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Discussion et chronique des travaux

p. 298-341

Note de l’éditeur

(Pl. CXLI-CXLVIII)

Remerciements

Je remercie MM. Georges Vallet et Fausto Zevi qui ont bien voulu relire ce manuscrit. Je profite de cette occasion pour exprimer à Mlle Maria Francesca Buonaiuto ma reconnaissance car sa compétence et son zèle m’ont été une aide indispensable pour la préparation du colloque et pour l’élaboration de cet ouvrage.


Texte intégral

1Les rapports qui composent ce volume ont été présentés lors du Colloque International du Centre National de la Recherche Scientifique, organisé par le Centre Jean Bérard et qui s’est déroulé à Naples du 6 au 9 juillet 1976. Dans la mesure du possible, nous avons inséré intégralement les interventions corrigées par les auteurs ; dans quelques cas, il n’est proposé qu’un résumé que nous espérons aussi fidèle que possible. Un certain nombre d’interventions ont été insérées dans le texte parmi les rapports mêmes : elles représentent des apports à notre connaissance du matériel de Grèce de l’Est dans des régions auxquelles aucune communication n’avait été dédiée. Il était donc logique de mettre ces textes à leur place géographique, à côté des autres, puisqu’ils comblent des lacunes (il s’agit des interventions de M. Gras, La question des canthares en bucchero dit « ionien », infra p. 104-106 ; C. Tronchetti, Problematica della Sardegna, infra p. 140-141 ; G. Tore, Nota sulle importazioni in Sardegria in età arcaica, infra p. 142-146 ; V. Santoni, Nota diprotostoria nuragica, infra p. 147-149 ; CH. Arcelin, Recherches sur la céramique grise monochrome de Provence, infra p. 243-247 ; A. Nickels, Contribution à l’étude de la céramique grise archaïque en Languedoc-Roussillon, infra p. 248-267 ; J.-J. Jully, Note sur la nécropole languedocienne de St. Julien, Pézenas (Hérault) et sur un vase ossuaire, stamnoïde, de la première moitié du VIe s. de cette nécropole, infra p. 268-271 et Les céramiques archaïques du sanctuaire carien de Labraunda. Vue d’ensemble, infra p. 31-33 ; J. Jehasse, Les dernières leçons de la Corse, infra p. 272-273).

2Nous rappelons qu’une exposition, dans une douzaine de vitrines, a illustré de manière concrète toutes ces communications ; ceci explique qu’à plusieurs reprises il est fait allusion à du matériel exposé ; malheureusement cette chronique ne peut rendre compte de toutes les discussions qui se sont déroulées par groupes plus restreints autour d’objets ou de tessons.

1. — 6 Juillet

3La première journée, après le rapport de présentation du colloque fait par Georges Vallet (p. 7-16), est consacrée aux problèmes qui concernent la Grèce de l’Est et la Mer Noire (cf. supra C. Özgünel, Spaetgeometrische Keramik in Bayrakli (Alt-Smyrna), p. 17-26 ; C. Bayburtluoǧlu, Les céramiques chiotes d’Anatolie, p. 27-30 ; J.-J. Jully, Les céramiques archaïques du sanctuaire carien de Labraunda. Vue d’ensemble, p. 31-33 ; V. von Graeve, Zur milesischen Keramik im 8. und 7. Jh.v.Chr., p. 34-39 ; P. Hommel, Archaisch-milesischer Keramik des 6. Jahrh.v.Chr., p. 40 ; P. Courbin, La céramique de Grèce de l’Est du VIIe et VIe s. à Ras el Bassit en Syrie, p. 41-42 ; Y. Calvet-M. Yon, Salamine de Chypre et le commerce ionien, p. 43-51 ; P. Alexandrescu, La céramique de Grèce de l’Est dans les sites de la Mer Noire, p. 52-61). Le texte du rapport présenté par E. Akurgal ne nous est malheureusement pas parvenu. Il devrait être publié, courant 1979, dans les Cahiers du Centre Jean Bérard.

4A la fin de la journée, à la demande du président de séance, Juliette de La Genière a dressé un premier bilan des problèmes ; nous en publions ci-dessous le texte.

5« Il faut l’optimisme bien connu de Monsieur R. Martin pour penser qu’au terme d’une journée aussi longue que dense, il me serait possible d’esquisser une synthèse de ce qui a été dit. Tout au plus puis-je faire avec vous une sorte de bilan pour tenter d’évaluer dans quelle mesure les rapports que nous avons entendus répondent aux suggestions faites ce matin par G. Vallet dans son exposé introductif.

6Rappelons brièvement les principales orientations qu’il nous a proposées :

7I. —

  1. Il nous faut éliminer autant que possible lés ambiguïtés de vocabulaire pour la désignation des catégories des céramiques de Grèce de l’Est.

  2. Au-delà des simples problèmes de vocabulaire, nous devons tenter de préciser les groupes et les séries.

  3. Il faut souligner les cas où il est dès maintenant possible de passer de la constitution des groupes à leur localisation géographique ;

  4. éventuellement désigner les agents de production.

8II. — La question chronologique doit être abordée sur deux plans :

  1. Il nous faut faire l’inventaire des éléments dont on dispose déjà pour établir une chronologie relative.

  2. Rappeler les points fixes qui permettent une chronologie absolue.

9III. — Nous devrions ensuite tenter d’expliquer la présence de cette céramique et examiner si elle est due :

  1. à la présence de colons demandant la céramique à laquelle ils sont habitués,

  2. ou bien à des courants d’échanges indépendants d’une présence coloniale,

  3. ou bien à ces deux éléments réunis, c’est-à-dire à des colons qui sont à la fois consommateurs et intermédiaires.

10IV. — Il faudrait enfin examiner qui étaient les agents de transmission et comment s’organisait leur activité.

***

11I. a) — Par rapport au point I. a, c’est-à-dire aux ambiguïtés du vocabulaire désignant le matériel de Grèce de l’Est, nous ne sommes évidemment pas sortis des difficultés bien connues, et aujourd’hui même nous avons entendu la même série de vases désignée par les uns comme le « style de Camiros », par d’autres comme du style « Wild Goat » ou « Tierfriesstil » tandis que, si nous ouvrons le livre de Mme Walter-Karydi, nous les trouvons catalogués comme samiens. Nous continuons à appeler « vases de Fikellura » des vases dont la plupart ne sont probablement pas rhodiens ; certains pour notre collègue Hommel pourraient être milésiens ; d’autres, d’après E. Walter-Karydi, seraient samiens. Evidemment il faudra d’autres rencontres et de nombreux travaux pour que tombent les uns après les autres ces termes qui pour beaucoup sont purement conventionnels.

12I. b) et I. c) — En revanche, par rapport aux points I. b et I. c, i.e. la constitution des groupes et leur localisation géographique, il me semble que la journée d’aujourd’hui a beaucoup apporté.

13Le rapport de C. Özgünel nous a présenté une vision claire de ce que furent les styles du Géométrique Moyen et du Géométrique Récent dans l’antique Smyrne. Je soulignerai deux aspects de ce rapport qui peuvent intéresser particulièrement les historiens : d’abord la prépondérance des influences attiques au début des séries géométriques dans un centre qui, à cette époque, n’était pas encore ionien (Hér. I, 149) : ensuite l’intensification des influences attiques au cours du Géométrique mûr, c’est-à-dire dans le 3e quart du VIIIe siècle, et les liens toujours plus étroits qui existent alors avec la céramique de Samos. Sont-ils en rapport avec l’intégration forcée de l’antique Smyrne dans la koinè des cités ioniennes ? Le rapport de C. Ozgunel inciterait à placer cet événement sensiblement plus tard que ne l’avait proposé Roebuck pour lequel Smyrne était déjà ionienne vers 800.

14Nota : On pourrait mettre ces observations en rapport avec celles que suggère L. Jeffery, BSA 1964, p. 39-49, Inscriptions on sherds a. small objects, lorsqu’elle montre que l’écriture arrivant à Smyrne à la fin du VIIIe siècle est un alphabet ionien de l’est ; l’intégration de Smyrne dans la koinè ionienne aurait été réalisée avant le dernier quart du VIIIe siècle.

15Beaucoup d’éléments positifs en rapport avec les points I. b et I. c ont été apportés par le rapport d’E. Akurgal qui s’inscrit chronologiquement à la suite de celui de C. Ozgunel. Il a en effet répondu à plusieurs des interrogatives de G. Vallet, constituant des groupements de vases en séries pour lesquelles il propose parfois des localisations géographiques.

16Ainsi plusieurs vases ont été groupés sous la rubrique du style éphésien, très lié du reste au style milésien, et en cela E. Akurgal a marqué son accord avec E. Walter-Karydi. Quant à la localisation à Ephèse même des ateliers producteurs de ces séries céramiques, il ne semble pas partager les doutes exprimés par C. H. Greenewalt (CSCA, vol. 6, 1973, p. 91-122, Ephesian ware).

17Un groupe smyrniote a été proposé qui n’est pas sans rapport avec le groupe Vlastos de Schiering ; un groupe de Çandarli autour du dinos de Bâle. Le groupe éolien acquiert des contours plus nets grâce aux nouvelles découvertes de Çandarli (Pitane).

18En revanche les observations faites par E. Akurgal à propos de la grande olpè aux lions plastiques de Syracuse, pour laquelle il pense à des contacts chypriotes, à propos d’une olpè de Rhodes et d’une autre de Çandarli montrent que, s’il est sensible aux analogies existant entre ces vases, il n’est pas pour autant d’accord avec E. Walter-Karydi pour les attribuer à une aire géographique commune qui serait le Nord de l’Ionie. P. Isler et P. Alexandrescu au contraire seraient prêts à souscrire aussi bien au regroupement stylistique qu’à la localisation géographique proposée pour ces vases par E. Walter-Karydi.

19Enfin E. Akurgal estime qu’il est encore prématuré de vouloir définir l’origine du style « Wild Goat ». En tout cas l’attribution à Samos de la paternité de ce style (E. Walter-Karydi) ne lui paraît pas vraisemblable. Rhodes serait également exclue, à moins que l’on ne suppose que des artisans ioniens ne s’y soient installés.

20De la belle communication de C. Bayburtluoğlu sur les céramiques dites de Chio, je retiendrai quelques aspects essentiels à nos préoccupations de groupement et de localisation.

21Les abondantes trouvailles faites dans les dépôts du temple d’Athéna d’Erythrai (plus d’un millier de fragments) permettent de grouper les vases d’Erythrai dans une série continue du Géométrique au 3e quart du VIe siècle ; série dans laquelle s’inscrivent des bols en style « de Chio » analogues par le style et par l’argile (contrôlée en laboratoire) aux bols trouvés dans la nécropole de Pitane-Çandarli et dans plusieurs autres sites d’Anatolie.

22Pour ces bols « de Chio » on peut distinguer une période ancienne (fin VIIe siècle) marquée par l’emploi de la technique au trait (ou réserve-silhouette), tandis qu’avec le tournant du VIe siècle la technique au trait, la technique en silhouette avec rehauts rouges sur un fond dépourvu, ou à peu près, d’éléments de remplissage, la technique de la figure noire avec rehauts blancs et rouges (polychrome) sont employées en même temps.

23Toutes ces observations ont conduit C. Bayburtluoglu à placer à Erythrai l’un des grands centres de fabrication des bols dits « de Chio ».

24Des séries sûrement milésiennes ont été définies par von Graeve, notamment celles des skyphoi à lèvre décorée de cercles concentriques qui naissent de décors protogéométriques et se prolongent à Milet ljusque dans le milieu du VIIe siècle. Avec lui Milet revendique également, au même titre que Samos, les exemplaires les plus anciens, donc la paternité des coupes ioniennes qui naissent des formes du Géométrique moyen imitées des modèles attiques. On y voit naître, comme à Samos et à Rhodes, et se développer le « Tierfriesstil » ou style du « Wild Goat ».

25Qu’il s’agisse des vases à dessin au trait ou, comme le montre ensuite Hommel, des vases à figures noires de Milet, on dispose maintenant, grâce à ces deux savants, de points de références précis pour les études à venir.

26II. a) — Si cette première journée a beaucoup apporté pour l’élaboration des groupes et des séries, elle a fourni des éléments décisifs pour l’établissement des chronologies.

27Milet est désormais, au même titre et peut-être plus encore que Samos, un lieu privilégié pour la chronologie relative des séries. Deux strates de destruction superposées, comme nous l’a exposé von Graeve, permettent de mieux situer, par rapport à ces deux horizons (fin du VIIIe s. = Reifgeometrisch ; milieu du VIIe s.), le matériel des couches voisines. En outre il ressort du rapport de P. Hommel qu’une série de puits assez bien datés permettent, par le jeu des associations d’objets, de resserrer l’éventail chronologique pour le matériel du VIe siècle.

28II. b) — Pour la chronologie absolue, rappelons ce qu’a souligné P. Alexandrescu, i.e. la fourchette très étroite qu’il y a entre la fondation d’Apollonie (610) et l’abandon de Meshad Hashawahu en 608 ; cette remarque précise encore les jalons fixés par R.M. Cook en 1969 (BSA, p. 13-15) et permet de mieux dater les premières séries de l’un et les dernières de l’autre site. Peu après se situe la destruction de Smyrne pour laquelle la chronologie est, quoiqu’on en ait dit, relativement bien fixée.

29Enfin des éléments précieux ont été fournis par les associations très sûres dans les tombes de Pitane (Çandarli) où dans la première moitié du VIe siècle des vases du style de Chio sont associés à des vases attiques bien datés, comme nous l’ont exposé E. Akurgal et C. Bayburtluoğlu.

30III. — La question des échanges sera traitée tout particulièrement lors des conférences consacrées à la Grèce et à la Méditerranée occidentale. Dès aujourd’hui cependant l’étude de ces courants a été abordée par P. Alexandrescu à propos de la mer Noire.

31Histria était-elle, comme Tell Defenneh, un lieu d’aboutissement où les céramiques étaient demandées par les colons pour leur propre usage ? Etait-elle, comme Naucratis, un comptoir sur une voie commerciale, et les céramiques de luxe qu’on y trouve qualifieraient-elles la nature de ces navigations ?

32En fait Histria n’a reçu de la Grèce orientale des vases de luxe qu’à partir du style Moyen II du « Wild Goat », en même temps que Berezan et Naucratis, alors que des pièces plus anciennes étaient déjà parvenues en Russie méridionale (oenochoè de Ternir Gora). Les villes grecques de la mer Noire reçoivent au VIe siècle, comme Naucratis en Egypte, des vases de provenance variée, venus aussi bien du Nord (Chio, Clazomènes, etc. ...) que du Sud de l’Ionie (Fikellura). En revanche la céramique d’usage courant importée, qui est à l’origine des fabriques histriennes, semble avoir surtout son origine en Eolide, peut-être autour de Phocée. Il y a là une diversité extrême qui incite P. Alexandrescu à attribuer la distribution des céramiques d’époque archaïque à des petits commerçants.

33Ces observations de P. Alexandrescu abordent le point IV de notre enquête, pour l’étude duquel nous espérons être mieux documentés lorsque nous aurons entendu les rapports concernant les autres régions méditerranéennes.

34C’est pourquoi je vous propose de clore ce bilan provisoire, bilan qui s’avère largement positif, surtout en ce qui concerne notre connaissance des séries céramiques (I. b et 1. c) et aussi l’approche des problèmes chronologiques (II. a et II. b) ».

2. — 7 Juillet

35Grèce et Grande-Grèce sont les protagonistes de la journée du 7 juillet (cf. supra, K. Rhomiopoulou, Pottery evidence from the North Aegean (8th-6th century), p. 62-65 ; CHR. Kardara, Oriental Influences on Rhodian Vases, p. 66-70 ; H. P. Isler, Samos : la ceramica arcaica, p. 71-84 ; J. Boardman, The less familiar Chian Wares, p. 85-86 ; F. Salviat, La céramique de style chiote à Thasos, p. 87-92 ; P. Orlandini, Ceramica di Grecia dell’Est a Gela, p. 93-98 ; A. Rallo, Ceramiche di Grecia dell’Est negli scavi recenti di Selinunte, p. 99-103 ; M. Gras, La question des canthares en bucchero dit « ionien », p. 104-106 ; P. G. Guzzo, Importazioni fittili greco-orientali sulla costa ionica d’Italia. p. 107-107-130 ; F. G. Lo Porto, Le importazioni della Grecia delVEst nelle Puglie, p. 131-136 ; W. Johannowsky, Il materiale greco-orientale in Campania, p. 137-139).

36La discussion se concentre d’abord sur la communication de H. P. Isler (supra, p. 71-84) ; J. de La Genière demande à H. P. Isler des précisions sur la chronologie dont il fait usage pour le corinthien. H. P. Isler répond :

37«Al momento della costruzione del primo grande tempio di Hera, si svolse un programma di costruzione e di attività molto ampio e questo programma ci dà tanti indizi per una minuta cronologia relativa che si basa su osservazioni di materiale stilistico, osservazioni della tecnica di costruzione, ecc. Nel datare questi miei risultati dello scavo della Porta Nord ho perciò potuto proporre delle datazioni al decennio. Partendo da questa cronologia relativa minuta che abbiamo a Samos, ci pare difficile arrivare con la fine del corinzio medio ad una data intorno al 575. È per questo che ognuno che ha lavorato a Samos sente il bisogno di abbassare questa data. Se io per esempio adoperassi la cronologia tradizionale, dovrei datare la prima fase della Porta Nord, non prima del 560, ma prima del 575. Questo però non sarebbe un fatto isolato, perché fa parte del programma di costruzione di tutto il Santuario. Se io cioè alzo questa data, alzo tutta Samos, alzo Efeso, alzo Policrate, e spostiamo così le difficoltà cronologiche, dato che il regno di Policrate è datato nelle fonti scritte. Il problema, per noi a Samos, è un problema relativo che cerchiamo di risolvere adoperando queste datazioni più basse, che ci sembrano necessarie, anche se non provate in senso assoluto, necessitate dalla situazione dello scavo stesso. Non so se mi sono spiegato. L’importante è che adoperando la cronologia tradizionale, dovremmo alzare tutto il periodo della costruzione del Santuario di 15 anni, il che porterebbe ad altre difficoltà in relazione con la tradizione letteraria. Bene, sono cose che sono aperte alla discussione, ma forse sono cose che non c’entrano tanto nel soggetto di questo Convegno».

38Cette réponse ne satisfait pas complètement M. Torelli qui souhaite d’autres précisions sur la chronologie des coupes dites « ioniennes » A. H. P. Isler reprend alors la parole :

39«Quanto alla forma fine, quella con i filetti rossi, l’ho fatta finire intorno al 600. Siamo d’accordo, e questo 600 invece di 620 proviene dalla differenza nelle cronologie assolute adoperate, perché l’«allungamento» della cronologia a Samos ha luogo, semmai, tra il corinzio e la fine del proto-corinzio. Quanto all’altro punto, cioè quelle coppe con orlo a decorazione a strisce di vernice diluita orizzontali, tutti i materiali che ho fatto vedere (che rappresentano una scelta) sono stati trovati da me. A Samos si usavano i resti dei materiali ceramici rotti tra l’altro per riempire le fondamenta di nuove costruzioni, ecc. Siamo quindi sempre davanti a depositi chiusi, ma che rimangono aperti verso l’alto, possono contenere materiali più antichi. In queste situazioni ci sono due criteri che mi paiono importanti; l’uno è il rango della ceramica. I pezzi di ceramica comune non circolavano certamente per un periodo troppo lungo. L’altro è un problema di statistica. E ora questi depositi, quelli della 1a fase, sono largamente formati appunto da queste coppe ioniche ed io non posso immaginarmi che tra il momento della chiusura di questi depositi e la fine di queste coppe ci sarebbe un intervallo di 30-40 anni. Quindi dal punto di vista archeologico io devo partire dalla nozione che queste coppe arrivano fin là, il che del resto è stato controllato in altri complessi stratigrafici, e cioè in uno strato che era stato chiuso nel 570 a.C. circa. E poi c’è il fatto che i depositi sono molto ricchi, in un caso 50 casse di materiale da un settore limitatissimo. Ora tutto quel materiale che appartiene al secondo periodo della Porta Nord è senza vernice. Perciò s’impone questa separazione netta intorno al 550. Prima le coppe tradizionali a vernice, dopo le coppe e la ceramica comune senza vernice, con la sola eccezione delle coppe a piede alto di quel gruppo di ceramica anche figurata».

40D’autres problèmes sont soulevés, en particulier par C. Franciosi, à propos de la série de vases avec l’inscription ΔΗ ; Franciosi regrette que ces deux premières journées du colloque ne lui aient pas apporté les éclaircissements qu’il espérait sur les fabriques d’Asie Mineure.

41Isler répond brièvement à ces deux points :

42«Cerco di rispondere brevemente. Punto 1: iscrizione ΔΗ. Se non mi sbaglio ho detto che non volevo entrare nel soggetto; è chiaro che anche noi pensiamo una cosa come ΔΗΜΟΣΙΑ, anzi ci sono delle teorie che si possono formulare. Fatto sta che le forme della ceramica comune rappresentate all’Heraion in un determinato momento si trovano anche con queste iscrizioni ΔΗ. Non credo che siano iscrizioni votive, dato che sono dipinte. Ritengo comunque non molto importante questo punto in questa sede. Il secondo punto è quello che il dott. Franciosi ha detto a proposito della nebbia che è diventata più densa dopo questo convegno. Questa è un’esperienza che io, già dall’inizio, avevo prevista per tutti quelli che partono dal materiale trovato in Occidente che appunto è materiale scelto e importato. Per me ci sono due gruppi di materiali, materiali scelti per il commercio ed in certi casi oggetti che qualcuno viaggiando si è portato dietro dall’Est. All’Est tante città hanno, penso, prodotto ceramica, almeno le serie più comuni. Per le ceramiche ci sono quindi diversi centri d’origine. Anche per la ceramica fine penso che, dopo quello che ho sentito anche stamattina, siamo tutti d’accordo: dobbiamo capire che questi cosiddetti «stili» non sono stili, ma modi di decorazione, cioè ci sono diversi centri che hanno lavorato nella stessa maniera. Rimane tanto lavoro da fare, ci sono tanti centri ignoti ο quasi ignoti in Asia Minore e nelle isole greche ; ci sono d’altro lato centri che sono noti per motivi che non hanno niente a che fare con la loro produzione ceramica. Il materiale di Samos per esempio è noto perché 11 c’era il famoso santuario, del quale una colonna è rimasta sempre in piedi ed ha presto attratto gli archeologi. Per questo il materiale che si conosce è assai numeroso. Altri centri invece, per motivi che non hanno niente da fare con i problemi ceramografici, sono rimasti poco noti, per esempio Focea, Efeso, ecc. Per questo siamo ancora lontani dal conoscere tutte le classi ceramografiche e le diverse botteghe che esistono nella zona di origine. E quindi non possiamo aspettarci di poter classificare e cioè attribuire ad un centro di produzione sia orientale sia coloniale tutti i rinvenimenti d’occidente».

