Le goût des choses
Les ventes aux enchères de naturalia
p. 366-381
Texte intégral
1Comme l’indique Krzysztof Pomian à propos des pièces de collection, celles-ci, « objets précieux, matérialisations des valeurs […] sont échangées à titre de dons, mais aussi vendues et achetées, pillées et volées, si bien que, dans les sociétés policées, partout où il y a des collectionneurs, on trouve aussi, dans le proche voisinage, des voleurs et des marchands »1. Des voleurs qui rôdent autour des collections à l’affût du bon coup, on ne connaît que peu de choses, si ce n’est le cas d’un cambriolage dans les collections du Muséum au mois de juin 17952. Le procès-verbal des professeurs-administrateurs reconstitue le parcours probable des cambrioleurs. Ils escaladent la terrasse, brisent une jalousie, puis s’introduisent dans la galerie, fracturent les armoires vitrées et, finalement, y dérobent des objets précieux. Les professeurs dressent le portrait-robot du principal suspect entrevu par le chef des gardes Lucas et qu’on devine serrurier parce qu’il en porte l’habit et en maîtrise les instruments. Ils dressent également la liste des objets qu’il emporte avec lui et de ceux qu’il abandonne dans les armoires. Occupé par les seules pierreries qui trouveront sans peine d’heureux receleurs dans le commerce de la bijouterie, le voleur délaisse les morceaux bruts plus « précieux pour l’étude et qui ont plus de prix aux yeux du naturaliste », mais s’empare des pierres taillées et polies ainsi que d’une grosse pépite d’or, « ce qui prouve que le vol n’a été ni fait ni dirigé par un homme instruit ». Le voleur n’est pas pilleur. Tout comme le naturaliste, il opère des choix : il est peut-être peu « instruit » en minéralogie, mais il connaît le prix des choses.
2Quelques années plus tard, en 1802, le viennois Weiss apporte à Paris un « superbe cabinet de minéralogie » qu’il propose de céder d’un seul tenant3. Informés de l’imminence de la vente, les professeurs-administrateurs du Muséum songent à en faire l’acquisition pour compléter la collection nationale. Bien au fait de la permanente détresse des finances publiques, ils demandent à Chaptal d’autoriser un troc. Weiss pourrait céder ses 1 776 échantillons minéralogiques en échange de pierres précieuses, de morceaux de lapis-lazuli et d’une pépite d’or que possède le Muséum. Le ministre commande un rapport au Conseil des mines sur le mérite de ce cabinet et l’opportunité de son acquisition. Celui-ci évalue la collection à 150 000 F. et, après de longues discussions, Weiss accepte finalement les conditions du marché. On désigne alors deux joailliers, l’un nommé par Chaptal et l’autre par le Muséum, pour estimer les pierres précieuses. Comme la valeur des échantillons proposés par les professeurs-administrateurs est inférieure à l’estimation du cabinet de Weiss, le gouvernement paye la différence. C’est de cette époque, comme l’explique plus tard Deleuze, que « le Muséum possède une suite régulière d’échantillons de minéraux ». Voleurs, lapidaires, minéralogistes ou amateurs valorisent différemment les mêmes objets et leurs échelles de valeur semblent parfois incommensurables. L’histoire d’un vol de pierreries au Muséum et celle d’un troc entre naturalistes semblent nous éloigner de l’étude des ventes aux enchères publiques, qui forment une des modalités, certes pas la plus remarquable, de la circulation des naturalia sous la Révolution. Mais ces deux histoires introduisent deux questions essentielles : celle de la porosité entre le milieu savant et le monde du commerce et celle de la valeur scientifique et marchande — ou d’usage et d’échange — du spécimen. Le moment révolutionnaire mérite ici d’être enchâssé dans une durée plus longue, couvrant un demi-siècle entre 1770 à 1820, pour, d’une part, observer les effets de la Révolution sur le marché européen des naturalia et, d’autre part, analyser la formation du prix des spécimens naturalistes, particulièrement des mammifères.
LE MARCHÉ NATURALISTE EUROPÉEN
3Les premières ventes publiques aux enchères avec catalogues apparaissent en Hollande au xviie siècle et le marchand Edme-François Gersaint en adapte et systématise le modèle en France dans le deuxième tiers du xviiie siècle4. Le Répertoire de Frits Lugt recense toutes les ventes aux enchères connues par l’existence d’un catalogue présent dans les grandes bibliothèques européennes et américaines5. Dans l’élaboration des statistiques, nous restons dépendants des catégories élaborées par Lugt pour définir le contenu des ventes. Ainsi, pour la période 1769-1820, seul un petit nombre des classes du Répertoire peuvent être rangées sous le terme naturalia : les catégories « histoire naturelle », « coquilles » et « pétrifications » sont retenues ; les catégories « pierreries », « marbres », « cristaux », « curiosités », sont rejetées, car trop larges (« curiosité » par exemple) ou trop ambiguës, pouvant renvoyer à d’autre pratiques comme, par exemple, la joaillerie (« pierreries » notamment). Les « grandes » ventes aux enchères de naturalia — celles qui passent les 100 lots d’histoire naturelle — se font sensiblement plus rares au cours des cinquante années entre 1770 et 1820. Cette baisse est plus nette encore si on la rapporte au nombre total des ventes aux enchères qui, lui, ne cesse de croître.
