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Dessins séries 80-93. Planches 157-228

p. 143-156


Texte intégral

e. Le Pastisson, Cucurbita polymorpha Melopepo

1Melopepo clypeiformis. Bauh. Pin. 312. Tournef. 106. Melopepones latiores clypeiformes. Lob. Ic. 643. Cucurbita Melopepo. Lin. Cucurbita clypeioformis s. Siciliana, &c. J. B. 2. 224. (etiam) Cucurbitae clypeatae & affines omnes ; Melopepo compressus alter ? Cucurbita sessilis, & c., Cucurbita verrucosa parva... ; Cucurbita clypeata… ad citrum non nihil accedens, & aliae. J. B. (etiam) Cucurbita lagenaria, folio aspero, major & minor. Tournef. 107. Cucurbita….. fructu longo collo, & Cucurbita lagenam exprimens, &c. J. B. 2. p. 224. Bonnet d’Electeur, Bonnet de Prêtre, Couronne impériale, Artichaut de Jérusalem, Artichaut d’Espagne, Arbouste d’Astracan.

2En suivant le rapprochement des races de Chiens & des races de Pépons, celle du Pastisson pourroit être comparée à cette race rachitique & difforme que l’on appelle le Basset à jambes torses.

3L’état de contraction qui affecte ces plantes se dénote dans toutes leurs parties ; & cette maladie héréditaire se perpétue depuis plusieurs siècles plus ou moins constamment, mais se reproduit toujours par le plaisir que l’on prend à ressemer les fruits les plus réguliérement déformés.

4Ces fruits ont en général la peau fine comme les Coloquinelles, mais ordinairement plus molle, la pulpe plus ferme, blanche & assez sèche : ce qui fait qu’ils se gardent fort long-tems, quoiqu’ils perdent très-facilement leur queue. Les loges y sont fréquemment au nombre de quatre & de cinq ; & quant à la forme, il s’en trouve quelques-uns de ronds, pyriformes ou turbinés ; mais, plus souvent encore dans les races franches, comme s’ils étoient serrés par les nervures du calice, la pulpe se boursouffle & s’échappe dans les intervalles, formant tantôt dix côtes dans toute la longueur, seulement plus élevées vers le milieu, tantôt des proéminences dirigées vers la tête ou vers la queue, qu’elles entourent en couronne. D’autres fois aussi le fruit se trouve étranglé par le milieu, & renflé aussitôt en un large chapiteau, comme dans un Champignon qui n’est pas encore épanoui ; ou même enfin, il est entiérement applati en bouclier, quelquefois gaudronné inégalement, quelquefois régulièrement. Cette dernière forme, la plus éloignée de la nature, est au rest la plus rare de toutes, & aussi celle qui se reproduit le moins constamment.

5Une partie des graines contenues dans ces fruits contractés sont elles-mêmes bossues ; toutes sont fort courtes & presque de forme ronde, suivant la proportion qui s’observe en général dans les Pépons, dont les fruits les plus longs ont aussi les graines les plus alongées.

6La même contraction affecte la plante dès le commencement de sa végétation. Ses rameaux plus fermes par le rapprochement considérable des noeuds, au lieu de ramper mollement, s’élancent de côté & d’autre, quelques-unes même verticalement & ne s’abattent enfin sur la terre qu’entrainés par le poids des fruits. De-là résulte fort naturellement un alongement au double & plus des pédicules des fleurs mâles qui, sans cela, ne trouveroient pas de place pour s’épanouir, & un alongement encore plus grand, des queues des feuilles qui, ne pouvant se soutenir dans un tel excès, se courbent en diverses ondulations, comme si elles commençoient à se tortiller : la forme totale de la feuille se trouve fort alongée ; & les angles en sont moins sensibles.

7Mais l’état des vrilles est ce qui a droit de paroître le plus extraordinaire dans les Pastissons. Subsistans dans les uns, quoique sans usage, ainsi que Linné l’avoit observé, ils sont pour le moins fort diminués d’étendue ; dans d’autres, ils se trouvent métamorphosés en de petites feuilles à queue tortillée, dont la pointe recourbée se termine par un petit bout de vrille d’un, de deux ou de trois filets, ne faisant qu’une ou deux révolutions, quelquefois moins ; dans d’autres enfin, on ne trouve à leur place que de très courts rudiments à peine sensibles. La facilité de saisir & de décrire cette différence dans la végétation des Pastissons, l’a fait regarder comme un caractère propre à en établir l’espèce : le Réformateur Linné n’en donne point d’autre. L’esprit de systême avoit précédemment forcé le célebre Méthodiste Rai à en former un genre à part, pour le porter avec le Giclet (Elaterium) dans une section séparée des Cucurbitacées à tiges non grimpantes. D’un autre côté, Tournefort s’arrêtant au nombre des loges du fruit, lequel est toujours plus grand dans les Pépons orbiculaires, avoit établi sur le caractère de cinq loges, au lieu de trois, un genre où il plaçoit les Pastissons & le Potiron dont nous avons fait notre seconde espèce. Dès le tems des Bauhins, les Pastissons avoient paru mériter un nom particulier ; mais ce fut mal-à-propos qu’on leur appliqua celui de Melopepo qui, dans Pline, désigne un fruit odorant & qui ne paroît avoir rien de commun avec ceux-ci, que le petit caractère de quitter facilement sa queue : quant au nom de Pastisson, qui est d’usage en Provence, il doit leur avoir été donné par rapport à leur forme, semblable à celle de diverses pièces de pâtisserie.

8A l’égard des variétés ou races subalternes, si aux différences dans la forme totale du fruit & dans la proéminence & la direction des cornes, on ajoute la présence ou l’absence des bandes & des mouchetures, on sent aisément que leur nombre doit devenir assez considérable. Je ne puis mieux faire connoître leur diversité présenter leurs variations, qu’en rapportant ici un court exposé de mes observations sur les productions que j’ai vu naître de sept ou huit differens fruits tout au plus : savoir :

91. Les trois premiers Pastissons blancs que j’ai observés, no 80, 81 & 82, étoient venus, m’at-on dit, de la même graine. De substance toute semblable, ils ne différoient que par la forme. Dans le no 80, les proéminences formoient vers la tête du fruit une couronne retombant un peu du côté de la queue. Le no 81, chargé de quelques verrues & resté plus petit, avoit pris la forme d’un gros champignon ; la partie de la queue formant le pied, & celle de la tête, un chapiteau irrégulièrement refendu. Pour le no 82, beaucoup plus applati en totalité, la contraction étoit bien moins sensible, & les proéminences élargies ne formoient que de légers renflemens sur ses côtes peu marquées elles-mêmes.

10Je n’ai obtenu dans la postérité de ces Pastissons aucun fruit de forme semblable, quoique 80a, 80b, 82c, & 82b, fussent semblables en substance de pulpe & de peau ; & ce qui est de plus remarquable, c’est que les produits de 80 étoient de forme très-simple ; dans 80b, en poire alongée ; plus courts ou entièrement ronds dans le no 80a. Deux autres produits 82a & 82b, rappeloient ces deux formes des fruits de 80a & 80b ; mais plus petits, ils avoient la peau plus ferme & plus luisante, & sembloient se rapprocher déjà des Barbarines.

11En second génération, des variations bien plus grandes déceloient l’influence des fécondations croisées qu’avoient dû recevoir ces premiers produits élevés dans des collections : 82ba étoit devenu une Cougourdette, en Coloquinelle : 82ca au contraire étoit un Giraumon blanc assez semblable au no 83. Et l’année suivante, la même graine du no 82c, produisit entre seize individus plusieurs variétés qui pourroient se rapporter à deux natures différentes ; peau tendre & matte de Pastisson, peau dure & luisante de Barbarine : aussi les premiers avoient-ils des formes simples ; savoir : 82cb rond, c en poire, d alongé, efghi & j tous plus alongés encore : au contraire, ceux à peau dure variés de forme, avoient tous des bosselures en plus ou moins grande quantité : savoir k & l alongés à peu de bosselures ; m semblable, mais plus gros ; n plus gros & plus bosselé ; o petit & peu bosselé ; p médiocre & long ; q en poire, tous deux très-chargés de bosselures ; & en même temps trois individus, 80aa, 80ab, 80ac, produits par 80a, donnoient des Giraumons à bosselures plus ou moins fortes & trèssemblables au no 83, ainsi que 80ck, 80cl, & 80cm.

