Présentation
p. 5-7
Texte intégral
1Une exposition destinée à illustrer la présence, l’influence phocéennes en Occident était montée dans les salles de l’Institut Français de Naples (20-30 avril 1969) par le Centre Jean Bérard à l’occasion du colloque qu’il organisait, en collaboration avec « La Parola del Passato « et les Surintendances aux Antiquités de Naples et de Salerne, sur le thème « Vélia et les Phocéens en Occident », colloque dont un bilan et dont les principales relations paraissent dans un volume spécial de la revue, « Nuovi Studi su Velia » (XXV, 1970, fasc. 130-133).
2Un vaste ensemble d’objets, de photographies et de relevés, illustrant en particulier les résultats spectaculaires des fouilles récentes, documentait la vie et le rôle des deux principales colonies, Marseille et Vélia, dans un cadre chronologique ample tandis qu’une série de vitrines proposait à l’attention des spécialistes un échantillonnage de céramiques provenant des rives occidentales du bassin méditerranéen, de l’Espagne à la Sicile, témoignages, suivant les sites, de la colonisation, de la pénétration, du commerce phocéens à l’époque archaïque. C’est de cette section « technique » de l’exposition que la présente brochure veut être le reflet, aussi fidèle que faire se peut, en hommage à la collaboration dévouée des services des antiquités, des musées, des propriétaires de collections particulières espagnols, italiens et français, qui ont rendu possible l’initiative.
3Le matériel de régions éloignées ainsi exceptionnellement réuni comprenait principalement deux catégories originaires de la Grèce de l’Est, céramique ionienne à bandes ou à vernis noir, bucchero gris dit éolien ou phocéen, représentées tant par des pièces importées que par les imitations proches ou lointaines, coloniales ou indigènes qui se rattachent à ces types.
4La présentation, par lieu de provenance, suivait les règles d’un double classement : le regroupement des sites en sites phocéens, sites grecs non phocéens, sites indigènes, mettait en relief l’extension de l’aire touchée par le commerce, voire la pénétration phocéenne, le rôle joué d’agents de distribution entre Est et Ouest (sites coloniaux grecs), la capillarité des voies d’échanges (sites indigènes), le caractère de la céramique courante utilisée par les Phocéens (sites phocéens). Pour chaque site, la répartition adoptée : céramique importée, céramique coloniale, céramique indigène — selon la distinction fondamentale appliquée en Sicile — permettait de poser sinon de résoudre un certain nombre de problèmes : importance relative de ces classes, cadre chronologique, bien-fondé de telle ou telle qualification, et de mesurer l’influence exercée par cette céramique importée ou coloniale sur les ateliers indigènes (Gaule méridionale et Espagne).
5Parmi le matériel « ionien » ou « phocéen » proposé au Centre par les organismes prêteurs, MM. Vallet et Villard ont opéré, en dernier ressort, une ultime sélection (exception faite pour les fragments de Saint-Blaise, dont le choix fut sur place l’œuvre commune de Mme de La Genière et de M. Rolland assistés de Mlle Pradel). A des fins de commodité et de clarté, ils ont procédé à la division « ternaire » que nous avons évoquée, sans prétendre, il va de soi, légiférer dans l’absolu ; plus d’une fois, l’attribution à une classe déterminée, la qualification proposée seront susceptibles de modifications, de nuances : elles sont la matière même du débat. L’exposition tout entière, dans l’intention des organisateurs, devait, avant tout, fournir un matériel expérimental, des « preuves à l’appui », pour le séminaire et les discussions spécialisées, dirigés par M. Villard, sur les questions d’interprétation liées à ces catégories de céramique dans le cadre plus large des problèmes de la colonisation à l’époque archaïque.
6Ceci posé, que le lecteur ne se méprenne pas sur l’ambition des pages qui suivent : il ne s’agit, en aucune façon, pour l’aire couverte et pour la période envisagée, d’un catalogue raisonné de ces catégories de céramique. Non seulement ce livret participe des limites mêmes de l’exposition dont il est l’image, où, pour des raisons voulues et contingentes, ne se trouvent représentés qu’un certain nombre de sites et, pour chacun d’eux, un nombre obligatoirement limité de tessons, mais de plus il ne constitue pas une étude à proprement parler du matériel exposé : ce ne sont que les « fiches d’identité » des objets ; toutefois, malgré les défauts que nous sommes les premiers à connaître, lacunes, inégalités, discordances, nous avons pensé que la publication du dossier de l’exposition, permettant une première confrontation, dessinant une ébauche d’un faciès phocéen de la céramique, pourrait être de quelque intérêt pratique. Ce faisant, nous remplissions un devoir que nous imposait la complaisance des « prêteurs » dont plus d’un nous avait envoyé, avec le matériel, un inventaire plus ou moins détaillé, accompagné d’indications bibliographiques, que nous avons complété sur place.
7Enfin une tâche agréable nous reste, celle de reconnaître publiquement nos dettes, d’abord envers le Centre National de la Recherche Scientifique et l’Ecole Française de Rome à qui nous devons d’avoir pu matériellement et organiser cette exposition et publier ce catalogue ; en second lieu, envers tous ceux qui ont adhéré à l’entreprise sans ménager leur temps ni leurs peines, directeurs des services des antiquités, conservateurs de musées, archéologues et propriétaires de collections qui nous pardonneront de ne pas les nommer individuellement : aussi bien, leur participation se lit clairement à chaque page ; envers l’architecte P. Paolini, responsable du montage de l’exposition auquel ont travaillé des techniciens des Surintendances aux Antiquités et le personnel de l’Institut Français. Quant à l’édition de notre modeste catalogue, il nous faut citer nos collaborateurs du Centre, Mlle M.-F. Buonaiuto qui a aussi patiemment qu’efficacement contribué à la préparation du texte, M. G. Imparato à qui sont dues les photographies en couleurs, originellement destinées aux archives du Centre ; il nous faut aussi remercier particulièrement l’éditeur, M. G. Macchiaroli, qui a bien voulu mettre sa science et son obligeance à résoudre avec nous les problèmes de présentation matérielle du texte et des illustrations.
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