4Les grandes ventes naturalistes représentent plus de 4 % du total des ventes vers 1770 mais moins de 1,5 % à la fin des années 1810. Or avant 1820, les nouveaux circuits de la vente en magasin comme la maison Verreaux à Paris, Schneider à Bâle, Frank entre Amsterdam et Londres ou Umlauff à Hambourg ne sont pas encore établis6. Cette baisse ne peut donc pas s’expliquer par le déplacement d’une part importante des transactions des enchères à l’échoppe. C’est bien alors que la mode de l’histoire naturelle, propre au xviiie siècle, est en train de passer. La Révolution française ne marque cependant pas ici une rupture fondamentale, le mouvement étant amorcé dans les décennies précédentes.
5De part et d’autre de la Révolution, trois places de marché concentrent la quasi-totalité des ventes aux enchères de naturalia : Paris, Londres et les villes hollandaises, Amsterdam et La Haye principalement. Vers la mi-siècle, Paris est le centre du marché européen des curiosités naturelles, ayant alors dépassé les places hollandaises d’Amsterdam et de La Haye où s’était inventée la formule des ventes avec catalogues. Dès le milieu des années 1780, mais plus nettement encore au cours de la Révolution et de l’Empire, la place de Paris s’efface au profit de Londres. Dans la longue durée, un même phénomène de remplacement d’une place par une autre s’opère donc à deux reprises : vers 1750, Paris dépasse les places hollandaises ; un peu avant 1800, Londres remplace Paris comme nouveau centre de gravité du marché naturaliste européen. La dramatique et durable résorption du marché parisien des naturalia s’explique sans doute largement par le naufrage des anciennes élites sociales, naufrage qui implique la baisse simultanée de l’offre et de la demande : la confiscation des collections aristocratiques empêche la remise en circulation de nombreux spécimens, désormais conservés dans les collections nationales et ainsi définitivement soustraits au marché ; l’émigration de la haute noblesse ampute le marché de ses acheteurs les plus fortunés sans que les nouvelles élites sociales, enrichies par la revente des biens nationaux, ne viennent les remplacer. De manière semblable, le marché parisien du luxe s’effondre après la disparition des quelques grandes familles aristocratiques qui dépensaient l’essentiel de leurs revenus domaniaux dans la capitale7. Tandis que le marché parisien se résorbe, les prix chutent. Ainsi, Jean-Frédéric Hermann écrit en tête de son exemplaire du catalogue de vente de la collection Aubert dispersée à Paris : « Un des fils du C. Aubert m’a assuré que cette collection a coûté à son père plus de deux cent mille francs, et qu’on n’en a retiré qu’environ 32 000 F. sur lesquels il y a eu cinq mille francs de frais »8. En 1798, quand la collection est mise aux enchères, le produit de la vente équivaut donc seulement au sixième de sa valeur d’achat. La chute des prix comme la raréfaction des ventes à Paris semble ainsi liée au contexte révolutionnaire, même s’il faut observer que le déclin de la place parisienne est entamé dès le milieu des années 1780.
6Les ventes aux enchères permettent aussi de saisir l’évolution des modes culturelles dans la longue durée. Le Répertoire de Lugt distingue les deux catégories « Histoire naturelle » et « coquilles »9. On propose de distribuer chronologiquement le nombre d’occurrences de chacune de ces deux catégories, en les rapportant au nombre total des ventes et en définissant un indice de base 100 pour la première période, entre 1769 et 1772. À partir de 1789, la baisse du nombre de ventes de coquilles est spectaculaire. Entre le début des années 1770 et le début des années 1790, le rapport entre le nombre de ventes comportant des coquilles et le nombre total de ventes aux enchères est divisé par six. Comparé à l’évolution des ventes d’histoire naturelle, l’effondrement des ventes conchyliologiques est à la fois plus net et plus durable. Pour les coquilles, l’étiage est atteint dès les premières années de la Révolution. L’hypothèse de travail posait que cette mode culturelle avait reflué au cours des années révolutionnaires à partir d’une multitude de signes ténus : le relatif dédain pour les coquilles des commissaires chargés des confiscations10, les envois nombreux et programmés du Muséum aux Écoles centrales11, et la baisse sensible du nombre de collections conchyliologiques parisiennes au sortir de la Révolution12. La création au Muséum d’une chaire de « Zoologie des Insectes, Vers et animaux » au profit de Lamarck en 1793 et la publication par celui-ci d’un Prodrome d’une nouvelle classification des coquilles en 1799 puis d’un Système des animaux sans vertèbres en 1802 ne suffisent pas à contrebalancer cette évolution globale. Vers 1800, l’étude des ventes aux enchères et de nombreux autres indices montrent que la mode conchyliologique est bel et bien passée au profit d’autres types d’objets.
