Avant-propos
p. IX-XIV
Texte intégral
1Lorsqu’un visiteur foule pour la première fois les voies dallées de basalte d’Herculanum, il parcourt la ville, entr’apercevant rapidement une série de petites pièces qui s’ouvrent sur la rue. Presque toujours dépourvues de peinture, et souvent de tout aménagement, ces dernières ne captent son regard que l’espace d’un instant, avant qu’il ne pénètre dans une de ces grandes maisons qui bordent ce qui était autrefois le rivage. En découvrant les perspectives offertes sur de vastes jardins bordés de colonnes, il oublie rapidement les pièces vides qu’il vient de dépasser. Il semble difficile de reprocher son attitude de dédain à cet innocent visiteur alors même qu’il reproduit inconsciemment celle des élites romaines face au commerce de proximité. En effet, sauf à consulter la littérature juridique dans son acception la plus technique, rares sont les textes littéraires qui affichent autre chose que du mépris envers les boutiques, les ateliers ou leurs occupants. Citerions-nous Cicéron que l’on se convaincrait avec lui que les artisans et les boutiquiers sont indignes, marqués qu’ils sont par leur occupation quotidienne1. Symboles de la vie citadine pour Horace, seules les boutiques, ou du moins les nuisances urbaines développées par leurs tenanciers, peuvent rapprocher Sénèque et Martial dans un jugement unanime et violemment réprobateur2. L’empereur lui-même est décrit avec une image tachée d’infamie s’il vient à fréquenter certains commerces, particulièrement le soir3. Pourtant, que ce soit pour Cicéron ou l’empereur Claude, les boutiques et les ateliers ont constitué une part – si difficile soit-elle à évaluer – de leurs revenus, rendant ce mépris affiché parfois paradoxal4. Ce climat de répulsion à l’égard des boutiques justifierait à lui seul le recours à d’autres sources que les textes pour entreprendre leur étude. La tentation serait grande d’exploiter les cités ensevelies par le Vésuve, qui sont supposées être des instantanés du monde romain figées dans leur gangue de cendres et de boue volcanique. Pourtant, l’influence de la littérature latine sur l’appréhension des vestiges archéologiques n’a pas contribué à leur étude sans a priori et les premières descriptions des sites, passé l’émerveillement de découvrir la diversité des commerces, reprennent des réflexes issus de la longue fréquentation des textes classiques.
2Le principe général de ce travail s’inscrit en contrepoint de la tradition véhiculée par les textes : déterminer l’importance, dans la vie urbaine, des boutiques et des ateliers devrait permettre de définir la situation de leurs tenanciers qui, à défaut d’être directement associés à l’élite, n’en sont pas aussi éloignés que ce que les sources littéraires laissent paraître. Dans un premier temps, contentons-nous d’une définition sommaire et antithétique de ces lieux de métier : les boutiques correspondent à des espaces de vente et de diffusion, tandis que les ateliers sont consacrés à la production. Cette distinction très marquée entre ces deux formes d’espaces urbains est certainement le seul point convergent dans le bilan que l’on peut rapidement dresser des travaux sur ce thème : une stricte séparation a été maintenue entre, d’une part, les recherches consacrées aux boutiques et, d’autre part, l’extraordinaire balkanisation des études sur les productions artisanales. Les trois principales analyses consacrées aux boutiques au cours du dernier demi-siècle ont en commun d’avoir abordé ces espaces commerciaux par le biais d’une définition architecturale. En 1956, G. Girri a recensé les boutiques d’Ostie et en a proposé une typologie5. Dans le courant des années 1980, V. Gassner a dressé un catalogue des boutiques de Pompéi. Outre l’inventaire raisonné des 577 espaces considérés comme Kaufläden dans la cité ensevelie par le Vésuve, l’essentiel de son travail est articulé autour de questions touchant aux rapports entre les espaces commerciaux et les maisons en façade desquels ils se situent. Cette approche indéniablement