43J. Boardman intervient ensuite sur les problèmes de chronologie :

44«We are in some danger of confusion between absolute and relative chronology. Not only do we lack sufficiently precise indications of absolute chronology for East Greek wares, but there is no one series which is so well known that it can provide any sort of detailed criterion of relative chronology. For the seventh century Payne’s chronology for Corinth continues to serve very well. In the sixth century there is a tendency, perhaps correct, to downdate his Corinthian series, but since the detailed development of this series is in itself not too clear there is the possibility of considerable confusion. We might do better to use the better mapped Attic series as our yardstick from 600, where the development of shapes and decoration has been far more clearly worked out. This provides a strong framework for relative chronology, though for absolute dates we still rely to some extent on synchronisms with Corinth. The Attic vases are well distributed in east and west, especially in the western grave groups which are likely to prove most informative. Moreover, there is increasing influence from Attic on the East Greek styles, and for the second half of the century we have only the Attic decorated pottery to serve us, since the Corinthian figured series dries up. I have sometimes wondered whether the apparent gap between the end of the Wild Goat style proper on vases and its re-entry on the sarcophagi does not owe much to the fact that the earlier event has been dated by reference to Corinthian vases, the later by reference to Attic.

45For absolute chronology M. Vallet wisely reminded us of the importance of the evidence of the western Greek sites, and indicated that we could leave out of account, if we wished, controversial dates like that of Selinus. We should not, however, imagine that where a site has only one testimonium for its foundation or destruction this must be the right one! Generally, the greater the number of sources, the less the agreement between them, and we should always admit a notable possible margin of error. This is particularly important when we are called upon by the historian for a precise date, or when historians turn to our conventional dates and treat them too literally.

46In Greek Emporio I had observed that the developed Wild Goat style had not reached Chios till at least the last third of the seventh century, and I suspected a lower date for its creation than many have suggested. The evidence of contexts with Corinthian is still not very clear on this point. If the style is fully developed by 650 one is bound to ask what happened in the second half of the century, and why the stylistic development is so very slow. And if the Ripe Corinthian series is dated lower the stretch is even more extreme. How long does it take for the style to develop from the mainly silhouette animals of some pieces from Samos and Miletus to what we regard as the fully developed Wild Goat style? Thirty years? Ten years? Six months? If it really took a long time why is there not even more clear differentiation of local styles?».

47B. Neutsch donne ensuite quelques indications complémentaires au sujet du fragment rhodien trouvé à Policoro et dont a parlé Guzzo (cf. supra p. 107); il n’est pas sûr qu’il s’agisse d’un produit original car il le trouve un peu maladroit, aussi voudrait-il que E. Akurgal examine ce tesson qui est exposé dans une des vitrines et donne son avis.

48A. Mele prend ensuite la parole pour discuter les thèses présentées par P. Alexandrescu :

49«Vorrei discutere una delle conclusioni cui è arrivato il prof. Alexandrescu. Nella parte finale della sua comunicazione Alexandrescu ha ripreso un’idea, già da lui avanzata in un articolo apparso nel 1973 sulla Revue Archéologique, relativo al commercio pontico: l’idea cioè di un commercio pontico in età arcaica come commercio in cui tanto i produttori quanto i commercianti-intermediarii si pongono al livello del demos. In particolare viene richiamato un famoso passo della Politica di Aristotele (Pol. 1291, b 23), dove, discutendo le varie forme di democrazia e il loro rapporta con vari tipi di demos, si parla tra l’altro di un demos chrematistico-emporico e si citano due delle località che sono state al centro dell’attenzione in questo convegno: Egina e Chio. Proprio su questo passo vorrei fare qualche precisazione, necessaria per evitare rischi di modernizzazione e di anacronismi.

50Il luogo di Aristotele non contiene precisazioni cronologiche: la cronologia dei fenomeni citati deve quindi essere dedotta da tutto l’insieme del contesto aristotelico e si traita, mi pare, di un contesto difficilmente riferibile all’età arcaica. Tutta la discussione verte sulle varie forme di democrazia e sulle basi economiche e sociali delle stesse: si tratta cioè sempre di governi in cui il demos possiede una sua autonomia politica. E questo vale anche per il demo chrematistico-emporico cui si richiama il prof. Alexandrescu. Difficilmente quindi questa testimonianza di Aristotele pup essere riferita al VI secolo.

51Aggiungo una seconda constatazione più generale. Il commercio pontico si svolge su base non monetaria (E. Schoenert-Geiss, Klio, LUI, 1971, 105 ss.). Questo elemento, in particolare in età arcaica, è un altro elemento contrario all’ipotesi di un commercio opera di un demo inteso alla maniera di Aristotele. Al baratto fanno capo relazioni di tipo personale e clientelare, ma non un demo autonomo, capace di forme democratiche di vita.

52Contro l’ipotesi di Alexandrescu sta del resto un documenta specifico sul commercio pontico ararcaico: la lettera di piombo di Berezan. La lettera va datata alla fine del VI ο al primo venticinquennio del V e va utilizzata nella corretta lettura e interpretazione datale da B. Bravo (Dialogues d’Histoire Ancienne, 1974, 111 ss.). Nella lettera abbiamo un quadro che non è certamente quello di un commercio a livello di demos. Da una parte colui che materialmente commercia non è il padrone della nave, v’è cioè distinzione tra emporia e naukleria: dall’altro il carico appartiene ad un certo Anassagora, ricco personaggio di Olbia, con case, schiavi, beni etc., mentre colui che trasporta il carico ed effettua così la phortegesis è un dipendente di questo Anassagora o, secondo la tesi dell’avversario di costui, addirittura un suo schiavo. Abbiamo quindi un commercio alle cui spalle c’è un gnorimos e chi esercita il commercio è un cliente ο uno schiavo. Si potrebbe parlare di demos a questo proposito, ma solo in senso sociologico: cioè non nel senso politico in cui ne parla Aristotele. Qualche altro elemento può essere addotto allargando il quadro. Alexandrescu stesso mette in rilievo i paralleli esistenti con il commercio naucratite. Partendo da un’analisi recente di questo commercio, quella di Austin (Greece and Egypt in the Archaic Age, in Proc. Cambridge Phil. Soc., Suppl. 2, 1970) alcuni caratteri generali emergono. Il commercio naucratite prevede importazioni di vino e di olio : prodotti di tipo particolare che rimandano a produzioni specializzate e a particolari forme di surplus. Quando poi le fonti citano qualche nome di commerciante straniero a Naucratis, il nome che ricorre è quello di Carasso fratello di Saffo : un aristocratico che può esportare vino, fare lauti guadagni, acquistare a caro prezzo una bella etera. Dunque non si tratta di commercio al livello di demos.

53Per ciò che riguarda le esportazioni il discorso non è diverso: c’è il lino, il papiro, il grano.’Le prime due merci rimandano anch’esse a produzioni specializzate e quindi ad importatori egualmente specializzati. Quanto al grano il livello a cui si poneva il commercio del grano con l’Egitto ci è noto attraverso la testimonianza di Bacchilide (fr. 20 Β Snell), da un carme dedicato ad Alessandro di Aminta. Qui un ubbriaco immagina di essere un monarchos che da una parte possiede case ricche di avorio e di oro e dall’altra navi granarie che dad’Egitto gli portano megiston plouton. Dunque ancora una volta non commercio di demos ma commercio di tiranni ο re ο qualcosa del genere.

54Altri elementi nello stesso senso fornisce la testimonianza di Solone. Solone stesso fu un emporos (Plut., Sol. 2), ma Solone ci dice anche dell’altro poiché allude alla emporta nell’Elegia alle Muse (vv. 43-46). Qui si ricorda un tale che, allontanandosi dalla patria, erra sulle navi in cerca di un guadagno: ma la menzione di questo tale si inserisce tra quella del povero, che afflitto dalla povertà spera comunque di arricchirsi, e quella del teta salariato agricolo che serve per un anno un padrone di campi. Si tratta dunque di un personaggio molto vicino all’Achillodoro di Berezan semplice phortegos come si vide.

55Il discorso potrebbe ancora ampliarsi: Torelli tornerà tra poco su Sostrato di Egina, un gnorimos anche lui; e gnorimos è anche Protis fondatore di Massalia, citato come emporos da Plutarco (Sol., 2, 7), accanto a Solone. Ma non è necessario dilungarsi ulteriormente. Basterà pensare alla Ionia di VI secolo, con le tirannidi e le oligarchie, con le aristocrazie lidizzanti e medizzanti ; basterà pensare alle strutture politiche e sociali che sono dietro al commercio foceo (E. Lepore, PP, CXXX-CXXXIII, 1970,. 19 ss.) ο a quello chiota di vino e schiavi barbari, per intendere come sia difficile accettare le conclusioni dell’Alexandrescu. E se tali conclusioni sembrano all’Alexandrescu giustificate dall’interpretazione dei dati archeologici, evidentemente sono i modelli di intepretazione di tali dati che vanno rimessi in discussione alla luce dell’intero complesso di informazioni sul commercio greco arcaico e sulla evoluzione e storia della Ionia nel VI secolo».

56P. Orlandini prend la parole à propos des communications de Paribeni (supra, p. 239-242) et de Guzzo (supra, p. 107-130) :

57«Vorrei anzitutto associarmi all’opinione «eretica» di Paribeni per quanto riguarda l’oinochoe «rodia» di Siracusa. Anch’io ritengo che questo vaso in tecnica mista, come quello di Gela di cui ho parlato nella mia relazione (cfr. pg. 95, fig. 16), non siano prodotti importati ma di produzione coloniale, un’ottima imitazione locale del Wild Goat style. In particolare l’argilla e la vernice del vaso di Gela sono molto diverse da quelle dei vasi greco-orientali di importazione.

58Anche per quanto riguarda il dinos di Policoro, commentato da Paribeni, posso portare un nuovo elemento a favore dell’accostamento tra il centro arcaico di Policoro (Siris?) e l’insediamento dell’Incoronata. Nell’ultima campagna di scavi all’Incoronata, infatti, si è trovato, nell’area di una delle abitazioni distrutte, un piccolo ma prezioso frammento di dinos orientalizzante, con una testa di cavallo accanto all’orlo di un tripode, frammento già pubblicato nel mio recente rapporto di scavo1. Questo frammento doveva appartenere a un dinos uguale a quello di Policoro, con il motivo dei due cavalli rivolti verso il tripode, e si tratta di un documento più evidente del frammento del Museo di Potenza, sia per la sicura provenienza, sia per lo stile che è veramente identico a quello delle teste dei cavalli del dinos di Policoro. È questo uno degli elementi per cui, almeno finora, il centro dell’Incoronata sembra più legato a Siri che non a Metaponto.

59I risultati dello scavo dell’Incoronata mi inducono infine a una precisazione per quanto riguarda il bellissimo frammento di vaso «rodio» citato dal dott. Guzzo nella sua rassegna (cfr. pg. 107). È stato rinvenuto nei primi saggi dell’Incoronata dall’amico Adamesteanu che lo ha già presentato più volte in recenti pubblicazioni2, e non vi è dubbio che si tratta del miglior esempio del genere finora rinvenuto in Magna Grecia.

60Per questo vaso gli scavi dell’Incoronata offrono un importante elemento di cronologia assoluta dato che questo centro, sorto verso il 700 a.C. fu distrutto e definitivamente abbando’nato verso la metà del VII sec. a.C. Nell’area delle abitazioni distrutte ο nelle fosse di scarico si hanno infatti, come termine cronologico più basso, alcune coppe piatte del tardo-protocorinzio iniziale, con piede decorato a raggi e non vi è alcuna traccia, in tutto lo scavo, di vasi protocorinzi transizionali ο del corinzio antico3.

61Il frammento «rodio» dell’Incoronata appartiene a questo contesto stratigrafico e ciò va tenuto presente qualora, sulla base di una classificazione puramente tipologica ο di evoluzione stilistica, si volesse abbassarne troppo la datazione nel corso del terzo quarto del VII sec. Alla luce dei risultati dell’Incoronata direi che questo frammento dovrebbe datarsi, in ogni caso, non più giù del 650/40 a.C.»

62Isler apporte une autre précision :

63«Vorrei aggiungere brevemente un’osservazione a proposito di questa oinochoe di Siracusa, che qualcuno può ritenere importata mentre altri parlano di imitazione locale. Ora questo termine d’imitazione locale è un termine non preciso e questo vorrei sottolineare in questo punto; cioè ci sono due possibilità praticamente: ο è un’imitazione fatta da un’officina sul posto sopra un modello importato oppure è un artista ο un ceramista emigrato dal centro d’origine. A me sembra impensabile che questa oinochoe di Siracusa sia un’imitazione locale, ma forse sarà un’opera di un ceramista immigrato; questo problema è solo da risolvere in base ai criteri tecnici dell’argilla e del materiale».

64Alexandrescu intervient dans le même sens et ne pense pas qu’il puisse s’agir d’une imitation italiote.

65J. de La Genière prend la parole pour présenter quelques réflexions en liaison avec le rapport d’A. Rallo et pour répondre à l’invitation de V. Tusa qui, depuis 1973, a confié à R. Martin et à elle-même la responsabilité des fouilles sur l’Acropole de Sélinonte :

66« Jusqu’à présent nous avons mené une série de sondages qui avaient pour objectif l’étude du développement urbanistique sur l’acropole. Il ne s’agit donc pas de fouilles extensives, ce qui explique que notre matériel soit très limité en quantité : l’ordre de grandeur serait de 5 à 10 pour 100 par rapport à la masse du matériel traité par A. Rallo sur la Manuzza pour la période antérieure au milieu du VIe siècle. Si peu abondant qu’il soit ce matériel devrait, en qualité, correspondre à celui que livre la Manuzza.

67Or si je souscris totalement à l’ensemble des points de vue exprimés dans sa conférence par A. Rallo, et si, au-delà des aspects qu’elle a examinés aujourd’hui, nos observations s’accordent sur le problème chronologique à Sélinonte, en revanche deux points m’ont étonnée aujourd’hui : la question de la fabrication de la céramique à Sélinonte, la proportion des vases de Grèce de l’Est qu’elle a indiquée.

1. — La question de la fabrication de la céramique à Sélinonte.

68Personnellement j’ai eu l’impression que les colons, dès la première génération, avaient fabriqué sur place une partie de leurs vases d’usage quotidien. On trouve en effet des fragments de vases sûrement sélinontins dans les strates profondes, au contact du terrain vierge, sur l’acropole. Peut-on penser qu’il y a un décalage chronologique entre l’occupation civile sur l’acropole et la zone explorée de Manuzza, c’est-à-dire doit-on penser que les colons ne se sont établis sur l’acropole qu’en un second temps ? Notre matériel est certes trop peu abondant pour répondre à cette question. Cependant des fragments de skyphoi à chiens courants trouvés dans les strates profondes de l’acropole vont à l’encontre de cette hypothèse. En outre l’existence d’un fragment de coupe à décor subgéométrique recuit et vitrifié sur l’acropole prouve que ce type de vase, qui paraît lié aux débuts de Sélinonte, était fabriqué sur place.

2. — La proportion du matériel de Grèce de l’Est.

69La conviction qu’une forte proportion des vases d’usage courant étaient fabriqués à Sélinonte m’a incitée à exclure provisoirement des comptes des vases de Grèce de l’Est trouvés sur l’acropole les coupes de type ionien (forme Β 1) à filets rouges, nombreuses dans les premiers temps de Sélinonte et dont la nécropole de Galera-Bagliazzo présente plusieurs imitations sélinontines sûres. De même j’hésiterais à attribuer à des fabriques de Grèce de l’Est une forte proportion des vases à bandes dont beaucoup me paraissent fabriqués sur place.

70Limitant donc notre examen aux catégories de luxe, pour la fin du VIIe et la première moitié du VIe siècle — et il faudra ensuite établir des distinctions chronologiques plus précises —, le matériel importé sur l’acropole donne l’impression d’une nette dominante corinthienne, surtout pour les vases à boire qui, du reste, provoquent très tôt de nombreuses imitations locales.

71Nous n’avons que très peu de vases du « Wild Goat » sur l’acropole et les fragments sont trop petits pour être rattachés avec certitude à des groupes, trop peu nombreux en outre pour que l’on puisse établir leur proportion par rapport à l’ensemble des vases corinthiens présents dans les mêmes strates.

72Si l’on se tourne vers le sanctuaire de la Malophoros, on s’étonne que K. Schefold ait souligné l’extrême rareté du « Wild Goat » à Sélinonte (JdI, 57, 1942, Knidische Vasen und Verwandtes, p. 124) alors que cette céramique représente environ 10 % de la masse du matériel corinthien. Les formes les plus courantes sont les grands récipients (oenochoès, cratères) et des plats avec ou sans pied. Ils appartiennent à plusieurs groupes différents ; certains peuvent être rangés parmi ceux du groupe rhodien tel que l’a défini E. Walter-Karydi ; quelques fragments appartiennent à des calices de Chio ; la plupart se rangent cependant dans le groupe d’Euphorbe localisé en Doride de l’Est et peut-être à Kos par E. WalterKarydi, et dans le groupe des vases de technique mixte, « strongly infected by Corinthian » (R. M. Cook) que le même auteur (Karydi) attribue au nord de l’Ionie. Outre les vases du style « Wild Goat », Gabrici a trouvé dans le sanctuaire de la Malophoros quelques plats et des alabastres en céramique monochrome grise provenant de la Grèce orientale. Sur l’acropole quelques fragments appartiennent apparemment à des plats exécutés dans la même technique.

73Comme on le voit, si l’on prend en examen les seules séries dont il est sûr qu’elles constituent des importations de la Grèce de l’Est, on constate qu’elles sont relativement fréquentes, sur l’acropole comme à la Malophoros, mais toujours largement minoritaires par rapport aux séries corinthiennes.

74En revanche, si l’on se tourne vers les nécropoles de Sélinonte, le tableau est sensiblement différent. Et c’est pourquoi il me paraît important de souligner le caractère exceptionnel de la tombe qu’a présentée ici A. Rallo.

75Elle est déjà remarquable par sa position, puisqu’elle se trouvait entre Manuzza et l’acropole alors que la plupart des tombes de cette phase qui correspond au Corinthien Ancien sont réunies dans la nécropole de Buffa. Elle se signale en outre par la présence d’une splendide olpè de Grèce de l’Est. Or il n’existe, à ma connaissance, aucun cas d’une association de ce genre dans la nécropole de Buffa ; aucun vase de prix du style « Wild Goat » n’a été déposé dans l’une de ces tombes alors qu’ils constituent, nous l’avons vu, une offrande courante dans le sanctuaire voisin. La masse des vases importés, petits vases à parfum surtout, est corinthienne.

76Le panorama change brusquement dans les premières décennies du VIe siècle lorsqu’apparaissent, dans quelques tombes de la nécropole de Buffa, mais surtout, et en grande abondance, dans celles de Galera-Bagliazzo, une série de petits vases importés de Grèce de l’Est : alabastres en céramique monochrome, lydions d’argile ou de bucchero, lécythes « samiens », alabastres d’albâtre de fabrication chypriote ( ?) ; on rencontre souvent dans les mêmes tombes des canthares étrusques. Le matériel corinthien accompagnant ces vases appartient aux styles Moyen et Récent. Il semble actuellement que l’introduction à Sélinonte de ces vases à parfum de la Grèce de l’Est se serait produite avec un léger décalage par rapport à la Sicile Orientale où certains d’entre eux sont associés dans plusieurs tombes à des vases du Corinthien Ancien (Mégara 262, 848 ; Syracuse, Giardino Spagna 7 ; Géla, Predio Ruggeri 91).

77Sélinonte apparaît comme un lieu privilégié pour comprendre les différences dans le choix du matériel utilisé pour les habitations ou destiné à des sanctuaires ou à des nécropoles. On y saisit mieux qu’ailleurs la césure très nette entre plusieurs catégories de céramique. Si on se limite aux seules séries de Grèce de l’Est ou à leur imitation sur place, on remarque que :

  • dans l’habitat, outre les vases de grande taille ou plats, dont un bon nombre en bucchero, le rapport d’A. Rallo fait apparaître les amphores à vin, les vases à décor à bandes et autres vases d’usage courant dont les coupes ;

  • au sanctuaire de la Malophoros les fouilles ont mis au jour des vases à libation, des plats à offrande, des vases plastiques et quelques alabastres en bucchero ;

  • dans la nécropole les grands vases à vin sont exclus, sauf pour les enchytrismoi ; au sein des mobiliers funéraires, les vases importés sont surtout des vases à parfum et des coupes ou skyphoi, en minorité par rapport aux vases à boire corinthiens.

78En terminant je voudrais souligner l’importance relative des importations de Grèce de l’Est sur la côte sud de la Sicile, surtout si on la met en balance avec la pauvreté quasi totale de la côte nord (Himère). Même si, à mes yeux, ce matériel est numériquement très inférieur au matériel corinthien, il constitue cependant le second groupe consistant de céramiques d’importation aux VIIe et VIe siècles.

79Pour les séries du « Wild Goat » on remarque que les catégories présentes sont à peu près les mêmes à Sélinonte, Géla, Syracuse. Dans les sanctuaires de Syracuse en effet, à part quelques fragments probablement attribuables à Milet et au nord de l’Ionie, d’autres à Chio, on note l’abondance des vases de la série en technique mixte (Nord Ionien de E. Walter-Karydi) et de la série Euphorbe (ou Nord-Doris du même auteur), c’est-à-dire des catégories bien représentées à Géla comme l’a montré Orlandini. On peut donc penser à un même courant commercial qui fournissait ces catégories céramiques aux principales cités de la Sicile méridionale.

80Pour l’autre série importante des vases de Grèce de l’Est, celle qui se résume autour des vases à parfum, seule une étude stylistique très précise pourrait prouver s’il s’agit d’un matériel homogène réparti entre les différents centres. Apparemment ces vases à parfum, introduits vers la fin du VIIe siècle en Sicile orientale, sont très demandés à Sélinonte à partir du début du Corinthien Moyen. Il semble qu’ils y soient alors relativement plus fréquents qu’à Syracuse ou Géla.

81La vente de cette céramique, destinée à des colons, paraît sans rapport avec les échanges de vases de Grèce de l’Est qui se situent dans le contexte de la grande voie commerciale jalonnant les principaux centres depuis Samos ou Chio, avec un port d’accueil à Naucratis, à Egine, et finalement à Gravisca ».

82A. Rallo apporte d’autres précisions à sa relation sur Sélinonte :

83«Desidero dare qualche schiarimento su quanto detto su Selinunte. Innanzitutto ringrazio M.me de La Genière per i dati che ci ha fornito a proposito dei materiali della Malophoros e delle necropoli.

84Tuttavia desidero sottolineare che il materiale da lei trattato è materiale «scelto», a carattere cultuale ο funerario in quanto destinato a un santuario ο a necropoli, mentre il materiale, frammentario, da me studiato proviene dall’abitato ed è relativo alla vita domestica.

85Premesso che i circa quattromila frammenti da me classificati, disegnati, fotografati, relativi al periodo arcaico, provengono da saggi in profondità eseguiti su un’area di m. 50 circa per 20, insisto nell’affermare l’equivalenza del materiale greco orientale rispetto a quello corinzio.

