Les limites de la composition beaux-arts
Un siècle de politique municipale pour l’enseignement supérieur à Bordeaux (1838-1939)
p. 16-38
Texte intégral
L’UNIVERSITÉ À BORDEAUX
1Confronté à une pénurie de locaux, endémique depuis des décennies, et sans solution satisfaisante au centre de Bordeaux, le Conseil de l’université envisagea, dès octobre 1941, la construction d’une nouvelle faculté des sciences à Talence1. Presque une décennie s’écoula avant que la décision ne fût arrêtée, mais le processus de déplacement de l’université de Bordeaux en périphérie était désormais enclenché. Le nouveau domaine universitaire sera inauguré le 23 octobre 1967. À cette date, le campus de Talence-Pessac-Gradignan, ou T.P.G., est en grande partie achevé. Le quart de siècle qui voit la construction de cet ensemble universitaire constitue le cadre principal de cette étude. L’histoire de l’université de Bordeaux s’enracine cependant plus profondément dans l’histoire du territoire bordelais. Cet attachement ancestral, presque viscéral, à la ville-centre explique la longueur des débats qui présidèrent à son déplacement en périphérie.
2Les origines antiques de l’université à Bordeaux se perdent à la fin du IIIe siècle, mais l’année 1441 est généralement retenue comme sa date officielle de fondation, lorsque l’archevêque Pey Berland obtient du pape la création d’un studium generale, permettant de donner des titres équivalents aux autres centres universitaires2. Son rayonnement semble cependant relativement réduit jusqu’à sa suppression en tant que corporation définie par des privilèges, sous la Révolution, en 17933.
3L’université bordelaise se relève progressivement au XIXe siècle, avec la création de la faculté des sciences, en 1838, et, simultanément, le rétablissement de la faculté des lettres, créée dès 1807, mais fermée depuis 1816. En 1870 s’ouvre la faculté de droit, suivie en 1874 de la transformation de l’École municipale de médecine et de pharmacie en faculté4. Au début de la IIIe République, la ville de Bordeaux est ainsi dotée d’une université complète : théologie, sciences et lettres, médecine et pharmacie. Avant même le concours de la reconstruction de la Sorbonne, à Paris, en 1882, qui marque le renouveau de l’université en France, la ville de Bordeaux, parmi les premières, s’est engagée dans un vaste programme de constructions universitaires dont la réalisation va contribuer à fixer des modèles typologiques qui resteront en vogue jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.
4En deux décennies, la municipalité de Bordeaux, engage, avec l’aide de l’État, la construction des trois facultés - droit (1870-1874), médecine (1876-1888 et 1902-1922)5, sciences et lettres (1880-1886) - mais également d’autres institutions culturelles ou d’enseignement de premier plan, telles que la Bibliothèque municipale (1886-1891), l’École principale du service de santé de la Marine (1895), l’École des beaux-arts (1890), et l’Institut de zoologie (1903)6. Toutes sont situées dans un périmètre restreint du centre-ville entre la Garonne et les cours, mais la ville manque l’occasion de combiner ces projets architecturaux majeurs avec un véritable projet urbain. Aucune conception d’ensemble ne vient présider à la répartition de ces édifices implantés au gré des opportunités foncières7. Les trois facultés de l’université de Bordeaux sont construites sur un modèle palatial qui atteste de l’ambition et du prestige que la ville entend conférer à l’enseignement supérieur, mais Claude Laroche relève avec raison qu’aucune des facultés construites, en cette fin de XIXe siècle, « ne bénéficiera d’un emplacement un tant soit peu avantageux, aucun n’aura droit à la perspective frontale que réclame le système architectural dont il relève.8 »
LA CONSTRUCTION D’UNE NOUVELLE FACULTÉ DES SCIENCES AU CENTRE DE BORDEAUX
5La faculté des sciences et des lettres de Durand se révèle immédiatement trop petite face à l’accroissement des effectifs qui accompagne le développement des sciences expérimentales. De 1885 à 1896, le nombre d’étudiants de la faculté des sciences croissant de 72 à 299 étudiants, l’Institut de zoologie est construit cours de la Marne, en 1900, afin d’y transférer une partie des enseignements sur un terrain où la ville de Bordeaux envisage déjà d’édifier, à terme, une nouvelle faculté des sciences9.
6Trente ans plus tard, le 7 mars 1930, le maire Adrien Marquet contacte le recteur pour lui demander s’il envisage toujours un déplacement de la faculté des sciences et, dans l’affirmative, de lui fournir d’ici le 15 mai tous les éléments nécessaires pour décider de l’opportunité d’inscrire ce transfert dans le cadre du plan d’urbanisme qui porte son nom et pour lequel il lance un grand emprunt10. Marquet confie le projet architectural à Roger-Henri Expert (1882-1955) le 20 mars, l’associant à Louis Augereau (1891-1977), l’architecte de l’université de Bordeaux11, et lui demande un premier projet pour le 30 mai suivant.

Charles Burguet. Faculté de droit (1870-1874). Cliché A.R.B. Elle illustre la ferme volonté de la municipalité de doter Bordeaux d’équipements universitaires de qualité. Sa façade principale, sur la place Pey Berland, affiche un style néo-Louis XVI sévère qui sied bien à l’enseignement du droit. Si l’édifice ne bénéficie pas d’une mise en perspective que le caractère classique de la façade et l’importance symbolique du programme imposeraient, il participe cependant à la restructuration urbaine progressive des abords de la cathédrale.

