13. Pline et son Histoire naturelle
p. 445-459
Texte intégral
1Les sciences, qui n’avaient pu être cultivées pendant les règnes désastreux des premiers empereurs, commencèrent enfin d’être honorées à Rome sous le règne de Vespasien. Cet empereur les favorisa de toute sa puissance ; il institua des écoles où elles étaient enseignées en même temps que la philosophie. Le goût des études était encore trop faible pour qu’on pût espérer qu’elles se soutinssent par elles-mêmes : Vespasien aida à leur propagation avec les ressources de l’État ; on vit sous son règne, pour la première fois, des professeurs salariés par le trésor public.
2Pline1, favori et ami de Vespasien, écrivit alors son Histoire Naturelle, ouvrage qui n’est pas moins remarquable parmi les Latins que celui d’Aristote chez les Grecs.
3Pline naquit l’an 23 de notre ère, la neuvième année du règne de Tibère. Deux villes, Vérone et Côme, se disputent l’honneur d’avoir vu naître ce célèbre naturaliste. Beaucoup d’auteurs regardent une phrase, dans laquelle Pline donne à Catulle2 la qualification de conterraneus, comme décisive en faveur de la ville de Vérone ; mais le mot conterraneus signifie plutôt de même province que de même ville ; d’ailleurs la tradition constante de toute l’antiquité, consignée dans saint Jérôme (chronique d’Eusèbe)3 et dans une vie de Pline attribuée à Suétone4, et qui est très-certainement d’une haute antiquité ; la naissance de Pline le Jeune à Côme ; les vastes possessions que son oncle avait dans les environs de cette ville, et qui devinrent plus tard la propriété du neveu ; enfin, une foule d’inscriptions antiques trouvées à peu de distance de la même ville, inscriptions relatives à des membres de la famille Plinia, prouvent sans réplique et l’existence de cette famille à Côme, et son illustration dans la province jusqu’au ier siècle de l’ère chrétienne, et la naissance de Pline dans la ville même de Côme, ou dans un domaine voisin.
4Pline vint fort jeune à Rome sous le règne de Tibère. Il y vint aussi sous le règne de Caligula pendant que Tibère était retiré à l’île de Caprée. Ses détails sur les pierreries de Lollie Pauline5, un instant impératrice, ont fait dire qu’il fut admis dans sa jeunesse à la cour de Caligula ; mais peut-être vit-il plutôt Lollie dans une occasion solennelle, ou lorsqu’elle voyagea aux environs de Rome. Sous le règne de Claude, Pline assista à un combat public que les troupes romaines livrèrent à un poisson monstrueux (un cétacé), qui s’était laissé prendre dans le port d’Ostie. Mais il paraît que, dans ces divers voyages, il resta ignoré des trois empereurs que nous venons de citer, ainsi que de Néron.
5Après avoir été élève du philosophe Apion6, qui florissait à Rome sous le règne de Caligula, il voyagea d’abord en Afrique, et put ainsi écrire sur cette contrée d’après ses propres observations. Il prit ensuite la profession des armes, et parvint même à un grade assez élevé dans la cavalerie. Sous Lucius Pomponius7, il commanda une légion en Germanie, visita en même temps cette contrée, et put recueillir diverses choses relatives à la mer du Nord. Il composa dans ses loisirs plusieurs ouvrages étrangers à l’histoire naturelle, et qui ne nous sont pas parvenus : ce sont un Récit des guerres d’Allemagne, la Vie de Pomponius Secundus, un traité relatif à l’art militaire, intitulé : De Jaculatione equestri, plusieurs traités de grammaire, et un ouvrage sur les guerres de Judée. On a même prétendu qu’il avait fait lui-même ces guerres, parce qu’il donne des détails sur plusieurs productions de la Judée, et particulièrement sur le baumier8 ; mais ces détails sont si dépourvus d’exactitude qu’ils démentent eux-mêmes l’origine qu’on leur attribue.
6Revenu à Rome à trente ans, Pline y plaida plusieurs causes sous le règne de Claude. Il ne paraît pas qu’il ait pris d’emploi sous Néron ; mais vers la fin de son règne, il visita l’Espagne, la Gaule narbonnaise, qu’il a bien décrite, et particulièrement la fontaine de Vaucluse9. Enfin, sous Vespasien, il employa ses loisirs à écrire son Histoire naturelle, composée de trente-sept livres, et dont les matériaux étaient sans doute rassemblés depuis longtemps10. C’est le seul de ses ouvrages qui nous reste ; mais au moins il est complet, sauf erreur de copiste. Il paraît que Pline y travailla pendant une grande partie de sa vie, surtout pendant le repos qu’il eut à Rome lors des guerres de Judée. Il dédia cette histoire à Titus qui n’était pas encore empereur, et sa dédicace est remarquable par un ton de familiarité et même de plaisanterie qui prouve une grande intimité entre lui, l’empereur et son fils. On sait d’ailleurs que chaque matin, pendant tout le temps de la guerre de Judée, Pline était admis avant le lever du soleil auprès de l’empereur, qui le consultait sur les affaires publiques.
7Lorsque Titus eut succédé à son père. Pline fut nommé au commandement de la flotte de Mysène11, envoyée sur les côtes de la Méditerranée pour détruire les pirates, et ce fut pendant ce commandement qu’il périt aux environs de Naples, en allant observer de trop près la terrible éruption du Vésuve qui engloutit Pompéïa et Herculanum, l’an 79 de notre ère. Pline était alors à Mysène ; il fut prévenu qu’on percevait à l’horizon un phénomène extraordinaire, qui se présentait sous la forme d’un nuage disposé comme un arbre pyramidal ; il se fit transporter vers le lieu où paraissait cette vapeur, et débarqua à Résina12. De là il observa le phénomène d’assez près, en nota les principales phases et se retira. L’éruption ne présentait plus aucun caractère de danger ; il s’endormit tranquillement. Mais on l’avertit bientôt que les pierres et les cendres pleuvaient sur la maison où il reposait, que la cour était déjà remplie de ces matières lancées par le Vésuve ; il se leva et partit en se garantissant de la chute des pierres avec des oreillers ou coussins. Il arriva ainsi sain et sauf jusqu’au rivage où il avait dessein de s’embarquer. Mais la mer se trouva trop agitée pour qu’il pût s’y fier ; i1 fut obligé de rester sur le bord, et probablement i1 mourut à cette place, asphyxié par les cendres et le exhalaisons sulfureuses et victime de sa passion pour l’histoire naturelle. Pline était alors âgé de cinquante-six ans seulement.
8Ce fut assurément l’un des hommes les plus laborieux qui aient existé. Son neveu, Pline le Jeune13, dans une lettre qu’il écrivait à Tacite, donne sur ce sujet des détails presque incroyables ; il dit qu’on le voyait toujours lisant ou se faisant lire, écrivant ou dictant. Le matin, le soir, au bain, en voyage, il était constamment accompagné d’un lecteur et d’un secrétaire. Il nous est resté cent soixante gros volumes extraits par lui des écrivains qu’il avait lus. Ces extraits furent très-estimés de ses contemporains, car Largius Licinius14 en offrit, après la mort de Pline, quatre cent mille sesterces à son neveu.