86I frammenti del wild goat style sono pochi, ma sono attestati: due frammenti di coppe ioniche A 1 sicuramente d’importazione: una dello spessore di circa 2 mm, vernice rosso-lucida, impasto micaceo grigiastro, senza filetti; l’altra con filetti bianchi e paonazzi e linea ondulata bianca, di grandi dimensioni e spessore proporzionali, vernice nera lucida, impasto rossastro micaceo. Un frammento di coppa ionica A 2; massiccia importazione, mi displace per M. Villard, di coppe ioniche Β 1 a filetti paonazzi, sicuramente ascrivibili all’area greco-orientale per spessore (0,3 mm circa), vernice lucida e compatta, argilla rossastra micacea talora più sul bruno talora più sul rosa. Quasi inesistenti le coppe Β 2 importate, mentre si trova una grande quantità di imitazione riconoscibile per lo spessore maggiore delle pareil (da 0,4 a 0,5 mm), l’argilla chiara e porosa, la vernice opaca e brunastra.

87A questo materiale va aggiunto numerosa ceramica a bande importata riconoscibile per l’argilla e il colore, anfore da trasporto del tipo di Gravisca, anfore à la brosse, e non ultima la ceramica grigia, monocroma, orientale, di cui sono esposti alcuni specimen.

88Il fatto che nel santuario della Malophoros e nella necropoli vi sia una maggioranza di ceramica corinzia rispetto a quella greco-orientale non mi stupisce e mi conferma che il materiale corinzio era imitato largamente per l’uso domestico poiché ritenuto più importante. Peraltro, anche nella stipe scavata dalla Dott.ssa Pagliardi alla collina orientale, la situazione è analoga a quella della Malophoros come la Dott.ssa Pagliardi può confermare.

89Ma voglio sottolineare il pericolo di valutare un centro antico solo dalla analisi di un complesso. Per esempio se si dovesse giudicare solo dall’abitato gli alabastra di ceramica grigia marrone orientale, ben rappresentati nelle necropoli, sarebbero assai poco conosciuti (in tutto lo scavo ho incontrato, finora, due frammenti di un solo alabastron); analogamente avverrebbe per il bucchero etrusco, presente in quantità abbastanza cospicua nelle necropoli, e in assai piccolo numero nelle città.

90Le variazioni di rapporti in età arcaica tra i materiali presenti nei nuclei santuario-necropoli da una parte, abitato dall’altra, cioè di ceramica di lusso da un lato e ceramica più comune dall’altro, non deve stupire.

91Infatti nel VI e V secolo avviene un fenomeno analogo per la ceramica attica. Nell’abitato si sono trovati pochissimi frammenti di ceramica attica a fig. nere e a fig. rosa, largamente diffuse invece nel santuario della Malophoros, nella stipe della collina orientale (come può confermare la Dott.ssa Pagliardi, con la quale abbiamo trattato questo problema) e nelle necropoli, mentre vi è presente ceramica attica a vernice nera e sue imitazioni non reperibili nel nucleo santuario-necropoli.

92Aggiungo brevissimamente altre due cose: 1) la necropoli da me scavata ha dato finora solo sei tombe quindi troppo poche per un discorso valido. 2) Voglio mettere in guardia sui risultati che si possono ottenere, da un punto di vista statistico, dai materiali Gabrici della Malophoros, poiché gli scarichi dei suoi scavi sono stati una ricca massa di materiali per i clandestini per lungo tempo (al punto di rendersi necessario un intervento diretto della Soprintendenza), in quanto il Gabrici, vuoi per stanchezza vuoi per eccesso dei reperti, ha lasciato perdere gran parte dei materiali frammentari.

93Ancora un’aggiunta: voglio sottolineare la necessità, sempre più forte, di studiare i centri coloniali del Mediterraneo occidentale da un punto di vista globale (santuari, necropoli, città) per evitare di trarre risultati parziali e di fare ipotesi non aderenti alla realtà archeologica, commerciale e storica dell’antichità, nei centri presi in esame».

3. — 8 Juillet

94La matinée et une partie de l’après-midi de cette troisième journée du Colloque sont consacrées à la Sardaigne (cf. supra C. Tronchetti, Problematica della Sardegna, p. 140-141 ; G. Tore, Nota sulle importazioni in Sardegna in età arcaica, p. 142-146 ; V. Santoni, Nota di protostoria nuragica,’p. 147-149, à l’Italie Centrale (cf. supra M. Martelli Cristofani, Il materiale greco-orientale nell’Etruria, p. 150-212 ; M. Torelli, La ceramica ionica in Etruria : il caso di Gravisca, p. 213-215 ; F. Boitani-Visentinι, Le ceramiche decorate di importazione greco-orientale di Gravisca p. 216-222 ; M. Slaska, Le ceramiche comuni non decorate di produzione greco-orientale, p. 223-230 ; E. Pierro, Le ceramiche greco-orientali di Tarquinia, p. 231-238) ; à des problèmes d’esthétique à propos de la céramique de la Grande Grèce (cf. supra, E. Paribeni, Centri di produzione ceramica di età orientalizzante in Magna Grecia, p. 239-242), et au bassin nord-occidental de la Méditerranée (cf. supra CH. Arcelin, Recherches sur la céramique grise monochrome de Provence, p. 243-247 ; A. Nickels, Contribution à l’étude de la céramique grise archaïque en Languedoc-Roussillon, p. 248-267 ; J.-J. Jully, Note sur la nécropole languedocienne de St. Julien, Pézenas (Hérault) et sur un vase ossuaire, stamnoïde, de la première moitié du VIe s. de cette nécropole, p. 268-271 ; J. Jehasse, Les dernières leçons de la Corse, p. 272-273 ; P. Rouillard, Les céramiques peintes de la Grèce de l’Est et leurs imitations dans la Péninsule Ibérique : recherches préliminaires, p. 274-286).

95J. Boardman (The problem of analysis and some general observations on possible results, supra p. 287-289) et P. Dupont (Une approche en laboratoire des problèmes de la céramique de Grèce de l’Est, supra p. 290-297) abordent ensuite les problèmes d’analyse scientifique du matériel céramique.

96R. Martin dans une intervention dont nous reproduisons ci-dessous le texte, démontre que l’influence de la Grèce de l’Est en Occident ne s’est pas limitée au domaine des céramiques, mais qu’elle existe aussi dans le domaine de l’architecture et de la sculpture :

97« Après une série de rapports et d’interventions si précises, apportant tous les éléments d’un tableau d’ensemble de la pénétration et de la diffusion des céramiques de la Grèce de l’Est en Occident, mon propos a toute chance de paraître prétentieux, inutile et mal adapté au thème du colloque.

98Et cependant, j’ai accepté le pari, dans la pensée que l’intervention d’un élément étranger dans un amalgame où peut-être des interventions risquaient de se juxtaposer sans fusionner pouvait provoquer un phénomène de cristallisation et contribuer à mieux définir certains processus de transmission et à mieux dégager les modalités de certains courants d’influences.

99Il n’est donc pas question de dresser un tableau d’ensemble de ces influences, dans le domaine de l’architecture et de la sculpture ; il serait trop général, trop imprécis et sans profit.

100Il m’a paru plus utile de tenter, en regroupant ces remarques autour de trouvailles récentes, de définir et cerner certains courants, de rechercher les formes et les modalités de ces courants, les supports et les agents de ces influences. Je pouvais ainsi avoir l’espoir de rejoindre les préoccupations des principaux rapporteurs.

101Je me propose donc de développer les points suivants :

I) Définition et contenu des courants d’influences.

1-1) Le courant éolien

  • les éléments architecturaux fournis par certaines trouvailles de Megara Hyblaea, Syracuse, certains chapiteaux ioniques de Marseille, Poseidonia ;

  • les motifs décoratifs en architecture : Mégara, Acrae, Syracuse ;

  • les terres cuites architecturales de Sélinonte, Locres et leurs références aux plaques de Larissa, ou de Phrygie ;

  • sculptures archaïques du Musée de Syracuse, de l’Athénaion.

1-2) Le courant cyclado-milésien, plus nettement Ionien (Samos, Chios, Milet)

  • les sculptures de Sélinonte ;

  • les couroi de Lentini, de Mégara ;

  • les terres cuites de Sélinonte, de Géla ;

  • les éléments ioniques (chapiteaux et bases) de Syracuse ;

  • les chapiteaux ioniques de Sélinonte.

102On ajoutera ici les influences religieuses (évolution du culte d’Apollon à Sélinonte) et leurs conséquences sur l’architecture religieuse (temple G de Sélinonte).

103Culte d’Artémis éphésienne (Sélinonte, Marseille) et l’importance des « passages » eubéens.

1-3) Le courant de l’Egée méridionale (Rhodes, Chypre, Crète)

  • les chapiteaux ioniques de Sélinonte ;

  • les terres cuites et sculptures de Géla, de Sélinonte, d’Agrigente ;

  • ici encore influence des traditions religieuses (cultes de Zeus et d’Athéna).

1-4) Les « passages » péloponnésiens, en particulier lacédémoniens

  • les sculptures, bronzes et terres-cuites de Tarente ;

  • les bronzes de Poseidonia ;

  • les terres cuites architecturales de Tarente, Métaponte, Poseidonia ;

  • les chapiteaux ioniques de Métaponte ;

  • les formes architecturales de Sybaris, Métaponte, Poseidonia ;

  • les frises de Sybaris ;

  • les chapiteaux à sofa.

104constituent avec les influences cultuelles (Héra-Héraclès) un passage très important dans la transmission des influences ioniennes.

II) Formes et modalités des transmissions.

105Quelques éléments sont importants :

1062-1) Si certains courants sont liés évidemment aux migrations coloniales, à l’apport et à l’arrivée de nouveaux contingents (migrations phocéennes), cette association est loin d’être aussi générale qu’on l’a soutenu ; il y a des croisements dans les courants. Et ici il faut faire intervenir une autre notion, celle des « transporteurs » (rôle spécifique des Phocéens, des Rhodiens, indépendamment de l’implantation des contingents).

1072-2) Importance des rivalités entre cités, des luttes d’influences, des migrations de population, des « sous-colonies ».

1082-3) Les échanges d’artistes et de techniciens, rôle de Bathyclès de Magnésie et de ses équipes, rôle de Corcyre, etc....

1092-4) Importance des relations religieuses, et des « routes de pèlerinage », rôle d’Olympie dans les échanges Est-Ouest, dans les deux sens ».

4. — 9 Juillet

110Le dernier jour a été réservé aux discussions sur l’ensemble des communications ; aussi les pages qui suivent concernent-elles les relations des trois journées, sans qu’un ordre logique ait été respecté.

111J. de La Genière intervient à propos de la communication de R. Martin :

112« Monsieur Martin se demandait hier si les problèmes qu’il traitait se rencontraient vraiment avec ceux que posent les échanges de céramique.

113Je citerai un exemple de ces rencontres possibles qui me semble assez saisissant, même s’il se rapporte à des faits qui peuvent paraître anecdotiques. R. Martin a souligné l’extrême rareté en Grèce continentale de certains décors architecturaux, nés peut-être en Eolide entre Smyrne et Phocée et répandus ensuite en Sicile orientale dans la deuxième motié du VIe siècle. L’unique exemple qu’il a trouvé à Athènes est tellement exceptionnel qu’il a proposé de l’attribuer à quelque Eolien qui y aurait été surpris par la mort.

114L’hypothèse ne me paraît pas invraisemblable et le cas pourrait n’être pas unique. En effet on pourrait interpréter de la même manière la tombe du Céramique d’Athènes contenant une ϰλίνη incrustée d’ivoire et d’ambre et une série de 10 lécythes « samiens » et lydion datables vers 550-540, alors qu’aucun vase corinthien ni attique n’y figure (Αρχ. Δελτίον 19, 1964, ΧΡΟΝΙΚΑ, p. 44). Si l’on remarque cette tombe c’est précisément en raison du choix que l’on a fait pour le mort de matériel provenant exclusivement de Grèce de l’Est à une époque où ces céramiques sont très peu connues à Athènes et en Grèce continentale alors qu’elles sont largement diffusées en Grèce d’Occident. La lacune que présente l’éventail des importations en Attique apparaît plus évidente à la lecture de ce mobilier exceptionnel, qui se rapporte vraisemblablement à un personnage originaire de Grèce de l’Est ».

115D. Adamesteanu prend la parole pour apporter des précisions qui complètent ou corrigent les affirmations de ceux qui ont mentionné des sites de sa circonscription ; essentiellement de Policoro, Métaponte et Siris :

116«Mi displace moltissimo non aver avuto la possibilità di partecipare già dall’inizio alla esposizione di tanti problemi e specialmente alle discussioni nate in seno a questo Colloquio. Avrei potuto completare in tempo qualche parte dell’esposizione del Dott. Guzzo specialmente per ciô che concerne la presenza della ceramica di tipo orientale, in generate, nella zona di Siris, ed avrei potuto, con l’aiuto delle diapositive, insistere sulla produzione locale arcaica d’ispirazione orientale tanto sulla collina di Policoro e nei dintorni quanto a Metaponto. Il quadro tracciato dal Guzzo avrebbe potuto essere, a mio avviso, molto più ricco, tanto più che le porte dei Musei e dei magazzini della mia giurisdizione sono stati sempre aperti a tutti; direi quasi troppo aperti.

117Vorrei aggiungere qualcosa sulla scoperta di fornaci arcaiche nell’area di Siris e Metaponto e la loro rispettiva produzione, che si collega benissimo con il tema di questo colloquio. Vorrei insistere sul fatto che proprio questa produzione locale potrebbe essere un argomento da trattare in una seduta speciale, formando esso la base di ciô che gli stessi coloni venuti dalla Grecia orientale potevano realizzare sul posto.

118Mi piacerebbe iniziare con il dinos rinvenuto sotto lo strato ellenistico romano dei quartieri sorti sulla parte occidentale della collina di Policoro (Fig. 1) ma ciô sarà fatto, con più competenza, dal Prof. E. Paribeni. Preciso soltanto che si tratta di una tomba un po’sconvolta dall’impianto ellenisticoromano (Fig. 2), il che indicherebbe che su questa parte occidentale della collina ci si trovi di fronte ad una necropoli dispersa come disperse erano anche le abitazioni arcaiche. Almeno così risulta per ora la situazione su questa parte della allungata collina, proprio come l’aveva indicata il compianto Mario Napoli. Si è quindi di fronte ad una situazione completamente diversa da quella che B. Hänsel ha constatato sulla punta orientale della stessa collina, alle spalle del Castello del Barone. Mentre su questa punta è accertato ormai un insediamento greco compatto, le cui radici risalgono, con le stesse caratteristiche d’impostazione della Grecia dell’Est, fin all’ultimo decennio dell’VIII secolo a.C., il resto della collina, per quanto ci è stato dato di verificare finora, presenta una serie di abitazioni, quasi fossero fattorie arcaiche, dislocate irregolarmente su una vasta estensione ma a quanto pare, solo sul lato meridionale della stessa collina.

119Com’è noto, la prima area di scavo nell’abitato della colonia di Heraclea è basata su un asse principale E-O (una plateia) e su una serie di stenopoi che si attestano sul lato meridionale della stessa plateia; non esiste traccia di stenopos sul lato settentrionale (Fig. 3).

120Le tracce di abitazioni arcaiche in questo quartiere, che chiamerei il kerameikos di Heraclea, proprio per la presenza delle numerose fornaci, sono ben delimitate dalla plateia e dal bordo meridionale della collina stessa; nessun frammento arcaico è venuto finora in luce a Ν della plateia. Ed anche su questo lato meridionale non si traita di continuità di tracce ; queste sono disseminate per larghe distanze che variano tra m. 20 e m. 30. Non v’è, almeno alla luce delle nostre conoscenze basate sugli scavi condotti finora e che hanno messo in luce i tre quartieri — insulae — e parte della IV insula, delimitati dalla plateia e dai tre stenopoi, alcuna continuità.

121Proprio per verificare l’origine di questo tipo di ceramica arcaica, formata in gran parte da frammenti di coppe di tipo ionico, decisi, nel 1968, di fare un saggio sul primo stenopos messo in luce e precisamente sul lato meridionale di esso. Ad una profondità di m. 1,20-1,30 apparvero numerosi frammenti di pareti di fornace ben bruciati, con quelle venature verdastre che sono caratteristiche nelle strutture delle fornaci. In seguito venne alla luce anche il fondo della fornace con un diametro di m. 0,80. Ai lati, oltre alle pareti ben bruciate, vennero messi in luce numerosi frammenti di vasi arcaici, in prevalenza appartenenti a grandi recipienti ed anche, in minor misura, a vasi più piccoli (Fig. 4). Se vi sono dei dubbi sulla produzione dei grandi vasi sul posto, non avrei alcun dubbio di assegnare a questa fornace la produzione dei piccoli vasi, come la coppa e lo skyphos con linee tratteggiate in color seppia sul bordo e decorati con una vernice verdastra sulla superficie esterna e rossastra nell’interno. La numerosa presenza di questi frammenti vicino alla fornace mi fa pensare che a questo tipo di produzione appartenevano diversi vasi interi, malcotti nella fornace stessa e quindi gettati nello scarico, simili ad altri frammenti pubblicati dallo Hänsel.

122Con la scoperta di questa fornace si aveva la prima prova di una sicura produzione locale della fase di Siris sulla collina di Policoro. Ma proprio per questa presenza si rendeva necessario procedere ad altre ricerche nella stessa area, ricerche che dovevano essere fatte sotto l’impianto di Heraclea.

123Durante lo scavo della II insula, alla sua estremità meridionale e più precisamente nell’ultimo ambiente, sono apparse numerose tracce di ceramica arcaica, in maggioranza coppe ioniche tipo Β 2, molte di esse visibilmente facenti parte di uno scarico in cui era confluito tutto ciò che era malcotto. Dopo una minuta ripulitura, sono apparsi anche i frammenti di pareti di fornace ed infine i resti veri e propri di una fornace sotto il piano di una abitazione. La forma della fornace è ben riconoscibile specialmente per il suo pilastro tronco-conico centrale ed il ”praefurnium” disposto verso il lato meridionale. Con la nuova scoperta si aveva la seconda prova di fornaci vascolari arcaiche sulla stessa collina, con la possibilità di rintracciare anche qualche abitazione, com’è avvenuto nella stessa insula (Fig. 5). Ciò che rimane certo è che quest’ultima fornace produceva un tipo di vasi — le coppe Β 2 — posteriori a quelli della produzione della prima fornace.

124Se d’una parte, quindi, si aveva la prova sicura che sulla collina di Policoro esistevano fornaci che producevano una serie di vasi di imitazione del mondo micrasiatico ed insulare, v’era poi la certezza che su questa parte centrale della stessa collina si trovavano anche tracce sparse di abitazioni arcaiche.

125Diversa è la situazione sull’estrema punta occidentale della collina dove sono stati effettuati altri scavi (Fig. 6). Come ha chiaramente dimostrato Liliana Giardino, questo quartiere è sorto in età ellenistico-romana in un’epoca quindi posteriore al primo quartiere scavato. Anche questo quartiere però, come il primo, è basato, urbanisticamente, sull’asse maggiore che attraversa tutta la collina (Fig. 6) essendo caratterizzato da un’alternanza di stenopoi sui due lati di questa.

126Ma ciò che colpisce in questo nuovo quartiere è la presenza di numerose fosse e qualche sepoltura, come la grande tomba con il dinos (Fig. 2), di età arcaica. Molte fosse, identiche a quelle rinvenute sulla collina Incoronata, erano piene di materiale fittile greco-arcaico di evidente produzione locale ed evidente derivazione della Grecia orientale. Basta pensàre ai frammenti di grandi vasi con la stessa fascia ondulata sulle spalle (Fig. 7) del tipo rinvenuto già all’Incoronata (Fig. 8) ο altri con decorazione floreale (Fig. 9) che richiama lo stesso ambiente orientale. Anche i frammenti delle profonde coppe con il bordo filettato ci riportano allo stesso mondo ed alla stessa datazione nel VII secolo a.C. e risultano manifestamente una produzione locale, come quelle altre rinvenute nelle fosse greche dell’Incoronata. Ma ciò che più stupisce, a conferma di una produzione orientalizzante sulla stessa collina di Policoro, è la presenza, nello stesso contesto delle fosse, di una serie di frammenti di dinoi con la raffigurazione delle teste dei cavalli che si abbeverano, come nel dinos rinvenuto nella grande tomba sullo stesso posto ο (Simili al frammento rinvenuto all’Incoronata. Si tratta quindi di una produzione locale molto diffusa non solo sulla collina ma anche più lontano, in quei punti ben difesi per natura in cui i Siriti si sono stabiliti già dalla prima metà del VII secolo a.C.

127Con ciò si era arrivati a rintracciare sulla collina di Policoro non solo la produzione locale di quel tipo di coppe che entrano a far parte del gruppo Β 1 e su cui ha insistito anche Guzzo ma anche una produzione figurata. Le coppe di questo tipo le abbiamo spesso incontrate inoltre anche in quell’area di influenza sirite che abbiamo chiamato proschoros, vale a dire nella valle dell’Agri, come per esempio ad Armento. È certo che anche queste provengono dall’area sirite della costa ed ora ne abbiamo una ricca documentazione sulla collina di Policoro. Com’è noto, le nostre ricerche negli strati più profondi di Heraclea debbono iniziare da Un momenta all’altro e nutro una grande speranza in questi lavori tanto per il problema della produzione locale di questo tipo di vasi quanto, e specialmente, per tutto il complicate problema dell’ubicazione di Siris.

128Più volte ho accennato all’Incoronata, collina ben difendibile per natura, sita sulla destra del Basento, a circa Km. 7 da Metaponto.

129Prima di fermarmi su questa località, oramai ben nota agli studiosi, vorrei accennare, anche se di sfuggita, ad un’altra scoperta collegata con la produzione locale delle coppe ioniche del gruppo Β 1 e Β 2.

130Si tratta della località Termitito situata sulla destra del fiume Cavone e su uno dei tratturi preistorici e protostorici che collegano l’area sirite a quella metapontina e su cui si è molto insistito recentemente.

131Anche qui ci si trova di fronte ad una collina ben difesa per natura (Fig. 10) e sulla quale erano già stabiliti gli Enotri dell’età del· Ferro e poi i Greci, assai probabilmente provenienti da Siris. Questi due strati si sovrappongono in successione diretta e ad una di queste fasi si può attribuire anche uno sbarramento che isola la parte orientale della collina da tutto il resto (Fig. 11). Con la fine del VI sec. a.C. la vita sulla collina finisce, per riprendere in un secondo tempo e con maggiore vigoria, nella tarda fase repubblicana, fase, questa, che si prolunga fino alla fine dell’Impero.

