5. Contributions anatomiques aux seizième et dix-septième siècles
p. 138-147
Texte intégral
1Mais ce qui surtout préparait de nouvelles bases à la science des poissons, c’étaient les observations de l’école anatomique, fondée en Italie par les Vésale, les Eustache et les Fallope, si florissante dans le seizième siècle, et que, pendant le dix-septième, une heureuse nécessité avait portée à étudier l’anatomie des animaux.1 L’un de ses plus habiles maîtres, Fabricius d’Aquapendente entra dans quelques détails sur la génération des poissons et sur leurs écailles, et donna une description anatomique de l’émissole.2 Casserius, son élève et son successeur, fit connaître beaucoup de faits intéressants sur le cerveau et les organes des sens de ces animaux, et particulièrement sur leurs narines, leurs yeux, leur labyrinthe membraneux et les pierres de leur oreille3. Severinus, dans sa Zootomia democritea, en jetant les fondements d’une anatomie générale des animaux, posa aussi ceux de l’anatomie des poissons4 ; dans son Antiperipatias il chercha à prouver que les poissons respirent l’air contenu dans l’eau, et même, d’après ses idées sur l’uniformité de structure dans tous les animaux, il soutint qu’ils ont un poumon indépendamment de leurs branchies ; mais il prit les reins pour cet organe. Borelli, dans son traité De motu animalium, exposa le mécanisme de la natation, et fit connaître l’usage de la vessie natatoire5. Malpighi décrivit le singulier plissement de la substance médullaire du nerf optique, qu’il observa surtout dans le xiphias6. Stenon7 traita du cerveau, de l’œil et des dents du squale8, et donna une bonne description des viscères de la raie9 et de ceux de la torpille10 dont on avait aussi une description spéciale par Lorenzini.11
2L’esprit de cette école fut porté en Angleterre par Harvey12, en Allemagne par Volcher Coiter13 dans le Nord par les Bartholin14, et ne tarda pas à se répandre en Europe. L’anatomie des poissons en profita beaucoup.
3Une réunion de jeunes médecins d’Amsterdam, parmi lesquels étaient Gérard Blasius15 et l’immortel Jean Swammerdam16, s’occupa de leurs viscères et fit connaître ces nombreuses appendices qui tiennent lieu de pancréas au plus grand nombre des espèces, et le canal qui dans plusieurs unit la vessie natatoire à l’estomac.17 Il n’y eut pas jusqu’aux pores de leur peau qui furent l’objet d’une dissertation de Rivin18. Duverney enfin, au commencement du dix-huitième siècle, fit connaître en détail les organes de leur respiration et tout son mécanisme, ainsi que leur circulation branchiale, et compléta ainsi, jusqu’à un certain point, les idées que l’on pouvait se faire de leur organisation.19
4Les descriptions particulières, appelées monographies, devinrent fort nombreuses. Boccone donna des observations sur les squales20 ; Valisnieri sur l’anguille21. Gauthier Needham disséqua le brochet, la carpe, l’alose, et traita de la respiration des poissons et de ses organes, ainsi que de leur vessie natatoire22. Schelhammer et Thomas Bartholin firent l’anatomie du xiphias23 ; le premier y ajouta celle du lump et de la donzelle.24
5Il y eut surtout un assez grand nombre de ces descriptions anatomiques d’espèces dans les Mémoires des curieux de la nature25 ; on y trouvait celle du saumon par Peyer26, de la truite27 et de la lote28 par Muralt, du silure par Hartmann29, de la baudroie par Kœnig30 de la lamproie par Waldschmidt31. Kœnig y décrivit l’estomac singulier du muge.32
6Les mémoires des médecins de Copenhague33, offraient l’anatomie de l’orphie par Borrichius34 ; celles de l’anguille, du squale centrina, de la torpille, de la lamproie, par Jacobæus.35
7L’académie des sciences de Paris, qui, dans ses commencements, avait eu le projet de décrire et de disséquer les animaux de la ménagerie de Versailles, et qui a poussé en effet cette entreprise assez loin dans ses « Mémoires pour servir l’histoire des animaux »36, y a donné des observations anatomiques sur le squale faux37. Une partie de ces monographies a été rassemblée dans les collections de Blasius38 et de Valentin39. Mais on n’y trouve pas les observations les plus précieuses de l’époque sur ce sujet, celles qu’offre le système anatomique de Samuël Collins40, où se voient, en vingt-huit planches très bien gravées, les viscères et les cerveaux de vingt et quelques poissons41 ; la représentation des cerveaux était surtout importante et pendant longtemps n’a point été égalée.