Jean-Louis Pascal. Faculté de médecine et de pharmacie, place de la Victoire à Bordeaux. 1877-1922. Cliché A.R.B.
7Expert, architecte parisien de renom, est originaire de la région bordelaise12. De formation classique, il s’interroge constamment sur son art en termes que Maurice Culot résume ainsi : « Peut-on simplifier, interpréter la perfection classique ? la plier à des exigences qu’elle a l’usage de contraindre ?13 ». L’œuvre d’Expert témoigne de la quête d’une troisième voie « à la rencontre de l’internationalisme moderne et de la culture d’école14 ». François Loyer évoque une « modernité toute classique », faite de projets qui ne seraient « en définitive qu’un prolongement ou qu’une réécriture ». Expert est « guidé par l’idée de parfaire plutôt que d’innover15 «.Toute la richesse, l’ambiguïté et l’intérêt de ses propositions tiennent dans la quête de cet « entre-deux ». Son œuvre, comme celle de contemporains tels Pierre Patout, Charles Siclis, Louis Süe, ou encore Jacques D’Welles à Bordeaux, est à ce titre inclassable et irréductible à quelques formules.
8Au début des années 1930, Expert devient architecte conseil du maire de Bordeaux. La municipalité lui confie trois projets dont aucun n’aboutira : un palais municipal (1932), une salle de spectacle de 5 000 places (1936) et la nouvelle faculté des sciences pour laquelle il produira sept projets différents de 1930 à 1951. En vain.
Le premier projet d’Expert en juin 1930
9Le choix du terrain, à l’angle du cours de la Marne et du cours Barbey, se révèle immédiatement une erreur, mais, pendant vingt ans, la ville, l’université et les architectes, attachés à l’idée que le prestige d’une faculté requiert une implantation en centre-ville, vont s’obstiner à faire entrer au chausse-pied un établissement en perpétuel développement, dans ce petit terrain triangulaire de 9 750 m2. L’hypothèse d’extensions sur les parcelles en lanières qui séparent ce terrain de la rue Montfaucon entretiendra l’illusion. S’obstinant dans cette impasse, on envisagera ensuite l’annexion du cours Barbey et enfin l’extension sur la place de l’ancien abattoir que la construction d’un nouvel établissement, quai de Paludate, libère opportunément16. Le coût et les difficultés juridiques de ces procédures seront sous-estimés tout au long de ces deux décennies encore marquées par une absence totale de vision d’avenir et de volonté politique claire.

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(1) Le quartier du cours Barbey et du cours de la Marne en 1930. L’actuelle place André-Meunier est occupée par les anciens abattoirs du XIXe siècle. De part et d’autre de l’ancien tracé du cours Barbey se trouvent l’École de santé navale et l’Institut de zoologie. L’actuel cours Barbey passe sur les parcelles en lanières qui firent l’objet d’expropriations pour agrandir la surface du terrain. En grisé, les premières parcelles expropriées.

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(2) Premier projet d’Expert en juin 1939. Plan en peigne à six branches.
10Le premier projet, daté de juin 1930 est élaboré en deux mois. Expert s’adosse aux parcelles qui bordent la rue Montfaucon et conçoit un plan en peigne, adapté mais convenu. L’aile principale, à l’angle des deux cours, abrite les services généraux et l’Institut de zoologie qu’Expert conserve par souci d’économie et habille d’une nouvelle façade. Le traitement des élévations rappelle celui des deux grands projets parisiens contemporains où Expert se rapproche le plus des thèses modernistes : les ateliers extérieurs de l’École des Beaux-Arts (1931-33), et le Groupe scolaire de la rue Küss (1931-34). Il n’en conserve pas moins ici des éléments d’une composition classique fondée sur la recherche de la symétrie, la hiérarchisation des niveaux, et le respect du principe de travée verticale. Expert est particulièrement fier « du grand effet perspectif vu depuis la place de l’abattoir » dont il donne un dessin évocateur17.

Expert et Augereau. Projet no 1 pour la faculté des sciences, juin 1930. Vue en perspective des façades à l’angle du cours de la Marne et du cours Barbey. A.M.B. 6846 M 4.
11L’assemblée de la faculté consultée estime que le projet répond à sa demande mais qu’après l’établissement de ces premiers plans, le terrain ne convient pas car sa forme triangulaire conduit à une construction coûteuse et n’autorise pas de développements futurs18. L’achat d’un nouveau terrain rue de Pessac, près de la nouvelle Cité universitaire de J. D’Welles en cours d’achèvement, est étudié en 1932. Mais malgré un avis positif d’Expert, cette piste est abandonnée pour des raisons financières, début 193319.
De nouveaux projets sur un terrain étendu aux parcelles voisines 1934-1935
12La maîtrise d’ouvrage que se partagent l’université, la ville et l’État se replie sur la solution de l’acquisition des parcelles de jardins qui jouxtent le terrain du cours Barbey. Les quatre parcelles expropriées le 28 juin 1933 permettent de gagner 3 200m2 et autorisent Expert à élaborer un deuxième projet qu’il tarde à remettre. Il envoie ce deuxième projet un an plus tard seulement, le 31 mai 1934, puis une variante le 15 février de l’année suivante. Le temps de réaction d’Expert qui est confronté à des exigences programmatiques changeantes, des budgets non garantis, et des surfaces insuffisantes, impatiente ses commanditaires prêts à le dessaisir de ses fonctions20.
13Dans cette deuxième version, Expert profite des possibilités nouvelles qu’offre l’agrandissement du terrain et la réduction du nombre des ailes du plan en peigne de six à quatre, pour améliorer la surface des jardins ainsi que l’éclairage et la ventilation naturelle des locaux. Devant les nouvelles critiques de la faculté qui juge les surfaces insuffisantes, Expert produit en mai 1935 un nouveau projet, le quatrième, où il ajoute, à l’extrémité sud du plan en peigne, une nouvelle aile perpendiculaire à la précédente21.

