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Les cabinets parisiens d’histoire naturelle

p. 196-215


Texte intégral

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1En 1964, Yves Laissus proposait un « Essai de répertoire des cabinets d’histoire naturelle français du xviiie siècle », plus précisément entre 1698 et 1787, reposant essentiellement sur les quatre éditions de la Conchyliologie de Dezallier d’Argenville (1742, 1757, 1767 et 1780) et sur deux éditions du guide de Paris par Thiéry (1783 et 1787)44. Si ce recensement souffre d’un fort tropisme parisien du fait même des sources consultées — Dezallier d’Argenville est lui-même propriétaire d’un cabinet à Paris et Thiéry ne mentionne que les collections de la capitale — le poids de la métropole n’en est pas moins écrasant. Sur les 405 cabinets français recensés, 194 sont provinciaux et 211 sont parisiens, soit plus de la moitié. En intégrant les environs de la capitale dans un rayon d’une trentaine de kilomètres, on compte 239 cabinets franciliens, soit environ 60 % des collections du pays45. Le milieu naturaliste est aussi beaucoup plus important dans la capitale que dans le reste du pays. En août 1790, une pétition, lancée par une « association de presque tous les Naturalistes qui se trouvent actuellement à Paris » est signée par 91 naturalistes46. Moins d’une dizaine d’années plus tard, en septembre 1796, Cuvier fait un rapport à l’Institut sur un mémoire de Duchesne proposant d’envoyer les cahiers imprimés des professeurs du Muséum « à tous les professeurs d’histoire naturelle de la République et aux personnes officiellement connues pour s’occuper de cette science », soit 300 naturalistes47. Après la création des Écoles centrales en 1795, les Parisiens représentent ainsi entre le tiers et, plus vraisemblablement, la moitié du milieu français de l’histoire naturelle, ce qui est sans commune mesure avec le poids démographique de la ville à l’échelle nationale. Ces quelques dizaines de cabinets et de naturalistes disent en tous cas assez la prépondérance de Paris dans la France naturaliste, prépondérance antérieure à la Révolution et qui ne se résume pas à sa principale institution, le Jardin du roi devenu Muséum national. L’histoire naturelle dans la ville se manifeste en effet d’abord par la présence de nombreux cabinets que l’on voudrait étudier au travers d’une pesée globale de part et d’autre de la Révolution, puis par la comparaison de deux grandes collections institutionnelles de minéralogie et, enfin, par la description d’un magasin de naturalia, indicateur sûr de l’existence d’une demande urbaine de spécimens naturalistes.

1789/1804 : LES CABINETS PARISIENS

2Les guides de Paris rendent possible une comparaison des collections de part et d’autre de l’événement révolutionnaire, qu’il s’agisse de cabinets institutionnels ou particuliers48. En 1790, dans son Voyageur à Paris, Thiéry dresse un état des cabinets parisiens vers 1788 et présente un addenda des « Établissements nouveaux, & changemens survenus pendant le cours de l’année 1789 »49. La liste, constituée à la veille de la Révolution, donne l’aperçu le plus complet des cabinets parisiens à l’extrême fin de l’Ancien Régime. L’auteur recense au total 41 collections naturalistes dans Paris intra-muros. Si on y ajoute les cabinets mentionnés dans d’autres rubriques du guide de 1790, dans celui de 1795 et dans les archives des confiscations, on en obtient une bonne cinquantaine50. Dans la liste de Thiéry, dix cabinets relèvent d’institutions, principalement sur la rive gauche de la Seine. Trois dépendent d’institutions laïques : le Cabinet du roi au Jardin des plantes, le cabinet des mines à l’hôtel de la Monnaie et celui du Collège de pharmacie. Les sept autres sont la propriété de clercs, dépendant principalement d’abbayes ou de séminaires51. En comparaison, 31 cabinets appartiennent à des particuliers et sont principalement situés rive droite : au moins 17 d’entre eux sont la propriété des élites sociales, principalement de la haute noblesse de cour ou de la haute administration ; et au moins 9 appartiennent à des médecins ou des savants. La mise en carte de ces collections révèle quatre centres que l’on peut rapporter à la géographie sociale de la capitale à la fin de l’Ancien régime52 : dans le Marais, les collectionneurs sont soit médecins, soit membres de la haute administration ; autour de la place Vendôme, ils sont pour l’essentiel des grands commis de l’État, notamment des financiers ; à Saint-Germain, devenu au cours du siècle le quartier des Grands, les collectionneurs appartiennent à la haute noblesse ; au Palais-Royal, cœur de la vie sociale parisienne des dernières décennies de l’Ancien Régime, on trouve une forte concentration de cabinets de naturalistes, plus rarement de médecins et un marchand, Gaillard53.

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Cabinets vers 1788-1789
Infographie Pierre-Yves Lacour.

3En l’an XII, Blanvillain propose, dans la première édition de son Pariséum, la liste des collections naturalistes parisiennes vers 1803-180454. Seuls les cabinets particuliers y étant répertoriés, il faut y ajouter les collections institutionnelles que mentionne, par exemple, Bouge dans son guide de la capitale publié en 180655. Soit, au total 28 cabinets auxquels on peut ajouter la collection d’Adanson mentionnée par Blagdon56. Les guides proposant cette fois encore les adresses des cabinets, il est à nouveau possible d’en tirer une carte en distinguant notamment les amateurs des professionnels, ces derniers disposant d’une position dans les institutions savantes de la capitale et faisant un usage scientifique de leurs propres collections. Dans cette liste de 28 cabinets, trois sont des collections institutionnelles, que l’on pourrait cette fois à bon droit qualifier de « publiques », puisqu’elles appartiennent à la nation : le cabinet du Muséum ainsi que deux collections minéralogiques, celle de la Maison des Mines et celle de l’Hôtel de la Monnaie. Les 25 autres collections sont la propriété de particuliers : six appartiennent à des naturalistes de profession, membres du corps des mines, personnels de l’École de médecine et surtout du Muséum parmi lesquels on trouve trois professeurs (Haüy, Lamarck et Faujas) ; trois autres collections sont la propriété de voyageurs naturalistes célèbres (Patrin, Vaillant et Olivier). Dans l’espace parisien, les cabinets particuliers semblent plus dispersés qu’il ne l’étaient avant la Révolution et, surtout, un nouveau centre apparaît clairement autour du Jardin des plantes. Le Muséum semble désormais polariser le milieu naturaliste parisien : dans son enceinte se rencontrent toutes les collections particulières des membres de son personnel ; à proximité immédiate, on trouve le cabinet de Patrin rue Copeau, actuellement rue Lacépède, où logent également Lamarck et nombre de naturalistes de passage à Paris comme Candolle, Louis-Claude-Marie Richard, Leblond et la femme de Joseph Martin ; un peu plus loin, on repère encore le magasin de naturalia Gaillard57.

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Cabinets vers 1804
Infographie Pierre-Yves Lacour.