novatrice et pertinente a toutefois été desservie par le recours à un classement typologique pour expliquer les liens entre l’habitat et l’espace commercial, alors même que la variété des situations obligerait à des regroupements plus ouverts6. A. MacMahon a récemment publié sa thèse consacrée aux tabernae de Bretagne, dans laquelle une approche architecturale des vestiges d’Angleterre est associée à des remarques plus générales fondées sur Pompéi, Herculanum et Ostie7. Au cours des trente dernières années, une réflexion sur les boutiques s’est également développée de façon périphérique dans le cadre des études portant sur l’habitat pompéien différent de la domus « traditionnelle » à atrium et péristyle. Les premières analyses en ce sens ont été proposées par J. Packer au cours des années 19708. Depuis, A. Wallace-Hadrill a fortement contribué au renouvellement de ces questions par sa remarquable synthèse dans laquelle il a cherché à donner des interprétations de nature anthropologique à l’ensemble des édifices domestiques pompéiens9. Enfin, la thèse de F. Pirson consacrée aux Mietwohnungen à Pompéi et Herculanum a notamment mis en évidence les formes d’habitat associées aux boutiques10. En ce qui concerne les études consacrées à l’artisanat, je ne saurais présenter ici ne serait-ce qu’une ébauche de synthèse sur les derniers acquis de la recherche dans ce domaine : l’accroissement des spécialisations, conjugué à la multiplication des fouilles préventives en Europe, font qu’il est impossible de proposer un cadre d’ensemble. Chaque forme de production est désormais prise en considération par un ou plusieurs spécialistes qui se consacrent à tout ou partie des différents procédés mis en jeu par chaque technique. Cette multi-spécialisation a encore été accrue durant les vingt dernières années par la part croissante prise dans les études sur l’artisanat par l’archéométrie11.
3La nécessité de ne pas dissocier les espaces de commercialisation de ceux consacrés à la production artisanale, qui participent d’un même processus économique, m’a incité à choisir les cités ensevelies par le Vésuve comme champ d’étude. Entre Herculanum et Pompéi, détruites à la même date mais dans des conditions extrêmement différentes – la première recouverte par 20 à 30 mètres de flux pyroclastiques, la seconde par 5 à 6 mètres de cendres et de pierres ponces –, j’ai opté pour la petite ville d’Herculanum et étudié 55 locaux associés, soit par les recherches antérieures, soit à la suite de nouvelles interprétations, au commerce ou à l’artisanat (pl. iii, h.t.). Si seuls 50 d’entre eux ont bénéficié d’une étude complète – interprétation, esquisse des transformations et des relations avec les édifices voisins –, c’est uniquement dû à une volonté de ne comparer que des espaces pouvant bénéficier des mêmes schémas d’analyse. Une étude sur l’ensemble de Pompéi aurait été nécessairement moins approfondie, sauf à recourir à la sélection d’un échantillon (pl. iv, h.t.). Cependant, un tel procédé aurait amené à privilégier les îlots les plus récemment fouillés, situés dans la Regio I, et aurait ainsi modifié la diversité des questions possibles12. De plus, en centrant cette étude sur Herculanum, j’ai clairement choisi de m’intéresser à un site généralement pris en compte pour les quelques exemples qu’il peut apporter en contrepoint à l’analyse de Pompéi13. Cette situation est un héritage pesant des recherches sur les cités ensevelies par le Vésuve : à partir du moment où A. Maiuri a publié le résultat de ses fouilles, il a été considéré – tacitement – par la communauté scientifique que tout avait été écrit sur Herculanum. Ni les compléments de publication, ni les travaux de V. Tran Tam Tinh ou d’A. Allroggen-Bedel entre les années 1970 et 198014, ni même la célébration du 250e anniversaire de la redécouverte du site15 n’ont fait évolué cette relégation. Si un certain nombre d’expositions a été réalisé depuis la fin des années 198016, le dernier travail exclusivement consacré à Herculanum a été publié en 198917.
