Le Roi scythe. Iconographie du pouvoir scythe au IVe s. avant J. -C.
p. 115-123
Texte intégral
1Parler du phénomène princier scythe sans préciser autrement pourrait nous entraîner fort loin de nos bases méditerranéennes, loin de la protohistoire européenne, jusqu’au cœur de l’Asie, aux frontières de la Chine. Au-delà des abus d’une terminologie qui, depuis l’Antiquité grecque et jusqu’à aujourd’hui, désigne indifféremment sous le nom de Scythes l’ensemble des nomades d’un bout à l’autre de la steppe, il y a une réalité : celle de cultures archéologiquement identifiées par la fameuse triade scythe (armement, harnachement, style animalier). Et surtout une histoire qui ne saurait se lire autrement que dans son ensemble, tant les vagues successives et les différents mouvements de peuples y ont été déterminants.
2Nous avons choisi de nous en tenir ici à l’acception archéologique étroite, qui désigne sous le nom de Scythes l’ensemble des populations de l’ouest de la steppe, celles qui ont été en contact avec les Grecs et dont on retrouve la trace au nord de la mer Noire, ainsi que, pour les périodes les plus hautes de leur histoire, les VIIe et VIe s., au nord du Caucase. Nous nous intéresserons plus précisément au moment où le phénomène de la royauté scythe - puisque chez les Scythes, on parle traditionnellement de “rois” et non de “princes” - prend une ampleur toute particulière, le IVe siècle avant J. -C., et se manifeste en images, avant de nous poser la question de savoir si l’on peut ou non parler, à propos de cette akmè, d’une émergence de l’État.
3Mais avant d’en venir là, il n’est sans doute pas inutile de rappeler brièvement qui sont ces Scythes du IVe s. qu’on considère trop souvent, à tort, comme constituant avec leurs prédécesseurs des siècles précédents un ensemble historiquement et culturellement cohérent.
4L’archéologie a confirmé les dires d’Hérodote : c’est bien au Proche-Orient et dès le VIIe s. av. J. -C. qu’on saisit dans ses premières manifestations une identité “scythe”. L’historien nous parle d’une domination scythe de vingt-huit ans au Proche-Orient (I, 106) et l’on peut se poser, à propos de la sépulture de Ziwiyé, la question de savoir s’il est légitime ou non de l’attribuer à un chef scythe. Royales à coup sûr, aussi bien par leur richesse que par les insignes du pouvoir que l’on y a retrouvés, sont en tout cas les riches sépultures fouillées au début de notre siècle au nord du Caucase, dans le Kouban (Kelermès, Kostromskaïa). Ce sont ces Scythes-là que l’on retrouve au même moment et durant le VIe s. au nord de la mer Noire où leurs sépultures sont particulièrement nombreuses dans les régions septentrionales de la rive droite du Dniepr.
5En revanche, comme des travaux récents l’ont clairement montré (cf Alekseev 1992 dont nous reprenons l’argumentation, et en français, Alexeev, 1994) on constate, à la fin du VIe s., un changement radical. En une génération, trois décennies tout au plus, des modifications importantes interviennent, que l’étude archéologique des tombes met clairement en évidence. Elles concernent l’armement (casques, pointes de flèche), le harnachement (types de mors et de têtières) et d’autres catégories d’objet (surmonts, miroirs). Beaucoup des éléments nouvellement introduits sont attestés ailleurs, à l’est de la steppe.
6Les images, elles aussi, se renouvellent : le vocabulaire animalier se modifie, comme se modifie le style des représentations. Dans l’immense majorité des cas, les différents matériels ne se mélangent pas et les sépultures sont homogènes. Il ne s’agit donc pas là d’une évolution, mais bien d’une relève, et cette irruption massive d’éléments de la culture matérielle connus à l’est a toute chance de traduire l’avancée vers l’ouest d’une nouvelle vague de nomades. Si c’est le cas, sans doute faut-il voir là le contrecoup, déstabilisant par réaction en chaîne le monde des steppes, des entreprises achéménides contre les nomades d’Asie centrale.
