40, n. 3, pl. 6. La datation se fonde sur la présence de céramique d’imitation daunienne.
274 GERVASIO 1938, 427.
275 G. TOCCO, dans Civiltà Medio Ofanto, 17, pl. 2.
276 DE JULIIS 1982, 528.
277 KILIAN 1971, 38, pl. 6. Les exemplaires de ces régions seraient contemporains des pendentifs italiques, qui sont proches surtout des variantes diffusées à Perachora et à Lindos. Ces pendentifs ont eu une diffusion extrêmement large en Grèce continentale (PBF XI, 2, pl. 21-23).
278 À Kuçiizi, en Albanie : Arte albanese, 35, n. 125,
279 Tesori Croazia 103, n. 60.
280 PREY 1969, 96, pl. 17, n. 17 ; pl. 19, n. 33 ; 98, pl. 34, n. 8-10. Ces pendentifs sont suspendus à des chaînes de métal reliées par un anneau.
281 LOLLINI 1976, 143, pl. 15, n. 5.
282 DALL’OSSO 1915, 42 (pendentifs d’un pectoral) ; voir aussi le pendentif pectoral de Ripatransone dans le Picenum méridional (conservé au musée de Ripatransone, Ascoli Piceno) : PERCOSSI SERENELLI 1987, 101, fig. 7,4.
283 FALCONI AMORELLI 1982, 105, n. 116, daté des VIe-Ve siècles.
284 PAPI 1980, 27-28, pl. IX, a-h ; pl. 6, a (suspendu à une fibule).
285 Museo Vasto, 54, n. 64, pl. XVIII ; 65, n. 54.
286 MARIANI 1910, c. 243-245, pl. 4.
287 Où le type est extrêmement commun, dans la version en bronze et en fer : RUGGERI GIÒVE & BALDELLI 1982, 636, t. 7, 22, 23, 24, 18, 31, 32, 2, 20, 28, 31, 39, 35, pl. I, II, III, V, VII, IX, XI, XIII, XV.
288 PAOLETTI & ZANCO 1992, 273.
289 Publié par F. G. LO PORTO, dans Principi, 100-102, n. 1 ; dimensions de l’objet : h. 6,2 cm ; base 5,4 cm. La tombe était en partie pillée : parmi les restes du mobilier on a retrouvé des tessons de céramique daunienne (SDS II A, datés autour de 550-500 av. J.-C.), des fibules en argent et des perles et pendentifs en ambre, tous inédits. Pour la description de l’objet et de son contexte voir aussi DE JULIIS 1993, 551-552.
290 Les bijoux en or sont en effet extrêmement rares dans les mobiliers indigènes. Il faut rappeler la présence de colliers avec des perles en or dans les tombes princières de Cupola et de Toppicelli : voir DE JULIIS 1982, 528 ; M. CORRENTE, dans Principi, 66, pl. 8. Des « fermatrecce » en or proviennent de la t. 270 A de Lavello et de la t. 2 de Banzi : voir BOTTINI 1982, 103, note 47.
291 Voir F. G. LO PORTO, dans Principi, 102.
292 BECATTI 1955, 73 ; 182, pl. LXXIV, n. 286 a-b ; la forme de ces boucles d’oreilles est tout à fait typique des ateliers étrusques entre la deuxième moitié du VIIe et le VIe siècle : à ce propos voir aussi Die Welt der Etrusker, 348 ; 360, E 1.
293 BECATTI 1955, 180, n. 273 a-b, pl. LXX-LXXI.
294 Pour les fibules voir BECATTI 1955, 179, n. 268, pl. LXVII (avec un pendentif en forme de grenadier) ; n. 269, pl. LXVII (avec terminaison en forme de protome de bélier).
295 BECATTI 1955, 180, n. 272 a-b, pl. LXIX.
296 D’ANDRIA 1988, pl. 667-668.
297 BECATTI 1955, 72, souligne le caractère certainement étrusque du collier à têtes de Satyre, tandis qu’il relève la difficulté de trouver des comparaisons pour les fibules en milieu proprement étrusque, en suggérant plutôt la comparaison avec des petits bronzes et appliques de Capoue et de Cumes. D’ANDRIA 1988, 665, attribue aux ateliers étrusques de Campanie les objets en or de Noicattaro et de Ruvo. F. G. LO PORTO, dans Principi, 102, attribue le pendentif de Canosa aux ateliers de tradition étrusco-ionienne qui sont actifs, vers la deuxième moitié du VIe siècle, dans les régions indigènes.
298 F. G. LO PORTO, dans Principi, 83, n. 13.
299 BOTTINI 1982, 57-58, n. 25, pl. 9.
300 D’AGOSTINO 1977 A, 26.
301 Ν. inv. 4181. Bassin incomplet ; diam. max. 25 cm. Bibliographie : A. DI NIRO, dans Sannio 1980, t. 56, pl. 12, n. 8. Ce bassin a été attribué par BOTTINI 1982, 64, note 60, à la variante à calotte profonde de la classe Β de D’Agostino ; en réalité cette attribution n’est pas certaine, car le fond du bassin n’est pas complet (voir la reproduction dans DI NIRO 1981). La t. 56 comportait aussi de nombreux vases d’imitation daunienne : voir à ce propos le chapitre VI, 305, note 74.