9Considéré comme naturaliste, Pline est loin d’avoir le génie d’Aristote, qu’il a copié souvent, mais qu’il paraît ne pas avoir toujours compris. Quoique écrivant à une époque plus éclairée que celle de quelques anciens naturalistes, il a accueilli avec peu de critique toutes les fables absurdes qui se trouvent dans leurs écrits et toutes celles encore qui étaient accréditées de son temps. Il semble même qu’il ait eu une prédilection particulière pour le fabuleux. Son ouvrage, d’ailleurs, manque d’ordre, de méthode. Chaque science considérée en elle-même y est, si l’on en excepte la géographie, totalement dépourvue de classification. Pline doit être plutôt considéré comme le plus extraordinaire des compilateurs que comme un savant de premier ordre. Son ouvrage est une véritable Encyclopédie, comme il l’appelle lui-même ; pour le composer, il a consulté plus de deux mille ouvrages différens, et il cite les noms de quatre cent quatre-vingts auteurs, dont quarante à peine nous restent. Une foule de notions diverses, renfermées dans des livres perdus, ne seraient pas, sans lui, arrivées jusqu’à nous. Beaucoup de termes de latinité ne se trouvent aussi que dans son histoire, et sans elle il aurait été impossible de rétablir la langue latine. On peut juger, par cet immense travail, de la richesse des bibliothèques de l’antiquité, et des trésors scientifiques que les invasions et les destructions des Barbares nous ont fait perdre !
10Le premier livre de l’histoire de Pline, où l’on voit qu’il est panthéiste, puisqu’il ne reconnaît d’autre Dieu que le monde, est consacré à l’astronomie et à la météorologie. Quelques mots de cosmogonie ou de cosmographie précèdent une dissertation sur les éléments, sur Dieu, sur les astres ; puis vient une théorie des éclipses, du scintillement des étoiles et de la foudre ; après quoi il revient aux astres, dont il se demande les distances, mêlant ainsi sans cesse deux sciences distinctes et étrangères l’une à l’autre.
11Dans les quatre livres suivants, l’auteur s’occupe de la géographie. L’Europe, l’Afrique, l’Asie, forment des divisions naturelles ; mais après avoir passé en revue les diverses contrées de l’Europe méridionale dans l’ordre suivant : Espagne, Italie, Grèce, Pline revient par les îles de la mer Égée, par la Sarmatie, la Scythie, la Germanie et les îles des Océans germaniques et gaulois, à la Gaule, et de là à l’Espagne citérieure et à la Lusitanie. Du temps de l’auteur, ce périple de l’Europe pouvait offrir beaucoup d’avantages ; mais n’y avait-il pas un meilleur ordre à suivre ? Pline, enfin, commet beaucoup de doubles emplois ; il répète plusieurs fois, sans s’en apercevoir, les mêmes noms altérés par une mauvaise orthographe ; il se contredit aussi fort souvent, parce qu’il copie des auteurs qui raisonnent d’après des systèmes contraires.
12Au septième livre commence l’histoire naturelle proprement dite, c’est-à-dire l’ensemble des connaissances que nous désignons aujourd’hui par ce nom. La zoologie se présente la première, et nous conduit jusqu’au livre onze inclusivement.
13Pline commence par une énumération des variétés de l’espèce humaine, et il adopte sans discernement toutes les fables inventées par les voyageurs anciens, beaucoup moins véridiques encore que les voyageurs modernes. Il rapporte qu’il existe des hommes sans bouche, d’autres qui ont des pieds d’autruche, d’autres, enfin, dont les oreilles sont si volumineuses, que l’une d’elles leur sert de matelas, et l’autre de couverture. Ses récits ne sont que la reproduction des fables de Ctésias et d’Agatharchide.
14Ce septième livre est terminé par une histoire très-curieuse des inventions des arts. On y voit combien Rome fut tardive sous ce rapport. Au temps des décemvirs15, elle ne possédait encore aucun instrument propre à mesurer le temps. Chaque jour, quand le soleil donnait entre deux colonnes, un licteur avertissait à haute voix le sénat qu’il était midi ; mais, si un nuage voilait le soleil, il enlevait aux Romains le moyen de savoir l’heure. Ce ne fut que cent ans plus tard que l’on fit usage, à Rome, de la clepsydre16, inventée par Scipion Nasica, l’an de Rome 595.
15La zoologie, proprement dite, qui commence dans le huitième livre, se présente partagée en deux masses inégales, l’une contient le dénombrement et la description des animaux ; l’autre, qui se compose d’un demi-livre seulement (onzième livre, du quarante-quatrième au cent dix-neuvième numéro), est une véritable anatomie comparée, ou zoologie générale ; mais la subdivision de la première partie en animaux terrestres, aquatiques, et aériens, est insuffisante ; il aurait fallu une division collatérale pour les insectes, qui remplissent la première partie du livre onze. On sent ce qu’il résulte de la distribution arbitraire adoptée par Pline : mammifères et reptiles sur la terre, mammifères et oiseaux dans les airs ; mammifères, poissons, crustacés, annélides, reptiles et zoophytes sous les eaux. Mais à peine le tiers de ces noms d’origine moderne était connu, et à peine aussi ceux qui existaient étaient appliqués à propos. Car les ordres, les familles, les classes, en un mot toutes les grandes sections d’un règne ne peuvent être bien définies que quand, grâce à la détermination philosophique de l’importance des caractères, on est arrivé à une bonne taxonomie. De là ces homards, nommés poissons, ces anguilliformes, pris pour des serpents et des hydres, la chauve-souris et le dragon, classés avec les oiseaux. Il n’y a guère que les cétacés et les amphibies qui donnent moins souvent lieu à ces erreurs grossières, et quoique de temps à autre les dauphins, les baleines soient, comme dans Artedi17 et dans Gessner18, de gros poissons, Pline ne les désigne ordinairement que par le mot monstres (belluæ).
16Au reste, ce qu’il est essentiel de remarquer, c’est que notre auteur ne jouant ici que le rôle de compilateur et d’abréviateur, n’est point responsable de toutes les fautes observées dans son ouvrage, et qu’une partie seulement doit lui être attribuée. Tout le monde sent parfaitement laquelle. Rien n’est plus facile aussi que de voir quel ordre factice ou quel désordre appartient aux naturalistes consultés par Pline, et quel désordre n’a d’autre cause que son ignorance ou sa précipitation.