7Au Ve s. les riches tombes sont encore extrêmement rares dans la steppe. Comme si une nouvelle aristocratie avait à se reconstituer. On en trouve néanmoins sur la rive asiatique du Bosphore cimmérien (groupe des Sept-Frères), ou encore sur la rive européenne, à Nymphaeum, avant que cette cité n’entre, à l’extrême fin du siècle, dans le Royaume du Bosphore. Leur richesse semble très directement liée à la proximité des cités grecques. Dans le dernier quart du siècle, apparaît sur la rive gauche du Dniepr, en aval des rapides, le site fortifié de Kamenskoïe (Grakov 1954), qui a livré d’abondants témoignages d’une activité métallurgique intense, mais que l’on ne saurait considérer comme une résidence princière. Avec la construction, sur le territoire de la steppe proprement dite, du kourgane de Solokha (Mancevič 1985) s’ouvre une ère nouvelle, celle des grands kourganes royaux du IVe s., qui présentent des particularité remarquables. La densité la plus grande de ces kourganes s’observe de part et d’autre du Dniepr, ainsi que sur la pointe orientale de la Crimée, dans la zone du détroit de Kertch.
8On peut, certes, et on doit les aborder dans une perspective strictement archéologique, ne serait-ce que parce qu’il est essentiel de préciser la datation de cette forme, peu stratigraphique mais obligée, d’implantation au sol. Comment, autrement, arrimer au temps des nomades sans habitat ?
9L’une des études les plus perspicaces qui ait été menée en ce sens (Alekseev 1984) s’est appuyée sur la typologie des pointes de flèche, mais aussi les objets estampés sur une même matrice, et notamment les très nombreuses appliques et bractées trouvées dans les kourganes des IVe et IIIe s. pour établir, autour du cas précis de Tchertomlyk, un réseau de recoupements aboutissant à des conclusions fermement fondées. Ainsi ont été identifiés des “groupes” de sépultures dont les fourchettes de dates ont pu être précisées. Ainsi a pu être proposée, par recoupement avec les textes, une chronologie absolue qui reste, jusqu’à preuve du contraire, la plus fiable.
10On peut également s’appuyer sur les données de l’archéologie pour tenter d’y lire la trace de l’organisation hiérarchique de la société scythe et l’émergence d’un pouvoir dominant. L’emplacement des kourganes, leur disposition au sein d’une nécropole, les dimensions du tertre, la disposition des différentes sépultures, et, bien sûr, la richesse et la nature de leurs inventaires sont autant de critères à prendre en compte. Ainsi des indices très sûrs de la position sociale du défunt sont-ils fournis par le nombre des chevaux qui l’accompagnaient, le volume et la qualité des objets importés, la présence d’amphores et de vaisselle attestant de l’importance du banquet funèbre et bien d’autres signes de ce type.
11Cette approche archéologique des sépultures nomades est toutefois rendue particulièrement difficile par plusieurs facteurs spécifiques. Outre le fait - hélas universel - que les tombes les plus riches ont généralement été pillées, on assiste à la réutilisation d’un même tumulus pour des sépultures de date et de statut social parfois fort différents. Quant aux sépultures ordinaires, creusées à une profondeur moindre et surmontées d’un tertre très modeste, elles ont été anéanties presque partout en Ukraine par de profonds labours et la mise en exploitation agricole consécutive à l’irrigation de la steppe, qui a du même coup noyé, sous les eaux du barrage de Kakhovka, une zone archéologiquement très riche.
12Il est pourtant une autre piste qui nous mène tout droit à la question du pouvoir, un raccourci, en quelque sorte, que nous avons choisi de suivre : celui des images.
13Que constate-t-on en effet ? Ces tombes royales du IVe s. ont livré à profusion une quantité d’images où, à la différence du répertoire presque exclusivement animalier des périodes précédentes qui ne faisaient guère d’exception que pour quelques sphinx ou créatures monstrueuses participant de l’humain, les personnages figurés jouent un rôle de premier plan.
14Evidemment, dira-t-on, c’est là l’influence de l’art grec et la manifestation par excellence de la capacité bien connue des artisans grecs à s’adapter au goût de la clientèle étrangère. Mais cette explication mécaniste suffit-elle à rendre compte du phénomène ? Allons y voir d’un peu plus près.