122. D’un autre Pastisson no 85, fort analogue aux précédens, mais en forme de cône terminé à la pointe par un petit mamelon resté de la grosseur dont il étois en portant la fleur. J’ai eu dès la première génération, des fruits de formes assez différentes, terminés la plupart par un mammelon tout semblable, mais dont deux seulement 85a, 85d, avoient conservé quelque chose de cette figure conique, tandis qu’un troisième 85b étoit alongé en massue, & à l’ordinaire plus gros vers la tête. D’autres fruits étoient fort irrégulièrement déformés & de couleur dénaturée d’un blanc verdâtre 85e, ayant une forte de coque, comme certaines Barbarines. Enfin, dans les générations suivantes, j’en ai vu naître de petits Pastissons ronds ou pyriformes de la couleur du premier & d’autres bien marqués de bandes & mouchetures vertes sur un fond pâle, les uns en forme de massue raccourcie ou ovoïde un peu effilée vers la queue ; d’autres au contraire en ovoïdes-pointues du côté de la tête, & un dernier en double cône vers la tête & vers la queue.

133. D’un petit Pastisson no 86, semi-orbiculaire, applati du côté de la queue, & entouré d’une sorte de bourrelet gaudronné, j’ai recueilli des fruits un peu plus gros, de même forme, & seulement sans bourrelet. D’un autre, no 87, de couleur beaucoup plus claire, de forme assez semblable, plus alongé cependant en forme de timbale vers la tête, & accompagné par le bas de cornes recourbées vers la queue ; j’ai aussi recueilli, en première génération, sur cinq ou six individus différens, des fruits ou entièrement semblables, ou qui ne différoient que par l’allongement plus ou moins grand de la partie de la tête, & par la proéminence & la direction du cornet ; mais, dans les générations suivantes, l’impression des fécondations métisses étoit telle, que, sur treize individus différens, un seul étoit encore un Pastisson, seulement beaucoup plus gros, & à cornes médiales & très-proéminentes ; parmi les douze autres, tous cependant blancs ou jaunes sans bandes, on trouvoit toutes les formes & les bosselures des Barbarines, avec une pulpe & une coque plus ou moins analogue. Le no 87 cc est intéressant par les demi-cornes qu’on lui voit, & qui rappellent son origine. Le no cb l’est aussi par une forme de bouteille, aussi rare dans les Pépons qu’elle est fréquente dans les Calebasses.

144. D’un Pastisson no 89, formant double cône marqué de bandes & de mouchetures & à peau brillante, il avoit paru en première génération tant des fruits semblables, dont quelques-uns panachés b, & autres pyriformes ou orbiculaires, que des fruit allongés, en Concombre cd, entièrement verts avec des panaches jaunes, mais sans aucunes bandes : les mêmes accidents ont joué entre eux à la second génération, sans rien produire cependant qui soit analogue à aucune Barbarine ni à aucun Giraumon, les premiers fruits ayant été élevés isolés.

155. Au contraire, d’un Pastisson no 90, entièrement applati, en rondache gaudronnée, à peau brillante d’un jaune doré, marqué de superbes bandes & mouchetures vertes ; parmi plusieurs fruits semblables en couleur, mais de figure fort simple ; j’en ai vu naître un 90a, en première génération, plus gros & moins gaudronné à la vérité, mais fort semblable quant à sa forme ; & en ressemant ce second fruit dans un jardin où l’on ne cultivoit que des Cougourdettes, des Barbarines, & des Coloquinelles, sans un seul Giraumon, j’ai vu naître les métis les plus dénaturés. Sur près de quarante individus, à peine s’en est-il trouvé plus de neuf ou dix a b c d e f, qui aient conservé la pulpe & la peau de Pastisson, & trois ou quatre seulement x a... analogues en figure, c’est-à-dire applatis & à cornes : observation d’autant plus intéressante, que le premier fruit ayant été unique sur son pied, pour que sa postérité ait ainsi varié, il a fallu que toutes ses graines ait été fécondées successivement & indépendamment les unes des autres, quoique par les mêmes stigmates.

166. Enfin, un autre Pastisson à bandes no 92, mais à peau matte & pâle à cornes sommaires couronnant le haut du fruit, m’a fourni des métis encore plus étranges & des plu intéressants. Dans la première génération, il s’étoit reproduit trois fois très franc a b, une autre c dans une forme simplement applatie, un quatrième, à la vérité, fort gros & ovoïde, mais à bandes & mouchetures semblables. Dans les générations suivantes, comme les fruits avoient crû dans des collections complettes, où les Giraumons ne manquoient pas, j’ai eu moitié des fruits métis des Cougourdettes ou Barbarines, à coque dure, bosselures & formes différentes, mais tous de grosseur médiocre, tandis qu’une autre moitié avoit pris des Giraumons leur grosseur & leur forme, aussi bien qu’une pulpe analogue, conservant seulement dans tous, les même bandes & mouchetures ; & dans plusieurs, de singuliers commencement de protubérances vers le milieu, aux endroits où il est ordinaire de trouver des cornes dans les Pastissons. Cette race à fruits si constamment pourvus de bandes vertes, est précisément celle où ils paroissent dans leur jeunesse marqués de bandes lactées qui passent presque subitement du blanc au noir, ou du moins au vert le plus foncé, comme on le voit no 92b.

Les Pastissons barbarins

17Il est naturel que des races monstrueuses soient celles qui reçoivent le plus d’impressions des fécondations croisées : on vient d’en voir des preuves détaillées ; il paroît en outre que cette nature doublement altérée, s’est trouvée susceptible de transmettre assez constamment des changemens qui faisoient en quelque sorte remonter la race vers sa forme primitive. Il existe en effet quelques races subalternes de Pépons que leur ressemblance avec une partie des métis que j’avois vu se former, m’a fait regarder comme races métisses. J’appelle donc Pastissons barbarins certains Pépons qui courent moins que les autres, & dont les fruits médiocres & alongés, ont des bosselures & une peau jaune. J’en ai vu de deux sortes, qui semblent avoit été décrites par J. B.

18Dans l’une, no 88, la pulpe étoit assez fibreuse, & la coque fort dure ; sa forme étoit celle d’une bouteille, comme j’ai dit en avoir vu une parmi mes Pastissons métis.

19Dans l’autre, no 83 & 84, assez gros & à forme plus ou moins alongée, la coque étoit beaucoup moins ferme, & la pulpe plus fine, fort bonne à manger.

Le Pastisson giraumoné

20Les métis no 92, dont j’ai parlé ci-dessus 93, m’ont démontré la race du Pastisson giraumoné, connu chez divers Curieux, sous les noms impropres de Concombre de Carême & de Potiron d’Espagne, & assez bien désigné par le nom plaisant de Sept-en-toise, qui, outre sa fécondité, rappelle encore sa végétation resserrée, analogue à celle des Pastissons. Il se trouve cependant quelques individus dans lesquels les branches s’alongent & filent comme celles des Giraumons, particulièrement no 92ap, q, r, s, t, u, tandis que dans quelques autres au contraire, elles sont si rentassées que formant un épais buisson, les fruits informes qui sont dans le centre, & qui ne nouent que fort tard, raccourcis & très-bosselés, ont grand peine à mûrir, & restent verts, comme on le voit no 93b.

21Dans d’autres individus, les fruits de grosseur médiocre, ont une peau luisant & pâle, à peine marquée de bandes ; mais dans leur état de vigueur, les Pastissons giraumonés sont alongés en massue, assez gros, quelquefois chargés d’un petit nombre de grosses bosselures, & peints de belles bandes & de mouchetures d’un verd gai, sur un fond d’un jaune paille un peu verdâtre, & le ton frais de ce dehors est encore relevé par la blancheur de la pulpe, lorsqu’on vient à entamer le fruit. Cette pulpe est très-fine & se conserve jusqu’au printemps, bien plus délicate à manger qu’aucun Giraumon.

