Les effets économiques de l’éruption de 79. Nouvelles données et nouvelle approche
p. 107-112
Note de l’éditeur
(pl. LXVII-LXIX)
Texte intégral
1L’étude du commerce entre l’Italie et les provinces révèle, vers le début du Principat, un renversement de tendance : l’Italie républicaine inondait jusque là de ses produits alimentaires, en particulier les provinces occidentales, Gaule, Espagne, Bretagne. Un bon traceur de ce commerce est l’amphore, emballage perdu, dirions-nous aujourd’hui, abondant et indestructible.
2S’il est exact que certaines denrées seulement étaient transportées en amphore, c’était des denrées de base : vin, huile, salaisons qui apporteront en même temps des indications sur la nature des productions d’un terroir ou d’une pêcherie, quand on aura su déterminer leur origine ; par là aussi sur l’organisation de la société qui les a produites, et sur son degré d’implication dans le grand commerce.
3Les amphores vinaires républicaines, du type 1 de Dressel, produites dans l’Italie centrale tyrrhénienne, de la Campanie à l’Etrurie, disparaissent dans la seconde moitié du 1er siècle avant notre ère, après avoir représenté pendant près de deux siècles un énorme commerce d’exportation.
4Si les productions d’autres amphores vinaires italiques continuent dans le siècle qui suit, c’est à un rythme nettement ralenti et avec la concurrence renaissante, bientôt croissante, de provinces comme l’Espagne et la Gaule Narbonnaise1.
5A partir de la fin des Julio-Claudiens ou du début des Flaviens, le courant des marchandises vers l’Italie s’amplifie. En particulier, les importations de vin gaulois prennent une importance considérable. L’étude des amphores retrouvées des “terme del nuotatore” à Ostie montre l’augmentation relative et absolue de la part de la Gaule dans l’approvisionnement de Rome en vin2.
6Il est à noter que ce n’est pas l’ensemble de la Gaule, ni même toute la Gaule Narbonnaise, qui contribue à ce courant ; les résultats préliminaires d’analyses des amphores gauloises retrouvées dans les fouilles des “terme” montrent que les quelques régions concernées, d’assez faible étendue, y ont tenu des places plus ou moins importantes au cours des temps3 : il semble que la côte provençale de Fréjus à Toulon prédomine au 1er siècle pour s’effacer progressivement devant la basse vallée du Rhône. Arles serait vraisemblablement la place essentielle de ce commerce à partir du IIème siècle4. De plus, la contribution des régions au commerce dans une direction donnée, ici vers Ostie et Rome, n’est pas nécessairement en rapport avec leur poids dans la production. Ainsi, un type d’amphores gauloises très répandu en Languedoc oriental, dans la vallée du Rhône et plus au Nord, le type Gauloise 15, est absent d’Ostie, autant que je sache. Dressel, d’ailleurs ne l’avait pas non plus décrit dans sa typologie des amphores trouvées à Rome6 (fig. 1).
7Pourquoi donc la période flavienne voit-elle une si forte augmentation des importations de vin originaires de Gaule du Sud ? Peut-on imaginer une montée brusque de la consommation de Rome, une popularisation de l’habitude de boire du vin, comme on en constate à Paris au XVIIe siècle ?7. Aucun texte ne semble le suggérer. La population de Rome a-t-elle cru rapidement dans cette période ? Les écarts entre les estimations de la population de l’Urbs ne semblent pas permettre de le mettre en évidence8 et l’on imagine mal qu’un tel accroissement puisse se produire aussi rapidement que celui que l’on observe dans la production des amphores gauloises, et dans leur importation9.
8La conjoncture agricole en Italie, telle qu’elle ressort par exemple des études d’Andrea Carandini sur l’ager Cosanus autour de Settefinestre est ce qu’il appelle la fin du système de la villa esclavagiste10 ; processus certainement étalé dans le temps, entre le milieu du 1er siècle, date à laquelle A. Carandini place le début de la crise, jusque vers le milieu du second siècle, où, du moins dans la région étudiée, le changement de nature des cultures et la concentration foncière semblent achevés.
