16. Éléments pour l’Histoire naturelle des poissons
p. 439-455
Texte intégral
1Tel est l’exposé, aussi fidèle qu’il nous a été possible de le faire, des travaux qui ont mis l’ichtyologie dans l’état où nous la prenons ; ils nous serviront de matériaux, en même temps que de point de départ, et nous nous efforcerons d’en tirer, pour notre ouvrage, tout ce qu’ils renferment d’exact et d’utile, en ayant soin de rendre à chaque auteur la justice qui lui est due ; mais nous y joindrons beaucoup d’autres matériaux, qui ne sont point publics, et il est aussi de notre devoir d’en rendre compte dès à présent, soit pour faire connaître les sources d’où nous tirerons toutes les augmentations que cette nouvelle histoire des poissons va procurer à la science, soit pour témoigner notre reconnaissance aux personnes à qui nous devons des secours si considérables.
2Moi-même, depuis bien des années, je recueille une partie de ces matériaux1. Dès 1788 et 1789, sur les côtes de Normandie, j’ai décrit, disséqué et dessiné de ma main presque tous les poissons de la Manche, et une partie des observations que j’ai faites à cette époque m’a servi pour mon Tableau élémentaire de zoologie2 et pour mes Leçons d’anatomie comparée.3
3En 1803, dans un séjour de plusieurs mois à Marseille, je continuai ce genre de recherches sur les poissons de la Méditerranée. Je le repris en 1809 et 1810, à Gênes, et en 1813, dans divers lieux de l’Italie, et j’ai donné quelques échantillons des observations que je fis à cette époque, dans les premiers volumes des Mémoires du Muséum.4
4Ce fut surtout alors que je commençai à m’apercevoir combien toutes les ichtyologies existantes étaient encore imparfaites, et dans le nombre des poissons qu’elles faisaient connaître, et dans leurs rapprochements, et dans la critique des synonymes, et même dans les caractères qu’elles assignaient aux espèces.
5Je cherchai donc une occasion de faire une étude générale et comparative de toute la classe des poissons, et je la trouvai, lorsqu’il s’agit de disposer la grande collection que feu Péron avait rapportée de la mer des Indes.5
6MM. de Lacepède et Duméril ayant bien voulu permettre que je me chargeasse de ce travail, je compris dans mon arrangement les anciens poissons du Cabinet du Roi, ceux du Cabinet du Stadhouder, ceux de Commerson, que M. Duméril avait heureusement recouvrés et mis en ordre ; ceux que feu M. de Laroche avait rapportés d’lviça6, et ceux que feu M. Delalande était allé chercher à Toulon.7
7C’est sur cette première revue que j’ai rédigé, pendant les années si troublées de 1814 et de 1815, la partie des poissons de mon Règne animal publié en 18168. Il a dû être évident pour tous mes lecteurs que, dans ce livre, là méthode, les caractères des genres, leur division en sous-genres, la critique des espèces, sont les résultats d’une étude faite sur la nature même, et l’on a pu déjà y apercevoir de combien de corrections les ouvrages précédents étaient susceptibles.
8Depuis lors je n’ai pas cessé d’employer, de concert avec mes collègues, les professeurs d’ichtyologie, tous les moyens à notre disposition pour accroître cette partie du Cabinet du Roi, et les ministres de la marine, les officiers à leurs ordres, les chefs des colonies, ayant constamment secondé mes efforts et ceux de l’administration du Muséum, la collection a été portée, en peu d’années, à un nombre surprenant, puisqu’il est au moins quadruple de ceux que présentent les ouvrages les plus nouveaux.
9Ces grandes augmentations sont dues principalement aux voyageurs qui, depuis 1816, d’après une institution proposée par le ministère de l’intérieur, et sanctionnée par le feu Roi, ont parcouru, aux frais du gouvernement, les diverses parties du globe.
10Notre premier fonds, dû aux efforts communs de MM. Péron et Lesueur9, embrassait déjà l’Océan atlantique, la mer du Cap, les îles de France et de Bourbon, une partie des Moluques et les côtes de la Nouvelle-Hollande.
11Toutes les autres mers ont successivement fourni leurs contingents. Feu M. Delalande est allé au Brésil en 1811, et au cap de Bonne-Espérance en 1820 ; et cet infatigable préparateur y a fait des collections également étonnantes pour le nombre et pour la conservation10. M. Auguste de Saint-Hilaire, savant botaniste, dans un long voyage au Brésil, n’a négligé aucune partie de l’histoire naturelle, et pour les poissons en particulier il a fourni de beaux suppléments à la collection de Delalande.11 S. A. le prince Maximilien de Neuwied a bien voulu nous communiquer plusieurs poissons recueillis dans la même contrée12, et nous en avons vu beaucoup et de très intéressants dessinés par feu M. Spix, que ses héritiers ont jugé à propos de nous soumettre avant la publication très prochaine qu’ils se proposent d’en faire.13
12Cayenne est un point où nous avons toujours eu des collecteurs en quelque sorte à poste fixe. Outre les poissons qu’y avaient recueiIli autrefois MM. Richard14 et Leblond15, nous en avons reçu récemment par les soins de M. Poiteau16, pendant qu’il était chef des cultures dans cette colonie, et de MM. Leschenault17 et Ad. Doumerc18, qui y ont fait une course en 1824.
13Nous avons eu ainsi d’amples moyens d’éclaircir les poissons de Margrave, et ceux que Bloch a publiés d’après les dessins du prince Maurice de Nassau.
14Les Antilles et tout le golfe du Mexique ne nous ont pas fournis des renseignements moins abondants. M. Pley, ce voyageur courageux, mort victime des souffrances que lui avait occasionées un séjour de six ou sept années dans ces climats terribles, y a formé jusqu’à cinq collections, les unes de la Martinique et de la Gualeloupe, les autres de Porto-Rico et de toute la côte de la Colombie19. Également remarquables par la grandeur des échantillons et par leur conservation, elles sont accompagnées de notes précieuses sur les habitudes des espèces, leurs qualités, et les noms qu’on leur donne dans les différents lieux.
15M. Lefort, premier médecin à la Martinique20 et M. Achard, pharmacien21, nous ont envoyé de la Martinique et de la Guadeloupe des échantillons dont les couleurs mêmes étaient aussi fraîches que si l’on fût venu de les pêcher. M. Ricord vient de nous en apporter de Saint-Domingue un assez grand nombre tout aussi bien conservés22. M. Poey, naturaliste instruit, habitant de la Havane, nous en a apporté de l’île de Cuba23, et nous avons eu en communication un recueil de belles figures de ceux des côtes du Mexique faites pour le feu roi d’Espagne, par M. Mocigno.24
16Il nous a été facile de reconnaître ainsi tous les poissons de Plumier, et de rectifier beaucoup des erreurs de Bloch à leur sujet. Tous ceux que Parra a décrits à Cuba, se sont aussi trouvés parmi les nôtres, et nous avons été à même de vérifier et de compléter ce qu’il en a dit.25
17Les poissons même des hautes vallées des Cordillères ne nous sont point demeurés étrangers. L’illustre et savant voyageur, M. de Humboldt, a bien voulu nous en faire venir, quelques uns de ceux qu’il a décrits dans ses Observations zoologiques.26
18Nos ressources pour les côtes de l’Amérique septentrionale ont été aussi extrêmement multipliées. Le célèbre naturaliste, M. Bosc, qui a été consul de France à la Caroline27, nous a communiqué les poissons qu’il y a recueillis et les dessins qu’il en avait faits, dont quelques-uns avaient déjà été publiés par M. de Lacepède, mais d’une manière qui avait besoin d’éclaircissements pris sur nature.