4Entre 1790 et 1804, plusieurs cabinets parisiens échappent aux recensements de Thiéry et Blanvillain comme quelques-unes des collections naturalistes décrites par Besson en 1794 ou comme celle de la Société d’histoire naturelle attestée pendant quelques années à partir de 179158. Mais l’essentiel est bien l’importance des changements qui affectent les collections parisiennes pendant la Révolution. Vers 1795, Thiéry remarque dans son Paris tel qu’il étoit avant la Révolution que « la plus grande partie de ces Cabinets [décrits dans l’ouvrage] n’existe plus aujourd’hui, parce que rien n’est plus sujet à varier que tous ces objets, soit par le décès, ou par l’instabilité de leur goût, soit parce que la hache révolutionnaire est tombée sur la tête de quelques-uns, soit enfin par la confiscation faite chez quelques autres qui ont lâchement abandonné leur patrie, pour porter les armes contr’elle »59. De fait, la confrontation entre les deux recensements et les deux cartes de 1788 et 1804 indique bien la rupture révolutionnaire. D’abord, le nombre total de collections baisse sensiblement, passant d’une cinquantaine à moins de trente. La diminution du nombre de collections institutionnelles est à la fois plus assurée et plus nette : Thiéry et des sources complémentaires en font apparaître une quinzaine vers 1788 ; Bouge et les autres rédacteurs de guides n’en indiquent plus que trois vers 1804, deux années après la suppression des Écoles centrales60. Cette raréfaction tient essentiellement à l’épisode des confiscations révolutionnaires qui voient disparaître, en quelques années, les collections des nobles, des anciennes académies et, surtout, des clercs qui occupaient, notamment grâce aux missionnaires, une place essentielle dans le réseau des collections naturalistes aux xviie et xviiie siècles61. La Révolution, du fait des saisies et de la réforme de l’instruction, signifie alors la mise à l’écart radicale des institutions religieuses dans la production et la transmission des savoirs naturalistes. Ensuite, on observe, dans l’intervalle, une nette professionnalisation du milieu des collectionneurs : vers 1788, un peu moins des deux tiers des cabinets sont détenus par les hautes élites sociales, les autres étant la propriété de médecins et de naturalistes ; vers 1804, le clivage s’est déplacé à l’intérieur même de la catégorie des naturalistes, opposant désormais une importante minorité de professionnels — au moins 20 % — à une majorité d’amateurs. Autre changement, intimement lié au précédent, les collections se spécialisent durant les années révolutionnaires et, à la fin de la période, le Muséum est la dernière collection institutionnelle à rassembler des spécimens des trois règnes. De manière significative, il en va de même pour les cabinets particuliers : vers 1788, toujours d’après Thiéry, les trois quarts des collections réunissent des spécimens d’au moins deux règnes ; vers 1804, plus qu’un tiers des cabinets sont enregistrés par Blanvillain sous la rubrique générale « Histoire naturelle », les deux tiers restants étant disposés dans les catégories « collections de minéraux », « d’insectes » ou de « coquillages ». En une quinzaine d’années, le rapport entre collections encyclopédiques et collections spécialisées s’est donc renversé comme si, après une longue agonie, la Révolution prononçait l’avis de décès des cabinets fourre-tout. La mise en carte des cabinets révèle enfin un déplacement du centre naturaliste à l’intérieur de la capitale : vers 1788, les collections particulières se concentrent rive droite, en particulier aux alentours du Palais-Royal ; vers 1804, le centre naturaliste parisien est clairement localisé au Jardin des plantes. Signe tangible de ce déplacement, le magasin des Gaillard migre des abords du Palais-Royal à proximité du Muséum vers 1800.

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Confiscations et ventes aux enchères entre 1788 et 1804
des cabinets d’histoire naturelle recensés en 1788 | Infographie Pierre-Yves Lacour.

HÔTEL DE LA MONNAIE ET HÔTEL DE MOUCHY

5Dans l’espace parisien révolutionnaire, on repère deux grandes collections minéralogiques, si l’on excepte celle du Muséum, l’une à l’hôtel de la Monnaie et l’autre à l’hôtel de Mouchy62. Ces deux cabinets ont en commun d’être — ou d’avoir été — des instruments pédagogiques dans l’enseignement de la science des mines, « savoir hybride qui regarde à la fois du côté de la technique et des sciences physiques » et qui se présente, à partir de l’an II, « comme une manière de fédérer les savoirs propres à l’ingénieur des Mines »63. Le cabinet minéralogique de l’hôtel de la Monnaie est l’ancienne collection particulière de Balthazar-Georges Sage, constituée par des années de collectes minéralogiques64. En 1778, une école publique et gratuite de minéralogie et métallurgie docimastique est formée à l’hôtel de la Monnaie à l’instigation de Sage65. L’institution chargée de la production monétaire devient ainsi le premier lieu sur le territoire national à proposer une formation spécifique dans la science des mines. L’école, devenue École des mines par un décret du Conseil royal de 1783, accueille la collection de Sage, qui la cède l’année suivante au roi en rente viagère. La Description méthodique du Cabinet de l’École royale des mines qu’en donne alors son fondateur, devenu directeur et professeur, annonce 3 549 échantillons66. Selon Isabelle Laboulais, Sage obtient rapidement de réaménager le cabinet en disposant la collection minéralogique dans des armoires vitrées « censées former l’enceinte du cabinet où les cours de l’École des mines sont dispensés »67. Sous la Révolution, tandis que l’École, après une mise en sommeil de plusieurs années, est transférée auprès de l’Agence des mines dans l’hôtel de Mouchy, la collection demeure à l’hôtel de la Monnaie même si elle aurait été menacée par deux fois — sous la Constituante en 1790 et sous la Convention en 1794 — d’un transfert au Muséum d’Histoire naturelle68.

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Cabinet de l’hôtel de la Monnaie
Gravure de François-Denis Née. Fin xviiie siècle.

6Entre la fin de la monarchie et les débuts de l’Empire, la partie centrale du cabinet de la Monnaie n’a pas subi de changements fondamentaux, si ce n’est un reclassement partiel. En 1797, Sage obtient néanmoins du Directoire trois galeries supplémentaires pour y placer ses collections69. En 1803, l’auteur du Paris as it was and as it is qui reprend la description publiée une première fois dans l’Almanach de l’An X, écrit70 :

L’intérieur du Museum est d’environ 45 pieds de longueur, 38 de largeur et 40 de hauteur. Au milieu est un amphithéâtre qui peut contenir deux cents personnes. Autour de celui-ci, sont des cabinets vitrés et des armoires fermées dans lesquels presque toutes les substances connues en minéralogie sont classées méthodiquement et analytiquement [analyse chimique]. La galerie octogonale, au-dessus de l’amphithéâtre elliptique, contient de grands spécimens de différents minéraux. À chaque spécimen est jointe une étiquette explicative. Une des larges galeries présente une partie des produits des mines de France, classés par ordre des départements où ils ont été trouvés. La nouvelle galerie transversale contient des modèles de fourneaux et de machines employés pour le travail des mines. La troisième galerie est aussi destinée à contenir les minéraux de France, ayant fait l’objet d’expériences dont les données sont déposées dans un cabinet particulier. Les galeries sont décorées de tables et de vases de différentes espèces de marbre, porphyre et granite, également des mines de France et recueillis par Sage. La coupole qui domine le tout, est élégamment ornée des dessins d’Antoine, l’architecte du bâtiment.

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Modèles cristallographiques Modèles en bois inventés par Haüy | Cliché Patrick Lafaite, MNHN.