132Negli strati più profondi di Termitito, collegati al mondo greco, si è rintracciata la stessa ceramica arcaica rinvenuta finora sulla collina di Policoro e all’Incoronata; Termitito si presenta, in conclusione, come un altro caposaldo della penetrazione sirite lungo la costa, in direzione del Metapontino. In diversi punti della collina, dentro e fuori dello sbarramento menzionato, si notano tracce di fornaci antiche ma specialmente di una di queste si è rinvenuto lo scarico pieno di frammenti di coppe ioniche malcotte. Si traita di uno scarico di coppe ioniche, facenti parte del gruppo Β 1 (Fig. 12). Se teniamo conto della piccola estensione di questo insediamento arcaico, la scoperta di una fornace appare molto interessante: come nel caso di molte fattorie antiche metapontine, anche questa volta possiamo dire che quasi ogni insediamento greco ο non greco, piccolo ο grande, ha la sua produzione propria. Come mi pare finora, non c’è bisogno di immaginare fornaci soltanto per i grandi centri; anche i piccoli insediamenti possono avere le loro fornaci, come anche una ο più fattorie, come nel caso delle fattorie menzionate ο come nel caso recentissimo, constatato a Pizzica, nel Metapontino. Ε tanto qui a Termitito quanto nel Metapontino si traita anche di fornaci arcaiche.

133In definitiva anche per la produzione greca dell’Incoronata dobbiamo pensare ad una produzione locale; pensare che tutto provenga dalla Grecia ο dalla zona di Policoro mi pare un po’strano. Come nel caso di Gela, queste produzioni iniziano già nei primi momenti di vita della colonia e continuano, come nel caso di Siris fino alla caduta della città. Ε questa produzione non si restringe soltanto ai vasi di uso comune ma anche agli altri con decorazioni di maggiore impegno, qualche volta non soltanto floreali ο geometriche, ma anche a figure del mondo della fase orientalizzante.

134Questa, mi pare, è la situazione in molte colonie greche, come a Megara Hyblaea, a Gela ο a Ischia. Ε così deve essersi verificato anche ad Incoronata: tutta la produzione che si collega a quella dell’area di Siris va considerata, in gran parte, produzione delle fornaci che verranno certamente scoperte sulla stessa collina.

135Per quanto riguarda la produzione locale di coppe ioniche a Metaponto, la prova più lampante ci è venuta da quell’area la quale, come a Heraclea, verrà denominata il Kerameikos di Metaponto.

136Questo quartiere industriale è stato identificato sul lato Ovest del santuario, delimitato da due grandi plateai con orientamento N-S, dalla grande plateia che separa anche il santuario dalla città, e dalla fortificazione ed il fossatum.

137Già dal 1969 avevamo postulato per quest’area il termine di zona industriale di Metaponto ; in nessun’altra parte della colonia si trovano tante scorie di fornaci e frammenti di vasi malcotti come in questo rettangolo. Da un primo saggio, oltre a numerosissimi frammenti malcotti di ceramica comune databile alla fine del V, inizio del IV secolo a.C., è venuto anche un frammento del Pittore di Amykos, ora già menzionato dal Trendall. Ma il lavoro di scavo più impegnativo è stato quello portato avanti nel 1972 e 1973 con quei risultati che oramai sono conosciuti da tutti gli studiosi. Quasi addossate alla fortificazione settentrionale sono venute alla luce numerose tracce di abitazioni, con aspetto assai misero, nelle quali ο vicino alle quali sono apparse anche le numerose fornaci con i loro ricchi scarichi di frammenti malcotti che sono stati già studiati e presentati per la pubblicazione dal D’Andria.

138Ma oltre alle officine dei Pittori di Creusa, di Dolone, del Pittore di Anabates sono apparsi, negli strati più profondi delle stesse fornaci ο accanto, altre fornaci già abbandonate molto prima della fine del V ο inizio del IV secolo a.C. È chiaro che spesso sotto queste fornaci recenti si trovano le altre più antiche. Da queste ultime sono apparse le più lampanti prove dell’esistenza in questo quartiere di fornaci arcaiche che producevano coppe ioniche del tipo Β 2 e un tipo di skyphoi, databili, questi ultimi, finora, all’inizio del V secolo a.C. ma che ora possono essere rialzati fino all’ultimo quarto del VI secolo a.C. In diversi casi, tanto le coppe ioniche che gli skyphoi apparivano fusi tra loro da non poterli più distaccare (Figg. 13-14). Si aveva così la prova che molti di questi vasi erano prodotti a Metaponto e quindi non possono essere considerati come beni d’importazione.

139Le tre località menzionate: Policoro, Termitito e Metaponto hanno rivelato, in maniera molto precisa, che anche nelle colonie greche d’Occidente, e già dai primi momenti della loro fondazione, esisteva una produzione locale in cui erano imitati i prodotti della madrepatria o, in generale, dell’ambiente di provenienza dei coloni. Se questo è vero per i primi decenni è molto più vero che la stessa produzione locale diventi un fatto normale nei successivi secoli. Si pensi ai thymiateria (Fig. 15) — numerosi — del santuario di S. Biagio nel Metapontino ο alla produzione di anfore a figure nere della stessa località e si pensi nuovamente a quanto detto sulle officine dei Pittori di Amykos, Dolone e Creusa a Metaponto. Qualche volta, la stessa attività è stata rintracciata anche più all’interno, in zone mai pensate fino a qualche anno addietro, come a Madea, nell’agro di S. Martino d’Agri, ο nell’Agro di Gallicchio : ogni insediamento aveva le sue fornaci e quindi la sua produzione propria.

140Ma ciò che interessava questa volta erano le produzioni locali assicurate dalla presenza di fornaci arcaiche sul posto, d’imitazione greco-orientale. Ed il contributo dei nostri lavori mi pare non sia stato di poco interesse ».

141C. Aranegui intervient pour compléter le rapport de P. Rouillard.

142«Quisiera puntualizar algún aspecto de la situación de la Peninsula Ibérica y de las Islas Baleares en la etapa correspondiente al período cronológico que aquí se esta considerando para completar, aunque sea de manera esquemática, la imagen que pudiera haberse formado a través de la ponencia de P. Rouillard, que es, sin duda, perfectamente correcta en cuanto a su enunciado.

143Las rutas que unen los dos extremos del Mediterráneo en la época de las colonizaciones históricas infuyen en España estando catalizadas por dos focos de atención: el Nordeste peninsular, de carácter prioritariamente griego, y la zona meridional, de carâcter prioritariamente fenicio. Los contactos a través de la ruta de las islas y su repercusión en las Baleares ofrecen una lectura arqueológica que esta todavía poco desarrollada para esta etapa en cuestión.

144Dadas a conocer las novedades más notables en cuanto a los hallazgos cerámicos, su distribución geográfica y su cronología, convendría resaltar el hecho de que se encuentran en contextos culturales muy diversos, definidos por distintas facies indígenas, sobre los que a partir del 750 — en los casos de mayor antigüedad — comienzan a aparecer elementos que denotan la paulatina inserción de la periferia peninsular en la dinámica de las relaciones mediterráneas. La opinión más generalizada atribuye a las navegaciones fenicias el papel fundamental respecto a los contactos mediterráneos a lo largo de todo el siglo VII a.d.C., navegaciones que, como demuestra una documentación creciente, no se limitan a actuar sobre las provincias andaluzas sino que remontan de sur a norte la costa mediterrânea de la Peninsula Ibérica y su hinterland (Los Saladares en Orihuela, Vinarragell en Burriana, con niveles estratigráficos precisos, y hallazgos en Cataluña y el Bajo Aragón4, en ambientes arqueológicos técnicamente menos concretos). A partir del siglo VI a.d.C. el papel de las colonizaciones de la Grecia del Este y la fundación de Ampurias parecen ejercer un cambio de orientación que deberá ser analizado en un futuro próximo.

145Otro punto que, creo, puede resultar poco claro para los investigadores de fuera de la Península se refiere a una cuestión terminológica : al sentido que pueda darse a la palabra “Orientalizante” que los arqueólogos españoles usan para significar la aproximación artística ο tipológica de un objeto al área fenicio-chipriota cuyas influencias se prolongan en el Sur de la Peninsula Ibérica durante una parte considerable del período arcaico. Por otra parte hay que decir que este “Período Orientalizante” que afecta, en términos generales, a Andalucía, puede ser definido arqueológicamente aunque faltan estudios sistemáticos de series cerámicas, etc., que permitan ir vislumbrando su complejidad ».

146J. Boardman intervient à propos de la possibilité d’identification des styles locaux :

147«A common principle for the identification of local finds has been to be guided by the character of local finds. This helped to the identification of Chian wares, but Dr. Bayburtluoğlu has suggested that Erythrai may have had a share in this production, in the light of the finds made on the acropolis there, and we might ask ourselves whether, if Chios had not been excavated, we might on the strength of this have declared the pottery Erythraean. We would have had at least one factor to help us to a more correct solution, and this is the evidence of ancient writers who have much to say of Chios as a major trading centre and participant in the emporion of Naucratis, and virtually nothing to say of Erythrai. This might at least have made us think twice about Erythrai’s claims to such a well-distributed ware. For a final judgement of her role we shall, of course, need to be able to judge the whole range of sixth-century pottery from the site, not just the “Chian”, since it seems that it was not the exclusive style of the sixth century (as it was in Chios).

148Elsewhere the identification of the local styles, especially of the finer wares, is not so easy. It is notable that, in attempts to make close stylistic groups, examples are often taken from several different sites. If the groups are not misleading this might mean either that the painters themselves were on the move or that there was far more interchange of local wares in the East Greek world than there was, for instance, in Central Greece. We do well to remember just how very few vases we have still from what is in fact a very large area. Also that this area contains not only many major cities but also many minor settlements any of which might have owed some part of its prosperity to the production and export of fine pottery. The time span too is a long one, something like a century for the Wild Goat style, so we should not be too optimistic about quick results in identification ».

149M. Torelli relève d’autres implications du même problème :

150«Ringrazio il prof. Boardman per avermi dato la facoltà di parlare, facendo anche cenno ad argomenti estranei alle linee del primo punto di discussione. La richiesta è motivata dalla mia convinzione che non è possibile fare distinzioni molto nette fra i varii terni trattati, e viste anche le forti interconnessioni tra i punti fissati dal Presidente della seduta odierna.

151Naturalmente non intendo fare bilanci di sorta, che non rientrano fra i miei compiti, ma piuttosto tentare di dare qualche risposta agli interrogativi posti ai convenuti dal prof. Vallet all’inizio di questo colloquio, sia pur da un’ottica etrusca e in particolare graviscana.

152Da quanto delle ceramiche di Focea ci ha fatto vedere il prof. Akurgal, dalle osservazioni del prof. Alexandrescu a proposito degli ambiti focei del Ponto, dalle precisazioni della dott.ssa Rhomiopoulou, credo si possa concludere che, in grandi linee, l’epicentro di quella corrente «eolica», dell’äolische Kunst, definita dalla Walter-Karydi nell’omonimo importante articolo di «Antike Kunst», sia collocato a Focea: ciò mi sembra concordi abbastanza con il « courant éolien » rintracciato nel più vasto ambito formale dal prof. Martin. Se questa ricostruzione è esatta, Gravisca appare essere il primo centro d’Etruria donde proviene un pezzo di assai probabile origine focea, l’unico frammento di Wild Goat Style figurato restituito dal santuario di quell’emporio, anche se (qui mi permetto di discordare un poco dall’amico Morel) non mi sembra di poter riconoscere altri materiali sicuramente focei nel contesto graviscano.

153Un altro problema è quello costituito dallo stile clazomenio e da quello nord-ionico, sui quali sarebbe forse necessario un momento di riflessione e di approfondimento. Ho ascoltato con vivo interesse ed attenzione la relazione della dott.ssa Martelli, la cui ricostruzione mi sembra largamente persuasiva, malgrado alcune perplessità di dettagli, quale ad esempio la collocazione dell’Idria Ricci, difficilmente — a mio avviso — un prodotto locale. In questo contesto, sarebbe di grande importanza. conoscere la funzione di Naucratis dopo Cambise, cosa che purtroppo, come ci ha informato il prof. Boardman, non potremo sapere prima di dieci anni.

154Lasciando da parte questa perplessità e passando al problema più generale delle imitazioni ioniche in Etruria, dobbiamo, credo, porci nell’ottica più concreta delle migrazioni di artigiani tra la fine della tirannide policratea e la rivolta ionica. Quanto ci ha illustrato la dott.ssa Martelli al riguardo, con il precedente assai rilevante della ceramica pontica, mette in risalto la funzione avuta da Vulci e da Cerveteri come centri di queste migrazioni. La situazione tarquiniese risulta in buona parte diversa, quella cioè di un centro interessato da correnti prevalentemente di frequentazione: gran parte delle tombe dipinte di Tarquinia fino agli inizi del V sec. è attribuibile a mani di artigiani greco-orientali. Alcuni di loro sono già stanziati in Etruria ed operano come ceramisti, come l’autore della tomba dei Tori; altri sono forse artigiani migranti, con esperienze assai complesse ionico-centrali, come l’autore della tomba degli Auguri dai fortissimi legami con le lastre di Gordion, oppure caratterizzati da stretti rapporti con l’ambiente dei Kleinmeister ionici, come la tomba della Caccia e della Pesca, ο con ambienti «clazomenii», come la tomba del Barone. La presenza, per lo più occasionale e saltuaria, di artigiani ionici a Tarquinia diminuisce sensibilmente con il primo quarto del V sec., quando si costituiscono scuole di pittori locali, come ci ha bene illustrato il Colonna.

155Vorrei tornare un momento al problema, delle scuole locali e in particolare a Rodi. La funzione di questo centro mi sembra sia stata nettamentesopravvalutata : tale affermazione è motivata non solo dall’analisi della situazione di Gravisca, dove è del tutto assente materiale epigrafico dell’esapoli dorica e nel quale la dominanza delle coppe Β 3 rivela il ruolo esercitato dall’ambiente della Ionia centrale, ma anche dalla diffusione di materiali tradizionalmente attribuiti a Rodi, come i balsamari e soprattutto le «faïences».

156A proposito di quest’ultima classe siamo purtroppo fermi a von Bissing, mentre a mio avviso sarebbe necessario riflettere sul ruolo svolto da Naucratis. Il grande emporio egiziano appare un sito privilegiato per questo tipo di produzione non soltanto per l’antica esperienza tecnica in materia e per la vicinanza alle fonti di approvvigionamento dei contenuti dei balsamari, ma anche per la presenza di un quartiere di fabbriche di scarabei significativamente collegato al santuario di Afrodite, evidentemente il sito di più antica presenza dell’elemento emporico greco, anteriore alle fondazioni templari dell’epoca di Amasis. Se si eccettua una classe di balsamari presente a Gravisca e attribuibile a Rodi, come ha ricordato la dott.ssa Visentini, sulla base del tipo dell’argilla, la produzione ceramica dell’isola appare evanescente anche per il Wild Goat Style, come ha già rilevato il prof. Boardman.

157Per quanto riguarda la Ionia centrale, debbo dire che sono stato colpito dalla relazione del prof. Hommel, che ha cercato molto efficacemente di attribuire lo stile di Fikellura a Mileto: ciò sembra coincidere molto bene con quanto si ricava dai dati del materiale di Gravisca, nel quale Mileto e Samo debbono aver fatto la parte del leone.

158Quanto al problema delle c.d. coppe ioniche, direi che i dati della Etruria commentano abbastanza eloquentemente la relazione della dott.ssa Martelli. Da un lato si riscontrano rapporti molto stretti tra la situazione dell’Etruria con le aree marittime dell’Italia Meridionale : si notano, ad esempio, forti consonanze tra Gravisca e Pontecagnano, e forti discordanze, invece, con le situazioni dell’Italia Meridionale interna, dove penetrano esclusivamente, ο quasi, prodotti imitati da ateliers coloniali. In Etruria invece la precoce scomparsa delle coppe di tipo Β 2 e la relativa abbondanza di coppe di tipo Β 3 (a Gravisca veramente notevole) dimostrano che l’approvvigionamento di questo tipo di vasellame è dipeso esclusivamente da importazione e che non vi sono mai impiantate fabbriche locali di imitazione. Ciò, a mio avviso, si spiega da un lato con la concorrenza di vasellame potorio di lusso più raffinato di importazione, dall’altro con la preponderante produzione locale per il consumo quotidiano, cui nel mondo greco-orientale erano appunto destinate in prevalenza le c.d. coppe ioniche.

159Sarebbe a questo punto opportuno avviare il discorso sulle correnti di frequentazione. Mentre mi riservo di intervenire più tardi su questo, vorrei qui sottolineare un aspetto metodologico che riguarda il tipo di documentazione di cui disponiamo. Con le colleghe Visentini, Slaska e Pierro, si è voluto qui presentare la situazione di un emporio a fronte di quella della polis egemone. Dalle necropoli di Tarquinia scaturisce un quadro abbastanza diverso da quello di Gravisca: e ciò a mio avviso avviene perché in ambedue i casi l’ideologia condiziona fortemente l’evidenza. C’è da chiedersi, per esempio, quanto della documentazione delle anfore presentataci dalla dott.ssa Slaska dipenda dal tipo di culto prestato nel santuario, nel quale il vino aveva particolare importanza, e che significato abbia la parallela assenza di anfore simili dalla necropoli, dove invece il rituale prevedeva il sacrificio di altre derrate e di altri materiali».

160J. Boardman ajoute quelques mots sur les problèmes de l’exportation et de la distribution des produits de Grèce de l’Est en Occident :

161«We have had little opportunity to discuss the manner of export and distribution of East Greek wares in the west. I get the impression that much of it may have been casual, with the possible exception of the Ionic cups, though even here I believe we can still underestimate the importance of local production. Comparison of the pattern of import from the East Greek world on most western sites with what was observed at Tocra poses several questions. At Tocra the volume of imported pottery was overwhelming (Tocra ii, 5), possibly through the impossibility or reluctance in making fine pottery locally. But the imports arrived in large and well defined batches, sometimes involving quite large consignments of single shapes (Libya in History, Benghazi conference, 1968, 89 ff.). In the west the situation seems quite different for the East Greek wares, although not for the Attic and Corinthian (or perhaps the Laconian). This is a consideration worth further study. The attention of students of East Greek vases is particularly drawn to the red mercantile dipinti which appear on many of them but which can easily be removed in cleaning. They could prove in time an interesting source of evidence about the manner of trade (Tocra i, 45 f.)».

162E. Akurgal approuve la thèse de J. Boardman pour la chronologie absolue ; selon lui, il faut dater la naissance des vases orientalisants après le milieu du VIIe siècle. De toutes façons il faut se résigner, rappelle-t-il, à avoir une marge d’erreur de 20 à 25 ans pour la chronologie absolue. Les travaux en cours devraient permettre de mieux connaître la localisation des différents styles. Enfin il précise quelques points à propos de la céramique grise, le « bucchero ».

163Il fait remarquer que la céramique grise, monochrome, existe en Anatolie depuis l’époque protoprotogéométrique ; un de ses collaborateurs a étudié (mais ce travail est encore inédit) le bucchero de Bayrakli aux époques protogéométrique et géométrique ; le bucchero anatolien à partir de l’époque protogéométrique se retrouve partout en grande quantité et jusqu’à la fin de l’époque archaïque. Plutôt que le mot « bucchero » il préférerait qu’on utilise le terme de céramique grise monochrome de l’Eolie. On la retrouve dans tous les sites de l’Eolie au VIIe siècle. Par exemple, à Phocée il y en a à partir de l’époque protogéométrique jusqu’à la fin de l’époque archaïque. Il semble bien qu’il faille relier ce type de céramique à une tradition préhistorique, et soit à la céramique de Milet, soit même à la céramique hittite. Il rappelle ce qu’il a dit dans sa communication, c’est-à-dire que la céramique monochrome grise doit toujours être mise en relation avec les objets d’art phrygien ; elle est en rapport intime avec l’intérieur du pays, avec une tradition locale. Le transport en Occident de cette céramique s’est fait par l’intermédiaire des Grecs qui se sont installés en Italie ou ailleurs dans la Méditerranée Occidentale et ont transporté là les traditions de leur pays d’origine ; en particulier ils ont reproduit les types de céramique qui étaient ceux de leur terre natale. Voilà pourquoi il y a une parenté entre la céramique monochrome grise de l’Italie et celle de l’Asie Mineure.

164W. Johannowsky prend la parole pour fournir quelques détails sur la situation à Iasos :

165Il faut remarquer que le matériel archaïque n’y a pas encore été étudié, aussi se limitera-t-il à ne faire que quelques remarques à caractère général. On a retrouvé diverses décharges avec du matériel d’époques variées et a été fouillé un secteur de la nécropole daté entre le géométrique moyen et le géométrique récent (mais sans descendre en deçà du IXe ou de la première moitié du VIIIe siècle). Le matériel géométrique moyen est assez semblable au matériel contemporain de Samos et de Milet. Le matériel de la première moitié du VIIe siècle est de type grec mais encore avec quelques caractéristiques anatoliques.

166La période orientalisante est bien représentée par quelques tombes et par des décharges abondantes. On y a trouvé de la céramique de luxe, sans doute d’importation, et une céramique de type sub-géométrique, datée de l’orientalisant récent, représentée par des tasses dont la décoration ressemble à celle des tasses de Samos. Dans les strates les plus récentes, la céramique de Fikellura est assez abondante ; ceci tendrait à prouver qu’il est vrai que les rapports avec Milet ont toujours été très étroits, au moins à l’époque de l’orientalisant et dans toutes les phases successives de l’archaïsme.

167Correspond à la deuxième moitié du VIe siècle le matériel trouvé dans le sanctuaire de Déméter et Coré ; il comprend de nombreuses lampes dont une partie est semblable à celles de Gravisca. Il y a à la fois des lampes gréco-orientales à décor à bandes, quelques lampes qui semblent attiques ainsi que de nombreuses lampes sans décor, sans doute locales, avec un bec bien lisse.

168Quant aux coupes ioniennes de type Β 2, on en trouve sans bord saillant, avec des parois très, très lisses, une décoration à dents de loup. Enfin, notons que dans les strates archaïques, il y a de la céramique à décor à bandes brun rougeâtre ou à lignes horizontales incisées. Elle coïncide à peu près avec le bucchero gris qu’on trouve en Ionie du Nord ou en Eolide, dit céramique monochrome.

169E. Akurgal reprend la parole pour préciser que la surface de cette céramique grise est très polie, dans la tradition de la céramique préhistorique ; la plupart des formes y sont représentées, mais pas toutes, bien sûr. E. Akurgal a l’impression que même dans la forme il y a une tradition anatolienne ; il semble que les formes choisies sont plus proches de la tradition locale que des modèles grecs.

170P. Alexandrescu revient sur le problème de la chronologie relative et E. Akurgal répond qu’il partage l’opinion de P. Alexandrescu sur les travaux de Chr. Kardara, de H. Walter et de E. Walter-Karydi. Les résultats qu’ils ont obtenus n’ont pas été appréciés à leur juste valeur. Leur grand mérite est d’avoir commencé à faire des regroupements ; ils ne sont sans doute pas exempts d’erreurs, mais c’est la seule façon d’aboutir à un résultat.