19Nous en avons dû surtout une quantité considérable à M. Milbert28, habile artiste, qui a séjourné longtemps à New-York. Il nous a envoyé à peu près toutes les espèces décrites par M. Mitchill et beaucoup d’autres, recueilles soit sur les côtes, soit dans les rivières et les lacs de cette partie du monde.
20M. Lesueur a ajouté nombre d’espèces intéressantes, prises surtout dans les eaux douces de l’intérieur, et dont il a décrit une partie dans les journaux scientifiques de ce pays-là29. Il nous en est aussi parvenu quelques-unes les soins de M. Dekay, jeune naturaliste de New York, qui a étudié au Muséum et qui a conservé de l’affection pour ce bel établissement30. M. Mitchill lui-même en a adressé quelques autres31, et a surtout envoyé à l’administration du Muséum des mémoires manuscrits, dont nous avons profité.
21Les poissons de Terre-Neuve ont été observés et décrits avec soin par M. de la Pylaie, qui nous a libéralement communiqué ses notes et ses dessins, dont nous avons tiré plusieurs renseignements utiles32. Tout récemment M. Richardson a bien voulu nous faire voir ceux qui ont été pris pendant le dernier voyage du capitaine Franklin au nord de l’Amérique.33
22L’Afrique est la partie du monde où il est le plus difficile de voyager avec l’appareil nécessaire pour faire de grandes récoltes ; et cependant M. Roger, gouverneur des établissements français du Sénégal, nous y a fait rassembler une suite de poissons de ce fleuve34, qui a eu pour nous un intérêt d’autant plus grand que nous avons pu la comparer à celle que M. Geoffroy Saint-Hilaire avait recueillie dans le Nil35 ; ce qui, en y ajoutant les espèces des rivières du Cap, rapportées par Delalande36, et quelques poissons que M. Marceschaux, consul de France à Tunis37, vient de faire pêcher pour nous dans le lac de Biserte, nous a permis de prendre quelque idée de la population des eaux douces de cette vaste contrée.
23Pour les mers orientales, nous avons eu une petite collection de poissons secs, faite autrefois par feu Sonnerat38, et qu’il nous a donnée en 1814 ; mais surtout une très grande, ramassée pendant plusieurs années à Pondichéry et aux îles de France et de Bourbon, par M. Leschenault39 ce qui nous a mis à même bien connaître la plupart des poissons de Commerson et de Russel. M. Mathieu, officier d’artillerie très instruit, a envoyé de l’Isle-de-France plusieurs espèces rares et bien conservées.40
24MM. Diard41 et Duvaucel42, pendant un séjour assez long à Sumatra et à Java, y ont aussi recueilli un bon nombre de poissons ; et les généreuses communications que le célèbre M. Temminck43 nous a données de ceux qui avaient été rassemblés dans les mêmes îles par MM. Kuhl44 et Van-Hasselt45, et des figures qu’ils en avaient prises, a complété ce que nous pouvions désirer à cet égard.
25Ces deux jeunes et malheureux observateurs avaient aussi été aux Moluques, et leurs collections, jointes à celles de Péron, ont commencé, à éclaircir pour nous les figures de Valentyn et de Renard, et à nous convaincre que ces figures, si grossières qu’elles soient, représentent cependant toutes des objets réels.
26M. Reinwardt, savant professeur d’histoire naturelle à Leyde46, n’a pas été moins généreux que M. Temminck, et nous a donné une pleine communication de tout ce qu’il a recueilli dans le pénible voyage qu’il a fait dans l’archipel des Indes.
27Nous mettons au nombre des envois les plus riches que nous ayons reçus, les poissons du Gange et de ses affluents, que M. Alfred Duvaucel, mon beau-fils, a rassemblés avec le plus grand zèle, et dont il a même tiré quelques uns des rivières du Népal47. Ces envois, joints aux immenses collections de quadrupèdes, d’oiseaux, de reptiles, d’insectes, de squelettes et de préparations anatomiques, qu’il a adressés au Cabinet du Roi, y rendront à jamais son souvenir précieux. Sans le malheur que j’ai eu de perdre cet intéressant jeune homme, non moins spirituel et instruit qu’il était ardent pour ce genre de recherches, malheur dû en partie aux tracasseries de quelques misérables qui redoutaient le voisinage d’un homme capable de porter la lumière sur leur conduite, les sciences naturelles en auraient obtenu, dans tous les genres, des récoltes supérieures à ce qui a jamais été fait : qu’il me soit permis du moins de consigner ici les regrets que lui doivent les naturalistes. Cette partie de ses envois nous a mis en état de nous faire des idées plus complètes de la plupart des espèces que M. Hamilton Buchanan48 a décrites dans son bel ouvrage sur les poissons du Gange.
28M. Dussumier, négociant de Bordeaux, passionné pour l’histoire naturelle, et qui, jeune encore, a déjà fait sur ses propres vaisseaux plusieurs voyages à la Chine et aux Indes, a toujours eu soin de nous rapporter les objets les plus remarquables qu’il recueillait, et nous lui devons plusieurs poissons intéressants par leur rareté et la singularité de leurs caractères49. Il a même eu l’attention de faire faire à Canton et de nous confier des peintures très soignées de plusieurs belles espèces de la Chine. Tout récemment il vient de nous remettre une riche collection, pêchée sur la côte de Malabar et aux îles Seychelles.
29M. Ehrenberg, qui a recueilli les productions de la mer Rouge ou du Nil avec un discernement et une persévérance admirables, a poussé la complaisance jusqu’à nous communiquer ses dessins et ses descriptions, jusqu’à nous céder ses doubles pour le Cabinet du Roi50. Nous ne trouvons pas d’expression pour rendre les sentiments que nous inspire un abandon si noble. Il nous a fourni les moyens d’éclaircir la plupart des articles laissés par Forskal sur les poissons de cette mer, articles si nombreux, mais sur lesquels il régnait encore tant d’obscurité.
30Il n’est pas, enfin, jusqu’aux poissons de la mer du Japon et du Kamtschatka, dont nous n’ayons dû quelques-uns à la bonté de M. Tilesius51, le savant compagnon du capitaine Krusenstern, et M. Lichtenstein52 nous a communiqué tous ceux qui avaient été rassemblés lors de la même expédition par M. Langsdorf53, et cédés par celui-ci au Cabinet de Berlin, ainsi que tous ceux que Pallas s’était procurés précédemment et dont il a donné des description dans sa Zoographie russe. Enfin, M. Temminck vient encore de mettre sans réserve à notre disposition une grande collection de poissons de ces parages lointains, arrivée au Muséum royal des Pays-Bas.
31Pendant que ces généreux amis de la science accumulaient ainsi autour de nous les poissons des contrées les plus éloignées, il en était d’autres qui se faisaient un plaisir de nous procurer ceux de l’Europe. Outre les collections faites par Delalande, par La Roche et par moi sur les côtes de la Méditerranée, M. Risso nous a envoyé ses espèces de Nice les plus intéressantes, et nous a communiqué les dessins qu’il en a fait faire sur le frais, et sans lesquels nous n’aurions pu nous en bien représenter les couleurs54. M. Bonnelli nous en a envoyé aussi et nous en a prêté quelques-uns des plus rares du Musée de Turin55 ; mais nous en avons dû surtout une collection superbe, aussi nombreuse que bien conservée, au zèle désintéressé de M. Savigny, qui, pendant un voyage de près d’un an en Italie, n’a pas cessé de demander tous les poissons qui paraissaient sur les différents marchés ; qui est même allé plusieurs fois en mer pour prendre ceux que les pêcheurs négligent56 : il a procuré ainsi au Cabinet du Roi près de quatre cents espèces toutes des plus beaux modules et de la plus parfaite conservation. Heureux, si l’état de sa santé avait permis à cet observateur si ingénieux de faire jouir par lui-même les naturalistes du fruit de ses efforts. Nous nous empressons du moins de leur signaler ici les titres qu’il s’est acquis à leur reconnaissance.
