4. Belon, Rondelet et Salviani, leurs contemporains et leurs successeurs immédiats
p. 113-127
Texte intégral
1Il vint enfin des temps meilleurs. Un grand Mouvement avait été excité dans les esprits dès le treizième et le quatorzième siècle par les Dante, les Pétrarque, les Bocace ; la fin du quinzième siècle fut le moment de sa maturité. Les Grecs chassés de Constantinople avaient fait connaître plus généralement les anciens classiques de leur nation1 ; ils avaient donné surtout de meilleures traductions d’Aristote2 ; l’imprimerie avait été inventée3 ; l’Amérique découverte4, les Indes occupées5 ; les lettres renaquirent, et avec elles l’histoire naturelle, qui en même temps vit s’ouvrir à ses recherches un théâtre infiniment plus vaste.
2L’ichtyologie fut des premières à se relever sous ces heureux auspices. Le premier soin de ceux qui s’y livrèrent fut de reprendre ce qui restait des anciens, et de chercher à l’expliquer ; c’était là que dans ces premiers moments on espérait trouver toutes les vérités.
3Dès le commencement du seizième siècle Massaria essaya de commenter le IXe livre de Pline6. L’éloquent historien, Paul Jove, ne dédaigna point dans un ouvrage exprès de rechercher les anciens noms des poissons romains7. Il en décrivit quarante-deux d’après l’ordre de la grandeur ou à peu près, et intercala dans leurs articles quelques particularités qui encore aujourd’hui ne sont pas sans intérêt pour les naturalistes.
4Gyllius8 se proposa à peu près le même objet dans son Traité des noms français et latins des poissons de Marseille. Ses articles sont plus abrégés, mais bien plus nombreux. Il y parle de quatre-vingt-treize poissons, et donne quelquefois d’assez heureuses solutions sur l’ancienne nomenclature. Le même auteur rendit d’ailleurs un service reel en traduisant Élien, en le mettant dans un meilleur ordre, et en y joignant des extraits de quelques autres anciens, dont cet ordre, quoique encore assez imparfait, rendait l’étude moins fastidieuse9. Les livres xi, xii et xiii traitent des poissons, et l’on y trouve rassemblés sous chaque nom les divers articles qui s’y rapportent, et qui sont épars dans Élien et ailleurs ; mais, comme Gyllius ne cite point, on ne peut remonter aisément aux sources.
5Le même mérite et le même défaut se trouvent dans le livre d’Édouard Wotton10, sur les Différences des animaux. Composé uniquement de traits empruntés aux anciens, il les met en ordre et les rend dans un style uniforme ; il en fait, en un mot, un seul ouvrage, mais il ne cite point ses sources, ou ne le fait que de loin en loin. Le VIIIe livre est celui qui traite des poissons : il ne me semble pas qu’il y ait rien de nouveau.
6Lonicerus11, qui a donné quelques pages sur les poissons dans son Histoire naturelle, n’a pas même l’avantage d’avoir bien copié les anciens ; ses traductions des noms en langues modernes sont fausses et ses figures imaginaires.
7Mais les trois grands auteurs qui ont véritablement fondé l’ichtyologie moderne, parurent au milieu du seizième siècle, et, ce qui est remarquable, presque en même temps : Belon, en 1553 ; Rondelet, en 1554 et 1555 ; Salviani, de 1554 à 1558. Tous les trois, bien différents des compilateurs qui, après Aristote et Théophraste, remplissent notre liste, ont vu et examiné par eux-mêmes les poissons dont ils parlent, et les ont fait représenter sous leurs yeux avec assez d’exactitude ; et cependant, trop fidèles à l’esprit de leur temps, ils s’attachent beaucoup plus à rechercher les noms que ces poissons portaient dans l’antiquité, et à composer leur histoire de lambeaux pris dans les auteurs où ils croient avoir retrouvé ces noms, qu’à les décrire d’une manière claire et complète, en sorte que, sans leurs figures, il serait presque aussi difficile de déterminer leurs espèces que celles des anciens.
8Belon12 est celui dont les figures sont les moins bonnes, mais ce n’est peut-être pas celui dont les conjectures sont les moins heureuses ; comme il avait voyagé en Turquie et en Égypte, il donne des lumières précieuses sur la nomenclature aujourd’hui usitée dans l’Archipel, qui conduit quelquefois à retrouver celle des anciens Grecs. Dans son ouvrage De aquatilibus il représente cent dix poissons, dont vingt-deux cartilagineux, dix-sept d’eau douce, le reste poissons de mer ; et il parle en outre d’une vingtaine dont il ne donne pas de figures [voir Tableau 1]. La plupart de ces figures sont reconnaissables, quoique grossièrement dessinées. Presque tous les poissons de mer sont de la Méditerranée, et il s’y trouve néanmoins quelques espèces du marché de Paris. Une partie des figures sont reproduites dans son petit traité des Étranges poissons de mer, et dans ses Observations il a ajouté celle d’un poisson qu’il croît le scare des anciens et que personne n’a revu depuis lui.13
9Les figures de Salviani14 sont moins nombreuses, mais beaucoup plus belles, et gravées en taille douce, sur une assez grande échelle : il en est plusieurs qui n’ont pas été surpassées dans les ouvrages plus récents. Leur nombre est de quatre-vingt-dix-neuf, presque toutes de poissons d’Italie et quelques-unes d’Illyrie et de l’Archipel, sans compter quelques mollusques.