4S’il m’a semblé plus que nécessaire de consacrer des analyses socio-économiques au seul exemple herculanéen, Pompéi n’a pas pour autant été négligée. En effet, en dépit des différences substantielles pouvant exister entre les deux villes en matière d’importance économique, le nombre d’études – même ponctuelles – réalisées sur les boutiques de la Colonia Veneria Cornelia Pompeianorum interdit de ne pas la prendre en considération dans ce cadre. Il importe pourtant de se demander si une identité d’ensevelissement suffit à légitimer une exploitation conjointe des deux villes, même asymétrique. La seule différence de taille, même en restituant une partie de l’extension d’Herculanum, découragerait les tentatives de parallèle : le tissu commercial ne saurait être identique en termes quantitatifs ou de variété. Cependant, cette forte différence peut être surmontée pour deux raisons. La première tient au thème de cette recherche, les lieux de métier. Si l’échelle des mécanismes économiques risque d’être inégale, les chaînons de base ne sauraient être dissemblables ; deux villes si proches géographiquement ne peuvent qu’appartenir à une même koinè technique, où les savoir-faire sont communs et où la compréhension du fonctionnement d’un atelier dans un site permet d’éclairer l’organisation d’un espace similaire dans l’autre ville. La seconde raison découle de la première : les différences – qualitatives, d’échelle de production – observées dans les boutiques et officines des deux villes permettent de définir le tissu des métiers et de faciliter la comparaison. En contrepoint de l’historiographie récente, j’éclairerai donc la situation herculanéenne avec des exemples pompéiens.
5Cette focalisation sur Herculanum et, dans une moindre mesure, Pompéi a d’évidentes conséquences sur l’extension chronologique de ce travail. Ainsi, la date de l’éruption du Vésuve, en 79 ap. J.-C. – à l’automne plutôt qu’en août18 –, marque un terme évident. Cependant, certaines analyses m’amèneront à déborder de ce cadre jusqu’au IIIe siècle, en particulier pour suivre certaines évolutions dans les textes littéraires et juridiques traitant des artisans et des boutiquiers. La définition d’une borne chronologique en amont s’avère plus délicate : la majeure partie de ce travail se concentre sur la situation d’Herculanum telle qu’elle se présente au moment de l’éruption, au sortir des perturbations causées par au moins deux séismes survenus dans les 17 années antérieures. Il s’agirait donc essentiellement d’une « photographie » des conditions économiques dans cette ville juste avant son ensevelissement19. Néanmoins, le recours à l’archéologie du bâti permet d’esquisser une évolution sur une période plus longue, du règne d’Auguste à l’éruption. Le contexte particulier des vestiges mis au jour à Herculanum fait que l’on peut considérer que cette recherche intéresse le premier siècle de l’empire, avec un développement plus soutenu pour la période allant de 62 à 79 de notre ère.
6Le paradoxe souligné au début de cet avant-propos mérite d’être clarifié : l’élite de la société romaine, même entendue dans un sens large incluant les oligarchies municipales, constituait une minorité comparée au nombre des seuls citoyens ; pourtant les études sur le monde romain se sont concentrées sur elles. Il est certain qu’une grande partie de cette situation est liée à la nature des sources dont dispose l’historien de Rome, majoritairement textuelles, qui ne donnent aucun éclairage sur les populations humbles – pour ne même pas mentionner les pauvres. En se concentrant sur les lieux de métier, il apparaît possible de donner un aperçu sur la condition et la position économique et sociale de cette catégorie aux contours flous qui regroupe les tenanciers de ces espaces indispensables au fonctionnement de la cité. Somme toute, je vais, à partir des vestiges matériels, en déployant des analyses techniques, architecturales et topographiques, tendre vers des conclusions d’une portée plus générale sur l’économie et la société d’Herculanum au cours du Ier siècle de notre ère.