9A Settefinestre, la fin de l’utilisation des pressoirs à vin et à huile, datée du règne de Trajan, est le signe d’un changement profond d’activités agricoles : l’abandon des cultures arbustives : (vigne, olivier), pratiquées de façon intensive sur un territoire restreint avec un personnel d’esclaves nombreux, et qui font alors place à la culture extensive de céréales et à l’élevage11. Parallèlement, la concentration foncière amène le regroupement des territoires de plusieurs villae dans un grand domaine où le maître ne réside plus, comme on le voit à l’abandon du décorum.
10Les fouilles de Settefinestre ont révélé dans les couches du début du IIème siècle des amphores vinaires du type Gauloise 412 (fig. 2) montrant sans doute que cette reconversion n’est pas un phénomène local : de larges régions de l’Italie sont touchées. Une amphore du type Gauloise 513 (fig. 3) a d’ailleurs été retrouvée à Pompéi14, indice intéressant, mais dont on ne peut évaluer la signification quantitative, faute d’une étude assez étendue des amphores de Pompéi.
11En Gaule, après une croissance lente, l’époque flavienne voit un nombre considérable d’ateliers de potiers entamer la production d’amphores vinaires. Les formes de ces vases, d’abord très variées, sont « standardisées » sur le type Gauloise 4, pratiquement seul produit en Gaule du Sud à partir du IIème siècle. A Ostie, sous le règne d’Hadrien, d’après C. Panella, les amphores gauloises représentent à elles seules plus de 30 % du total des amphores retrouvées aux Thermes du Nageur15 (fig. 4).
12La croissance des importations d’huile de Bétique à cette époque suit une courbe analogue.
13Pour ce qui concerne le vin, on est frappé par le caractère massif de l’accélération de la production et du commerce, vers l’époque où l’empereur Domitien publie un édit interdisant de nouvelles plantations de vignes en Italie, et prescrivant l’arrachage de la moitié d’entre elles dans les provinces16. L’archéologie montre que non seulement l’édit n’a pas été appliqué, mais que le vignoble gaulois s’est au contraire étendu à un degré sans précédent dans la période qui a suivi, et pas exclusivement en Narbonnaise comme le croyait Rostovtzeff. Cette intervention impériale inhabituelle doit correspondre à un marché troublé, officiellement au manque de céréales, délaissées pour la vigne qui rapportait plus. Il semble que les Italiens qui, on l’a vu plus haut, n’avaient pas alors tendance à étendre leurs vignobles, étaient moins visés par l’édit que les Gaulois en pleine expansion viticole. La mesure concernant les Italiens apparaîtrait ainsi comme une « fausse fenêtre » destinée à atténuer le caractère discriminatoire de l’édit.
14La crise, et la reconversion pour une part difficile à estimer, du terroir italien, suffisent-elles à expliquer l’expansion de la production et du commerce originaire de Gaule avec sa rapidité.
15Ne peut-on penser à des causes conjoncturelles, d’effet plus rapide, venant se superposer à ces causes structurelles d’effet lent et progressif ? Ces causes conjoncturelles d’ailleurs, auraient-elles pu contribuer à accélérer la pénétration des produits sud-galliques sur le marché du vin en Méditerranée ?
16La grande catastrophe qui vient naturellement à l’esprit, ce n’est par original, est l’éruption du Vésuve en 79, précédée par le grave tremblement de terre de 6217.
17Mais peut-on mesurer quel fut l’impact économique de ces événements ? Pierre Lévêque avant de disposer des données que nous avons maintenant, a exprimé son opinion à ce propos : « l’économie campanienne conserve ses formes et accroît son importance depuis le IIIème siècle jusqu’à la destruction fortuite d’Herculanum et de Pompéi, à telle enseigne qu’il suffit des fantaisies d’un volcan pour provoquer des remous considérables dans le marché occidental du vin. Dans cette région, nous avons donc un excellent exemple d’intégration liée à la pénétration de l’économie de marché dans une agriculture qui devient spéculative »18.
18La ruine durable de la région de Pompéi semble ressortir des données archéologiques19. Mais c’est seulement dans la zone du volcan et au Sud-Est, dans la direction du vent dominant où les dépôts pyroclastiques présentent des épaisseurs de plusieurs mètres20 (fig. 5), qu’une région des plus prospères est soudain devenue, et apparemment pour des siècles, un désert : plus de cours d’eau, plus d’humus, et plus aucune infrastructure : routes, cadastres effacés, la mer comblée dans la zone d’un port de commerce dont dépendait un arrière-pays bien plus vaste que la zone totalement détruite. (fig. 6).