10Rondelet15 est bien supérieur à ses deux émules, par le nombre des poissons qu’il a connus, et quoique ses figures, gravées en bois, ne soient pas à comparer pour la beauté à celles de Salviani, elles sont d’une exactitude plus grande, et surtout très remarquables pour les détails caractéristiques. L’artiste qui les a dessinées est certainement un des hommes qui ont été le plus utiles à l’ichtyologie, et il est bien à regretter que l’on ignore son nom16. Il y en a cent quatre-vingt-dix-sept de poissons de mer, et quarante-sept de poissons d’eau douce, sans compter les cétacés, les reptiles et les mollusques. Personne, jusqu’à M. Risso, n’a aussi bien connu les poissons de la Méditerranée que Rondelet ; et encore aujourd’hui il serait impossible d’en donner, sans le consulter, une histoire un peu complète ; on verra même, dans le cours de notre ouvrage, plus d’une espèce qu’il avait déjà connue et que nous avons été ensuite les premiers à retrouver. Il donne souvent aussi sur leur anatomie des observations dont nous avons été à même de constater la justesse. Sans avoir précisément une méthode dans l’acception où nous prenons aujourd’hui ce mot, on voit pourtant qu’il a un sentiment très vrai des genres, et qu’il rapproche plusieurs espèces à peu près comme elles doivent l’être : les sciènes, les labres, les blennies, les clupes, les scombres, les centronotes, les muges, les gades, les trigles, les pleuronectes, les raies, les squales, les murènes, les cyprins, les truites, sont déjà groupés dans son livre de manière que Willughby, et après lui Artedi et Linné, ont eu bien peu de peine à en former des genres véritables.

Carrelet
Gravure extraite de La nature et diversité des poissons… de Pierre Belon (1555).
Cliché Bibliothèque centrale, MNHN

« De Orbis piscis globosus »
Illustration extraite de Salviani (Ippolito), Aquatilium animalium historiae liber primus (1554), entre pp. 208 et 209.
Cliché Bibliothèque centrale, MNHN
11Lorsque ces trois ouvrages parurent, Gessner17 était occupé de la partie de sa Grande histoire des animaux, qui traite des animaux aquatiques : au lieu de suivre l’excellent plan qui l’avait dirigé dans les deux parties précédentes, c’est-à-dire de ranger sous certaines rubriques les passages des auteurs de tous les âges concernant chaque espèce, il inséra les articles de Belon et de Rondelet, et plusieurs de ceux de Salviani, tels qu’ils étaient dans leurs livres, ajoutant seulement sous le titre de Corollaire les passages qu’ils n’avaient pas cités. Ce procédé a rendu cette partie de sa compilation beaucoup moins utile, parce qu’on ne peut y démêler ce qu’ont dit les anciens qu’au travers des idées et des systèmes de ces modernes ; du reste Gessner a ajouté à leurs figures, qu’il a fait copier, beaucoup d’autres figures et d’articles sur les poissons de Venise, d’Angleterre et d’Allemagne, qu’il avait observés ou dont ses amis lui avaient envoyé des notices. Le nombre des figures y est, dès la première édition, de plus de sept cents ; mais en y comprenant les cétacés, les mollusques et en général tout ce qui vit dans l’eau. Il n’y a aucun essai de méthode, et tout y est disposé d’après l’ordre alphabétique. Gessner a été, pendant le reste du seizième siècle, pendant tout le dix-septième et même pendant une partie du dix-huitième, l’auteur capital pour tous les animaux vertébrés.
12Pour ce qui concerne les poissons en particulier, Aldrovande18 et son éditeur Uterverius n’ont guère fait que l’abréger, le réduire à leur plan, et ajouter aux figures qu’ils en avaient tirées, un certain nombre de figures nouvelles, parmi lesquelles il en est à la vérité plusieurs faites d’après nature et qui conservent encore de la valeur, quoique grossièrement gravées en bois. La plupart venaient des mers d’Italie, mais il y en a aussi quelques-uns des pays éloignés qui commençaient à être mieux connus.
13En effet, les découvertes se continuaient dans les deux Indes ; il s’y établissait des colonies ; on en écrivait des relations qui piquaient la curiosité par les productions naturelles singulières que l’on y faisait connaître ; des savants formaient des cabinets et y rassemblaient ces productions pour les y étudier à loisir. Petit à petit il en paraissait dans divers ouvrages des descriptions et des figures, et les poissons n’y étaient pas toujours négligés. Ainsi Thevet19, dans ses Singularités de la France antarctique, parlait du callichte et du marteau. Lery20 nommait plusieurs poissons du Brésil, et sa nomenclature s’accorde souvent avec celle que Margrave donna dans la suite. Clusius21 , dans ses Exotica, donnait la chimère, plusieurs diodons, un ostracion, un baliste. Delaët22, dans sa description du nouveau monde, représentait le trichiure, le chironecte, le gal, et quelques autres poissons. Nieremberg23 réunissait une partie de ces documents dans son Histoire naturelle étrangère, et en joignait quelques autres tirés d’ouvrages manuscrits.

« De la dorée »
Début du chapitre XVIII de Rondelet (Guillaume), Histoire entière des poissons (1558), p. 263.
Cliché Bibliothèque centrale, MNHN

« De Mustela »
Illustration extraite de Gessner (Conrad), Historiae animalium liber IIII (1558), p. 709.
Cliché Bibliothèque centrale, MNHN
14Il arriva aussi vers cette époque une chose des plus favorables à la science : c’est que les maîtres des nouvelles conquêtes voulurent en connaître plus exactement les richesses, et y envoyèrent des hommes en état de les étudier et de les décrire. Hernandès fit au Mexique, par ordre de Philippe II, un recueil de figures avec des explications qui aurait eu de l’intérêt s’il avait eté publié immédiatement ; mais qui ne parut qu’en extrait, longtemps après sa rédaction, et avec des commentaires qui l’obscurcirent beaucoup plus qu’ils ne l’éclaircirent24 ; il n’y est parlé que de très peu de poissons et fort en abrégé.