17Mais, comment a-t-il rempli son rôle d’abréviateur, de compilateur, de traducteur, relativement aux détails, aux faits, aux descriptions individuelles ? Il faut le dire nettement, Pline est loin d’être irréprochable sous ces divers rapports. Il n’est pas toujours heureux dans le choix des auteurs, et il préfère souvent une explication ridicule on puérile à l’idée la plus raisonnable, une fable bizarre à la simple vérité. Aussi la martichore19, le catoblépas20, dont le regard est mortel, le monoceros21, les chevaux ailés22 figurent-ils avec honneur auprès du lion et de l’éléphant. Il parle avec complaisance des crocotes, espèces de hyènes qui appellent les bûcherons par leurs noms pour les dévorer, et il débite mille fables sur le lynx. Il copie Ctésias aussi volontiers qu’Aristote, et se garde bien de soupçonner un sens symbolique aux animaux vus par le premier dans les hiéroglyphes de Persépolis. Plus souvent encore on voit qu’il a lu au hasard tout ce qui s’est présenté, sans s’informer de ce qu’il y avait d’excellent en tous genres, et qu’il n’est pas au courant des ouvrages publiés ; car il donne comme admises, et même en vogue de son temps, des absurdités battues en ruine depuis un siècle par les savants d’Alexandrie et de la Grèce. Puis, comme ordinairement il n’a pas vu ce qu’il décrit, il altère le sens en croyant ne modifier que la rédaction, et il devient intelligible ou inexact. Ces erreurs sont plus fréquentes encore lorsqu’il traduit du grec en latin, et surtout lorsqu’il s’agit de la désignation des espèces naturelles : au mot grec désignant un animal dans Aristote, il substitue dans son texte un mot qui en latin désigne un autre être. Enfin, non-seulement la nomenclature des animaux est très incomplète, mais, ce qui est capital, les descriptions ou plutôt les indications qu’il en donne sont presque toujours insuffisantes pour les faire reconnaître et pour en retrouver les noms, à moins qu’ils n’aient été conservés par la tradition ; encore arrive-t-il souvent que les noms ne sont suivis d’aucun caractère, ce qui rend toute distinction impossible.
18Dans le neuvième livre, l’un des plus riches et des plus précieux, Pline traite spécialement des animaux aquatiques. Il paraît que pour le rédiger, il a profité des récits de plusieurs voyageurs grecs ou romains. Il présente des détails curieux sur les baleines et les grands cétacés de la mer du Nord et de la Méditerranée. On voit que de son temps ces animaux venaient dans le golfe de Gascogne, et que les Basques paraissent être les premiers qui se soient livrés à leur pêche. Lorsque les baleines, tourmentées par l’homme, se réfugièrent vers le nord, ce fut encore le même peuple qui les y suivit, et les environs de Terre-Neuve portent presque tous des noms qui sont ceux de différentes localités du pays des Basques, notamment des environs de Bayonne. L’histoire de la science permet au reste de suivre de siècle en siècle les baleines fuyant devant les attaques des pêcheurs. Du temps de Juvénal23, comme on peut le voir par un vers de ce poète, on ne les trouvait plus que sur les côtes de l’Angleterre. Dans un paragraphe sur les serpents, Pline rapporte qu’un serpent boa fut pris par Régulus24 auprès du fleuve Bagrada25.
19Dans le même livre, il indique les lieux où l’on péchait les perles de son temps, et ceux d’où venaient les plus estimées. À cette occasion il parle des deux fameuses perles de Cléopâtre, évaluées alors dix millions de sesterces. Il fait aussi connaître les diverses espèces de pourpre et les meilleurs procédés employés pour teindre la laine en cette couleur.
20Le dixième livre de Pline est consacré aux oiseaux. On y trouve plusieurs choses intéressantes et diverses anecdotes curieuses. Pline y donne une description du phénix, animal fabuleux auquel les anciens attribuaient la propriété de renaître de ses cendres, et qui n’est que l’emblème hiéroglyphique du soleil26. Il rapporte qu’un phénix fut apporté à Rome et montré à l’assemblée du peuple pendant la censure de l’empereur Claude, l’an 800 de Rome, et que l’image en existait encore de son temps. Mais la description qu’il donne montre suffisamment que l’oiseau vu à Rome était un faisan doré apporté de la Colchide. Pline parle aussi d’un oiseau nommé tragopan27, plus grand que l’aigle, ayant sur les tempes deux cornes recourbées, dont le plumage est couleur de rouille et la tête pourpre. On a rangé pendant longtemps cet oiseau parmi les animaux fabuleux ; mais aujourd’hui on est détrompé à cet égard. On sait que l’oiseau dont parle Pline est le Peneclope satyra de Gmelin28, le faisan cornu de Buffon, qui vit dans les montagnes du nord de l’Inde. Pline, à la vérité, dit qu’il venait d’Éthiopie ; mais l’Inde et l’Éthiopie ont souvent été confondues, quant à leurs productions.
21Dans ce même livre, Pline mentionne les oiseaux de mauvais augure, et il rapporte à cette occasion que les augures étaient tombés dans une telle ignorance, qu’ils ne reconnaissaient plus eux-mêmes les oiseaux dont ils devaient se servir.
22Il place le paon au nombre des oiseaux domestiques employés pour la table, et il parle déjà des foies d’oie comme de choses fort communes. On voit que les Romains n’étaient pas moins avancés que nous dans cette partie de la science gastronomique.
23La première moitié du onzième livre de l’histoire de Pline traite des insectes. L’auteur commence par une description des travaux des abeilles et de leur gouvernement. Comme toute l’antiquité, il nomme roi ce que nous appelons reine, et il pense que si l’espèce des abeilles était totalement détruite, on pourrait la reproduire avec le ventre d’un bœuf tué récemment et enterré dans des matières en décomposition.
24Dans ce même livre on trouve les premières notions exactes sur la soie. Pline fait connaître que cette substance fut apportée d’un pays fort éloigné (probablement de la Chine). Elle fut d’abord fort rare à Rome, et les femmes seules en faisaient alors usage. Les hommes n’en portèrent en vêtements que sous le règne d’Héliogabale29. Au reste, Pline nous apprend qu’il y avait à Rome plusieurs sortes de soie : par les détails dans lesquels il entre, on voit que l’on récoltait la soie produite par des insectes autres que celui qui vit sur le mûrier. Nous connaissons quelques-uns de ces insectes ; mais il serait curieux de savoir quels étaient les autres, afin de s’assurer de la qualité de leur soie.
25Dans la dernière moitié du onzième livre, Pline, comme nous l’avons dit, donne une anatomie comparée ou zoologie générale. Mais elle est fort inexacte : Pline affirme, par exemple, que les hommes ont plus de dents que les femmes. Tout le monde sait que cela n’est point.
26Les livres suivans, jusqu’au dix-neuvième inclusivement, traitent de la botanique. L’ordre apparent de cette science pouvait satisfaire à une époque où les classifications fondées sur d’insignifiantes particularités ou sur quelques circonstances extrinsèques de lieux et d’usages ne pouvaient être qu’artificielles et stériles pour les sciences ; mais aujourd’hui nous ne pouvons admettre une distribution du règne végétal en arbres exotiques et à parfums, en arbres de jardins, en arbres de forêts, en arbres à fruit, en arbres qu’on sème, en grains, en lin, on légumes. Pline ne présente non plus rien de lié, de complet sur la vie, l’organisation et l’éducation des plantes. Ses descriptions ou plutôt ses indications sont aussi presque toujours insuffisantes pour les faire reconnaître et en retrouver les noms. Enfin, il fourmille de répétitions et doubles emplois.
27Pline parle d’abord du platane30, qui fut exporté à travers la mer Ionienne, dans l’île de Diomède, pour orner le tombeau de ce héros31, et qui fut ensuite transporté en Sicile. Il dit que Denys l’ancien32 en faisait la merveille de son palais, et que de son temps on mettait les platanes à si haut prix, qu’on les arrosait avec du vin pur.
28Pline mentionne dix espèces de gommes.
29Il donne des détails sur les divers procédés employés par les anciens pour préparer le papyrus, qui était beaucoup plus léger que le parchemin, et il indique la plante d’où on tirait le papyrus le plus estimé.