8On devait désirer que tant de matériaux fassent réunis dans un corps d’ouvrage. Vers le milieu du dix-septième siècle, un médecin de Silésie, Jean Jonston avait entrepris cette tâche pour tout le règne animal42 ; mais il l’avait fait en simple compilateur, sans connaissance personnelle des choses et en négligeant d’ailleurs entièrement l’anatomie. Son volume des poissons en particulier n’est qu’un abrégé assez élégant à la vérité d’Aldrovande, et des auteurs qu’Aldrovande lui-même avait suivis ; le VIe livre, qui traite des poissons étrangers, n’est tiré que de Margrave et de Nieremberg. C’est aussi de ces différents auteurs et de Schonevelde qu’il a copié ses planches ; mais dans l’édition de 1718, qui porte le titre de Theatrum animalium43, on a ajouté des figures de poissons des Indes, dont nous aurons occasion de reparler dans la suite.
9Jonston a essayé de ranger les poissons d’après une espèce de méthode, mais très mal conçue ; car il y mêle des distinctions prises de leur séjour, à celles qui sont tirées de leur conformation ; et ces dernières même sont mal choisies et encore plus mal suivies dans le détail ; les poissons rangés sous chaque chapitre n’ayant pas tous, à beaucoup près, les caractères indiqués dans le titre.
Notes de bas de page
1 Voir [Albrecht von] Haller, Bibliotheca anatomica, vol. 1 [1774].
2 Hieronymus Fabricius [Fabricius d’Aquapendente], né à Aquapendente [1533-1619], élève de [Gabriello] Fallopio [1523-1562], maître de [William] Harvey [voir note 12 ci-dessus], professeur à Padoue de 1565 à 1609. [Sa description anatomique de l’émissole apparaît dans De formato foetu, publié à Venise en 1600 (voir particulièrement ses planches 31-32). Pour une édition en facsimile, une biographie et un commentaire sur les traités embryologiques de Hieronymus Fabricius, voir Adelmann (Howard B.), The embryological treatises of Hieronymus Fabricius of Aquapendente : The formation of the egg and of the chick [De formatione ovi et pulli], The formed fetus [De formato foetu] [a facsimile edition, with an introduction, a translation, and a commentary], Ithaca (New York) : Cornell University Press, 1942, 2 vol. À propos de Fabricius en tant qu’anatomiste, voir Cole (Francis Joseph), A history of comparative anatomy : from Aristotle to the eighteenth century, Londres : Macmillan, 1949, pp. 99-112.]
3 Jules Casserius, de Plaisance [né en 1552], successeur de Fabricius à Padoue, mort en 1616, a publié deux ouvrages très remarquables pour leur temps : De vocis auditusque organis historia anatomica ; Ferrare, 1600, 1 vol. in-folio ; et Pentestæsæion, hoc est de quinque sensibus ; 1610, in-folio. C’est dans le premier qu’il décrit et représente, p. 94 et 95, le cerveau, les oreilles et les narines du brochet ; dans le second [p. 292] il en donne l’œil, mais moins exactement [Pour plus d’informations sur Casserius, voir Cole (Francis Joseph), A history of comparative anatomy : from Aristotle to the eighteenth century, Londres : Macmillan, 1949, pp. 112-125, fig. 53].