19Pour Jean Andreau, « l’étude historique du port de Pompéi, qui selon Strabon (V,4,8) était le débouché d’Acerrae, de Nole et de Nuceria, reste à faire, ainsi que celle de la production vinicole et de la production d’huile, à Pompéi et dans la région »21.
20La boutade de Pierre Lévêque sur les fantaisies du Vésuve pourrait être considérée comme une hypothèse de travail sérieuse, à condition que la relativement petite superficie durablement ruinée ait joué auparavant un rôle particulièrement important dans le grand commerce.
21Nous avons vu qu’en Gaule, certaines zones ont joué un tel rôle, sans rapport avec leur étendue géographique, ni avec le volume de leur production. André Tchernia a proposé des arguments pour assigner à la région de Pompéi plutôt une grande production qu’une production de qualité supérieure. « Pompei mi sembra non sia stata tanto il centro di un territorio di vini di qualità, quanto il centro di un considerevole vigneto di produzione »... et plus loin : « Sappiamo abbastanza sui vigneti del Vesuvio e sul vino pompeiano, per non meravigliarci di trovare le famiglie di viticoltori o di commercianti di vino al primo rango sociale a Pompei ». Cette remarque suggère l’importance du négoce du vin partant de Pompéi22.
22Il reste à mettre en évidence une différence entre les distributions du marché du vin avant et après la catastrophe de 79.
23Les viticulteurs et les négociants gaulois, dont l’activité était déjà en expansion régulière, ont-ils su saisir l’occasion d’une rupture d’approvisionnement, pour capter le marché italien, et d’autres dans doute, au détriment d’une agriculture italique déjà en crise ?
24André Tchernia montre le rôle important de la zone de Pompéi dans les exportations de vin à Carthage, sur l’exemple des timbres sur amphores de L. Eumachius et d’autres, de 43 à 15 avant notre ère (21). De même, nous connaissons maintenant de nombreuses amphores de type Gauloise 4 produites surtout de l’avènement des Flaviens au début du IIIème siècle, et retrouvées en Italie, en Grèce, en Egypte et jusque dans les tombes royales de Méroë, en Nubie23 ».
25L’adoption du type Dressel 30 par l’Afrique du Nord, à l’encontre de toutes ses traditions de formes d’amphore, doit probablement être interprétée comme l’imitation à partir du début du IIIème siècle du type Gauloise 4, alors le plus courant sur les marchés de la Méditerranée occidentale. Il serait intéressant de chercher des indices d’une exportation de vin gaulois vers l’Afrique du Nord, maintenant que des caractérisations analytiques ont été opérées sur les amphores de l’une et l’autre origine.
26Mais, pour Pompéi, il faudrait pousser les recherches sur la dernière période d’Auguste à Titus ce qui nécessiterait des échantillonnages assez importants, et déterminer la place de Pompéi dans le commerce occidental, à la veille de sa destruction.
27Quelles méthodes mettre en œuvre ? L’histoire quantitative pour l’Antiquité est un domaine où l’on ne s’aventure pas sans prendre des risques. La pauvreté des documents écrits incite à la prudence.
28Moses Finley le rappelle avec humour dans un numéro récent des « Annales » consacré à l’histoire ancienne, en citant l’allocution inaugurale d’A.H.M. Jones, à l’Université de Londres : « Le principal problème auquel se trouve confronté l’historien de l’économie ancienne est tel que j’ose à peine en parler devant un large auditoire... de peur de jeter le discrédit sur l’histoire ancienne. Cependant, il est peu probable que je puisse longtemps tenir cachée l’ignominieuse vérité : il n’y a pas de statistiques anciennes ». M. Finley ajoute plus loin cependant : « Si je me limite aux seuls documents qui comportent de l’écriture (ou un équivalent symbolique de l’écriture) fût-ce une estampille sur une brique ou sur une tuile, ce n’est pas que je méprise l’importance croissante des documents archéologiques « silencieux » ; c’est plutôt que les méthodes et les problèmes qui ont trait à l’évaluation et à l’interprétation de tels documents requièrent une approche quelque peu différente et une enquête particulière qui outrepasseraient les limites de cette étude »24.
29De fait, l’histoire ancienne me semble aussi vouée à utiliser les documents archéologiques, au sens le plus large, que la préhistoire, et pour les mêmes raisons, si elle veut s’étendre dans le domaine économique, sans nier le moins du monde les apports de l’érudition classique, en particulier la prosopographie.