22J’ai vu naître quelques métis dans cette race, analogues à ceux du no 89, & comme eux à peau verte panachée de jaune k a d ; mais en général elle m’a paru l’une des plus constantes, comme des meilleures à cultiver.

Cucurbita pepo L. subsp. texana (Scheele) Filov, Groupes Pâtisson, Turbiné et Cou-droit (Scallop, Acorn, and Straightneck Groups, Paris 2000e)

23Un fruit plissé de Cucurbita pepo, représentant du Groupe Pâtisson, fut pour la première fois illustré en 1553 dans l’herbier manuscrit de G. Öllinger (Teppner 2000). Par la suite, les pâtissons apparurent dans la flore de Rembert Dodoens, publiée en 1554, et dans l’inédit Vienna Codex de Fuchs, achevé en 1562. Le Groupe Turbiné se trouve également dans le Vienna Codex de même que dans les flores du 16e siècle et concerne apparemment les macocqwer tardives de Virginie, elles aussi mentionnées à cette époque (Paris 2000e). Les allusions en abrégé de Duchesne concernent des descriptions ou illustrations par L’Obel (1591), C. Bauhin (1623), J. Bauhin (1651), Tournefort (1700) et Linné (1753). Le Melopepo clypeiformis de C. Bauhin (1623) et le Cucurbita clypeiformis sive siciliana, un pâtisson décrit et accompagné d’un dessin par J. Bauhin (1651), furent utilisés par Linné (1753) pour établir Cucurbita melopepo. Dans son travail sur la fécondation croisée, Duchesne montra que ce taxon linnéen n’était pas du tout une espèce distincte mais appartenait plutôt à celle qui incluait les coloquintes orange, piriformes et verruqueuses, et beaucoup des citrouilles et autres courges.

24Parmi les illustrations de Duchesne figure un certain nombre de cultivars de pâtissons. Alors que deux d’entre eux apparaissent aussi aplatis et festonnés que les actuels, de nombreux autres n’étaient pas d’une forme aussi élégante, même s’ils appartiennent à ce groupe. Les deux cultivars turbinés représentés par Duchesne n’étaient pas aussi joliment turbinés, côtelés et sillonnés, que ceux qui apparurent au 16e siècle ou que les cultivars modernes. Alors que Duchesne indiquait que certains cultivars de pâtissons étaient blancs, il les représenta en fait comme étant jaune-orange. Des pâtissons blanc ivoire dont la blancheur est due à l’allèle dominant Wf (white flesh) étaient communs au 19e siècle en Amérique du Nord mais ils sont absents de la collection de planches de Duchesne même si celui-ci les décrivait comme ayant une chair blanche.

25Quelques-uns des fruits issus de fécondation croisée ressemblent étroitement à ceux de ‘ Delicata’. Le dessin d’un fruit semblable est présenté par Naudin (1856). ‘Delicata’ fut disponible durant un certain temps auprès de plusieurs grainetiers américains.

26Aucune courge cou-tors ne figure dans les illustrations de Duchesne même si une paraît avoir été reproduite avant 1586 (Paris 2000e). Il est intéressant de noter que le no 83 de Duchesne ressemble exactement à un fruit mûr d’un cultivar actuel de courge cou-droit. Je n’ai trouvé aucune représentation, description ou allusion à une courge de cette forme avant 1896 et je suis amené à conclure que le cultivar de Duchesne n’avait rien à voir avec les ancêtres des actuels cou-droit. Duchesne écrit que son no 83 était un cultivar d’intérêt culinaire. La comparaison de séquences d’ADN nous a amenés à penser que les cou-droit actuels seraient apparus au hasard du croisement entre un cou-tors et une courge turbinée (Paris et al. 2003). Il est possible que ce même type de croisement soit finalement responsable du cou-droit observé par Duchesne.

27Les nos 80 à 93 montrent des formes de fruits d’une grande diversité. Duchesne les a classés ensemble en tant que race des pâtissons en les distinguant des autres sur la base de leurs entre-noeuds plus courts et de leurs vrilles petites ou rudimentaires. De courts entre-noeuds confèrent à la plante une apparence générale plus contractée, plus buissonnante. Ce caractère est dû à une gène unique désigné Bu (Shifriss 1947). En séparant des autres les nos 80 à 93 sur la base de leur croissance en touffe, Duchesne a été influencé par Ray (1686) et Linné (1753). Des données de génétique moléculaire (Decker 1988, Paris et al. 2003) montrent que de fait les cultivars actuels qui ont un fruit de même forme que la plupart de ces numéros seraient assez étroitement apparentés, appartenant au même taxon subspécifique Cucurbita pepo subsp. texana. Cependant la croissance buissonnante est également connue chez C. pepo subsp. pepo, taxon plus éloigné et à qui semblent pour la plupart appartenir les spécimens de la série du no 93. De fait, Duchesne leur donne la dénomination particulière de Pastissons giraumonés.

28Duchesne déclare que les graines des pâtissons sont courtes et presque rondes et qu’en général chez les courges pépons, les fruits les plus longs ont les graines les plus allongées. Bien qu’elles confirment que les graines de C. pepo subsp. texana tendent à être plus courtes que celles de C. pepo subsp. pepo, les données présentées par Paris & Nerson (2003) montrent également à l’opposé que, à l’intérieur de chacune de ces deux sous-espèces, les formes à longs fruits ont des graines proportionnellement plus courtes que celles qui ont des fruits ronds ou aplatis.

29En comparant le texte sur les pâtissons aux numéros et dates de leurs illustrations, on peut en savoir un peu plus sur la méthodologie adoptée par Duchesne pour ses fécondations croisées. Les représentations de fruits no 90a et no 92a furent respectivement faites les 13 mars et 23 février 1771. Les deux doivent donc avoir été obtenus durant les cultures de 1770. Sur le no 90a, Duchesne écrit : « ... j’en ai vu naître un 90a... & en ressemant ce second fruit dans un jardin où l’on ne cultivoit que des Cougourdettes, des Barbarines, & des Coloquinelles, sans un seul Giraumon... ». Sur le no 92a, il écrit : « Dans la première génération, il [No 92] s’étoit reproduit trois fois très franc a b, une autre c... Dans les générations suivantes, comme les fruits avoient crû dans des collections complettes, où les Giraumons ne manquoient pas... ». Ainsi, au moins en 1770, Duchesne cultiva ses courges dans au moins deux jardins distincts durant la même saison de culture.

30Duchesne observe que les produits de première génération de la fécondation croisée montrent de nettes différences par rapport au parent femelle : « En second génération, des variations bien plus grandes déceloient l’influence des fécondations croisées qu’avoient dû recevoir ces premiers produits élevés dans des collections ». Cette observation est bien sûr tout à fait en accord avec ce que l’on attend de l’hérédité mendélienne.

PLANCHE 159

31No 80. Datée 27 février 1770. Vue d’un angle oblique, diamètre approximativement de 17 cm. Pâtisson jauneorange moyen à intense, évoquant une couronne, effilé et rétréci à l’extrémité stylaire, élargi et froncé à l’extrémité pédonculaire.

PLANCHE 159

32No 80a. Datée 30 janvier 1771. Deux fruits entiers, piriformes, de la même couleur que l’original no 80. Un autre fruit coupé pour montrer la chair épaisse et orange clair.

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PLANCHE 160

33No 80aa. Datée 25 février 1772. Fruit de taille moyenne, allongé, avec un « cou », jaune clair avec quelques petites verrues très éparses.

PLANCHE 157

34Nos 80ab, 80ac. Datée 25 février 1774. Noir et blanc. Le no 80ab est plus ou moins piriforme, un peu comme une courge cou-droit, et verruqueux. Les deux fruits du no 80ac sont également plus ou moins piriformes mais sans verrues.

PLANCHE 158

35No 80b. Datée 16 février 1771. Fruit lisse, jaune-orange intense, plus ou moins piriforme.

PLANCHE 161

36No 81. Datée 22 février 1770. 12,2 x 11,6 cm. Fruit plutôt petit, d’un jaune-orange moyen à intense, dont la moitié stylaire est lisse et arrondie à son extrémité et la moitié pédonculaire est très froncée. Il évoque une couronne et pourrait être identique ou apparenté au cultivar ‘ Pineapple’du 19e siècle.