171Quant à la question posée sur le problème de la couche de destruction de Smyrne, E. Akurgal fait remarquer que le temple d’Athéna a été détruit deux fois aussi est-il difficile de le prendre comme point de référence. En fait il vaut mieux partir de plusieurs maisons où les deux couches sont très bien séparées l’une de l’autre et qui permettent d’obtenir une stratigraphie claire et intégrée dans des trouvailles d’ensemble. Il ne faut pas non plus oublier que le temple a été détruit par Alyattes mais aussi par les Achéménides et par tous ceux qui, jusqu’à nos jours, ont habité là ; encore aux XIXe et XXe siècles le temple a été l’objet de destructions. Cependant les maisons fournissent une stratigraphie assez précise, avec une marge d’erreur de 20 à 25 ans.

172P. Rouillard pose alors une question à E. Akurgal :

173« Dans l’extrême Occident, les céramiques de Grèce de l’Est importées sont essentiellement des céramiques communes à bandes, à pignes ondées. Les fouilleurs des sites de Grèce de l’Est nous ont parlé essentiellement des produits décorés. Aussi j’aimerais connaître la place (relative) des céramiques communes sur les sites de Grèce de l’Est, comme Phocée, dont on a peu évoqué les productions ».

174E. Akurgal répond que lui-même et ses collaborateurs pour une question de temps se sont limités à parler de la céramique un peu luxueuse, mais qu’il existe bien sûr plusieurs catégories de céramique commune, très abondante et de formes très variées.

175E. Paribeni ajoute quelques compléments à sa communication :

176«Grazie per avermi concessa una necessaria aggiunta su quanto ho detto. Anzitutto perché i vecchi professori dimenticano, ed io dimentico, metà delle cose che avrei dovuto dire, quando all’improvviso sono chiamato a parlare; inoltre la venuta del prof. Adamesteanu mi ha portato delle nuove diapositive piuttosto importanti del dinos di Policoro, di cui abbiamo parlato, e delle sue associazioni.

177Fra le mie colpe più gravi vi è stata quella di non aver parlato della più illustre ceramica di imitazione sorta sulle coste della Sicilia, quella che è qui rappresentata dai padroni di casa, quella di Megara Hyblaea. Ora questa straordinaria ceramica, forse troppo alta per esser considerata tra attività imitative, è associata indubbiamente col mondo insulare. Un frammento di Selinunte lungamente ritenuto insulare e persino con tracce di una firma è stato collegato in qualche modo con questa produzione. Ora io mi sentirei di spingere la questione un pochino oltre. Come noi abbiamo visto che c’è una ceramica con intenti narrativi in tutto l’Est (non soltanto lo splendido frammento pubblicato dal prof. Von Graeve, con un eroe cacciatore e un serpente che potrebbe essere Eracle) ma anche ricordando la presenza anche a Rodi di documenti in cui appare un interesse narrativo. Si veda l’incidenza di centauri che appare con una certa frequenza, ad esempio nel frammento subgeometrico che abbiamo visto del British Museum. Questo sembra potersi collegare con un altro forse ancora più vicíno alla ceramica di Megara Hyblaea da Lindos, in cui appare un centauro col corpo metà umano, che appunto suggerisce le stesse possibilità di sviluppi narrativi.

178In ultimo, la cosa che da sempre mi è sembrata decisiva è il fatto che anche nei prodotti più raffinati della ceramica di Megara Hyblaea a colori è la ricerca di una struttura umana e animalesca così precisa, così nitida nelle giunture, così da illustrare quel termine di Siartrosis che Bearly ci ha insegnato, un principio di strutture articolate che sono quasi sempre assenti nello stile ionico. Ora è un fatto che questa fluidità del disegno, questa liquidità delle linee è piuttosto caratteristica dello stile ionico tardo che non degli inizi; mentre lo stile ionico del VII secolo, come vediamo nel dedalico di Samos, quale appare dagli splendidi avori, come il ragazzo, ansa di un’arpa, apprezza le giunture e trae notevoli effetti da questo gusto per le cesure, che troviamo appunto nella ceramica di Megara Hyblaea.

179Un ultimo fatto rientra anche nel mondo eolico del Nord, la ceramica di Lemno, in cui appaiono caratteri simili e lo stesso amore per le giunture. Il dinos di Policoro, come ci appare nel suo contesto, un contesto non molto illuminante, è di tipica forma ionica con anse ad anello modellate e con quel singolare motivo ricorrente dei cavalli di fronte a un tripode, è una formula talmente importante che vien fatto di richiamare addirittura il tema cretese del tripode oracolare. Le forme sono ancora più decisamente ionizzanti, ancora più decisamente dell’Est, del tipo di cavallo che potrebbe essere solo insulare.

180Di qui possiamo risalir al frammento dell’Incoronata, che è stato trovato in tempi molto lontani e adesso è nel Museo di Potenza, in cui questo tema ci è dato in aspetti assai più arcaici, decisamente sub-geometrici. Orientale è lo stesso tipo di vaso, il dinos che appare tanto poco in tutte le altre ceramiche. Ecco infine il frammento di dinos dell’Incoronata che appunto è vicino ai prodotti di Samos, mentre la traduzione locale in forme più rozze, più semplificate e più monumentali. In effetti quella scelta che il prof. Orlandini riteneva voluta in base a un intento artistico per me è molto spesso risultante da riduzioni e da economia di lavoro. Forme grandiose, animali del genere non sono infrequenti anche su frammenti a Policoro, quindi il fronte delle città achee è abbastanza seriamente costituito.

181E adesso un ultimo piccolo chiarimento. Si è parlato di una coppa che ritenevo semmai entrasse nel dominio della Sig.ra Martelli di documenti ionici in Etruria. Questa qui è una coppa di cui mi sento responsabile per averla introdotta in questo contesto, perché per la sua singolarità avevo proposto un’origine ionica.

182Si tratta di una coppa che riprende quel motivo così singolare delle coppe, ad esempio, di Rodi ad uccelli e ad occhioni del raddoppiamento: un labbro e una zona delle anse molto raccorciata in basso; nella zona raccorciata in basso c’è anche una palmetta e delle lettere che si è tentato di leggere. L’estrema singolarità di questa coppa è nel piede delicatissimo, di cui non saprei suggerire l’appoggio e che è stato lasciato incompleto. Vediamo il centro che è altrettanto imporimportante: noi abbiamo un gorgoneion che era forse ancora più spettacolare nello stadio intermedio del restauro, ma che è tuttavia assai peculiare: un gorgoneion anzitutto al quale manca quel carattere primario della produzione attico-corinzia, quella sorta di aggressività, di veemenza. I volti gorgonici di questi ambienti parlano forte, urlano il loro quasi infantile senso di terrore. La coppa di Chiusi ci dà invece un gorgoneion contenuto, rattratto, con qualche cosa di frigido, in cui il sorriso è appena accennato. In più una cosa che indubbiamente non potete vedere da questa immagine, il graffito della barba è così delicato, così suggestivo che non risponde ai blocchi normali grandi della pittura attica, in cui si definiscono i riccioli in un senso costruttivo, ma che semplicemente sembra disfarsi in sottili effetti pittorici. La singolarità di questa coppa mi aveva indotto ad ascriverla al mondo ionico, appunto per certi atteggiamenti sperimentali».

183J. de La Genière apporte un exemple qui illustre un propos de E. Paribeni (voir pl. CXLVII-CXLVIII) :

184« En liaison avec le rapport du Prof. Paribeni, et notamment avec ce qu’il a dit des centres autonomes opérant ”come di luce riflessa”, je voudrais citer le cas d’une région de la Basilicate qui illustre la pénétration et l’installation de formes et de décors de la Grèce de l’Est et d’Anatolie dans un milieu non-grec. Les potiers indigènes y traduisent dans leur propre langage artistique des formes qu’ils ne connaissent peut-être pas directement.

185Il s’agit de la zone de Roccanova dans la moyenne vallée de l’Agri, où les fouilles que j’ai menées en 1967 dans la Contrada Marcellino, que la Dott. Tocco a conduites ensuite dans la zone des Serre, ont mis au jour un grand nombre de mobiliers funéraires datables pour la plupart dans la première moitié du VIe siècle. A l’exception de quelques coupes venues probablement des sites côtiers, la céramique trouvée dans ces tombes est presque exclusivement locale ; l’argile, beige rosé assez uniforme, la peinture mate bichrome (rouge et noir) sont caractéristiques et directement comparables à celles des autres centres oenôtres de la Basilicate.

186Or il est frappant de constater que, si la plupart des vases réalisés par les potiers de Roccanova reprennent les modèles connus à cette époque dans d’autres sites oenôtres comme Sala Consilina (cruche à une anse, « canthare », « scodellone ».. .), un certain nombre de formes, également fréquentes dans les tombes, sont étrangères à ce répertoire. Elles sont en revanche directement comparables, même si elles sont traduites dans une technique diverse, à des formes connues en Anatolie, et tout particulièrement dans le nord de l’Ionie et dans les zones de rayonnement de la culture ionienne.

187Dans un grand nombre de tombes on a trouvé des oenochoès dont l’embouchure trilobée apparaît pour la première fois dans la région (fig. 1). L’épaule, souvent très aplatie, parfois décorée d’arêtes rayonnantes, remplies ou non, rappelle les formes connues à Histria (Lambrino, Histria, p. 156, fig. 109 ; p. 160, fig. 113). Si la plupart ont un décor assez commun, l’une d’elles est remarquable par le motif des yeux peints dans les lobes, qui rappelle, comme l’a déjà remarqué Orlandini, des modèles rhodiens ou insulaires (Atti del XI Convegno di Tarante, p. 281, pl. XXVI).

188Lorsque le potier de Roccanova a façonné le beau dinos découvert par G. Tocco aux Serre, il a réalisé un lointain écho occidental des dinoi de bronze qui ont provoqué en Asie Mineure les vases d’imitation dans le style « Wild Goat ». Entre les prototypes d’Anatolie et le vase de Roccanova il y a évidemment un relais, comme le prouve le dinos décoré de deux chevaux affrontés qui provient d’une tombe découverte par la Dott. Giardini dans la partie nord de la colline de Policoro (Musée de Policoro).

189Plus significative me paraît encore la présence du thymiaterion en terre cuite dans une notable proportion des tombes (fig. 2a). La forme peut être celle d’une coupelle sur un pied haut, ou, plus couramment, d’un pied creux sur lequel se posait peut-être une coupe ; le pied est mouluré (fig. 2b). La forme imite assurément des objets analogues en terre cuite bien connus sur la côte nord de l’Ionie (exemplaire de Bayrakli au Musée d’Izmir) et à Chio (Boardman, Chios, Greek Emporion, p. 175), qui sont eux-mêmes copiés sur des prototypes métalliques.

190L’une des formes les plus caractéristiques est celle des plats à pied dont le rebord, pourvu de prises et creusé de rainures, évoque également les techniques métalliques (fig. 3). Ces vases, très courants à Roccanova, dont on connaît un exemplaire à Amendolara, ont un profil tout à fait comparable à celui de Chio (Boardman, op. cit., p. 129, fig. 79, pl. 40, n. 390). On peut les comparer également aux plats à pied de bucchero de Larisa sur l’Hermos, qui sont très proches de ceux de Chio quant à la forme, mais qui évoquent mieux encore par leur couleur monochrome grise les modèles métalliques à l’origine des séries (J. Boehlau et K. Schefold, Larisa III, pl. 47, fig. 9).

191Citons enfin à Alianello, c’est-à-dire sur la rive gauche de l’Agri en face de Roccanova, un type de phiale à lèvre large, évasée. (Je remercie la Dott. C. Palazzi qui m’a montré ce vase et m’a autorisée à le reproduire ici à la fig. 4). Datable dans la première moitié du VIe siècle, elle répète la forme des phiales d’argent de Lydie, notamment celles du tumulus d’Ikiz Tepe, fouillé par Burhan Tezcan et conservé au Musée d’Usak.

192Il me semble que la présence de cet ensemble de documents dans la moyenne vallée de l’Agri, documents qui reproduisent dans la technique traditionnelle de la poterie indigène des formes de vases de luxe, métalliques, d’origine anatolienne, ne peut pas être due seulement aux effets des échanges de vases, mais révèle au contraire l’enracinement profond de tout un répertoire de ces objets de prix dans le bassin de l’Agri. Ces observations s’accordent bien avec la présence, près du littoral, entre les bouches de l’Agri et du Sinni, des colons grecs venus de Colophon et illustrent leur pénétration dans l’arrière-pays (je renvoie ici aux observations faites par P. Guzzo sur l’inscription d’Isodikè).

193Si l’on pouvait encore douter du rôle de ces Ioniens habitués par tradition aux contacts avec l’arrière-pays, il suffirait d’évoquer la présence d’une fibule de type phrygien dans une tombe du VIIe siècle de Santa Maria d’Anglona, c’est-à-dire à 20 km environ de l’antique Siris. Si cette fibule est très commune dans les cités ioniennes, et même dans les sanctuaires de Grèce insulaire et continentale, elle est tout à fait exceptionnelle en Italie, et sa présence dans l’immédiat arrière-pays de Siris me paraît très significative (un exemplaire au Latium, cfr. O.W. Muscarella, Ancient Safety Pins, in Expedition, 6, 2, 1964, 40 ; G. Colonna, Popoli e Civiltà dell’Italia Antica, II, pl. 151, e ; autres exemplaires à Ischia et à Lipari : information F. Lo Schiavo) ».

194F. Villard demande la parole pour présenter quelques observations à propos de coupes ioniennes :

195« Avant d’aborder le problème, sur un plan général, des coupes ioniennes, au moins en Occident, je voudrais comme préliminaire rappeler un fait bien connu : c’est qu’il existe différents types d’importations ioniennes, non pas tellement en fonction de l’origine de ces produits que de leur répartition variée selon des zones géographiques ou des types de lieux d’accueil de ces importations.

196En gros, on peut distinguer trois zones d’importations ioniennes en Occident : en premier lieu, celle de la colonisation proprement ionienne, c’est-à-dire la zone phocéenne, de la Catalogne jusqu’à la Provence et à la Corse, avec cet appendice vers le sud que constitue Vélia ; ici l’essentiel de la céramique peinte utilisée et toute la céramique commune est importée de la Grèce de l’Est et surtout reproduit localement les modèles importés.

197En deuxième lieu se place la zone de la colonisation grecque en Italie méridionale et en Sicile : les céramiques importées ou locales, de type ”ionien”, constituent des groupes importants et relativement diversifiés (amphores à vin, coupes, vases à parfum, etc. ...).

198En troisième position se trouve l’Etrurie : à l’exception de sites comme Gravisca, où l’abondance des importations s’explique par la présence d’une colonie de Grecs de l’Est installés là, les importations sont relativement peu nombreuses et les imitations pratiquement inexistantes.

199Dans ces contextes variés les coupes ioniennes se présentent sous des aspects et jouent des rôles assez différents : examinons donc plus en détail la place des coupes dans ces trois groupes de céramiques aux types de la Grèce de l’Est.

200Dans le monde phocéen, on s’en rend de mieux en mieux compte, les importations sont finalement fort peu nombreuses : tout ou presque tout est fabriqué sur place, conformément aux traditions de la mère-patrie, puisque l’on va jusqu’à introduire artificiellement du mica dans la pâte, pour faire davantage ”ionien”. Ce qui est vrai pour les vases peints ou d’argile claire, comme l’a rappelé hier François Salviat, ne l’est pas moins pour le bucchero gris : c’est ce que vient de nous prouver Madame Arcelin, avec une sûreté de méthode qui rend sa démonstration tout à fait convaincante.

201Quelques exceptions cependant à cette règle concernent des produits qui ne sont pas d’origine phocéenne, tout en étant originaires de la Grèce de l’Est : ainsi des types d’amphores, comme l’amphore à pâte blanche, bien représentée à Gravisca et certainement importée de l’Est, ou certains types d’amphores “à la brosse”, que l’on trouve à Marseille aussi bien que dans les régions pontiques, mais surtout et au premier chef les coupes ioniennes.

202Les Marseillais, qui se sont essayés à diverses techniques de céramique, n’ont jamais voulu ou pu se lancer dans la fabrication du “vernis noir”. Aussi, toutes les coupes ioniennes de Marseille sontelles des importations, ce qui n’est pas sans importance comme élément de référence et de comparaison. Pourtant ces importations sont de qualité relativement médiocre : presque toutes en effet — et elles sont fort nombreuses — appartiennent au type Β 2 d’une classification, qu’en dépit de ses défauts, on peut adopter pour sa relative commodité.

203L’explication de cette prédominance peut être avant tout d’ordre chronologique : Marseille, on le sait, a été fondée en 600, date qui semble sûre ; or les types les plus fins de coupes ioniennes sont en général antérieurs à 600 ou contemporains du début du VIe siècle. De toute façon, un fait paraît clair : le type Β 2 a été produit sur une beaucoup plus vaste échelle que tous les autres types réunis et il a été particulièrement apprécié par des gens qui n’étaient peut-être pas très regardant en fait de belle céramique.

204Si nous passons maintenant à l’Etrurie, je me contenterai de reprendre ce qu’a bien souligné M. Torelli : à Gravisca, mais aussi d’une manière plus générale en Etrurie, les coupes ioniennes sont toutes des pièces importées ; il n’y a pas d’imitations locales. Mais surtout, à l’inverse de ce que l’on constate à Marseille, ce sont les types de coupes ioniennes les plus fines — et par conséquent les moins courants, depuis les formes les plus anciennes du VIIe siècle ou du début du VIe siècle (A 1, A 2 et Β 1) jusqu’aux plus récentes (coupes des petits-maîtres, Β 3) — qui sont de loin les plus fréquents. En revanche, le type Β 2 est relativement rare, sans qu’on puisse évoquer à cet égard de raisons chronologiques.

205Le cas un peu particulier de Tarente servira de transition avec la Grande-Grèce et la Sicile. A Tarante qui, ne l’oublions pas, a joué un rôle particulier de relais du commerce grec (comme Gravisca), les importations des coupes ioniennes, ainsi que l’a clairement montré F. G. Lo Porto, sont nombreuses, de tous types, mais ne descendent guère au-delà du milieu du VIe, au-delà des années 540 enenviron : c’est ce que prouvent les associations dans les tombes. Il s’agit là aussi uniquement où presque uniquement d’importations : les imitations locales semblent exceptionnelles ou inexistantes.

206Si l’on passe maintenant au reste de la zone de colonisation grecque en Italie du Sud et en Sicile et aux régions indigènes de l’intérieur, qui économiquement en dépendent, la situation est toute différente, presque à l’opposé.

207Il est vrai qu’on trouve tout d’abord, comme en Etrurie, des importations de coupes ioniennes de types assez anciens (A 1, A 2 et Β 1), importations assez notables, sans qu’elles soient peut-être aussi abondantes à Mégara Hyblaea qu’à Gravisca, pour prendre en exemple deux sites relativement comparables par la quantité des trouvailles. On rencontre aussi, par endroits, et notamment en Sicile, quelques imitations locales, en particulier de la coupe Β 1 (largement importée en Sicile orientale et méridionale et imitée, semble-t-il, à Géla et à Sélinonte).

208En revanche il y a, comme on le sait, sur les sites de Sicile et de Grande-Grèce, dans les cités coloniales comme sur les établissements indigènes, surabondance de coupes du type Β 2 ; on peut même dire, sans risque d’erreur, qu’elles sont encore plus nombreuses dans les tombes indigènes que dans les nécropoles ou sur les habitats grecs. Presque toujours dans ce cas les coupes Β 2 sont de fabrication assez grossière : parois plus épaisses et déformées, modelage irrégulier des anses, vernis étalé sans grand soin sont monnaie courante ; seule la qualité de la pâte et du vernis se maintient à peu près, même si la couleur de l’argile s’éloigne parfois sensiblement des prototypes ioniens.

209Il s’agit évidemment d’une multitude d’imitations locales ou, plus exactement, d’une fabrication massive, sur de nombreux sites coloniaux, de coupes à vernis noir d’un modèle très simple, dont le type, à l’origine, reproduit celui de la coupe Β 2 importée de la Grèce de l’Est. A cet égard les découvertes récentes de Dinu Adamesteanu sont tout à fait décisives, puisqu’il a identifié un de ces ateliers de coupes ioniennes Β 2 de fabrication coloniale.

210Resteraient à distinguer — ce qui vaut surtout pour les sites coloniaux — les exemplaires authentiquement importés, qui sont relativement rares, des innombrables coupes de fabrication occidentale. Dans ce domaine, la recherche est à peine esquissée, les critères subjectifs se révélant par trop insuffisants. Mais, comme l’a rappelé John Boardman, il existe désormais des méthodes d’analyse scientifique suffisamment au point pour nous permettre d’espérer qu’un jour des distinctions sûres pourront être établies entre les exemplaires importés et les différentes catégories d’imitations.

211En revanche, nous ne croyons pas trop hardi de prétendre que le problème Chronologique peut être considéré comme réglé : il est désormais certain, ainsi que l’avaient d’abord constaté les fouilleurs de Palinuro, et bien d’autres archéologues occidentaux par la suite, que le type Β 2 descend fort avant dans la seconde moitié du VIe siècle, voire même jusqu’au début du Ve siècle. Mais il s’agit uniquement, croyons-nous, des très nombreuses coupes de fabrication occidentale, tandis que rien, me semble-t-il, n’indique jusqu’à présent que le type Β 2 se prolonge jusqu’au-delà de 540 environ, en Grèce de l’Est.

212Aux coupes ioniennes Β 2 de Tarente, importées de l’Est, qui ne descendent pas au-delà de 540, il est facile désormais d’opposer celles de Sala Consilina, pour prendre un exemple caractéristique, qui pour la plupart datent de la seconde moitié du VIe ou du début du Ve siècle. C’est un cas typique, mais qui est loin d’être unique en son genre, de prolongation d’une forme de vase très simple et d’emploi des plus courants, à l’usage exclusif du marché occidental ».

213M. Cristofani intervient pour préciser quelques points du rapport de M. Torelli :

214«Un brevissimo intervento per precisare alcuni aspetti del discorso di Mario Torelli con il quale sono pienamente d’accordo a proposito del problema del rapporto fra la pittura vascolare e la pittura murale tarquiniese.

215Credo che il prof. Boardman sia stato il primo a sottolineare le relazioni esistenti fra gli affreschi di Gordion e alcune pitture etrusche (The Greeks Overseas, London 1964, p. 214), ma ritengo che questo tipo di confronto possa essere in qualche modo specificato attraverso le pitture della tomba degli Auguri, che citava ora Mario Torelli, e gli affreschi di Gordion ; l’intermediario è secondo me il pittore dell’hydria Ricci, più volte ricordata in questi giorni : basta vedere la figura di Herakles a confronto con il gruppo dei due lottatori nella tomba tarquiniese.

216Ma i confronti fra le pitture etrusche e i ceramografi ionici possono ancora ampliarsi. Notevolissimo, ad esempio, è il riflesso dello stile del secondo maestro che opera nel gruppo dei dinoi Campana e le pitture della tomba delle Iscrizioni. Ancora più interessante il rapporto fra il Petrie Painter distinto da Robert Cook, la cui attività non si svolgerebbe solo a Naucrati, secondo John Cook, ma anche in Asia minore, e il gruppo di lastre dipinte da Cerveteri che si trovano a Berlino: le figure femminili hanno strettissime relazioni sul piano formale.