30Dans le cas présent l’analyse par activation neutronique des amphores exportées de la Gaule du Sud vers Ostie semble bien indiquer un phénomène qui, s’il était grosso modo connu, surprend néanmoins par son ampleur et sa rapidité. Il y a déjà matière à réflexion, mais encore nécessité de recoupements, de validation par d’autres échantillonnages, d’autres sites.
31L’intérêt de la méthode est qu’elle ne peut en avançant que rendre plus clair ses résultats, quels qu’ils soient, le nombre d’échantillons étant pratiquement illimité, mais le nombre des groupes de composition limité. Ce qui est encore un sondage isolé tendra, à long terme, à devenir un échantillonnage représentatif statistiquement, même si le travail doit durer plus longtemps que nous25.
32Sur l’hypothèse d’une corrélation entre la catastrophe campanienne et l’essor des exportations gauloises vers l’Italie, la même méthode pourrait sans doute apporter des éléments à partir des amphores de la région sud-campanienne ; elles sont, certes, déjà connues26, mais une étude systématique, quantitative, de leur rôle économique, reste à faire, en particulier avec des vérifications analytiques d’origine. La problématique proposée ici suppose en effet un travail limité à des objets bien datés dont l’origine précise soit déterminée : dans la zone détruite en 79 ou dans l’arrière-pays coupé de ses débouchés à la mer.
33D’ailleurs, on aurait besoin de mieux connaître les limites de la zone abandonnée : un travail de collecte des données et de prospection systématique orienté dans ce but serait fort utile27 et sans doute des sondages en quelques points seraient nécessaires.
34La collaboration des vulcanologues est indispensable. Jean Andreau a étudié très justement les effets du tremblement de terre de 62 ; il a pu y en avoir d’autres avant et après 79 pour décourager des tentatives de remise en valeur28. Des stratigraphies de dépôts pyroclastiques ont permis des progrès très importants des connaissances sur l’histoire de l’activité du Vésuve29. Mais des lacunes subsistent. Certains dépôts de ponces et de cendres ne sont pas, par exemple, attribuables avec certitude à une éruption30. On pourrait alors recourir à une caractérisation analytique qui a déjà été utilisée avec succès dans d’autres régions31.
35Enfin que cette intrusion des sciences dites exactes, cette froide analyse économique, ne soient pas des raisons pour oublier qu’il s’agit de reconstituer l’histoire d’un drame humain, toujours actuel, que Robert Etienne a su admirablement faire revivre dans sa conclusion au volume du dix-neuvième centenaire32.1
Notes de bas de page
1 On doit éviter d’entendre par “concurrence” quelque chose de trop précis. Je constate simplement que des provinces où l’on ne trouvait à peu près aucune trace de production d’amphores vinaires à l’époque républicaine redeviennent productives et exportatrices.
On s’étonnera peut-être de ne pas voir mentionner le rôle possible des tonneaux dans le trafic du vin. Remarquons seulement que sur les nombreuses épaves dont la coque s’est conservée, on n’en a jamais retrouvé. C’est pourquoi il me semble qu’on peut raisonnablement en faire abstraction pour le commerce en Méditerranée, au moins en première approximation.
2 A. Naciri : Contribution à l’étude des exportations d’amphores gauloises à Ostie à l’époque impériale. Thèse de 3ème Cycle. A paraître - voir infra note 12.
3 F. Widemann, Résultats préliminaires sur l’exportation d’amphores vinaires gauloises à Ostie, obtenus par analyse par activation neutronique. Communication au Symposium international sur l’archéométrie et les prospections archéologiques (Naples, 8-22 avril 1983).
4 Arles est avec Narbonne la seule ville de Gaule représentée sur la mosaïque sévérienne de la place des corporations à Ostie. La relativement faible contribution des terroirs du voisinage de Narbonne aux amphores des terme del nuotatore signifie peut-être que Narbonne devait son importance pour Ostie davantage au rôle de ses armateurs dans le trafic de l’Espagne vers Rome qu’à l’exportation des produits de son propre arrière-pays, plutôt dirigée vers le Nord via le sillon rhodanien, d’après les rares données dont nous disposons. Voir F. Laubenheimer, P. Fontes, J. Leblanc, Y. Lacharme, J. Llérès et F. Widemann, Analyses par activation neutronique d’amphores gallo-romaines. Mise en évidence d’exportations aux frontières de l’Empire, Revue d’Archéométrie. Suppl. 1981, pp. 155-175.