PLANCHE 162

37No 82. Datée 20 février 1770. 12,7 x 18,5 cm. Fruit globuleux-aplati, orange moyen-intense, presque plat et un peu festonné. Libellé Cucurbita lutea cortice tenero J. B. [J. Bauhin 1651, p. 228].

PLANCHE 162

38No 82a. Datée 15 janvier 1772. Petit fruit orange moyen, presque piriforme.

PLANCHE 165

39No 82b. Datée 22 février 1771. Petit fruit sphérique, jaune-orange moyen-intense.

PLANCHE 165

40No 82ba. Datée 11 février 1772. Fruit globuleux très aplati, jaune-orange moyen-intense. Libellé Cucurbita lata clypeiformis accedens minus tuberosa J. B. [J. Bauhin 1651, p. 227].

PLANCHE 166

41Nos 82c, 82d. Datée 16 février 1771. Le no 82c est un petit fruit ovoïde allongé d’un orange intense. L’un des deux fruits du no 82d est présenté en oblique pratiquement par l’arrière et l’autre est coupé, il n’est donc pas possible de définir leur forme générale. Ils sont festonnés, extérieurement orange moyen-intense, à chair orange clair et très épaisse. Ces dessins sont libellés Cucurbita verrucosa parva J. B. [J. Bauhin 1651, p. 224].

PLANCHE 166

42No 82ca. Datée 5 mars 1772. Fruit de taille moyenne, de la forme d’un cou-droit, d’un jaune-orange moyenintense. Très semblable au no 83.

PLANCHE 163

43Nos 82cb, 82cc, 82cd, 82ce, 82cf, 82cg, 82ch, 82ci, 82cj. Datée 9 et 11 février 1773. Noir et blanc. Libellée « Demie nature ». Fruits entre globuleux très aplatis et allongés, comme l’indique Duchesne dans son texte.

PLANCHE 164

44Nos 82ck, 82cl, 82cm, 82cm, 82co, 82cp, 82cq. Datée 13 février 1773. Noir et blanc. Libellée « Demi nature ». Ces fruits diffèrent de ceux du groupe précédent de la série du 82c en ce qu’ils sont verruqueux et relativement moins allongés, comme le dit Duchesne dans son texte.

PLANCHE 168

45No 83. Datée 12 janvier 1770. 32,0 x 14,6 cm. Le fruit fut placé verticalement pour être dessiné en coupant son extrémité stylaire qui était probablement convexe et pointue, de sorte que la longueur devait se situer entre 36 et 38 cm. Ce fruit est clairement celui d’un cultivar de cou-droit, ayant parfaitement la forme, la taille, la couleur jaune-orange moyen-intense et le nombre modéré de verrues de taille moyenne du cultivar actuel ‘Early Prolific Straightneck’. Il s’agit de la première représentation connue d’un cou-droit.

PLANCHE 167

46No 83*. Datée 15 février. 48,4 x 14,6 cm. Noir et blanc. Cou-droit semblable au no 83. Fruit incurvé, pour le reste classique par la taille, la forme et le nombre modéré de verrucosités de taille moyenne. Mentionné dans le Document 6 comme d’ascendance inconnue.

PLANCHE 168

47No 83a. Datée 13 février 1771. Allongée, de la même couleur et avec le même nombre modéré de verrues de taille moyenne que l’original, mais le cou est moins marqué, l’extrémité stylaire est beaucoup plus arrondie, avec des crêtes saillantes. Libellée Cucurbita aspera ovalis, flavo colore [J. Bauhin 1651, p. 223].

PLANCHE 169

48No 84. Datée février 1770. 22,4 x 16,0 cm. Fruit en forme de citron, modérément verruqueux, côtelé, jauneorange intense. Les côtes me font penser qu’il s’agit d’une coloquinte verruqueuse plutôt que d’une courge allongée. Peut-être semblable voire identique à la ‘ Coloquinte de Liège’décrite par Naudin (1856). Libellée Cucurbita clypeata affinis angulosa ad Citrum nonnihil accedens [J. Bauhin 1651, p. 218].

PLANCHE 170

49No 85. Datée 2 mars 1770. 17,6 x 13,6 cm. Fruit d’un orange moyen-intense, légèrement sillonné, en forme de toupie avec un mamelon à l’extrémité stylaire. Il s’agit d’un courge turbinée bien que pas aussi profondément et régulièrement sillonnée et côtelée que les modernes ou celles illustrées deux siècles auparavant. La plupart des cultivars de courges turbinées actuelles sont extérieurement vert foncé. Celui que Duchesne a représenté, ayant été stocké durant au moins quatre mois, pouvait avoir perdu sa couleur verte durant ce temps. Il est surprenant que Duchesne n’associe cette forme à aucune des courge turbinées illustrées par J. Bauhin : Cucurbita capitata Tabernaemontani sive clypeiformis (p. 225), Pepo indicus minor angulosus, Tabern. (p. 226) et Cucurbitae clypeatae affinis à pediculo in conum desinens (p. 228).

PLANCHE 170

50No 85a. Datée 13 février 1771. Fruit jaune-orange moyen, moyen-petit, globuleux très aplati mais plus étroit du côté stylaire, légèrement festonné, ressemblant au no 82.

PLANCHE 171

51No 85b. Datée 20 mars 1771. Un fruit entier et la moitié d’un autre coupé dans le sens de la longueur, de taille moyenne, en forme de cylindre effilé, plus large à l’extrémité stylaire comme une courge à la moelle ; l’extrémité stylaire porte un mamelon, comme le parent no 85. Il est d’un jaune-orange intense, avec une chair fine jaune-orange clair, et une peau épaisse et lignifiée.

PLANCHE 171

52No 85ba. Datée Hiver 1772. Fruit de taille et de forme générale semblable à l’original no 85 mais sans crêtes ni sillons, avec une alternance très contrastée de larges bandes orange foncé tachetées de vert très foncé et d’étroites bandes vert foncé.

PLANCHE 172

53No 85bb. Datée 7 février 1772. Fruit moyen-petit, ovoïde allongé, semblable au no 85ba par son dessin et ses couleurs très contrastées.

PLANCHE 172

54No 85bc. Datée 1er mars 1772. Noir et blanc, piriforme, avec une inversion des rayures.

PLANCHE 172

55No 85bd. Datée 5 mars 1772. Ovoïde, bicolore, la zone touchée par la panachure étant la moitié pédonculaire du fruit. Rayures diffuses inversées (les larges d’une coloration moyenne, les étroites plus foncées).

PLANCHE 173

56No 85be. Datée 14 mars 1772. Fruit plus gros que celui de l’original no 85, ovoïde-piriforme, légèrement sillonné, d’un orange intense avec quelques verrues moyennes ou petites.

PLANCHE 174

57No 85c. Datée 17 mars 1771. Deux fruits, un entier et un autre auquel a été retirée une petite portion pour montrer la chair jaune-orange clair, relativement petits, d’une forme rappelant un peu celle de l’original no 85, jaune-orange moyen et avec quelques verrues. Libellés Cucurbita indica minor Tabern. [J. Bauhin 1651, p. 227.]. Je ne suis pas ici d’accord avec cette diagnose de Duchesne. Le Cucurbita indica minor Tabern. est un ancêtre de courge à la moelle, C. pepo subsp. pepo (Paris 1989, 2000d). La représentation d’une plante buissonnante et à courts entre-noeuds conduisit probablement Duchesne à considérer à tort cette forme comme un pâtisson. L’abréviation Tabern. désigne le tome botanique de Theodorus (Tabernaemontanus) dont les images furent publiées pour la première fois à la fin du 16e siècle (Theodorus 1590).

PLANCHE 174

58No 85ca. Datée 22 février 1772. Fruit de taille petite à moyenne, d’une forme assez semblable à celle du no 85, bicolore avec des rayures inversées, les larges jaune clair, les étroites jaune orange moyen-foncé, le vert étant restreint à l’extrémité stylaire.

PLANCHE 174

59No 85cb. Datée 28 mars 1772. Fruit de taille moyenne à petite, de forme similaire à celle du no 85 mais sans les sillons, avec des rayures inversées, les larges jaune pâle moucheté de vert moyen, les étroites vert moyen.