Plan schématique du projet no 4 de mai 1935. A.R.B. 2008.22.2712. L’acquisition programmée de nouvelles parcelles au sud du triangle originel a permis à l’architecte d’envisager l’implantation d’un jardin botanique et d’une entrée du site sur la place Dormoy. Dans l’aile principale sur le cours de la Marne, la conservation de l’Institut de Zoologie n’est plus à l’ordre du jour.

Élévation de la façade sur le cours de la Marne datée de juillet 1934. Cette élévation du projet no 3 reste inchangée pour te projet no 4 de mai 1935 et porte le cachet d’approbation du Ministère de l’enseignement supérieur et de la mairie de Bordeaux en mars 1938.
Le rôle ambigu de D’Welles
14La faculté approuve ces nouveaux plans et élévations dès juin 1935, mais les adjudications seront retardées pendant trois ans en raison des incertitudes économiques et politiques qui pèsent sur la France22. En décembre 1935, le ministre de l’Éducation nationale déclare qu’il renonce à la réalisation de la faculté car les crédits dont il dispose vont être affectés au paiement des arrérages des emprunts contractés au fonds des grands travaux contre le chômage23. La situation se débloque cependant en septembre 1936 grâce au plan de grands travaux du Front populaire, auquel la faculté des sciences de Bordeaux est éligible. Mais, dans le même temps, le montage financier du projet s’écroule en raison d’une hausse brutale de 40 % des coûts due à l’application des nouvelles lois sociales. Un nouvel accord entre l’État et la ville ne sera trouvé qu’en mars 1937 et les adjudications enfin préparées. C’est à cette époque qu’Expert se sépare d’Augereau qu’il propose de remplacer par Jacques D’Welles, architecte en chef de la ville de Bordeaux. Cette proposition, dictée par l’estime réciproque qui unit les deux architectes, est acceptée, malgré la situation ambiguë dans laquelle D’Welles se retrouve. Il devra parfois se prononcer de manière critique sur le travail d’Expert dont il est désormais l’associé.
15Afin de ne pas perdre les crédits espérés, les travaux sont engagés le 21 mai 1938 par la démolition de l’Institut de zoologie. Mais, à peine commencés, ils sont interrompus par les difficultés de financement et la situation politique internationale qui aboutit à la déclaration de guerre en septembre 1939. Seul l’amphithéâtre a été détruit, et les usagers de l’institut réinvestissent leurs locaux. En février 1939 et en août 1940, D’Welles tente à deux reprises de relancer le processus auprès de la municipalité, non sans égratigner au passage son associé parisien et tenter de jouer sa carte personnelle pour inscrire la nouvelle faculté dans ses propres projets préparatoires à son plan d’urbanisme de 194024. D’Welles récapitule minutieusement toutes les critiques faites au projet d’Expert pour conclure que « le plan est médiocre parce que le terrain est mauvais et tout à fait inadapté à un monument de cette importance. » Il joint à ses critiques quelques croquis où il explore différentes hypothèses. Celle qui a sa préférence consiste à déplacer la faculté sur la place de l’Abattoir, et à réserver le terrain du cours Barbey pour la construction d’écoles élémentaires cours de la Marne, et d’une école normale en fond de parcelle. Cette solution - qui, pour la première fois, mobilise la place de l’Abattoir - figure sur le projet d’aménagement des quartiers de la gare du Midi et de Sainte-Croix qu’il dessine alors en 1939.
16D’Welles défend la thèse d’une refonte totale de la faculté qu’il conçoit comme un « monument » déplacé et mis en valeur place de l’Abattoir25. La position d’Expert diffère de celle de son associé bordelais, ce qui laisse à penser que D’Welles ne l’a pas consulté pour adresser ses propositions au maire. À la même époque, Expert explique en effet à Marquet que ses études peuvent reprendre immédiatement sur la base du projet avorté de 1935-1938. Le maire semble avoir entendu Expert plutôt que D’Welles, l’architecte parisien adressant quelques mois plus tard, en janvier 1941, une étude sommaire de principe pour un cinquième projet qui réinterprète celui de 1935-1938.

Jacques D’Welles, Projet d’aménagement des quartiers de la gare du Midi et de Sainte-Croix. Janvier 1939. A.M.B. II A 2. La Faculté des Sciences est implantée sur la place de l’Abattoir (actuelle place André Meunier) face au projet d’écoles de garçons, de filles et de l’École normale.