302 N. inv. 144016. Bassin arrondi, plutôt profond, à fond plat ; bord horizontal, une rangée de perles sur le bord. Profil déformé, lacunaire. Diam. max. 23 cm ; hauteur 9,8 cm. Bibliographie : F. G. LO PORTO, dans Principi, 83, n. 12. Ce bassin recouvrait le lébès qui contenait les restes de la crémation partielle de la t. 1/75 de Toppicelli.
303 N. inv. et dimensions inconnus. Bassin au profil légèrement arrondi et à fond plat ; un rang de perles sur le rebord. Bibliographie : DE JULIIS 1984 A, 167, n. 207 (qui donne seulement une reproduction photographique).
304 Les bassins à rebord perlé retrouvés dans cette tombe sont au nombre de 9 et ils ont été génériquement attribués par M. CORRENTE, dans Principi, 66, aux types Β et C de la classification de d’Agostino.
305 BOTTINI 1982, 61-62, pl. 8, n. 26-29 (t. 279) ; 61, pl. 8, n. 3 (t. 277).
306 IKER 1984, t. 32, fig. 63, n. 9, fin du premier tiers du VIe siècle ; t. 56, 224, pl. 125, 6 (fin du VIe ou début du Ve siècle).
307 Proposée par DE JULIIS 1982, 528.
308 Pour le mobilier de la t. 56, voir A. DI NIRO, dans Sannio 1980, 63 sqq., pl. 9-12 ; pour la céramique, voir infra, 305 sqq. Pour la chronologie du « North Daunian Subgeometric I » (NDS I) : YNTEMA 1990, 292-293.
309 Voir TARDITI 1996, 20-21, cat. n. 13-19, avec les renvois à la bibliographie antérieure.
310 Ν. inv. 33506. Diam. max. 29 cm ; hauteur 4,5 cm. Profil déformé et calotte lacunaire. Retrouvé en 1986 à Guglionesi, Santa Margherita, hors contexte. Exemplaire inédit.
311 a) N. inv. 30473. Diam. max. 29,7 cm ; hauteur 4 cm. Deux petits trous sur le rebord. Provenant de la tombe 1 de Guglionesi, S. Margherita. Inédit.
b) N. inv. 30600. Diam. max. 29,8 cm ; hauteur 4 cm. Profil déformé ; deux petits trous sur le bord. Provenant de la tombe 1 de Guglionesi, S. Margherita. Inédit.
c) N. inv. 30493. Diam. max. 30,4 cm ; hauteur 4 cm. Provenant de la tombe 2 de Guglionesi, Santa Margherita. Publié par DI NIRO 1990 A, 64, fig. 2.
d) N. inv. 33507. Diam. max. 31 cm ; hauteur 4 cm. Profil très déformé. Retrouvé hors contexte dans l’aire de la nécropole de S. Margherita a Guglionesi. Inédit.
312 D’AGOSTINO 1977 A, 26 : ce groupe présente le bassin arrondi et normalement plus profond que les exemplaires de Guglionesi ; ils diffèrent même dans les détails, puisqu’ils ont normalement une seule rangée de perles.
313 Signalé par ALBANESE PROCELLI 1985, 189.
314 Deux exemplaires ont été publiés par A. Romualdi, dans Schätze der Etrusker, Catalogue de l’exposition de Saarbrucken 1986, Florence 1986, 215-216, n. 49-50 ; ils sont considérés comme une variante du type B de d’Agostino et attribués à un atelier local.
315 Exemplaire de la tombe 6118 de la nécropole de Montarozzi di Tarquinia : ALBANESE PROCELLI 1985, 189 ; 201, note 51 ; dessin à la page 184, pl. 10, n. 7.
316 Signalés par W. JOHANNOWSKY, Bronzi arcaici da Atena Lucana, dans PP, 195, 1980, 460-461.
317 BOULOUMIÉ & LAGRAND 1977, 11, pl. 8.
318 ALBANESE PROCELLI 1985, 187-188 : voir à 189, pl. 17, la reproduction d’un exemplaire de Populonia, nécropole de Poggio Porcareccia, Tombe « dei Flabelli ». Les exemplaires de Cumes, inédits, sont mentionnés par ALBANESE PROCELLI 1985, 200, note 42. Un exemplaire à double rangée de perles est parmi les rares bassins à rebord perlé rétrouvés en Grèce, à Perachora : voir à ce sujet GRAS 1985, 674-675.
319 MARCONI 1935, c. 275-276, pl. 3.
320 IKER 1984, t. 36, 149-150, fig. 75, n. 5.
321 G. TOCCO, dans Actes Foggia 1973, 337, pl. 97, 1. Je dois le signalement de ces objets à la courtoisie d’Angelo Bottini, qui a vu personnellement ce matériel, décrit de façon sommaire dans la publication mentionnée.
322 Mais la datation proposée par G. Tocco (v. note précédente) n’est pas certaine, car elle se fonde justement sur la présence de ces bassins dans le mobilier.
