III - Répartition de la population sur le territoire communal et relations des habitants avec les autres communes girondines
p. 79-83
Texte intégral
A - UN HABITAT DISPERSE
1) L’évolution des écarts
1La population soulignacaise est répartie dans les différents hameaux présents sur le territoire communal. On compte aujourd’hui 41 écarts autour du bourg de Soulignac. Le nombre de ces hameaux a peu évolué depuis le XIXe siècle. En 1886, on en relevait déjà 37. Certains ont aujourd’hui disparu comme Levrault - à l’ouest du bourg-, d’autres ont vu le jour comme Germenot, au sud de Soulignac. Un phénomène apparaît nettement dans le sud de la commune : c’est la localisation de l’habitat en position élevée, généralement sur le bord des terrasses garonnaises - exemple de la Joussière ou encore de Pargade. L’évolution de ces “groupements” isolés au cours de l’histoire est en grande partie liée aux familles y habitant et aux comportements démographiques de celles-ci - chaque écart regroupe en général une famille entière composée de 1,2, voire 3 générations. Dans certains cas, on peut même dire que le hameau est la possession d’un seul groupe familial. On remarque cependant qu’en un siècle et demi, certains hameaux ont périclité, comme c’est le cas pour la Joussière, le Bourdiley, Dorlange, etc. Le nord de la commune regroupe semble-t-il la majorité de la population avec de gros noyaux tels que Daliot, Galouchey et surtout Cousseau. L’importance de ce dernier est telle que l’on pourrait presque parler de second “chef-lieu” si celui-ci abritait les centres administratifs communaux.
2Quel facteur est à l’origine du développement de certains de ces écarts ?
3Les voies de communication ont joué un rôle non négligeable. En effet, si l’on compare les cartes établies pour 1886 et pour 1954, on remarque que Barthalot, Le Biot, Tarin et Bertrand ont accueilli de nouveaux individus. Ils sont situés sur les principales voies de passage : le long de la Départementale 237 reliant la vallée de la Garonne au niveau de Bégey au centre de Targon, ou bien le long de la Départementale 119 reliant la précédente aux communes voisines de Ladaux et Capian.
REPARTITION DE LA POPULATION SUR LE TERRITOIRE COMMUNAL EN 1886

Sources : Dénombrement de 1886
REPARTITION DE LA POPULATION SUR LE TERRITOIRE COMMUNAL EN 1954

Sources : Liste Nominative de 1954
4Cet habitat dispersé est bien adapté à l’économie communale. Les exploitations de chacun se situant souvent autour du hameau de résidence.
2) Le déclin du chef-lieu de Soulignac
5Soulignac enregistre maintenant, depuis un siècle, un déclin progressif du nombre de ses habitants. Si, en 1906, la population agglomérée était égale à 59 individus, elle n’était plus que de 43 en 1954. Même si nous ne possédons pas de données plus récentes, on peut affirmer que ce mouvement a continué. Contrairement à d’autres chef-lieux, Soulignac ne possède pas d’activités motrices. Certes la Mairie et l’Eglise y sont présentes et drainent certains habitants, notamment les dimanches où l’office religieux est célébré, ou encore pendant la période des déclarations de récolte où la mairie est, certains jours, saturée. L’école communale est sans doute, comme il a été dit plus haut, l’un des rares centres d’animation quotidienne du bourg.
6L’existence d’une alimentation générale n’est pas vraiment un élément moteur. C’est peut-être l’absence de tout commerce - ou presque - qui est la grande explication du déclin de Soulignac. Au début du siècle, en effet, plusieurs petits commerces étaient présents : un café, une épicerie, un tailleur, un forgeron, etc.
7Le petit commerce était donc la source de vie de ce bourg. Bâti au pied de l’église, Soulignac entre dans la catégorie des “villages-tas”. En dépit de la beauté du site, le bourg n’est pas un centre dynamique de l’économie communale.
8Malgré le passage hebdomadaire de quelques commerces ambulants, les habitants de la commune sont obligés de fréquenter les communes environnantes. La vie rurale de jadis a désormais bel et bien disparu.
B - LES RELATIONS EXISTANT DE NOS JOURS AVEC LES AUTRES COMMUNES
9Les principales communes fréquentées par les Soulignacais sont des localités offrant les services et les commerces absents à Soulignac. Il s’agit donc de gros bourgs tel que Targon ou de villes telles que Cadillac. Ces deux communes possèdent la plupart des services et commerces de détail.
10En 1988, les deux villes les plus fréquentées étaient Cadillac, mais aussi Langon à 25 kilomètres. Les Soulignacais sont obligés de se déplacer également jusqu’à Bordeaux pour des services plus spécifiques. L’autoroute A61 dont la sortie la plus proche est à 16 kilomètres n’est pas vraiment empruntée par les gens de Soulignac (pour gagner ce centre urbain), contrairement à ce que l’on pourrait penser. L’accès à la Départementale 10 est beaucoup plus facile.
11Des liens existent aussi avec d’autres communes voisines telles que Arbis à 4 km, Cantois, Podensac, etc. (voir carte p. 83).
COMMUNES FREQUENTEES REGULIEREMENT PAR LES SOULIGNACAIS EN 1988

Source : Enquête I.N.S.E.E. 1988
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Vignobles et vins en Aquitaine
Images et identités d’hier et d’aujourd’hui
Jean-Claude Hinnewinkel et Sandrine Lavaud (dir.)
2009
Essai géographique sur la crise du Bordeaux
Jean-Claude Hinnewinkel, Nathalie Corade et Hélène Velasco-Graciet
2015
Soulignac, une commune de l’Entre-deux-Mers girondin
Hélène Brun, Laurent Hurpeau et Jean-Pierre Perrigaud
1990
Saint-Émilion, terroir viticole et espace de vie sociale
Jacqueline Candau, Philippe Roudié et Corinne Ruffe
1991
Eyrans en Blayais
Commune viticole de Gironde
Alain Contis, Francine Montangon et Muriel Dagens
1993