15Nous laisserons de côté, au moins dans un premier temps, les images ou même les scènes entières purement grecques, les motifs empruntés tels quels, et que le contexte archéologique scythe dans lequel on les rencontre ne semble pas avoir le moins du monde modifiés, même si, bien évidemment, il peuvent faire sens autrement dans le monde scythe. Entrent dans cette catégorie, outre les objets d’importation à proprement parler, tout un vocabulaire ornemental de palmettes, lotus, rinceaux, oves, dards, perles et autres pirouettes. Mais aussi nombre d’images humaines ou participant de l’humain (sphinx, gorgones, ménades, Héraklès) qu’on trouve reproduites à échelle réduite sur des objets de petites dimensions comme les appliques et les bractées.
16Relèvent aussi de ce phénomène de pur transfert une imagerie que l’on voit apparaître sur des objets plus grands, de fonction scythe. Ainsi des scènes grecques présentes sur les revêtements en métal précieux de fourreaux d’épée ou de carquois (Tchertomlyk, Melitopol, Vergina, Karagodeouachkh etc.). Qu’il s’agisse ou non du cycle d’Achille, de la prise de Troie, de combats entre Grecs et Perses, ils constituent à l’évidence des morceaux choisis empruntés. On peut faire entrer dans la même catégorie la Gigantomachie du rhyton d’Ouliap, et la célèbre tête d’Athéna Parthénos des pendentifs de Koul-Oba.
17Si splendides soient ces figures, si précieuse soit la matière dans laquelle elles s’inscrivent, il s’agit là, en quelque sorte, d’une imagerie de récupération.
18D’une tout autre nature sont les images qui représentent des Scythes, des nomades parfaitement reconnaissables à leur costume, leurs armes, leurs activités d’archers, de cavaliers, d’éleveurs. Ces scènes ont trop longtemps été considérées comme des scènes de genre, comme si les ateliers du Royaume du Bosphore - ou d’ailleurs – n’avaient été motivés que par le souci de prolonger pour l’œil, et qui plus est à l’usage interne des Scythes, l’intérêt en quelque sorte ethnographique d’Hérodote. Comme si les Scythes eux-mêmes se complaisaient dans un narcissisme gratuit.
19En réalité ces images ont toutes à voir, d’une façon ou d’une autre, avec la société scythe, le pouvoir et l’idéologie royale et tiennent, si on les regarde d’un peu près, un discours sinon “politique” (terme aussi peu adapté que possible à une société sans cité), du moins furieusement idéologique. Elles se répartissent en un nombre de thèmes étonnamment restreint.
20Plusieurs de ces leit-motive de l’imagerie scythe du IVe s. sont regroupés sur la plaque de Sakhnovka (fig. 1 ; cf Bessonova/Raevskij 1977 ; Raevskij 1977 ; Černenko/Kločko, 1979). On a affaire là à un objet curieux, aussi complexe dans sa composition qu’il est approximatif dans son exécution au point qu’il pourrait s’agir, comme on l’a suggéré, d’un estampage maladroit.
21Au centre est figurée l’investiture royale. Devant un personnage féminin assis qui tient ostensiblement un miroir dans la main gauche, un homme est agenouillé. Au côté gauche, il porte un arc, bien visible dans son carquois et tient dans la main gauche un rhyton qu’il tend vers la femme. Celle-ci semble s’apprêter à le remplir avec un vase globulaire. Ce type de vases globulaires est celui-là même que l’on retrouve dans les tombes royales, celui-là même qu’à Koul-Oba, à Voronej, on trouve porteur des scènes éminemment liées au pouvoir dont il sera question plus bas. Et surtout la main droite de l’homme tient une hache dont le manche est dans le prolongement exact de l’axe formé par le miroir et le vase tenus par la femme. Le groupe d’objets, ainsi mis en évidence au centre géométrique de la plaque, est éloquent : miroir, vase globulaire, hache, sont attestés comme regalia dès l’aube de l’histoire des Scythes. Quant au personnage féminin, il s’agit d’une divinité scythe, vraisembablement Tabiti, qu’Hérodote identifie à Hestia et qu’il faut rapprocher des “foyers royaux” dont parle l’historien (pour les précédents iconographiques du motif dans le monde iranien et une tentative d’interprétation à la lumière de l’Avesta, mais aussi les représentations ultérieures du thème de l’homme tenant une hache cf Kuročkin 1993). Quoi qu’il en soit, c’est bien à une affirmation insistante de la légitimité du pouvoir, détenu de droit divin, qu’on a affaire ici.
