Postface
p. 261
Texte intégral
1Cet ouvrage ne prétend pas être autre chose que la publication d’un secteur de nécropole.
2Bien entendu, il serait précieux de pouvoir donner leur nom antique à l’ensemble des zones archéologiques d’Amendolara. Et leur position entre Sybaris et Siris, la lecture de Strabon, VI, 1, 14, qui place Lagaria, fondation mythique d’Épéios, le génial menuisier du cheval de Troie, entre Thourioi er Héraclée, invitent à s’interroger sur la possibilité de l’équation : Amendolara= Lagaria.
3Cependant, en 2006, le nom de Lagaria a été donné par M. Kleibrink à l’ensemble habitats-lieux sacrés qui se sont succédés à différents niveaux sur le Timpone della Motta près de Francavilla Marittima (M. Kleibrink, Œnotrians at Lagaria near Sybaris, Londres, 2006, p. IX-XII). Cette identification ne paraît guère acceptable : en effet, elle s’affranchit du texte de Strabon, itinéraire maritime fondé sur des portulans, qui signale les sites visibles au long des côtes ; cela paraît exclure le Timpone della Motta, car, à dix kilomètres du rivage, il se fond dans l’ensemble des collines qui prolongent vers le sud-est le massif du mont Pollino et ne peut être repéré. L’identification proposée ignore en même temps les arguments qui avaient déterminé Paola Zancani Montuoro, dans un article plein de finesse, à exclure cette hypothèse (Zancani Montuoro 1974-1976, p. 94-106).
4La candidature d’Amendolara au nom de Lagaria est-elle plus convaincante ? Certes, vu de la mer, le site de l’Âge du fer d’Amendolara (Rione Vecchio), évoque parfaitement le phrourion cité par Strabon. Cependant un sanctuaire qui, aux yeux des colons grecs, aurait été fondé par un héros de l’épopée troyenne, aurait nécessairement des racines antérieures aux fondations coloniales ; il ne doit donc pas être cherché sur la colline de S. Nicola, mais sur le Rione Vecchio. Or là, deux vases votifs du VIe siècle av. J.-C. (fig. 21), découverts au voisinage immédiat de Santa Maria, la plus ancienne église médiévale d’Amendolara, pourraient indiquer la présence d’un lieu sacré antique, encore fréquenté au temps colonial, quand la vie avait presque complètement déserté le site ; un lieu sacré qui pourrait avoir une origine plus lointaine encore ; ce qui doit encore être démontré (La Genière 2010, p. 225-232, fig. 1-4).
5Un sérieux examen du terrain autour de la vénérable église répondrait à ces interrogations.
Janvier 2012 J. de La Genière
Auteur
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