217Questi rapporti vanno intesi nell’ambito di quel problema che è stato qui svolto da Marina Martelli, circa il trasferimento di maestranze ioniche dal Nord della Ionia in Etruria con il loro possibile passaggio attraverso Naucrati. Vorrei chiedere al prof. Boardman cosa pensa che sia avvenuto a Naucrati con l’invasione persiana, se, cioè, le maestranze greche, come già precedentemente a Focea, siano state costrette ad emigrare, poiché in tal caso il problema di Gravisca potrebbe porsi in modo leggermente diverso.

218Che significato storico dobbiamo poi dare alla Enmann Class di Robert Cook, un gruppo “di comodo” nell’ambito della ceramica clazomenia, di cui qui si è parlato molto poco, visto che i prodotti riconducibili a questo gruppo sono sparsi un po’ovunque, lungo le coste del Mar Nero, a Naucrati e in Etruria: è una circolazione di artigiani ο una circolazione che segue determinate correnti commerciali, puntando agli empori?».

219J. Boardman intervient brièvement à propos des artistes émigrants et des imitations :

220«The emigrant artist has been identified readily enough in Boeotia (from Athens) and perhaps in Athens (from Corinth or East Greece). M. Salviat’s account of the pottery from Thasos makes clear that an important series of vases owe their inspiration to an immigrant Chian artist, since the shapes and sometimes the technique are unknown in Chio or Naucratis, while the painting style is purely Chian. There may be other examples less easy to detect.

221In the west we have the example of the origin of the Northampton/Campana vases, and of the Caeretan hydriae, for the work of immigrant artists who left no immediate heritage, at least in vase production; and of the Pontic series, which left an important heritage in Etruscan black figure. These phenomena are relatively easy to study. Where imitations are concerned we are bound to ask where the models are and to try to identify them. Sometimes we should again suppose immigrant hands at work, possibly in a style yet to be identified in the homeland (like the Pontic) or in styles which we might imagine practised in other materials (e.g., wall painting)».

222F. Badoni présente quelques observations à propos de l’hydrie à figures noires provenant de Massafra et qui se trouve maintenant au Musée de Lecce.

223«Vorrei fare qualche osservazione a proposito della hydria a figure nere proveniente da Massafra ed ora al Museo di Lecce (CVA, Lecce, III F, tav. 1, 1-2). La hydria, che Guzzo mostra di voler collegare a fabbriche clazomenie, era già stata ascritta da Mingazzini a fabbriche campane (CVA, Capua, III, p. 13, 11 A). Io, per mio conto, ho ritenuto opportuno escluderla dalla produzione campana e riferirla genericamente a “un’officina dell’ltalia meridionale”. Ai confronti accennati in Ceramica campana a figure nere, Firenze 1968, p. 130, note 144-145, ho potuto apportare in seguito precisazioni, che non vanno nel senso delle indicazioni di Guzzo e che forse è bene confrontare con esse.

224L’hydria è, com’è noto, forma molto rara per i vasi clazomenî. Essa è frequente solo nel gruppo Urla (Cook, in BSA, XLVII, 1952, p. 123 sgg.). Se si confronta, però, l’unica hydria di questo gruppo, pervenutaci integra (n. 1) da Temrjuk, essa appare di forma molto diversa da quella di Lecce, che presenta una spalla più appiattita ed uno stacco molto accentuato tra spalla e ventre; mentre quella da Temrjuk è di forma nel complesso molto più arrotondata, soprattutto nell’attacco tra spalla e ventre.

225Quello che colpisce, inoltre, nell’hydria di Lecce è la sintassi decorativa estremamente semplificata ed impoverita e l’assenza di ogni elemento riempitivo. Il fregio dipinto sulla spalla a fiori e boccioli di loto è molto lontano da quelli clazomenî, di forme solitamente più elaborate e più geometricamente definite (Cook, A 10, Tubinga 2656, ο F 18, Oxford 1924, 264), che in genere non compaiono sulla spalla. Anche l’impiego dei colori aggiunti, con l’esclusione del bianco e l’uso, invece, del paonazzo, non trova riscontro nei fregi clazomenî (Cook, A 17, Oxford G 129.1).

226È evidente, inoltre, nell’hydria di Lecce la sproporzione tra i due animali affrontati, per i quali si nota anche il contrasto tra i graffiti molto rossi ed il disegno lineare dei contorni.

227Il gruppo toro-leone ricorre raramente sui vasi clazomenî : ma si veda per esso il frammento clazomenio (Cook, Β, Petrie Group, n. 7, British Museum 587) dove il rapporto fra i due animali è propro-porzionato ; il graffito, molto accurato ; il disegno, più sicuro e più sciolto.

228A me sembra che si possa concludere quasi con certezza per una fabbrica localizzabile in Italia meridionale, la quale però non si rifaccia a modelli clazomenî (con i quali, come si è visto, non ha punti di contatto), ma alla serie dei vasi calcidesi. La distribuzione della decorazione e la forma del vaso ricordano, infatti, le hydriai di questa classe di vasi : si veda quella di Rumpf, Chalzidische Vasen, tav. CXLVII, 153, anche se più arrotondata, soprattutto all’attacco tra spalla e ventre. Il fregio di boccioli e fiori di loto è vicino a quelli dei vasi calcidesi ; così come l’impiego, per i fiori di loto e per i boccioli, del paonazzo. Va, però, notato che il motivo sull’hydria di Lecce è estremamente semplificato rispetto alla ricchezza ed alla sovrabbondanza, su tutta la superficie disponibile, dei motivi decorativi calcidesi.

229Per il leone dipinto sul ventre vorrei proporre un confronto con i due leoni rappresentati in posizione araldica sul ventre dell’anfora di Monaco, proveniente da Tarquinia, già pubblicata da Rumpf ed ora edita dalla Walter-Karydi, in CVA, Monaco, 6, tav. 286, 1.

230Il confronto è istruttivo e ne risulta la fragilità d’impianto della figura della hydria da Massafra rispetto a quelle calcidesi.

231La semplificazione della figurazione, infine, ricorda un’anfora che Rumpf (p. 103, tav. XCIII, 53) ricollega ai vasi calcidesi, per la distribuzione degli elementi decorativi e le particolarità tecniche, anche se il disegno è molto più corrente ed impacciato. La Walter-Karydi (CVA, Monaco, 6, tav. 287, 3-4) definisce la stessa anfora un prodotto di fabbrica d’Italia meridionale, probabile imitazione delle anfore del gruppo di Fineo».

***

232J.-P. Morel introduit dans cette discussion une pause pour expliciter les problèmes et les intérêts suscités par cette rencontre :

233« Cette rencontre si riche en nouvelles données et en remises en cause a eu, entre autres mérites, celui de mettre en évidence de façon presque aveuglante la différence entre deux séries de problèmes (peut-être vaudrait-il mieux dire : entre deux traditions d’étude) dont la juxtaposition a fait ressortir, par éclairage mutuel, la spécificité. En schématisant, disons que l’on a débattu, d’une part, des problèmes des céramiques de la Grèce de l’Est sur les rives de la mer Egée, de leur classification, et de leur diffusion en Italie, mais aussi en Syrie et sur les rives de la mer Noire ; et d’autre part, des problèmes des céramiques du monde phocéen d’Occident. En schématisant encore plus, disons que l’on nous a montré d’une part des photos de détails décoratifs, et d’autre part des profils de formes de vases : à tel point qu’on a pu se demander parfois si tout le monde parlait de la même chose. Mais, encore une fois, il s’agit là d’une différence très heureuse, très instructive, en ce qu’elle met en lumière le caractère particulier des problèmes phocéens.

2341) Sur les rives de l’Egée sont en cours une remise en cause et un raffinement croissant à propos de la définition d’écoles artistiques. Beaucoup d’entre nous, certes, ont pu éprouver l’impression qu’ils assistaient à la démolition d’un édifice qui pourtant avait semblé solide. Mais, en seconde analyse, rien n’est plus normal : comment peut-on penser que la production céramique d’une région si vaste, pendant deux ou trois siècles, serait issue de quelques ateliers seulement ? C’est une attitude insoutenable. Imaginons, pour prendre un exemple dans une autre époque, une rencontre analogue à celle-ci qui serait consacrée aux problèmes de la céramique campanienne : il y a fort à parier que nous en sortirions avec des idées beaucoup moins simples qu’au début de la réunion, et que nous serions ainsi sur la bonne voie vers une appréhension à peu près correcte de la réalité. Pour s’en tenir à un exemple plus voisin, la discrimination fine des diverses fabriques coloniales de la Gaule méridionale, commencée par F. Villard, continue avec une complexité croissante, qui nous conduit certainement dans la bonne direction.

235Si l’on considère l’extension vers l’Occident de cette première série de problèmes, on constate qu’ils concernent la Sicile et l’ensemble de l’Italie continentale, grecque ou non, à l’exception de Vélia et de la Ligurie ; et qu’ils se posent, dans ces régions, en termes de commerce — et éventuellement d’influences artistiques — mais non de colonisation : à tel point que l’on assiste par exemple à ce paradoxe, qu’à Géla, colonie rhodo-crétoise, les vases de la Grèce de l’Est sont moins abondants que, disons, à Sélinonte.

2362) Ce tableau fait ressortir l’originalité du monde phocéen d’Occident. D’emblée, soulignons-en un caractère lui aussi paradoxal. L’expansion phocéenne est, après tout, le phénomène colonial le plus important, et de très loin, qui ait émané de la Grèce de l’Est, pour l’ensemble de la Méditerranée. Or le monde phocéen apparaît, quand on traite des rapports entre les céramiques de la Grèce de l’Est et l’Occident, comme absolument marginal. J’entends par là, non pas qu’il est d’importance secondaire, mais qu’il est, littéralement, en marge.

237Marginal, il l’est d’abord pour des raisons fondamentales : chronologiquement, la colonisation phocéenne ne commence vraiment qu’au VIe siècle ; géographiquement, c’est un phénomène éminemment périphérique ; sa métropole, enfin, n’est pas une ville gréco-orientale des plus éminentes, ni (facteur fortuit) des mieux connues actuellement, il s’en faut.

238Marginal, il l’est aussi dans le domaine de la céramique, ce que les faits précités n’expliquent que partiellement. D’abord, le problème des céramiques de luxe (ou artistiques, ou décorées) ne s’y pose qu’à peine (Gaule par exemple), ou même pas du tout (Espagne par exemple). Ensuite, on assiste maintenant à ce phénomène très net, que dans l’état actuel des recherches (j’y insiste) les importations de la Grèce de l’Est — donc, de la métropole — s’y réduisent chaque jour comme une peau de chagrin. De grands pans de ce qu’on supposait exact s’écroulent les uns après les autres. Un exemple frappant en est donné par les céramiques grises du midi et du centre de l’Espagne, que l’on croyait phocéennes et qui ont amené F. Benoit à parler d’une “ambiance ionienne au pays de Tartessos”; or les travaux d’A. Arribas, M. Almagro Gorbea et C. Aranegui ont montré que ces céramiques sont en realité, non pas ioniennes, mais, selon le cas, phénico-puniques ou indigènes. Et rappelons-nous les chiffres donnés ici-même par Ch. Arcelin (sur 4 000 vases “phocéens” gris qu’elle a étudiés, une trentaine seulement sont d’importation) et par A. Nickels (sur plus d’un millier de vases gris à marli qu’il a considérés, moins d’une dizaine sont d’importation).

239Il faut donc renoncer en grande partie à parler de commerce. S’il est un mot qui s’impose ici, lorsqu’on examine les rapports céramiques entre la métrople gréco-orientale et ses colonies occidentales, c’est celui de tradition : celui justement qui revient comme un leitmotiv à propos du monde phocéen d’Occident, si isolé et si fidèle à lui-même. C’est un transfert non tant d’objets que d’influences, de germes apportés de loin et qui prospèrent en Occident pour des raisons qui ne sont pas toutes claires encore.

240Il y a eu, au cours de ces journées, une grande oubliée, une grande absente : Vélia. Et c’est, en un sens, justice, puisque Vélia a été fondée quand par définition elle ne pouvait plus recevoir couramment des céramiques d’Asie Mineure ; il s’agit donc, pour nous, d’un cas-limite.

241Or il est peu de sites dont la céramique soit aussi incontestablement ionienne que la Vélia archaïque. On en connaît surtout pour l’instant, certes, la céramique commune — celle de l’habitat — mais on y trouve tous les caractères de la céramique ionienne : et cela dans les pâtes (quant à leur couleur, leur consistance, leur mica) comme dans les vernis (rouges ou bruns, irrégulièrement répandus, répartis par bandes ou par filets), dans les détails du profil (anses bifides ou à protubérances latérales, par exemple) comme dans les formes d’ensemble de la vaisselle (coupes, lékanés, cruches...), des amphores (dont on n’a pas assez parlé ici à propos de l’Orient), des lampes (elles aussi passées sous silence ici, sauf par P. Rouillard). A cet égard, Vélia est un véritable fossile céramique ionien (phocéen ?) isolé en Italie. Son faciès céramique n’est guère comparable à celui des cités voisines de Campanie, de Lucanie ou de Calabre.

242Donnons deux autres exemples, l’un direct, l’autre indirect, de la spécificité de cette tradition phocéenne, et de sa faculté d’impact :

  1. A Palinuro, les traits spécifiques de la céramique phocéenne sont comme grossis par un phénomène d’amplification exubérante, baroque, en milieu indigène, des modèles grecs (exubérance des anses multipliées, et qui multiplient les boudins, par exemple) : phénomène tout à fait analogue à celui que l’on constate — pour des raisons semblables et à partir des mêmes modèles — très loin de là, au Pègue, dans la vallée du Rhône.

  2. Il n’y a pas, sauf erreur (et en ce cas en quantité infime) de céramique grise à Vélia. Donc la céramique grise, si abondante en Gaule méridionale, ne peut s’expliquer que par une flambée d’influences extrêmement brève — mais à conséquences extrêmement durables — à partir d’un modèle qui, quant à lui, a disparu très vite, avant la fondation de Vélia, et même sans doute avant la fondation de Lipari : donc, quelques années après l’arrivée des premiers colons grecs en Gaule.

243Cet ensemble de phénomènes fait donc ressortir non seulement la faculté d’impact de cette céramique, mais aussi les limites de cette influence, de cette transmission, lesquelles ne concernent que des milieux “indigènes”, pour des raisons que F. Villard a analysées naguère : terrain préparé par certaines techniques locales, moindre exigence de qualité céramique. Le rôle de l’élément récepteur apparaît donc ici presque plus important que celui des apports. Tout cela est très caractéristique du “profil bas” de la céramique du monde phocéen d’Occident et explique l’impression de déphasage que je signalais.

244Je reviens donc à mon doute initial : avons-nous perçu deux traditions d’étude différentes ? Ou deux séries de problèmes différentes ? L’un et l’autre, en réalité.

  1. Il y a, d’abord, deux problèmes d’ordre réellement différent, qui sont ceux a) du commerce de la céramique de luxe ou de demi-luxe : phénomène non proprement colonial, qui concerne par exemple les rapports de la Grèce de l’Est avec la majeure partie de l’Italie ; b) de l’expansion coloniale et de l’émigration, de la transmission des influences techniques et des objets utilitaires. Ce n’est sans doute pas un hasard si le site où aient peut-être été le plus constamment menées de front l’étude des importations de céramique de luxe gréco-orientale et celle des céramiques communes et de leurs rejetons locaux est Histria : site éminemment colonial, d’une part, et en même temps site assez proche de la Grèce d’Asie pour en recevoir une partie très notable de sa céramique de luxe.

  2. Mais on doit voir aussi dans tout cela deux traditions d’étude, car la “qualité” du matériel qu’ils examinent, des problèmes qu’ils affrontent, risque de retenir les archéologues spécialistes des abords de la mer Egée de se pencher sur les préoccupations plus modestes qui sont le pain quotidien des “Occidentaux”.

245Il y aurait pourtant grand profit pour qui travaille sur le monde phocéen d’Occident à savoir de leurs collègues qui travaillent “à la source” ce qui peut être phocéen (ou plus généralement gréco-oriental), ce qui l’est sûrement, ce qui ne l’est sûrement pas, non seulement dans la vaisselle de luxe, mais aussi dans la vaisselle commune, les amphores, les lampes. Ce serait là un apport très important — irremplaçable — pour comprendre exactement à partir de quelles bases s’est développée, avec ses caractéristiques propres, l’imposante et très spécifique production céramique phocéenne d’Occident.

246Il en serait de même pour un problème qui se pose quotidiennement en Occident, et pas seulement dans l’aire phocéenne : celui des coupes ioniennes et notamment des coupes Β 2, qui sont de plus en plus la bouteille à l’encre et qu’on ne considère plus systématiquement comme venant de la Grèce de l’Est. Avec les lampes ioniennes, les coupes sont, dans un assez grand nombre de régions, le signe le plus immédiat ou le plus important d’un contact commercial avec le monde grec (je pense à certains sites indigènes d’Italie, à certains sites puniques). Il faut bien reconnaître que le critère souvent adopté consiste à considérer comme des importations d’Asie Mineure les vases de bonne qualité, et comme “locaux” (venant de Grande Grèce, par exemple) les vases médiocres : critère pour le moins sommaire, et probablement inexact. Ces céramiques, dans quels cas faut-il, ou ne faut-il pas, y voir des produits gréco-orientaux ? Là aussi nos collègues spécialistes de l’Orient méditerranéen peuvent fortement contribuer à trancher un problème que les chercheurs de l’Occident méditerranéen ne peuvent guère résoudre avec leurs seules ressources et qui, en termes de relations commerciales, est évidemment capital ».

247P. G. Guzzo précise ses propos que D. Adamesteanu avait considérés comme une attaque à la gestion du territoire sous sa tutelle. Il s’agissait d’une réflexion à caractère général, d’un souhait, afin que les territoires des Surintendances soient gérés, tous, d’une manière plus complète, plus correcte. Ainsi bien des points qui semblent problématiques seraient sans doute éclairés par une meilleure connaissance de toutes les situations archéologiques.

248Après cette discussion, E. Lepore dresse le bilan qui suit.

PROSPETTIVE STORICHE SU EVIDENZE Ε FATTI

249«Ιο credo e spero che nessuno si attende da me un ultimo volume sui Greci dell’Est dopo quelli del collega Cassola (La Ionia nel mondo miceneo, Napoli 1957), del collega Sakellariou (La migration grecque en Ionie, Athènes 1958) e dei colleghi inglesi Roebuck (Ionian Trade and Colonization, New York 1959) e Huxley (The Early Ionians, London 1966), per non nominare che una parte piccolissima dell’immensa bibliografia che si dovrebbe citare se questa dovesse essere una relazione storica.

250Precedentemente io ho usato come titolo di queste conclusioni “prospettive storiche su evidenze e fatti”, e come mia abitudine, questa vuol essere soprattutto la testimonianza di un ascolto attento e faticoso, dico francamente, e il frutto delle riflessioni che io son venuto facendo su quei punti che mi’son sembrati importanti durante tutta questa esposizione di dati e discussioni.

251Sarò, io spero, giustificato se, naturalmente, questo mio tentativo di sintesi non potrà toccare tutti i punti di queste ricchissime giornate, dove tutti hanno fatto la loro parte sempre importante.

252Il collega Boardman ci ha solidamente stabilita la differenza e coincidenza tra archeologia e storia : l’archeologo come storico su evidenza contemporanea e le difficoltà dell’interpretazione di materiale muto, lo storico tout-court e la tradizione vivente del passatο con le difficoltà di interpretare una storiografia che la racchiude e la interpreta anch’essa alla luce di realtà più tarde. Con l’amico e maestro Momigliano si potrebbbe dire che siamo quasi di fronte alla diade Tucidide-Erodoto. Sulla Ionia noi potremmo anche partire da brani di Tucidide, da brani di Erodoto, che in un certo senso hanno questo stesso tipo d’approccio che le due discipline sorelle, e storiche entrambe, hanno usato nelle esposizioni e discussioni che si sono qui compiute. Naturalmente resta un problema di commensurabilità ο meno delle evidenze diverse su cui io ho sempre insistito da un po’di tempo e che mi sembra si sia ripresentato in questa discussione con le allusioni che il collega Alexandrescu ha fatto ai complicati problemi di cronologia ceramica e cronologica storiografica. Noi certamente siamo tutti persuasi che bisogna evitare i circoli viziosi e proprio per questo non pretendiamo una perfetta commensurabilità tra dati archeologici e dati storici ; siamo ormai lontani dai metodi combinatori ed io, personalmente, ho molto apprezzato le distinzioni chiare, franche, che il prof. Boardman ha fatto nell’impostare i rapporti tra archeologia e storia. Direi anche paradossalmente che non appartiene sempre all’una ο all’altra, singolarmente prese, di queste discipline una visione diacronica ο sincronica dei fatti ; direi ancora una volta paradossalmente che forse siamo al momento in cui l’archeologo ci fornirà nel tempo una visione diacronica più grande, più abbondante, più minuta e analitica di quanto possa oggi fornire lo storico, che per il fatto di rifarsi a quella tradizione vivente, racchiusa nella storiografia di una certa epoca, finisce per essere debitore della visione di quella storiografia. Noi ci attendiamo dal prof. Boardman, che già ci ha dato con i suoi lavori una visione del movimento di questa storia dell’ambito greco-orientale e che ci darà, come ho sentito annunciare, questa stessa visione per altri centri, spostandosi sempre più a Occidente, noi ci attendiamo, dicevo, un sempre maggiore approfondimento dei dati diacronici, che possono venirci dall’archeologia. Naturalmente non ce li attendiamo solo dal prof. Boardman, ma io volevo additarlo a modello di questo approccio.

253Proprio questo insistere sul dato contemporaneo permette che volta a volta noi ci si rifaccia al presente di un certo passato ; ma come diceva Gustav Droysen non è sempre facile recuperare tutto il presente che era in un passato, ci si arrivi attraverso l’evidenza archeologica, ci si arrivi attraverso l’evidenza letteraria. Perciò io vi chiedo perdono se non su tutte le questioni, né su tutto l’arco dei secoli che noi abbiamo visto correrci davanti in questo colloquio, si potranno trarre da parte mia conclusioni sicure. Io dicevo della tradizione e di certi elementi che ci possono venire da essa e dicevo che essi potrebbero anche assimilarsi simbolicamente a dei passi tucididei ο a dei passi erodotei. Se noi vediamo il passo di Tucidide I, 12, noi per un momento ci vediamo presentati da uno storico dell’antichità, dalla coscienza di un certo determinato momento, un aspetto dei problemi che in fondo affioravano, alcuni giorni fa, in certe domande, che a me, ma credo anche a se stessa, poneva Juliette de La Genière nella brillante sintesi finale del primo giorno, di giusto apprezzamento del progresso che le indagini dei colleghi turchi, tedeschi, svizzeri avevano portato alle nostre conoscenze in campo di definizione di una certa terminologia e di una certa cronologia. Il passo voi tutti lo conoscete : è quello dove si dice che « l’Ellade, trovata a stento dopo molti anni pace duratura, e non più soggetta a violenti spostamenti di popolazione, mandò colonie ; e gli Ateniesi colonizzarono la Ionia e la maggior parte delle isole, i Peloponnesi e alcune località della rimanente Ellade colonizzarono la maggior parte dell’Italia e della Sicilia » (trad. di P. Sgroi, Milano 1942).