22Ce motif de l’investiture se retrouve sur de nombreuses bractées, à Melitopol, à Koul-Oba, à Tchertomlyk (fig. 2), ainsi que sur un ornement de coiffure provenant de Karagodeouachkh (Schiltz 1994, fig. 134, 137, 138) et une plaque de Merdjany (Artamonov 1968, fig. 331).
23Sur la gauche, deux Scythes fraternisent en buvant dans un même rhyton du vin mélangé à leurs sangs. Coutume décrite par Hérodote et dont on sait l’importance dans la constitution du lien social. Là encore, la scène est abondamment attestée par ailleurs, notamment sur des appliques (Solokha, Koul-Oba).
24Pouvoir royal et lien social se trouvent ainsi associés au sein d’une même cérémonie à caractère religieux. Plus loin deux personnages s’affairent à sacrifier un bélier dont on voit la tête coupée. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, ces deux personnages ne tournent pas le dos à la figure centrale, puisque l’objet, que la figure montre à plat, s’enroulait en réalité pour former un cercle fermé.
25A droite du groupe central, le musicien qui joue d’un intrument à cordes est peut-être ausi un aède. Et il est possible que sa présence suggère non seulement l’importance de la musique, mais celle du récit oral lors des fêtes royales scythes. Derrière lui enfin, un homme verse le contenu d’une amphore dans le rhyton que tend son vis-à-vis, qui a également un petit vase dans la main droite. On peut raisonnablement supposer qu’il s’agit de vin, et l’image vient confirmer, s’il en était besoin, l’importance des rituels de consommation du vin dans la société scythe.
26Une amphore bien réelle celle-ci, l’amphore en argent doré trouvée à Tchertomlyk, porte, elle aussi, des images qui peuvent être reliées à l’idéologie royale scythe. Car loin de représenter une scène du quotidien, l’image qui court entre panse et épaule (Schiltz 1994, fig. 144) a de bonnes chances d’illustrer non pas un sacrifice comme cela a été suggéré, mais bien plutôt un moment important de l’économie pastorale qui, les parallèles ethnographiques le prouvent, était à coup sûr l’occasion de festivités : la castration des poulains, indispensable à leur intégration dans le troupeau (cf. sur l’interprétation de la frise, Simonenko 1987 ; Macinskij 1978). En tout état de cause, on est là dans le domaine du rituel.
27Au bas de la panse de l’amphore, un bec verseur figure un avant-train de cheval ailé, l’encolure bordée d’une collerette palmée en une crête acérée, comme on en voit aux griffons, et aussi aux créatures marines (Schiltz 1994, fig. 101 et p. 193-194). Il est tentant d’associer ce double motif, où cheval et élément marin se trouvent associés, au Poséidon grec dont Hérodote, tout en l’assimilant au dieu scythe Thagimasadas, prend soin de préciser que les Scythes royaux, et eux seuls, lui offrent des sacrifices. Nous aurions donc affaire là, une fois encore, à un objet dont le décor confirmerait la fonction : assurer le bon ordre du monde sous le patronage royal.