PLANCHE 174

60No 85cc. Datée 8 mai 1772. Petit fruit, légèrement ellipsoïde, jaune-orange intense, ressemble à une coloquinte orange.

PLANCHE 175

61No 85d. Datée 30 janvier 1771. De taille et de forme similaires à celles de l’original no 85 mais d’une intense couleur jaune-orange.

PLANCHE 176

62No 85e. Datée 8 mars 1770. Assez similaire en taille et en forme aux no 85 et 81, légèrement sillonné avec des verrues éparses, jaune-vert clair.

PLANCHE 176

63No 85e*. Datée 9 mars 1770. Un peu plus gros et plus rond que le no 85e mais, comme celui-ci, jaune-vert clair, légèrement sillonné et avec des verrues éparses.

PLANCHE 177

64No 85f. Hiver 1772. Assez petit fruit, piriforme, légèrement côtelé, jaune-orange moyen.

PLANCHE 177

65No 85f*. Datée 27 mars 1770. Petit fruit, piriforme mais pas aussi allongé que le no 85f, légèrement côtelé, jaune-orange moyen.

PLANCHE 178

66No 86. Datée Hiver 1771. Vue de l’arrière, diamètre de 9,7 cm. Fruit complètement plat à l’extrémité pédonculaire, arrondi à l’extrémité stylaire, modérément festonné et côtelé, d’un jaune-orange entre moyen et intense.

PLANCHE 178

67No 86a. Datée 8 février 1779. Noir et blanc. Paraît similaire en tout point à l’original no 86.

PLANCHE 185

68No 87. Datée 19 janvier 1770. Vue en oblique, à peu près 11 x 7 cm. Libellée Cucurbita capitata Tabernomontani sive clypeiformis. Extrémité pédonculaire du fruit complètement plate avec 10 boursouflures, le reste est arrondi, jaune-orange moyen-intense.

PLANCHE 185

69No 87*. Datée 1er mars 1772. 9,1 x 13,7 cm. Plus aplati que le no 87, c’est un pâtisson, jaune-orange moyenintense. Le document 6 l’indique d’identité douteuse, peut-être dérivée du no 82.

PLANCHE 185

70Nos 87a, 87b, 87c. Datée 1er février 1772. Le no 87a est d’une forme intermédiaire entre celles des nos 87 et 87*. Le no 87b est plat à son extrémité pédonculaire et peut lui aussi être considéré comme de forme intermédiaire entre celles des nos 87 et 87*. Le no 87c ressemble beaucoup à une courge turbinée avec dix boursouflures ou crêtes sur toute sa longueur mais les creux ne sont pas des sillons aussi anguleux que sur une courge turbinée. Les trois sont jaune-orange moyen et sont libellés collectivement Cucurbita clypeiformis cortice molli et ramosa [J. Bauhin 1651, p. 225].

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PLANCHE 186

71No 87aa. Datée 5 février 1773. Noir et blanc. D’une forme intermédiaire entre un pâtisson et une courge turbinée, il est un peu plus gros que le précédent, no 87a.

PLANCHE 179

72No 87ab. Datée Hiver 1773. Noir et blanc. Pratiquement de la forme d’un cou-droit, modérément verruqueux.

PLANCHE 180

73Nos 87ac, 87ad. Datée 1er mars 1773. Noir et blanc. Le no 87ac représente deux fruits, presque de la forme d’un court cou-droit, modérément verruqueux. Le no 87ad est plus gros, piriforme, avec des verrues éparses.

PLANCHE 183

74No 87ba. Datée 30 mars 1773. Noir et blanc. Gros fruit, en forme de gourde du pèlerin avec une concentration modérée de moyennes et grosses verrues.

PLANCHE 184

75Nos 87bb, 87bc, 87bd, 87be. Datée 3 mars 1773. Noir et blanc. « Reduit d’un quart ». L’illustration comporte six fruits, quelques-uns étant en grande partie cachés par les autres, l’un est pratiquement en forme de cou-droit avec de rares verrues, un autre est globuleux-aplati – ovoïde avec un nombre modéré de grosses verrues et un autre est plus ou moins piriforme avec un nombre modéré de grosses verrues.

PLANCHE 181

76No 87ca. Datée 16 avril 1773. Noir et blanc. Fruit en forme de gourde du pèlerin avec quelques verrues éparses, de diverses tailles.

PLANCHE 182

77Nos 87cb, 87cc, 87cd. Datée 9 mars 1772. Noir et blanc. Libellée « Reduit d’un quart ». Le no 87cb, libellé Cucurbita sessilis flavescens folio aspero etiam flavescens, représente deux fruits en forme de gourde du pèlerin avec quelques verrues éparses. Le no 87cc figure deux fruits festonnés avec une concentration modérée de moyennes et grosses verrues et est libellé Cucurbita indica minor Tabern. accedens, tuberculis abundans [J. Bauhin 1651, p. 227]. Le no 87cd illustre deux fruits plus gros que les no 87cb et 87cc, plus ou moins piriformes et fortement verruqueux.

PLANCHE 188

78No 87d. Datée 5 février 1773. Noir et blanc. Fruit plutôt aplati, joliment festonné mais avec les plis s’étendant presque sur toute sa longueur au lieu d’être concentrés dans une zone particulière.

PLANCHE 188

79No 87e. Datée 5 février 1773. Noir et blanc. Fruit plat et festonné à son extrémité pédonculaire, le reste étant arrondi, très semblable à l’original no 87.

PLANCHE 187

80No 88. Datée mai 1772. 24,3 x 15,6 cm. Deux fruits en forme de gourde du pèlerin, jaune-orange moyenintense, avec de moyennes et grosses verrues. L’un est coupé longitudinalement en deux pour montrer la peau épaisse et la chair mince, jaune-orange clair. Il ne s’agit manifestement pas d’un cultivar culinaire.

81No 89. Manque. Commenté (Duchesne 1786b, c) : « D’un Pastisson no 89, formant double cône marqué de bandes & de mouchetures & à peau brillante » et dans le Document 5 : « Numero perdu : peut être non : à revoir à Versailles ».

PLANCHE 189

82No 89a. Datée 23 février 1771. 10,8 x 11,2 cm. Fruit plutôt petit, légèrement aplati, avec des rayures inversées, de larges vert clair moucheté de vert foncé alternant avec d’étroites vert foncé.

PLANCHE 189

83No 89b. Datée 8 décembre 1770. Vue du côté du style. Approximativement d’un diamètre de 10,8 cm, fruit plat et festonné, avec des rayures inversées comme le 89a, mais avec la panachure bicolore exprimée par une large zone jaune. Un aspect quadricolore résulte de la surimposition des rayures inversées et de la zone bicolore.

PLANCHE 189

84No 89ba. Hiver 1772. Fruit plat, légèrement festonné, jaune-orange moyennement intense.

PLANCHE 190

85No 89c. Datée février 1771. 12,0 x 8,7 cm. Petit fruit piriforme, avec inversion des rayures, les larges étant jaune-orange clair, moucheté de vert-noir, les étroites étant vert-noir.

PLANCHE 190

86No 89ca. Datée 22 février 1772. Fruit globuleux-aplati et festonné, vert-noir lustré, avec deux petites taches orange intense.

PLANCHE 190

87No 89cb. Datée 9 mars 1772. Fruit piriforme, cannelé, avec panachure bicolore, entièrement jaune-orange intense sauf une petite zone circulaire vert-noir entourant le pédoncule.

PLANCHE 191

88No 89d. Datée 6 mars 1771. Vue oblique, approximativement 8 cm de diamètre. Deux moitiés d’un fruit globuleux-aplati, avec rayures inversées, les larges jaune-orange moyen avec des mouchetures vert foncé, les étroites vert foncé.

PLATE 191

89No 89d*. Datée 9 avril 1771. Vue oblique, approximativement 8 cm de diamètre. Le même que le no 89d, mais les rayures étroites sont d’un orange intense.

PLANCHE 192

90No 89e. Datée 21 février 1771. 18,8 x 8,3 (moyenne des deux plus gros fruits entiers). Cinq fruits allongés, pratiquement piriformes, forts différents en taille, vert-noir sauf des plages orange intense dues à une panachure bicolore présente sur trois des fruits ; un fruit coupé révèle une chair orange-jaune clair d’épaisseur moyenne.

