Allocution
p. 67-68
Texte intégral
1L’exposé des motifs du débat et son objectif : “Pourrait-on définir les types de rapports qui éviteraient les conflits et donneraient une efficacité maximale au monde sportif ?” invite à replacer les conflits “Dirigeants Techniciens”, objet du débat, dans le contexte plus large du fonctionnement, des objectifs, des instances du mouvement sportif et de l’état de leurs rapports avec l’environnement politique et social.
2Jacques Ferran dans l’exposé inaugural de l’Université d’été a fait un tableau réaliste de la situation du sport cl montré l’état d’incertitude dans lequel le sport français se débat.
3Il y a lieu de croire que l’on peut trouver la cause de cet état dans l’inadéquation entre les politiques des différentes instances du sport et les contradictions entre les différentes demandes de pratiques sportives.
4Est-il polémique de constater que beaucoup de clubs sportifs deviennent des sociétés de service à but non lucratif. Mais quel service ? Parce qu’aujourd’hui il n’est pas envisageable et souhaitable pour le mouvement sportif, sous peine de perdre son âme, de se priver de l’apport des bénévoles et du club comme base du développement de la pratique sportive, le modèle club société de service n’est pas acceptable. Dès lors, il faut redonner une part plus importante à la vie associative dans le club au travers d’un projet, qui n’est en fait que l’actualisation des buts du club. Cette étape est indispensable pour donner aux acteurs de l’association le référentiel qui permet d’établir pour le dirigeant, le technicien, salarié ou non, un contrat qui donne un sens à leur action dans l’association et qui permet d’évaluer leur efficacité.
5L’énumération de tous les gaspillages d’énergie et de finances montre que les dysfonctionnements, bases des conflits, sont majoritairement dûs à l’absence ou à l’insuffisance du débat sur le projet de l’association et sur son insertion dans les projets des instances du mouvement sportif.
6La recherche d’efficacité du monde sportif passe aussi par un changement du mode d’organisation et de système de management du sport. Si l’émergence d’un projet d’association doit motiver tous les acteurs du sport, la mobilisation des compétences doit être réalisée sur la base de contrats explicites aussi bien pour le bénévole que pour le salarié, dirigeant ou technicien. S’il s’agit d’une condition nécessaire pour que chacun retrouve ou trouve rapidement du plaisir à travailler pour atteindre les résultats attendus, la condition indispensable sera que les instances du mouvement sportif soient dirigées par des hommes qui :
- centrent leur action sur l’engagement et sur le qualitatif plus que sur les résultats immédiats ;
- mettent en valeur les réussites ;
- communiquent leurs passions ;
- reformulent en permanence les enjeux ;
- n’hésitent pas à rappeller à l’ordre ceux qui sortent du projet de l’association, donc de leur contrat.
7En conclusion, le monde sportif en s’ouvrant sur son environnement pourrait tirer parti du travail fait dans l’entreprise. Ne dit-on pas que le club doit être géré comme une entreprise !
Auteur
Directeur Technique National Fédération Française de Handball
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