15Les Hollandais ayant achevé, en 1637 et 1638, sous la conduite du comte Jean-Maurice de Nassau, la conquête du Brésil septentrional, Guillaume Pison, médecin de ce général, chargé d’examiner les productions du pays dans leurs rapports avec la salubrité publique, eut le bonheur d’être aidé dans ce travail par un jeune étudiant en médecine, Saxon, George Margrave25, certainement, de tous ceux qui ont décrit l’histoire naturelle des pays lointains dans le seizième et le dix-septième siècle, le plus habile, le plus exact, et surtout celui qui a le plus enrichi l’histoire des poissons. Il en fait connaître cent, tous nouveaux à cette époque pour la science, et en donne des descriptions bien supérieures à celles de tous les auteurs qui l’avaient précédé. Les figures qui les représentent sont très reconnaissables, malgré la simple gravure en bois par laquelle on les a rendues ; et lorsqu’il en a reparu quelques-unes dans le magnifique ouvrage de Bloch, elles n’y ont pas toujours été copiées aussi fidèlement. C’est là que l’on voit pour la première fois la malthée (Lophius vespertilio, L.), l’holocentrum, la fistulaire, les bagres, le rhinobate, le pasteur, le glossodonte, beaucoup de characins, l’érythrinus, la loricaire, le carape, l’istiophore, le polynème, le batrachus, le mégalope, sans parler d’une foule d’espèces intéressantes appartenant à des genres déjà connus. Pison, dans sa seconde édition26, ajoute quelques figures à celles-là ; mais dessinées d’une autre main, et beaucoup moins correctes.
16Vainqueurs des Portugais dans les Indes orientales comme au Brésil, les Hollandais y envoyèrent aussi leurs naturalistes. Bontius27 donna le premier quelques poissons de Batavia ; mais avec moins de précision et des dessins moins exacts que Margrave avait fait pour le Brésil. Nieuhof28 en ajouta quelques autres, mais en petit nombre.
17Établis plus tard en Amérique d’une manière solide, ce ne fut guère que vers la fin du dix-septième siècle que les Français écrivirent sur l’histoire naturelle de cette partie du monde. Dutertre29 emprunte même de Margrave la plupart de ses figures, et Rochefort30 copie les siens dans Dutertre. Néanmoins le premier donne de bonnes observations sur quelques espèces.

Pierre-André Mattioli
Portrait peint à l’encre de seiche sur vélin par Antoine Chazal (1793-1854), pour l’illustration du Dictionnaire des sciences naturelles... (1816-1830).
Cliché Bibliothèque centrale, MNHN
18Cependant cette abondance de productions étrangères ne faisait pas négliger celles de l’Europe ; elle excitait au contraire à leur donner une nouvelle attention. Matthiole31, dans les dernières éditions de son Commentaire sur Dioscoride, ajouta quelques poissons à ceux de Gessner et de ses trois prédécesseurs. Ferrante Imperato32 en donna deux ou trois de ceux de la Méditerranée. Fabius Columna33 et Augustin Scilla34 traitèrent, par occasion, de deux ou trois autres. Schwenckfelt35 publia un catalogue et de courtes descriptions de ceux de Silésie. Schonevelde36 composa une histoire assez exacte de ceux du Holstein, et en ajouta quelques-uns à ceux dont Gesner avait parlé. Vers la fin du dix-septième siècle Sibbald37 en décrivit quelques-uns de l’Écosse. Neucrantz38 donna sur le hareng un traité particulier, où il est parlé aussi de différentes petites espèces du même genre.
Notes de bas de page
1 Après la prise de Constantinople en 1453, et même auparavant, pendant les guerres et les calamités qui précédèrent cet événement.
2 La traduction des livres sur les animaux [d’Aristote], par Théodore de Gaza [1400 apr. J.-C], Grec de Thessalonique, venu en Italie en 1430, mort vers 1475, parut pour la première fois à Venise, en 1476.
3 Un peu avant 1460.
4 En 1492.
5 [L’établissement des premiers Européens en Inde a démarré par l’expédition portugaise de Vasco da Gama (c. 1460 – 1524), qui a quitté Lisbonne en 1497 et a atteint la ville de Calicut en mai 1498 après avoir doublé le cap de Bonne Espérance.]
6 Franciscus Massaria, In nonum Plinii de naturali historia librum castigations et annotationes, Bâle, 1537, in-4°. Il y en a aussi une édition de Paris, Vascosan, 1542, in-4°, avec le IXe et le XXXIIe livre de Pline.
7 Paul Giovio [évèque de Nocera], né à Côme en 1483, mort à Florence en 1552, est assez célèbre comme un des écrivains italiens les plus élégants. Son premier ouvrage, moins connu que les autres, est un traité latin sur les poissons : De romanis piscibus Libellus ad ludovicum Borbonium, cardinalem, Rome, 1524, in-folio, et 1527, in-8.° Il y en a une traduction italienne par [Carlo] Zancaruolo ; Venise, 1560, in-8.°
8 Pierre gilles (Gyllius), naquit à Alby en 1490, voyagea en Italie, et fut envoyé dans le Levant par François Ier. Obligé, faute de secours, de s’enrôler dans les troupes de Soliman II, il se racheta, revint par la Hongrie et l’Allemagne, et mourut à Rome, chez le cardinal d’Armagnac, en 1555. Son petit traité De nominibus gallicis et latinis piscium massiliensium, imprimé [pour la première fois] en 1535, à la suite de son Histoire des animaux, extraite d’Elien, etc., est antérieur à son voyage dans le Levant [sous forme de chapitre récapitulatif de ses extraits d’Aelianus].
9 C’est le livre dont nous venons de parler [note 8] : Ex Aeliani historia per Petrum Gyllium Latini facti, itemque ex Porphyrio, Heliodoro, Oppiano, turn eodem Gyllio luculentis accessionibus aucti, libri XVI, de vi et natura animalium, Lyon : Gryphe, 1535, in-4°.
10 Édouard Wotton, médecin d’Oxford, a vécu dans la première moitié du seizième siècle [1492 – 1555]. Son livre intitulé De differentiis animalium libri decem, et dédié au jeune roi Édouard VI, est imprimé à Paris, par Vascosan, en 1552, 1 vol. in-folio, remarquable par la typographie.
11 Adam Lonicer [1528-1586], Naturalis historiae opus novum, in quo tractatur de natura et viribus arborum fruticum, herbarum, animantium’q ; terrestrium, volatilium et aquatilium, Frankfurt, 1551, in folio [Son chapitre sur les poissons, intitulé « De Piscium natura », dans lequel il inclut des rapports sur les crustacés, les mollusques et les cétacés, se trouve en pp. 300-309.]
