1 Arnauld A., Nicole P., La logique ou l’art de penser, édité par Clair P. et Girbal F., Paris, Vrin, 1981, p. 83. Cité dans Waquet J.-Cl., La conjuration des dictionnaires : vérité des mots et vérité de la politique dans la France moderne, Strasbourg, Presses Universitaires de Strasbourg, 2000, p. 8-9.
2 Quemada B., Les dictionnaires du français moderne, 1539-1863. Étude sur leur histoire, leurs types et leurs méthodes, Paris, Didier, 1967, p. 10.
3 Girardin C., « Contenu, usage social et interdit dans le dictionnaire », dans Langue française, 1979, no 43, p. 84. Voir aussi Lehmann A., « Les représentations idéologiques dans le discours du dictionnaire. Diversité des lieux et des procédures », dans Le Français dans le monde. Recherches et applications, août-septembre 1989, p. 107 : « Le dictionnaire est tenu de reproduire […] les représentations idéologiques dominantes de son époque. »
4 D’Oria D., « La structure politique de la société française au XVIIe siècle dans les dictionnaires de Richelet, Furetière, Académie Française », dans id., Dictionnaire et idéologie, Fasano/Paris, Schena/Nizet, 1988, p. 17-117 (citation p. 53).
5 Sur l’histoire des dictionnaires, on consultera Rétat P., « L’âge des dictionnaires », dans Chartier R. et Martin H.-J., Histoire de l’édition française, t. I, Le livre triomphant, 1660-1830, Paris, Promodis, 1984, p. 186-197.
6 Pour une approche synthétique de la question, on consultera Matoré G., « Dictionnaire et encyclopédie », dans Bluche F. (dir.), Dictionnaire du Grand Siècle, Paris, Fayard, 1990.
7 Dictionnaire de l’Académie française, Paris, Coignard, 1694.
8 Richelet P., Dictionnaire françois, contenant les mots et les choses, plusieurs nouvelles remarques sur la langue françoise : ses expressions propres, figurées & burlesques, la prononciation des mots les plus difficiles, le genre des noms, le regime des verbes : avec les termes les plus connus des arts & des sciences. Le tout tiré de l’usage et des bons auteurs de la langue françoise, Genève, Widerhold, 1679.
9 Furetière A., Dictionaire universel : contenant generalement tous les mots françois tant vieux que modernes, et les termes de toutes les sciences & des arts… et enfin les noms des auteurs qui ont traitté des matieres qui regardent les mots, expliquez avec quelques histoires, curiositez naturelles, & sentences morales qui seront rapportées pour donner des exemples de phrases & de constructions. Le tout extrait des plus excellens auteurs anciens et modernes, Amsterdam, Leers, 1690.
10 La première édition date de 1674 en un volume ; un second volume suit en 1681. Les éditions suivantes sont le fait du théologien hollandais Jean Le Clerc puis de M. de La Barre, en 4, 6 et 7 volumes. La vingtième et dernière édition, de 1759, en 10 volumes, fut refondue par l’abbé Goujet, qui y ajouta trois volumes de matière. La version consultée est : Moréri L., Le grand dictionnaire historique ou le mélange curieux de l’histoire sacrée et profane…, Paris, Libraires associés, 1759.
11 Consulté dans l’édition suivante : Hesseln R. de, Dictionnaire universel de la France : contenant la description géographique & historique des provinces, villes, bourgs & lieux remarquables du royaume, l’état de sa population actuelle, de son clergé, de ses troupes, de sa marine, de ses finances, de ses tribunaux, & des autres parties du gouvernement. Ensemble l’abrégé de l’histoire de France, divisée sous les trois races de nos rois ; des détails circonstanciés sur les productions du sol, l’industrie & le commerce des habitans ; sur les dignités & les grandes charges de l’état ; sur les offices de judicature & emplois militaires ; ainsi que sur ceux de toutes les autres branches de l’administration… avec une grand nombre de tables…, Paris, Desaint, 1771.
12 Bayle P., Dictionnaire historique et critique, Amsterdam, Leers, 1697. Sur l’œuvre de Bayle, on consultera Rétat P., Le Dictionnaire de Bayle et la lutte philosophique au XVIIIe siècle, Paris, Les Belles Lettres, 1971, ainsi que le récent ouvrage de Bost H., Pierre Bayle historien, critique et moraliste, Turnhout, Brepols, Bibliothèque de l’École des Hautes Études 129, 2006.
13 Dictionnaire de Trévoux, du nom de la ville où il fut imprimé pour la première fois en 1704. La cinquième et dernière édition fut réalisée en 1771. Le dictionnaire de Trévoux est l’œuvre des jésuites. Arme de combat contre les jansénistes puis contre les « philosophes », il fut l’œuvre des pères Buffier, Castel et Tournemire. Malgré ses qualités lexicographiques, on s’accorde à penser que l’ouvrage fait souvent preuve d’un esprit sectaire, présente des inexactitudes quant à plusieurs définitions, outre le fait que les choix d’exemples sont parfois peu judicieux.