7La gravure de Née et la description de Blagdon rendent compte du dispositif spatial du cabinet situé « dans la principale pièce de l’avant-corps de l’hôtel des Monnoies, du côté du quai »71. Au premier niveau, des armoires vitrées renferment « presque toutes les substances connues ». Elles sont disposées en deux arcs de cercle enserrant un amphithéâtre qui s’ouvre sur une table où le professeur réalise publiquement ses expériences. Au second niveau, la galerie octogonale qui surplombe l’amphithéâtre réunit plusieurs collections. Dans l’une d’elle, on trouve les productions des mines françaises, dans une autre les modèles employés dans la science des mines, et dans une troisième, d’autres minéraux de France. La disposition circulaire du cabinet, qui fait penser aux anciens théâtres anatomiques, rend compte de la place centrale, au propre comme au figuré, de l’enseignement dans l’organisation de la collection.

8Au sein du cabinet, l’ordonnancement des minéraux évolue partiellement entre la description de Mercier de Compiègne vers 1798/1799 et celle de Blagdon au cours de son voyage parisien vers 1801/1802. De part et d’autre de 1800, au premier niveau, les minéraux sont toujours rangés selon un ordre « méthodique et analytique », très certainement celui de Sage lui-même, auteur de son propre système. Ce classement combine sans doute une approche « méthodique » reposant sur les caractères extérieurs non hiérarchisés, Sage refusant la récente classification cristallographique de Hauÿ, le « cristalloclaste », et une approche « analytique », fondée sur des analyses docimastiques des minéraux, Sage rejetant pareillement la « chimie nouvelle »72. En revanche, dans la galerie supérieure, il semblerait qu’on voit apparaître autour de 1800 une collection distribuée géographiquement par ordre des départements, sans doute selon un classement alphabétique. Il s’agit, de toute évidence, d’une reprise du modèle classificatoire adopté quelques années auparavant dans le cabinet de l’Agence des mines. Outre les modalités d’ordonnancement des minéraux, les deux descriptions insistent également sur le riche décor de la collection de Sage, du luxe de la décoration « minérale » en marbre et porphyre à la coupole « enrichie de caissons peints et rehaussés d’or »73. Blagdon mentionne d’ailleurs les reproches adressés au cabinet : « L’appartement contenant [la collection] a été perçu par certains comme s’éloignant du style simple et sévère conforme à sa destination et comme ressemblant trop à un salon d’une noble dame »74. Dans ce reproche, on entend résonner l’écho des critiques proférées, presque une décennie plus tôt, par les savants républicains suspectant le luxe d’être un abri douillet pour le despotisme et une débauche de moyens inutile dans la production des savoirs. Le royalisme de Sage ne peut d’ailleurs que les conforter dans cette opinion.

9L’Agence des mines, créée le 1er juillet 1794 et devenue Conseil des mines le 22 octobre 1795, dispose également d’un cabinet minéralogique dans ses locaux de l’hôtel de Mouchy, rue de l’Université où l’École des mines se reforme après quelques années d’inactivité. On suit, pour l’essentiel, le propos d’Isabelle Laboulais qui a étudié cette collection en détail75. À la différence de celle du Muséum, la collection de l’Agence est constituée de toutes pièces au cours de la Révolution. Les échantillons minéralogiques sont entrés au cabinet par les collectes de terrain, les confiscations, les achats et les dons76. Les confiscations françaises touchent aussi bien les institutions religieuses comme le séminaire de Saint-Sulpice ou la Maison des capucins, que les maisons des émigrés comme La Rochefoucauld-Liancourt, Boutin et surtout Dietrich qui livre 1 800 échantillons. À l’étranger, des saisies sont opérées, sur la demande de Gillet-Laumont, par le commissaire du gouvernement français pour les sciences et les arts en Allemagne. Outre les confiscations, quelques achats sont réalisés au cours de ventes publiques ou auprès de marchands collectionneurs comme Warin. Les collectes de terrain sont réalisées par les agents des mines — inspecteurs, ingénieurs ou élèves — au cours de leurs tournées minéralogiques, et par un large groupe d’amateurs composé notamment d’ingénieurs d’autres corps, de professeurs des Écoles centrales ou de concessionnaires de mines.

10Si les échantillons minéralogiques entrent au cabinet de l’Agence par les mêmes voies que les spécimens naturalistes au Muséum, les critères qui président au choix des objets ne sont pas les mêmes. Soit le cas d’un envoi d’échantillons du Muséum au Conseil des mines. En 1801, Dolomieu, partie prenante des deux institutions en tant qu’ingénieur des mines et professeur de minéralogie au Muséum, fait passer au Conseil 300 échantillons de « minéraux intéressans par les localités connues et n’ayant aucun mérite »77. Tandis que le Muséum recherche des pièces rares pour compléter ses séries et pour parfaire les classements, le Conseil des mines, leur préfère des minéraux communs, échantillons des principales ressources départementales. De même, l’échelle de la collecte diffère entre les deux institutions : le Muséum réunit des spécimens d’origine lointaine, comme par exemple ceux rapportés d’autres continents par les expéditions scientifiques ; le Conseil de mines, rassemble, pour l’essentiel, des échantillons du sol national pour proposer un inventaire des substances minérales de la France. Ainsi, la morphologie générale des collections dépend des finalités assignées aux deux institutions et, comme l’indique Dolomieu, tandis que « la minéralogie met la même importance à toutes les espèces qui appartiennent au règne minéral, l’art des mines prend principalement en considération celles de ces espèces qui le guident ou qui font l’objet de quelques exploitations »78. En 1803, Blagdon décrit longuement les collections et l’arrangement du cabinet de l’Hôtel de Mouchy79 :

[Le cabinet de minéralogie] avait principalement pour but de présenter une collection complète de toutes les richesses du sol de la République française selon un ordre de localités. Une suite d’armoires vitrées, contiguës et similaires les unes aux autres, d’environ six pieds et demi de long sur seize pouces de profondeur, offre la plus grande facilité pour les observer. Sur ces caisses, les noms des départements sont inscrits et les lacunes de cette collection géographique sont chaque jour remplies davantage par les envois des ingénieurs des mines […].
La collection départementale, étant rangée sur les côtés des galeries, laisse vide le milieu des appartements, qui est rempli de tables couvertes de grands casiers vitrés qui doivent recevoir la collection systématique et les plus remarquables substances minérales des pays étrangers, distribuées selon un ordre géographique.
Un appartement est spécialement dédié à l’ordre systématique adopté par Haüy dans son nouveau traité de minéralogie ; un autre est réservé à la méthode de Werner. Dans ces deux collections oryctognostiques, des minéraux de tous pays sont admis indistinctement. Ils sont arrangés par classes, ordres, genres, espèces, et variétés, avec les dénominations adoptées par l’auteur de la méthode et, en conséquence, désignés par les noms d’espèces en français pour la méthode de Haüy, et en allemand pour celle de Werner. La proximité de ces deux appartements où ils sont exhibés, procure tous les avantages pour comparer les deux méthodes, et acquérir une connaissance exacte de la synonymie minéralogique. Chacune des deux méthodes contient aussi une collection géologique de roches et de différents agrégats, classés et nommés d’après les principes que leurs auteurs respectifs ont cru bon d’adopter.
L’autre appartement contient également des tables couvertes de casiers vitrés, où sont montrés, d’une manière très avantageuse pour l’étude, les plus remarquables minéraux de toute description des pays étrangers.