28De l’importance centrale qui est celle du roi témoigne, plus manifestement encore, le registre supérieur de l’une des pièces les plus fameuses de l’orfèvrerie scythe, le “pectoral” de Tolstaïa moguila (fig. 3 ; Schiltz 1994, fig. 145 à 149 ; Raevskij 1985), en fait un quadruple torque dont les trois registres traduisent visuellement l’essentiel de la cosmologie scythe. En bas de féroces griffons, des félins ou des chiens courants accomplissent l’œuvre de mort. En haut hommes et bêtes vaquent paisiblement à des occupations réparatrices ou nourricières. Entre les deux un motif végétal joue le rôle d’un axis mundi qui assure le lien entre deux mondes, celui de la mort et celui de la vie, dont l’alternance, dans la conception iranienne qui est celle des Scythes, fonde l’ordre du monde. Au creux de la courbe du collier, au plus près du centre donc, deux personnages, torse nu, sont agenouillés face à face. Ils ont déposé leurs armes et s’affairent de part et d’autre d’une peau de mouton qui, déjà, a pris la forme d’un caftan dont on voit le dos tandis que les deux pointes de l’avant, très plongeantes, semblent flotter au vent. L’un des deux hommes porte un bandeau qui le désigne comme l’aîné, le chef. D’un geste de la main, il semble indiquer à l’autre, qui tient une alêne enfilée, ce qu’il doit faire pour parachever son travail de tailleur.
29Là encore, comment comprendre cette scène autrement qu’en associant la toison à l’idée de richesse et de fécondité et le fait de la transformer en vêtement au passage de l’état sauvage à l’état civilisé ? Or dans la tradition iranienne, c’est le héros royal qui permet le passage de la nature à la culture, c’est lui qui apprend aux hommes l’élevage, mais aussi le travail et l’usage des peaux pour s’en vêtir. Comme dans le monde iranien sédentaire, comme à Persépolis, tout converge ici vers le roi, clef de voûte de l’édifice cosmique et social.
30Mais la série la plus parlante pour notre propos s’inscrit sur trois objets de forme analogue, trois vases à fond arrondi : le vase en argent de Voronej (fig. 4 et 4 bis), celui de Gaïmanova Moguila (fig. 5 et 6 b), et le célèbre vase en or de Koul-Oba (fig. 6 a). Nous ne reprendrons pas ici la description détaillée des images (Schiltz 1994, fig. 124 à 129, fig. 312, et p. 169 à 179). Qu’il suffise de rappeler qu’on a affaire dans tous les cas à trois fois deux personnages formant couple, auxquels s’ajoute, sur l’exemplaire de Koul-Oba, une figure d’archer isolé. Toutes ces images peuvent être mises en parallèle avec ce que nous savons de la légende ethnogénique des Scythes, qui est également, dans toutes ses variantes, celle de l’origine de la royauté scythe (Hérodote, Diodore de Sicile, Valérius Flaccus, voir un exposé complet de la question dans Raevskij 1977 et 1985 et, en anglais, dans Raevskij 1993). Nous nous en tiendrons ici au texte d’Hérodote (IV, 5-7 et IV, 8-10), qui est antérieur à nos images. Enquêteur scrupuleux, Hérodote rend compte des deux versions qui lui en ont été proposées, “celle que racontent les Scythes”, “celle des Grecs qui habitent le Pont”, avant d’exposer en historien la manière dont lui voit les choses.
31Dans la version scythe, le héros fondateur, Targitaos, a trois fils. Seul des trois à avoir pu s’emparer d’une charrue, d’une hache et d’une coupe tombés du ciel sans que l’or en devienne brûlant, le plus jeune, Kolaxaïs, hérite de la royauté, puis partage son royaume pour ses propres fils, au nombre de trois eux aussi. Pour les Grecs de la mer Noire, c’est Héraclès qui, revenant de chez Géryon, se serait uni à une jeune fille-serpent et en aurait eu trois fils. Et c’est à nouveau le plus jeune, Skythès, qui, ayant réussi à tendre l’arc et à ceindre la ceinture de son père, hérite du pouvoir et donne naissance à la dynastie des rois scythes, tandis que ses deux frères quittent le pays.
32On reconnaît là, bien sûr, le vieux thème indoeuropéen du troisième et du triple associés au héros et à ses adversaires, dont existent de très nombreuses variantes (Trita meurtrier du Tricéphale en Inde, Feridun-Thraetona vainqueur du monstre à trois têtes en Iran, Héraklès tuant le triple Géryon en Grèce, Horace s’attaquant aux trois Curiaces à Rome, Cuchulainn “enfant des trois années” affrontant les trois fils de Nechtan, cf Dumézil 1969) ou encore l’histoire d’Amirani, le Prométhée caucasien qui semble concentrer toutes les formes de triplicité (Charachidzé 1983 et 1986). On a également relevé le caractère des trois attributs tombés du ciel et on l’a relié à l’existence de trois fils pour chercher là l’écho originel, dans la société scythe de l’idéologie des trois fonctions.