30En traitant de la vigne, il décrit les procédés à l’aide desquels on obtenait le vin, et compte jusqu’à cinquante espèces de vins généreux, dont trente-huit venaient d’outre-mer, tant de la Grèce que de l’Asie et même de l’Égypte ; car du temps de Pline les environs d’Alexandrie, où il ne croît plus de vigne aujourd’hui, produisaient un vin fort estimé. Il nomme dix-huit espèces de vins doux et soixante-six espèces de vins artificiels.
31Dans le livre quinzième, Pline compte quinze espèces d’oliviers qui fournissaient des huiles de diverses qualités, et il indique les moyens de leur donner des saveurs particulières. Il désigne trente espèces de pommiers, six de pêchers, douze espèces de pruniers, quarante et une de poiriers, vingt-neuf de figuiers, onze de noyers, c’est-à-dire un nombre plus grand que celui connu de nos jours ; dix-huit espèces de châtaigniers, neuf de cerisiers ; enfin treize espèces de lauriers.
32Dans le livre seize, où l’auteur traite des arbres de forêts ou sauvages, il nomme treize espèces de chênes, et entre dans quelques détails sur les productions parasites de cet arbre, particulièrement sur la noix de galle et sur son emploi. Il s’occupe aussi de la racine du chêne et de ses propriétés. Il parle ensuite du pin, de la poix et du goudron. Il rapporte que les anciens cultivaient vingt-huit espèces de roseaux, et il compte jusqu’à vingt variétés de lierre, nombre étonnant qui fait penser que les anciens attribuaient à cette plante des vertus toutes particulières inconnues de nos jours ; car autrement ils ne l’auraient pas observée avec une attention si minutieuse.
33Pline attribue à certains arbres une longévité prodigieuse : il rapporte que de son temps il y en avait qui dataient d’une époque plus reculée que la ville de Troie, et d’autres d’un temps plus éloigné que celui de la fondation d’Athènes.
34Dans le dix-septième livre, Pline parle des expositions qui conviennent aux arbres, des engrais et des pépinières, des greffes, des maladies des arbres, des irrigations, etc.
35Dans le dix-huitième livre, il indique dix-huit espèces de céréales et traite très-longuement de tout ce qui a trait à l’agriculture.
36Dans le dix-neuvième livre, on voit que le lin était un grand objet de commerce chez les anciens, et que les Romains avaient toutes nos plantes potagères, excepté celles qui nous sont venues d’Amérique.
37La matière médicale commence avec le vingtième livre et se scinde en matière médicale végétale (huit livres, du vingtième au vingt-septième), et en matière médicale animale (du vingt-huitième au trente-deuxième livre).
38Cette partie de l’ouvrage de Pline est mal distribuée. L’auteur y passe continuellement d’une étude par ordre de maladies à une étude par ordre de substances, puis à une étude purement alphabétique, et de là à une thérapeutique totalement fortuite.
39Le vingtième livre contient l’énumération des plantes de jardin, l’indication de leurs propriétés hygiéniques et de leurs diverses applications en médecine.
40Le commencement du vingt-unième livre est consacré aux plantes dont le mérite est dans la fleur. Pline, à cette occasion, rapporte les usages des anciens relativement aux couronnes et cite les fleurs dont ces couronnes étaient composées. Il nomme douze espèces de roses, quatre de lis, trois de narcisses, et un grand nombre d’autres fleurs. Il avait noté avec exactitude l’époque de la floraison de ces plantes, et l’idée lui était venue qu’on pourrait ainsi reconnaître les différentes parties de l’année. Ce qu’il dit à cet égard peut être considéré comme le germe du calendrier de Flore de Linnée33.
41Le reste du vingt-unième livre et les suivans, jusqu’au vingt-huitième, sont consacrés à l’indication des vertus thérapeutiques d’un grand nombre d’autres plantes.
42Presque toutes ces propriétés de végétaux sont perdues pour nous, faute de pouvoir distinguer à quelles plantes Pline les attribue. Mais il nous est permis d’être assez indifférens à cet égard. À en croire Pline, il ne serait aucune incommodité humaine pour laquelle la nature n’eût préparé vingt remèdes différens, et malheureusement, pendant deux siècles après la renaissance des lettres, les médecins ont semblé se plaire à répéter toutes ces puérilités : Dioscorides et Pline ont fait le fond d’une infinité d’ouvrages remplis de recettes que la pédanterie seule a pu reproduire si longtemps. Mais enfin les véritables lumières les ont bannies de la médecine.
43Le vingt-huitième livre de l’histoire de Pline et les suivans, jusqu’au trente-troisième, contiennent l’indication des remèdes tirés du règne animal.
44Au commencement de cette thérapeutique, l’auteur demande, avec raison, pardon au lecteur des nombreuses extravagances qu’il va rapporter.
45On peut reprocher à Pline de n’avoir pas su distinguer d’un coup-d’œil puissant et rapide ce qu’il fallait écarter de son ouvrage et ce qu’il fallait y admettre pour le rendre digne de la postérité. Pline ne possédait pas cette critique habile et judicieuse qui sonde, qui pèse, qui estime à leur juste valeur des documens dans lesquels le vrai et le faux sont bizarrement confondus. Pline était un homme tout juste au niveau de son siècle.
46Une grande quantité des remèdes tirés des animaux est perdue pour nous faute d’indications suffisantes pour reconnaître les animaux desquels l’auteur dit qu’ils peuvent être tirés. Mais nous pouvons nous consoler de cette perte aussi aisément que de celle des remèdes attribués à des végétaux qui n’ont pas été reconnus.
47C’est parmi les remèdes tirés du règne animal, que Pline place le garum, espèce de sauce qui paraît dégoûtante d’après sa recette : elle se faisait avec les intestins corrompus des poissons. Pline compte plus de trois cents remèdes provenant des animaux aquatiques : le mule seul en fournit quinze, la tortue soixante-six, le castor autant. À cette occasion nous ferons remarquer que l’auteur connaissait cent soixante-seize espèces de poissons, nombre supérieur de près de soixante à celui des espèces décrites par Aristote, mais infiniment éloigné du nombre de poissons que nous connaissons maintenant, puisqu’il ne s’élève pas à moins de six mille34.
48Pline n’avait presque rien vu par lui-même et n’a écrit, comme nous l’avons dit, que d’après ses prédécesseurs. En botanique, par exemple ses connaissances se bornaient à ce qu’il avait pu observer dans le jardin botanique d’Antonius Castor35, médecin qui vécut plus de cent ans sans avoir eu de maladies avant sa mort, et qui mérite une mention particulière parce qu’il est le quatrième savant de l’antiquité qui ait eu un jardin botanique. Théophraste, le roi Mithridate et le roi Attale en avaient seuls possédé avant lui. Pline a pris dans Dioscorides les descriptions de toutes les plantes qu’il n’avait pu observer dans le jardin de Castor. Cependant il ne cite même pas Dioscorides parmi les auteurs qui ont écrit avant lui.
49L’usage de faire connaître les substances par le moyen de la peinture était connu du temps de Pline ; mais il fait remarquer que les images variaient d’une copie à l’autre, et devenaient bientôt méconnaissables par suite de l’inexactitude des dessinateurs.