254Questo breve passo tucidideo chiude in fondo una serie di problemi che si sono presentati nel corso di questo colloquio e che si potrebbero sintetizzare nella distinzione tra influenze culturali, con certi aspetti che potrebbero essere detti “commerciali”, e fenomeni di popolamento, migrazione e colonizzazione. Il passo tucidideo sembra conguagliarli tutti insieme e invece noi abbiamo già visto delle tesi e proposte moderne di questo colloquio, che cerca di far chiarezza in una prospettiva che resterebbe forse troppo anticamente globalizzante, se rimanesse quella di Tucidide. Pure, in questa prospettiva tucididea, c’è una parte di verità, come sempre nella testimonianza ο nella riflessione di una fonte antica sugli avvenimenti del passato. C’è, cioè, quella parte di verità che in un primo momento effettivamente crea un qualche rapporto tra questa espansione culturale e non culturale ateniese verso Est con le conseguenze nella assenza di colonizzazione, che poi nell’ambito dell’Attica avrà, e i problemi della vera e propria espansione e colonizzazione greca in Occidente, ο — più tardi — in Oriente.

255Ιο non so se all’interrogativo di Juliette de La Genière si possa rispondere con dei veri e propri esempi storici; certo la remota influenza attica — che dalla relazione di Özgünel sembrava proseguire fino ai tempi storici e poi addirittura riprendersi, dopo una obliterazione dovuta all’emergere di uno degli elementi di questo quadro greco-orientale in Samo — richiama immediatamente alla mente gli elementi del discorso tucidideo e tutti gli elementi del mito e della leggenda, che molte fondazioni ioniche (e io non starô qui a rifarne l’elenco, che Sakellariou ha già sottilmente messo in evidenza nel suo volume) offrono. Non so se Juliette de La Genière alludesse a questi elementi quando invocava un intervento dello storico a conferma di certe evidenze che l’archeologo era venuto a fornire. Certo noi non possiamo, ο almeno io non posso, ο non ne sono capace, trovare una perfetta coincidenza fra un tipo di evidenza e l’altro. Quella letteraria è fra l’altro fortemente influenzata dalla syngheneia come motivo giustificativo di più tarda azione politica e resta uno degli esempi di quella incommensurabilità di fronte a cui noi ci troviamo a volte.

256Un altro esempio — e scuserete un certo pessimismo — io direi che noi lo abbiamo anche per aspetti che riguardano la cronologia. È certamente importante quella “fourchette assez étroite” che Bayrakli fornisce col doppio strato di distruzione, se io non ricordo male, tra fine VIII secolo e metà del VU, ma direi che nelle interpretazioni stesse, che di queste distruzioni sono state fatte e proposte, si avverte la difficoltà di conguagliare perfettamente dati archeologici e grandi avvenimenti della nostra tradizione. Si tratti della spedizione di Gige, si tratti dell’invasione cimmeria, io avverto nelle stesse proposte di conguaglio tra la costatazione archeologica e l’evento che si va ad invocare — e in un’alternativa che non sempre appare con chiarezza in questo richiamo — una parte di difficoltà nel conguagliare questi problemi.

257Passiamo ora ad un altro “simbolico” uso di tradizione, dopo quella tucididea che in fondo adoperava anch’essa un metodo di indizî e di ricostruzione da elementi muti; passiamo alla tradizione erodotea e soprattutto alle aree distinte linguisticamente quali vengono tracciate nel libro primo di Erodoto, per la Ionia. Dico uso “simbolico”, perché dopo specialmente l’apparizione del libro di Huxley e dopo la sua professata fedeltà agli autori antichi, molta discussione moderna ha rimesso in questione tutta la testimonianza erodotea sulla Ionia ed è ben noto di quale “bias” questa visione fosse viziata, quindi non ne starô qui a fare l’analisi. Voglio solo ricordare che in Erodoto I, 142 si hanno diverse aree della Ionia che vengono fissate in modo particolare con criteri geografici e linguistici che voi tutti ricorderete : Mileto, Miunte e Priene nella Caria, Efeso, Colofone, Lebeto, Teo, Clazomene, Focea nella Lidia, due centri insulari, Samo e Chio, e una sola città sul continente, Eritre.

258I Chii e gli Eritrei parlavano un medesimo linguaggio, i Samî uno particolare a loro soli. Poi — al capitolo 143 — viene fuori la posizione particolare di Smirne e la sua più tarda ammissione al Panionio, e nei capitoli successivi si ritorna alla visione di un’espansione ateniese, degli Ioni che vennero dal Pritaneo di Atene e si ritenevano i più nobili. C’è in questa, che io ripeto “simbolica” testimonianza erodotea, come in quella tucididea, certamente non la realtà, che una ricerca moderna delle aree e dei problemi di ripartizione e funzione di queste città antiche puo tracciare, ma c’è in essa anche qualcosa che collega questa tradizione vivente dell’antichità alle nostre ricerche.

259Possiamo adesso, sulla base della moderna ricerca delle ripartizioni e facies archeologiche — “a mentalità” tucididea e non erodotea, se volete scusare ancora una volta lo scherzoso bisticcio, tuttavia non privo di senso serio — correggere e precisare le aree che Erodoto aveva individuato? È una domanda che io mi son fatta, come sempre se la fa lo storico, che deve sostituire a una visione antica una più recente visione e che si domanda, poi, quali possono essere le differenze tra esse. Noi abbiamo avuto oggi due modelli di proposta ripartizione di aree, e in un primo tempo questi modelli non riguardano la sola Ionia, ma riguardano in un certo senso tutto il movimento dei Greci dell’Est nei loro spostamenti; riflettono l’insediamento, ma nello stesso tempo il movimento che da questo insediamento deriva. Il primo è rappresentato dalla tesi Villard e dalla tripartizione: Focei, correnti in Italia e Sicilia, correnti che investono Etruria, Gallia, Iberia; il secondo dalla tesi Morel, che viene in un certo senso anche a riprendere quella distinzione tra colonizzazione e commercio ed emigrazione individuale di artigiani, distinguendo tra i Focei da una parte e tutto il resto del gruppo, grosso modo, dei Greci d’Oriente dall’altro.

260Ora io mi son domandato e mi domando se a questi che sono certamente schemi operativi già nelle intenzioni di chi li ha proposti — e servono appunto ad indicare a noi, schematicamente, e con brevità e chiarezza maggiori, quelle che possono essere le distinzioni da introdurre nelle nostre indagini —, io mi domando se, appunto, noi non possiamo variegare questo quadro sovrapponendo a questi tipi di griglie altri tipi di griglie interpretative che seguono invece alcuni modelli di lettura personali dei fatti archeologici. Per esempio, mi domando se, per riferirci ad un elemento che è venuto fuori nella nostra discussione, noi non si possa, per esempio, sovrapporre una lettura funzionalizzata a differenze di strutture politico-sociali, cioè a dire oligarchia ο “demos”, naturalmente investendo in questo caso tutto l’arco dei problemi, dei fatti politico-sociali, in rapporto stretto con l’economia antica, che una tale distinzione, tali differenze investono. Oppure mi chiedo se non possiamo — e scusate gli schemi un po’paradossali con i quali io sono venuto ripensando le evidenze, forse troppo semplificandole, ma rendendole a me stesso anche più chiare per aspetti e tipi di raggruppamento — usare un’altra distinzione : tra “commercio” (e il prof. Boardman in un ultimo tempestivo intervento ha sfumato solidamente questo concetto e fatto, su cui torneremo), e artigianato, per esempio. Se mettessimo su una lavagna questi termini noi ci accorgeremmo che ci sono dei rapporti tra le colonne, che essi vengono a costituire, e potremmo ancora schematizzare: pensando per esempio ai prodotti esportati ricorrere alla distinzione di Vallet e Villard tra vasi recipienti e vasi mercanzia, e già dai tre modelli schematici, che io ho avanzato, voi vi accorgete che io ho cominciato a ragionare stando ai punti di partenza, quindi negli insediamenti, nelle sedi di organizzazione politica, sociale, produttiva, prima di spostarmi ai punti d’arrivo dei movimenti che da questi ambienti vengono fuori. Essi mi possono suggerire altri modelli e schemi, per esempio, questa volta forse una tricotomia, che può però diventare una diade: abitato e necropoli/santuario. Voi capite bene che la necropoli rappresenta per sezione trasversa l’abitato, ma in fondo può esser considerata spazio già da aggrupparsi con i santuari e suggerire immediatamente un altro modello schematico dualistico, che potrebbe esprimersi con i termini: bisogni materiali immediati, bisogni più largamente intesi, ma poi bisogni speciali, quelli che Torelli ci ricordava stamattina, richiamandoci l’importanza, i limiti dati dalla ideologia, quando noi studiamo certe determinate cose.

261Vi accorgete che partendo da questi altri modelli differenziati, griglie sovrapposte, noi ci imbattiamo nei fatti economici di base, ma ci imbattiamo anche in fatti sociali e religiosi, che vengono a diversificare con modelli complessi, gli strumenti ο gli obiettivi che noi ci dobbiamo porre per la nostra indagine. Se mi si perdonerà questo procedere per schemi che mi son preso il gusto di usare per veder, io per primo, più chiaro nelle prospettive di lavoro, che ci possono e debbono venire in evidenza da questo immenso materiale che abbiamo davanti, io vorrei adesso passare, avvertita la possibilità di tutte queste articolazioni, ad un’altra serie di grandi categorie generalizzanti, che sono state adoperate nel nostro discorso, che vengono adoperate nel discorso che facciamo tutte le volte che ci avviciniamo a fenomeni come questi che andiamo studiando, per cercare di vederne meglio la definizione e i limiti.

262Una di queste grosse distinzioni è quella di emporta ed apoikia, quindi tra emporio, “comptoir” dei colleghi francesi, che non è del tutto corrispondente al “port of trade” di un’altra tradizione, e colonia, che presuppone naturalmente tutti i problemi della creazione di una comunità politica e della vita di una comunità politica.

263La prima constatazione che mi viene da fare quando mi trovo di fronte a questi due modelli, che hanno animato tutta una serie di discussioni moderne e soprattutto quella più recente e di moda tra sostantivismo e non sostantivismo, tra primitivismo, di cui soltanto fino ad un certo punto il sostantivismo può rappresentare un aspetto, e modernismo, è che noi dovremmo cominciare a riflettere più attentamente sulla esasperata polarità, propria dei nostri maestri ottocenteschi, e formulabile sotto lo schema delle cause agricole e cause commerciali della colonizzazione.

264Credo che siamo tutti d’accordo che quel vecchio schema va superato, io credo che lentamente dovremo andare a superare anche quest’altra polarità, segnalando anche in rapporto a fatti quantitativi i momenti e le manifestazioni eccezionali di un certo modello — credo che a questo alludesse il prof. Boardman, quando diceva che commercio è un fenomeno che dobbiamo individuare con estrema prudenza — e considerando il rapporto che può sempre intercorrere fra fenomeni emporici e fenomeni di insediamento stanziale, e quindi fra i fenomeni della frequentazione e dell’insediamento.

265Uno degli ambiti dove l’esasperato dualismo tra questi due elementi ha assunto il valore di un punto morto è lo studio delle colonie del Mar Nero. Io credo che siamo giunti al momento in cui noi dobbiamo rivedere tutte le nostre concezioni — ha cominciato col farlo brillantissimamente Benedetto Bravo nel suo articolo sull’epigrafe di Berezan — rivedere interamente tutta la teoria degli emporî che precedono le colonie, e degli emporî che prendono il posto di colonie. Dobbiamo cioè dimenticare i termini emporî e colonie e cominciare anche a domandarci che cosa è strutturalmente, per la mentalità “politica” dell’antichità, un insediamento ; non vorrei infatti che una serie di costruzioni che sono venute fuori sulla colonizzazione del Mar Nero subisse l’influenza di ambiti storiografici moderni i più diversi, quelli di una certa civiltà europea coloniale ο colonialista — ο quelli invece di una più recente temperie, non europea soltanto, attenta ai fenomeni di decolonizzazione. Intendo dire, cioè, che negli studî sulla colonizzazione pontica, all’esaltazione mitica delle civiltà locali, non greche, si va sostituendo un mito greco, dove ogni elemento è greco, e si vuol addirittura assistere al perfetto, intero ripetersi della, vicenda della formazione della polis sulle coste del Mar Nero. Non vorrei che dietro certe distinzioni tra emporio e “polis” ci fosse appunto questa, secondo me, pericolosa visione che vorrebbe veder ripetersi sulle coste del Mar Nero, volta per volta, i fenomeni di sinecismo e di formazione della polis ogni volta che si insedia un elemento coloniale su quella costa.

266Io credo che ai colleghi sovietici dobbiamo dire con chiarezza che questa visione è erronea e che noi la dobbiamo rivedere attentamente.

267Son possibili allora categorie più sfumate? Roland Martin ci ha proposto una tipologia di centri cittadini, senza più ricorrere naturalmente alla suddetta dicotomia, ma conservando ancora qualche ricordo di essa. Il tipo della città, agraria ο commerciale, almeno in certe sue tendenziali caratteristiche, effettivamente può risultare dall’evidenza urbanistica, ma tutta la storia della città, non solo come pianta urbana, ma per esempio come comunità politica, ci ha insegnato che non sempre i due aspetti coincidono e corrono parallelamente. Anche questa distinzione tra città commerciali e agrarie direi che comincia ad essere dunque pericolosa, e che, tutto sommato, tranne casi veramente eccezionali, noi dobbiamo ridimensionare la nostra considerazione dei rapporti tra agricoltura e commercio, non in senso modernistico, ma nel senso di capire meglio e più a fondo, caso per caso, i problemi che ci presentano le strutture di centri e di comunità antiche.

268Direi che un esempio ci viene da studiosi di storia fenicia e punica, che hanno cominciato a ridimensionare la nozione di colonizzazione commerciale anche per quell’ambito: voglio per esempio soprattutto ricordare un brillante articolo di Dick Whittaker (cfr. “Proc. of the Cambridge Philological Society”, n° 200 (N.S. n° 20), 1974, pp. 57-79). Credo che queste esperienze vengono ad insegnarci che dobbiamo anche noi riconsiderare certi problemi, per quanto concerne certi rapporti già evidenziati in maniera troppo esasperata, polarizzante e non dialettica, in altri termini. Possiamo pervenire ora alla Ionia e non rimanere in termini generali? Si può fare un tentativo di descrivere certe aree? Io credo che un po’seguendo tutto quello che si è detto in questo colloquio e un po’rifacendoci alle citate aree erodotee, possiamo forse tentarlo. Ricorriamo anzitutto ad una serie di sfumate differenze tra alcuni centri che sono stati continuamente menzionati. Cominciando, per esempio, da Chio, di cui le fonti letterarie già sottolineano un particolare sviluppo economico e a proposito della quale Torelli ha ricordato già la testimonianza di Teopompo e l’emergere della prima “chattel-slavery” greca come base di una produzione specializzata, che era propria di questo ambito chiota ed era una produzione per l’esportazione. Si può in tal modo intravedere in questo centro un modello particolare di sviluppo tra le città ioniche, che potremmo tenere come contesto sul quale misurare le evidenze archeologiche e i fenomeni che noi siamo andati individuando.

269Subito dopo l’altro centro insulare era Samo, che Erodoto nominava insieme al precedente (I, 142). Almeno al momento io non mi sento ancora di porre Samo perfettamente sullo stesso piano di Chio — ed Erodoto faceva distinzioni linguistiche — anche se vorrei chiarirmi meglio certi problemi e ricordare quanto diceva stamattina Torelli parlando di Samo come Mileto a Gravisca. Io metterei un punto interrogativo su questo accostamento, non tanto a Gravisca, quanto in generale: Samo come Mileto? Cioè mi domando se noi effettivamente possiamo porre sullo stesso piano questi due tipi di centri. Intanto bisogna ricordare dal punto di vista anche della storia evenemenziale come Mileto rimanga nella storia erodotea con una fisionomia esclusiva che ne fa l’ultima città costretta a soccombere a determinate pressioni politiche di grandi formazioni statali anatoliche e che, in un primo momento, riesce a non provocarne, come per altre, la conquista e la soggezione.

270Ricorderei inoltre che, se ancora stiamo agli avvenimenti storici, cogliamo — e non solo sul piano dei fatti, ma sul piano della coscienza addirittura, ripensando a Biante di Priene, ad Ecateo di Mileto, a Talete — la capacità di visione centrale del problema ionico dall’osservatorio di Mileto. Non ricordo più bene in quale delle relazioni si parlava di un’area Samo-Mileto come area centrale della Ionia e si coglievano tendenze unitarie. L’analisi della società milesia è in verità un’analisi difficile, ed è stata più volte tentata, anche da una mia allieva. La contrapposizione della tradizione sulla stasis milesia con tutte le sue implicazioni economico-sociali può creare, con il rischio di presupporre un terzo elemento nelle genti “dai campi ben coltivati”, quello della solita dicotomia tra commercio e agricoltura, sia pur legata al nascere di ceti politici in queste società; senza tener conto di altro tipo di distinzioni e strutture. Quindi io mi chiedo fino a che punto noi possiamo assimilare Mileto con questi fenomeni di insularità, isolamento e insieme capacità di autonomia e particolari articolazioni produttive, che troviamo da una parte specialmente in Chio, dall’altra, almeno in parte, a Samo. Certo non dobbiamo dimenticare che Samo ad un certo momento è stata sede del fenomeno tirannico, sia pure nelle forme di una tirannide ionica che se ha un significato particolare, ha non meno per noi un enorme significato dal punto di vista dello sviluppo e della crescita economica e provoca anche fenomeni di liberazione ο distacco di elementi del suo ambito proprio, con la diaspora samia che vediamo indirizzarsi verso Occidente.

271Io mi domando — e vedo che se lo domandano sempre più i colleghi turchi — che cosa rappresentino accanto alla triade Chio, Samo e Mileto, gli altri centri che Erodoto menzionava nell’elencazione delle sue aree: a prescindere dal resto dell’ambito cario — che andrà in futuro attentamente analizzato — per esempio quelli della Lidia e tra questi centri specialmente Colofone ed Efeso, con il fenomeno particolare sotto molti aspetti, culturale, sociale, di una categoria antica come quella dei lydizontes, che ormai richiede da noi uno studio più approfondito. Noi vediamo che nello sviluppo di queste società ci sono battute d’arresto e perfino specializzazioni all’interno di un gruppo dominante, che permettono la formazione di un’oligarchia nell’oligarchia (a Colofone come a Focea e suoi centri coloniali).

272Questo non può non avere un significato. Noi vediamo che i fenomeni economico-sociali e politici si legano in questi casi strettamente anche a fenomeni religiosi e culturali, che sembrano riprendere antiche tradizioni dei “basileis” delle aristocrazie ioniche delle origini, proiettandole addirittura sul sistema di governo (timouchoi) di queste entità. Tutto questo non può non essere preso in considerazione da noi per domandarci che rapporto ci sia tra questa serie di fatti e l’eventuale sviluppo produttivo : tra essi, infine, e certe determinate classi di prodotti, di oggetti, ed altre evidenze archeologiche, che si attribuiscono a questi centri.

273Naturalmente la stessa domanda dobbiamo porci per la “Esapoli” dorica e per Rodi che a me stesso, per adesso, rimangono piuttosto oscure, senza che io sappia perciò pronunciarmi sul loro significato. Non bisogna dimenticare per di più il fatto che in fondo la stessa tradizione erodotea è probabilmente inficiata dall’angolo visuale eccentrico : Alicarnasso. Anche questo centro ha un posto in questa storia ed io non so fino a che punto con esso non tocchiamo proprio quei casi di ovvietà dell’evidenza letteraria, dove l’ovvio non viene riferito dalle nostre fonti, tanto è ad esse noto, lasciando a noi moderni il difficile compito di cercarlo e di conoscerlo con quella che viene chiamata una debanalizzazione di esse.

274Finalmente, non posso naturalmente toccare i problemi di tutti i centri, ma Huxley ci ha prospettato, per esempio, delle cose interessanti per Eritre, Focea e l’espansione in Occidente, che mi pare abbia rappresentato il caso più interessante, il caso più evidenziato, diciamo così, in questa discussione. Cioè io mi domando se non siamo in presenza di questa specie di diade che Morel ci ha voluto un po’tracciare, ma dove, come vi accorgete da quello che ho detto fino ad adesso, dobbiamo sfumare più largamente nel gruppo delle città dalle quali stacchiamo Focea. per proiettarla verso i mondi dell’Occidente. Mi domando se non si possa tracciare una specie di asse che da Chio si allunga — e Chio è qui solo un simbolo naturalmente approssimativo — verso il Mar Nero e poi scende verso Naucrati e verso la costa africana lino a Tocra, dal quale asse io dovrei invece espungere ad un certo momenta Focea per proiettarla nel mondo, appunto, del Mediterraneo occidentale. Naturalmente ci sono dei casi in cui questo schema deve essere articolato molto più minutamente, cessare d’essere uno schema e trasformarsi in analisi individualizzante. Noi potremmo a questo punto, per trasferirci con i Greci dell’Est in Occidente, secondo la tematica del colloquio, prendere il caso di Gravisca, per esempio, ο il caso di Ampurias, un emporio che esplode, un emporta che diventa una colonia, qualcosa che non è né l’uno né l’altro ο l’uno e l’altro. Voglio cioè dire che noi abbiamo adesso una fenomenologia più ricca che può indicarci qualcosa e che può anche evitare che si tracci un falso schema evolutivo dall’emporio alla colonia, che in parte è coscientemente, in parte incosciamente dietro gli schemi che sono stati adoperati, per esempio, per il Mar Nero.

275Se dunque possiamo contentarci per oggi, dopo le fatiche di questi giorni, di indicazioni prospettiche, io direi che potremmo forse arrivare a riconsiderare alcuni problemi più generali, ma nello stesso tempo tutti volti a sottolineare quello della strutturazione della comunità, e dire che dietro quegli schemi, cui eravamo arrivati, c’è in fondo poi ο il rapporto metropoli-colonia ο il taglio netto dietro le spalle degli apoikoi, una volta partiti. Se si vuol essere ancora più precisi, c’è il caso delle città non coloniali, delle “colonie senza metropoli”, metaforicamente parlando. In questa nuova schematica delineazione, naturalmente, vengono fuori esempî e modelli che dovremmo riconsiderare e che credo riguardino soprattutto le metropoli di colonie nel Mar Nero e per esempio Mileto. Di essa dovremmo domandarci meglio — anche se l’esigenza può sembrare strana a prima vista — che tipo di città coloniale è, e quali siano i rapporti documentabili e reali con le sue colonie. Voi sapete tutti che lo schema milesio è stato assimilato a quello delle “poleis ohne territorium” di una certa tradizione storiografica tedesca, che esso è stato d’altra parte vivacemente contrastato, specialmente ad opera di Edouard Will ; quindi io suggerirei che dovremmo ristudiare il problema di Mileto senza più assimilarlo al caso, specialmente corinzio, delle “poleis ohne territorium”.