32M. Biberon, l’un des employés du Muséum, est allé ensuite en Sicile, et y a recueilli encore plusieurs espèces qui avaient échappé à M. Savigny57 ; M. le docteur Leach nous en a procuré quelques-unes de Malte58 ; M. l’amiral de Rigny, pendant la noble expédition qu’il commande dans l’Archipel [grec]59, s’est occupé de nous faire pêcher le scare, si fameux chez les anciens, et qu’aucun moderne n’avait vu, si ce n’est Aldrovande. En ce moment même, nous attendons des produits des parages de l’Archipel, où M. le docteur Bailli nous a promis de soigner, pendant le séjour qu’il fait en Grèce60, les intérêts de l’ichtyologie. Joignant à ces nombreuses récoltes celles que M. Geoffroy a faites dans le Nil et sur la côte d’Égypte, nous osons nous flatter que rien ne nous manquera pour éclaircir ce qui a été dit sur les poissons de la Méditerranée depuis les temps les plus reculés.
33Nous avons encore à Marseille dans M. Polydore Roux, conservateur du Musée de cette ville, un correspondant plein d’instruction et de zèle, qui veut bien nous donner tous les renseignements que nous lui demandons61, et qui se propose même, lorsqu’il aura terminé son Ornithologie de Provence, de publier des figures coloriées des beaux poissons de cette côte, encore si mal connus et surtout si incorrectement représentés.62
34Les poissons de nos côtes de l’Océan n’ont pas été recherchés avec moins de zèle. M. d’Orbigny, correspondant du Muséum à La Rochelle, nous a envoyé toutes les espèces du golfe de Gascogne63, et nous a mis en état de commenter le Traité que Cornide a donné de ceux de la Galice64. Il nous a fourni les éléments de l’histoire du Germon, si intéressant et si oublié de la plupart des naturalistes.
35À Brest, M. Garnot, ingénieur de la marine, veut bien, non seulement nous envoyer des poissons, mais fixer sur le papier, d’après le frais et sur des dessins fort exacts, leurs couleurs naturelles.65
36M. Baillon, correspondant du Muséum à Abbeville, dont le nom est si connu des naturalistes par les découvertes que son père et lui ont faites sur les oiseaux, ne met pas moins d’ardeur et de discernement à étudier les poissons de la Manche66 ; et nous lui devons des espèces nouvelles et remarquables dans des genres tels que les pleuronectes, où il est presque inconcevable qu’il en reste à découvrir sur nos côtes.
37Feu Noël de la Morinière, qui a péri en Norwége pendant un voyage qu’il y faisait pour étudier les pêches des mers du Nord, y avait rassemblé plusieurs des poissons intéressants de ces parages67, et nous en avons dû d’autres aux bontés de M. Reinhardt, professeur à Copenhague68, à qui mon collègue, M. Brongniart69, avait bien voulu les demander de notre part.
38Nous nous sommes particulièrement attachés à nous procurer les poissons d’eau douce de l’Europe, d’ordinaire si négligés dans les cabinets. Nous avons recherché par nous-même avec beaucoup de suite ceux de la Seine et des rivières des environs de Paris. Mon collaborateur, M. Valenciennes70, est allé exprès à Anvers et à Dordrecht, pour y trouver ce prétendu triptéronote ou hautin, si mal rendu par Rondelet, et qui n’est autre que le lavaret.
39M. Hammer, professeur à Strasbourg, s’est occupé de nous procurer les poissons du Rhin et des rivières qui descendent des Vosges71. M. De Candolle, ce célèbre botaniste72, a pris la peine, avec M. Major, conservateur du Cabinet de Genève73, et avec le concours de plusieurs naturalistes helvétiens, de nous procurer ceux du lac Léman, et des autres lacs de la Suisse et de la Savoie ; ce qui nous a donné des moyens de débrouiller l’histoire de plusieurs espèces de truites et d’ombres, encore fort mal éclaircie par Bloch et par ses correspondants. Il y a joint même des poissons des lacs de Lombardie, dont MM. Bosc74 et Savigny75 nous ont aussi procuré plusieurs.
40Ceux du lac Trasimène nous ont été envoyés par M. Louis Canali, savant professeur de Pérugia76. M. Bredin, directeur de l’école vétérinaire de Lyon, nous a fait avoir l’apron du Rhône77. Plusieurs poissons intéressants du Danube nous ont été envoyés supérieurement préparés par les soins de M. de Schreibers, le célèbre directeur du cabinet d’histoire naturelle de Vienne78. M. Lichtenstein, savant professeur de Berlin, nous en a fait avoir quelques-uns du Brandebourg79. M. Thienemann, de Dresde, si connu par son voyage au Nord, nous en a envoyé beaucoup de Saxe80. M. Nitsch nous en a fait une collection à Halle.81
41Nous avons été surtout mis à même de bien connaître les poissons de l’Allemagne et de bien constater toutes les espèces de Bloch, par le voyage que M. Valenciennes a récemment fait à Berlin, et par la faveur qu’il y a obtenue à la sollicitation du célèbre M. de Humboldt, de rassembler jusque dans les étangs qui appartiennent au roi, toutes les espèces que l’on y nourrit, et en grands et beaux échantillons.
42Nous avons même reçu des poissons du Don et du Phase par les soins de M. Gamba, consul de France en Géorgie82, et la communication que M. Lichtenstein a bien voulu nous accorder des poissons de Pallas, donnés au cabinet de Berlin par M. Rudolphi83, nous a fourni beaucoup de lumières sur les espèces propres à la Russie ; mais ce qui nous a pénétré de la reconnaissance la plus vive, c’est la grâcieuse attention que S. A. I. la grande-duchesse Hélène a daigné nous marquer, en nous faisant envoyer en beaux échantillons les poissons les plus remarquables de cet empire avec leur nomenclature populaire. Qu’il nous soit permis d’exprimer ici notre respectueuse gratitude pour cette preuve qu’une princesse si distinguée a bien voulu donner d’un amour éclairé pour les sciences !84
43Les grandes expéditions nautiques ordonnées par le feu Roi ont complété cette longue suite d’acquisitions, que l’expédition de Baudin avait commencée. M. Freycinet85 et M. Duperrey86, dans leurs voyages autour du monde, ont fait recueillir, d’après les instructions qu’ils avaient reçues du zèle pour la science qui anime le ministère de la marine, les poissons de toutes les mers qu’ils ont traversées, et ils ont été parfaitement secondés dans cette recherche, le premier par MM. Quoy87 et Gaymard88, le second par MM. Garnot89 et Lesson90. Les relations de leurs voyages offrent au public les figures et les descriptions des espèces nouvelles les plus remarquables qu’ils ont découvertes ; mais ils en ont rapporté beaucoup d’autres qui, même lorsqu’elles n’étaient pas nouvelles pour la science, avaient encore un grand intérêt pour notre travail, soit en nous permettant de les mieux décrire que nos prédecesseurs, soit par les particularités anatomiques et autres qu’elles nous ont offertes. Cest ainsi, d’ailleurs, que nous avons eu les poissons de la Nouvelle-Zélande, de la Nouvelle-Guinée, des Mariannes, des îles Sandwich, de la Terre de feu et du Brésil méridional. Nous en avons même reçu par d’autres occasions de la rivière de la Plata, et surtout de Buénos-Ayres ; et nous en attendons de belles récoltes de la Nouvelle-Guinée, où MM. Quoy et Gaymard, qui avaient déjà exécuté de si grands travaux lors du voyage de M. Freycinet, viennent de se rendre avec M. Durville. Animés d’un nouveau zèle, et fortifiés par l’expérience, ils ne peuvent manquer d’obtenir encore de plus beaux résultats.91
44Quant à nous, le seul vœu qui nous reste a former, c’est que l’ouvrage que nous avons entrepris ne soit point trouvé trop indigne, ni écrivains illustres dont nous cherchons à continuer les travaux, ni des secours et des encouragements que nous avons reçus d’un si grand nombre d’amis et de protecteurs de l’histoire naturelle. Heureux si nous pouvions espérer qu’à son tour il prendra rang parmi ceux qui font époque dans la science. C’est à quoi vont tendre tous nos efforts.