4 Marc-Aurèle Severinus, né à Tarsia, en Calabre, en 1584, professeur à Naples en 1610, mort dans cette ville en 1656. Sa Zootomia Democritea, imprimée à Nuremberg par les soins de Volkamer, 1645, 1 vol. petit in-4°, est le premier traité général et philosophique d’anatomie comparée : il y donne des notes sur l’anatomie d’une douzaine de poissons, avec quelques figures de viscères gravées grossièrement en bois. Son Antiperipatias, seu de respiratione piscium, parut seulement en 1661, à Amsterdam, en un volume petit in-folio, sans figures [Pour plus d’informations sur Severinus, voir Cole (Francis Joseph), A history of comparative anatomy : from Aristotle to the eighteenth century, Londres : Macmillan, 1949, pp. 132-149, fig. 54].
5 Jean-Alphonse Borelli, né à Naples en 1608, professeur à Pise et à Florence, mort à Rome en 1679, l’un des fondateurs de l’école des iatromathématiciens [l’application des mathématiques et de la mécanique à la médecine], qui cherchaient à appliqué des calculs exacts aux phénomènes de la physiologie. Son De motu animalium fut publié après sa mort (Rome, 1680-1681, 2 vol. in-4°). [Pour plus d’informations sur Borelli et ses recherches sur la locomotion des poissons, voir Videler (John J.), Fish swimming, Londres : Chapman & Hall, 1993, pp. 94-95, fig. 5.1].
6 Marcello Malpighi, né près de Bologne en 1628, professeur à Bologne, à Pise, à Messine, et premier médecin d’Innocent XII, mort à Rome en 1694, compte parmi ses nombreuses découvertes sur la structure des organes, celle des plis du nerf optique des poissons, qu’il décrivit en 1664, sur le xiphias, dans une lettre adressée à Fracastor : elle est réimprimée dans ses Œuvres complètes ; Londres, 1687, 1 vol. in-folio [voir Malpighi (Marcello), Opera omnia botanico-medico-anatomica, Leyde : Petrus van der Aa, 1687, p. 120]. [Pour plus d’informations sur Malpighi, voir Cole (Francis Joseph), A history of comparative anatomy : from Aristotle to the eighteenth century, London : Macmillan, 1949, pp. 177-197.].
7 Nicolas Stenon [à l’origine Niels Steensen], né à Copenhague en 1638, devenu catholique à Florence en 1667, précepteur du fils du grand-duc, professeur d’anatomie, évêque in partibus [c’est à dire nommé dans un territoire qui n’est pas encore érigé en évêché], etc., mort à Schwerin en 1687, auteur de plusieurs écrits sur l’anatomie physiologique, publiés en Danemarck, en France et en Italie [e.g., voir notes 8-10 ci-dessous], [Pour un rapport sur la vie et les ouvrages de Stenon, voir Maar (Vilhelm), Nicolai Stenonis opera philosophia, Copenhague : V. Tryde, 1910, vol. 1, pp. i-xxviii ; vol. 2, pp. 351-359].
8 [Stenon] Dans une dissertation à la suite de son Elementorum myologiæ specimen ; Florence, 1667, in-4.°, et réimprimée dans Blasius, p. 263 et suivantes. [Pour un facsimile du « Canis carchariae dissectum caput » de Stenon, voir Maar (Vilhelm), Nicolai Stenonis opera philosophia, Copenhague : V. Tryde, 1910, vol. 2, pp. 113-139.]
9 [Stenon] Dans son Epistola de raiæ anatome, jointe à son traité De glandulis et musculis [1664], et réimprimée dans Blasius [1681], pp. 298-302.
10 [Stenon], dans Acta Medica et Philosophica Hafniensia, vol. 2, obser. 89 [1675].
11 Stefano Lorenzini, Osservazioni intorno alle torpedini, Florence, 1678, in-4°, et en latin dans les Miscellanea Curiosa Medico-Physica [voir note 25 ci-dessous] ; réimprimées dans Valentin [1720], 2e part., pp. 110-115.