Expert. Projet no 5 de janvier 1941. Plan sommaire de répartition des surfaces au rez-de-chaussée. AR 2008.22.2712. Dans le but d’augmenter les surfaces construites, la variante consiste à assembler deux plans en peigne, le premier ouvert à l’ouest, le second au sud. Répondant à la double critique d’un plan trop étiré et sujet aux risques d’inondation Expert envisage une circulation automobile sous les bâtiments, en surélevant le rez-de-chaussée de trois mètres au-dessus du cours de la Marne. Il s’agit certainement du dispositif le plus moderne de cet ensemble qui s’inscrit toujours dans cette culture de la composition Beaux-Arts.
La scission du projet sur deux sites : Bordeaux et Talence
17Les surfaces construites restent toujours insuffisantes aux yeux de l’assemblée de la faculté, si bien que, en octobre 1941, le conseil de l’université envisage pour la première fois un déménagement partiel à Talence. Le sixième projet qu’Expert produit en mars 1942 prend en compte cette scission sur deux sites : les instituts de chimie, de physique et de mathématiques, jugés les plus prestigieux, au centre-ville ; le reste à Talence.
18Expert innove en retournant le plan sur le cours Barbey selon un modèle palatial radicalement différent des solutions en peigne adoptées jusque-là. La composition gagne en clarté et renoue fortement avec les poncifs de l’enseignement Beaux-Arts, chers à Expert autant qu’à D’Welles. Une des grandes nouveautés de ce plan tient également à la mise en place, en façade nord, d’un parvis surhaussé de plusieurs mètres par rapport au cours de la Marne. Nous ne connaissons pas d’élévation de cette version, mais un dessin en perspective, non daté, en donne une image partiellement conforme.

Expert. Projet no 6 de mars 1942. AR 2008.22.2712. De gauche à droite : les services généraux, la chimie, la physique et les mathématiques. Ce sixième plan suppose l’achat de deux nouvelles parcelles sur la rue Vilaris à l’extrémité sud du site.