50Du trente-troisième au dernier livre de son histoire naturelle, Pline traite de la minéralogie et de ses annexes, de la matière médicale minérale et des beaux arts. Il donne aussi quelques descriptions relatives aux arts ; plusieurs fragmens relatifs aux beaux arts et aux arts sont encore disséminés dans le corps de l’ouvrage.
51Si l’on parvenait à entendre Pline parfaitement, on retrouverait quelques-uns des procédés à l’aide desquels l’industrie ancienne créait des produits que nous n’avons qu’imparfaitement imités.
52Dans les livres trente-trois et trente-quatre, Pline traite des divers usages de l’or, de l’argent, du cuivre, de l’étain, du fer, de l’airain et surtout du fameux airain de Corinthe36, si recherché de l’antiquité.
53Il nomme les sculpteurs les plus estimés, désigne leurs chefs-d’œuvre, dont sans lui les auteurs auraient été ignorés, et il fait une histoire de l’art fort curieuse.
54Il parle de statues de fer et fait connaître que de son temps il y en avait de forgées et de coulées.
55Dans le trente-cinquième livre, où il traite de l’emploi des minéraux en peinture, en médecine et en teinture, Pline décrit seize espèces différentes de peinture. Plusieurs sont celles que nous pratiquons encore aujourd’hui : les compositions artificielles mêmes n’ont pas changé, comme le noir d’ivoire, et l’encre indienne qui pourrait bien n’être que l’indigo. Pline cite dans le même livre plus de trois cents peintres, et donne ainsi les premiers matériaux d’une histoire de la peinture. Il traite encore de la poterie, des divers procédés usités dans cette industrie et du commerce qu’elle occasionnait avec les étrangers.
56Le livre trente-sixième est consacré aux marbres et aux pierres. L’auteur y décrit les principaux monuments et les principales statues de marbre. Il donne aussi le nom de leurs auteurs, et sans cette indication nous n’aurions pu savoir à quelles mains habiles nous devons les chefs-d’œuvre qui nous sont restés.
57Le trente-septième et dernier livre de l’histoire naturelle de Pline traite des pierres précieuses et de celles qui peuvent être gravées. Il en désigne deux cent trente-cinq espèces ; mais il est probable qu’il comprenait dans ce nombre de simples variétés. Il donne enfin une histoire des pierres gravées les plus célèbres et les plus estimées, telles que celles de Polycrate et du roi Pyrrhus, et indique les noms des graveurs les plus renommés.
58On voit que l’ouvrage de Pline est beaucoup plus précieux pour les arts et les artistes que pour les naturalistes proprement dits ; car sans les documens fournis par Pline, il nous aurait été impossible d’obtenir aucune notion juste sur l’histoire des arts.
59Le nombre des éditions de l’histoire de Pline est considérable : on en compte jusqu’à trois cents. Nous citerons particulièrement celle qui fut faite à Lyon par Dalechamp37, en 1587 ; celle du père Hardouin38, jésuite, qui date de 1685 ; celle de Franzius39, publiée en 10 volumes (1791), reproduite par M. Lemaire40 avec des additions importantes.
60Il serait fort important d’avoir un commentaire de Pline, fait par des hommes qui joindraient à une profonde connaissance de l’histoire naturelle, celle des différentes langues dans lesquelles ont écrit les auteurs cités par Pline, et de plus qui posséderaient des notions très étendues sur les différents pays dont il est parlé dans l’ouvrage de ce naturaliste.
61Saumaise41 avait entrepris cet immense travail dans un commentaire intitulé : Exercilationes Plinianœ in Solinum, et qui peut être cité comme un modèle à tous les commentateurs ; l’auteur y rapproche les passages, rectifie les citations de Pline, et fait toujours preuve d’un excellent jugement, ainsi que d’une profonde érudition. Il lui a manqué seulement des connaissances plus précises en histoire naturelle.
62Un autre commentateur fort utile aux naturalistes est Samuel Bochart42, ministre protestant, né à Caen en 1599. Sous le titre de Hierozoïcon43, il a écrit une histoire des animaux dont il est parlé dans la Bible, et c’est certainement un des ouvrages les plus savants qui aient jamais été faits sur ces matières d’érudition. L’auteur y détermine le sens de toutes les expressions, et du rapprochement des divers passages fait sortir des explications presque toujours fort justes et d’un grand prix. Les connaissances que nous avons acquises dans ces derniers temps sur les productions des Indes nous ont donné des moyens pour perfectionner et compléter son important ouvrage. Grâce à M. Ajasson de Grandsagne44 et à ses savans collaborateurs, nous possédons maintenant une traduction annotée de Pline, aussi exacte qu’il est possible de l’avoir actuellement.
63Dans la prochaine séance nous examinerons des auteurs qui, sans être naturalistes, contiennent cependant diverses notions d’histoire naturelle.
Notes de bas de page
1 [Pline l’Ancien, en latin Gaius Plinius Secundus (né en 23 apr. J.-C. à Novum Comum (l’actuelle Côme), dans la Gaule Cisalpine, aujourd’hui en Italie), fut un savant romain, auteur de la célèbre Histoire Naturelle, encyclopédie de qualité inégale qui fut la référence en matières scientifiques jusqu’au Moyen Âge (voir Gudger (Eugene Willis), « The sources of the material for Hamilton-Buchanan’s fishes of the Ganges, the fate of his collections, drawings and notes, and the use made of his data », Journal and Proceedings of the Asiatic Society of Bengal, nouvelle série, vol. 29, no 4, 1924, pp. 121-136 ; Pline l’ancien, Histoire naturelle, Paris : Les Belles Lettres, 1947-1985, 28 + 7 vol.) La dernière mission de Pline fut celle de commandant de la flotte dans la Baie de Naples, où il fut chargé de mettre fin à la piraterie. À la nouvelle de la formation d’un nuage inhabituel –qui s’avéra plus tard provenir de l’éruption du mont Vésuve– Pline se rendit à terre pour en apprendre la cause et rassurer les citoyens terrifiés. Selon le rapport de son neveu, il fut alors victime des émanations provenant de l’activité volcanique et mourut le 24 août 79. Pline était célibataire et seul lui survécut sa sœur unique.]
2 [Catulle, en latin Gaius Valerius Catullus (né c. 84 av. J.-C., à Vérone en Gaule Cisalpine ; mort c. 54 av. J.-C. à Rome), fut un poète romain dont les expressions d’amour et de haine sont souvent considérées comme la poésie lyrique la plus raffinée de la Rome Ancienne (voir Hurley (Amanda Kolson), Catullus, Londres : Bristol Classical Press, 2004, 158 p.) Dans 25 de ses poèmes, il parle de son amour pour une femme qu’il nomme Lesbie, dont l’identité est incertaine. D’autres poèmes qu’il écrivit sont des élans de dédain ou de haine envers Jules César et d’autres personnages de moindre importance.]