12 Guillaume Harvey, né à Folkstone, dans le comté de Kent, en 1577, mort en 1657, médecin des rois Jacques Ier et Charles Ier, l’illustre inventeur de la circulation générale, était élève de Fabricius d’Aquapendente [voir note 2 ci-dessus]. On voit même que ses découvertes sont une suite de sidées de son maître [Pour plus d’informations sur Harvey, voir Cole (Francis Joseph), A history of comparative anatomy : from Aristotle to the eighteenth century, Londres : Macmillan, 1949, pp. 126-131].
13 Volcher Coiter, né à Groningue en 1534, médecin [et anatomiste] à Nuremberg, mort en 1600 en France, où il était venu comme médecin d’une armée allemande, avait publié dès 1566 à Bologne un Traité [des os et] des cartilages. On a de lui Diversorum animalium sceletorum explicationes, etc. ; Nuremberg, 1575, in-folio [Pour plus d’informations sur Coiter, voir Cole (Francis Joseph), A history of comparative anatomy : from Aristotle to the eighteenth century, Londres : Macmillan, 1949, pp. 73-83 ; Allen (Elsa Guerdrum), « The history of American ornithology before Audubon », Transactions of the American Philosophical Society, nlle série, vol. 41, n° 3, 1951, pp. 405-406].
14 La famille des Bartholin, à qui l’anatomie doit beaucoup de travaux, était danoise. Caspar Bartholin, né à Malmoë, en Scanie, en 1585, mort en 1629, est auteur des Institutiones anatomicæ [1632] et d’un traité De unicornu [Padoue, 1645, suivi d’une deuxième édition à Amsterdam, 1678]. Cinq de ses fils produisirent des ouvrages, Érasme, né en 1625, mort en 1698, a écrit sur le cristal d’Islande [1669] et sur d’autres sujets physico-mathématiques. Thomas, né en 1619, mort en 1680, inventeur des vaisseaux lymphatiques, est celui qui nous intéresse. Dans son traité De luce animalium, Leyde, 1647, et Copenhague, 1669 ; dans ses Historiarum anatomicarum et medicarum centuriæ VI, Copenhague, 1654-1661, et dans les Acta medica et philosophica hafniensia, 1672-1679, 5 vol. in-4°, il a donné plusieurs faits relatifs à l’anatomie des poissons, entre autres, dans la centur. V, une note de [Joannes] Rhodius [1661, pp. 15-17] sur la couleur tantôt rouge tantôt verte du foie de la lamproie. Caspar II [1655-1738], fils de Thomas, a donné une dissertation [sur les dents de requin] De glossopetris ; Copenhague, in-4°, et 1706, in-12 5[Je n’ai pas été en mesure de trouver une édition de 1706 de De glossopetris].
15 Gérard Blasius, né à amsterdam en 1627, mort [en 1682] à Amsterdam, où il exerçait la médecine, auteur de nombreux ouvrages d’anatomie [e.g., voir Blasius (Gerardus Leonardus), Anatome animalium, terrestrium variorum, volatilium, aquatilium, serpentum, insectorum, ovorumque, structuram naturalem ex veterum, recentiorum, propriisque observationibus proponens, figuris variis illustrata, Amsterdam : Joannnis à Someren, Henricus & Vidua Theodorus Boom, 1681, 494 + [2] p., LX pls]. [Pour plus d’informations sur Blasius, voir Cole (Francis Joseph), A history of comparative anatomy : from Aristotle to the eighteenth century, Londres : Macmillan, 1949, pp. 150-155.]