14 Panckoucke organise son œuvre en vingt-six sous-encyclopédies, dont chacune doit couvrir une branche du savoir ; à l’intérieur de chaque, l’ordre alphabétique est adopté. Le 27e tome est consacré à un Vocabulaire universel qui sert d’index et constitue un dictionnaire des dictionnaires. Panckoucke fit appel à soixante-treize auteurs, médecins, hommes de lois, hauts fonctionnaires, littérateurs, dont un grand nombre était académicien.
15 Ferrière C.-J. de, Dictionnaire de droit et de praticque, contenant l’explication des termes de Droit, d’Ordonnances, de Coutumes et de Pratique, avec les juridictions de France, Paris, Brunet, 1740.
16 Guyot J. N. (dir.), Répertoire universel et raisonné de jurisprudence civile, criminelle, canonique et bénéficiale, Paris, Visse, 1784.
17 Waquet J.-Cl., op. cit., p. 8-9.
18 On pensera par exemple aux travaux et réflexions d’Isabelle Leroy-Turcan. Leroy-Turcan I., « Les grammairiens du XVIIe siècle et la première édition du Dictionnaire de l’Académie française en 1694 », in Le Dictionnaire de l’Académie française et la lexicographie institutionnelle européenne (Actes du colloque organisé pour le troisième centenaire du Dictionnaire de l’Académie française, Institut de France, novembre 1994 ; éd. B. Quemada et J. Pruvost), Paris, Champion, 1998, p. 89-109. Leroy-Turcan I., « Modalités de mise en œuvre de l’informatisation de la première édition du Dictionnaire de l’Académie française (1694) », colloque international sur Les Dictionnaires électroniques du français des XVIe et XVIIe siècles (Clermont-Ferrand, 14-15 juin 1996), in Actes (éd. T. R. Woolridge), Toronto, SIEHLDA. Leroy-Turcan I. & Wooldridge T. R., « L’informatisation des premiers dictionnaires de langue française : les difficultés propres à la première édition du Dictionnaire de l’Académie française », in Les Dictionnaires de langue française et l’informatique (éd. J. Pruvost), Cergy-Pontoise, Centre de recherche Texte/Histoire, 1997, p. 69-86. Wooldridge T. R. et Leroy-Turcan I., « The Académie Sample Database », in Conference Abstracts du Congrès ALLC-ACH96, University of Bergen, 25-29 juin 1996, 264-6 ; version française en ligne : La Base Académie Échantillon. On consultera aussi les Actes des Journées Dictionnaires électroniques des XVIe-XVIIe siècles, Clermont-Ferrand, 14-15 juin 1996 disponible sur : http://homes.chass.utoronto.ca/wulfric/siehlda/clermont/index.html
19 Consulté dans la version d’Expilly J.-J., Dictionnaire géographique : historique et politique des Gaules et de la France, Paris, Desaint, 1762-1770.
20 Pour une bibliographie sur le sujet, voir Waquet J.-Cl., op. cit., p. 19, n. 19.
21 Le dictionnaire de Furetière, Numéro spécial de la revue Littératures classiques, no 47, hiver 2002, avec, en particulier, les contributions de Serna P., « Le dictionnaire roturier de Furetière, ou le noble démystifié par l’alphabet », p. 225-245 et Descimon R., « La chicane contre la justice. Quel paradigme du droit dans le Dictionnaire universel de Furetière ? », p. 245-253.
22 Nagle J., « Furetière entre la magistrature et les bénéfices. Autour du livre second du Roman bourgeois », dans XVIIe siècle, no 128, 1980, p. 293-305.
23 Descimon R., art. cit., p. 249.
24 Grammairien et érudit français (1613-1692). Il est notamment l’auteur des Observations sur la langue française, publiées en 1672.
25 Charles Du Fresne, sieur Du Cange (1610-1688) : considéré comme le plus grand érudit du XVIIe siècle, son nom reste en particulier attaché au Glossaire de la moyenne et de la basse latinité, publié en 1678, réédité et complété à de multiples reprises.
26 Moréri cite comme ouvrage de référence : Fauchet Cl., Origines des dignités et magistrats de France, La Loupe V. de (Vincentius Lupanus), Comment. de magistratibus et praefecturis Francorum ; Figon Ch. de, Discours sur les états et offices tant du gouvernement que de la justice ; La Rocheflavin B. de, Des parlemens de France ; Chasseneu B. de, De praesidibus parlamentorum, part. VII, catal. Gloria mundi ; Chenu J., Livre des offices de France ; Miraumont P. de, Mémoires et institutions des cours souveraines. L’Encyclopédie, quant à elle, renvoie à Pasquier (Les Recherches de la France dont le premier tome paraît en 1561), Joly, Fontanon, Miraulmont, La Roche Flavin, Chenu, Bouchel, Boulainvilliers, Néron, Coquille.