3 [Saint Jérôme, en latin Eusebius Sophronius Hieronymus, (né c. 347, à Stridon en Dalmatie ; mort en 419/420, à Bethléem en Palestine), traducteur de la Bible et homme de religion, considéré comme le plus érudit des Pères de l’Eglise. Il vécut pendant un certain temps en ermite, puis devint prêtre, fut ensuite le secrétaire du Pape Damase Ier, et en 389, il établit un monastère à Bethléem. Ses nombreux ouvrages bibliques, ascétiques, monastiques et théologiques influencèrent profondément le début du Moyen Âge (Jérome (Saint), Lettres de saint Jérôme [texte établi et traduit par Labourt Jérôme], Paris : Les Belles Lettres, 1949-1963, 8 vol.) Il est particulièrement connu pour sa traduction de la Bible en latin, la Vulgate, et sa traduction des Chroniques, écrit par l’historien ecclésiastique Eusèbe de Césarée (également appelé Eusebius Pamphili, fl. ive siècle, Césarée en Palestine).]
4 [Suétone, en latin Gaius Suetonius Tranquillus (né c. 69 apr. J.-C., probablement à Rome ; mort après 122), biographe et antiquaire romain dont les écrits incluent De viris illustribus (« Des Hommes Illustres »), un recueil de courtes biographies d’hommes littéraires illustres de Rome, et De vita Caesarum (« Vie des Douze Césars »). Ce livre, pimenté par des ragots et scandales des onze premiers empereurs, lui assura une célébrité immortelle (voir Suétone, Vies des douze Césars [texte établi et traduit par Ailloud Henri ; 3e éd., rev. et corr.], Paris : Les Belles Lettres, 1961-64, 3 vol. ; voir également Grammairiens et rhéteurs [texte établi et traduit par Vacher M.-C.], Paris : Les Belles Lettres, 2003, XCVIII + 282 p. ; Wallace-Hadrill (Andrew), Suetonius : the scholar and his Caesars, Londres : Duckworth, 1983, viii + 216 p.)]
5 [Lollia Paulina (morte en 49 apr. J.-C.), fut une femme de la noblesse romaine qui vécut au ier siècle et qui devint riche grace à l’héritage qu’elle reçut de sa famille. Pline l’Ancien la cite dans son œuvre Histoire Naturelle comme un exemple d’exubérance. On raconte que, lors d’un dîner auquel elle était invitée, elle portait sur elle une grande partie de son héritage en bijoux d’une valeur de quarante millions de sesterces.]
6 [Apion (né c. 20 av. J.-C. à l’Oasis de Siwa en Égypte, mort c. 45 apr. J.-C.), grammairien, commentateur d’Homère, et sophiste gréco-égyptien. Il étudia à Alexandrie et fut à la tête d’une des délégations qui furent envoyées auprès de Caligula (en 40) par les différentes communautés d’Alexandrie à la suite des révoltes meurtrières entre Grecs et Juifs. Il s’installa par la suite à Rome où il enseigna la rhétorique sous le règne de l’empereur Claude (Claudius). Il composa plusieurs ouvrages dont aucun ne survécut.]
7 [Lucius Pomponius Secundus fut un patricien romain qui s’éleva dans la hiérarchie au rythme de la Carrière des Honneurs (cursus honorum) sous le règne de plusieurs empereurs au ier siècle apr. J.-C., et devint consul et général de l’armée.]
8 [Le Baume est une des herbes odorantes de la famille de la menthe, en particulier la mélisse officinale, également appelée citronnelle, cultivée dans les climats tempérés pour ses feuilles odorantes, lesquelles sont utilisées comme essence naturelle en parfumerie, comme assaisonnement culinaire pour les salades, soupes, sauces, et farces, et comme arôme dans les liqueurs, les vins et les boissons fruitées. Le baume était également utilisé comme tisane apaisante, et dans le vin au temps de l’Antiquité grecque et orientale.]
9 [Le Vaucluse est un département de la région de Provence-Alpes-Côte-d’Azur, dans le sud-est de la France. La Fontaine de Vaucluse est une résurgence qui sert de source à la Sorgue, et se situe à l’ouest du Plateau du Vaucluse, au sud du mont Ventoux, dans la localité de Fontaine de Vaucluse.]
10 [Sur l’Histoire Naturelle de Pline, cf. note 1 ci-dessus ; cf. également l’édition complète en 35 volumes publiée par Les Belles Lettres de 1947 à 1985.]
11 [Misène, ancien port de la région de Campanie en Italie, situé à 5 kilomètres au sud de Baïes, à l’extrémité ouest du Golfe de Pouzzoles. Attaché à la ville de Cumes, ce fut un centre de villégiature très prisé jusqu’à la fin de la République Romaine. Agrippa y créa la base navale la plus importante de la flotte de la Méditerranée (en 31 av. J.-C.). Pline y séjourna ; c’est de là qu’il assista et rapporta son témoignage sur l’éruption du mont Vésuve en 79 apr. J.-C.]
12 [Resina, aujourd’hui Ercolano, dans la province de Naples, dans la région de Campanie, au sud de l’Italie. La ville se situe au pied du mont Vésuve sur le Golfe de Naples, au sud-est de la ville. La ville médiévale de Résina fut construite sur la coulée de lave provenant de l’éruption du mont Vésuve, laquelle détruisit l’ancienne ville d’Herculanum, d’où le nom d’Ercolano.]
13 [Pline le Jeune, en latin Gaius Plinius Caecilius Secundus (né en 61 ou 62 apr. J.-C. à Comum en Italie ; mort c. 113 en Bithynie, Asie Mineure, aujourd’hui la Turquie), était le neveu de Pline l’Ancien. Auteur et administrateur romain, il laissa derrière lui une collection de lettres privées d’un grand charme littéraire, illustrant de façon intime la vie publique et privée à l’apogée de l’Empire Romain (voir Pline le jeune, Lettres [texte établi et commenté par Zehnacker Hubert], Paris : Les Belles Lettres, 2009, 4 vol.)]
14 [Largius (ou Lartius) Licinius, contemporain de Pline l’Ancien, était prêteur en Espagne et devint par la suite le gouverneur d’une des provinces impériales.]
15 [Décemvir (qui signifie en latin : « dix hommes »), représentait, dans l’Antiquité Romaine, tout collège officiel composé de dix hommes. Ce terme est le plus souvent utilisé pour désigner le decemviri legibus scribundis, collège temporaire législatif composé de dix consuls qui remplaça la magistrature entre 451 et 449 av. J.-C. Son rôle fut de rédiger un code de loi destiné à résoudre la lutte pour le pouvoir entre les patriciens et les plébéiens. Le premier collège régna avec modération et rédigea dix tables de lois en 451 av. J.-C. Un deuxième collège compléta les lois des Douze Tables par deux lois qui furent moins favorables aux plébéiens. En 449 av. J.-C., alors qu’ils devenaient tyranniques, les décemvirs furent forcés à abdiquer.]
16 [La clepsydre, également appelée horloge à eau, est un ancien système permettant de mesurer le temps par l’écoulement progressif de l’eau. Celle utilisée par les Indiens d’Amérique du Nord et certaines tribus africaines était constituée d’un petit récipient flottant percé d’un trou par lequel l’eau s’infiltrait jusqu’à ce que le bateau coule. Un autre exemple était constitué d’un récipient rempli d’eau et pourvu d’un trou par lequel s’évacuait l’eau petit à petit ; on y mesurait le temps grâce à des lignes graduées à l’intérieur du récipient, lesquelles mesuraient le niveau d’eau restante. Il semblerait que l’on doive cette invention aux Chaldéens d’ancienne Babylone ; on a également retrouvé en Égypte des spécimens datant du xive siècle avant J.-C. Dans les premiers modèles, les graduations ne tenaient pas compte du fait que la pression diminuait au fur et à mesure que l’eau s’échappait, ralentissant ainsi l’écoulement. Les Romains inventèrent une clepsydre constituée d’un cylindre dans lequel l’eau tombait goutte à goutte à partir d’un réservoir ; un flotteur permettait de lire les niveaux sur la paroi intérieure du cylindre. Les clepsydres étaient utilisées à des fins très diverses, notamment pour chronométrer les discours des orateurs ; au xvie siècle, Galilée utilisa une clepsydre à mercure pour mesurer ses expériences sur la chute des corps.]