Notes de bas de page
1 Nous avons cru devoir, pour compléter cette histoire de l’ichtyologie, reproduire ici l’exposé de nos travaux, tel que nous l’avons déjà fait connaître dans notre Prospectus [de l’Histoire naturelle des poissons ; voir Cuvier (Georges), Histoire naturelle des poissons, ouvrage contenant plus de cinq mille espèces de ces animaux, décrites d’après nature et distribuées conformément à leurs rapports d’organisation, avec des observations sur leur anatomie et des recherches critiques sur leur nomenclature ancienne et moderne ; par M. le baron Cuvier… et par M. Valenciennes… Prospectus rédigé par M. le baron Cuvier, Paris ; Strasbourg : F. G. Levrault ; Mallet-Bachelier, 1827].
2 [Cuvier], Tableau élémentaire de I’histoire naturelle des animaux, Paris, 1798, one volume, in-8°.
3 [Cuvier], Leçons d’anatomie comparée, Paris, 1800-1805, five volumes, in-8°.
4 [Cuvier (Georges), « Notice sur un poisson célèbre, et cependant presque inconnu des auteurs systématiques, appelé sur nos côtes de l’océan, aigle ou maigre, et sur celles de la Méditerranée, umbra, fegaro et poisson royal ; avec une description abrégée de sa vessie natatoire », Mémoires du Muséum d’Histoire naturelle, vol. 1, 1815, pp. 1-21, pl. 1-3 ; « Observations et recherches critiques sur différens poissons de la Méditerranée, et à leur occasion sur des poissons d’autres mers, plus ou moins liés avec eux », Mémoires du Muséum d’Histoire naturelle, vol. 1, 1815, pp. 226-241, pl. 11 ; « Suite des observations et recherches critiques sur différens poissons de la Méditerranée, et à leur occasion sur des poissons d’autres mers, plus ou moins liés avec eux », Mémoires du Muséum d’Histoire naturelle, vol. 1, 1815, pp. 312-330, pl. 16 ; « Suite des observations et recherches critiques sur différens poissons de la Méditerranée, et à leur occasion sur des poissons d’autres mers, plus ou moins liés avec eux », Mémoires du Muséum d’Histoire naturelle, vol. 1, 1815, pp. 353-363 ; « Suite des observations et recherches critiques sur différens poissons de la Méditerranée, et à leur occasion sur des poissons d’autres mers, plus ou moins liés avec eux », Mémoires du Muséum d’Histoire naturelle, vol. 1, 1815, pp. 451-466, pl. 23.]
5 [Péron, voir chap. 13, note 33.]
6 [Delaroche (voir chap. 12, note 17) a rapporté une centaine d’espèces de poissons d’Ibiza, dont trente nouvelles pour la science.]
7 [Pierre Antoine Delalande, qui fut l’aide naturaliste d’Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, est né à Versailles en 1787. Après avoir beaucoup voyagé, il est rentré en France avec de riches collections d’objets naturels. Il est mort de fièvre en 1823 alors qu’il était en train d’éditer la description de ses voyages. Il rapporta des poissons de Toulon et de Marseille, du Brésil, du Cap-Vert et du Cap de Bonne Espérance]
8 [Cuvier], Le Règne animal distribué d’après son organisation, pour servir de base à la zoologie et d’introduction à l’anatomie comparée, Paris, 1816, four volumes, in-8° [Bien que souvent datés en 1817, même par Cuvier, de nombreuses indications montrent que les quatre volumes étaient tous disponibles en novembre 1816 ; voir Whitehead (Peter James Palmer), « The dating of the 1st edition of Cuvier’s Règne animal distribué d’après son organisation », Journal of the Society for the Bibliography of Natural History, vol. 4, n° 6, 1967, pp. 300-301 ; Cowan (Charles Francis), « Cuvier’s Règne animal, first édition », Journal of the Society for the Bibliography of Natural History, vol. 5, n° 3, 1969, p. 219 ; Roux (Charles), « On the dating of the first edition of Cuvier’s Règne animal », Journal of the Society for the Bibliography of Natural History, vol. 8, n° 1, 1976, p. 31] Une deuxième edition [a été publiée en 1829 à Paris, en cinq volumes in octavo ; la partie sur les poissons se trouve dans le vol. 2, pp. 122-406].
9 [Péron et Lesueur, voir chap. 13, notes 32, 33.]
10 [Delalande, voir note 7 ci-dessus.]
11 [Augustin François César Provençal de Saint-Hilaire (Auguste de Saint-Hilaire, aucun lien connu avec Étienne Geoffroy Saint-Hilaire), né à Orléans en 1779, mort près de Sonnely (Loiret) en 1853. Accompagnant Delalande à bord de l’Hermione, il voyagea au Brésil où il amassa de vastes collections de plantes et d’animaux entre 1816 et 1822, y compris cinquante-huit poissons dont il fit don au Muséum national d’Histoire naturelle de Paris. Pour plus d’informations sur Saint-Hilaire, voir Lamy (Denis), Pignal (Marc), Sarthou (Corinne) & Romaniuc-Neto (Sergio) (sous la dir.), Auguste de Saint-Hilaire (1779-1853) : un botaniste français au Brésil / Auguste de Saint-Hilaire (1779-1853) : um botânico francês no Brasil, Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 2016, 607 p. (Archives ; 22).]
12 [Alexander Philipp Maximilian, prince de Wied-Neuwied, l’un des grands explorateurs-naturalistes et ethnologues du dix-neuvième siècle, est né à Neuwied, le long du Rhin, près de Coblence en Prusse en 1782 et mort dans la même ville en 1867. Il a exploré le Brésil entre 1815 et 1817 et l’Amérique du Nord entre 1838 et 1843, rapportant des grandes collections. Il fit don de poissons du Brésil. Pour plus d’informations sur Wied-Neuwied, voir Adler (Kraig) (sous la dir.), Contributions to the history of herpetology, Oxford (Ohio) : Society for the Study of Amphibians and Reptiles, 1989, pp. 22-23.]
13 [Spix, voir chap. 15, note 13.]
14 [Louis Claude Marie Richard, né à Versailles en 1754, mort à Paris en 1821, voyagea à Cayenne en 1781, au Brésil en 1785, et dans plusieurs îles des Antilles entre 1786 et 1788. Il expédia des poissons de Martinique.]
15 [Le Blond, voir chap. 12, note 4.]
