Conclusion
p. 86
Texte intégral
1Bien que les planches de champignons ne représentent qu’une infime partie de l’œuvre de Claude Aubriet, elles sont d’une réelle importance dans l’histoire de l’illustration mycologique. Aubriet améliore le réalisme des représentations et contribue à renforcer le rôle prééminent de l’illustration dans les travaux des savants (comme ceux d’Antoine de Jussieu). Certes, l’histoire de la mycologie n’a que très rarement retenu le nom d’Aubriet, mais sa contribution (toujours discrète, comme l’homme, un peu « secrète », comme sa vie) fut essentielle : n’ouvre-t-il pas la voie à d’autres artistes, tel Henri-Joseph Redouté (1766-1852), qui compose un recueil de champignons de la campagne parisienne, à la fin du xviiie siècle62 ? Ne réalise-t-il pas un ensemble de planches mycologiques qui seront conservées dans la collection Jussieu pendant près d’un siècle, qui seront étudiées par Antoine-Laurent de Jussieu et même examinées par d’autres savants comme planches comparatives ?
2Les planches inédites que nous présentons dans ce volume constituent un témoignage précieux. Témoignage sur l’art d’Aubriet, tout d’abord, dont on ne connaît souvent que les illustrations de plantes. Témoignage bien plus général, ensuite, celui d’une époque charnière dans l’appréhension et dans l’étude des champignons supérieurs. On considère volontiers que Nova plantarum genera de Micheli (1729) signe l’entrée de la mycologie dans son ère « moderne », lançant les recherches approfondies de microscopie, affinant par cela même la reconnaissance des caractères véritablement aptes à fonder une systématique solide. Or, c’est exactement à cette période que Claude Aubriet compose ce recueil de champignons en couleurs…
Notes de bas de page
62 Paris, BCMNHN, Ms 1038 Champignons des environs de Paris, et particulièrement du bois de Boulogne peints en 1785 par Henri Joseph Redouté.
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