11À partir de 1796 et jusqu’en 1814, la Maison des mines renferme quatre collections : une collection méthodique, une autre géographique, une troisième économique et une dernière de « gîtes des minerais » dont les deux premières, décrites par Blagdon, semblent les plus importantes80. La collection systématique est divisée en deux parties, chacune dans un appartement : une première collection est ordonnée selon la méthode de Werner ; une seconde est classée selon le Traité de minéralogie de Haüy qui sert également pour la collection minéralogique du Muséum81. Blagdon indique que cette disposition permet de comparer les deux classifications et rend plus aisée l’étude de la synonymie entre les nomenclatures française et allemande, ce qui est un indice, parmi d’autres, de l’importance de la minéralogie de langue allemande et de la Bergakademie de Freiberg. La collection géographique, quant à elle, donne corps au projet d’un inventaire des ressources minières du territoire national. En avril 1796, à la Conférence des mines, l’inspecteur Baillet présente un « Projet d’une distribution méthodique de la collection minéralogique de France », proposition d’arrangement globalement mise en œuvre au plus tard en 180282. Le long d’une galerie une série d’armoires renferment les minéraux de la France présentés selon deux ordres : à l’horizontale, les minéraux sont distribués selon l’ordre des départements, ces derniers étant classés alphabétiquement ; à la verticale, les minéraux sont répartis entre six niveaux reprenant, au moins partiellement, les classes élaborées par Haüy. Cette disposition spatiale articule donc un ordre majeur topographique, celui de la nouvelle géographie administrative, avec un ordre mineur systématique, celui de Haüy. Isabelle Laboulais résume ce dispositif en indiquant que « Baillet conçoit une sorte de tableau à double entrée : une lecture verticale permet de saisir en un coup d’œil les substances produites par un même département, une lecture horizontale offre un aperçu des substances d’une même classe »83. Cette mise en ordre permet en effet d’observer aussi bien la présence de telle ou telle ressource minérale sur le territoire français que l’état minéralogique de chaque département. Le projet statistique d’un tableau des substances minérales de la République se décline d’ailleurs sous plusieurs formes : dispositif matériel avec la collection géographique des productions minéralogiques de la République ; forme scripturaire avec les catalogues inventoriant les ressources minéralogiques départementales et la liste des « Principales substances minérales découvertes en France » mentionnée par Blagdon ; représentation graphique avec la carte minéralogique de la République confiée aux soins de Jean-Louis Dupain-Triel84.

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René-Just Haüy cristallographe
Gravure de Delvaux (1804) d’après un dessin de Félix Massard | Cliché Bibliothèque centrale, MNHN.

12L’étude de ces deux cabinets minéralogiques est aussi l’occasion de retravailler le couple « privé/public »85. Partons du cabinet de l’hôtel de la Monnaie, relique intacte de l’Ancien Régime. Quelques années avant la Révolution, au moment de la fondation de l’École des Mines, Sage vend sa collection à l’État par rente viagère. Effet immédiat, Sage n’est plus, à cette date, le propriétaire du cabinet même s’il en conserve pleinement l’usage jusqu’à sa mort en 1824. Pourtant, l’emprise symbolique de Sage sur la collection demeure intacte : vers 1802, le buste en bronze du fondateur, exécuté par Ricourt en 1786, trône toujours dans une niche, au débouché d’une première volée d’escalier, sur le palier séparant l’amphithéâtre de la galerie supérieure86. En dessous du bronze, les visiteurs peuvent lire une épigraphe latine — « Disciplorum pignus amoris » — que Blagdon et Mercier de Compiègne interprètent comme un « tribut de gratitude » des élèves envers leur maître mais on pourrait tout aussi bien y voir la survivance de vieilles relations de patronage, trace durable d’un ancien régime de la production des savoirs. Pendant toute la période révolutionnaire, tandis que Sage continue de professer « gratis des cours publics de chimie et minéralogie », le cabinet de la Monnaie est « ouvert au public » le matin jusqu’à 2 heures de l’après-midi et « on trouve chez le gardien le catalogue de tous les objets de cette intéressante collection »87. Le cas du cabinet de la Maison des Mines, institution entièrement nouvelle, est très différent. Il s’agit d’une collection appartenant à une institution nationale — l’Agence des mines puis le Conseil des mines — dont la propriété comme l’usage dépendent donc de l’État. Pourtant, on observe des allers-retours d’échantillons entre la collection institutionnelle et les collections particulières de ses membres : les correspondants envoient des échantillons en double, certains venant enrichir les collections particulières de Lelièvre, Gillet-Laumont ou Tonnelier ; Gillet-Laumont donne provisoirement des échantillons au cabinet de l’École des mines en attendant que « le cabinet ait aussi beau et mieux »88. D’après les Almanachs publiés à partir de l’an XI et la notice de Blagdon, le cabinet « est ouvert au public chaque lundi et jeudi ; mais, les autres jours de la semaine, les amateurs et les étudiants y ont accès »89. La règle du double accès s’impose ici comme dans la plupart des autres collections nationales durant la période révolutionnaire. En définitive, le cabinet de Sage, très lié à la personne de son fondateur et directeur, apparaît paradoxalement d’accès plus facile que la collection « publique » de l’Agence des mines. Cela explique sans doute que le premier soit davantage décrit que la seconde dans les guides parisiens et dans les récits des voyageurs étrangers dans la capitale.

LE MAGASIN GAILLARD

13Dans son Panorama de Paris et de ses environs, Brayer de Beauregard indique que « Paris renferme plusieurs cabinets d’histoire naturelle tenus par des particuliers ; on distingue entre autres celui de Mlle Gaillard, rue du Paon Saint-Victor »90. C’est le seul qu’il mentionne, ce qui tient sans doute autant à son importance qu’à sa spécificité : le cabinet Gaillard est aussi un magasin de curiosités naturelles91. L’enseigne Gaillard et sœurs est mentionnée dans tous les guides de Paris depuis celui de Thiéry en 1790 jusqu’à l’almanach de Wissemans en 181792. Un cabinet Gaillard est déjà mentionné à la mi-siècle, mais les dates sont trop éloignées pour affirmer avec certitude qu’il s’agit bien de la même famille93. Le nom de François Gilles Gaillard apparaît également dans les catalogues de vente de la fin de l’Ancien Régime : en 1780, ou plus sûrement en 1790, il expertise le « cabinet de feu M. de l’Isle » dont il distribue le catalogue de vente ; en 1790, il participe à l’évaluation de la collection du duc de Chaulnes mise aux enchères94. Son nom se retrouve aussi dans les archives institutionnelles de la période révolutionnaire : en 1793, il donne une estimation financière de la collection Condé à Chantilly sur la requête des créanciers ; en avril 1794, il est placé sur la liste des « estimateurs » proposés pour la section de Minéralogie de la Commission temporaire des arts ; en 1796, il estime la collection Lamarck que le Muséum se propose d’acheter ; début 1797, il évalue encore une corne de narval à la demande des professeurs95. À cette occasion, ces derniers écrivent au directeur de l’Instruction publique96 :

Les professeurs du Muséum ne peuvent que vous faire connaître leur jugement sur l’intérêt dont peuvent être pour la collection nationale les objets dont l’acquisition est proposée au Gouvernement. Et [comme] ils n’en connaissent point le prix pécuniaire, c’est au commerce […] à vous fournir ces renseignements ; veuillez bien avoir la bonté de vous adresser à des hommes habitués à vendre et à acheter des objets d’histoire naturelle. Le citoyen Gaillard, Md. Naturaliste rue de Richelieu est ordinairement la personne que nous employons pour ces sortes d’opérations.

