Avant-propos
p. 15-16
Texte intégral
1C'est en 1896 qu'on découvrit, dans la nécropole de Sala Consilina, une tombe que sa taille et son architecture distinguaient des autres, autant que son mobilier, qui comportait de la céramique attique et quatre vases de bronze : tombe « princière », au sens que l'archéologie moderne donne à cette épithète. Le mobilier, mêlé à celui d'une partie des autres tombes, est parvenu, par la collection Dutuit, au Petit-Palais, à Paris4. On trouvera une mise au point sur la fouille et la bibliographie ancienne dans. J. De La Genière, Recherches sur l'âge du fer en Italie méridionale, surtout p. 16 et n. 19, avec une analyse rapide du matériel et de la signification de la trouvaille. Les vases de bronze sont un infundibulum, un bassin sur trépied bas ("ποδανιπτήρ"), une oenochoé et une hydrie. Le catalogue présenté dans ce chapitre ne comprend que l'hydrie, inséparable des trois vases quasi-identiques de Paestum ; l'oenochoé, qui n'a pas son équivalent à Paestum, sera largement utilisée dans le commentaire.
2En 1954, sous la direction de P. Sestieri, la fouille de Paestum mettait au jour un petit bâtiment que la publication (Bd'A 40, 1955, p. 53 à appelle soit, dans le titre, « sacello-heroon », soit, dans le corps du texte, « sacello ipogeico ». Il contenait les restes d'un lit (?), cinq obeloi de fer, une amphore attique à figures noires, et huit vases de bronze, que P. Sestieri proposait de répartir en trois groupes que je conserve dans le catalogue ci-dessous.
3La mise au point de J. de La Genière dispense de reprendre la bibliographie sur la tombe de Sala Consilina. Il n'en est pas de même pour le « sacello-heroon » de Paestum, qu'il s'agisse du sens de la construction ou du matériel qu'elle contenait. Les diverses opinions seront discutées plus loin ; voici dès maintenant quelques titres fondamentaux, que je citerai en abrégé dans le corps du texte.
Publication.
4P. SESTIERI, « Il sacello-heroon Posidoniate », Bd'A 40, 1955, p. 53 à 64. Il interprète le bâtiment, et son « téménos », comme un sanctuaire de « La Nymphe », qui est Héra-Perséphone.
Signification du bâtiment.
5P. ZANCANI MONTUORO, « Il Poseidonion di Poseidonia », Arch. storico per la Calabria e la Lucania 23, 1954, p. 183 sq. : il s'agit d'un cénotaphe, probablement celui d'Is, fondateur de Sybaris, transporté à Paestum en 510. Le remblai, à l'intérieur du « téménos », est postérieur (romain ?).
6B. NEUTSCH, ΤΑΣ ΝΥΝΦΑΣ EMI HIAPON, zum unterirdischen Heiligtum von Paestum, 1957 : comme l'indiquent les tessons inscrits trouvés dans l'enclos, il s'agit d'un sanctuaire des Nymphes, qu'évoquent les têtes féminines des hydries de bronze.
7U. KRON, « Zum Hypogäum von Paestum », JdI 86, 1971, p. 117 à 148 : c'est un sanctuaire, qui présente des traits chthoniens, alors que les obeloi renvoient à un culte « olympien ».
8P. ZANCANI MONTUORO, « La fine di Sibari », Rend. Lincei 35, 1980, p. 149 à 156. Reprise de son interprétation de 1954 ; les vases de l'hérôon ont été apportés de Sybaris5.
Sur les vases de bronze.
9G. VALLET et Fr. VILLARD, « Un atelier de bronziers : sur l'école du cratère de Vix », BCH 79, 1955, p. 50 à 74. Les hydries à tête de femme, mais aussi, par exemple, l'oenochoé de Sala Consilina, proviennent du même atelier que le cratère de Vix, qui se rattache lui-même à la même « école » que la céramique « chalcidienne », à localiser en tout cas en Grande-Grèce.
10Cl. ROLLEY, « Hydries de bronze dans le Péloponèse du Nord », BCH 87, 1963, p. 459 à 484. Les hydries à tête de femme, et le cratère de Vix, montrent, dans la suite de ce qu'avait déjà vu L. Politis, « Χαλκῆ ὑδρία ἐξ Ἐρετρίας », ArchEph 1936, p. 147 à 174, une influence laconienne, mais ils ont été faits en Grande-Grèce (à Tarente ?).
11E. DIEHL, Die Hydria, 1964. p. 13 à 15 : les hydries à tête de femme sont très vraisemblablement laconiennes, entre 540 et 520 ; p. 22 : l'hydrie ci-dessous n° 5 est isolée ; p. 25 à 28 : l'hydrie ci-dessous n° 6 a des liens avec les nos 1 à 5, et date de 530 ±. Elle ne mentionne pas l'hydrie n° 7. Pour ces vases comme en général, il ne faut pas utiliser ce livre sans y joindre les deux comptes-rendus de D. VON BOTHMER, Gnomon 37, 1965, p. 599 à 608, et Cl. ROLLEY, REG 78, 1965, p. 602 à 609.
12W. JOHANNOWSKY, « Un corredo tombale con vasi di bronzo laconici da Capua », Rend. Accad. Napoli 49, 1974, p. 3 à 20. Publiant un cratère à volutes sans décor figuré, il l'attribue, ainsi que les hydries de Paestum, à la Laconie plutôt qu'à Tarente. Ι. ΚΟΥΛΕΪΜΑΝΙ-ΒΟΚΟΤΟΠΟYΛΟΥ, Χαλκαῖ κορινθιουργείς πρόχοι, 1975. Elle classe parmi la production corinthienne les hydries nos 1 à 6 ci-dessous, ainsi que les cratères de Trebenischte et de Vix ; mais elle regroupe sous cette rubrique les ateliers de la métropole et ceux des colonies, et pense que certains exemplaires ont pu être faits en Grande-Grèce. Elle attribue à des ateliers « corinthisants » de Cumes les vases ci-dessous nos 7 à 9 (ainsi que les vases de Schwarzenbach et du Vatican, ci-dessous p. 27-28).
Notes de bas de page
4 Sur la collection Dutuit, voir en dernier lieu J. Petit, Musée du Petit Palais. Bronzes antiques de la collection Dutuit, vol. 1, 1980, p. 9 à 11. Les bronzes de Sala Consilina seront étudiés dans le second volume, où J. Petit sera conduite à un nouvel examen de la répartition de la céramique entre les différentes tombes.
5 Il faut mentionner aussi G. Säflund, Beds of the Nymphe, OpRom XIII, 3 1981, p. 41 à 56, qui veut voir dans le bâtiment de Paestum le lieu de célébration, ou de commémoration, d'un hiéros gamos ; mais il accepte encore le lien direct entre le graffite nommant la Nymphe et le bâtiment, et parle, par exemple, de vases en bronze doré.
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