27 Ainsi que l’écrit l’éditeur de l’ouvrage dans la préface : « Cependant le parlement de Paris, par arrêt du 19 mars 1765, condamna au feu le Dictionnaire philosophique ; et le 8 juillet de la même année, la congrégation de l’Index, à Rome, le proscrivit : c’était autant d’éléments de succès de plus. »
28 Descimon R., art. cit., p. 250.
29 Voir Le Mao C., Parlement et parlementaires : Bordeaux au Grand Siècle, Seyssel, Champ Vallon, 2007, p. 14.
30 Sur le lien entre Parlement et cité, on consultera Le Mao C., « L’insoutenable absence des parlementaires bordelais au temps de Louis XIV », Histoire Urbaine, no 18, avril 2007, p. 141-156 et Figeac M. et Le Mao C., « Le Parlement de Bordeaux et la cité, de la Fronde à la veille de la Révolution » dans Les parlements et la vie de la cité (XVIe-XVIIIe siècles), Rouen, Publications de l’Université de Rouen, 2004, p. 249-276.
31 Les ouvrages de référence sont nombreux. On citera, à titre indicatif, Barbiche B., Les institutions de la monarchie française à l’époque moderne, Paris, PUF, 2001, p. 106-113 et 340-347 ; Chaline O., « Parlement » dans Bély L. (dir.), Dictionnaire de l’Ancien Régime, Paris, PUF, 1996, p. 960-965.
32 Rousseau J.-J., Confessions, XI : « On entendait dire tout ouvertement aux parlementaires qu’on n’avançait à rien à brûler les livres, et qu’il fallait brûler les auteurs. »
33 L’Encyclopédie de Panckoucke n’évoque le droit de remontrance qu’à l’extrême fin de l’article Parlement : « le Parlement est tenu de procéder sans retardement et toutes affaires cessantes, à l’enregistrement […] ; mais si, en procédant à l’enregistrement de ces lois, la cour trouve qu’il y ait lieu, pour le bien du service et pour l’intérêt public, de faire au Roi des représentations ou remontrances […], elle peut faire ces représentations avant d’enregistrer, sans toutefois que pour les rédiger, le service ordinaire puisse être interrompu. Les remontrances ou représentations que le Parlement de Paris a résolu de faire doivent être, d’après l’édit de novembre 1774, présentées dans le mois au plus tard […] ; ce délai ne peut être prorogé sans une permission spéciale de sa Majesté ».
34 Montesquieu, De l’esprit des Lois, Paris, Gallimard, 1995 [1758].
35 Voir aussi Voltaire, « Lois (esprit des) », dans Dictionnaire philosophique, Paris, Flammarion, 1983.
36 Voltaire, Commentaire sur l’Esprit des Lois, Paris, Garnier Frères, 1877-1883, paragraphe XXVII : « Est-ce Montesquieu qui a écrit ces lignes honteuses ? Quoi ! Parce que les folies de François Ier avaient dérangé ses finances, il fallait qu’il vendît à de jeunes ignorants le droit de décider de la fortune, de l’honneur et de la vie des hommes ! Quoi ! Cet opprobre devient bon dans la monarchie, et la place de magistrat devient un métier de famille ! Ce monstre est né de la prodigalité d’un roi devenu indigent, et de la vanité de quelques bourgeois dont les pères avaient de l’argent. On a toujours attaqué cet infâme abus par des cris impuissants, parce qu’il eût fallu rembourser les offices qu’on avait vendus. Il eût mieux valu mille fois, dit un grand jurisconsulte, vendre le trésor de tous les couvents et l’argenterie de toutes les églises, que de vendre la justice… Vendre la place de juge, et faire jurer à ce juge qu’il ne l’a pas achetée, c’est une bassesse sacrilège. »
37 Chaline O., « Sénat romain, assemblée germanique, concile général, trois modèles des parlementaires français au XVIIIe siècle », dans Barbiche B., Poussou J.-P., Talon A., Pouvoirs, contestations et comportements dans l’Europe moderne : mélanges en l’honneur du professeur Yves-Marie Bercé, Paris, PUPS, 2005, cit. p. 435.
38 Pour Moréri, « le roi Pépin voulant passer en Italie, et ne pouvant présider aux assemblées ordinaires de la justice, institua vers l’an 755 ou 756 un Parlement composé des principaux seigneurs de sa cour […] »
39 Pasquier É., Les recherches de la France, Œuvres complètes, Amsterdam, 1723, t. I, p. 45-46.