16 Jean Swammerdam, le célèbre auteur du Biblia naturæ, était né à Amsterdam en 1637, et, après avoir voyagé en France et en Allemagne, mourut dans sa patrie en 1680. Ses papiers passèrent par plusieurs mains, et furent achetés par [le médecin et chimiste hollandais Hermann] Boerhaave [né à Voorhout en 1668, mort à Leyde en 1738], qui publia ce grand ouvrage en 1737-1738 [il existe aussi une édition de Londres de 1758]. [Pour plus d’informations sur Swammerdam, voir Cole (Francis Joseph), A history of comparative anatomy : from Aristotle to the eighteenth century, Londres : Macmillan, 1949, pp. 270-305 ; Schierbeek (Abraham), Jan Swammerdam (12 February 1637-17 February 1680), his life and works, Amsterdam : Swets en Zeitlinger, 1967, 202 p., ill.]
17 Ces faits et plusieurs autres sont consignés dans deux petits écrits [anonymes], intitulés, l’un, Obserçationes anatomicæ selectiores collegii privati Amstelodamensis, Amsterdam, 1667, in-12 ; l’autre, Observationum anatomicarum collegii privati Amstelodamensis, pars altera, in quibus præcipue de piscium pancreate ejusque succo agitur, Amsterdam, 1673, in-12 [voir Amsterdammers, Collegium Privatum, 1667, 1673 ; pour une édition en facsimile avec une introduction, voir Cole (Francis Joseph), Observations anatomicae selectiores Amstelodamensium, 1667-1673 [edited with an introduction by F.J. Cole, F.R.S.], Reading : University of Reading, 1938, xi p. [reprint], ill. ; voir aussi Cole (Francis Joseph), A history of comparative anatomy : from Aristotle to the eighteenth century, Londres : Macmillan, 1949, pp. 330-341].
18 August Quirinus Rivinus [1652-1723], « Observatio anatomica circa poros in piscium cute notandos », Acta Eruditorum (Leipzig), 1687, pp. 160-162.
19 Joseph Guichard Duverney, , né à Feurs en 1648, professeur d’anatomie au Jardin du Roi en 1679, mort en 1730, auteur avec Claude Perrault [1613-1688] des « Mémoires pour servir à l’histoire des animaux » 1733-1734 [voir note 36 ci-dessous] et de plusieurs mémoires d’anatomie humaine et comparée, rassemblés en deux volumes in-4° ; Paris, 1761. Son Mémoire [sur la respiration et la circulation branchiale des poissons] est imprimé parmi ceux de l’académie des sciences pour 1701 [voir Duverney (Joseph Guichard), « Sur la circulation du sang des poissons qui ont des ouyes, et sur leur respiration », Mémoires de l’Académie Royale des Sciences (Paris), n° 1701, 1743, pp. 226-241], et dans ses Œuvres anatomiques [1761], t. II, pp. 496-510. [Johann Julius] Walbaum [1724-1799] l’a réimprimé dans son Artedius renovalus [1789], t. II, pp. 167-183 [voir Duverney (Joseph Guichard), « Mémoire sur la circulation du sang des poissons qui ont des ouïes », in Walbaum (Johann Julius) (sous la dir.), Petri Artedi renovati, Grypeswaldia : Ant. Ferdin. Roese, 1789, vol. 1, pt 2, pp. 167-183].
20 Paolo Sylvio Boccone [naturaliste italien], de Palerme, où il naquit en 1633, voyagea en France et en Angleterre, et publia à Amsterdam en 1674 des Recherches et observations d’histoire naturelle, 1 vol., in-12, où il donne des figures du xiphias, de l’ammodite, et des observations sur les squales et leurs dents ; réimprimées dans Valentin [1720], 2e partie, pp. 118-119. Dans son Museo di fisica, Venise, 1697, in-4°, il représente le lavaret. Il entra dans l’ordre de Citeaux en 1682, et mourut en 1704.