LA VALEUR DU SPÉCIMEN NATURALISTE
7La formation de la valeur marchande des spécimens naturalistes peut être analysée à partir des catalogues de vente qui suivent souvent un modèle stéréotypé avec une page de titre annonçant les modalités de la vente, une préface faisant l’éloge de la collection et de son ancien propriétaire, et l’inventaire des lots mis aux enchères. Les stratégies de valorisation d’une collection et les mécanismes de la formation des prix peuvent être observés à partir des catalogues de naturalia des collections Lyonet (Paris, 1796), Boers (La Haye, 1797), Aubert (Paris, 1798) et Poissonnier (Paris, 1799). Ces quatre mises aux enchères sont exceptionnelles par leur ampleur, puisque chacune d’elle produit plusieurs centaines de lots d’histoire naturelle13. Pour les très grandes ventes comme cellesci, la diffusion des informations relatives à leur tenue et à leur contenu est assurée par la publication d’un catalogue, par des annonces dans la presse périodique et par l’accès du public à la collection exposée. Soit le cas de la vente Boers. D’une part, le catalogue en deux langues — français et néerlandais — est distribué trois mois avant la vente chez deux libraires de La Haye, Van Cleef et Scheurleer, organisateurs des enchères, et chez l’imprimeur-libraire parisien Hansen14. Le catalogue est également disponible par correspondance à tous les curieux qui en font la demande auprès des libraires. D’autre part, la vente est annoncée par trois articles de presse publiés dans La Décade philosophique et le Magasin encyclopédique15 : deux articles signalent la tenue prochaine des enchères et la parution d’un catalogue ; un troisième détaille son contenu, recopiant mot à mot la préface du catalogue. Enfin, la visite de la collection mise en vente est possible pour les « Amateurs [qui veulent] voir le Cabinet quatres [sic] jours avant la vente, étant munis d’un billet signé d’un des libraires »16. Catalogues, annonces et visites sont les trois biais par lesquels les marchands rendent publique la collection, donnant à lire, puis à voir son contenu à de potentiels acheteurs de naturalia17.
8Les acheteurs de spécimens naturalistes sont difficiles à appréhender, du moins pendant les années révolutionnaires. Un des exemplaires du catalogue Poissonnier annoté de la main de Jean-Frédéric Hermann indique le nom de plusieurs d’entre eux18 : lui-même, frère du naturaliste strasbourgeois, Louis Dufresne, empailleur au Muséum, Louis-Richard-Augustin Cosme, professeur d’histoire naturelle à Chartres et Faujas, professeur au Muséum. Hermann achète des lots pour le cabinet particulier de son frère, grand collectionneur et professeur à l’École centrale du Bas-Rhin. Cosme en achète d’autres, non pour compléter un cabinet particulier mais pour le compte de « l’École de Chartres »19.
9Faujas et Dufresne travaillent tous deux dans les collections du Muséum mais possèdent également des cabinets particuliers au Jardin des plantes. Il est donc impossible de savoir quelle est la destination de leurs achats. Ces quatre acheteurs, professionnels et/ou institutionnels, achètent environ la moitié des soixante premiers lots lors d’une vente explicitement destinée, dans la préface du catalogue, au complément des collections des Écoles centrales. La demande des institutions rejoint ici celle des amateurs, de même que les prix de vente résultent de la conjugaison de l’intérêt scientifique et du goût curieux. Les rivalités entre acheteurs donnent parfois un tour personnel aux enchères. Ainsi, dans les marges du catalogue, Jean-Frédéric Hermann indique qu’il n’a pas surenchéri sur Cosme pour emporter une loutre du Canada : « Je ne l’ai pas poussé parce qu’on n’avoit aucune envie de me la laisser »20. L’inimitié avec un rival peut, tout autant que le désir d’un objet, décider un acheteur à renchérir. Pourtant, il est sans doute possible de dire des curiosités naturelles ce que Mercier disait des peintures à la fin d’un chapitre du Tableau de Paris consacré aux grafinades, ces cartels de marchands actifs au cours des ventes aux enchères : « Au reste, c’est aux ventes que le prix réel des tableaux se manifeste et qu’ils n’en imposent plus, comme dans le salon du collectionneur »21.
10Les stratégies de valorisation des collections mises en vente reposent sur la réputation, plus précisément sur la renommée du collectionneur et la notoriété de sa collection, toutes deux appuyées par l’autorité des « connaisseurs ». En 1796, l’avant-propos du catalogue de la vente après décès de Pierre Lyonet présente son ancien propriétaire22 :
Si l’Europe savante admirant les diverses productions des talens, du génie, des connoissances & de la sagacité extraordinaires de feu Pierre Lyonet, le plaça, sur tout [sic] lors de l’apparition de son incomparable Traité Anatomique de la Chenille qui ronge le bois de saule, au rang, des plus grands hommes qui ont illustré l’histoire naturelle en ce qui concerne l’Insectologie, le superbe Cabinet de coquilles dont il fut le possesseur n’a pas moins, dans son genre, attiré l’admiration publique. D’Argenville entr’autres dans la seconde édition de son Traité de conchyliologie, éclaircie dans une de ses principales parties, imprimée en 1757. Partie I. Page 148. fait le plus bel éloge de ce cabinet & l’énumération de nombre de morceau [sic] précieux qu’il renfermoit, dès lors ; & les Auteurs de la Bibliothèque des Sciences, pour les mois d’Octobre, de Novembre & Décembre 1760 en parlent en ces termes. ‘ Il y a longtems que Mr. Lyonet tient un rang distingué parmi les plus grands naturalistes de l’Europe. Les excellentes Notes qu’il a ajoutées à la Traduction de la Théologie des Insectes, publiée en 1742 & réimprimée en 1745 & qui sont le principal mérite du Livre ; le magnifique Cabinet de coquilles qu’il a formé avec tant de gout & d’intelligence, pour lequel il n’épargne ni soins, ni dépenses, & que les curieux viennent admirer comme l’un des plus beaux & des plus complets qui soient connus, lui ont fait une brillante réputation, à laquelle le nouvel ouvrage que nous annonçons va mettre le sceau ; ouvrage qui surpasse encore de beaucoup la haute idée qu’on s’en est faite, & qui seul suffiroit pour immortaliser son Auteur &c. &c.’