7Pour mener à bien cette réflexion, je me suis appuyé essentiellement sur les vestiges des lieux de métier, préservés d’une lente destruction millénaire par la catastrophe de 79. L’essentiel de mes données a ainsi été collecté par une longue enquête de terrain à Herculanum, en alternant promenades d’observation des vestiges, nettoyages de surfaces dans une dizaine de lieux de métier20 et fouille stratigraphique de trois d’entre eux21. Ces observations de terrain ont été motivées, soutenues et développées par l’étude exhaustive des archives concernant les fouilles réalisées par A. Maiuri entre 1927 et 1961 : la confrontation de la publication avec les vestiges mis au jour a soulevé de nombreuses questions qui ont pu souvent être résolues par de sibyllines mentions provenant des comptes-rendus quotidiens. Ce travail de compréhension et d’interprétation des archives, bien qu’a priori éloigné des pratiques usuelles de l’archéologie de terrain, s’est rapidement avéré fondamental. Par un aller-retour constant entre les murs en élévation à Herculanum, leur description par A. Maiuri, la narration de leur mise au jour dans les journaux de fouilles et des nettoyages ponctuels, j’ai pu recueillir des données permettant une analyse synchronique et diachronique des lieux de métier à Herculanum. Avec une extension évidemment moindre, j’ai procédé de la même façon pour les locaux étudiés à Pompéi. Enfin, le dernier champ d’investigation que j’ai exploré est constitué par les textes littéraires et juridiques. Leur corrélation avec les vestiges matériels est loin d’être évidente : le vernis subjectif de mépris envers les boutiquiers et leur lieu d’exercice rend dès le départ le travail d’interprétation très délicat. Toutefois, que ce soit sur le simple plan de la terminologie ou en ce qui concerne l’histoire des techniques, l’apport des textes littéraires ou normatifs reste important. Le recours unilatéral à un seul des trois grands types de sources utilisés – vestiges matériels, études antérieures et textes littéraires – n’aurait eu pour conséquence que d’appauvrir cette recherche, la privant ainsi de développements souvent importants.
***
8Je ne peux achever cet avant-propos sans tenter de rendre compte des dettes parfois abyssales contractées pendant douze années consacrées, du diplôme universitaire de maîtrise à l’achèvement de ce livre, aux boutiques d’Herculanum. Je suis irrémédiablement insolvable auprès de C. Virlouvet et d’O. de Cazanove ; ce dernier pour m’avoir proposé de « regarder » ce sujet pour un mémoire de maîtrise en 1997 ; C. Virlouvet pour avoir généreusement accepté de prendre la direction d’une thèse dont cet ouvrage est issu et pour les patients conseils prodigués tout au long de mes recherches. Sans les enseignements palatins de M. Célié, j’aurais certainement du mal à « lire » les structures archéologiques.
9Le support de trois institutions s’est avéré indispensable pour mener mes recherches à leur terme. Au cours de mes nombreux séjours campaniens, j’ai ainsi toujours pu bénéficier d’un accueil bienveillant de la part de P. G. Guzzo, soprintendente archeologo di Pompei, ainsi que des directeurs des deux sites, A. d’Ambrosio à Pompéi et, à Herculanum, d’abord M. Pagano, puis surtout M. P. Guidobaldi. Sans l’amicale gentillesse d’A. Cozzolino et de L. Sirano, je me serais perdu dans les méandres des archives de fouilles et des dépôts, et cette thèse n’aurait jamais abouti. Grâce au centre Jean-Bérard, à M. Bats et J.-P. Brun, ses directeurs successifs, et à M. F. Buonaiuto, j’ai obtenu un indéfectible et généreux soutien logistique et scientifique. Enfin, après m’avoir facilité l’accès à la vaste bibliotheca pompeiana, dispersée à travers les instituts étrangers romains, en m’accordant d’abord trois bourses de séjours puis un séjour post-doctoral de trois ans, l’École française de Rome, incarnée par ses directeurs successifs – A. Vauchez et M. Gras – et par les directeurs des études pour l’Antiquité – S. Verger et Y. Rivière –, m’a permis de largement bénéficier de cet élément indispensable à toute recherche, qui tend malheureusement à devenir un luxe : le temps.