PLANCHE 192

91No 89ea. Datée 16 novembre 1771. Fruit ovoïde, avec rayures inversées : les larges jaune clair moucheté d’orange intense et d’un peu de vert foncé, les étroites orange moyen-intense.

PLANCHE 192

92No 89eb. Datée 18 janvier 1772. Presque piriforme, jaune moyen.

PLANCHE 193

93No 89f. Datée 8 avril 1771. 11,2 x 8,9 cm. Deux fruits ovoïdes et légèrement côtelés, d’un orange intense avec une toute petite zone verte autour de la cicatrice du style, indiquant que la coloration orange est due au gène de la panachure bicolore.

PLANCHE 193

94No 89fa. Datée 25 février 1772. Petit fruit ovoïde, avec rayures inversées, les larges jaune clair lâchement moucheté de jaune-orange moyen intense, les étroites jaune-orange moyen-intense.

PLANCHE 194

95No 90. Datée 29 janvier 1770. Vue du côté du style. Pâtisson de 13,0 cm de diamètre, avec inversion des rayures, les larges étant orange moyen-intense finement moucheté de vert noir, les étroites vert-noir. Libellée Pepo minor clypeatus ? C. B. [C. Bauhin 1623].

PLANCHE 194

96No 90a. Datée 13 mars 1771. Moins fortement festonné que l’original no 90 mais avec le même profil plat et la même coloration.

PLANCHE 195

97Nos 90aa, 90ab, 90ac, 90ad, 90ae. Datée 31 janvier 1773. Le no 90aa est un joli pâtisson, d’un vert intense virant à l’orange intense ; le no 90ab est un plus petit pâtisson, orange moyen-intense ; le no 90ac représente deux fruits qui paraissent ronds mais rétrécis à une extrémité, et d’une coloration plus claire que celle de l’original no 90 ; le no 90ad est plat, seulement légèrement festonné, avec inversion des rayures mais ses couleurs ne sont pas aussi intenses que celles du no 90 ; le no 90e est en partie caché par les autres mais semble rond et vert intense.

PLANCHE 196

98Nos 90af, 90ag, 90ah, 90ai, 90aj. Datée 7 février 1773. Le no 90af est presque piriforme, avec de larges rayures mouchetées vert foncé et orange intense, alternant avec d’autres étroites et orange moyen-intense ; le no 90ag, piriforme court, est d’un intense vert foncé. Le no 90ah semble un peu plus gros, ovoïde et d’un intense vert foncé ; le no 90ai est pratiquement sphérique et jaune-orange moyen ; le no 90aj, en noir et blanc, est un pâtisson.

PLANCHE 197

99Nos 90ak, 90al, 90al*, 90am, 90an, 90ao, 90ap. Datée 22 février 1773. Le no 90ak a presque la forme d’une courge turbinée, avec des rayures inversées, les larges étant gris-vert pâle, les étroites gris-vert moyen ; le no 90al, de la même couleur, est longuement ellipsoïde ; le no 90al* est piriforme, avec inversion des rayures et une panachure bicolore avec le vert côté distal et le jaune côté pédonculaire ; le no 90am est ovoïde, avec inversion des rayures et panachure bicolore ; le no 90an est d’une forme intermédiaire entre turbiné et piriforme, avec des rayures inversées, les larges étant jaune-orange moyen, les étroites vert moyen ; le no 90ao est petit, globuleux-aplati, avec une extrémité stylaire déprimée et avec une panachure bicolore ; le no 90ap, uniformément gris-orange pâle, est en grande partie caché par les autres mais montre quelques cannelures et deux grosses verrues.

PLANCHE 198

100Nos 90aq, 90ar, 90as, 90at. Datée 18 février 1773. Tous les fruits semblent piriformes, modérément à fortement verruqueux, avec de larges rayures foncées alternant avec d’autres étroites et claires ; un est vert, un autre jaune-orange et deux ont une panachure bicolore.

PLANCHE 198

101No 90au. Non datée. Noir et blanc. Deux fruits piriformes, l’un allongé, l’autre court, les deux sont sillonnés avec inversion des rayures, le plus court semblant présenter une panachure bicolore avec ce qui serait une zone verte autour de l’extrémité pédonculaire.

PLANCHE 201

102No 90uv. Non datée. Fruit ovoïde-piriforme, vert moyen virant à l’orange moyen-intense, verruqueux.

PLANCHE 201

103No 90ux. Non datée. Fruit globuleux-aplati, vert-noir, verruqueux.

PLANCHE 202

104Nos 90ay, 90az, 90aβ, 90aγ, 90aδ. Non datée. Six fruits entiers en noir et blanc, trois petits morceaux de peau en couleurs. Le no 90ay est ovoïde et très verruqueux, avec de larges rayures vert foncé et d’autres étroites jaune-orange clair-moyen ; le no 90az est ovoïde mais plat aux extrémités, pas aussi verruqueux que le no 90ay, bicolore, avec des rayures larges et foncé-intense et d’autres étroites et clair-moyen ; le no 90aγ est globuleux-aplati, non verruqueux et non bicolore ; les trois autres sont également globuleux-aplatis.

PLANCHE 199

105Nos 90aε, 90aζ, 90aη, 90aθ, 90aχ. Non datée. Le no 90aε est globuleux-aplati avec une extrémité stylaire déprimée, une inversion des rayures, les larges étant jaune-orange clair-moyen plus ou moins moucheté de vert foncé, les étroites étant vert foncé, avec des verrues éparses ; le no 90aζ est aplati, de la même couleur que le no 90aε, mais sans verrues ; le no 90aη est plus gros, nettement piriforme, avec rayures inversées et de petites verrues éparses ; le no 90aθ est lui aussi plus gros mais largement ovoïde, avec inversion des rayures et sans verrues ; le no aχ apparaît très semblable au no 90aε.

PLANCHE 200

106No 90aλ. Datée 21 février 1773. Noir et blanc, avec aussi un morceau en couleurs. Fruit ellipsoïde, avec rayures inversées, les larges étant jaune pâle, les étroites jaune-orange moyen-clair.

PLANCHE 204

107No 90aµ. Datée 9 mars 1773. Noir et blanc. Fruit fortement côtelé et sillonné, coupé transversalement pour montrer la chair épaisse et une petite cavité séminale ronde.

PLANCHE 204

108Nos 90aµ a, 90aµ b. Datée hiver 1774. Noir et blanc. Deux fruits sillonnés, l’un de forme irrégulière, l’autre plus ou moins rond mais aplati aux extrémités.

PLANCHE 203

109No 90b. Datée 29 avril 1771. Deux fruits, l’un globuleux-aplati, avec inversion des rayures, des larges jauneorange moyen-intense moucheté de vert foncé, des étroites vert foncé, est coupé transversalement pour montrer une chair moyennement épaisse jaune-orange moyen-clair ; l’autre, de même couleur, est moins aplati. Ces fruits sont libellés Cucurbita genus sive Melopepo compressus alter, Lobelio J. B [J. Bauhin 1651, p. 226].

PLANCHE 203

110No 90c. Datée 21 mars 1771. Deux fruits, probablement ramassés à des stades différents de maturation, globuleux-aplatis et côtelés, d’un jaune-orange intense, l’un présentant des mouchetures vert moyen-foncé entre les côtes et d’étroites rayures vert moyen-foncé sur les côtes. La légende est en grande partie coupée.

PLANCHE 205

111Nos 90d, 90e, 90f, 90g. Datée février 1773. Le no 90d, le plus gros et le plus long des quatre fruits, est d’une forme piriforme ou cylindrique, courte et irrégulière, d’une teinte générale vert moyen-foncé à l’exception de la zone au contact du sol qui est orange moyen ; le no 90e est globuleux-aplati, vert moyen-foncé et verruqueux ; le no 90f, similaire en taille et en couleur au no 90e ; le no 90g est globuleux-aplati mais sans verrues et a des rayures inversées, les larges orange moyen-intense moucheté de vert foncé alternant avec les étroites vert-noir.