11Comme l’indique Charlotte Guichard à propos des catalogues de ventes d’œuvres d’art, « la réputation de l’amateur se construit dans l’articulation entre l’éloge biographique et l’inventaire de collection »23 : Lyonet était un insectologue reconnu par « l’Europe savante » et son cabinet de coquilles a suscité « l’admiration publique ». Or la renommée de l’amateur qui lie ensemble sa qualité de savant et l’importance de sa collection sert de faire-valoir aux spécimens mis aux enchères. Cela implique un double transfert de réputation : la réputation de l’ancien collectionneur rejaillit sur les pièces de sa collection ; le nouvel acquéreur récupère, en même temps qu’il acquiert les objets, une partie du prestige de l’ancien propriétaire. Les catalogues de vente jouent alors doublement un rôle de publicité : au sens strict, ils rendent publics la tenue de la vente et le contenu de la collection ; au sens commun, ils valorisent la collection mise aux enchères, jouant sur la réputation du collectionneur et de son cabinet.
12D’autres signes disent également l’importance de la réputation du propriétaire dans la valorisation d’une collection. En 1783, Hermann écrit sur la page de garde du catalogue de vente de la collection Jacob Forster24 :
Ce maître-brocanteur qui aimoit partout à prendre, & vous envoyait des misères en échange, insinuant &… ne s’appelloit pas du nom des célèbres voyageurs, comme ce nom est écrit à la première page de l’avertissement du présent catalogue, fait par de Romé de l’Isle, mais Foerster (ce qui signifie Forestier) originairement allemand, a gagné prodigieusement par son commerce.
13Jouant sur son nom, le marchand naturaliste Jacob Forster se fait ici passer pour le célèbre voyageur Georg Forster, usurpant l’identité et la réputation de son homonyme pour mieux vendre sa collection. Les jeux de la réputation, par leur trop évidente fonction de valorisation commerciale, sont entourés d’une constante suspicion de la part des amateurs, suspicion parfois reprise à bon compte par des marchands cherchant à se distinguer de leurs concurrents25. Le vendeur appuie alors son éloge sur l’opinion de la communauté des amateurs ou sur l’autorité des savants reconnus. Dans l’avis de la vente Boers publié dans le Magasin encyclopédique, le rédacteur indique qu’il s’agit d’un cabinet « que les amateurs ont considéré comme le plus précieux qui existe en Hollande »26. Dans le catalogue Lyonet, le préfacier mentionne l’éloge de la collection par Dezallier d’Argenville qui fait autorité dans le petit monde des amateurs de coquilles et dont le nom est convoqué à 17 reprises dans les huit pages de la préface27. Au total, on observe un ensemble de métamorphoses et de déplacements de la réputation : de son vivant, l’importance du cabinet particulier renforçait la notoriété publique de son propriétaire ; à sa mort, la renommée de l’ancien insectologue se reporte sur les pièces de la collection mises en vente ; Dezallier d’Argenville, le savant littérateur, reconnu et célébré par ses pairs, en a d’ailleurs témoigné.
14Une étude des prix des spécimens naturalistes lors de ventes aux enchères au « plus offrant et dernier enchérisseur » pose immédiatement deux problèmes. D’une part, elle n’est guère possible que pour quelques classes du règne animal comme les oiseaux et les quadrupèdes : à la différence des minéraux, les spécimens zoologiques, à l’exception des coquilles, ne sont pas vendus en dehors des circuits naturalistes ; contrairement aux minéraux et aux plantes en herbier, les lots d’oiseaux et de mammifères sont généralement composés d’un seul individu ; enfin, la nomenclature zoologique est largement stabilisée et suffisamment précise vers la fin du siècle. D’autre part, interpréter l’évolution des prix de quelques espèces dans la durée n’est guère réalisable : les notations de prix dans les marges des catalogues d’histoire naturelle sont relativement rares ; les nomenclatures sont parfois instables et il est aussi difficile d’établir un indice des prix sous la Révolution que de juger des apports de nouveaux objets sur le marché, notamment par le biais des voyages lointains. L’expertise d’un naturaliste intervient souvent au moment de la rédaction des catalogues : le minéralogiste Romé de L’Isle rédige le catalogue Forster en 1783 ; lors de la vente Aubert en 1798, le marchand demande « l’avis de J. J. Charras, Naturaliste » ; le catalogue Poissonnier « a été fait par le citoyen Dufresne, ancien marchand naturaliste qui a accomp[agn]é La Peyrouse dans son voyage » aidé, pour la partie zoologique, par un « autre Dufresne, empailleur au cabinet national du jardin des Plantes »28. Le travail de qualification et de caractérisation des spécimens peut d’ailleurs s’accompagner d’anachronismes, d’erreurs de nomenclature29 ou de confusions entre espèces30. Dans les catalogues, le prix d’adjudication d’un spécimen est parfois noté par le curieux en marge de son numéro d’ordre et de sa description. La confrontation entre la description imprimée et les indications manuscrites des prix permet alors de déterminer les constituants de la valeur marchande des spécimens, même s’il est impossible de déterminer l’effet de ces notices descriptives sur la formation des prix.