14De fait, dans tous les exemples précédents, Gaillard est employé pour expertiser et estimer des collections naturalistes. Jusqu’en 1790, cette expertise est commandée par les huissiers priseurs à l’occasion de ventes aux enchères. À partir de 1793, le marchand naturaliste est appelé pour le même travail par la Commission temporaire des arts et le Muséum d’Histoire naturelle. Dans le petit monde naturaliste du Paris révolutionnaire, les milieux de la boutique et de l’institution, ceux du commerce et du savoir, ne sont pas parfaitement séparés et, quand les institutions publiques convoquent le marchand, c’est en raison d’une compétence particulière qu’il est seul à posséder : la capacité à déterminer au mieux le prix des choses.

15Si ces estimations ne sont plus commandées par d’autres marchands mais par les institutions, c’est aussi à cause de la raréfaction des ventes aux enchères comme on le verra. Il apparaît en fait que les revenus de la famille Gaillard sont assez diversifiés au cours de la période révolutionnaire. À l’atelier, les Gaillard sont aussi empailleurs, en particulier mademoiselle : « On y empaille avec beaucoup d’adresse toute sorte d’animaux ; plusieurs oiseaux et quadrupèdes qui y sont conservés, donnent une idée du talent de l’artiste »97.

16À l’échoppe, mademoiselle Gaillard vend des spécimens naturalistes et de petites « minéralogies portatives, pour 24 francs et au-dessus, étiquetées d’après la nouvelle nomenclature, et utiles à l’éducation des enfans » ainsi que « des yeux d’émail »98. En outre, elle « vend, achète et échange des objets propres à la jouaillerie [sic], diamans, rubis, saphirs, émeraudes, topazes, cornalines, sardoines, jaspes, agathes arborisées, turquoises, lapis, malaquittes [sic], pierres de touche et autres fantaisies, des coupes d’Agathe, socles, tabatières, brunissoirs, boutons, plaques et grains pour colliers en pierres ; corail, dents de hochets, agathes unies et gravées, tant antiques que modernes, médailles, bronzes, animaux, minéraux, coquilles, etc. »99. Entre deux éditions du Manuel du voyageur de Mercier de Compiègne, le cabinet-boutique, sous l’enseigne Gaillard et Sœurs, migre des abords du Palais-Royal à ceux du Jardin des plantes aux alentours de 1800 : entre 1790 et l’an VII, il se situe rue Richelieu ; mais vers 1803, on le retrouve rue du Paon Saint-Victor100. Comme on l’a déjà observé, ce transfert révèle la migration du centre naturaliste parisien au Jardin des plantes et on peut imaginer les Gaillard profitant de commandes ponctuelles du Muséum, en particulier pour les travaux de taxidermie, comme on peut supposer que la boutique bénéficie de sa proximité avec l’institution naturaliste en recevant les curieux au sortir d’une visite au Cabinet national.

17Le cabinet Gaillard est présenté sous la Révolution comme la principale collection particulière de la capitale : en 1790, Thiéry le décrit comme « bien assorti »101 ; en l’an VII, Mercier de Compiègne précise que la « citoyenne Gaillard tient un cabinet assez riche d’histoire naturelle, de pierreries, d’antiquités, et autres curiosités de l’art »102 ; surtout, en l’an XII, dans une nouvelle édition de son Manuel, il souligne que « ce magasin offre le plus bel établissement particulier qui existe dans ce genre ; on peut le regarder comme un abrégé du Muséum d’Histoire naturelle, que l’on admire au Jardin des plantes »103. Vers 1803, le Muséum est alors devenu le référent à l’aune duquel on juge tous les cabinets : Mercier de Compiègne précise que « parmi les pièces curieuses de ce beau magasin, on distingue une énorme tortue (la tortue lyre) plus grosse que celle que l’on conserve au Muséum même ». L’auteur détaille alors la composition du cabinet Gaillard104 :

Il est également riche dans les trois règnes de la nature. Et l’on y trouve tout ce que la minéralogie offre de plus curieux, tel que coralines, agates arborisées, jaspes, lapis, etc. Parmi les coquillages qui sont en grand nombre, on distingue la lampe antique terrestre, la navette, etc. Toutes sortes de productions marines, les plus rares coraux, des fossiles et pétrifications y sont rassemblés. Ce cabinet possède aussi un grand nombre d’antiquités précieuses telles que pierres gravées, tant en creux qu’en relief, des médailles, des vases égyptiens, des idoles, et des habillements et ustensiles à l’usage des Sauvages.

18La collection, rassemblant naturalia des trois règnes et artificialia antiques et exotiques, est toujours qualifiée de « cabinet d’histoire naturelle » dans les guides, bien qu’elle soit plus proche, du moins par sa composition, des cabinets de curiosités réputés disparus au cours du siècle. Du fait de la nature commerciale du cabinet, les objets sont exposés au public des visiteurs et potentiels acheteurs. En 1790, le cabinet est réputé « ouvert tous les matins », mais, en l’an VII, on indique que « ce cabinet n’est pas absolument ouvert aux curieux ; ces objets étant destinés à être vendus aux amateurs » et, en l’an XII, on précise que « tous les amateurs peuvent visiter ce beau cabinet moyennant 1 fr. ; mais les personnes qui achètent sont dispensées de toute rétribution. La complaisance avec laquelle Mme Gaillard, qui en est propriétaire, donne toutes les explications qu’on lui demande, ne laisse rien à désirer à ceux qui vont visiter son magasin ». Au début du xixe siècle, ce cabinet-boutique, exceptionnel par sa nature, n’est donc pas d’accès absolument gratuit et accueille vraisemblablement un public curieux qui ne se réduit pas aux seuls naturalistes.

*

19Pendant les années de la Révolution, les cabinets d’histoire naturelle se font plus rares dans la capitale, en particulier les collections institutionnelles. L’épisode des confiscations a joué ici le premier rôle. Pourtant, et il ne faut pas s’y tromper, si les cabinets sont plus rares, l’empreinte de l’histoire naturelle — qu’elle tienne du goût curieux ou de l’investigation savante — n’est pas nécessairement moins forte dans la ville. Vers 1800, la mode naturaliste continue ainsi d’exister au travers de cours publics, de publications spécialisées, ou de sociétés savantes. Pour preuve, si Sage est moqué comme « amateur » par le milieu savant, celui du Muséum ou du Conseil des mines, ses cours demeurent suivis par de nombreux auditeurs : position dominée dans le champ scientifique, mais prestige social intact depuis l’Ancien Régime. Le cas des collections minéralogiques illustre d’ailleurs à la fois la coexistence et la rivalité entre une science mondaine héritée des Lumières — celle de Sage — et une science sévère, liée à la fonction d’expertise— celle des agents des mines. Moins nombreuses, les collections parisiennes sont surtout affectées par une série de phénomènes simultanés : laïcisation de la production des savoirs, spécialisation des collections, professionnalisation du milieu. Ces processus ne sont certes pas entièrement nouveaux, mais la Révolution a bien joué ici un rôle de catalyseur, accélérant des mutations en cours depuis la fin de l’Ancien Régime.