323 On pourrait, peut-être, attribuer à ce même type un bassin conservé au Musée de Campovalano de Campli, dans les Abruzzes, publié par V. D’ERCOLE, Il Museo Archeologico di Campli, Campli 1990, 106, pl. 30.
324 ALBANESE PROCELLI 1985, 189.
325 Par exemple le bassin de Fabriano présente sur le fond un décor différent, constitué par un groupe de lignes rayonnantes.
326 Je n’ai pas pu observer directement ce matériel, mais, comme on l’apprend des registres de la Surintendence de Campobasso, le mobilier de la t. 1 comportait en fait deux coupes qui imitent la production subgéométrique daunienne : une coupe à deux anses surélevées, decorée avec des motifs à « queue d’hirondelle » et de groupes de petits cercles (n. inv. 30470) ; une coupe à une anse, avec le même décor, à parois verticales et base aplatie (n. inv. 30471).
327 Pour les comparaisons détaillées entre les fabriques du Molise et celles de la Daunie, voir infra, chapitre VIL
328 Pour la chronologie du NDS I, voir YNTEMA 1990, 292-293.
329 M. CORRENTE, dans Principi, 66.
330 Voir un mobilier de la deuxième moitié du VIe siècle : Forentum I, 245, type 4, pl. 36. A. Bottini m’a aimablement signalé la présence de cinq bassins avec un rebord à tresse à Lavello.
331 Voir les exemplaires de Ruvo del Monte : BOTTINI 1982, 210. La diffusion du type dans la région de Melfi entre le VIe et le Ve siècle est soulignée par TAGLIENTE 1987, 145 ; voir un exemplaire de Melfi-Chiuchiari, de la deuxième moitié duVIe- première moitié du Ve siècle : TAGLIENTE 1987, 146, pl. 178.
332 N. inv. 30472. Profil très déformé, restauré. Diam. max. 23 cm ; hauteur 6 cm. Provenant de la t. 1 de Guglionesi, S. Margherita. Exemplaire inédit.
333 N. inv 30525. Le bord est incomplet. Diam. max 24,4 cm ; hauteur 6,4 cm. Provenant de la t. 7 de Guglionesi, S. Margherita. M. FORTE, dans Samnium, 88, c. 106. N. inv. 30528. La vasque a été restaurée. Diam. max. 22,5 cm ; hauteur 6,4 cm. M. FORTE, dans Samnium, 88, c. 109.
334 N. inv. 3185. Exemplaire recomposé à partir de dix fragments. Diam. 20,5 cm, hauteur 5,5 cm. DI NIRO 1981 B, 91-92, n. 5.
335 Qui sont fondés surtout sur le profil de la vasque. Pour la typologie de Bottini voir BOTTINI 1982, 58 sqq.
336 BOTTINI 1982, 59 : le type est caractérisé par « l’andamento a calotta schiacciata, fondo piano —in singoli casi sagomato— con pareti arrotondate alla base ».
337 IKER 1984, 54, fig. 20, 2 ; cet exemplaire présente toutefois une lèvre plus fine par rapport aux autres bassins mentionnés.
338 TAGLIAMONTE 1996, 102, fig. XV. Le bassin provient d’une tombe de guerrier avec panoplie de type samnite, datée avant le milieu du Ve siècle ; de cette même nécropole, hors contexte, proviennent 6 autres exemplaires de bassins en bronze à rebord plat, datés du Ve siècle.
339 Pour la céramique de la t. 7 de Guglionesi voir M. FORTE, dans Samnium, 86- 86-88, pl. VI, 2 ; pl. VII, 1 ; pour l’analyse typologique des prototypes dauniens, voir le chapitre VII, 306.
340 N. inv. 2586. Recomposé de plusieurs fragments, incomplet. Diam. 21,1 cm ; hauteur 6,5 cm. DI NIRO 1981 B, 75, n. 5, pl. 25.
341 S. MARTINELLI, dans Forentum I, 245, type 2. 2, pl. 35, n. 2. 2. Cet exemplaire provient de la t. 56/16.
342 BOTTINI 1982, 59.
343 D’après le croquis du bassin, A. Bottini suppose avec prudence une possible origine étrusque du type, qui serait à vérifier à l’aide d’une documentation plus précise. Je le remercie pour cette information.
344 DE JULIIS 1982, 528. Quelques détails supplémentaires sont donnés dans DE JULIIS 1993, 530 : les cinq exemplaires à rebord perlé n’étaient pas encore répertoriés ni classées en 1993 ; seuls deux (diam. 40 et 30 cm env.) pouvaient être attribués au type Β de d’Agostino. La tombe est datée du début du VIe siècle av. n. è.
345 La quantité précise des bassins à rebord perlé de cette tombe n’est pas claire non plus : M. CORRENTE, dans Principi, 66, parle d’abord de « sette bacili di bronzo ad orlo perlinato » et dans un passage successif, de « due bacili ad orlo perlinato » qui auraient été compris « tra i beni di prestigio della defunta ». Il est difficile de comprendre s’il s’agit donc d’un ensemble de sept ou de neuf bassins à rebord perlé.