Expert. Perspective vue depuis la place de l’abattoir. Elévation non datée26. Seule l’aile à l’angle des deux cours est conforme au plan de 1942. L’enchaînement de trois corps de bâtiments en décrochés sur le cours Barbey correspond probablement à une variante répondant à la demande un temps formulée par la faculté d’avoir un bloc unique.
19D’Welles comme la maîtrise d’ouvrage jugent ce nouveau projet nettement supérieur aux précédents. Il permet notamment de bien séparer les disciplines dans des instituts différents comme le demande, depuis 1930, avec constance, l’assemblée de la faculté. D’Welles critique cependant le projet sur certains points, notamment la création du parvis cours de la Marne qu’il juge inutile, coûteux et difficile à entretenir27, mais il réserve ses critiques les plus virulentes à l’adresse de l’université et de la municipalité : « Je crois de mon devoir d’architecte en chef de la Ville de faire remarquer que la postérité s’expliquera mal pourquoi cette faculté des sciences de Bordeaux a été divisée en deux, une partie à Bordeaux, l’autre à Talence. Si le terrain de l’Abattoir était destiné à l’Institut d’histoire naturelle, à son jardin botanique, à un jardin public, aux Instituts du pin et du vin, un admirable ensemble scolaire serait réalisé dans ce quartier Sainte-Croix. » Cet avis-guidé par le prestige que D’Welles associe à l’enseignement supérieur qui ne saurait s’expatrier en banlieue ou à la campagne, se double ici de la crainte de l’architecte de voir une partie de son projet urbain partiellement compromise.
20Les années 1942 à 1944 voient s’accentuer l’incompréhension et le ressentiment entre les représentants de la faculté et leurs architectes. Les premiers reprochent un manque de concertation et de prise en compte de leurs besoins, quand les seconds se plaignent d’une absence de directives et de programme clairs et stables. Le plan palatial de 1942, réduit aux trois principaux instituts, dégageant des espaces libres, l’assemblée de la faculté s’engouffre dans l’appel d’air provoqué par ce vide pour exiger d’avantage de surfaces construites, mais se plaint paradoxalement du départ des sciences naturelles à Talence. Une autre demande paradoxale tient à l’affirmation de l’autonomie des services que formalise le principe d’ailes séparées et à la revendication conjointe d’une conception sous forme d’un bloc unique. Enfin, s’ils apprécient les grands jardins, et trouvent l’ensemble « très beau au point de vue architectural », ils préféreraient une architecture plus simple et plus fonctionnelle comme celle des nouveaux laboratoires de l’École normale supérieure, du nouvel Institut de chimie de Montpellier ou de divers instituts parisiens groupés sur un même terrain rue Pierre-Curie28. Les scientifiques en viennent à regretter les qualités du projet de 1935-1938 qui, selon eux, proposait plus de surfaces construites29. La confusion est à son comble. La note du doyen Brus, d’où sont extraits ces commentaires, confirme l’indécision de la maîtrise d’ouvrage, son incapacité à définir un programme stable et le déficit de concertation malgré déjà treize ans de collaboration. Elle révèle également en creux combien les architectes privilégient la composition architecturale au dépens de la prise en compte de la complexité des enjeux du programme.
21Sans ligne directrice claire que la situation politique ne facilite pas à fixer, les études se poursuivent et Expert produit en mars 1994 un projet plus abouti pour le seul pavillon central de chimie30. Les crédits restants d’avant-guerre devenus insuffisants pour construire l’ensemble, il a été décidé de les affecter à la construction du pavillon de la chimie, jugé prioritaire parmi les quatre instituts à construire. L’originalité de cette déclinaison du projet de 1942 tient à l’adoption d’une ossature entièrement métallique, solution que l’on ne peut s’empêcher de rapprocher des amicales pressions que la chambre syndicale des entrepreneurs de constructions métalliques avait exercée sur Expert par l’intermédiaire de Marquet31. Les chimistes se plaignant toujours de l’insuffisance des surfaces qui leur sont allouées, le conseil de l’université suggère, en juillet 1944, que le cours Barbey soit annexé aux terrains déjà acquis32. Le déclassement du cours qui sera prononcé quatre ans plus tard seulement33 permet de gagner 4 553 m2, portant la surface totale disponible à 1,7 ha quand, à titre de comparaison, la faculté des sciences de Toulouse en possède 5,7. D’Welles se saisit de cette proposition, dont il est peut-être à l’origine, et propose simultanément au maire et à son confrère parisien un nouveau schéma de principe d’une composition incluant non seulement le cours Barbey, mais aussi la place de l’Abattoir34.
La proposition de d’Welles en 1945
22Une fois de plus, D’Welles égratigne les projets antérieurs d’Expert pour légitimer et valoriser ses idées. Se plaçant exclusivement sur les plans de la composition et de la recherche d’un parti, D’Welles affirme que « la véritable difficulté de composition générale » sur ce site consiste à « souder la composition facile du terrain de l’abattoir à celle qu’il faut tracer dans le trapèze Barbey ». Démontrant ensuite l’impasse dans laquelle les ont conduits les premières propositions d’Expert, l’architecte bordelais vole au secours de son confrère : « À moins que... À moins que l’Urbaniste ne vienne à ton secours. Comment ? En supprimant le cours Barbey... le catastrophique cours Barbey ! Dès lors... la composition redevient classique - en face de l’abattoir et sur le même axe, une entrée de la section ex-Barbey de la Faculté... et une belle allée privée, à droite et à gauche de laquelle se distribuent les disciplines... Voici un croquis... on peut en trouver dix autres... Qu’en penses-tu ? Je t’en charge. » De responsable du projet, Expert est relégué à celui de simple exécutant d’une idée de D’Welles dont la double préoccupation est de maintenir, au centre-ville, le maximum de services de la faculté considérée comme un « monument », dans une composition « classique ». Nous ne connaissons pas la réaction d’Expert, mais celle du doyen est très favorable35. Le doyen propose à cette occasion une méthode de travail, et, avant d’engager les études, souhaite organiser une visite, avec les architectes, d’institutions comparables et notamment de l’École normale supérieure36. S’il s’agit de « profiter » dans une certaine mesure, des travaux qui ont déjà été faits, c’est bien un nouveau départ que propose la Faculté, faisant fi de quinze ans d’études.
23Le conseil municipal de Jean-Fernand Audeguil (1944-1947) tente de relancer une nouvelle fois le projet en septembre 1946, mais il faudra attendre encore trois ans dans le contexte chaotique des débuts de la Reconstruction pour que le Conseil de l’université reconduise Expert dans sa mission d’architecte en chef de la faculté des sciences, assisté de D’Welles et de Robert Touzin (1883-1959), architecte de l’Université37. Si Expert se contente de prendre acte de sa nomination, D’Welles remercie le recteur avec enthousiasme dans un style emphatique et flatteur : « Soutenu, comme eux [ses confrères Expert et Touzin], par la passion de l’architecture et le désir d’élever, avec d’aussi éminents Recteur et Doyen, un monument utile à l’enseignement et à l’avancement des sciences, et comme disait Gabriel, “recommandable à la postérité”, j’espère ne pas tromper votre confiance.38 » Le nouveau programme, approuvé par l’assemblée de la faculté le 3 décembre 1949 seulement, exige que la faculté soit construite en bâtiments séparés, entourés de jardins, réservant des possibilités d’extension dans l’îlot Barbey. Le bâtiment d’honneur doit être établi sur le terrain des abattoirs et avoir un « aspect monumental ». Les bâtiments « seront d’un style très sobre ». Un réseau de circulation souterrain reliera les bâtiments entre eux39. Huit jours plus tard seulement, Expert adresse un plan de masse de principe répondant aux attentes de l’Université.