12 Pierre Belon, né dans le Maine vers 1518, étudia en Allemagne sous Valerius Cordus, voyagea en Italie et dans tout le Levant, et revint à Paris en 1550. Charles IX lui avait donné un logement dans le château de Madrid, au bois de Boulogne, et il s’y occupait à traduire Dioscoride, lorsqu’il fut assassiné dans ce bois, en venant à Paris, en 1564. On a de lui en ichtyologie l’Histoire naturelle des estranges poissons marins, avec la vraie peincture et description du daulphin, et de plusieurs autres de son espèce, Paris, 1551, in-4° ; De aquatilibus, libri duo, Paris, 1553, in-8° oblong ; une traduction française du même ouvrage, sous le titre La Nature et diversité des poissons, avec leurs pourtraicts, representez au plus près du naturel, Paris, 1555, in-8° oblong. Ses Observations de plusieurs singularitez et choses mémorables, trouvées en Grèce, Asie, Judée, Égypte, Arabie, etc., Paris, 1553, 1554, and 1555, in-4.°, contiennent aussi divers articles sur les poissons. [Pour plus d’informations sur Belon, voir Gudger (Eugene Willis), « The five great naturalists of the sixteenth century, Belon, Rondelet, Salviani, Gesner and Aldrovandi : A chapter in the history of ichthyology », Isis, vol. 22, n° 1, 1934, pp. 26-28 ; Cole (Francis Joseph), A history of comparative anatomy : from Aristotle to the eighteenth century, Londres : Macmillan, 1949, pp. 60-62 ; Allen (Elsa Guerdrum), « The history of American ornithology before Audubon », Transactions of the American Philosophical Society, nlle series, vol. 41, n° 3, 1951, pp. 410-412.]
13 M. de Lacepède en a fait [ce « scare », parmi les labres] sa chéiline scare [Cheilinus scarus ; voir Lacepède (Bernard Germain Étienne), Histoire naturelle des poissons, Paris : Plassan, 1801, vol. 3, p. 530.]
14 Hippolyte Salviani, de Citta di Castello, né en 1513, mort en 1572, médecin du cardinal Cervin, qui fut pape six semaines sous le nom de Marcel II, ainsi que de son successeur le pape Jules III, a publié son Aquatilium animalium historia, in-folio, de 1554 à 1557 : elle a été réimprimée à Venise en 1600 et 1602 [Je n’ai pas été en mesure de trouver des copies des deux dernières éditions ; pour plus d’informations sur Salviani, voir Gudger (Eugene Willis), « The five great naturalists of the sixteenth century, Belon, Rondelet, Salviani, Gesner and Aldrovandi : A chapter in the history of ichthyology », Isis, vol. 22, n° 1, 1934, pp. 30-32.]
15 Guillaume Rondelet, né à Montpellier en 1507, fils d’un droguiste, nommé professeur en cette ville en 1545, voyagea avec le cardinal de Tournon en France, en Italie et dans les Pays-Bas, et revint à Montpellier en 1551. Il fut secondé dans la composition de son livre sur les poissons, par Guillaume Pellicier, évêque de cette ville. La première partie, Libri de piscibus marinis in quibus veræ piscium effigies expressæ sunt, parut à Lyon, en 1554, in-folio. Elle est divisée en dix-huit livres : les quatre premiers traitent des généralités ; les suivants, jusqu’au quinzième, des différents poissons ; le seizième, des cétacés, des tortues et des phoques ; le dix-septième, des mollusques ; le dix-huitième, des crustacés. La seconde partie, Universæ aquatilium historiæ pars altera, cum veris ipsorum imaginibus, est de 1555, et comprend deux livres sur les testacés, un sur les vers et zoophytes, trois sur les poisons d’eau douce, et un sur les amphibies. Il ya une traduction française abrégée de cet ouvrage, Lyon, 1558, in-4°, intitulée L’ histoire entière des poissons, de Me Guillaume Rondelet, etc. [Pour plus d’informations sur Rondelet, voir Gudger (Eugene Willis), « The five great naturalists of the sixteenth century, Belon, Rondelet, Salviani, Gesner and Aldrovandi : A chapter in the history of ichthyology », Isis, vol. 22, n° 1, 1934, pp. 28-30 ; Oppenheimer (Jane Marion), « Guillaume Rondelet », Bulletin of the history of medicine, vol. 4, 1936, pp. 817-834 ; Cole (Francis Joseph), A history of comparative anatomy : from Aristotle to the eighteenth century, Londres : Macmillan, 1949, pp. 62-72.]
16 [Selon Nissen (Nissen (Claus), Schöne Fischbuch : Kurze Geschichte der ichthyologischen Illustration, Stuttgart : Lothar Hempe, 1951, p. 83 ; Die Zoologisches Buchillustration. Ihre Bibliographic und Geschichte, vol. 2, pt. 2 : Geschichte der zoologischen Buchillustration, Stuttgart : Anton Hiersemann, 1972, p. 115 ; voir également Baudrier (Henri Louis), Bibliographie Lyonnaise : recherches sur les imprimeurs, libraires, relieurs et fondeurs de lettres de Lyon au XVIe siècle [publiées et continuées par Baudrier Julien], Paris : F. de Nobele, 1964, vol. 2, p. 172), l’artiste de Rondelet était Georges Reverdi, un « graveur apprécié par les éditeurs » à Lyon, né dans la région de la Dombes dans l’est de la France et actif à partir d’environ 1529, travaillant d’abord en Italie, jusqu’à environ 1560 à Lyon. Pour préparer les estampes qui illustrent l’ouvrage de Rondelet, Reverdi aurait travaillé directement à partir des dessins de l’auteur (Marie-Louise Bauchot, pers. comm., 7 Septembre 1993 ; voir aussi Kolb (Katharina), Guillaume Rondelet et les « Libri de piscibus », Mémoire de Maîtrise en Histoire de l’Art (Université de Paris IV, Sorbonne), 1992, vol. 1, pp. 182-187).]