5 F. Laubenheimer, Amphores gauloises de la région de Nimes, Caesarodunum, n. 12, 1977, pp. 197-226.
6 H. Dressel, C.I.L., XV, 1899, pl. II.
7 M. Mollat (sous la direction de) : Histoire de l’Ile de France et de Paris, Toulouse 1971, p. 276.
8 P. Petit, La paix romaine, Paris, 1971, p. 255-256.
9 Sans y insister, notons que la même période correspond au début de l’arrivée en grandes quantités de l’huile de Bétique dans les amphores de forme Dressel 20.
10 A. Carandini, Esclaves et maîtres en Etrurie romaine, Catalogue de l’exposition organisée par la Maison des Sciences de l’Homme et l’Institut culturel italien, Paris, 1981, p. 55.
11 Ibid., p. 47.
12 F. Widemann, F. Laubenheimer, M. Attas, P. Fontes, K. Gruel, J. Leblanc et J. Llérès, Analytical and typological study of Gallo-Roman workshops producing amphorae in the area of Narbonne. Archaeophysika, 10, 1978, pp. 317-341.
13 P. Fontes, F. Laubenheimer, J. Leblanc, M. Dodinet, Y. Lacharme, J. Llérès, F. Widemann, Nouvelles données analytiques et typologiques sur les ateliers de productions d’amphores en Gaule du Sud, Revue d’Archéométrie, suppl. 1981, pp. 95-110.
14 C. Panella, Le terme del nuotatore, Studi Miscellanei, n. 21 (Ostia III), p. 551, et n. 16 (Ostia II), figure 552. Rome, 1973 et 1970.
15 C. Panella, La distribuzione e i mercati - Società romana e produzione schiavistica II. Merci, mercati e scambi nel Mediterraneo, Rome, 1981, pp. 68-69. Remarquons que le graphique fournit une estimation-plancher dans la mesure où certains types d’amphores (Dressel 2/4, Pascual 1) communs à la Gaule et à d’autres provinces, ne sont pas inclus dans ces productions ; la ventilation de ces types par origine nécessiterait l’analyse des pâtes argileuses.
16 M. Rostovtzeff, Social and economic history of the Roman Empire, 2ème édition. Oxford, 1975, p. 202. L’auteur ne disposait pas des données actuelles sur la viticulture, en particulier en Gaule Chevelue et écrit qu’aucun vignoble n’y a existé jusqu’à Probus, ce qui est évidemment dépassé, après la découverte de nombreux ateliers d’amphores vinaires. Voir aussi R. Dion, Histoire de la vigne et du vin en France, Paris, 1959, p. 147.
17 J. Andreau, Histoire des séismes et histoire économique ; le tremblement de terre de Pompéi (62 ap. J.-C.), Annales ESC, 28,1973. pp. 369-395.
18 P. Lévêque, Problèmes théoriques de l’histoire et sociétés antiques. Aujourd’hui, l’Histoire, Paris, 1974, pp. 71-93. Cette opinion était basée sur un faisceau d’observations faites dans le Nord de l’Italie sur la présence de matériel céramique campanien. Je remercie Pierre Lévêque pour ces précisions sur lesquelles nous reviendrons ailleurs.
19 Je suis très reconnaissant au Professeur Fausto Zevi pour ses informations à ce sujet. Aucune trace de réoccupation sous l’Empire de la zone entourant Pompéi n’a été retrouvée. Seules quelques tombes pauvres et tardives apportent un jalon avant la réoccupation médiévale. Voir G. Maggi, Scavi a Ercolano e Oplonti - 1976 - Atti del 17° convegno di studi sulla Magna Grecia, Taranto 9-14 ottobre 1977, Naples, 1978, pp. 339-343. D’après Mme Giuseppina Cerulli Irelli, que je remercie pour cette information, des tombes tardives ont été aussi retrouvées à Boscoreale. Voir G. Cerulli Irelli, Intorno al problema della rinascita di Pompei, Neue Forschungen in Pompeji, B. Andreas et H. Kyrielis ed. Recklinghausen, 1976, pp. 291-298.