Jacques D’Welles. Schéma de principe de composition adressé au maire de Bordeaux et à Expert le 22 février 1945. A.R.B. 2008.22.586. La proposition de D’Welles inclut le déclassement du cours Barbey et (’annexion de la place de l’Abattoir ; (1) Institut du Pin ; (2) Administration, grand amphithéâtre, histoire naturelle ; (3) Services ; (4) Mathématiques ; (5) Chimie ; (6) Physique ; (7) Laboratoire municipal ; (8) Institut Pasteur.
27 variantes pour un ultime projet : 1949-1950

Expert. Plan de masse de principe de la faculté des sciences. 11 décembre 1949. A.R.B. 2008.22.2712. (1) Services généraux ; (2) Amphithéâtre général ; (3) Géologie ; (4) Zoologie ; (5) Botanique ; (6) Chimie ; (7) Physique ; Écoles de Radio (8), (9) Chimie, (10) Œnologie ; (11) Centrale d’énergie ; (12) Ateliers ; (13) Institut du Pin.
24Cette étude est la première de 27 variantes que l’architecte parisien affinera plus ou moins en à peine plus d’un an. Hélas, peu de dessins de cette activité projectuelle intense nous sont parvenus. Hormis cette première étude, nous ne connaissons que celles numérotées 17 et 18, proches de la 27e et ultime solution proposée le 27 décembre 1950. Expert adopte un dispositif de mise en parallèle de corps de bâtiment parallélépipédiques selon une trame et une géométrie simplifiées qui le rapprochent des conceptions d’un urbanisme moderne. Toutefois, malgré cet exercice de simplification, l’architecte conserve une implantation qui favorise la symétrie. Contrairement aux années précédentes, qui l’avaient vu envisager une étude après l’autre, il adopte désormais une nouvelle stratégie, multipliant les solutions, certaines accompagnées de commentaires volontairement négatifs. Il cherche ainsi à précéder la critique en anticipant lui-même des contre-propositions qui pourraient lui être opposées. Cette stratégie sera contre-productive, car ressentie comme la preuve de ses hésitations.
25Cette stratégie se heurte aussi au manque de volonté politique de la mairie et de l’université. Après vingt ans d’hésitations, aucune certitude n’existe encore quant aux terrains réellement disponibles, et Expert doit toujours composer avec des hypothèses de libération des terrains dont il ne maîtrise pas la temporalité.
26À la fin de l’année 1950, l’université met fin aux fonctions de D’Welles, accusé de divulguer des informations qui nuiraient à l’avancement des projets de la faculté40. Quelque temps plus tard, en mai 1951, la 27e étude d’Expert est adoptée. Expert se dit prêt, mais de nouvelles difficultés apparaissent liées à l’acquisition des terrains qui, désormais, suscite l’opposition de deux syndicats de quartier. Ils contestent la destruction de logements que suppose ce projet et rappellent que le ministère prône des campus hors les murs, en opposition à des projets de prestige et à d’autres non rentables qui sont une charge et non une source de production de richesse. La presse se fait l’écho de cette contestation41. Cette nouvelle difficulté fut sans doute celle de trop et, dès le 8 juin, le conseil de l’université de Bordeaux, décide de transférer toute la faculté des sciences à Talence. Rapidement informé de cette décision par Jean-Baptiste Philippon, l’inspecteur départemental de l’urbanisme et de l’habitation qui militait pour cette solution depuis sa prise de fonction en 1945, la mairie de Bordeaux donne aussitôt son accord de principe pour la construction de la faculté à Talence sur des terrains qu’elle convoite depuis plusieurs années. Une page est enfin tournée.

Expert. Propositions no 17 et no 18 de mars 1950. Plus qu’une véritable analyse fonctionnaliste qui guiderait la répartition des masses, Expert procède à la recherche d’un « parti » en plan masse où il combine principe moderne d’indépendance des masses construites vis-à-vis des voies, et composition conventionnelle symétrique du plan en U.A.R.B. 2008.22.2712. Expert préfère la solution no 17 qui permet d’installer l’aile d’administration sur la place de l’Abattoir et de lui donner de l’ampleur sur 130 m le long du cours de la Marne : « Le prestige de la faculté y gagnerait beaucoup ». Expert se prononce pour des immeubles de six à huit étages et combat d’avance l’objection que l’on pourrait lui faire d’avoir recours à des ascenseurs, équipement mécanique qui, affirme-t-il, sera « imposé partout avant peu ». Les bâtiments J, K et L sont implantés pour empêcher toute extension de l’École navale le long du tracé du cours Barbey, extension qui, selon lui, serait catastrophique pour la faculté. Il propose que les cours et les jardins de la faculté et de l’École navale soient continus et se « compénètrent ». Expert attend une décision imminente rappelant le travail qu’il doit conduire dans des délais rapides (Lettre d’Expert au recteur le 4 mars 1950 en accompagnement de l’envoi des versions 17 et 18. A.R.B. 2008.22.2712).