16 [Pierre Antoine Poiteau, né à Amblémy près de Soissons (Aisne) en 1766, mort à Paris en 1854, fut envoyé en mission en Haïti, où il fut nommé jardinier-en-chef du nouveau jardin botanique. De retour en France en 1815, il travailla d’abord au jardin de Versailles puis fut nommé en 1818 chef de l’agriculture en Guyane. Lors de son séjour aux Antilles et en Guyane, il collecta des plantes et des animaux pour le Muséum, faisant don en particulier de poissons de Cayenne.]
17 [Jean Baptiste Louis Claude Théodore Leschenault, parfois appelé Leschenault de la Tour, né à Chalon-sur-Saône en 1773, participa comme botaniste au voyage dans les terres du Sud à bord du Géographe, sous le commandement de Nicolas Baudin (voir chap. 13, note 43). Après avoir exploré le Timor, Java et Ceylan et effectué un voyage aux États-Unis, il revint en France en 1807, pour repartir en 1816, cette fois pour l’Inde, où il devint directeur des jardins botaniques de Pondichéry. De retour en France en 1822, il s’embarqua pour un troisième voyage, cette fois-ci en Amérique du Sud, avec Doumerc (voir note 18, ci-dessous), où il effectua des grandes collectes pour le Muséum à Cayenne, au Surinam et dans la région autour de Rio de Janeiro et à Bahia. Il est mort à Paris en 1826. Pour plus d’informations sur Leschenault, voir Mearns (Barbara) & Mearns (Richard), Biographies for birdwatchers, the lives of those commemorated in western Palearctic bird names, Londres : Academic Press, 1988, pp. 231-235.]
18 [Adolphe Jacques Louis Doumerc, né à Hambourg en 1802, mort à Paris en 1868, participa avec Leschenault à un voyage en Amérique du Sud (voir note 17 ci-dessus).]
19 [Auguste Plée (orthographié aussi Pley), né à Paris en 1786, voyageur-naturaliste qui navigua aux Antilles en 1820, où il visita les îles de la Martinique, de la Guadeloupe, St. Thomas, St. Lucie, St. Barthelemy, Porto Rico et Cuba. Il voyagea ensuite au Québec et explora les côtes de la Colombie et du Venezuela. Il est mort en Martinique en 1825, le jour où il avait prévu de retourner en France.]
20 [Pierre François Lefort, né à Mers (Somme) en 1767, en poste à Fort Royal à la Martinique comme officier médical de première classe, médecin du roi entre 1814 et 1817, puis second et ensuite médecin-en-chef entre 1818 et 1826. Chevalier de la Légion d’Honneur en 1820, il est mort à Amiens en 1843.]
21 [Mathieu Justinien Achard (1782-1849), pharmacien naval en poste à la Martinique. Il fit des dons réguliers de poissons de la Martinique et de la Guadeloupe.]
22 [Alexandre Ricord, né à Baltimore, Maryland en 1798, doctorat en médecine à Paris en 1824, suivit des leçons de Cuvier, voyagea en tant que correspondant du Muséum (1827) et chirurgien naval à Santo Domingo. Il est mort en 1838.]
23 [Felipe Poey y Aloy, né à La Havane, Cuba, en 1799, voyagea à Paris pour prendre des cours entre 1826 et 1832 auprès de Cuvier, qui lui confia la tâche d’étudier les collections de poissons de Cuba. De retour à Cuba, il fut chargé de la création du musée d’histoire naturelle à La Havane (aujourd’hui le Museo Nacional de Historia Natural Felipe Poey), et en 1842, il devint professeur de zoologie et d’anatomie comparée. En 1873, il était le doyen de la faculté de philosophie, des sciences et des lettres. Sur une période de trente ans, à partir du début des années 1850, il publia de nombreux articles sur les poissons, le plus important étant sans doute « Synopsis piscium Cubensium », partie 2, pp. 279-468, de son plus vaste Repertorio fisico-natural de la isla de Cuba en deux volumes, 1865-1868. Il est mort à La Havane en 1891.]
24 [Mocigno, est Mociño, José Mariano Mociño (né en 1757, mort en 1820), naturaliste de la Nouvelle Espagne qui, à partir de 1795, par ordre de Charles IV, effectua plusieurs voyages pour étudier les produits naturels du Mexique. Parcourant toute la région, il effectua de précieuses collectes, notamment un herbier considérable, ainsi que de nombreux dessins, qu’il rapporta en Espagne en 1803. Deux fois secrétaire et quatre fois président de l’Académie royale de Médecine de Madrid, il est mort à Barcelone, pauvre et aveugle, en 1820.]
25 [Parra, voir chap. 9, note 41.]
26 [Humboldt (voir chap. 15, note 58) sur Eremophilus et Astroblepus, deux nouveaux genres ; sur une nouvelle espèce du genre Pimelodus dans] ses observations complètes de zoologie et d’anatomie comparée, Paris, vol. 1 [voir Humboldt (Alexander von), « Mémoire sur l’Eremophilis et l’Astroblepus, deux nouveaux genres de l’ordre des apodes », in Humboldt (Alexander von) & Bonpland (Aimé Jacques Goujaud) (sous la dir.), Voyage aux régions équinoxiales du nouveau continent, fait en 1799-1804, vol. 1 : Recueil d’observations de zoologie et d’anatomie comparée, Paris : F. Schoell & G. Dufour, 1811, pt. 2, pp. 17-20, pl. 5-6 ; « Mémoire sur une nouvelle espèce de Pimelode, jetée par les volcans du royaume de Quito », in Humboldt (Alexander von) & Bonpland (Aimé Jacques Goujaud) (sous la dir.), Voyage aux régions équinoxiales du nouveau continent, fait en 1799-1804, vol. 1 : Recueil d’observations de zoologie et d’anatomie comparée, Paris : F. Schoell & G. Dufour, 1811, pt. 2, pp. 21-25].
27 [Bien que Bosc ait reçu des commissions du gouvernement français pour être vice-consul à Wilmington, en Caroline du Nord en 1797, puis consul à New York en 1798, il semble qu’il n’ait jamais été accepté par le gouvernement des États-Unis (voir Beale (Georgia Robison), « Bosc and the Exequatur », Prologue : Quarterly of the National Archives and Records Administration, Paris, automne 1978, p. 151) ; Pour plus d’informations sur Bosc, voir chap. 12, note 5.]
28 [Jacques Gérard Milbert, né à Paris en 1766, navigua en tant qu’artiste à bord du Géographe pendant le grand voyage de Baudin (voir chap. 13, note 43) autour du monde (1800- 1804) mais débarqua à Maurice en 1801 pour cause de maladie. Il revint en France en 1804. En 1815, il partit pour l’Amérique du Nord, où il demeura jusqu’en 1822. Peintre paysagiste, graveur et naturaliste, il fut nommé correspondant du Muséum en 1820. Il mourut à Paris en 1840.]
29 [Lesueur, voir chap. 13, note 32.]
30 [James Ellsworth DeKay, naturaliste, 1792-1851, publia plus tard une importante description faunique de New York, 1842.]
31 [Mitchill, voir chap. 13, note 30.]
32 [Auguste Jean Marie Bachelot de La Pilaye, naturaliste, né à Fougères et 1786, mort à Marseille en 1856.]