20Le phénomène le plus remarquable demeure toutefois la centralité du Muséum à l’intérieur de l’espace parisien de l’histoire naturelle, sauf pour la minéralogie pour laquelle la capitale dispose de deux autres grandes collections institutionnelles. Jean-Luc Chappey observe ainsi, à propos de la Société d’histoire naturelle qu’en 1798, le « renforcement du rôle des professeurs du Muséum, souvent membres de l’Institut national, et de leur clientèle témoigne de la transformation de la position de la Société au sein de l’espace intellectuel. La Société devient ainsi un lieu de carrière et de travail qui gravite autour du personnel du Muséum : dans le cadre des ‘courses’ qui constituent désormais les seules activités de la Société, les travaux qui sont menés sur les questions de nomenclature, de classification (plantes, animaux…) transforment les membres en collecteurs au service des travaux menés au Muséum »105. Un peu avant 1800, la Société n’apparaît ainsi plus que comme une « succursale » de la grande institution. La polarisation du Muséum dans l’espace savant parisien tend en effet à nettement s’accentuer sous la Révolution. Elle était déjà sensible sous l’Ancien Régime : en 1781, la pension de l’abbé Fontenai se vante d’être « près du jardin royal des plantes, des cours publics de physique, d’histoire naturelle, du Collège royal »106. Mais, vers 1804, les indices de l’attraction exercée par la grande institution naturaliste sont plus nets : plusieurs cabinets particuliers de professeurs sont hébergés au sein du Muséum ; les rues alentour renferment des hôtels où logent à l’ordinaire les naturalistes de passage ; le magasin de curiosités naturelles Gaillard migre aux abords du Jardin de plantes pour améliorer ses affaires ; et, surtout, le Muséum est devenu le point de comparaison pour toute description d’une collection naturaliste dans la capitale.

Notes de bas de page

44 Laissus (Yves), « Les Cabinets d’Histoire naturelle », art. cit., pp. 659-712. Pour le recensement, pp. 679-712. Pour une cartographie des cabinets recensés par Yves Laissus, voir Roche (Daniel), Le Siècle des Lumières en province…, op. cit., vol. 2, p. 324.

45 Soit Alfort, Asnières, Auteuil, Chaillot, Chantilly, Charenton, La Villette, Les Porcherons, Marly, Passy, Sceaux, Versailles (13 cabinets) et Vincennes.

46 Chappey (Jean-Luc), Des naturalistes en Révolution, op. cit., p. 20.

47 Institut de France, Académie des sciences. Procès-verbaux des séances…, op. cit., vol. 1, séance du 16 fructidor an IV, pp. 96-100 ; ici, p. 99.

48 Sur l’usage du couple institutionnel/particulier au lieu de public/privé, voir Lacour (Pierre-Yves),« Ricomporre la coppia pubblico/privato. Le collezioni parigine di storia naturale tra Antico Regime e Rivoluzione », in Borello (Benedetta) (sous la dir.), Pubblico et pubblici di Antico regime, Pisa : Pacini Editore, 2009, pp. 125-142 (Ricerca).

49 Thiéry (Luc-Vincent), Le Voyageur à Paris. Extrait du Guide des amateurs & des Étrangers voyageurs à Paris. Contenant une description sommaire, mais exacte, de tous les Monumens, Chef-d’œuvres des arts, Établissements utiles, & autres objets de curiosité que renferme cette Capitale, Paris : chez Gattey, 1790 [8e éd.], 2 vol.

50 Pour une autre carte, voir Belhoste (Bruno), Paris savant. Parcours et rencontres au temps des Lumières, Paris : Armand Colin, 2011, p. 123.

51 Sur Sainte-Geneviève, voir Petit (Nicolas) & Zehnacker (Françoise), Le Cabinet de curiosités de la bibliothèque Sainte-Geneviève. Des origines à nos jours, Paris : Bibliothèque Sainte-Geneviève, 1989, 183 p.

52 Sur la géographie des élites sociales parisiennes, voir notamment Coquery (Natacha), L’Espace du pouvoir. De la demeure privée à l’édifice public. Paris, 1700-1790, Paris : Seli Arslan, 2000, 221 p. ; Coquery (Natacha), L’Hôtel aristocratique. Le marché du luxe à Paris au xviiie siècle, Paris : Publications de la Sorbonne, 1998, 444 p. ; Marraud (Mathieu), La Noblesse de Paris au xviiie siècle, Paris : Le Seuil, 2000, pp. 105-118 (L’Univers historique).

53 Pour une description du Palais-Royal à la fin de l’Ancien Régime, on se reportera au Neveu du Rameau de Diderot et surtout aux trois chapitres successifs qu’y consacre Mercier dans son Tableau de Paris : il le qualifie de « point unique du globe » précisant qu’un « prisonnier pourrait y vivre sans ennui, et ne songer à la liberté qu’au bout de quelques années ». Sur le Palais royal, voir Willms (Johannes), Paris, Hauptstadt Europas. 1789-1914, München : C. H. Beck, 1988, pp. 17-24.

54 Blanvillain (J.-F.C.), Le Pariséum…, An XII, op. cit., pp. 177 et 220-221. Voir aussi Blanvillain (J.-F.C.), Le Pariséum…, 1807, op. cit., pp. 211 et 273-274. La liste des cabinets est identique.

55 Bouge (J. B. de), La Boussole ou guide des étrangers dans Paris et ses faubourgs, Bruxelles, André Leduc, 1806, 84 p. Pour la période révolutionnaire, voir aussi Mercier de Compiègne (Claude-François-Xavier), Manuel du voyageur à Paris…, An VII, op. cit. : l’ouvrage, publié en 1798, indique les cabinets d’histoire naturelle des Écoles centrales de la rue Antoine et du Panthéon (anciennement Sainte-Geneviève) ; en mai 1802, les Écoles centrales révolutionnaires sont supprimées et remplacées par les Lycées ; vers 1803-1804, ces collections ne sont plus mentionnées dans les guides urbains.

56 Blagdon (Francis William), Paris as it was and as it is…, 1803, op. cit., vol. 2, p. 578.

57 Sur la présence naturaliste dans le quartier, voir Candolle (Augustin Pyrame de), Mémoires et souvenirs…, op. cit., p. 104 ; Burstin (Haim), Une Révolution à l’œuvre. Le faubourg Saint-Marcel, 1789-1794, Seyssel : Champ Vallon, 2005, p. 544 ; Touchet (Julien), Botanique & colonisation en Guyane française. 1720-1848. Le jardin des Danaïdes, Matoury : Ibis Rouge, 2004, p. 51 ; Kanz (Kai Torsten), Nationalismus und internationale Zusammenarbeit…, op. cit., p. 127. Dans les décennies suivantes, l’hôtel du Jardin des plantes, rue Copeau, no 4, accueille encore de nombreux naturalistes étrangers.

58 AN, F/17/1223-1224 : Rapport de Besson à la Commission temporaire des arts, sans lieu ni date [probablement 1794] ; Chappey (Jean-Luc), Des Naturalistes en Révolution…, op. cit.. p. 33.