33Pourtant, un point mérite de retenir l’attention. Du texte d’Hérodote il ressort clairement qu’il existait à son époque plusieurs “royaumes” scythes.
34Bien mieux, les rois scythes face à Darius sont au nombre de trois. Or au siècle suivant, avec ces images, l’accent est à chaque fois mis sur le fait qu’il y a un vainqueur et un seul. Autrement dit, à l’insistance, chez Hérodote au milieu du Ve s., sur le trois et le tripartite engendrant des royautés multiples se substitue dans l’imagerie du IVe s. l’idée du triomphe définitif de l’un sur les trois. Cela apparaît de façon particulièrement explicite avec l’exemplaire de Koul-Oba où l’archer vainqueur est représenté isolé, tandis que ses deux concurrents sont montrés au moment même où ils viennent d’être cruellement éliminés.
35Que savons-nous de la situation historique réelle ? Il semble bien que la fin du Ve s. et le début du IVe ait été pour les Scythes une période troublée. Hérodote n’est plus là pour en faire état mais en témoigne, entre autres indices, la multiplication des sépultures de guerriers puissamment armés. Une chose, en revanche, est sûre. Au milieu du IVe s. émerge une grande figure, celle du roi Atéas, au nom révélateur puisqu’il pourrait signifier “l’Authentique” (Abaev 1979). De lui, nous savons assez peu de choses (Strabon, VII, 3, 18 ; Justin, IX, 2), sinon qu’il concentre sur sa personne la royauté scythe. Dès avant la moitié du siècle il fait frapper monnaie (fig. 7 ; Anoxin 1973) à Héraclée du Pont, puis après 345, à Callatia, au sud de l’embouchure du Danube et de la Dobroudja dans laquelle il a pénétré avec son armée. On sait aussi qu’après avoir été l’allié de Philippe II, il trouvera la mort en 339 dans un affrontement avec les Macédoniens, à l’âge de quatre-vingt dix ans.
36Il n’est pas impossible qu’il faille directement relier à la royauté d’Atéas un autre groupe d’objets : les revêtements d’armes édités en multiples et qui font apparaître des scènes de style purement grec. Reprenons rapidement les éléments de la question, que nous avons traitée ailleurs (Schiltz 1979 et 1994). Il s’agit de quatre revêtements de goryte frappés à partir d’une même matrice (Tchertomlyk, Iliintsy, Melitopol, Cinq-Frères) et deux autres à partir d’une autre matrice (Karagodeouachkh, Vergina), auxquels s’ajoutent trois revêtements de fourreau d’épée (Tchertomlyk, Cinq-Frères et l’exemplaire du Metropolitan qui proviendrait de la Crimée). Ces neuf pièces réalisées à partir de trois matrices, forment une série cohérente d’objets provenant vraisemblablement du même atelier. Toutes constituent des signes de prestige hautement symboliques et liés de près au pouvoir, l’arc en particulier. Toutes peuvent être datées du troisième quart du IVe s., du règne d’Atéas donc. Et il est tentant d’y voir des cadeaux faits par le vieux roi à des vassaux ou à des alliés. Pour les quatre revêtements de goryte en tout cas, les images, si grecques soient-elles, faisaient sens pour un Scythe puisque ce que l’on lit généralement comme le cycle de la vie d’Achille s’ouvre avec une scène où un arc semble transmis : celle où Chiron confie l’arme au jeune héros pour lui apprendre à s’en servir.
37On pourrait continuer, mais de façon sans doute plus aléatoire, ou en tout cas moins évidente, à traquer l’idéologie royale dans d’autres images scythes du IVe : combats royaux, chasses royales. Des tentatives ont été faites pour voir, dans la scène qui orne le peigne de Solokha, un autre épisode de la légende ethnogénique. Il est vrai que sur cette pièce, comme sur l’objet en forme de cloche de Perederieva moguila (Schiltz 1994, fig. 243 et 277 ; Moroujenko 1994) les combattants sont au nombre de trois. On pourrait rappeler aussi que nombre de motifs purement grecs peuvent être lus avec un œil scythe. Par exemple l’image d’Héraklès, tôt assimilé au Targitaos scythe ancêtre de la lignée royale.