15L’exemplaire du catalogue de la vente Boers de 1797, annoté de la main d’Hermann, est le seul dont on dispose qui porte les prix d’adjudication de tous les lots de la section des Mammalia, c’est-à-dire des mammifères31. La vente a certes lieu à La Haye et non à Paris, mais rien n’indique une réelle différence de nature entre le fonctionnement de ces deux places de vente de spécimens naturalistes. Le catalogue permet une étude de la valeur relative des spécimens reposant sur la comparaison entre la caractérisation de chacun et la liste complète de leurs prix. Dans sa préface, parmi les six spécimens désignés à l’attention des curieux, se trouvent tous ceux qui passent les 40 florins au cours de la vente32. La section des Mammalia se compose de 70 numéros pour autant de lots mis en vente. Parmi ceux-ci, seuls 63 correspondent à des spécimens uniques et empaillés. Ils sont tous dénommés selon la nomenclature binomiale linnéenne. Plusieurs spécimens sont seulement désignés par leur genre, leur espèce étant non décrite (non scripta) ; d’autres, plus nombreux, sont qualifiés de rares (rarior) dans la description qui suit leur nom linnéen, c’est-à-dire que leur espèce est mal représentée dans les collections naturalistes européennes33. Ces 63 spécimens sont distribués dans le tableau suivant selon leur rareté, le nombre de lignes de leur description ainsi que leur prix.
< 30 Fl. | ≥ 30 Fl. | ≥ 40 Fl. | |
Total 63 | 54 | 9 | 4 |
Rares | 5 | 5 | 3 |
- dont : rarior | 5 | 3 | 1 |
- dont : non scripta | 0 | 2 | 2 |
Nombre de lignes | |||
- minimum | 1 | 3 | 3 |
- maximum | 5 | 17 | 17 |
- moyenne | 3 | 4,8 | 7,5 |
16Rareté de l’espèce et prix du spécimen sont ainsi étroitement corrélés : parmi les 9 spécimens qui égalent ou passent les 30 florins, 5 sont rares ou non décrits, soit plus de la moitié d’entre eux ; parmi les 54 spécimens vendus à moins de 30 florins, seuls 5 sont rares, soit moins du dixième. Le Simia non scripta (section Mammalia, no 5) atteint 105 florins, soit le prix le plus élevé de la vente alors que le putois (même section, no 44), qualifié de « commun », part à 1 florin, adjudication la plus basse. Les spécimens les plus rares et les plus chers donnent également lieu aux descriptions les plus longues, ceux-ci n’étant pas encore décrits dans la littérature naturaliste. Ainsi, le singe japonais, non scripta et qui s’envole à 105 florins, est décrit en 17 lignes au lieu des trois habituelles. La corrélation prix/rareté est évidente pour les spécimens zoologiques comme elle l’est d’ailleurs, à l’en croire Gersaint, pour les tableaux dont « les prix sont proportionnés à la rareté »34. Cependant, la rareté de l’espèce n’est pas le seul élément constitutif du prix d’un spécimen. D’autres facteurs, certes secondaires, apparaissent. L’âge d’abord : un jeune paresseux est vendu à 6 florins et 5 stuivers (même section, no 30) contre 18 pour un spécimen adulte (même section, no 29). L’état de conservation ensuite : dans un autre catalogue, celui de la vente Poissonnier en 1799, on observe des écarts de prix entre deux peaux de lions, l’une partant à 40 francs et l’autre à 50 francs (no 13 et 14), alors que Jean-Frédéric Hermann indique au bas de la page que, pour ces peaux, « les poils s’en alloient »35. Le prix d’un spécimen sur le marché naturaliste dépend donc d’abord de sa rareté, ensuite de son âge et de son état de conservation. Or la valeur scientifique d’un spécimen, telle qu’elle est définie au sein des institutions savantes, dépend également de sa rareté (rare, il permet le complément des collections), de sa conservation (en bon état, il peut se substituer avantageusement à un autre dégradé) et de son âge (les caractères spécifiques sont observés sur l’individu adulte). L’appréciation de la valeur scientifique d’un spécimen au sein des institutions de savoir et la formation de son prix sur le marché dépendent donc, pour l’essentiel, des mêmes caractéristiques des objets. Or cela ne peut s’expliquer entièrement par le caractère composite de la demande où se rencontrent parmi les acheteurs des savants en poste comme de simples curieux. Il faut alors nuancer un des lieux communs du discours social des savants en atténuant l’opposition entre intérêt scientifique et goût curieux, et, in fine, en réduisant la distance culturelle entre les savants professeurs et le monde des amateurs.