33 Ils sont décrits [par Sir John Richardson] dans l’appendice [de la description de Sir John Franklin (1786-1847) ; voir Mearns (Barbara) & Mearns (Richard), Biographies for birdwatchers, the lives of those commemorated in western Palearctic bird names, Londres : Academic Press, 1988, pp. 160-167)] de ce voyage [voir Richardson (John), « Notices of the fishes », in Franklin (John) (sous la dir.), Narrative of a journey to the shores of the Polar Sea, in the years 1819, 20, 21, and 22, Londres : John Murray, 1823, pp. 705- 728, pl. 25-26]. [Richardson, né à Dumfries en Écosse en 1787, naturaliste et chirurgien naval lors des expéditions arctiques de William Edward Parry (1819-1822) et Franklin (1825-1827), chargé de trouver le passage nord-ouest entre les océans Atlantique et Pacifique. Il rejoint plus tard une expédition (1848-1849) menée par James Clark Ross (1800-1862) à la recherche de Franklin, qui avait disparu en 1845 (voir Mearns (Barbara) & Mearns (Richard), Biographies for birdwatchers, the lives of those commemorated in western Palearctic bird names, Londres : Academic Press, 1988, pp. 307-315). Richardson est mort à Grasmere en Angleterre en 1865.]
34 [Le baron Jacques François Roger, avocat et gouverneur des établissements français au Sénégal, a exploré en détail ce pays en 1826 avec les naturalistes Georges Samuel Perrottet (né à Vully en Suisse en 1793, mort à Pondichéry en 1870) et François René Mathias Leprieur (né à Saint-Dié dans les Vosges en 1799, mort à Cayenne en 1870).]
35 [Étienne Geoffroy Saint-Hilaire ; voir chap. 13, note 18.]
36 [Delalande, voir note 7 ci-dessus.]
37 [Armand Jean Baptiste Louis Marceschaux (aussi orthographié Maréchaux ou Marcescheau), consul de France à Turin, voyagea en 1826 au sud de la régence de Tunis.]
38 [Sonnerat, voir chap. 9, note 6.]
39 [Leschenault, voir note 17 ci-dessus.]
40 [Mathieu, officier d’artillerie et collecteur de crustacés, de mollusques, d’oursins, de poissons et d’oiseaux, en poste à Maurice ; il est probablement revenu en France entre 1795 et 1800 (voir Bauchot (Marie-Louise), Daget (Jacques) & Bauchot (Roland), « L’ichtyologie en France au début du xixe siècle : L’Histoire Naturelle des Poissons de Cuvier et Valenciennes », Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle, 4e série, section A, Zoologie, Biologie et Écologie animales, Paris, suppl. n° 1, 1990, p. 107.]
41 [Pierre Médard Diard, étudiant de Cuvier, né à Saint-Laurent en 1794. En 1817, avec Alfred Duvaucel (voir note 42 ci-dessous), beau-fils de Cuvier, il partit pour l’Inde, où il effectua des collectes pour le Muséum. Plus tard, en 1819, il partit en Cochinchine récolter des plantes, remonta le Mékong, visita les ruines d’Angkor, puis partit à Malacca. À la fin de 1824, il s’installa à Batavia, où il collecta pour le musée de Leyde. Il est mort à Java en 1863, empoisonné par accident par l’arsenic qu’il utilisait à des fins scientifiques.]
42 [Alfred Duvaucel, fils d’un premier mariage de Madame Cuvier, voyageur-naturaliste du Muséum, né en 1793. Chargé d’une mission scientifique en Inde en 1817, il partit de France avec Diard (voir note 41 ci-dessus). Après un court séjour à Calcutta et Chandannagar, où il établit un jardin botanique, il partit en 1818 pour Sumatra et Java, où il assembla des collections qui furent plus tard saisies par la Compagnie anglaise des Indes orientales à la demande de Sir Stanford Raffles. Fortement irrité par cet incident, il retourna à Calcutta, puis repartit à Sumatra, où il réussit à assembler d’autres collections pour Cuvier. De retour en Inde, il collecta des poissons du Gange et de ses affluents ainsi que d’Assam et du Népal. Il mourut à Madras en 1825 d’une fièvre contractée pendant son expédition.]
43 [Coenraad Jacob Temminck, né à Amsterdam en 1778, mort à Leyde en 1858, directeur du cabinet royal d’histoire naturelle de Leyde entre 1820 et 1858. Il fit don de poissons de Vienne ainsi que de poissons collectés par Kuhl et van Hasselt (voir notes 44, 45 ci-dessous). Pour plus d’informations sur Temminck, voir Mearns (Barbara) & Mearns (Richard), Biographies for birdwatchers, the lives of those commemorated in western Palearctic bird names, Londres : Academic Press, 1988, pp. 372-376.]
44 [Heinrich Kuhl, naturaliste allemand, né à Hanau an der Main en 1797, nommé en 1820 à la Commission des sciences naturelles des Indes orientales et partit la même année avec son ami van Hasselt (voir note 45 ci-dessous) pour les Indes orientales hollandaises. À Java, il rassembla un grand nombre de plantes, d’animaux et de minéraux et envoya en Hollande de nombreuses observations qui furent plus tard publiées dans des journaux scientifiques. Mais le climat lui fut fatal et il mourut en 1821 à Bogor, Java. Pour plus d’informations sur Kuhl, voir Roberts (Tyson R.), « The freshwater fishes of Java, as observed by Kuhl and van Hasselt in 1820-1823 », Zoologische Verhandelingen (Leyde), vol. 285, 1993, pp. 1-94.]
45 [Jan Coenraad van Hasselt, né à Doesburg, Hollande, en 1797, voyagea en 1820 aux Indes orientales hollandaises avec Kuhl (voir note 44 ci-dessus) pour y étudier la faune et la flore. À la mort de Kuhl en1821, il poursuivit son exploration de Java et envoya d’importantes collections au musée de Leyde, ainsi que des descriptions précises et détaillées. Il mourut de dysenterie à Bogor en 1823. Pour plus d’informations sur van Hasselt, voir Roberts (Tyson R.), « The freshwater fishes of Java, as observed by Kuhl and van Hasselt in 1820-1823 », Zoologische Verhandelingen (Leyde), vol. 285, 1993, pp. 1-94.]
46 [Gaspar Georg Carl Reinwardt est né en 1773 à Lutteringhausen im Bergischen en Allemagne. Il fut nommé professeur d’histoire naturelle à Harderwijk en 1800, directeur de la ménagerie de Louis Napoléon et directeur du cabinet du roi à Haarlem en 1808, et professeur de chimie, de pharmacologie et d’histoire naturelle à Amsterdam en 1810. En 1815, il partit pour les Indes orientales, chargé d’organiser l’éducation, les services médicaux, l’agriculture, l’industrie et la recherche scientifique dans les colonies hollandaises. En 1817, il créa un jardin botanique à Bogor à Java et devint son premier directeur. De retour en Europe en 1822, il fut nommé professeur à l’Université de Leyde, où il mourut en 1854.]
47 [Duvaucel, voir note 42 ci-dessus.]
48 [Sur Hamilton, voir chap. 13, note 39.]
49 [Jean Jacques Dussumier, propriétaire de navires et marchand à Bordeaux, né en 1792, a effectué au moins onze voyages commerciaux entre 1816 et 1840 à bord de ses propres vaisseaux, le Buffon et le Georges Cuvier, dans l’océan Indien et aussi loin que la mer de Chine (voir Laissus (Yves), « Note sur les voyages de Jean-Jacques Dussumier (1792-1883) », Annales de la Société des sciences naturelles de la Charente-Maritime (La Rochelle), vol. 3, n° 5-9, 1973, pp. 387-406). À chaque escale, il fit des collectes zoologiques précieuses, qu’il donna au Muséum national d’Histoire naturelle à Paris, avec des notes descriptives et des dessins d’après nature. Il fut nommé correspondant du Muséum en 1827, chevalier de la Légion d’Honneur en 1831 et officier en 1841. Après avoir vécu à Paris près du Muséum pendant plusieurs années, il retourna à Bordeaux, où il mourut en 1883.]