59 Thiéry (Luc-Vincent), Paris tel qu’il étoit avant la Révolution ou Description raisonnée de cette ville, de sa banlieue, et de tous ce qu’elles contenoient de remarquable pour servir de guide aux amateurs et voyageurs français et étrangers, Paris : chez Delaplace, An IV, vol. 1, pp. 5-6.

60 Les collections d’histoire naturelle des Écoles centrales ont été supprimées en 1802. Avant cette date, celle du Panthéon est assez importante d’après Duméril qui remplace Cuvier : « Le cabinet d’histoire naturelle du Panthéon, à l’époque où nous professions à l’École centrale, possédait des individus [de reptiles] recueillis à Cayenne par M. Gautier, ancien directeur de la compagnie du Sénégal » (Bibron (Georges) & Duméril (André-Marie-Constant), Erpétologie générale. Ou histoire naturelle complète des reptiles, Paris : Roret, vol. 2, 1835, p. 460).

61 Voir notamment McClellan III (James E.) & Regourd (François), « The Colonial Machine : French Science and Colonization in the Ancien Régime », Osiris, vol. 15, 2000, pp. 31-50. Remarquons cependant, qu’au moment des saisies, les savants jugent souvent les collections religieuses périmées.

62 Blagdon (Francis William), Paris as it was and as it is…, 1803, op. cit., vol. 2, pp. 376-390 ; Laboulais (Isabelle), « Exposer les collections de minéraux : les choix de l’École des mines entre la fin de l’Ancien Régime et la Restauration », Source(s). Cahiers de l’équipe de recherche Arts, Civilisation et Histoire de l’Europe, no 2, 2013, pp. 61-80.

63 Sur la science des mines, voir Laboulais (Isabelle), La Maison des mines : La genèse révolutionnaire d’un corps d’ingénieurs civils, 1794-1814, Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2013, pp. 14-16.

64 Sage, Balthazar-Georges (1740-1824) : fils de pharmacien, adonné à la minéralogie et à la chimie docimastique, collectionneur de minéraux, il entre à l’Académie des sciences en 1770. « Essayeur » à la Monnaie, il y ouvre un cours de docimasie en 1778 avant d’y fonder l’École des mines en 1783 dont il devient le directeur et le professeur principal jusqu’à la suspension de l’École en 1790. Royaliste, il passe quelque temps en prison sous la Terreur. Phlogisticien, il s’oppose à la chimie nouvelle de Lavoisier comme à la cristallographie de Haüy et ses travaux sont dédaignés par ses confrères de l’Agence des mines et du Muséum d’Histoire naturelle.

65 Chesneau (Gabriel), Histoire de l’École des mines, Paris : École des mines, 1931, 155 p. ; Aguillon (Louis), L’École des mines de Paris. Notice historique, Paris : Vve Ch. Dunod, 1889, 256 p.

66 Sage (Balthazar-Georges), Description méthodique du cabinet de l’École royale des mines, Paris : Imprimerie royale, 1784, 487 p.

67 Laboulais (Isabelle), « Exposer les collections de minéraux… », art. cit., p. 64.

68 Aguillon (Louis), L’École des mines de Paris…, op. cit., chap. 2 ; Hamy (Ernest-Théodore), « Les Derniers jours du jardin du roi… », art. cit., pp. 20-21.

69 Laboulais (Isabelle), « Exposer les collections de minéraux… », art. cit., pp. 65-66.

70 Blagdon (Francis William), Paris as it was and as it is…, 1803, op. cit., vol. 2, pp. 380-381 : « The inside of the Museum is about forty-five feet in length, thirty-eight in breadth, and forty in elevation. In the middle is an amphitheatre capable of holding two hundred persons. In the circumference are glazed cabinets or closets, in which are arranged methodically and analytically almost all the substances known in mineralogy. The octagonal gallery, above the elliptical amphitheatre, contains large specimens of different minerals. To each specimen is annexed an explanatory ticket. One of the large lateral galleries presents part of the productions of the mines of France, classed according to the order of the departments where they are found. The new transversal gallery contains models of furnaces and machines employed in the working of mines. The third gallery is also destined to contain the minerals of France, the essays and results of which are deposited in a private cabinet. The galleries are decorated with tables and vases of different species of marble, porphyry, and granite, also from the mines of France, collected by Sage. The cupola which rises above, is elegantly ornamented from the designs of Antoine, the architect of the building ». Je traduis.

71 Mercier de Compiègne (Claude-François-Xavier), Manuel du voyageur à Paris…, An VII, op. cit., p. 197.

72 Blagdon (Francis William), Paris as it was and as it is…, 1803, op. cit., vol. 2, p. 382.

73 Mercier de Compiègne (Claude-François-Xavier), Manuel du voyageur à Paris…, An VII, op. cit., p. 198. Repris dans l’édition de l’an XII, pp. 173-174.

74 Blagdon (Francis William), Paris as it was and as it is…, 1803, op. cit., vol. 2, pp. 379-380 : « The apartment containing it has, by some, been thought to deviate from the simple and severe style suitable to its destination, and to resemble too much the drawing-room of a fine lady ». Je traduis.

75 Laboulais (Isabelle), « Quand les agents des mines délimitent leur domaine de savoir. La mise en place des collections minéralogiques pendant la Révolution française », in Boudia (Soraya), Rasmussen (Anne) & Soubiran (Sébastien) (sous la dir.), Patrimoine et communautés savantes, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2009, pp. 151-165 ; Laboulais (Isabelle), La Maison des mines…, op. cit., chap. 6 ; Laboulais (Isabelle), « Exposer les collections de minéraux… », art. cit.

76 Pour ce qui suit, d’après Laboulais (Isabelle), La Maison des mines…, op. cit., pp. 182-191.

77 Cité in Laboulais (Isabelle), « Quand les agents des mines délimitent leur domaine de savoir… », art. cit., p. 155.

78 Dolomieu (Déodat de), « Sur les substances minérales », Journal des Mines, no 38, brumaire an VI, pp. 101-102.

79 Blagdon (Francis William), Paris as it was and as it is…, 1803, op. cit., vol. 2, pp. 383-385 : Le cabinet de minéralogie « principally intended to present a complete collection of all the riches of the soil of the French Republic, arranged in local order. A succession of glazed closets, contiguous and similar to each other, that is about six feet and a half in height by sixteen inches in depth, affords every facility of observing them with ease and convenience. On these cases the names of the departments are inscribed in alphabetical order, and the vacancies which still exist in this geographical collection, are daily filled up by specimens sent by the engineers of mines […]. The departmental collection, being thus arranged on the sides of the gallery, leaves vacant the middle of the apartments, which is furnished with tables covered with large glazed cases, intended for receiving systematic collections, and the most remarkable mineral substances from foreign countries, distributed in geographical order. An apartment is specially appropriated to the systematic order adopted by Haüy in his new treatise on mineralogy ; another is reserved for the method of Werner. In both these oryctognostic collections, minerals of all countries are indiscriminately admitted. They are arranged by classes, orders, genera, species, and varieties, with the denominations adopted by the author of the method, and consequently designated by specific names in French for Haüy’s method, and in German for that of Werner. The proximity of the two apartments where they are exhibited, affords every advantage for comparing both methods, and acquiring an exact knowledge of mineralogical synonymy. Each of the two methods contains also a geological collection of rocks and various aggregates, classed and named after the principles which their respective authors have thought fit to adopt. The other apartments are likewise furnished with tables covered with glazed cases, where are exhibited, in a manner very advantageous for study, the most remarkable minerals of every description from foreign countries ». Je traduis.