PLANCHE 206

112No 90h. Datée 19 mars 1771. Fruit ovoïde allongé, un peu verruqueux, avec inversion des rayures, les larges étant jaune-orange verdâtre moyen moucheté de vert foncé et alternant avec les étroites vert moyen-foncé.

PLANCHE 206

113No 90i. Datée 22 février 1771. Plus ou moins ovoïde, vert moyen-foncé sauf une petite tache irrégulière orange intense.

PLANCHE 207

114No 90xa. Non datée. Fruit extrêmement plat et festonné, avec rayures inversées, jaune-orange moyen-clair et vert intense-foncé.

PLANCHE 208

115No 91. Datée 15 décembre 1769. 7,8 x 13,6 cm. Un pâtisson avec inversion des rayures, des larges jauneorange moyen alternant avec des étroites vert-noir. Ressemble au « Patisson panaché » illustré par Naudin et Vilmorin, peut-être identique à la ‘Variegated Patty Pan’ (Paris 2000c).

PLANCHE 209

116No 92. Datée 6 février 1770. 10,7 x 11,1 cm. Petit fruit hémisphérique avec dix digitations à l’extrémité florale et une inversion des rayures, des larges jaune-orange moyen-clair et, dans les échancrures, des étroites vert foncé. Duchesne lui attribue le nom commun de l’époque d’« Artichaut de Jérusalem ». Il est similaire ou identique à la ‘Striped Crown of Thorns’ qui apparaît aussi dans le mélange appelé ‘Shenot’s Crown of Thorns’.

PLANCHE 209

117No 92a. Datée 23 février 1771. 9,2 x 11,4 cm. Petit fruit, plus plat que l’original no 92 et très semblable à un pâtisson, avec les rayures les plus pâles plus vertes et les plus foncées plus contiguës. Ce fruit est coupé, montrant une chair jaune moyen.

PLANCHE 209

118No 92aaa. Datée 15 février 1774. Deux fruits et une partie de la tige à laquelle ils étaient attachés. Ils montrent la même inversion de coloration des rayures que sur les nos 92 et 92a ainsi que les dix lobes mais ceux-ci sont latéraux, plus gros, plus arrondis et pas aussi proéminents.

PLANCHE 211

119Nos 92ab, 92ac, 92ad. Datée 15 mars 1774. Trois fruits. Le no 92ab est presque globuleux-aplati, modérément verruqueux, avec de larges rayures longitudinales d’un jaune et vert très pâle alternant avec d’étroites rayures d’un jaune et vert intense (panachure bicolore). Le no 92c a pratiquement la forme d’un cou-droit, jaune moyen-intense, avec des verrues éparses ; près de lui figure le libellé Cucurbita alba aspera fructu longo collo [J. Bauhin 1651, p. 224]. Le no 92ad, allongé, presque piriforme, avec de larges rayures vert-jaune clair moucheté de vert moyen-foncé, alternant avec d’autres étroites vert moyen-foncé, ressemble à ‘Delicata’.

PLANCHE 212

120Nos 92ae, 92af, 92ag, 92ah, 92ai (2 fruits), 92aj (2 fruits), 92ak, 92al, 92am. Datée 15 février 1773. Onze fruits sont représentés, six en noir et blanc, cinq en couleurs. Libellée Cucurbita clypeiformis tuberosa & verrucosa. Les fruits varient fortement en taille et en forme, quatre présentent des verrues éparses, deux autres en ont de grosses, les cinq fruits en couleurs montrent une inversion des rayures, deux affichant la panachure bicolore. Les illustrations en noir et blanc sur cette planche (comme sur d’autres) sont des peintures, non pas des dessins au trait comme ceux de la planche 213. Duchesne, ne peignait-il pas d’abord un fond crème puis ajoutait les autres couleurs. On voit sur cette planche 212 que les trois fruits colorés de droite ont un fond crème sur lequel a été passé un lavis vert.

PLANCHE 213

121Nos 92an, 92ao. Datée 18 janvier 1773. Noir et blanc, sauf un morceau de peau séparé en couleurs. Deux fruits pour chaque numéro, de forme plus ou moins allongée et irrégulière, avec des rayures inversées, le morceau de peau indiquant que les couleurs étaient du jaune-orange moyen et du vert foncé. Le no 92an ressemble à ‘Delicata’.

PLANCHE 210

122No 92ap, 92aq, 92ar, 92as, 92at, 92au. Non datée. Noir et blanc, sauf trois morceaux de peau séparés en couleurs. Six fruits, tous allongés, cinq ayant des rayures inversées et ressembant à ‘ Delicata’. Deux des trois morceaux de peau sont numérotés, celui du no 92ap et le non numéroté montrent une inversion des rayures mais les larges rayures de ce dernier sont plus claires que celles du premier et du no 92a ; le morceau de peau du no 92au est encore plus clair.

PLANCHE 214

123No 92b. Datée septembre 1771. Fruit coupé transversalement en deux, d’une forme semblable à celle de l’original no 92. Les rayures sont évidentes mais non inversées ; au lieu de cela, les larges sont jaune-vert clair, alternant avec des étroites blanches voire jaune pâle.

PLANCHE 214

124No 92c. Datée 26 février 1772. Fruit ellipsoïde, ressemblant à un melon, avec des rayures inversées, des larges orange pâle, densément mouchetées et alternant avec des étroites vert-bleu moyen.

PLANCHE 215

125No 93. Datée 31 janvier 1770. 17,0 x 11,1 cm. Fruit en forme de toupie, faiblement sillonné, serait un cultivar de courge turbinée, jaune clair avec une petite cicatrice stylaire. Il est plus allongé et pas aussi profondément sillonné que la plupart de ceux illustrés par les botanistes de la Renaissance ou de ceux des cultivars modernes. Ici encore je trouve curieux que Duchesne ne l’ait associé à aucune des trois courges turbinées représentées par J. Bauhin (voir commentaire du no 85). Les fruits de le supposée descendance de première génération du fruit représenté sont très disparates, quelques uns ressemblent au no 93 mais la plupart sont très différents, étonnamment allongés. Dans le Document 5, le no 93 figure avec le commentaire « annoncé comme un fruit manqué du Concombre de Carême ou Citrouille d’Espagne ». Dans le document 6, le no 93 porte le commentaire « erreur il est en feuille » après l’inscription « 8 31 Janv. 1770 ». Cependant il n’y a aucun commentaire supplémentaire tant au recto qu’au verso du dessin numéroté 93. Apparemment les fruits de deux cultivars complètement différents ont, par erreur, été initialement désignés par le même numéro 8, devenu plus tard no 93 ; l’un est illustré mais l’autre manque. La majorité des fruits de la descendance de première génération de la série du no 93 suggère que le no 93 manquant était un fruit gros et très allongé, c’est-à-dire une cocozelle, semblable au no 93n (voir plus bas). Je suspecte que plusieurs produits de première génération auraient été obtenus par croisement entre le no 93 qui est illustré et le no 93 qui manque, ce qui signifierait que les deux auraient été cultivés ensemble, en 1769 dans le même jardin. L’ultime source d’erreur dans les inscriptions aurait été de leur affecter initialement à tous les deux le numéro 8, comme celui donné à la série du no 93 dans le Document 6. Dans le Document 5, le no 93 est le seul numéro de la série présenté sous l’appellation « Pastisson giraumoné ». Bien que Duchesne remette sérieusement en question l’approche de Ray et de Linné, il semble avoir été malheureusement influencé par eux et avoir classé le no 93 manquant comme un pâtisson car étant une plante à courts entre-noeuds, buissonnante et presque sans vrilles ; en fait la grande taille et la forme très allongée du fruit auraient dû lui indiquer qu’il n’était pas du tout apparenté aux pâtissons.

PLANCHE 226

126No 93a. 16 mars 1771. Un fruit est à rayures inversées jaune moyen-intense et jaune-orange moyen-intense, et verruqueux. Un autre est en grande partie caché et la moitié d’un autre, coupé tranversalement, est présentée de manière à montrer la chair épaisse et jaune clair à moyen. Le fruit entier visible est plutôt allongé et j’ai vu des fruits de même forme dans les produits de première génération d’un croisement entre une courge turbinée et une cocozelle. Il se pourrait donc que ce fruit résulte d’un croisement entre le no 93 illustré et le no 93 manquant.