17 Conrad Gessner, le plus savant naturaliste du seizième siècle, né à Zurich en 1516, mort en 1565, a, parmi une multitude d’autres ouvrages, laissé un grand monument dans son Histoire des animaux [1551-1587], en cinq livres, que l’on relie d’ordinaire en trois volumes in-folio. Le IVe livre, qui traite des animaux aquatiques, et forme le plus épais de ces volumes : Historiæ animalium liber IV, qui est de piscium et aquatilium animantium natura, parut à Zurich, en 1558. On en a une édition moins belle, mais plus complète, imprimée à Francfort en 1604, et une de 1620, ainsi qu’un abrégé intitulé : Nomenclator aquatilium animantium, Zurich, 1560, avec les mêmes figures. [Pour plus d’informations sur Gessner, voir Gudger (Eugene Willis), « The five great naturalists of the sixteenth century, Belon, Rondelet, Salviani, Gesner and Aldrovandi : A chapter in the history of ichthyology », Isis, vol. 22, n° 1, 1934, pp. 32-36 ; Allen (Elsa Guerdrum), « The history of American ornithology before Audubon », Transactions of the American Philosophical Society, nlle series, vol. 41, n° 3, 1951, pp. 402-403 ; Wellisch (Hans H.), « Conrad Gessner : A bio-bibliography », Journal of the Society for the Bibliography of Natural History, vol. 7, n° 2, 1975, pp. 151-247 ; Adler (Kraig) (sous la dir.), Contributions to the history of herpetology, Oxford (Ohio) : Society for the Study of Amphibians and Reptiles, 1989, pp. 7-8.]
18 Ulysse Aldrovandi, né à Bologne en 1527, d’une famille noble qui subsiste encore, employa sa vie et sa fortune à rassembler les matériaux de sa grande Histoire naturelle, en treize volumes in-folio [publié à Bologne entre 1599 et 1688], dont il n’a publié lui-même que quatre, savoir, trois sur les oiseaux [1599-1603] et un sur les insectes [1602]. Il mourut en 1605, à soixante-dix-huit ans. Le volume des poissons et des cétacés, rédigé en partie sur ses notes, par son successeur à Bologne, [Johannes] Corneille Uterverius, n’a été imprimé qu’en 1613 ; mais on l’a réimprimé à Bologne, en 1638 et en 1644, et à Francfort, en 1623, 1629 et 1640 [pour plus d’informations sur Aldrovandi, voir Gudger (Eugene Willis), « The five great naturalists of the sixteenth century, Belon, Rondelet, Salviani, Gesner and Aldrovandi : A chapter in the history of ichthyology », Isis, vol. 22, n° 1, 1934, pp. 36-38 ; Allen (Elsa Guerdrum), « The history of American ornithology before Audubon », Transactions of the American Philosophical Society, nlle series, vol. 41, n° 3, 1951, pp. 403-405.]
19 André Thevet [1502-1590], cordelier, natif d’Angoulême, qui avait accompagné [Pierre] Gyllius [voir note 8 ci-dessus] dans son voyage en Grèce, en 1550, suivit [Nicolas Durand de] Villegaignon [1510-1571] lors de son expédition au Brésil, en 1555, et a publié ses observations, en 1558, à Anvers, sous le titre de Singularités de la France antarctique ; petit in-8°, avec figures en bois : n’y parle que de deux ou trois poissons [e.g., voir les pp. 158-160].
20 Jean de Léry, de la Margalle, près Saint-Seine, en Bourgogne, né en 1536 [mort en 1613], ministre protestant, se rendit au Brésil, en 1556, sur la demande de Villegaignon. Il publia l’histoire de son voyage [aurait contenu les premières descriptions de poissons brésiliens ; voir Dean (Bashford), Bibliography of fishes, vol. 3, New York : Published by the American Museum of Natural History, 1923, p. 275] à La Rochelle, 1578, in-8° : elle a été réimprimée plusieurs fois [à Rouen, Paris, Genève, etc.] et insérée dans diverses collections. Le chapitre XII y traite des poissons [pp. 185-193], et n’est pas sans intérêt. Il n’y a point de figures.
21 Charles de l’Écluse, en latin Clusius, né à Arras en 1526, directeur des jardins des empereurs Maximilien Il et Rodolphe II ; mort en 1609, professeur à Leyde. Le livre dont nous parlons, intitulé Caroli Clusii Exoticorum libri X, a paru à Anvers, chez Plantin, en 1605, 1 vol. in-folio.
22 Jean Delaët, né à Anvers en 1581, mort en 1649, directeur de la Compagnie hollandaise des Indes occidentales, grand promoteur de la géographie, éditeur de Margrave [voir note 25 ci-dessous], etc., est auteur de plusieurs ouvrages, parmi lesquels figure au premier rang son Novus orbis, Leyde, 1633, 1 vol. in-folio. On y voit, pp. 570-574, un chapitre sur les poissons du Brésil « Pisces marini Brasiliensium », tiré de renseignements manuscrits [dans lequel il donne des descriptions de deux douzaines d’espèces et des figures de cinq espèces. Un requin marteau est décrit et illustré en page 576].
23 Jean-Eusèbe Nieremberg, jésuite, né à Madrid en 1595, d’une famille originaire du Tyrol, mort en 1658, a fait de nombreux ouvrages ; dont celui que nous citons, son Historia naturae, maxime peregrinae, libri XVI, parut à Anvers, en 1635, in-folio. C’est une compilation d’un style pédantesque, et qui n’annonce pas dans son auteur de connaissance des objets : il y donne cependant quelques articles dus à des écrivains alors manuscrits, tels que Hernández [voir note 24 ci-dessous], etc. ; il traite des poissons dans le XIe livre.