21 Antoine Vallisneri, né en 1661 dans l’État de Modène, élève Malpighi, professeur à Padoue en 1700, mort en 1730, grand observateur, a écrit sur la génération des insectes, sur celle des animaux en général, sur le caméléon et l’autruche, etc. [voir Vallisneri (Antonio), Opere fisico-mediche stampate e manoscritte del kavalier Antonio Vallisneri raccolte da Antonio suo Figliuolo, corredate d’una prefazione in genere sopra tutte, e d’una in particolare sopra il vocabolario della storia naturale, Venise : Sebastiano Coleti, 1733, vol. 1, pp. 385-455]. [Ses observations sur l’anguille se trouvent dans le deuxième volume de ses œuvres complètes (1733), vol. 2, pp. 89-95, et reproduites par Valentini (1720), pt. 2, pp. 126-130.]
22 Walter Needham, médecin de Londres, [né en 1631 ?] mort en 1691, auteur d’un traité De formato fœtu, Amsterdam, 1668, in-12, où il traite les sujets indiqués dans le texte, dans une digression sur la respiration, qu’il intitule De Biolychnio [voir Needham, 1668, chap. 6, pp. 147-201], parce qu’il y soutient le système de l’analogie de la respiration avec la combustion, alors généralement admis chez les Anglais, et reproduit de nos jours par [A.] Crawford [1748-1795] and [Antoine Laurent] Lavoisier [1743-1794]. Son Disquisitio anatomica de formato fœtu est réimprimé dans la Bibliotheca anatomica de [Jacob] Manget [1699], vol. 1, pp. 687-723 ; et il y en a un extrait, en ce qui concerne les poissons, dans Valentini [1720], pt. 2, pp. 123-124.
23 Gonthier-Christophe Schelhammer, né à Iéna en 1649, professeur à Helmstædt, à Iéna et à Kiel, mort dans cette dernière ville en 1716. C’est à Kiel qu’il a disséqué les poissons nommés dans le texte [voir Schelhammer (Günther Christoph), Anatomes xiphiae piscis oceani incolae cultro anatomico, A.MDCCIV Accedit lumpi et ophidii ejusdem generis examen, Hambourg : Reumannianis, 1707, pp. 3-17]. La Dissertation de Bartholin est réimprimée dans Blasius [1681], pp. 307-308 ; celle de Schelhammer, dans Valentin [1720], pt 2, pp. 102-108.
24 Autre dissertation de Schelhammer [1707 ; « Lumpus anglorum piscis » se trouve en pp. 20-23 ; « Ophidion », en pp. 23- 24)], reimprimée par Valentini [1720], pt 2, pp. 108-109.
25 L’académie impériale des curieux de la nature, dont les membres étaient épars dans l’Allemagne, fut fondée en 1652 par [Johann Laurentius] Bausch [1605-1665], médecin de Schweinfurt. Le premier volume de ses Miscellanea curiosa, sive ephemeridum medico-physicarum, dec. I, ann. 1, parut en 1670 [voir Cole (Francis Joseph), A history of comparative anatomy : from Aristotle to the eighteenth century, Londres : Macmillan, 1949, pp. 341-369].
26 Miscellanea Curiosa Medico-Physica, decur. 2, vol. 1, obser. 85 [Johann Conrad Peyer (1653-1712), physiologiste suisse, sur l’anatomie interne du saumon, 1683] ; reproduit par Valentini [1720], pt 2, pp. 120-121.
27 [Ibid.], decur. 2, vol. 1, obser. 47 [Johann von Muralt (1645- 1733), professeur de médecine à Zurich, sur l’anatomie de la truite, Muralt (Johann von), « Examen anatomicum truttae magnae », Miscellanea Curiosa Medico-Physica, decur, vol. 2, 1, no. 47, 1683, pp. 128-129] ; Valentini [1720], pt. 2, pp. 121-122.
28 [Ibid.], decur. 2, vol. 1, obser. 46 [Muralt, sur l’anatomie de la lotte, Muralt (Johann von), « Examen anatomicum mustelae fluviatilis », Miscellanea Curiosa Medico-Physica, decur, vol. 2, 1, no. 46, 1683, pp. 124-128] ; Valentini [1720], pt. 2, pp. 132-133.