50 [Christian Gottfried] Ehrenberg [né à Delitzsch et 1795 et mort à Berlin en 1876.] et [Friedrich Wilhelm] Hemprich [1796-1825], ont fait, par ordre de l’académie royale des sciences de Berlin [et avec l’appui d’Alexander von Humboldt], pendant les années 1820 à 1825, un voyage en Lybie, en Égypte, en Nubie, en Arabie et sur la côte occidentale de l’Abyssinie, qui a produit les observations les plus intéressantes pour toutes les branches des sciences naturelles [voir Mearns (Barbara) & Mearns (Richard), Biographies for birdwatchers, the lives of those commemorated in western Palearctic bird names, Londres : Academic Press, 1988, pp. 183-187]. Voyez le rapport fait à ce sujet par M. de Humboldt ; Berlin, 1826, in-4°.
51 [Tilesius, voir chap. 13, note 42.]
52 [Martin Heinrich Karl Lichtenstein, docteur en médecine, est né à Hambourg en 1780 et mort en mer entre Korfor et Kiel en 1857. Il devint professeur d’histoire naturelle à l’université de Berlin et en 1813 directeur du musée zoologique. Il mit à disposition de Cuvier et de Valenciennes plusieurs poissons lors de leurs visites à Berlin. Pour plus d’informations sur Lichtenstein, voir Mearns (Barbara) & Mearns (Richard), Biographies for birdwatchers, the lives of those commemorated in western Palearctic bird names, Londres : Academic Press, 1988, pp. 240-243.]
53 [Baron Georg Heinrich von Langsdorff, médecin et naturaliste allemand, né à Wollstein, Hesse en 1774, participa au voyage de von Krusenstern (voir chap. 13, note 41), rejoignant le Nadjedjeda à Copenhague et s’arrêtant aux Canaries, au Brésil, et en passant par le Cap Horn, les Marquises, les îles hawaïennes et Kamchatka. Bien que le navire ait poursuivi vers la mer de Chine, le détroit de la Sonde, le Cap de Bonne Espérance, Saint Hélène et l’Écosse, pour finalement arriver à Kronstadt le 9 août 1806, Langsdorff quitta l’expédition en juillet 1804 à Saint-Pierre et Saint-Paul, retournant en Europe par la Sibérie. Il fut nommé par la suite consul-général de la Russie au Brésil, où il arrive en 1813. Entre 1813 et 1820, il vécut à Rio de Janeiro. Menant une expédition russe vers le bassin de l’Amazonie entre 1821 et 1829, il tomba malade et perdit la raison ; transporté en Europe, il mourut à Fribourg en 1852, sans recouvrer ses esprits.]
54 [Risso, voir chap. 12, note 19.]
55 [Bonelli, voir chap. 13, note 7.]
56 [Marie Jules César Lelorgne de Savigny, naturaliste, né à Provins in 1777, rejoint la campagne égyptienne en 1798 en qualité d’assistant d’Étienne Geoffroy Saint-Hilaire. Une maladie des yeux contractée dans les déserts africains et aggravée par son travail de précision le rendit presqu’aveugle dès 1829. Il est mort à Gally près de Versailles en 1851.]
57 [Gabriel Bibron (parfois orthographié Biberon), né en 1805, était le fils d’un employé du Jardin des plantes ; dès son plus jeune âge, il se consacra à l’étude de l’histoire naturelle. Vers 1820, il fut envoyé par le Muséum faire des missions scientifiques en Italie et en Sicile, puis en Angleterre et en Hollande. Il devint membre de la Société philomathique de Paris en 1840 puis professeur d’histoire naturelle au collège municipal de Turgot. Il mourut de tuberculose en 1848 à quarante-deux ans. Pour plus d’informations sur Bibron, voir Adler (Kraig) (sous la dir.), Contributions to the history of herpetology, Oxford (Ohio) : Society for the Study of Amphibians and Reptiles, 1989, pp. 32-33.]
58 [William Elford Leach, né à Plymouth en 1791, diplômé de chirurgie à Londres en 1809 et médecin à Édimbourg en 1811, mais abandonna la médecine pour se consacrer à l’histoire naturelle. En 1816, il fut nommé conservateur d’histoire naturelle au British Museum mais fut forcé de démissionner en 1822 à cause de problèmes de vue. Il partit pour l’Italie en 1826 et y resta jusqu’à sa mort dans le Piedmont en 1836. Il écrivit principalement sur les crustacés et les insectes. Pour plus d’informations sur Leach, voir Mearns (Barbara) & Mearns (Richard), Biographies for birdwatchers, the lives of those commemorated in western Palearctic bird names, Londres : Academic Press, 1988, pp. 223-226.]
59 [Henri Gauthier, comte de Rigny, officier naval, né à Toul en 1782. En 1822, il commanda les forces navales françaises dans la mer de Levant ; en 1825, il commanda l’escadron anglo-franco-russe envoyé en Grèce. En 1827, il fut le vainqueur à Navarin contre l’escadron turco-égyptien d’Ibrahim Pasha. Nommé vice-amiral en 1827, préfet maritime de Toulon en 1829 et ministre des Affaires étrangères en 1834, il mourut à Paris en 1835.]
60 [Étienne Marin Bailly, voir chap. 15, note 42.]
61 [Jean Louis Florent Polydore Roux, né à Marseille en 1792, nommé conservateur du musée de Marseille au moment de sa création en 1819 ; effectua des recherches sur la zoologie de la région, en particulier en ornithologie. En 1839, il voyagea vers l’Orient, remonta le Nil jusqu’à Thèbes puis partit à Bombay, où il mourut en 1833.]
62 [l’Ornithologie provençale de Roux fut publié en 1825- 1830, en deux volumes, mais son ouvrage proposé sur les poissons de ce littoral n’a jamais été achevé.]
63 [Charles Marie Dessalines d’Orbigny, naturaliste et docteur en médecine, né en mer en 1770, a aidé à fonder et à développer le musée d’histoire naturelle de La Rochelle. Il est mort à La Rochelle en 1856.]
64 [Cornide de Saavedra, voir chap. 9, note 40.]
65 [Prosper Garnot, né à Brest en 1794, rejoint le corps naval des chirurgiens en 1811 et soutint sa thèse de doctorat en médecine en 1822. La même année, il embarqua en tant que chirurgien assistant sur la Coquille, et avec son adjudant René Primevère Lesson (voir note 90 ci-dessous), fut en charge des observations biologiques lors du voyage de ce vaisseau autour du monde, sous le commandement de Louis Isidore Duperrey (voir chap. 13, note 45). À son retour, il rédigea avec Lesson la partie zoologique de ce voyage (voir Lesson (René Primevère) & Garnot (Prosper), « Zoologie », in Duperrey (Louis Isidore), Voyage autour du monde, exécuté par ordre du roi, sur la corvette de Sa Majesté, la Coquille, pendant les années 1822, 1823, 1824 et 1825, Paris : Arthus Bertrand, 1826-1831, 2 vol. + Atlas [146 pl.]) En 1828, il fut nommé chirurgien-en-chef à la Martinique, mais atteint d’une hépatite incurable, fut autorisé à prendre sa retraite en 1833. Il mourut à Paris en 1838.]