24 François Hernández de Tolède [1514-1587], premier médecin de Philippe II au Mexique [a été envoyé au Mexique en 1570 pour procéder à des collectes et des explorations], avait composé une histoire naturelle de ce pays, ornée de plus de douze cents figures peintes des plantes et des animaux. Comme il n’arrive que trop souvent, ce travail, qui avait coûté soixante mille ducats, est resté manuscrit, et on ne sait ce qu’il est devenu. François Ximénes [1560 ?-1620] en donna un abrégé, sans figures, à Mexico, en 1615, petit in-4.° Un Italien, nommé Nardo Antonio Recchi [mort en 1595], premier médecin du royaume de Naples, en avait fait des extraits en dix livres, qui furent acquis par le prince de Cesi [Federico Cesi duca di Acquasparta, 1585-1630], et publiés à Rome, en 1651, en un volume in-folio, sous le titre de Rerum medicarum Novæ Hispaniæ thesaurus seu plantarum, animalium, mineralium mexicanorum historia, etc avec beaucoup de figures en bois, et de longs commentaires de Jean Terentius [1576-1630], médecin de Constance ; de Jean Faber [1574-1629], médecin de Bamberg, tous deux établis à Rome, et du célèbre Fabius Columna [1567-1640]. On y ajouta des commentaires bien plus longs encore sur certaines figures de plantes et d’animaux que Recchi avait laissées sans description, et dont plusieurs représentent des objets étrangers, au Mexique, et même des animaux d’Asie et d’Afrique que l’on donne comme s’ils étaient américains. Le fond du texte de cette partie repose sur les assertions verbales d’un capucin, nommé Grégoire de Bolivar, recueillies par Faber. À la fin du volume sont six traités de François Fernandès, qui ne diffère point de Hernandès, et qui me paraissent ses propres originaux en ce qui concerne le règne animal et le règne minéral ; originaux d’où Recchi a extrait son IXe et son Xe livre. Quand on fait usage de cette bizarre compilation, il est nécessaire de bien examiner de qui est l’article que l’on consulte : au surplus il y est peu question de poissons, et seulement dans le Ve livre des petits traités dits de Fernandès.
25 Guillaume Pison [1611-1678] fut envoyé au Brésil par la Compagnie hollandaise des Indes occidentales, dirigée par Delaët, pour servir comme médecin sous le comte Jean Maurice de Nassau-Siegen [1604-1679], qui gouverna ce pays de 1637 à 1644, et en même temps pour recueillir les productions naturelles de la contrée. Delaët lui donna à cet effet pour collaborateurs deux jeunes médecins allemands, Georges Margrave, né à Meissen en 1610, et Henri Cralitz. Celui-ci mourut promptement ; mais Margrave résista au climat, et décrivit avec soin beaucoup de plantes et d’animaux, en même temps qu’il fit des observations astronomiques et physiques de tout genre : il mourut dans un voyage en Guinée en 1644. Pison obtint du comte Maurice de faire remettre ses papiers à Delaët ; et ce qu’il avait fait sur l’histoire naturelle fut publié à Leyde, en 1648, in-folio, à la suite d’un traité de Pison, sur la médecine du Brésil, sous le titre d’Historia naturalis Brasiliæ. Le travail de Margrave y est divisé en huit livres, dont le IVe est celui qui traite des poissons. Les descriptions sont entièrement de lui, et Delaët y a seulement ajouté quelques notes. Les figures sont prises de deux collections peintes par les ordres du comte de Nassau, et qu’il prêta à cet effet à Delaët. Maurice, revenu du Brésil en 1644, entra ensuite au service de Brandebourg, fut fait gouverneur de Wesel, grand-maître de l’ordre de Saint-Jean, et élevé au rang de prince en 1654 : il mourut, en 1679, gouverneur de Berlin. Ces deux collections, qu’il avait fait arranger par le docteur Mentzel [1622-1701 ; médecin de Friedrich Wilhelm I, électeur de Brandebourg], et dont l’une est peinte à l’huile et l’autre à la gouache, passèrent dans la bibliothèque royale de cette ville, où on les conserve encore [ces quelques huit cent images de plantes et d’animaux du Brésil ont été retirées de la Preussische Staatsbibliothek à Berlin pendant la seconde guerre mondiale et se trouvent à présent à la bibliothèque de Jagiellon à Cracovie en Pologne ; voir Whitehead (Peter James Palmer), « The treasures at Grüssau », New Scientist, vol. 94, n° 1302, 1982, pp. 226-231 ; Whitehead (Peter James Palmer) & Boeseman (Marinus), A portrait of Dutch seventeenth century Brazil : Animals, plants and people by the artists of Johan Maurits of Nassau, New York : North-Holland pub. Co, 1989, pp. 22, 34-35]. La première, dont on ignore l’auteur, y est restée presque inconnue jusqu’en 1811, qu’[Johann Carl Wilhelm] Illiger [1775-1813] la consulta pour lever les doutes auxquels le livre de Margrave donnait lieu [voir Illiger (Johann Karl Wilhelm), Prodromus systematis mammalium et avium : additis terminis zoographicis utriusque classis, eorumque versione germanica, Berlin : C. Salfeld, 1811, p. vi]. La seconde, que les uns croient de Margrave, les autres de Maurice lui-même, fut annoncée au public par Schneider, en 1786 [voir chap. 10, note 10], et Bloch en a fait copier plusieurs figures dans sa grande Ichtyologie [1785-1797], mais sans paraître douter qu’elles ne soient dessinées par le prince, et, ce qui est bien plus repréhensible, en y ajoutant en y retranchant et en y changeant plusieurs choses fort arbitrairement. Nous verrons, par exemple, qu’il a entièrement dénaturé la figure de l’holocentrum pour en faire son bodianus pentacanthus, etc. [voir Bloch (Marcus Elieser), Ichthyologie, ou Histoire naturelle générale et particulière des poissons. Avec des figures enluminées, dessinées d’après nature [tr. de l’Allemand par Laveaux