Préface
p. IX-X
Texte intégral
1Voici le premier volume d’une nouvelle série publiée par le Centre Jean Bérard (Institut Français) de Naples.
2Depuis sa création, grâce à l’appui constant des autorités italiennes et françaises, grâce à l’aide de tous nos collègues et amis, grâce surtout au dynamisme de Mireille Cébeillac-Gervasoni, le Centre a joué un rôle certain dans le domaine des études consacrées à la colonisation grecque en Occident. En sont témoins les activités de ses chercheurs, qui ont trouvé en Italie méridionale des conditions de travail qu’on dirait exceptionnelles si elles n’étaient devenues aussi familières, ainsi que les rencontres et colloques organisés par le Centre et les publications qui ont suivi. Or, il apparaît que ces recherches concernent essentiellement la colonisation grecque en Grande-Grèce et en Sicile.
3Il faut donc expliquer la décision d’ouvrir aujourd’hui une nouvelle série avec un texte, mieux avec la traduction d’un texte de F. J. L. Meyer, qui fut un de ces nombreux voyageurs à entreprendre, vers les années 1780, le « voyage d’Italie ». Etudier et publier certains textes de voyageurs est un projet ancien : c’étaient, pour la plupart, des hommes de culture et leurs récits nous renseignent de façon unique sur les arts, les monuments, les antiquités de l’Italie ; la qualité de leurs impressions au contact de la « patrie des arts », la curiosité et l’amour qui les ont motivés font de leur relation un témoignage irremplaçable. A la définition du Centre Jean Bérard comme « Centre d’études sur la colonisation grecque en Italie », qui limitait son activité au cadre étroit d’une seule période, a été préférée naguère celle de « Centre d’études sur l’Italie méridionale » qui élargit sa vocation ; le projet de ces recherches ne fut pas étranger à ce choix.
4Il ne s’en suit évidemment pas que le Centre Jean Bérard ait décidé de s’orienter vers la publication régulière des « récits de voyageurs » : ce n’est pas son rôle et l’entreprise aura lieu ailleurs. Nous n’ouvrons pas une collection de récits de voyages mais une nouvelle série de « mémoires et documents consacrés à l’Italie méridionale ». Certes, suivant les règles, ces textes ou documents seront publiés dans leur intégralité, même s’ils ne concernent pas seulement l’Italie du Sud. C’est le cas des Tableaux d’Italie de F. J. L. Meyer : sur les vingt chapitres qui composent l’ouvrage, sept sont consacrés à Rome, et six aux Marais Pontins, à Naples et aux cités vésuviennes.
5Au vrai, ce que nous avons voulu mettre en valeur aujourd’hui, c’est, autant que le récit de voyage en Italie de F. J. L. Meyer, le travail qu’Elisabeth Chevallier lui a consacré : ses notes constituent un apport précieux, non seulement sur le « voyage », sur le « récit de voyage », ses sources, son intérêt, ses limites, mais aussi sur l’image qu’on se fait à cette époque de Naples, d’Herculanum et de Pompéi. Ce sera là pour les autres chercheurs un premier instrument de travail, vite dépassé je l’espère, mais qui restera une base et un point de départ très utiles.
6Je remercie Elisabeth Chevallier d’avoir compris ces intentions : son volume, à mes yeux, n’avait pas à être modifié pour devenir le modèle ou le prototype d’une collection. C’est par un travail de recherches que nous souhaitions inaugurer cette nouvelle série.
7Une longue familiarité avec les récits de voyage consacrés à l’Italie m’a appris que, souvent, nos auteurs qui adoraient l’Italie comprenaient mal les Italiens et que leur amour du passé rendait parfois leur regard sur le présent nostalgique et injuste. On notera en revanche l’objectivité, voire la bienveillance, de Meyer, qui sait être heureux ailleurs que chez lui. Je n’en ai aimé que davantage ce texte.
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Les tableaux d’Italie de Friedrich Johann Lorenz Meyer (Darstellungen aus Italien, 1792)
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