29 [Ibid.], decur. 2, vol. 7, obser. 40 ; decur. 3, vol. 2, appendix [Philipp Jacob Hartmann (1648-1707), sur l’anatomie de la silure, 1689, et du xiphias, 1695] ; Valentini [1720], pt 2, pp. 101-102.
30 [Ibid.], decur. 3, vol. 2, obser. 139 [Emanuel König (1658- 1731), sur l’anatomie de la baudroie, 1695] ; Valentini [1720], pt 2, pp. 134-135.
31 [Ibid.], decur. 3, vol. 5-6, obser. 231 [Wilhelm Ulrich Waldschmidt (1669-1731), sur l’anatomie de la lamproie, 1700] ; Valentini [1720], pt 2, p. 131.
32 [Ibid.], decur. 2, vol. 5, obser. 100 [König, sur l’estomac de la muge, 1687].
33 Acta medica et philosophica Hafniensia, collection formée par Thomas Bartholin et quelques-uns de ses amis : il y en a cinq volumes, de 1673 à 1680 [voir Cole (Francis Joseph), A history of comparative anatomy : from Aristotle to the eighteenth century, Londres : Macmillan, 1949, pp. 369-393].
34 Olaus Borrichius, né à Borchen, en Danemarck, en 1627, professeur à Copenhague, chimiste et naturaliste, mort en 1690 [Son anatomie de l’orphie apparaît en 1675 dans Acta medica et philosophica Hafniensia], vol. 2, pp. 149-151 ; réimprimée par Valentini [1720], pt 2, pp. 119-120.
35 Oliger Jacobaeus, naturaliste danois, né à Aarhus en 1650, allié des Bartholin, professeur à Copenhague, mort en 1701 [Outre ses différents ouvrages anatomiques sur les poissons (voir Jacobaeus (Oliger), « Ana tome piscis centrines Italis pesce porco », in Bartholin (Thomas) (sous la dir.), Acta medica et philosophica Hafniensia, Copenhague : Petrus Hauboldus, 1680, vol. 5, pp. 251-253 ; « Anatome piscis torpedinis motusq ; tremuli examen », vol. 5, pp. 253-259 ; « De lampetra ejusq ; pulmonibus, et anguilla », vol. 5, pp. 259- 262] il a décrit le Musée royal de Copenhague.
36 Les Mémoires pour servir à l’histoire des animaux (le tome III des Mémoires de l’académie des sciences, Avril, 1699) sont l’ouvrage de Perrault et de Duverney [voir Perrault (Claude), Mémoires pour servir à l’histoire naturelle des animaux [Mémoires de l’Académie Royale des Sciences depuis 1666 jusqu’à 1699, t. III], Paris : Compagnie des libraires, 1733-1734, 3 vol. (XXVI + 231 p. ; 294 p. ; IV + 215 p.), in-4°]. Le rédacteur, Claude Perrault, médecin et architecte, célèbre auteur de la colonnade du Louvre, né à Paris en 1613, mourut en 1688.
37 [Perrault, « Description anatomique d’un renard marin », 1733], réimprimée dans Valentini [1720], pt 2, pp. 82-84.
38 Blasius, professeur à Amsterdam, dont nous avons déjà parlé [voir note 15, ci-dessus] Anatome animalium terrestrium volatilium, aquatilium, etc., structuram naturalem, ex veterum recentiorum propriisque observationibus proponens ; Amsterdam, 1681, in-4°.
39 Michael Bernhard Valentini, professeur à Giessen, né dans cette ville en 1657, mort en 1726. Amphitheatrum zootomicum, tabulis æneis quam plurimis exhibens historiam animalium anatomicam, etc. ; deux parlies en un volume in-folio, Francfort, 1720 [Pour plus d’informations sur Valentini, voir Cole (Francis Joseph), A history of comparative anatomy : from Aristotle to the eighteenth century, Londres : Macmillan, 1949, pp. 175-176].