346 M. CORRENTE, dans Principi, 66 ; DE JULIIS 1993, 530.
347 CORRENTE 1992, 250. Il est à souligner que ce mobilier comportait aussi un ambre du « Groupe du Satyre et de la Ménade », sur lequel voir supra, 165.
348 Exemplaire inédit, signalé par DE JULIIS 1993, 531.
349 Voir les listes dressées par BOTTINI 1982, 59-65 ; GRAS 1985, 502, note 74 ; ALBANESE PROCELLI 1985, 179 sqq.
350 Ces lacunes dépendent aussi des problèmes de conservation et de restauration des objets métalliques. En tout cas, on dispose maintenant d’une liste complète des matériaux et des contextes avec la bibliographie relative, dressée par DE JULIIS 1993, 529-538.
351 Comme le remarquait déjà BOTTINI 1982, 62, en souhaitant « un più ampio e sistematico lavoro di inquadramento e classificazione dei materiali di scavo », qui reste à faire. Voir aussi les considérations de GRAS 1985, 506, sur l’exigence de vérifier les circuits qui accompagnent ou se superposent aux voies de circulation des bassins à rebord perlé : les oenochoés « rhodiennes », le bucchero, les bassins à rebord décoré par une tresse. On pourrait aussi se demander si, face à une documentation bien plus riche, on ne devrait pas essayer de reconsidérer des critères typologiques qui sont devenus peut-être un peu trop élargis, ou, au moins, essayer de rendre homogènes les classifications typologiques.
352 Rappelons brièvement le nombre des bassins en bronze appartenant à chaque contexte : dernier quart du VIIe siècle : Lavello : t. 277, 1 bassin à rebord perlé ; t. 279, 1 lébès, 4 bassins à rebord horizontal lisse, 4 bassins à rebord perlé ; Toppicelli t. 1/75 : 1 bassin à rebord horizontal lisse, un bassin à rebord perlé ; t. 1/89, de 7 à 9 bassins à rebord perlé, 1 lébès, un bassin à rebord décoré à tresse ; VIIe-VIe siècle : Cupola, 9 bassins en bronze, dont 5 à rebord perlé ; dernier quart du VIIe-VIe siècle : Guglionesi, t. 1, 3 bassins, dont 2 à double rangée de perles, 1 à bord non décoré ; t. 7, 2 bassins à bord non décoré. Pour les contextes lucaniens voir aussi la liste des objets et des contextes établie par A. BOTTINI, M. TAGLIENTE, Appendici, dans Actes XXXIII CSMG, 510-527.
353 MELE 1979, 65-66, rappelle par exemple que, dans l’Iliade (XXXIII, 702-703), un trépied a une valeur correspondant à 12 bœufs, et que, au VIe siècle, 100 bœufs correspondent au revenu annuel d’un membre de la première classe de census insti- tuétuée par Solon, soit à la quantité de blé nécessaire pour nourrir 80 personnes. Même si les bronzes homériques sont des pièces exceptionnelles (les prix des jeux funèbres donnés en l’honneur de Patrocle), ces estimations nous donnent une idée approximative de la valeur de ces objets. Sur ces thèmes, voir aussi supra, chapitre 1,32, notes 131-132 et infra, 257, note 359.
354 Une synthèse des différentes hypotèses sur l’utilisation de ces bassins est dans ALBANESE PROCELLI 1985, 192-194.
355 BIEL 1982, 89 ; ce sont les résultats des analyses botaniques effectuées sur les dépôts à l’intérieur du chaudron. Le service était aussi constitué par une coupe en or et par neuf cornes à boire, qui confirment cette originale association entre des éléments indigènes et étrangers.
356 GRAS 1985, 503 ; ALBANESE PROCELLI 1985, 194.
357 ALBANESE PROCELLI 1985, 194, souligne la présence d’un bassin avec fonction de podanipter qui apparaît dans des reliefs archaïques de Chiusi portant des représentations de banquets. Pour GRAS 1985, 503, les restes de raisins dans un bassin de la tombe Κ du Forum romain, du milieu du VIIe siècle, témoignent d’une possible relation avec la sphère de la consommation du vin. Le lien avec la vaisselle du banquet est mis en valeur aussi par B. BOULOMIÉ, dans Italian Iron Age, 69-70.
358 On en trouve dans la culture du Latium : ALBANESE PROCELLI 1985, 194.
359 ALBANESE PROCELLI 1985, 195-196, rappelle la présence de trois bassins empilés dans la Tombe des Augures à Tarquinia, dont un est probablement à rebord perlé. Voir aussi MELE 1979, 66, à propos des jeux funéraires homériques ; célèbre est la liste des objets offerts par Achille aux vainqueurs des jeux en l’honneur de Patrocle (Il. XXIII, 485 : trépied et lébès, prix du pari pour la course des chars ; ibid., 702, trépied en bronze empyribetes ; ibid., 741, cratère en argent travaillé au repoussé, importé par les Phéniciens, offert pour la course ; ibid. 885, un lébès neuf décoré d’un motif floral incisé, pour le vainqueur du lancement de javelot).