Jean-Charles], Berlin : François de La Garde, 1785-1797, 12 pt en 6 vol., vol. 4, pp. 40-42, pl. 225] Ces détails sont tirés de la préface de la sixième partie de la grande Ichtyologie de Bloch [1785-1795, 3 : iii – x], et surtout de trois mémoires de [Martin Heinrich Karl] Lichtenstein [voir chap. 16, note 52], insérés parmi ceux de l’académie de Berlin, depuis 1817 jusqu’en en 1821[Lichtenstein (Martin Heinrich Carl), « Die Werke von Marcgrave und Piso über die Naturgeschichte brasiliens, erläutert aus den wieder aufgefundenen Originalzeichnungen. I. Säugethiere », Abhandlungen der physikalischen Klasse der Königlich-Preussischen Akademie der Wissenschaften aus den Jahren 1814-1815, 1818, pp. 201-222 ; « Die Werke von Marcgrave und Piso über die Naturgeschichte brasiliens, erläutert aus den wieder aufgefundenen Original-Abbildungen. II. Vögel », Abhandlungen der physikalischen Klasse der Königlich-Preussischen Akademie der Wissenschaften aus den Jahren 1816-1817, 1819, pp. 155-178 ; « Die Werke von Marcgrave und Piso über die Naturgeschichte brasiliens, erläutert aus den wieder aufgefundenen Original-Abbildungen (fortsetzung). III. Amphibien », Abhandlungen der physikalischen Klasse der Königlich-Preussischen Akademie der Wissenschaften aus den Jahren 1820-1821, 1822, pp. 237-254 ; « Die Werke von Marcgrave und Piso über die Naturgeschichte brasiliens, erläutert aus den wieder aufgefundenen Original-Abbildungen (fortsetzung). IV. Fische », Abhandlungen der physikalischen Klasse der Königlich-Preussischen Akademie der Wissenschaften aus den Jahren 1820-1821, 1822, pp. 267-288 ; voir aussi Lichtenstein (Martin Heinrich Carl), « Die Werke von Marcgrave und Piso über die Naturgeschichte brasiliens, erläutert aus den wieder aufgefundenen Original-Abbildungen. IV. Fische [continued] », Abhandlungen der physikalischen Klasse der Königlich-Preussischen Akademie der Wissenschaften aus den Jahre 1826, 1829, pp. 49-65] ; mais nous avons été assez heureux pour les confirmer en partie par nos propres yeux. M. Valenciennes ayant obtenu des conservateurs de la bibliothèque la permission copier ces recueils, nous sommes aujourd’hui en état de les cormparer aux copies de Bloch et à la nature, et de fixer définitivement les genres et les espèces auxquels chaque poisson doit être rapporté [Pour plus d’informations sur Piso, voir Pies (Eike), Willem Piso (1611-1678). Begründer der kolonialen Medizin und Leibarzt des Grafen Johann Moritz von Nassau-Siegen in Brasilien : Eine Biographie, Düsseldorf : Interma-Orb, 1981, 227 p., ill. ; Whitehead (Peter James Palmer) & Boeseman (Marinus), A portrait of Dutch seventeenth century Brazil : Animals, plants and people by the artists of Johan Maurits of Nassau, New York : North-Holland pub. Co, 1989, 359 p. + [1] pl., ill. Sur Maurits, voir Boogaart (Ernst van den), Hoetink (Hans R.) & Whitehead (Peter James Palmer) (sous la dir.), Johan Maurits van Nassau-Siegen, 1604-1679, a humanist prince in Europe and Brazil, La Haye : Johan Maurits van Nassau Stichting, 1979, 538 p. + [17] pl., ill. Sur Marcgrave, voir Gudger (Eugene Willis), « George Marcgrave, the first student of American natural history », Popular Science Monthly, vol. 81, 1912, pp. 250-274 ; Whitehead (Peter James Palmer), « Georg Markgraf and Brazilian zoology », in Boogaart (Ernst van den), Hoetink (Hans R.) & Whitehead (Peter James Palmer) (sous la dir.), Johan Maurits van Nassau-Siegen, 1604-1679, a humanist prince in Europe and Brazil, La Haye : Johan Maurits van Nassau Stichting, 1979, pp. 424-471 ; Whitehead (Peter James Palmer), « The biography of Georg Marcgraf (1610-1643/4) by his brother Christian, translated by James Petiver », Journal of the Society for the Bibliography of Natural History, vol. 9, n° 3, 1979, pp. 301-314 ; Whitehead (Peter James Palmer) & Boeseman (Marinus), A portrait of Dutch seventeenth century Brazil : Animals, plants and people by the artists of Johan Maurits of Nassau, New York : North-Holland pub. Co, 1989, 359 p. + [1] pl., ill.]. Les travaux de Margrave sur l’astronomie, principal objet de ses études, n’ont pas été si heureux. Remis à Golius [Jacobus Golius, né à La Haye en 1596, mort à Leyde en 1667], ils n’ont jamais paru. On a lieu de croire cependant qu’il y avait devancé l’abbé de La Caille [Nicolas Louis La Caille, 1713-1762] dans la détermination de beaucoup d’étoiles australes.
26 En 1658, Pison donna une nouvelle édition, fort augmentée, de son traité de la médecine du Brésil, sous le titre De India utriusque re naturali et medica. Le travail de Margrave, qui avait été imprimé en entier et textuellement à la suite de la première, ne parut plus dans celle-ci qu’en extraits incorporés au corps de l’ouvrage, et Pison y ajouta ses propres observations et plusieurs nouvelles figures ; mais il en retrancha aussi beaucoup, en sorte que l’un des deux livres ne peut pas tenir lieu de l’autre [Malgré l’utilisation du travail de Marcgrave]. On ne voit pas comment quelques écrivains ont pu accuser Pison d’être le plagiaire de Margrave : il lui rend, au contraire, partout justice dans ses deux éditions.
27 Jacques Bondt ou Jacobius Bontius [né en 1592], médecin de la ville de Batavia en 1625, mort en 1631, auteur d’un traité intitulé : Historiæ naturalis et medicæ Indiæ orientalis libri VI, imprimé, en 1658, à la suite de la deuxième édition de Pison, et qui a déterminé le titre de cette édition : De Indiæ utriusque re naturali et medica [voir note 25 ci-dessus]. La partie purement médicale avait paru, dès 1642, avec le traité de Prosper Alpin [1553 – 1617] De medicina Ægyptiorum.