PLANCHE 224

127No 93aa. Hiver 1773. Deux fruits en noir et blanc avec chacun un morceau de peau séparé en couleurs. Tous deux ellipsoïdes, ressemblant à des melons, de taille différente, avec inversion des rayures, les larges jauneorange moyen moucheté de vert foncé, alternant avec les étroites vert foncé.

PLANCHE 225

128No 93ab. Datée 29 janvier 1773. Fruit allongé, avec des rayures claires et foncées, verruqueux, représentant ce à quoi on pourrait s’attendre dans une descendance de seconde génération issue par autofécondation ou par croisement avec un frère d’une plante de première génération dont le no 93 aurait été le prédécesseur.

PLANCHE 227

129Nos 93ac, 93ad, 93ae. Hiver 1773. Trois fruits, deux en vue latérale, un vu de l’extrémité stylaire, très disparates par la forme. L’un, le no 93ad, est allongé et jaune clair. Un autre, le no 93ac est très allongé, comme une cocozelle, verruqueux, avec des rayures inversées, les larges vert clair et les étroites d’un intense vert foncé, suggérant une origine similaire à celle du no 93ab. Le dernier, le no 93ae est jauneorange moyen, avec dix sillons rayonnant depuis la petite cicatrice stylaire, suggérant une courge turbinée et une étroite parenté avec l’original no 93 qui est figuré.

PLANCHE 228

130No 93b. Datée 15 janvier 1771. Fruit de taille moyenne, profil ressemblant à celui d’une courge turbinée, vertgris moyen-clair, verruqueux. C’est sans aucun doute un dérivé de l’original no 93 qui est figuré.

PLANCHE 228

131No 93c. Datée 20 mars 1771. Fruit de taille moyenne à petite, ovoïde, avec des rayures inversées, des larges jaune-orange moyen et des étroites vert clair-moyen. C’est aussi sans aucun doute un dérivé de l’original no 93 qui est figuré.

PLANCHE 216

132Nos 93d, 93e. Datée 16 janvier 1773. Noir et blanc. Fruit plutôt allongé, avec inversion des rayures, verruqueux. Le no 93d apparaît entièrement, cachant en partie le no 93e. Comme le no 93a, le no 93d ressemble à des fruits que j’ai vus produits par des plantes de première génération issues d’un croisement entre une cocozelle et une courge turbinée.

PLANCHE 217

133Nos 93f, 93g, 93h, 93i, 93j. Datée 28 janvier 1773. Noir et blanc. « Reduit d’un tiers ». Six fruits, variables en forme et en taille, plus ou moins allongés, avec ou sans verrues, avec ou sans rayures inversées. La plupart de ces fruits seraient des descendants du no 93 manquant.

PLANCHE 218

134Nos 93k, 93l. Datée 15 janvier 1773. Noir et blanc. Deux fruits plus ou moins allongés, verruqueux, semblables aux no 93a et 93d, peut-être de même origine.

PLANCHE 219

135Nos 93ka, 93kb, 93kc, 93kd. Datée 4, 5, et 7 janvier 1773. Très disparate, le genre de variation attendue dans la descendance directe ou résultant de croisements d’une plante de première génération issue de parents très disparates. Le no 93ka est un fruit très long, tripartite, avec deux constrictions dans une zone en forme de cou, et quelques tachetures vert foncé sur un fond vert clair tournant au jaune. Le no 93kb, un peu plus gros que le no 93kc mais distinctement plus petit que le no 93ka, est allongé, en grande partie vert clair, plutôt côtelé et avec deux verrues de taille moyenne accolées. Le no 93kc, plus petit, cylindrique et avec une extrémité distale convexe, est d’un gris-vert pâle virant à l’orange pâle et montre une grande craquelure longitudinale. Le no 93kd est représenté par deux petits fruits, apparemment ovoïdes, intensément pigmentés, avec la panachure bicolore, un peu côtelés et sillonnés.

PLANCHE 220

136Nos 93kda, 93kdb, 93kdc, 93kdd. Datée Hiver 1774. Fruits moyens-petits à petits, d’une forme variant entre globuleux-aplati et pointu à l’extrémité stylaire, coloration vert foncé, jaune-orange intense ou bicolore intense, et avec des rayures inversées jaune et jaune-orange.

PLANCHE 221

137No 93m. Datée mars 1771. Fruit de taille moyenne, allongé, avec un cou légèrement marqué, verruqueux, rayures larges vert foncé, les étroites jaune-orange moyen-clair. Probablement un descendant du no 93 manquant.

PLANCHE 222

138No 93*. Datée 29 octobre 1772. Le plus long fruit mesure 20,3 x 5,1 cm. Noir et blanc. « Tiers de Nature », donc longueur réelle approximativement de 60 cm. L’image montre la tige d’une plante, dont les feuilles ont été retirées pratiquement à la base du pétiole, portant cinq fruits. Les entre-noeuds sont courts. Les fruits sont très allongés, irrégulièrement cylindriques mais comme des cocozelles par leur forme et leur taille, avec des rayures inversées. Au verso et dans le Document 6, il est écrit « 3016 de 1014 de 8 tardif arrête à demi grosseur, les feuilles ecotes 10 ou 12 jours avant de la dessiner et dessachés ». Les fruits auraient apparemment atteint leur taille définitive mais ne seraient pas mûrs. Au numéro d’origine 1014 correspond le no 93a, il apparaît donc que ce spécimen aurait dû être numéroté 93af ou 93a* ; il est donc de seconde génération.

PLANCHE 223

139No 93n. Datée 4 septembre 1775. 56,0 x 13,7 cm. Cette figure est très différente des autres en ce qu’elle représente une tige prise sur un pied vivant portant un fruit qui a atteint, ou presque, sa taille définitive mais qui n’est pas mûr. Le plant est en touffe, la tige épaisse, les entre-noeuds et les vrilles relativement courts. Les courts entre-noeuds et vrilles peuvent avoir laissé accroire à Duchesne que ce plant serait associé aux pâtissons. Pourtant, des cocozelles buissonnantes furent décrites moins d’un siècle plus tard (Paris 2000e). Le fruit, très long, cylindrique et avec une extrémité côté style bulbeuse, ressemble beaucoup à des cultivars de cocozelles actuels. De tels fruits longs sont souvent incurvés. La grande taille et l’extrême longueur du fruit indiquent que le no 93n ne peut pas provenir du no 93 illustré. De fait, sur la planche, le « n » du no 93n est d’une encre différente de celle du « 93 » et de celle de toutes les autres planches, suggérant qu’il s’agit d’un ajout dû à une réflexion après coup, en outre c’est comme si il avait été en partie raturé. L’idée que la désignation « 93n » n’est pas appropriée est supportée par le Document 6 « Travail des Pépons » dans lequel on trouve à sa place le no 93x, avec la date du 4 sept. 1775. Tous les individus de la série du no 93 sont listés dans ce document comme ayant le même antécédent, 8, sauf le no 93x pour lequel aucun antécédent n’est donné. Sur la base de ces observations et sur l’apparence de beaucoup des fruits de première génération de la série du no 93 (voir plus haut), je pense que le no 93n était une individu, cultivé à partit d’une graine restante, du même cultivar que le no 93 manquant qui aurait été cultivé six ans auparavant, en 1769, cultivar qui aurait été une cocozelle buissonnante. Ce dessin est libellé « Cucurbita aspero folio flore luteo semiarcus in morem intorta J. B. ». Cette annotation se réfère à une rubrique de J. Bauhin (1651, p. 221) dans laquelle ce botaniste décrit cinq formes. L’une d’entre elles est le « Lutzio Cucurbita tenuis, longa, sesquicubitalis, circa medium angusta, costis magnis, & colore virente celebris, maculatáve », du jardin de l’apothicaire J. Lutz de Kirchen, qui a des fruits étroits, très longs (une coudée et demie, 60-75 cm), côtelés, marqués de vert. Au verso et sur le Document 6, il est écrit « Sept en toise 4.7bre. 1775 ». La toise est une ancienne mesure française, égale à six pieds français, soit 6,346 pieds anglais, soit 1,949 m.

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