360 L’usage funéraire pourrait expliquer la présence de ces bassins dans la nécropole du Fusco à Syracuse, dans des contextes antérieurs à la pratique de la consommation du vin : ALBANESE PROCELLI 1985, 196.
361 BAILO MODESTI 1980, 21 sqq. pl. 67.
362 Il s’agit d’un grand lébès en bronze (diam. 58,3 cm, h. 19,6 cm) monté sur trois pieds en fer. Sur ce remarquable hypogée de Canosa et sur son mobilier : DE JULIIS 1984 B, 53, fig. 172-173 ; pour la chronologie du contexte, voir la page 128.
363 M. CORRENTE, dans Principi, 68-69. Les éléments de comparaison entre ces deux contextes sont en fait multiples : outre la référence commune au banquet, il y a aussi la présence d’une grande olla pour denrées alimentaires et la structure même de la tombe, avec un enclos, qui séparait la parure personnelle de la défunte du mobilier proprement dit ; pour le mobilier de Bisaccia voir BAILO MODESTI 1976, notamment les pages 809-810. Sur la distinction entre le thalamos (niche reservée au défunt et à ses biens) et l’enclos, où se trouvaient les objets liés à la sphère de l’offrande et du sacrifice : D’AGOSTINO 1977 Β, 9.
364 La défunte portait en fait un haut tutulus en bronze, qui est un élément de l’habillement tout à fait typique du milieu étrusque. Comme le fait remarquer B. D’AGOSTINO, dans Italia 1988, 543-544, les mariages mixtes ont dû être un important facteur d’acculturation et d’amalgame social entre la communauté de Pontecagnano, celle d’Oliveto Citra-Cairano et celles de l’Ofanto.
365 Voir à ce propos les considérations perspicaces de A. BOTTINI dans PCIA VIII, Rome 1986, 204, sur le candélabre de la t. 64 de Ruvo del Monte : cet objet constituerait l’allusion « alla presenza della donna a questa versione indigena del simposio, secondo un modello più tirrenico che greco » ; l’A. propose le rapprochement avec la « tomba orvietana detta Golini I, dove i candelabri illuminano la scena del banchetto ». Voir aussi A. BOTTINI, Il candelabro etrusco di Ruvo del Monte, dans ΒΑ 59, 1990, 1-14 : ce candélabre serait un objet de fabrication étrusque, peut-être de Vulci, datable des derniers trente ans du Ve siècle. Le lien entre les candélabres et les banquets est confirmé par leur association fréquente, dans les tombes de Spina, avec la vaisselle pour le banquet (cratères, oenochoés, simpula) : voir à ce propos A. TESTA, L’uso del candelabro in Etruria nel V e IV sec. a. C., dans MEFRA 95, 1983, 2, 610.
366 Sur les rites funéraires indigènes en Apulie : TINÈ BERTOCCHI & TINÈ 1972, 265 sqq. ; DE JULIIS 1988 C, 22-25.
367 Comme l’avait déjà remarqué M. CORRENTE, dans Principi, 71.
368 Les études fondamentales de B. d’Agostino l’ont bien démontré : voir une synthèse de ces recherches dans D’AGOSTINO 1977 Β, 3 sqq.
369 Voir les cartes de distribution des bassins à rebord perlé dans GRAS 1985 : 501, fig. 57 (en Sicile) ; 505, fig. 59 (en Italie Méridionale) ; ALBANESE PROCELLI 1985, 180, n. 1-2 (Étrurie et Latium) ; 181, n. 3-4 (Italie Méridionale et Sicile).
370 BOULOUMIÉ & LAGRAND 1977, 11 et 14.
371 Pour la diffusion des bassins à rebord perlé en Grèce voir GRAS 1985, 674-675 : deux exemplaires à Corfou, trois à Olympie, un à Perachora.
372 Pour l’existence de plusieurs foyers de production de ces bassins, voir D’AGOSTINO 1977 A, 26 ; TARDITI 1996, 203. Pour l’origine étrusque de ces bassins voir O. H. FREY, Zu den « rhodischen » Bronzekannen aus Hallstattgràbern, dans Marburger Winckelmanns-Programm, 1963, 22, note 32 ; voir aussi BOULOUMIÉ & LAGRAND, 1977, 12.
373 ALBANESE PROCELLI 1985, 183, est persuadée de l’existence de plusieurs ateliers locaux ; elle observe que la création de cette vaisselle n’exigeait guère un degré trop élévé de maîtrise technique, et qu’ils pouvaient être « l’opera di comuni calderai ». Sur l’existence d’une production locale de vaisselle et de casques en bronze en Peucétie au Ve siècle, qui aurait son centre principal à Rutigliano, voir TARDITI 1996, 204-205.
374 C’est la situation décrite par GRAS 1985, 506, illustrée par la carte de distribution à la page 507, fig. 60. En Adriatique, une trouvaille isolée est signalée à Rudiae dans le Salento. En fait, les bassins à rebord perlé et à tresse sont très rares en Messapie : un exemplaire avec rebord à tresse, daté du VIe siècle, provenait d’une tombe de Rudiae (TARDITI 1996, 18, I. A. l. b, cat. n. 4). Un bassin attribué à une fabrique étrusque du VIe siècle, placé sur un trépied en forme de pattes de lion, est signalé dans une tombe de Vaste : G. SEMERARO, dans Archeologia Messapi, 89, pl. 102.