10Cet ouvrage a bénéficié des remarques de ses premiers lecteurs, constitués en jury en décembre 2006, alors qu’il n’était qu’une thèse de doctorat. Les sages conseils de C. Virlouvet, J. Andreau, J.-P. Brun, O. de Cazanove et F. Zevi ont fortement contribué à l’amélioration du texte qui suit. R. Figuier, directeur des publications de l’École française de Rome, et ses collaborateurs – F. Bruni et H. Franchi – auront fait tout leur possible au cours de longues discussions pour transformer un diplôme universitaire en livre. F. Fouilland, V. Jolivet, E. Botte, M.-B. Carre, A. Duvauchelle, M. Flohr, N. Laubry, F. Médard et N. Tran m’ont laissé abuser de leur temps et de leur savoir au gré de la relecture des épreuves. Enfin, sans la patience de S. Zanella, le dénouement aurait été radicalement différent.
11Que tous trouvent ici l’expression de ma profonde reconnaissance et de mes plus vifs remerciements. Il va sans dire que je reste responsable de toutes les erreurs et omissions pouvant subsister.
12Rome, le 29 août 2009
Notes de bas de page
1 Cic., Off., 1, 150, cit. infra n. 1 p. 219.
2 Hor., Epist., 14, 21 ; Sen., Ep. [6,] 56, 2 ; Mart., 7, 61, 9.
3 Suet., Nero., 26, 1.
4 Cic., Att., 14, 9, 1, cit. infra n. 46 ; Suet., Claud., 38, 4.
5 Girri 1956. L’approche sur les tabernae d’Ostie a ensuite été considérablement renouvelée par C. Pavolini (1986), dans une étude cherchant plus à cerner la place des boutiques dans la construction privée ainsi que les formes d’habitat auxquels de tels espaces sont associés.
6 Gassner 1986.
7 MacMahon 2003. Cet ouvrage montre une approche très globalisante de l’espace commercial dans les villes romaines, et reste trop attachée aux sites italiens pour procéder à des interprétations. Pourtant, une étude strictement provinciale aurait sans doute conduit à proposer des critères différents pour reconnaître des boutiques, tout particulièrement en raison de l’état de conservation des vestiges pris en compte.
8 Les réflexions amorcées par J. Packer (1975) sur le « middle and lower class housing » l’ont ensuite amené à se pencher sur l’insertion de certains commerces dans des maisons à plan « non traditionnel » (Packer 1978). Bien que se dégageant progressivement des espaces commerciaux, ces réflexions ont été poursuivies par A. Hoffman (1979) puis, en opposition avec ce dernier par S.C. Nappo (1993, 1994, 1995, 1997).
9 Wallace Hadrill 1994.
10 Pirson 1997et 1999.
11 Bien que centré sur une période chronologique beaucoup plus longue que celle qui va nous intéresser, le colloque sur l’artisanat métallurgique dans les sociétés anciennes en Méditerranée occidentale tenu à Ravello en 2000 (Lehoërff 2004) est symptomatique de cette part croissante de l’archéométrie. Sur 21 communications publiées, 8 sont fondées directement ou essentiellement sur l’utilisation de techniques archéométriques. Cette situation pourrait être due au développement de plus en plus important de la métallographie dans le champ des études concernant l’artisanat des métaux. Toutefois, un constat similaire pourrait être effectué pour d’autres productions.
12 Le développement de l’étude de Pompéi par échantillonnage est perceptible dans la recherche anglo-saxonne depuis la synthèse d’A. Wallace-Hadrill (1994). D’autres auteurs ont depuis également choisi cette voie (Berry 1997 a et b ; Foss 1997 ; Schoonhoven 1999 ; Allison 2004 ; Schoonhoven 2006). Quant à la surreprésentation de la Regio I, elle s’explique par l’existence d’archives de fouilles récentes, d’une exploitation plus facile que les descriptions souvent laconiques rassemblées dans la Pompeianarum antiquitatum historia (PAH). À l’exception de l’article puis du livre d’A. Schoonhoven (1999 ; 2006) qui étudient la seule Regio VI, toutes les autres études mentionnées dans cette note ont des échantillons comportant un nombre important d’édifices situés dans la Regio I. On ajoutera à cette liste non exhaustive les études menées par R. Ling (1997 a) sur l’îlot du Ménandre (I 10) ou la reprise par l’équipe de Ph. Borgard (Centre Camille Jullian) de l’analyse de l’îlot I 8.