17 [Pierre Artedi, dont le père était pasteur, naquit dans la paroisse d’Anunds en Angermanland (province du nord-est de la Suède) en 1705. Destiné à l’église, il fut envoyé en 1716 au collège d’Härnösand, et en 1724, à l’Université d’Uppsala, où son goût pour l’alchimie le conduisit à choisir la voie de la médecine. C’est là qu’il rencontra Linné en 1728 avec qui il partagea une amitié profonde. Artedi partit pour Londres en 1734, et en 1735, il se rendit à Leiden pour retrouver son ami Linné, lequel le présenta à Albertus Seba (auteur d’un impressionnant catalogue illustré de son cabinet de curiosités ; voir Seba (Albertus), Locupletissimi rerum naturalium thesauri accurata descriptio, et iconibus artificiosissimis expressio, per universam physiees historiam : Opus, cui, in hoc rerum genere, nullum par exstitit - Ex toto terrarum orbe collegit, digessit, descripsit, et de pingendum curavit Albertus Seba, Amstelaedami : apud Janssonio-Waesbergios [etc.], 1734-1765, 4 vol.) comme étant l’homme le plus qualifié pour écrire les textes décrivant les poissons dans le catalogue du cabinet de curiosités de Seba. À l’aube du 28 septembre 1735, après une soirée chez Seba, Artedi, à l’âge de 30 ans, se noya dans un des canaux d’Amsterdam. Grace à Linné, son Ichtyologie fut publié en 1738. Pour en savoir plus sur Artedi, voir Lönnberg (Axel Johan Einar), Peter Artedi [a bicentenary memoir written on behalf of the Swedish Royal Academy of Science ; translated by Harlock W. E.), Uppsala ; Stockholm : Almqvist & Wiksells boktryckeri, 1905, 44 p. ; Merriman (Daniel), « Peter Artedi – systematist and ichthyologist », Copeia, 1938, no 1, pp. 33-39 ; « A rare manuscript adding to our knowledge of the work of Peter Artedi », Copeia, 1941, no 2, pp. 64-69 ; Wheeler (Alwyne Cooper), « The life and work of Peter Artedi », in Wheeler (Alwyne Cooper) (sous la dir.), Petri Artedi Ichthyologia, Historiae Naturalis Classica, Weinheim : J. Cramer, 1961, pp. viixxiii ; « The sources of Linnaeus’s knowledge of fishes », Svenska Linnésällskapets Årsskrift, Uppsala, 1978, pp. 156-211 ; « Peter Artedi, founder of modern ichthyology », Proceedings of the Fifth Congress of European Ichthyologists, Stockholm, 1987, pp. 3-10).]
18 [Conrad Gessner, s’écrit également Konrad (26 mars 1516-13 Décembre 1565, Zürich), était un médecin et naturaliste Suisse, connu pour ses compilations méthodiques et ordonnées d’information sur les animaux et les plantes, et probablement le naturaliste le plus instruit du xvie siècle. Parmi les nombreuses œuvres qu’il écrivit, il produisit un ouvrage remarquable, Histoire des Animaux (1551-1587), publié à Zürich en cinq tomes, lesquels sont en général reliés en trois volumes. Une édition plus complète, mais moins belle, fut imprimée à Francfort en 1604 ; une autre édition parut en 1620, ainsi qu’une version abrégée intitulée Nomenclature Animale Aquatique, Zürich, 1650. Pour en savoir plus sur Gessner, voir Gudger (Eugene Willis), « The five great naturalists of the sixteenth century : Belon, Rondelet, Salviani, Gesner and Aldrovandi : a chapter in the history of ichthyology », Isis, vol. 22, no 1, 1934, pp. 21-40 ; Allen (Elsa G.), « The history of American ornithology before Audubon », Transactions of the American Philosophical Society, nouvelle série, vol. 41, no 3, 1951, pp. 386-591 ; Wellisch (Hans), « Conrad Gessner : a bio-bibliography », Journal of the Society for the Bibliography of Natural History, vol. 7, no 2, 1975, pp. 151-247 ; Adler (Kraig), « Contributions to the history of herpetology », in Contributions to herpetology, vol. 5, Oxford (Ohio) : Society for the Study of Amphibians and Reptiles, 1989, p. 13.]
19 [La martichore ou manticore est un animal légendaire dont la première description fut rapportée par Ctésias ; voir Leçon 6, note 37.]
20 [Le catoblépas est probablement le gnou ou le connochaetes, l’une des deux antilopes africaines du genre Connochaetes, de la famille des Bovidés (de l’ordre des Artiodactyla).]
21 [Le monoceros est le narval (Monodon monoceros), petite baleine appartenant à la famille des Monodontidae, que l’on trouve le long des côtes, et parfois dans les rivières de l’Arctique. De couleur gris marbré, le narval mesure en général entre 3,5 et 5 mètres de long. Dépourvu d’un aileron dorsal, il est muni de deux dents situées à l’extrémité de la mâchoire supérieure. La dent de gauche se développe chez le mâle en une corne droite jaillissant de la lèvre supérieure. Cette corne torsadée, qui était considérée au Moyen Âge comme la corne de la licorne légendaire, peut atteindre 2,7 mètres de long.]
22 [Le premier cheval ailé fut Pégase, issu de la mythologie grecque. Il jaillit du sang de la gorgone Méduse alors qu’elle était décapitée par le héros Persée. Aidé par Athéna (ou Poséidon), Bellérophon, autre héros de la mythologie grecque, captura Pégase et le chevaucha pour combattre la Chimère, et plus tard, lorsqu’il se vengea de Sthénébée (Anteia) qui avait accusé à tort Bellérophon. Par la suite, Bellérophon essaya de s’envoler au paradis sur Pégase, mais il fut désarçonné de son cheval et tué. Le cheval ailé devint alors une constellation et le serviteur de Zeus. L’histoire de Pégase devint un thème favori dans l’art et la littérature grecs, et dans l’Antiquité, le vol de Pégase était interprété comme une allégorie à l’immortalité de l’âme ; dans les temps modernes, il est perçu comme un symbole d’inspiration poétique.]
23 [Juvénal, ou Decimus Junius Juvenalis (né c. 55-60 apr. J.-C., Aquinum, Italie ; mort c. 127), fut le plus véhément des poètes satiriques romains. Nombre de ses citations et de ses épigrammes sont entrés dans le langage courant – tels que, le peuple, plutôt que de s’inquiéter de sa liberté, est plus intéressé par « le pain et les jeux » (c’est à dire la nourriture et les loisirs) ; les hommes devraient prier pour « un esprit sain dans un corps sain » plutôt que pour la richesse, le pouvoir ou les enfants ; et à la question « à qui peut-on confier le pouvoir ? », il répond, « qui garde ces gardiens ? »]
24 [Marcus Atilius Regulus (fl. iiie siècle av. J.-C.), homme d’état et général romain dont la carrière, largement embellie par la légende, fut considérée par les Romains comme un modèle d’endurance héroïque.]