40 Samuel Collins [1618-1710], médecin anglais, attaché pendant un certain temps au czar de Russie, puis à la reine, femme de Charles II [Catherine de Bragance, fille du roi de Portugal]. Son ouvrage, intitulé : A system of anatomy treating of the body of man, beasts, birds, fish, etc. ; 2 vol. in-fol., 74 pl., Lond., 1685, est remarquable par de belles et nombreuses figures sur l’anatomie des animaux [Pour plus d’informations sur Collins, voir Cole (Francis Joseph), A history of comparative anatomy : from Aristotle to the eighteenth century, Londres : Macmillan, 1949, pp. 156-174].
41 [Les vingt espèces représentées dans l’ouvrage de Collins (voir note 40 ci-dessus) comprennent] La dorée, l’ange, la pastenague, la raie, l’émissole, la lote, la brème, la perche, l’éperlan, le goujon, le muge, le surmulet, l’anguille, le grondin, le merlan, la plie, le flet, la lamproie, le gadus virescens, la tanche, la carpe, la baudroie.
42 Joannes Jonston, né à Lessno, ou Lissa, dans le palatinat de Posen, en 1603, d’une famille originaire d’Écosse, mort en 1675, a été un compilateur laborieux, et a publié de nombreux ouvrages. Son Histoire naturelle des animaux parut par parties à Francfort [1649-1662] : les poissons et cétacés en 1649 [d’autres animaux aquatiques en 1650], les oiseaux en 1651, les quadrupèdes en 1652, les insectes et serpens en 1653 [et les plantes en 1662], [sept parties], in-folio. Le tout a été réimprimé à Amsterdam, en 1657.
43 Fréderic-Henri Ruysch [c. 1663-1727], éditeur de cette troisième édition de Jonston [voir Jonstonus, 1718], faite à Amsterdam par les Wetstein, était fils du célèbre anatomiste Frederik Ruysch [1638-1731], et mourut avant son père. [L’anatomie, à la fois humaine et comparée, constituait l’intérêt principal de Frederik Ruysch, mais il ne négligea rien pour rajouter d’autres objets de la nature à sa collection. Il était particulièrement connu pour sa collection de corps humains injectés, qu’il a pu maintenir dans un état de fraicheur pendant de longues périodes ; son musée à Amsterdam présentait des corps complets de bébés et d’adultes en état de momification, arrangés dans des postures théâtrales : une « nécropole parfaite, dont tous les habitants dormaient et étaient prêts à parler dès qu’ils se réveillaient », selon la description d’un visiteur (Gonzalez-Crussi (Frank), « Anatomy and old lace : An eighteenth-century attitude toward death », The Sciences (New York Academy of Science), vol. 28, n° 1, 1988, p. 48). Pour plus d’informations sur Ruysch et ses techniques d’embaumement, voir Scheltema (Pieter), Het leven van Frederik Ruijsch. Academisch proefschrift ter verkrijging van den graad van doctor in de geneeskunde, aan de Rijksuniversiteit te Leiden, op gezag van den rector magnificus Dr.J.P.N. Land, hoogleeraar in defaculteit der letteren en Wijsbegeerte, voor defaculteit te verdedigen op Vrijday 16 April 1886, des Namiddags te 3 Uren, door Pieter Scheltema, geboren te Gouda, arts te Sliedrecht, Leyde : Sliedrecht, Gebroeders Luijt, 1886, 6 + 121 p. ; Hazen (Allen T.), « Johnson’s life of Frederic Ruysch », Bulletin of the History of Medicine, vol. 7, 1939, pp. 324-334 ; Cole (Francis Joseph), A history of comparative anatomy : from Aristotle to the eighteenth century, Londres : Macmillan, 1949, pp. 305-311, 448, 458 ; Engel (Hendrik), Alphabetical list of Dutch zoological cabinets and ménageries [2e éd. établie par Smit Pieter], Amsterdam : Rodopi, 1986, pp. 234-236.]
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