375 La documentation relative à Rutigliano (bassin à rebord perlé et bucchero étrusque) et à Noicattaro (trois bassins dont deux à rebord perlé) est rassemblée par GRAS 1985, 502-503, note 74. Pour Noicattaro, nous pouvons rappeler aussi la probable origine étrusque d’autres biens de prestige, comme les bijoux : voir supra, 239.
376 Trois exemplaires hors contexte, de Guglionesi, S. Margherita. Un exemplaire a été publié par M. FORTE, dans Samnium, 89, c. 128, pl. VIII, 2 ; deux autres sont inédits : n. inv. 33508 (stamnos) et n. inv. 33509 (anses avec appliques en forme de tête de Silène).
377 Un exemplaire : P. DE TATA, dans Samnium, 90, c. 131, pl. 8c, inv. 39445.
378 Les anses d’un stamnos en bronze proviennent d’une tombe datée du Ve siècle (D’AGOSTINO 1978, 569).
379 Un exemplaire, provenant d’une sépulture pillée : A. DI NIRO, dans Sannio 1980, 81-82, n. 1.
380 Die Welt der Etrusker, 189, Β 7. 24.
381 G. TOCCO, dans Popoli anellenici, 104.
382 A. DI NIRO, dans Sannio 1980, 81 ; 82, n. 1, mobilier de Larino. Un stamnos retrouvé à Guglionesi, même si très endommagé, comportait « un’incinerazione in situ » (DI NIRO 1990 A, 63).
383 Fouilles (inédites) de la nécropole de Larino-Carpineto, signalées dans TAGLIAMONTE 1996, 1 13 ; 208-209.
384 Voir à ce propos O. TERROSI ZANCO, dans Antiche civiltà Abruzzo, 21-22, qui remarque à raison l’écart, à Alfedena comme dans le territoire adriatique en général, entre la richesse des ornements personnels et le niveau rudimentaire de la céramique. Pour la composition des mobiliers liburniens voir BATOVIC 1973 A, 401.
385 Les différents usages de ces vases varient sensiblement selon les milieux grecs, italiques, celtes ou illyriens. Ainsi, comme le remarque ROLLEY 1990, 190-193, le podanipter peut servir à laver les pieds de l’hôte avant le banquet, mais à Vaste il contenait les ossements du mort. L’ensemble cruche-patère peut être utilisé dans le monde romain, pour verser l’eau sur les mains des banqueteurs ; la situle d’une des sépultures d’Ugento, à la fin du Ve-début du IVe siècle av. J.-C., remplace le cratère, et les cratères en bronze ont souvent, en Macédoine, un usage funéraire.
386 Comme le souligne PERONI 1980, 66, les épées des types Manaccora, Sacile et Montegiorgio ont des ressemblances très nettes avec des exemplaires danubiens, qui se trouvent aussi en Serbie.
387 Voir par exemple, des pendentifs de Manaccora à double spirale, avec élément de raccord enroulé (BAUMGÂRTEL 1953, pl. X, n. 1-3) qui sont tout à fait identiques aux exemplaires de la culture de Glasinac (tumulus XC de Podlaze, phase Glasinac IIIa : BIETTI SESTIERI & LO SCHIAVO 1976, 181), qui sont courants aussi dans la région intérieure de la Croatie, la Lika (ibid., 183). Sur la dérivation balkanique de ces types d’ornements voir aussi NAVA 1985, 562. Ces pendentifs sont aujourd’hui connus dans un autre site côtier de la Daunie, l’Hypogée de Bronzes de Trinitapoli, près de Salapia : voir la reproduction photographique dans TUNZI SISTO 1988 Β, 13, 15.
388 Sur ces thèmes voir : BIETTI SESTIERI & LO SCHIAVO 1976, 163 sqq. Les liens les plus étroits sont perceptibles avec la péninsule de Zara, les îles du Kvarner, et la Dalmatie septentrionale (ibid., 183).
389 BIETTI SESTIERI & LO SCHIAVO 1976, 163, soulignent que si dans la Péninsule on remarque l’absence quasiment totale d’activité métallurgique, les Pouilles et la Sicile constituent une exception remarquable ; dans ces deux régions, « una presenza massiccia di elementi culturali egei modifica sostanzialmente le caratteristiche della cultura locale ».
En fait, la concentration des objets en bronze est limitée au nord de la Péninsule et à l’Adriatique du Sud (Manaccora). Même si, comme R. Peroni le souligne prudemment, il faut toujours admettre la possibilité d’une déformation due aux lacunes de notre documentation archéologique ; en fait, Manaccora est l’un des rares contextes de la côte adriatique datant de l’Âge du Bronze Moyen et Récent qui soit
390 publié (PERONI 1980, 71). PERONI 1980, 66. Pour Peroni, ces relations ont dû avoir un poids très important, bien qu’il leur attribue un caractère occasionnel, même casuel qui a dû se consolider ensuite dans un réseau de relations plus stables (ibid., 73). Il faudrait toutefois se demander si ces échanges ne constituent pas la seule partie visible d’un réseau de trafics qui pouvait concerner, par exemple, des biens périssables.