276Ci sono da considerare altri punti di vista ed altri problemi ad essi correlati. C’è il problema di questo ambito ionico e delle sue capacità di resistenza all’incontro-scontro con le grandi formazioni statali anatoliche, Frigia, Lidia, poi Persia. C’è il problema di chi si impegna in questa resistenza da una parte e invece di chi questa resistenza abbandona dall’altra, del tentativo di strutturare una comunità libera nel suo territorio ο di abbandonare il territorio, di conservare il tipo di formazione e di sviluppi sociali che vi si è verificato, ο di disgregarlo completamente e liberare così una serie di elementi che andranno a caratterizzare altri ambienti e altre aree territoriali. In questa problematica credo che il rapporto commercio-artigianato debba venire di nuovo sottoposto ad analisi. Deve esser riconsiderato il problema di certe frange, il trasformarsi di un mercato di assorbimento di certi prodotti in un’area di produzione diretta, come più volte ho visto accennato in questi nostri rapporti, con attribuzione del fenomeno ο a concorrenza di produzioni locali ο a fenomeni meramente politici. Il fenomeno andrebbe invece forse analizzato dal punto di vista di una nuova emergenza, formazione e liberazione di elementi di una comunità che ad un certo momento avviene, quando specialmente questi elementi non possono più rimanere nei centri in cui erano originariamente nati. Allora direi che effettivamente il problema delle “colonie senza metropoli” di stampo foceo acquista un’enorme importanza e forse ci fa capire anche perché questi elementi diventino importanti per i mondi indigeni in cui si trapiantano. Il nuovo che viene fuori in una comunità cittadina antica non è tanto quello di un demos emporico, ma è proprio quello di un demos banausico, sia esso un demos artigianale, sia esso (scusate se apparirà paradossale) un demos di intellettuali. Torelli, Martin, ci hanno già sottolineato la funzione del technites, l’artifex nel senso nobile della parola, e i problemi che oggi si analizzano dei vari contesti sociali (voglio ricordare soprattutto certi articoli di Momigliano e della Sally Humphreys: cfr. spec. Jerome Lectures 1971-72 (Michigan University) con “RSI”, 1971, pp. 124-129; e “Daedalus”, Spring 1975, pp. 91-118) possono aiutarci a comprendere gli statuti che’vengono crescendo nell’ambito della comunità antica e che ad un certo momento generano forme di separazione, che nel caso ionico sono esplicitissime: non per nulla noi portiamo la polis ionica ad esempio di modello più avanzato di sviluppo per la “politica” antica.

277Questi elementi sono in fondo quelli che si manifestano tra le tirannidi e la rivolta ionica, e che ad un certo momento costituiscono opposizioni e migrazioni, dando luogo ai fenomeni della diffusione massiccia dei fenomeni ionici; a partire specialmente dall’inizio del VI secolo.

278Quando parlai dei rapporti di colonizzazione tra Sicilia ed Italia in uno dei congressi siciliani (cfr. “Kokalos”, 1968-69, pp. 60-85, spec. 76-78 e 84), volli fermarmi su questo inizio e “svolta” del VI secolo, riassumendo dati che dovevo alla competenza e alle indagini di molti colleghi archeologi e storici, e quindi non starò qui a ripetere questi problemi. Piuttosto va sottolineato oggi che sull’altro versante di questi nuovi mondi culturali e sociali ionici ci sono appunto i mondi “indigeni” di cui si parlava. Vorrei rilevare come sia significativo che al di là dei mezzi stilistici ionici, i quali possono essere altrettanto importanti, specialmente per conoscere le mentalità, si parli oggi degli intellettuali ionici. La riflessione di Paribeni sullo stile narrativo, che ci viene da questo mondo, va di pari passo con le riflessioni che Sally Humphreys ha fatto sulla funzione della prosa ionica nella filosofia e nella scienza, cioè nella “fisiologia” come nella storiografia; quindi i mezzi stilistici non sono da considerarsi superati, ma servono a darci — come giustamente sottolineava più volte il Boardman — gli strumenti per certe distinzioni che per noi diventano sempre più importanti. Parimenti le analisi delle argille ed altri sussidi scientifici, come le esperienze tecnologiche e psicotecniche che i colleghi francesi vanno facendo sui diversi mondi “indigeni”, diventano importanti. Altrettanto importanti diventano, nella misura in cui sono usati senza mitizzazioni e feticizzazioni, gli strumenti che provengono dall’antropologia sociale ο culturale, come piace chiamarla a seconda delle varie tradizioni nazionali, e che recentemente anch’essi hanno trovato un luogo di dibattito all’Ecole Française de Rome. Con essi dobbiamo sempre più frequentemente fare i conti e sono essi che dovranno investire anche il problema dell’evoluzione dei sistemi sociali dei varî mondi “indigeni”. Ricordiamoci che tecniche come quelle esemplificateci dai colleghi francesi, ci stimolano a tentar di fare qualcosa di simile anche per i mondi “indigeni” d’Italia meridionale e di Sicilia. Naturalmente quelle classi di documentazione sono di tipo diverso dalla ceramica comune senza segni e senza tratti individualizzanti, ma il tipo di attenzione minuta e di fatica enorme, che io colgo in queste indagini che ci sono state mostrate, varrebbero la pena di essere applicati a mondi ricchi come quelli dei nostri ethne d’Italia meridionale e di Sicilia non greci. Si chiarirebbe allora la funzione che assumono poi, anche al di là dei loro Träger fisici in questi nuovi mondi, la lingua, l’alfabeto, e altre manifestazioni sovrastrutturali del mondo ionico. Non dimentichiamo che l’iscrizione di Numelos è in ionico e che in ambito non eterogeneo i modelli di una comunità politica che penetrano in un sistema sociale come quello lucano, dopo una lunga vicenda che attraversa fasi di differenziazione varie, ci vengono proprio dalle mura di Serra di Vaglio, dall’iscrizione di questo magistrate che io ritengo il primo tipo di magistrate eponimo di un centro, di una comunità lucana evoluta. Non dimentichiamo che i fenomeni del mercenariato sono stati in gran parte assimilati ad elementi culturali ionici, che li hanno improntati fortemente e che il mercenariato è un’altra forma di sviluppo delle forze produttive nell’antichità ; quella per così dire di manodopera militare. Non so se riusciamo a misurare lungo queste prospettive l’importanza della ricca serie di evidenze e fenomeni offertaci in questo colloquio da tanti studiosi. Certo non possiamo dire di aver chiarito l’apporto del mondo grecoorientale ai fenomeni di ellenizzazione in Occidente. Ma in special modo in Italia meridionale e in Sicilia, in Gallia meridionale, in Iberia, possiamo dire forse soprattutto d’aver cominciato a capire che cos’è, fuor di ogni formalismo e retorica, e questa volta in più concreto rapporte con la grecità anatolica, un fenomeno di ellenizzazione».

***

279Cette communication relance les discussions ; P. Alexandrescu prend le premier la parole au nom de l’autonomie de l’archéologie par rapport à l’histoire.

280M. Torelli intervient alors :

281«Alla bellissima e lucida sintesi dell’amico Lepore desideravo aggiungere una considerazione a proposito delle opposizioni tra emporio e apoìkia, tra “port of trade” e “comptoir”. La distinzione va fatta, a mio avviso, tenendo presenti le situazioni in cui la presenza allogena si manifesta. Tell Defenneh è cosa ben diversa, ad esempio, da Gravisca ο da Emporion, Ampurias in Spagna. L’insediamento di Tell Defenneh risponde a precise esigenze di tipo non emporico dell’ambiente egiziano, come dimostrano i materiali e la fine stessa dell’insediamento. A Gravisca, invece, il santuario emporico viene assimilato dalla struttura sociale e politica circostante quando lo sviluppo stesso di questa struttura lo ha ritenuto necessario. Emporion in Spagna, alle cui spalle esiste ancora un’altra situazione economica e sociale incapace di ”inghiottire” l’emporio, si trasforma in apoikia. Ecco dunque il senso del richiamo al rapporto con i contesti indigeni e ad antichi e recenti inviti di varii studiosi, da Finley a Coarelli, nelle discussioni di Taranto, a non considerare le due realtà come entità polari, ed astratte: esse rispondono invece alla logica dialettica di sviluppo di forze produttive, che si confrontano, si scontrana, si sottomettono a vicenda a seconda del progredire ο del manifestarsi di ben precise condizioni economiche e sociali».

282E. Lepore réplique :

283«Voglio solo ribadire, oltre che l’accordo con Torelli, il fatto che certi termini possono rimanere quando noi li usiamo euristicamente e non li feticizziamo come modelli che siano fini a se stessi e che esauriscano i problemi; nel caso particolare si traita delle strutture della emporia e del rapporto con la comunità presso la quale funzionano. Io non avrei mai timore di continuare ad usare lo strumentario a fini euristici, per esempio anche di Polanyi, contro cui ci si è tanto scagliati, perché la nozione stessa di commercio amministrato, è proprio una nozione che presuppone il rapporto con la formazione economico-sociale verso la quale, nei riguardi della quale, questo commercio si esercita, né significa che essa depriva delle strutture di contesto, delle strutture economico-sociali gli agenti di questo commercio amministrato che ha luogo. Si tratta di riuscire a capire nel giuoco di questo prevalere del punto di vista politico ο amministrativo, quale sia l’impatto, quali siano le risultanti di questo impatto tra due mondi, tra due società; questo è quello che, per esempio, ha rinnovato in senso dinamico ogni problema d’incontro-scontro fra due mondi, fra due culture, come per esempio nel caso della “frontier history”.

284All’amico e collega Alexandrescu io direi che lui non deve avere nessuna preoccupazione di difendere l’autonomia dell’archeologia, perché noi storici siamo anzi di fronte a loro in attesa appunto d’imparare tutto quanto è possibile dalla testimonianza contemporanea, fornita dall’archeologo, con le difficoltà che comprendiamo e delle quali attendiamo e attenderemo tutto il tempo necessario la soluzione. Per il resto, talvolta scambiamo tra di noi e con loro delle idee, perché pensiamo tutto sommato che farle circolare può chiarire a noi stessi, e a loro, sempre meglio gli obiettivi e gli strumenti di approccio, perché siano sempre più gli obiettivi e gli strumenti propri ai fatti e alle evidenze che noi dobbiamo analizzare».

285J. Boardman, à son tour, dresse un bref bilan :

286«From what we have heard and the rich new finds we have been shown we might easily come to the conclusion that the more we know the less we understand about the localisation of East Greek wares and their distribution, but this is a valuable challenge to the archaeologist, and a challenge for him to demonstrate how his skills might serve the interests of “conventional” history. For we are all historians. Our advantage is that our evidence is contemporary, not a later reflection of what was believed to have happened. Our disadvantage is that our evidence is completely mute and we are left to the all too human frailties of interpretation. The weaknesses here are too many to name. At one extreme there is the all too natural tendency to indulge pride (personal or even national) in a particular site or region (a malaise to which I believe the prehistorian is even more prone). Specialisation too has meant a danger of reliance on only one type of evidence — the scientific, the stylistic, the stratigraphical, or just historical probability — without taking all into account, without recognising how in some circumstances some of these sources may well be defective, without making proper allowance for what we do not yet know and what we perhaps never shall know. At least some of these shortcomings can be avoided by the fullest possible knowledge of what evidence is available, and our way will be the easier if these many new finds are presented as soon as possible in publications which concentrate first on the evidence and only secondly on its interpretation. Excavators, we know, are very busy people, but they should not forget why they excavate».

***

287Pour finir, c’est R. Martin qui accepte de tirer les conclusions de ces trois jours de débat :

288« Il reste à conclure. La première question que G. Vallet vous avait posée, concernait précisément les questions de vocabulaire et de définitions et je vois que la dernière intervention de M. Torelli soulève des questions identiques de vocabulaire, de définition et de détermination du sens des mots. Serait-ce que pendant quatre jours nous avons tourné en rond pour aboutir à la conclusion que rien n’avait été décidé et que tous les problèmes restaient posés. Je ne suis pas d’une nature trop pessimiste, pas suffisamment pessimiste en tout cas pour conclure en ce sens et il est bien évident que ce serait là un paradoxe et une mauvaise plaisanterie. En effet le hasard fait que je dois conclure, alors que je ne suis pas véritablement un spécialiste du thème de ce colloque, mais après tout n’en suis-je pas plus libre et n’ai-je pas plus de liberté d’esprit pour faire un bilan qui sera certes incomplet, qui se bornera plutôt à donner quelques impressions de ce qui me paraît avoir été réalisé, obtenu, bien défini, bien déterminé et de ce qu’il vous reste à faire. Je dis vous et nous, parce que je crois, je l’ai entendu encore dans ces dernières interventions, tous les domaines de l’archéologie se trouvent intéressés dans les questions qui ont été posées et formulées.

289Un colloque de ce genre peut et doit en effet se fixer un certain nombre de buts et celui-ci en particulier avec quelques objets bien définis ; les uns ont été formulés par écrit et apparaissent dans les préoccupations des organisatrices ; les autres sont exprimés dans l’exposé de G. Vallet en introduction à nos discussions. Le premier but était de faire rencontrer des gens qui travaillaient dans des domaines comparables, comparables par les problèmes archéologiques et aussi, je suis de votre avis, historiques qu’ils posent, gens qui parfois ne se connaissent que par correspondance et qui détenaient chacun une parcelle de vérité. Ce premier but me semble atteint. Vous vous êtes rencontrés, les discussions, les interventions multiples, variées et diverses ont apporté beaucoup de matériel, ont fait connaître des matériaux nouveaux, ont replacé dans des perspectives nouvelles du matériel ancien. Sur ce point, je crois que le bilan est très largement positif et il est certain que là nous repartons avec des éléments nouveaux et des documentations qui seront développés et enrichis par le volume des Actes qui paraîtra bientôt.

290Le deuxième but était aussi parallèlement, de faire certains bilans, des bilans dans des domaines qui, à certains moments, et cela était très sensible dès le premier jour des discussions, se développaient ou développaient leur recherche d’une façon parallèle, je ne dis pas en s’évitant, mais certainement en ne parvenant pas à se rencontrer. J’ai très nettement senti, à certains moments des discussions ou des exposés, que le domaine dans lequel chacun ou chacune de ces spécialités se trouvait était limité, sans qu’on ait la préoccupation et surtout peut-être, la notion exacte des problèmes que les voisins, que les gens de l’autre bout de la chaîne se posaient. Certainement les chercheurs du monde grec Occidental et des villes occidentales aspiraient à mieux connaître certains des points de départ, puisqu’ils se trouvaient, eux, aux positions d’arrivée et aspiraient à connaître les points de départ et d’origine ; en ce domaine, entre ceux de l’Ouest et ceux de l’Est, qui détiennent tous une parcelle de vérité, je ne suis pas sûr qu’ils aient toujours eu, au départ, nettement conscience des problèmes qui causaient les inquiétudes de leurs collègues, de leurs confrères. Je crois que sur ce point-là précisément il y a eu des découvertes, on les a senties, je les ai senties à certains moments, incontestablement ; et là il y aura, dans un bon nombre de cas, une façon nouvelle de poser les problèmes et peut-être une façon nouvelle aussi de poser les questions, ce qui amènera, je pense, certaines des réponses qu’on attendait et qui n’ont pas toujours été clairement exprimées.

291Evidemment un certain pessimisme subsiste sur quelques-unes des questions qui avaient été formulées au départ : la question des chronologies en particulier. Je pense qu’effectivement encore ce matin, en face des problèmes de chronologie absolue, il y a chez les uns une assez belle assurance qui fait parfois mon admiration et chez d’autres il y a des hésitations que je comprends ; je pense qu’il y a un équilibre, mais il est certain que là des recherches complémentaires, comme on l’a dit, des études plus approfondies, doivent être faites ; un certain nombre de problèmes ont été posés, des fourchettes, comme l’on dit, ont été définies, je pense que des progrès ont été réalisés, mais ils demandent à être développés et précisés.

292Ce qui m’a aussi frappé, ce sont les difficultés qui sont apparues à certains moments dans les discussions pour définir, pour chercher la forme et les modalités du passage d’un domaine à l’autre, de l’Est à l’Ouest et j’avoue qu’il s’agit là d’un point où ma curiosité reste véritablement presque entière, un point sur lequel je croyais que ce colloque pourrait apporter davantage. Je sais bien que ces problèmes de cheminement, ces problèmes de transfert, de relais ont déjà donné lieu à bien des discussions ; ce n’est pas là que nous apporterons le plus de nouveau ; un bilan important a été établi sur ces questions, mais, à moins que je n’aie pas été suffisamment attentif, il ne me semble pas que sur ce point de très grands progrès ou des nouvelles idées aient été formulées ; sans doute des situations, des solutions sont acquises, il me reste cependant l’impression que sur cette question des recherches pourraient être continuées et des progrès réalisés.

293Troisième point qui me paraît essentiel pour ce type de colloque, c’est la remise en question, la remise sur le chantier d’un certain nombre d’idées et d’un certain nombre de conceptions. Or, sur ce point on a senti très nettement qu’à certains moments des idées anciennes ou des positions traditionnelles chancelaient et que de nouvelles perspectives, que des redistributions se faisaient sur le plan certes archéologique, mais aussi sur le plan historique. Ce matin même, Jean-Paul Morel a très nettement défini, me semble-t-il, certains aspects de ces problèmes, tout en restant encore, à mon avis, traditionaliste et peutêtre trop attaché à une certaine notion du développement de la colonisation phocéenne qui est à peine une colonisation. Je ne suis pas absolument d’accord avec lui lorsqu’il dit que c’est le plus important des mouvements de colonisation. Le rôle des Phocéens comme “transporteurs” est au moins aussi important que leur rôle de “colonisateurs”. En tout cas ce qui a complètement basculé, à mon avis, ce sont certaines de ces notions, certaines versions de caractère global ; on a récusé tout ce qui est “pan”: le panionisme, le panphocéisme, si j’ose dire, le panrhodien ; toutes ces théories globales paraissent maintenant avoir éclaté en morceaux et vous nous avez invités à revoir et à réviser un certain nombre de ces questions. Ceci me paraît extrêmement important, car sans que ces perspectives aient été nettement définies, elles me paraissent se dégager de la façon la plus nette ; je pense que la lecture du volume des Actes fera sentir d’une façon plus nette encore que nous sommes entrés dans une période où des notions globales comme celles sur lesquelles on vivait jusqu’à ce jour nous paraissent devoir être révisées ; en effet ce qui m’a frappé ce sont les efforts qui ont été faits pour nuancer, pour personnaliser les facies des cités, des zones, des régions qui se trouvaient mises en question. Ce qui s’est dégagé très nettement d’un bon nombre d’exposés, c’est précisément la définition de certaines originalités qui apparaissent avec des traits beaucoup plus précis.

294Il est certain que maintenant après ce Colloque on ne parlera plus de la céramique de Samos de la même façon et que les problèmes posés par la céramique dite “rhodienne” sont également et profondément modifiés ; toutes les idées antérieures doivent être soumises à certaines critiques. Il est certain que pour chacune des cités — et l’intervention de François Villard l’a bien montré aussi — pour certains des problèmes qui nous préoccupent qui étaient traités d’une façon parfois globale ou purement linéaire, pour certains types de céramiques qui étaient suivis d’une zone à l’autre, d’une région à l’autre maintenant on voit qu’il faut diversifier les recherches, diversifier les attitudes, et que les problèmes ne se posent pas du tout de la même façon dans certaines des cités de l’Italie méridionale, de la Sicile orientale, de la Sicile occidentale, de la Gaule ou d’ailleurs ; la diversité même et l’originalité de chacune de ces zones, de ces régions, se reflètent aussi dans la diversité et l’originalité des recherches qui sont appliquées et que nous avons entendues dans la dernière période du Colloque ; ces nouvelles attitudes donnent des possibilités de développement qui sont extrêmement intéressantes. Je crois que c’est là l’un des problèmes de relation les plus riches et incontestablement les plus importants que le Colloque a dégagés, a définis ; ce qui ne veut pas dire que les problèmes doivent être fragmentés, doivent être à nouveau cloisonnés ; ils étaient cloisonnés, si j’ose dire, entre l’Est et l’Ouest ; ces cloisons ont sauté, il ne faut pas, sous prétexte de redéfinir l’originalité de certaines régions plus limitées ou de certaines cités, rétablir des cloisons. D’ailleurs vous ne le pourriez plus, car — et c’est sur cette image qui m’est apparue particulièrement frappante que je termine — c’est que nous sommes embarqués sur un mouvement de marée, un grand mouvement de houle qui déferle de l’Est à l’Ouest, qui prend naissance sur les côtes de l’Egée, qui supporte le mouvement de migration éolienne et qui, évidemment, dépose tout au long de son parcours et sur les côtes qu’elle frappe des objets, des matériaux, qui sont de toutes sortes. Sur ce point je me permets d’insister ; il est certain que les divers domaines de l’archéologie doivent être confrontés (sculpture, architecture, céramique) pour poser et définir précisément l’originalité de ces facies, de chacune de ces idées. Cette grande houle, elle s’amortit progressivement pour venir mourir assez doucement et s’établir sur les côtes de l’Espagne où le matériel est plus pauvre puisque déjà une bonne partie des cargaisons ont été déposées ailleurs. Mais laissez-vous porter par la houle, ce n’est pas désagréable et cela vous reposera peut-être un peu des fatigues de ces quatre journées. Quatre journées pendant lesquelles, je m’en excuse, nous vous avons soumis à un rythme fort soutenu avec des creux de vague et des coups de vent, car il y a même eu des orages ; malgré tout il y eut de bons moments de détente. Dans les remerciements que j’adresse à tous les participants, je fais un lot particulier pour tous ceux ou celles qui ont été directement responsables de cette rencontre, d’où nous emportons non seulement un enrichissement réel avec tout ce qui a été dit et montré, mais aussi un certain nombre de souvenirs agréables, ne serait-ce que celui des conversations que nous avons tous eues entre nous et des liens qui se sont établis. Tout compte fait, c’est là l’essentiel d’un Colloque et sur ce point, je crois que la réussite est totale ».

Notes de bas de page

1 Cfr. P. Orlandini, Scavi archeologici in località lncoronata presse Metaponto, in ACME, XXIX, 1, 1976, p. 29-39, tav. VIII, 3.

2 D. Adamesteanu, Metaponto, Napoli 1973, pg. 68, fig. 30 ; ID., La Basilicata antica, Cava dei Tirreni, 1974, fig. p. 72.

3 P. Orlandini, l.c., p. 30-31, tav. V, 1, 3, 4.

4 E. Sanmarti-Grego, Las ceramicas finas de importación de los pobladosprerromanos del Bajo Aragon (Comarca de Matarranya), Cuadernos de Prehist. y Arq. Castellonense, Castellòn, 1976, p. 87-132.

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