Allocution
p. 181-183
Texte intégral
1Je voudrais en premier lieu vous dire combien le Comité National Olympique Sportif Français et son président Nelson Paillou attachent d’importance au regroupement que vous avez organisé ici. Je voudrais aussi vous dire toute ma reconnaissance personnelle, à titre de responsable chargé du département du sport de masse et de la formation au Comité Olympique.
2C’est vous dire combien j’ai été intéressé, attentif, séduit parfois, par la pertinence des interventions, impressionné par la conscience des problèmes qui s’est manifestée. Il nous reste à mettre en place un plan d’action et à définir des contenus. Le rôle du C.N.O.S.F. est de représenter le mouvement sportif associatif, donc de rassembler et de représenter les fédérations, les clubs et les dirigeants sportifs bénévoles. Avec ces deux départements fondamentaux que sont le département du sport de masse et le département du haut niveau, une des grandes difficultés est d’éviter que les instances nationales du sport se laissent intoxiquer par le haut niveau. On ne peut en vouloir aux fédérations, tenues à des obligations de résultat, de mettre en jeu toutes leurs possibilités pour obtenir ces résultats sportifs, en mobilisant tous les techniciens ; mais aussi et parce que le sport est dans la vie, des résultats de gestion qui nécessitent de plus en plus une formation des responsables et des gestionnaires ; enfin, des résultats d’éducation. Or, on ne parle pas suffisamment de cette dernière, car les dirigeants considèrent souvent qu’elle est évidente et qu’elle va donc de soi.
3Pourtant, l’avenir du sport passe par une plus grande réflexion dans ce domaine, une réflexion que Nelson Paillou fait entrer dans ce que nous appelions la formation du militant sportif. Ce travail de formation est entre les mains de la Commission Nationale de Formation, il s’appuie sur deux principes qui sont appelés à être révisés, d’abord que la formation de dirigeant relève du mouvement sportif, ensuite que la formation de technicien, car il y a des brevets d’Etat à la clé, relève de l’Etat. Même si le travail de partenariat est permanent, même si, pour la formation des brevets d’Etat, les fédérations, les techniciens des fédérations et les membres des jurys sont présents afin d’évaluer et définir les contenus, même si les techniciens de la Jeunesse et des Sports nous sont d’une grande utilité lorsqu’il s’agit d’intervenir sur des thèmes précis de la formation des dirigeants. La décentralisation nous a amené à décentraliser aussi les soucis de la formation, et il ne reste au Comité national qu’une politique d’orientation, et notamment de formation de formateurs. Des stages interrégionaux, regroupant des responsables de formation de régions, ont été organisés, des documents ont été proposés pour leur donner matière à réflexion. Les C.R.O.S.F. sont chargés de la formation des dirigeants et les C.D.O.S.F. prennent en compte la formation de dirigeants de clubs. De nombreux stages recensés sont organisés dans les départements, ils sont indispensables, et nous savons qu’ils fonctionnent. Ils sont le résultat d’un plan de formation qui a été défini voilà cinq ans. La nouvelle commission vient de se mettre en place avec pour objectif un effort particulier sur la formation des jeunes dirigeants et sur la formation au niveau des fédérations. Car préparer les jeunes, c’est préparer l’avenir, et le Comité Olympique a fait dans ce domaine un effort, avec la mise en place des Jeux de l’Avenir par exemple, et a participé de manière assidue aux débats qui ont précédé la loi d’orientation à l’Assemblée Nationale.
4Le rôle social du sport, dont nous avons beaucoup parlé ici, est pris en compte par la Commission Nationale du Sport pour Tous. Nous avons un projet pour les quatre ans qui viennent : le lancement d’une campagne nationale “Le sport, c’est mieux dans un club”. Une campagne à deux détentes, une première qui va s’orienter vers le monde sportif lui-même, afin que tout le monde soit sensibilisé au fait de devoir se préparer à accueillir les sportifs ; et une deuxième en direction du grand public. La progression spectaculaire du sport, qui en a fait un véritable phénomène de société, nous amène à nous interroger sur la façon dont les clubs peuvent accueillir les sportifs quel que soit leur niveau de pratique et quelles que soient leurs intentions. La Commission Nationale de Formation est en train de mener une réflexion en direction du financement de la formation, car existe là un problème fondamental. Nous cherchons à voir comment utiliser la réglementation de la formation professionnelle continue à travers le code du travail pour prévoir à la fois un financement, mais aussi la prise en compte de possibilités de congés individuels de formation rémunérés ; ce travail devant aboutir, nous espérons faire des propositions aux organisateurs de stages pour mieux se financer.
5Le club est le meilleur centre de recrutement et de formation des dirigeants. Il faut surtout donner aux dirigeants sportifs bénévoles une autre dimension car le sport vit dans la société, et la société est en éternelle évolution. Nous sommes en pleine période de mutation au niveau de la direction des clubs, mais il ne faut pas que cette crise de croissance se transforme en crise de conscience. Sans conscience, le sport risque de n’être que ruine du corps. Et au-delà du rôle du sport dans le développement de l’activité physique, du dépassement de soi ou de l’affirmation de la personnalité, sans conscience, le sport risque d’être ruine de l’homme.
6Je voudrais par conséquent vous exprimer toute ma gratitude et celle du mouvement sportif pour les travaux que vous avez entrepris, pour ce qu’ils présagent de positif pour l’avenir, et d’avance, je voudrais à nouveau vous inviter à participer à tous nos travaux de formation et vous remercier pour ce que vous avez apporté à l’occasion de cette université.
Auteur
Directeur de la Formation au C.N.O.S.F.
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