80 Laboulais (Isabelle), La Maison des mines…, op. cit., pp. 192-194.

81 Haüy (René-Just), Traité de minéralogie, Paris : Louis, An X [1801], 4 vol.

82 Baillet (Arsène Nicolas), « Projet d’une distribution méthodique de la collection minéralogique de France », Journal des Mines, no 65, pluviôse an X, pp. 385-395.

83 Laboulais (Isabelle), La Maison des mines…, op. cit., p. 195.

84 Blagdon (Francis William), Paris as it was and as it is…, 1803, op. cit., vol. 2, pp. 387-390, notamment, pp. 389-390 : « General information relative to statistics, every thing that can concur in the formation of the mineralogical map of France and complete the collection of her minerals, and all observations and memoirs relative to the art of mines or of the different branches of metallurgy, are addressed by the engineers to the Conseil des Mines at Paris » ; Laboulais (Isabelle), La Maison des mines…, op. cit., p. 196.

85 Sur cette question, voir Lacour (Pierre-Yves), « Ricomporre la coppia pubblico/privato… », art. cit.

86 Blagdon (Francis William), Paris as it was and as it is…, 1803, op. cit., vol. 2, p. 381.

87 Pour les cours : Ibid., vol. 2, p. 379. Pour les horaires du cabinet : Blagdon, en 1803, indique 9 heures à 14 heures ; Mercier de Compiègne, en 1798 puis 1803, 10 heures à 14 heures. Pour le catalogue de la collection : Blanvillain (J.-F.C.), Le Pariséum…, 1807, op. cit., p. 133.

88 Laboulais (Isabelle), « Quand les agents des mines délimitent leur domaine de savoir… », art. cit., p. 156.

89 Blagdon (Francis William), Paris as it was and as it is…, 1803, op. cit., vol. 2, p. 386 : « It is open to the public every Monday and Thursday ; but, on the other days of the week, amateurs and students have access to it ». Je traduis ; Laboulais (Isabelle), La Maison des mines…, op. cit., p. 198.

90 [Brayer de Beauregard (Jean-Baptiste Louis)], Panorama de Paris et de ses environs. Ou Paris vu dans son ensemble et dans ses détails, Paris : Bailleul, An XIII [1805], vol. 1, p. 245.

91 Pour la fin de l’Ancien Régime, on connaît bien le cabinet de curiosités de Claude Mammès Pahin de la Blancherie : Auricchio (Laura), « Pahin de la Blancherie’s Commercial Cabinet of Curiosity (1779-1787) », Eighteenth-Century Studies, vol. 36, 2002, pp. 47-62 ; Guichard (Charlotte), « Hors l’académie, les amateurs et les lieux d’exposition artistique à Paris : le Musée de Pahin de la Blanchisserie. 1777-1788 », in Béguin (Katia) & Dautresme (Olivier) (sous la dir.), La Ville et l’esprit de société, Tours : Presses universitaires François-Rabelais, 2004, pp. 55-74 ; Van Damme (Stéphane), Paris, capitale philosophique…, op. cit., pp. 152-156.

92 Par dates : Thiéry (Luc-Vincent), Le Voyageur à Paris…, 1790, op. cit., vol. 1, p. 136 ; Mercier de Compiègne (Claude-François-Xavier), Manuel du voyageur à Paris…, An VII, op. cit., p. 110 ; [Mercier de Compiègne (Claude-François-Xavier)], Manuel du voyageur à Paris…, An XII, op. cit., pp. 175-177 ; [Brayer de Beauregard (Jean-Baptiste Louis)], Panorama de Paris…, 1805, op. cit., vol. 1, p. 245 ; Blanvillain (J.-F.C.), Le Pariséum…, An XII, op. cit., p. 220 ; Blanvillain (J.-F.C.), Le Pariséum…, 1807, op. cit., p. 274 ; [Wissemans (D. H. Henri)], Almanach des 25 000 adresses des principaux habitans de Paris pour l’année 1817, Paris : Panckoucke, 1817, p. 280.

93 Laissus (Yves), « Les Cabinets d’Histoire naturelle », art. cit., p. 687. L’auteur s’appuie sur la première édition de Dezallier d’Argenville en 1742.

94 Pour L’Isle : Catalogue raisonné des coquilles, cristallisations, cailloux, agates, jaspes, pétrifications, coquilles, & c. qui composent le cabinet de feu M. de l’Isle, & dont la vente se fera le vendredi 15 décembre 1780, & jours suivans, en l’une des salles de l’Hôtel de Bullion, rue Plâtrière, Paris : Imprimerie Gueffier, 1780 [ou 1790], 70 p. ; Lugt (Frits) (sous la dir.), Répertoire de catalogues de ventes publiques intéressant l’art ou la curiosité. Première période, vers 1600-1825, La Haye : M. Nijhoff, 1938, no 3196. Le catalogue — comme le recensement de Lugt — donne la date de 1780 mais il s’agit sans doute de la collection de Romé de l’Isle auquel cas le catalogue serait antidaté de dix ans. Pour le duc de Chaulnes : Ibid., no 4627.

95 Condé : AN, F/17/3978 : Lettre du ministre de l’Intérieur à Gaillard, Paris, le 27 avril 1793 ; AN, AJ/15/836 : « Catalogue des objets composant le cabinet d’histoire naturelle de Chantilly » par Gaillard, Lefebvre de Villebrune, Lamarck et Geoffroy Saint-Hilaire. Chantilly, le 5 août 1793. Nomination comme estimateur : Tuetey (Louis), Procès-verbaux de la Commission temporaire des arts, op. cit., vol. 1, pp. 155-163 : « Séance du 10 floréal an II ». Lamarck : AN, F/17/3979 : « Estimation de la collection d’histoire naturelle de Lamarck » par Gaillard et Toussaint. Paris, le 27 floréal an IV. Corne de narval : AN, F/17/1229 : Rapport au ministre de l’Intérieur. Paris, le 23 nivôse an V.

96 AN, F/17/1229 : Lettre de Geoffroy Saint-Hilaire à Guinguené, directeur de l’Instruction publique. Paris, le 15 frimaire an V.

97 [Mercier de Compiègne (Claude-François-Xavier)], Manuel du voyageur à Paris …, An XII, op. cit., p. 176.

98 Mercier de Compiègne (Claude-François-Xavier), Manuel du voyageur à Paris…, An VII, op. cit., p. 111.

99 Ibid.

100 Vers 1817, le cabinet est localisé rue des Prêtres Saint Germain l’Auxerrois.

101 Thiéry (Luc-Vincent), Le Voyageur à Paris…, 1790, op. cit., vol. 1, p. 136.

102 Mercier de Compiègne (Claude-François-Xavier), Manuel du voyageur à Paris…, An VII, op. cit., pp. 110-111.

103 [Mercier de Compiègne (Claude-François-Xavier)], Manuel du voyageur à Paris…, An XII, op. cit., pp. 175.

104 Ibid., pp. 175-176.

105 Chappey (Jean-Luc), Des naturalistes en Révolution…, op. cit., p. 57.

106 Cité in Van Damme (Stéphane), Paris, capitale philosophique…, op. cit., p. 38.

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