391 Ce sont les tombes 14 et 76 de Salapia et Ia de Cupola, qui sont datées par Tinè Bellocchi du IXe, si non de la fin du Xe siècle ; pour NÂVA 1985, 564, et note 16, ces contextes ne peuvent descendre au delà du Xe siècle et ils appartiendraient encore à l’horizon culturel du Bronze Final.
392 À Cupola, t. I a : DE JULIIS 1977 B, 348, pl. 4, n. 2 ; à Salapia, t. 14 : TINÈ BERTOCCHI & TINÈ 1973, 146, note 15, pl. 13 ; t. 76, TINÈ BERTOCCHI 1973, 278
393 De la tombe 14 de Salapia : TINÈ BERTOCCHI & TINÈ 1973, 146, note 15, pl. 13.
394 S. BATOVIC, dans Actes Dubrovnik 1972, pl. 2, n. 6-11 (bracelet à profil à arêtes), n. 13-14 (bracelets à demi-losange) ; BATOVIC 1973 A, pl. 8 ; GUSTIN 1979, 30, établit des comparaisons entre la tombe 14 de Salapia, la tombe 7 de Nin (Croatie) et la tombe 58 de Gradna (Istrie).
395 Un bracelet à haute bande aux bords enroulés se trouve aussi dans la vallée du Pô, dans le trésor de Capriano-Renate : NAVA 1985, 564. L’A. souligne que ce bracelet est diffusé au-delà des Alpes dans des contextes de la phase Hallstatt A2. Il est aussi attesté dans la tombe de Vrsi en Illyrie, associé à des ambres du type « Tirynthe ».
396 BATOVIC 1973 A, 414, suppose une migration illyrienne sur les côtes de l’Apulie au cours du Xe-IXe siècle, voire la fondation de Salapia de la part des Liburniens (ibid., 421).
397 ALEXANDER 1962, 125 sqq., notamment 127, souligne comme les importations et les influences plus importantes en Dal malie, en Serbie et en Bosnie proviendraient de l’Italie. L’influence grecque dans ces régions serait en revanche un phénomène limité et tardif, puisqu’il devient plus évident seulement au cours du VIe siècle. À propos des influences occidentales envers l’Est, Peroni a remarqué le phénomène de l’imitation de types italiques sur la côte orientale, avec un retard qui peut être même de plusieurs siècles (PERONI 1972, 113) : c’est le cas de l’écart entre les jambières en bronze de Canosa, qui dateraient des Xe-IXe siècles (JOHANNOWSKY 1970, 205 sqq.), et des exemplaires analogues, qui apparaissent à Glasinac au cours du VIE’siècle (LUCENTINI 1981, 108, pl. 7, 13)
398 Pour la diffusion de ces pectoraux dans la culture liburnienne : LO SCHIAVO 1970, pl. XXXV, n. 8-17 ; dans le Picenum : LOLLINI 1976, 125, pl. 102, phase Picenum II, VIIIe siècle ; 137, phase Picenum III, VIIe-début VIe siècle ; 143, phase Picenum IV A, VIe siècle. Toutefois, c’est sans doute un pectoral de ce type qui est représenté sur une stèle de Salapia, aujourd’hui disparue, reproduite par MARIANI 1909.
399 Ces fibules apparaissent dans le Picenum dejà au VIIIe siècle ; elles restent en vogue, avec des variations dans la forme de l’arc, jusqu’au VIe siècle. Voir à ce propos le tableau typologique et chronologique dans LANDOLFI 1988, pl. VI ; pour la phase Picenum IV A : LOLLINI 1976, 140. En milieu liburnien, ces fibules ont une diffusion très vaste et de très longue durée : elle se trouvent dans la région croate intérieure, à Prozor et à Kompolje, ainsi que sur la côte, à Zaton et à Nin : LO SCHIAVO 1970, 430 sqq. ; 490 ; pl. XXVI.
400 PERONI 1972, 95 sqq., notamment 113, a parlé de « processo selettivo di trasmissione culturale ». On ne comprend pas, toutefois, pour quelle raison Peroni arrive à la conclusion que : « Protagoniste attive di questa selezione (...) non possono essere state se non le popolazioni, illiriche ο non illiriche, dell’Adriatico orientale » : cette interprétation paraît exclure, encore une fois, la possibilité d’un rôle actif des indigènes du versant occidental : bien que, d’après Peroni, « sembra innegabile una complessiva priorità delle forme italiche su quelle della sponda jugoslava ». LO SCHIAVO 1980, 245-246, préfère remarquer l’absence de « direzioni obbligate e univoche », et souligne plutôt l’existence de circuits suggérée probablement, par des affinités de fond à la fois éthniques et culturelles. NAVA 1985, 569, concorde avec cette conclusion.
401 Quelques chiffres peuvent nous donner une idée de la richesse minière de ces régions : en 1643, les usines métallurgiques de Vares produisaient plus de 1200 tonnes de fer brut ; en 1930 ces mines avaient fourni 391 000 tonnes du même minéral : Géographie universelle VII, 470.