*
17Porter le regard hors des lieux de savoir qui dépendent du ministère de l’Instruction publique, élargir le cadre chronologique à une cinquantaine d’années autour de 1800 et le cadre géographique à l’Europe entière, donne un aperçu différent de l’évolution des modes culturelles et des formes de la métropolisation des savoirs. Pendant la Révolution, l’essentiel se joue certes ailleurs, dans la pratique des confiscations, mais les modalités anciennes et pacifiques de la circulation des spécimens perdurent et, surtout, elles coexistent, aucune ne se substituant, à aucun moment, à toutes les autres. L’analyse quantitative du Répertoire de Lugt indique deux évolutions majeures pour la période qui court de 1770 à 1820, évolutions qui, bien qu’assez nettes, restent difficiles à interpréter du fait même des bouleversements inscrits dans l’événement révolutionnaire. D’une part, le centre de gravité des ventes de spécimens d’histoire naturelle migre de la place de Paris à celle de Londres. Paris perd donc sa primauté sur le marché européen des naturalia au moment même où s’affirme sa prééminence scientifique grâce, essentiellement, au Muséum. D’autre part, la mode des spécimens naturalistes est lentement en train de passer, tandis que le goût des coquilles s’effondre brutalement à la fin du siècle. De manière étonnante, la Révolution n’aurait fait ici qu’accélérer le lent processus de déclassement des collections naturalistes déjà observable dans les années 1780. L’étude de plusieurs ventes aux enchères, au travers de leurs catalogues, révèle que le discours des savants, qui fait brutalement contraster les pratiques des naturalistes de profession et celles des simples amateurs, ne doit pas être pris pour argent comptant. Les deux mondes de la curiosité dilettante et de la science instituée ne sont pas parfaitement séparés. Les ventes aux enchères de naturalia sont justement un des lieux de cette rencontre : les savants sont convoqués pour appuyer de leur autorité la réputation des collections et expertiser les spécimens comme les marchands sont invités à donner une estimation financière des objets ; les professeurs et les curieux se rendent dans les mêmes ventes pour compléter leurs collections et les uns et les autres définissent la valeur d’un spécimen selon les mêmes critères. D’ailleurs, certains professeurs revendent également leurs collections particulières aux curieux à l’image de Lamarck qui, selon Pietro Corsi, trouve dans « le marché des coquillages fossiles […] une source importante de revenus. On peut voir, à partir de ce dernier exemple, que la mode des sciences naturelles créait une série d’activités commerciales qui tendaient à spécialiser les études naturalistes, souvent pour de pures raisons de compétition économique »36. Il faudrait alors surtout voir dans l’opposition, partout réaffirmée dans les textes des professeurs, entre le naturaliste et le curieux, l’effet d’une stratégie de distinction sociale au moment où le milieu savant se professionnalise en se refermant sur lui-même.
Notes de bas de page
1 Pomian (Krzysztof), Collectionneurs, amateurs et curieux…, op. cit., p. 12.
2 AN, F/17/1229 : Lettre de Jussieu, Lamarck à la Commission d’Instruction publique. Paris, le 22 prairial an III.
3 Deleuze (Joseph-Philippe-François), Histoire et description du Muséum…, op. cit., vol. 1, pp. 101-102.
4 Glorieux (Guillaume), À l’enseigne de Gersaint…, op. cit., p. 348.
5 Lugt (Frits) (sous la dir.), Répertoire des catalogues de ventes publiques…, op. cit. J’ai ajouté au Répertoire quelques catalogues repérés dans le fonds de la Bibliothèque des sciences de Strasbourg. La plupart appartiennent au fonds Hermann. D’où la mention manuscrite sur la page de garde : « Bibliotheca Hermanniana Argentorati ».
6 Daszkiewicz (Piotr), « La Maison Verreaux au xixe siècle à Paris, plaque tournante des collections naturalistes mondiales », in Lizet (Bernadette), Wolf (Anne-Élizabeth) & Celecia (John) (sous la dir.), Sauvages dans la ville. De l’inventaire à l’écologie urbaine. Hommage à Paul Jovet, 1896-1991, Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 1999, pp. 111-125 (hors collection ; 5).
7 Garrioch (David), The Making of the Revolutionary Paris, Berkeley : University of California Press, 2002, p. 306.
8 Catalogue des objets rares et précieux en histoire naturelle et articles curieux en tout genre, composant le cabinet considérable du feu citoyen Aubert, ancien sculpteur, Paris : An VI [1798], 89 p. [BNUS/BSS : H123934] L’exemplaire de la BSS est annoté de la main de Jean-Frédéric Hermann, frère du naturaliste, sur la page de garde.
9 Les sondages effectués par la consultation de nombreux catalogues de vente révèlent, qu’en règle générale, la catégorie « coquille » a été isolée de celle, plus large, d’histoire naturelle.
10 AN, F/17/1277 : « Madrépores, coraux, coraline, litophites [sic] et polypes ». La Haye, le 30 germinal et en floréal an III.
11 AN, AJ/15/837 et 838 et AN, F/17/1277 : « Coquilles ». La Haye, le 30 germinal an III.
12 Blanvillain (J.-F.C.), Le Pariséum…, 1807, op. cit., p. 221. L’auteur ne recense que trois collections conchyliologiques vers 1804, celles de Lamarck, Hedouin et Huars.