38Que l’art grec ait été ainsi instrumentalisé au service du pouvoir scythe ne fait pas de doute. Que les ateliers aient été poussés à une mise en images liée à une volonté politique est incontestable. Mais il se pourrait bien que l’initiative soit venue des Scythes et que cette prolifération d’images soit la résultante d’un projet concerté, mis en œuvre quand la situation scythe l’a exigé. Car enfin, après tout, l’option anthropomorphe existait déjà au Ve siècle. Bien mieux, dès les VIIe-VIe s., les Scythes avaient été en contact étroit avec les arts du Proche-Orient dans lesquels la figure humaine était chose familière. A ces arts, ils ont emprunté un certain nombre de motifs qui leur convenaient. Mais ils ont laissé de côté la figure humaine et n’y ont eu, à vrai dire, recours que dans un seul cas, extrêmement significatif. Une image humaine est en effet présente sur la hache de Kelermès. Elle y occupe, sous le talon revêtu d’or, une place discrète (cf Schiltz 1994, fig. 74 et p. 101-102).
39Assez maladroitement réalisé, le personnage est vêtu d’un long caftan tombant sur ce qui semble bien être des pantalons ou des bottes, et coiffé d’un haut capuchon conique. Mais le plus remarquable, c’est qu’il a dans la main gauche une hache qu’il tient tête en bas par l’extrémité du manche tandis que son bras droit plié au coude se relève, main vers le haut et doigts tendus, en un geste d’invocation ou d’appel. On peut comprendre cette image de différentes manières. Il peut s’agir du titulaire de l’objet, ou de l’ancêtre mythique dont il tient son pouvoir, ou encore, si l’on veut vraiment voir là un personnage féminin, de la Grande déesse dispensatrice de l’investiture royale. En l’occurrence, peu importe pour notre propos. Dans tous les cas, le message est clair : c’est l’idée du pouvoir, qu’il soit reçu ou transmis, qui est là mise en évidence. Et par le procédé de pléonasme expressif, de “mise en abyme”, cher à l’art scythe, l’image de la hache apparaît sur l’objet réel pour en redoubler l’efficacité symbolique.
40Mais l’expérience n’a pas eu de suite, et l’art scythe en est revenu, deux siècles durant, au vocabulaire animalier.
41Qu’il y ait chez les Scythes au IVe s avant J. -C. une insistance manifeste sur l’idéologie du pouvoir et une forte concentration de celui-ci paraît clair. Peut-on pour autant parler d’émergence de l’État ? Atéas est-il un chef d’État ? Tout dépend, bien évidemment, de la définition que l’on donne à ce mot. Les débats, on le sait, vont bon train chez les historiens pour définir l’État et établir son bulletin de naissance. Consciente de notre incompétence en ce domaine, nous avons consulté deux ouvrages de références. Le Petit dictionnaire encyclopédique soviétique (édition de 1982) fait de l’État “l’outil essentiel du pouvoir politique dans la société de classes”. Le Petit Robert (édition de 1982) y voit lui “l’autorité souveraine s’exerçant sur l’ensemble d’un peuple et d’un territoire déterminé”.
42Nous nous obstinons, pour notre part, à relier la notion d’État non seulement à l’existence d’un territoire délimité administré de façon stable, mais aussi, comme le font ces définitions dissemblables, à une certaine abstraction du pouvoir. Et nous considérons qu’il n’y a pas eu et qu’il ne peut pas y avoir d’État nomade.
43Mais en réalité il serait dommage de s’arrêter sur un problème de dénomination qui, somme toute, n’est pas essentiel. L’important, au-delà de la querelle de mots, c’est la façon dont, une fois de plus, le [Dessins d’après Raevskij 1977 et 1985] cas des Scythes apparaît comme singulier puisque nulle part ailleurs dans les sociétés protohistoriques les images ne proclament avec une telle profusion, une telle précision, une idéologie du pouvoir.
Bibliographie
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Auteur
Université de Franche-Comté
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