20 L. Lirer, T. Pescatore, B. Booth et G.P.L. Walker, Two Plinian pumice fall deposits from Somma-Vesuvius, Italy, Geological Society of America Bulletin, 84, 1973, pp. 759-772.
21 J. Andreau, loc. cit, pp. 389-390.
22 A. Tchernia, Il vino: produzione e commercio - Pompei 79, raccolta di studi per il decimonono centenario dell’eruzione vesuviana, a cura di Fausto Zevi, Naples, 1979, pp. 87-96.
23 F. Laubenheimer. La production des amphores en Gaule Narbonnaise sous le Haut-Empire. Thèse, à paraître.
24 M. Finley, Le document et l’histoire économique de l’Antiquité, Annales E.S.C., 37, 1982, pp. 697-713.
25 Les résultats analytiques de notre laboratoire sont calibrés par rapport à ceux des principaux laboratoires étrangers. Ils sont sous la forme d’une base de données informatisée, accessible à la demande.
26 Voir par exemple : A. Tchernia et F. Zevi, Amphores vinaires de Campanie et de Tarraconaise à Ostie, Recherches sur les amphores romaines, Rome, 1972, pp. 35-67. Voir aussi C. Panella et M. Fano, Le anfore con ante bifide conservate a Pompei, contributo ad una loro classificazione, Méthodes classiques et méthodes formelles dans l’étude des amphores. Rome, 1977, pp. 133-177, et. R. Etienne, A propos du vin pompéien, Neue Forschungen... loc. cit., pp. 309-316.
27 Cette idée qui pourrait guider des recherches à la fois sur le plan historique et vulcanologique m’a été suggérée par M. Rolandi que je désire remercier ici pour une intéressante discussion.
28 On trouvera une bibliographie récente dans Corpus Topographicum Pompeianum, pars V, Cartography. The University of Texas at Austin, Rome, 1981, pp. 17-34.
29 La littérature sur le Vésuve est si abondante que l’on pourrait dire : ce n’est pas un volcan, c’est une discipline ! En regrettant d’omettre de nombreuses études très importantes, car une bibliographie nous entraînerait loin, notons seulement trois importants travaux récents, outre la référence 20 déjà citée : G. Delibrias, G.M. di Paola, M. Rosi et R. Santacroce, La storia eruttiva del complesso vulcanico Somma Vesuvio ricostruita dalle successioni piroclastiche del Monte Somma, Rendiconti Società Italiana di Mineralogia e Petrologia, 35, 1979, pp. 441-438. C. Albore Livadie, Palma Campania (Napoli). Resti di abitato dell’età del bronzo antico, Notizie degli scavi, série 8, XXXIV, 1980, pp. 59-101 ; idem, A propos d’une éruption préhistorique du Vésuve : contribution à la recherche sur l’Âge du Bronze en Campanie, La regione sotterrata dal Vesuvio. Studi e Prospettive. Atti del Convegno Internazionale 11-15 novembre 1979, 1982, p. 863-905.
30 L. Lirer et al., loc. cit. p. 763 : « a bed of white pumice 65 cm thick, without a gray component to be seen, in a large quarry 1 km south of Terzigno, is tentatively correlated with the Pompei pumice ».
31 Voir par exemple sur la caractérisation de roches et de cendres volcaniques au Guatémala : F.H. Stross, H.R. Bowman, H.V. Michel, F. Asaro and N. Hammond, Mayan obsidian trade in Southern Belize, Archaeometry, 20, 1978, pp. 89-93, ou sur le joli problème des légendes indigènes sur « les temps de l’obscurité » en Papouasie-Nouvelle Guinée couvrant la zone des dépôts pyroclastiques d’une terrible éruption remontant, d’après l’auteur, à environ trois cents ans. Voir J. Blong, The time of darkness, U. of Washington Press, 1982.
32 R. Etienne, L’eruzione del 79, Pompei 79, loc. cit. pp. 289-292.
Notes de fin
1 Je tiens à remercier M. Georges Vallet, Mme Mireille Cébeillac et Mme Claude Albore Livadie pour leur accueil cordial, leurs encouragements, et leurs précieuses informations desquelles ce travail préliminaire est largement redevable. Mes remerciements vont également à Cinzia Vismara-Pergola et à Jean-Pierre Vallat qui m’ont aimablement procuré plusieurs documents peu accessibles.
Auteur
Directeur des programmes Centre Universitaire Européen (Ravello)
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