402 Voir le chapitre précédent, 177.
403 Pour les jambières de Canosa voir JOHANNOWSKY 1970, 205 sqq.
404 MOSSO 1909, c. 311-317.
405 BERGONZI 1981, 33-34.
406 BOTTINI 1993, 499.
407 DI NIRO 1989, 23 ; les tombes archaïques sont les n. 1, 2, 3 et 7.
408 Voir infra, 352 sqq.
409 Selon une observation de M. TORELLI, Storia degli Etruschi, Rome 1981, 60, reprise par GRAS 1985, 699, « gli usi dell’abbigliamento... non si esportano senza le persone ».
410 LEPORE 1973, 144.
411 Ce modèle revient souvent dans les analyses des affinités culturelles adria-tiques : voir BATOVIC 1973 A, 414, sur l’idée d’une migration illyrique, probablement liburnienne à Salapia. Contra, voir LO SCHIAVO 1980, 246-247 qui souligne comme ce schéma de migration ou d’invasion est inadéquat pour saisir la complexité de la réalité adriatique.
412 COLONNA 1980, 271 : il ne serait que « l’antico costume centro-italico, modernizzato con l’adozione della spada corta tipo Alfedena e dello scudo oplitico greco ».
413 Voir les considérations de BAILO MODESTI 1982, 251, à propos de la tombe de Bisaccia : « la defunta porta con sé nella tomba tre spiedi di ferro e soprattutto il grande vaso da derrate ai piedi, prerogativa dell’elemento maschile ; è dunque una donna che può permettersi atteggiamenti impensabili per le altre donne della comunità ».
414 Pour une synthèse sur cette question : M. C. D’ERCOLE, Le faste et les femmes en Italie Méridionale au deuxième Âge du Fer, dans Fastes des Celtes entre Champagne et Bourgogne aux VIIe-IIIe siècles avant notre ère, Actes du colloque de l’AFEAF, Troyes 1995, Mémoire de la Société archéologique Champenoise, n. 15, supplément au bulletin n. 4, 1999 (Joué-les-Tours, 2000), 461-472. Sur les liens entre mobiliers indigènes et banquet, voir aussi : Ch. KOHLER, A. NASO, Appunti sulla funzione di alari e spiedi nelle società arcaiche dell’Italia centro-meridionale, dans Archaeology of Power, 41-63. Les auteurs soulignent la distribution particulière de chenets, broches et service à banquet entre l’Étrurie, le Latium, la vallée de l’Ofanto et les vallées ioniennes, entre les fleuves Cavone, Agri et Sinni (page 44) ; ils concluent sur l’origine tyrrhénienne de ce type de banquet et sur son indépendance du modèle grec.
415 Comme s’interroge COVIČ 1973, 154 ; pour les bassins voir ibid., 148, pl. XXXII, 2 (tumulus II de llijak) ; 149, pl. XXXII, n. 10 (tumulus II de Osovo) ; LUCENTINI 1981, 107 souligne que toute la vaisselle en bronze du tumulus de Ilijak est en effet cohérente avec le cadre de mobiliers italiques de la première moitié du VIIe siècle.
416 COVIČ 1973, 152, pl. XXXV, 25 ; il s’agit d’une plaque en bronze avec une figure de banqueteur couché, dont l’analyse stylistique précise est impossible à cause de la qualité de la reproduction graphique.
417 Comme le remarque MARTELLI 1982, 188-189, cet ensemble de vaisselle est proche, et même contemporain, de la tombe princière de Sala Consilina. Entre autre, on y retrouve une ciste à cordons, une production qui a dû être diffusée, selon M. Martelli à travers l’intermédiaire de l’Étrurie Méridionale, notamment de Vulci. Pour le mobilier de Novi Pazar voir aussi MANO ZISI & POPOVIC 1971, 191 sqq., en particulier 206 ; on y souligne les relations entre l’infundibulum de Novi Pazar et des objets similaires de la Campanie tyrrhénienne, de Cumes, de Capoue, et de Sala Consilina.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Importuosa Italiae litora
Paysage et échanges dans l'Adriatique méridionale à l'époque archaïque
Maria Cecilia D’Ercole
2002
La Grande Grèce. Aspects et problèmes d’une « colonisation » ancienne
Quatre conférences au Collège de France (Paris, 1982)
Ettore Lepore
2000
De Pithécusses à Pompéi. Histoires de fondations
Quatre conférences au Collège de France (Paris, 2014)
Pier Giovanni Guzzo Jean-Pierre Brun (trad.)
2016
Studi e ricerche su Puteoli romana
Atti del Convegno (Napoli, Centre Jean Bérard, 2/3 aprile 1979)
Giuseppe Camodeca (dir.)
1981
Euphorion et les mythes
Images et fragments
Christophe Cusset, Évelyne Prioux et Hamidou Richer (dir.)
2013
En Grèce et en Grande Grèce. Archéologie, espace et sociétés
Quatre conférences au Collège de France (Paris, 2014)
Emanuele Greco Annie Schnapp-Gourbeillon (trad.)
2020