13 Nombre de lots d’histoire naturelle par vente : Boers : 1278 ; Lyonet : 1284 ; Aubert : 854 ; Poissonnier : 352. Pour la période 1789-1805, Lugt ne recense que quatre ventes de plus de 1 000 lots d’histoire naturelle : Nanteuil, Brandt, Vosmaer et Lyonet.
14 Catalogue systématique d’une superbe collection… [rassemblée] pendant de longues années par Monsieur W. S. Boers…, 1797, op. cit., 78 p.
15 Magasin encyclopédique, 2e année, vol. 6, 1797, p. 132 et 3e année, vol. 1, 1797, pp. 553-555 ; Décade philosophique, vol. 12, décembre 1796 à février 1797, p. 178.
16 Catalogue systématique d’une superbe collection… [rassemblée] pendant de longues années par Monsieur W. S. Boers…, 1797, op. cit., « Conditions de la vente ».
17 À titre de comparaison, voir Glorieux (Guillaume), À l’enseigne de Gersaint…, op. cit., p. 646. En 1745, Gersaint annonce dans le Journal de Trévoux la vente du cabinet de Bonnier de la Mosson et cette annonce aurait influé sur le cours élevé des adjudications. Cependant, aucun élément tangible dans nos sources révolutionnaires n’indique une relation mécanique entre diffusion de l’information et valorisation marchande de la collection.
18 Catalogue d’objets précieux d’histoire naturelle et des arts qui garnissoient la galerie du feu Cen Poissonnier, An VII, op. cit. [BNUS/BSS : H123926].
19 Ibid., p. 5. Par exemple, dans la marge près du lot no 3 présentant « Un sujet d’Enfant disséqué, pour la démonstration des viscères, il est dans une cage de verre » : « 51 Fr. École de Chartres pour laquelle a rencheri le Cit. Cosme, Prof. d’Histoire naturelle à l’École centrale du Dépt. D’Eure-et-Loir ». L’État ne dispose d’un droit de préemption lors des ventes aux enchères qu’à partir de la loi du 31 décembre 1921.
20 Ibid.
21 Mercier (Louis-Sébastien), Tableau de Paris, 1994 [1783], op. cit., chap. 566 : « Ventes par arrêt de la Cour. Encan », vol. 2, pp. 109-112 ; ici, p. 112. Voir aussi : La Confession publique du Brocanteur. Aventure extraordinaire arrivée au mois de Novembre 1769, par un Navire parti de l’Amérique pour Saint-Malo…, Amsterdam, 1776, 48 p.
22 Catalogue raisonné du célèbre cabinet de coquilles de feu Pierre Lyonet…, 1796, op. cit., pp. 3-4.
23 Guichard (Charlotte), « Valeur et réputation de la collection. Les éloges ‘d’amateur’ à Paris dans la seconde moitié du xviiie siècle », Hypothèses 2003, 2003, p. 35.
24 Catalogue raisonné d’une collection choisie de minéraux, cristallisations, coquilles, pétrifications et autres objets d’histoire naturelle [de Jacob Forster]…, Paris : Didot jeune, 1783, 205 p. [BNUS/BSS : H134788]. Le Répertoire de Lugt recense trois ventes de Jacob Forster, toutes à Paris : 1769 (no 1750) ; 1772 (no 2028) ; 1783 (no 3515).
25 Guichard (Charlotte), « Valeur et réputation… », art. cit., p. 38.
26 Magasin encyclopédique, 2e année, vol. 6, 1797, p. 132.
27 Dans un autre contexte, sur les logiques de valorisation par le recours à une autorité savante, voir Bret (Patrice), « Un bateleur de la science : la ‘machiniste-physicien’ François Bienvenu et la diffusion de Franklin et Lavoisier », Annales historiques de la Révolution française, no 339, 2004, pp. 95-127.
28 Catalogue raisonné d’une collection choisie [de Jacob Forster]…, 1783, op. cit. ; Catalogue des objets… du feu citoyen Aubert…, An VI, op. cit., page de titre ; Catalogue d’objets précieux d’histoire naturelle et des arts qui garnissoient la galerie du feu C. en Poissonnier, An VII, op. cit. [BNUS/BSS : H123926]. Annotations de Jean-Frédéric Hermann.
29 Dans le Catalogue Poissonnier, Hermann relève les nombreuses erreurs de nomenclature de l’empailleur Dufresne : au no 22, un lynx serait en fait un chat tigré non décrit ; au no 26, un morse serait en fait un marsouin ; au no 47, une tête d’éléphant d’Afrique serait en fait originaire d’Asie.
30 Dans le Catalogue Boers, on rencontre dans la section Oiseaux sous les numéros 29 et 30 un individu mâle et un individu femelle de l’espèce Psittacus pertinax Linn., le premier vendu 3 florins et 5 stuivers, et le second à seulement 1 florin et 5 stuivers. L’hypothèse que la différence de prix était question de plumage — le mâle aux couleurs chamarrées partant plus cher que la terne femelle— ne tient pas car cette espèce ne connaît pas de dimorphisme sexuel. Il s’agit donc de deux espèces différentes. D’ailleurs Buffon, dans son Histoire naturelle, Paris, vol. 21, 1779, p. 271 contredit Edwards qui aurait pris la perruche couronnée d’or pour la femelle de la perruche illinoise. Je remercie Vincent Palomarès pour son aide.