28 Jean Nieuhof, natif de Bentheim [en 1618], en Westphalie, employé en diverses qualités par les Compagnies [Orientale et Occidentale] des Indes hollandaises, et pendant quelque temps gouverneur de Ceilan, périt à Madagascar en 1671. Son livre [publié à titre posthume sous la direction de son frère Hendrik] intitulé : Voyages par mer et par terre à diffèrens lieux des Indes orientales, Amsterdam, 1682 et 1693, in-folio, contient vingt figures de poissons, la plupart intéressants [voir l’édition hollandaise originale, Nieuhof (Johan), Gedenkwaerdige zee- en lant-reize door de voornaemste landschappen van West en Oostindien. Zee en lant-reize door verscheide gewesten van Oostindien, behelzende veele zeltzaame en wonderlijke voorvallen en geschiedenissen, Amsterdam : Jacob van Meurs, 1682, pt 2, pp. 268-281 ; ou une traduction anglaise des voyages de Nieuhof compilée par Churchill (Awnsham) & Churchill (John), Mr. John Nieuhoff ’s remarkable voyage & travells into ye best provinces of ye West and East Indies. In their A collection of voyages and travels, some now first printed from original manuscripts, others now first published in English. In six volumes. With a general preface, giving an account of the progress of navigation, from its first beginning. Illustrated with a great number of useful maps and cuts, curiously engraven, Londres : J. Walthoe, 1732, pp. 305-311] : elles sont copiées à la fin des planches de Willughby [1686].
29 Jean-Baptiste Du Tertre, moine dominicain, missionnaire aux Antilles, né en 1610 [mort à Paris en 1687], a composé une Histoire générale des Antilles. La première édition est de 1654, en un volume in-4° ; la seconde, de 1667-1671, en trois volumes in-4°, est beaucoup plus complète.
30 [Charles de] Rochefort [1605-1683], ministre protestant à Rotterdam, a emprunté de la première édition de Du Tertre la plus grande partie de son Histoire naturelle et morale des Antilles ; Rotterdam, 1658, in-4.°
31 Pierre-André Mattioli, né à Sienne en 1 500, successivement médecin à Rome, à Trente, à Gorice et à Prague, mort [de la peste] à Trente en 1577, est célèbre par son Commentaire sur Dioscoride, imprimé d’abord en italien, à Venise, en 1544 et 1548 [le « Privilegio » date de 1544], et en latin en 1554 et 1565. Cette dernière édition, par [Vincenzo] Valgrisi, est la meilleure : on y voit de très-belles figures en bois de plusieurs poissons, dont quelques-unes cependant sont prises de Salviani et de Rondelet. On a traduit et réimprimé cet ouvrage beaucoup de fois [Pour davantage d’informations sur Mattioli, voir Zanobio (Bruno), « Pietro Andrea Mattioli », in Dictionary of scientific biography, New York : Scribner’s, 1974, vol. 9, pp. 178-180.]
32 Ferrante Imperato [1550-1625], médecin napolitain, auteur d’une histoire naturelle en italien, presque toute chimique et minéralogique, imprimée d’abord en 1599, in-folio, puis en 1610 [Je n’ai pas été en mesure de trouver une copie de l’édition de 1610], in-4°, et à Venise en 1672. On y voit un écheneis, un gymnètre.
33 Fabius Columna [Fabio Colonna], né à Naples, en 1567, d’un bâtard du cardinal Pompée Colonne, mort vers 1640, donne une figure de mylobate dans ses Observationes aquatilium, et entre dans son Traité des glossopètres dans des détails intéressants sur les dents des squales [voir Scilla (Agostino), La vana speculazione disingannata dal senso. Lettera risponsiua circa i corpi marini, che petrificati si trouano in varij luoghi terrestri. Di Agostino Scilla pittore accademico della Fucina, detto lo Scolorito…, Naples : Andrea Colicchia, 1670, pl. 28].
34 Les dents des squales furent aussi un objet d’étude pour le Peintre sicilien Augustin Scilla [1629-1700], dans son ouvrage sur les pétrifications, intitulé : La vana speculazione disingannata dal senso, Naples, 1670, petit in-4°, dont on a une traduction latine, intitulée : De corporibus lapidescentibus, Rome, 1752, in-4° Il y donne aussi une figure du [requin] marteau et une autre d’une espèce rare de squale à sept évents.
35 Caspar Schwenckfelt [1563-1609], médecin à Hirschberg, fit imprimer à Lignitz, en 1603, in-4°, une histoire des animaux de Silésie, intitulée : Theriotrophium Silesiæ, pleine de bonnes observations, mais sans figures. Le Ve livre [pp. 377-456] traite des poissons, et en indique plusieurs espèces, toutes d’eau douce.
36 Stephan von Schonevelde [mort en 1632] était médecin à Hambourg. Son Ichtyologia et nomenclatura animalium marinorum, fluviatilium, lacustrium, quæ in ducatibus Slesvici et Holsatiæ, et Hamburgi occurrunt triviales, Hambourg, 1624, in-4°, est accompagnée de sept planches, où plusieurs espèces alors nouvelles sont assez bien représentées.
37 Robert Sibbald [1641-1722], médecin d’Édimbourg, travailla pendant vingt ans à sa Scotia illustrata, sive prodromus historiæ naturalis, etc. ; Édimbourg, 1684, 1 vol. in-folio, où il y a des figures de poissons en petit nombre et médiocres. Il a donné aussi un ouvrage capital sur les cétacés [Sibbald (Robert), Phalainologia nova ; sive Observationes de rarioribus quibusdam balaenis in Scotiae littus nuper ejectis : in quibus, nuper conspectae balaenae per genera et species, secundum characteres ab ipsa natura impressos, distribuuntur, Édimbourg ; Londres : Joannis Redi & Benjamin White, 1773, [4] + 105 + [3] p., 3 pl.], mais qui n’appartient point à notre sujet.
38 De Harengo, exercitatio medica, in qua principis piscium exquisitissima bonitas summaque gloria asserta et vindicata, par Paul Neucrantz [1605-1671], médecin de Rostock ; Lubeck, 1654 ; in-4°.
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