Expert juin 1930

Expert mai 1935

D’Welles janvier 1939

Expert janvier 1941

Expert mars 1942

D’Welles février 1945

Expert décembre 1949

Expert mars 1950

Expert mars 1950
Les limites d’une pensée académique
27« En réalité, on peut dire que le terrain est manifestement trop petit, ce qu’il faut se garder d’avouer », conclut Expert, lucidement mais tardivement, en 1950, après vingt ans d’aveuglement42. À l’erreur originelle du choix d’un site inadapté, trop exigu, grevé par les difficultés prévisibles d’extension par acquisition ou expropriation, s’est ajouté un contexte politique et économique défavorable qui ralentit les prises de décision fermes et définitives. Les temporalités différentes des progrès scientifiques, de l’évolution de l’enseignement supérieur et de la genèse d’un projet architectural et urbain ne se sont jamais accordées au cours de ces vingt années d’hésitation.
28À ces difficultés conjoncturelles se sont ajoutés les pesanteurs d’une maîtrise d’ouvrage autant que d’une maîtrise d’œuvre héritières de mentalités et d’une culture du siècle passé désormais inadaptées aux enjeux d’une recherche scientifique en formation, d’un enseignement supérieur en voie de structuration et de démocratisation, et d’une architecture appelée à se tourner vers des solutions pour le plus grand nombre. L’attachement d’Expert et de D’Welles à un mode de projet dont les travaux de Pascal et Durand avaient déjà montré les limites à la fin du siècle précédent contribua également à cette succession d’échec. Figés dans cette position académique que condamne alors de manière virulente une petite avant-garde puriste et fonctionnaliste, Expert et D’Welles ne sont pas isolés à Bordeaux, ni sur la scène nationale. Ils sont au contraire représentatifs d’une pratique qui reste dominante en France jusqu’à la période de la reconstruction, après la Seconde Guerre mondiale. Les hésitations d’Expert sur la stratégie à adopter témoignent du questionnement qui anime l’architecte parisien à la recherche du compromis qui ne fonctionne en réalité qu’en façade, les solutions de distribution du plan demeurant attachées aux poncifs de l’enseignement des Beaux-Arts.
29Le rôle que joue D’Welles ne manque pas d’ambiguïtés. Sa position d’architecte en chef de la ville de Bordeaux l’empêcha d’être un associé à part entière d’Expert. Pas plus qu’Augereau, il ne participa effectivement à la conception des projets. Mais ses observations, ses analyses, ses critiques qui émaillent des rapports officiels adressés à la municipalité de Bordeaux, sans qu’Expert ne fût mis en copie, accentuèrent certainement les difficultés rencontrées. Son éviction tardive en 1950 en fut probablement la conséquence. D’Welles s’est efforcé d’aboutir à une composition urbaine et architecturale conforme à la vision qu’il a exprimée dès 1939 pour ce quartier dont il souhaitait faire un grand quartier d’enseignement. « Il n’est pas indifférent », répète-t-il encore une fois quelque temps avant son éviction, « que la ville de Bordeaux ait voulu garder son sceptre de métropole [...] dans un temps où la France peut difficilement se payer le luxe de créer des villes universitaires satellites ou régionales entièrement neuves à la campagne43. »Au moment où le débat sur la délocalisation des universités de centre-ville en périphérie urbaine bat son plein, D’Welles s’affirme parmi les plus fervents défenseurs d’un enseignement élitiste au sein de facultés qu’il assimile à plusieurs reprises à des « monuments » et dont la composition architecturale et urbaine se doit d’être « classique ». Le quartier de la gare du Midi et de Sainte-Croix est, selon lui, dévolu à l’enseignement supérieur. Il a prévu dans un terrain libre à 400 m de la faculté, mitoyen de l’École des beaux-arts, la construction de l’École d’architecture et du Conservatoire de musique, mais aussi, à proximité, la construction de l’École de commerce. Et de conclure non sans lyrisme : « Quand on réalise que, occupant environ six hectares à eux deux, le collège technique de garçons est mitoyen de l’École navale et que celle-ci sera mitoyenne de la nouvelle faculté des sciences, quand on réalise que la faculté des sciences nouvelle sera à 600 m de la porte est de la faculté de médecine et à 700 m de sa porte ouest de la faculté de droit, on peut affirmer que peu de villes en France auront ainsi bien rassemblé les établissements d’enseignements supérieurs et divers dans un même quartier, près des gares fer et routes, sur le parcours des principales voies de transport urbain. »
30Mais, quand on réalise que le nombre d’étudiants en sciences, comme de l’ensemble de l’université bordelaise, a été multiplié par 10 depuis la rentrée de 1945, on mesure combien l’obstination de D’Welles conduisait à une impasse.
Notes de bas de page
1 Délibération du C.U du 12/10/1941 A.R.B.2008.69.R29.
2 Robert Descoubes et Jean-Marc Grégoire, Les constructions universitaires en Aquitaine, texte dactylographié, nd (datable de la fin des années soixante-dix), A.R.B. boîte non cotée. Bureau de la conservatrice des archives.