31 Catalogue systématique d’une superbe collection… [rassemblée] pendant de longues années par Monsieur W. S. Boers…, 1797, op. cit., section « Mammalia » [BNUS/BSS : H123943].
32 Ibid., p. iii, Préface : « Parmi les quadrupèdes, se distinguent plus particulièrement le Mandrill [65 florins], & un grand singe du Japon [105 florins] ; deux Cangaros de la Baye Botanique [41 florins chacun] ; le Lièvre Sauteur ou Jerboa, du Cap de Bonne-Espérance [17 florins] & la Zibette [14 florins et 5 stuivers] ».
33 La notion de rareté n’est bien sûr pas celle employée dans les études de biodiversité où elle est appréhendée en termes démographiques (peu d’individus) et écologiques (faible dispersion spatiale).
34 Préface du catalogue de vente de la collection d’art d’Angrand de Fontpertuis. Cité in Glorieux (Guillaume), À l’enseigne de Gersaint…, op. cit., p. 346.
35 Catalogue d’objets précieux d’histoire naturelle et des arts qui garnissoient la galerie du feu C. en Poissonnier, An VII, op. cit. [BNUS/BSS : H123926]. Annotations de Jean-Frédéric Hermann.
36 Corsi (Pietro), Lamarck…, op. cit., pp. 14-15. Notons également qu’à la mort de Fourcroy, une partie de sa collection est mise aux enchères en 1810 (Lugt (Frits) (sous la dir.), Répertoire des catalogues de ventes publiques…, op. cit., no 7724).
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
La République naturaliste
Ce livre est cité par
- Van Damme, Stéphane. (2016) L'Europe des sciences et des techniques. DOI: 10.4000/books.pur.45907
- (2016) Auguste de Saint-Hilaire (1779-1853). DOI: 10.4000/books.mnhn.3282
- Guillaume, Vincent. (2022) Collecter et inventorier pour la nation : la formation révolutionnaire des collections. DOI: 10.4000/books.cths.16407
- (2018) Worlds of Natural History. DOI: 10.1017/9781108225229.035
- Bret, Patrice. Chappey, Jean-Luc. (2022) Collecter et inventorier pour la nation : la formation révolutionnaire des collections. DOI: 10.4000/books.cths.16362
- (2022) Cataloghi e collezioni Collectio Mineralium. DOI: 10.36253/978-88-5518-494-6
- (2022) Paris savant. DOI: 10.3917/arco.belho.2022.01.0315
- Donato, Maria Pia. (2022) Collecter et inventorier pour la nation : la formation révolutionnaire des collections. DOI: 10.4000/books.cths.16427
- (2022) La France et l'Italie. DOI: 10.3917/arco.bertr.2022.01.0429
- Brassart, Laurent. (2018) Improving useful species: a public policy of the Directoire regime and Napoleonic Empire in Europe (1795-1815). Historia Agraria. Revista de agricultura e historia rural, 75. DOI: 10.26882/histagrar.075e02b
- Gardère, Mathieu L.. Duarte, Maria Cristina. Moraes, Pedro L. R.. Muller, Serge. Romeiras, Maria M.. (2019) L'expédition scientifique de João da Silva Feijó aux îles du Cap Vert (1783-1796) et les tribulations de son herbier. Adansonia, 41. DOI: 10.5252/adansonia2019v41a12
- Dubald, Déborah. (2021) « Un vaste local pour y étaler ses richesses » : inaugurer la Galerie de zoologie à Lyon en 1837. Cahiers François Viète. DOI: 10.4000/cahierscfv.413
- Müller-Wille, Staffan. (2017) Names and Numbers: “Data” in Classical Natural History, 1758–1859. Osiris, 32. DOI: 10.1086/693560
- Gilks, David. (2022) Civilization and Its Discontents. French Historical Studies, 45. DOI: 10.1215/00161071-9746615
- Denis, Vincent. Lacour, Pierre-Yves. (2016) La logistique des savoirs. Genèses, n° 102. DOI: 10.3917/gen.102.0107
- Mille, Martine. (2021) Pratique des sciences et diplomatie des espaces : les époux Brongniart entre collaboration domestique et sociabilités savantes en France au xixe siècle. Cahiers François Viète. DOI: 10.4000/cahierscfv.314
- Hellström, N. P.. André, G.. Philippe, M.. (2017) Life and works of Augustin Augier de Favas (1758–1825), author of “Arbre botanique” (1801). Archives of Natural History, 44. DOI: 10.3366/anh.2017.0413
La République naturaliste
Ce livre est diffusé en accès ouvert freemium. L’accès à la lecture en ligne est disponible. L’accès aux versions PDF et ePub est réservé aux bibliothèques l’ayant acquis. Vous pouvez vous connecter à votre bibliothèque à l’adresse suivante : https://0-freemium-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/oebooks
Si vous avez des questions, vous pouvez nous écrire à access[at]openedition.org
Référence numérique du chapitre
Format
Référence numérique du livre
Format
1 / 3