66 [Louis Antoine François Baillon, né à Montreuil-sur-Mer en 1778, mort à Abbeville en 1851 ; botaniste et zoologiste, il avait un cabinet d’histoire naturelle à Abbeville et fit don de poissons d’Abbeville, de la Norvège, de Malaga, de Buenos Aires et de La Plata.]
67 [Simon Barthélèmy Joseph Noël de la Morinière, voyageur et ichtyologiste, né à Dieppe en 1765, devint inspecteur général de la pêche maritime de France. En 1819, il fut chargé d’un voyage d’exploration au-delà du Cap Nord. Il mourut durant cette mission à Trondheim en 1822.]
68 [Johannes Christopher Hagemann Reinhardt, 1778-1845, a envoyé des poissons de la mer du Nord et du Groenland.]
69 [Alexandre Brongniart, minéraliste et géologue, né à Paris en 1770, mort dans la même ville en 1847 ; devint professeur à la Sorbonne en 1808 et professeur de minéralogie au Muséum en 1822. À l’occasion de ses voyages dans toute l’Europe, en particulier en Suède, en Norvège, dans les Apennins et en Grèce, il rapporta des poissons de la Norvège.]
70 [Valenciennes, voir chap. 13, note 10.]
71 [Frédéric Louis Hammer (né en 1762), devint professeur d’histoire naturelle à l’École centrale du Haut-Rhin à Colmar en 1798, professeur de botanique et d’histoire naturelle à l’École de pharmacologie de Strasbourg en 1805, et directeur du jardin expérimental de la Société des Sciences et de l’Agriculture de Strasbourg en 1806. Il est mort à Ingershof en 1837.]
72 [Augustin Pyrame de Candolle est né à Genève en 1778 et mort dans la même ville en 1841. Docteur en médecine en 1804, il fut nommé professeur de botanique à Montpellier et directeur du jardin botanique de cette ville. Il retourna plus tard à Genève et obtint une chaire d’histoire naturelle et la direction du jardin botanique. Auteur de nombreux ouvrages, il eut une influence considérable sur les études botaniques, dont Genève fut le centre pendant plusieurs années. Pour plus d’informations sur Candolle, voir Nelson (Gareth), « From Candolle to Croizat : Comments on the history of biogeography », Journal of the history of biology, vol. 11, n° 2, 1978, pp. 269-305.]
73 [Je n’ai pas été en mesure d’identifier Major, conservateur du cabinet de Genève.]
74 [Bosc, voir chap. 12, note 5.]
75 [Savigny, voir note 56 ci-dessus.]
76 [Luigi Canali, savant italien, né à Pérouse en 1759 et mort dans la même ville en 1814, consacra sa vie à l’étude des sciences naturelles.]
77 [Claude Julien Bredin, né à Alfort en 1776, mort à Nice en 1854, se consacra à l’étude de la nature, à la philosophie et à la littérature. Il fit don de poissons du Rhône et de ses affluents.]
78 [Carl Franz Anton von Ritter Schreibers, né à Presbourg en 1775, devint directeur du musée impérial de Vienne en 1805. Il est mort à Vienne en 1852.]
79 [Lichtenstein, voir note 52 ci-dessus.]
80 [Friedrich August Ludwig Thienemann, zoologiste allemand, 1793-1858, inspecteur du cabinet royal de Dresde en 1825. Il envoya des poissons de l’Elbe.]
81 [Christian Ludwig Nitsch, né à Beucha près de Grimma en Saxe en 1782, étudia l’histoire naturelle à l’Université de Wittenberg, où il devint professeur de zoologie et de botanique en 1808. De 1816 à sa mort en 1837, il était professeur de zoologie à l’Université de Halle.]
82 [Jacques François Gamba est né à Dunkerque en 1763. En 1817, il partit pour l’Ukraine, visita la Géorgie, revint en France, puis repartit pour Odessa, d’où il expédia des objets d’histoire naturelle au Muséum. Il est mort en Géorgie en 1833.]
83 [Rudolphi, voir chap. 15, note 57.]
84 [Son Altesse royale la grande-duchesse Hélène est Helena Pavlovna, grande-duchesse de Württemberg. Née à Stuttgart en 1807, fille de Paul, duc de Württemberg (un naturaliste et voyageur qui a assemblé des collections immenses d’histoire naturelle dans son château de Mergentheim), elle épousa en 1824 le grand-duc Michel, frère du tsar russe Nicolas I. Elle mourut à Saint Pétersbourg en 1873.]
85 [Louis de Freycinet ; voir chap. 13, note 44.]
86 [Duperrey, voir chap. 13, note 45.]
87 [Jean René Constant Quoy, né à Maillé en 1790, démarra des études de médecine en 1807 à l’école navale de Rochefort et navigua en qualité de chirurgien auxiliaire lors d’un voyage aux Antilles (1808-1809). Après avoir reçu son doctorat en médecine à Montpellier en 1814, il navigua vers La Réunion (1814-1815) en tant que chirurgien-major, puis participa plus tard, avec Joseph Paul Gaimard en tant que second chirurgien, à la circumnavigation de l’Uranie sous le commandement de Louis de Freycinet (1817-1820), où il fut en charge des observations géologiques. Accompagné encore une fois par Gaimard, il fut chirurgien-major de l’Astrolabe sous le commandement de Jules Sébastian César Dumont d’Urville (1826-1829). Excellent observateur, artiste de grand talent et l’un des plus grands voyageurs-naturalistes de son époque, il amassa de vastes collections de plantes et d’animaux. Il mourut à Rochefort en 1869.]
88 [Joseph Paul Gaimard, né en 1793 à Saint-Zacharie, Var, en Provence-Alpes-Côte d’Azur dans le sud-est de la France, prit part, avec le chirurgien-major Jean René Constant Quoy, à l’expédition de l’Uranie, sous le commandement de Louis de Freycinet (1817-1820), ainsi qu’à l’expédition de l’Astrolabe, sous le commandement de Dumont d’Urville (1826-1829). Après un voyage en Pologne, en Prusse, en Autriche et en Russie (1831-1832), il participa à deux voyages à bord de La Recherche vers les côtes de l’Islande et du Groenland (1835-1836). En qualité de président de la Commission scientifique du Nord, il effectua un autre voyage en Scandinavie, en Laponie, au Spitzberg et dans les îles Féroé (1837), ainsi que deux navigations en Islande (1838 et 1839). À Paris entre 1839 et 1848 pour diriger la Commission scientifique des expéditions polaires, il rédigea le récit de son voyage. Il mourut à Paris en 1858 dans un état proche de la pauvreté et a dû être enterré aux frais du gouvernement.]
89 [Garnot, voir note 65 ci-dessus.]
90 [René Primevère Lesson, né à Rochefort en 1794, participa en tant que médecin-pharmacien naval à la circumnavigation de la Coquille sous le commandement de Louis Isidore Duperrey (1822-1825). En 1829, il fut nommé responsable d’un cours de botanique à l’École de médecine navale de Rochefort et fut promu pharmacien-en-chef de la marine en 1835. Nommé correspondant de l’Académie royale des Sciences de Paris en 1833 et de l’Académie royale de Médecine en 1847, il mourut à Rochefort en 1849. Grand collecteur de plantes et d’animaux et excellent artiste, il laissa de nombreuses peintures de poissons qu’il avait collectés.]
91 En ce moment même, MM. Quoy et Gaymard viennent d’expédier du port Jackson au Muséum, avec beaucoup d’autres objets, deux cent soixante-dix poissons de différents parages de la mer des Indes et de la mer du Sud.
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