3 Voir Marion Lagrange et Florent Miane, « Le Musée archéologique de la faculté des lettres de Bordeaux (1886). L’institutionnalisation des collections pédagogiques et scientifiques », In Situ [En ligne], 17 | 2011, mis en ligne le 29 novembre 2011, consulté le 26 avril 2013. URL : http://insitu.revues.org/920.
4 Voir Ludovic Poux. La Construction des palais universitaires de Bordeaux au XIXe siècle. TER de Maîtrise d’histoire contemporaine sous la direction de Pierre Guillaume. Bordeaux : université Michel de Montaigne-Bordeaux 3,1993.
5 Claude Laroche, « Pro Scientia Urbe et Patria : l’architecture de la faculté de médecine et de pharmacie de Bordeaux, 1876-1888 et 1902-1922 », In Situ [En ligne], 17 | 2011, mis en ligne le 24 janvier 2012, consulté le 20/06/2013. URL : http://insitu.revues.org/1126. Voir aussi Anne-Richard Bazire, Jean-Louis Pascal architecte, sous la direction de J.-M Leniaud, École pratique des hautes études, 2009.
6 Sur l’université de Bordeaux au XIXe on se reportera à l’article de Dominique Dussol et Claude Laroche « Un exemple provincial : les facultés de Bordeaux », dans Rivé, Philippe [sous la dir. de]. La Sorbonne et sa reconstruction. Paris : La Manufacture, 1987, p.200-222.
7 CL Laroche, « Pro Scientia Urbe et Patria », op.cit. §5.
8 Idem.
9 Convention entre l’État et la Ville de Bordeaux du 20 et 25 avril 1896. A.M.B. 6846 M 1.
10 Copie du courrier en A.M.B. 6846 M 5.
11 Lettre d’Expert à Marquet le 28/03/1930. A.M.B. 6846 M 5.
12 Voir : Collectif, sous la direction de Maurice Culot et de Lise Grenier, Viatorad aerarium. Roger Henri Expert. Architecte, I.F.A., Éditions du Moniteur, Paris, 1983.
13 M.Culotet L.Grenier, « Avant-propos », in Viatorad aerarium. Roger Henri Expert. Architecte, op.cit, p. 9.
14 François Loyer, « Roger Expert une modernité toute classique », in Viator ad aerarium. Roger Henri Expert. Architecte, op.cit, p.20.
15 Viator ad aerarium. Roger Henri Expert. Architecte, op.cit, respectivement p.17 et 9.
16 L’ancien abattoir (1824-1832) est de Gabriel-Joseph Durand, le nouveau est signé Jacques Debat-Ponsan (1932-1938).
17 Texte de présentation du projet, juin 1930. A.M.B. 6846 M3.
18 Lettres du doyen de la faculté des sciences au recteur le 22/11/1932. A.M.B. 6846 M1 et au maire de Bordeaux le 11/06/1932. A.M.B. 6846 M 1.
19 Expert conclut que le terrain rue de Pessac laisse une plus grande « liberté d’action », mais souligne que cette solution comporte d’énormes risques financiers liés à la revente de Barbey où « une solution acceptable du problème posé » a déjà été fournie. Lettre d’Expert au maire le 09/12/1932. A.M.B. 6846 M 1.
20 Le 04/01/1935, le recteur Terracher demande à la ville de « mettre en demeure » Expert « de soumettre ses plans avant la fin du présent mois, soit d’en confier l’exécution à un autre architecte » AR 2008.22.2712.
21 Un jeu de plans de ce 4ème projet est conservé en : A.M.B. 6846 M 3.
22 Lettre du recteur au maire le 08/06/1935. A.M.B. 6846 M 5.
23 Lettre du ministre de l’Éducation nationale à Marquet le 17 mars 1936. A.M.B. 6846 M 5.
24 Ces critiques figurent dans des notes adressées en tant qu’architecte en chef de la ville au maire de Bordeaux. Rien n’indique qu’Expert, ou que l’université aient été destinataires de copies. D’Welles indique seulement qu’Expert a été informé des objections formulées à son plan par les professeurs. Notes de D’Welles au maire de Bordeaux le 10/02/1939 et du 08/08/1940. A.M.B. 6846 M 5.
25 Notes de D’Welles au maire de Bordeaux le 08/08/1940. A.M.B. 6846 M 5.
26 Cette perspective a été publiée en 1983 dans (a monographie consacrée à Expert (voir bibliographie). Elle y est datée, sans justification, de 1938, et présentée comme un dessin provenant des Archives municipales de Bordeaux. Elle ne figure cependant pas dans la série des plans conservés sous la cote 6846 M 1 à 8 consultée en 2013.
27 Il s’agit là d’une critique étonnante, D’Welles se félicitant en 1945 de rejoindre Expert sur une solution de parvis.
28 Note du doyen Brus au nom de l’Assemblée de la faculté le 29/07/1943. A.R.B. 2008.22.586.
29 Idem.
30 Une série de plans est conservée en A.M.B.6846 M 4.
31 À la demande du syndicat, le maire prie Expert de bien vouloir étudier toute solution possible en métal. Lettre du maire à Expert le 26041933. /A.M.B.6846 M 5.
32 C.U. du 07/07/1944. A.R.B. 2008.69-R29/023.
33 Le déclassement a lieu le 02/07/1948. A.M.B. 6846 M 5.
34 Lettre de D’Welles à Expert le 21/02/1945. A.R.B. 2008.22.590.
35 Lettre du doyen au recteur le 03/03/1945. A.R.B. 2008.22.586.
36 Idem.
37 C.U. du 04/11/1949. A.R.B. 2008-69-R30.
38 Lettre de D’Welles au recteur le 15 novembre 1949. A.R.B. 2008.22.2712.
39 Programme pour la construction de la Faculté des sciences de Bordeaux. A.R.B. 2008.22.2712.
40 Lettre de D’Welles au recteur le 10juillet 1950. A.R.B. 2008.22.2712/189. La décision est prise par le C.U. le 06/11/1950.
41 Anonyme, « L’aménagement de la place des anciens abattoirs », Sud-Ouest, 07/06/1951. A.R.B. 2008.22.2712.
42 Lettre d’Expert au recteur le 31/01/1950. A.R.B. 2008.22.2072.
43 Lettre de D’Welles au recteur le 17/01/1950 partiellement reproduite dans le courrier que le recteur adresse au maire de Bordeaux le 27/04/1951 pour justifier le maintien de la faculté en ville. A.R.B. 2008.22.2712.
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