13 Voir en ce sens la part consacrée à Herculanum dans les synthèses d’A. Wallace-Hadrill (1994) ou de F. Pirson (1999).
14 Des compléments à l’ouvrage fondamental d’A. Maiuri (1958 b) ont été publiés par G. Cerulli Irelli (1971, 1974) et M. Manni (1974). Il s’agissait d’études des peintures et d’une monographie sur la Casa del colonnato tuscanico, dégagée en 1961, ces différents points ayant été laissés en suspens par le décès d’A. Maiuri en 1963. A. Allroggen-Bedel (1974, 1975, 1983, 1991, 1993) a essentiellement étudié la peinture et les archives de fouilles du XVIIIe siècle. V. Tran Tam Tinh (1971, 1977, 1988) s’est penché sur les cultes orientaux et sur la Casa dei cervi.
15 Franchi dell’Orto 1993.
16 Voir la liste des articles rédigés par M. Pagano en bibliographie. Les catalogues d’expositions les plus récents sont les suivants : Pagano 2000, d’Ambrosio – Guzzo – Mastroroberto 2003, Mühlenbrock – Richter 2005, Guidobaldi 2008.
17 Il s’agit de la thèse de Th. Ganschow (1989), consacrée à l’étude des techniques de construction employées à Herculanum.
18 Reprenant un débat séculaire, M. Borgongino et G. Stefani (2002, 2007) ont proposé, avec des arguments désormais imparables, de décaler la date de l’éruption de l’été à l’automne 79.
19 Le terme de photographie n’est évidemment pas à prendre au sens strict. En effet, d’une part l’hypothèse de l’existence d’au moins deux séismes tend à interdire de considérer qu’Herculanum ou Pompéi se trouvaient, au moment de l’éruption, dans des conditions de vie « normales ». Ces deux catastrophes successives ont nécessairement troublé le fonctionnement des deux villes. Lors de l’éruption, une partie de la population a eu le temps de s’enfuir des deux villes. De plus, que ce soient les récupérations immédiatement postérieures à l’éruption pour Pompéi, ou les fouilles du XVIIIe siècle pour Herculanum, les perturbations ont été importantes dans les deux sites. Aucune de ces deux villes ne s’est présentée lors de la fouille comme si, brutalement, le temps s’était arrêté. Sur l’existence de plusieurs séismes avant l’éruption, cf. infra, p. 233-238 et Fröhlich – Jacobelli 1995. Sur les perturbations consécutives à l’éruption, cf. Allison 1992 et 2004.
20 Outre l’accord de la Soprintendenza Archeologica di Pompei représentée par le Prof. P. G. Guzzo, j’ai eu le plaisir de bénéficier du soutien toujours renouvelé de la Dott. ssa M. P. Guidobaldi, directrice de l’Ufficio Scavi d’Herculanum, ainsi que de l’ensemble des gardiens du site pendant chacun de mes séjours à Herculanum. Qu’ils en soient tous remerciés.
21 Ces fouilles se sont déroulées dans les trois boutiques (VI, 12, VI, 14 et VI, 15) situées en façade de la Casa del salone nero, dans le cadre du programme de recherches sur « l’artisanat à Pompéi et Herculanum » mené par le Centre Jean-Bérard et le Centre Camille-Jullian. Qu’il me soit permis d’exprimer de nouveau ma gratitude aux deux promoteurs de ce programme, J.-P. Brun (CJB) et Ph. Borgard (CCJ), qui m’ont généreusement offert cette opportunité. Mes plus chaleureux remerciements vont également à tous ceux qui ont l’amicale gentillesse de participer activement à ces deux campagnes, prenant parfois sur leurs temps de congé : C. Blonce, M. Celié, O. Cerasuolo, B. Chiaretti, A. Coutelas, B. Faticoni, A. Ferrandes, V. Monaco et M. Pernot.
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