25 [Bagrada, nom latin de la Medjerda, principale rivière de Tunisie, prend sa source au nord-est de l’Algérie dans les montagnes de Medjerda et coule vers le nord-est pendant 460 kilomètres jusqu’au Golfe de Tunis, arrosant une surface d’environ 23 000 km2 avant d’atteindre la mer Méditerranée.]
26 [Le Phénix était, dans l’Ancienne Égypte et dans l’Antiquité, un oiseau légendaire associé au culte du soleil. Il est dit que le phénix égyptien était aussi grand qu’un aigle, au plumage écarlate et or, et un cri mélodieux. Il n’existait qu’un seul phénix à la fois, et sa longévité était remarquable – toutes les sources lui donnent une durée de vie d’un minimum de 500 ans. Alors que sa fin approchait, le phénix fabriquait un nid de branches et d’épices aromatiques, y mettait le feu, et s’y laissait emporter. Du bûcher jaillissait miraculeusement un nouveau phénix, lequel embaumait les cendres de son père dans un œuf de myrrhe et s’envolait pour Héliopolis (« la Cité du Soleil ») avec les cendres qu’il déposait sur l’autel du temple de Ra, dieu du soleil égyptien. Une autre version de l’histoire raconte que le phénix mourant s’envolait pour Héliopolis où il s’immolait sur l’autel, d’où le nouveau phénix apparaissait.]
27 [Le Tragopan, sorte de faisan (du genre Tragopan) que l’on trouve en Asie, fait partie des espèces d’oiseaux les plus colorés du monde. Les mâles développent sous le bec une excroissance charnue de couleur éclatante pendant la parade nuptiale, ainsi que de courtes cornes charnues, d’où le nom de faisan à corne.]
28 [Johann Friedrich Gmelin (né en 1748 à Tübingen ; mort en 1804) fait partie de la même famille que les explorateurs de Sibérie (Johann Georg Gmelin, 1709-1755 ; et son neveu Samuel Gottlieb Gmelin, 1745-1774), professeur de chimie à Göttingen, auteur de nombreux ouvrages dont le plus important fut la treizième édition de Systema naturae (voir Linné (Carl von), Systema naturae per regna tria naturae, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis. Editio decima tertia, aucta, reformata. Cura Jo. Frid. Gmelin. Georg, Leipzig : Emanuel Beer, 1788-1793, 10 part. en 3 vol.) Pour plus d’information sur Gmelin et la treizième édition de Systema naturae, voir Gill (Theodore N.), « Arrangement of the families of fishes, or classes Pisces, Marsipobranchii, and Leptocardii », Smithsonian miscellaneous collections, vol. 247, 1872, xlvi p. ; Kohn (Alan J.), A chronological taxonomy of Conus, 1758-1840, Washington (D.C.) : Smithsonian Institution Press, 1992, x + 315 p.]
29 [Héliogabale, ou Caesar Marcus Aurelius Antoninus Augustus, nom de naissance Varius Avitus Bassianus (né en 204 à Emèse en Syrie ; mort en 222), empereur romain de 218 à 222, connu particulièrement pour son comportement excentrique.]
30 [Le platane est une des dix espèces d’arbres du genre Platanus, le seul genre de la famille des Platanacées. Ces grands arbres sont originaires d’Amérique du Nord, d’Europe de l’Est, et d’Asie, et se caractérisent par leur écorce écaillée, leurs grandes feuilles caduques, en général de forme palmée, et par leurs fleurs réunies en capitules globuleux. Le platane porte des fleurs des deux sexes sur le même arbre, mais dans des capitules différents. L’érable sycomore (Acer pseudoplatanus), également appelé sycomore ou faux platane, est une espèce d’une famille différente.]
31 [Dans la légende grecque, Diomède fut l’un des commandants les plus respectés de la Guerre de Troie. Il compte parmi ses célèbres exploits la blessure d’Aphrodite, le massacre de Rhésus et des Thraciens, et la prise du Palladium de Troie, effigie de la déesse Pallas Athéna, protectrice de Troie. De retour chez lui après la guerre, Diomède découvrit que sa femme lui avait été infidèle (punition d’Aphrodite) et que son accession au trône était contestée. Il s’enfuit pour l’Italie et y fonda plus tard Argyripa (aujourd’hui Arpi) en Apulie. Il finit par faire la paix avec les Troyens, et fut vénéré comme héros à Argos et à Métapontum. Selon des sources romaines, Aphrodite transforma ses compagnons en hérons, et, hostiles envers tous à l’exception des Grecs, ils vécurent dans les îles Diomède au large d’Apulie.]
32 [Denys (ou Dionysios) l’Ancien de Syracuse (né c. 430 av. J.-C. ; mort en 367), fut un tyran qui, à partir de l’an 405, grâce à ses conquêtes en Sicile et dans le sud de l’Italie, fit de Syracuse la ville grecque la plus puissante à l’ouest de la Grèce continentale. Bien qu’il réussit à protéger la Sicile grecque de l’attaque des Carthaginois, son despotisme militaire violent nuisit à la cause helléniste.]
33 [Sur le Calendrier de la Flore par Linné, voir Stillingfleet (Benjamin), Miscellaneous tracts relating to natural history, husbandry, and physick : To which is added The calendar of flora [2e édition corrigée et augmentée ; trad. en anglais par Stillingfleet Benjamin], Londres : R. & J. Dodlsey [etc.], 1762, xxxi + [1] + 391 p. + 11 pl.]
34 [On estime aujourd’hui le nombre d’espèces de poissons existantes à 31 362, réparties sur 5 017 genres et 534 familles ; voir Eschmeyer (William N.), Fricke (Ronald), Fong (Jon D.) & Polack (Dennis A.), « Marine fish diversity : history of knowledge and discovery (Pisces) », Zootaxa, no 2525, 2010, pp. 19-50.]
35 [Antonius Castor, dont on dit de son jardin qu’il était la reproduction des jardins botaniques de Théophraste et Mithridate.]
36 [Bronze de Corinthe, alliage d’or, d’argent et de cuivre.]
37 [Jacques Dalechamp (né en 1513 à Caen ; mort en 1588 à Lyon), médecin et botaniste érudit français qui étudia la médecine et la botanique à Montpellier, et reçut son diplôme de médecine en 1547. Il publia plusieurs traductions élaborées d’œuvres classiques, dont l’Histoire Naturelle de Pline en 1587.]
38 [Jean Hardouin (né le 22 décembre 1646 à Quimper en France ; mort le 3 septembre 1729 à Paris), jésuite lettré français qui édita de nombreux ouvrages laïques et religieux, en particulier les textes des conciles de l’Église Catholique.]
39 [Johan Georg Friedrich Franz (né en 1737, mort en 1789), homme de lettres originaire de Leipzig, connu principalement pour son texte Scriptores physiognomoniae (... veteres ex recensione Camilli Pervsci et Frid. Sylbvrgii Graece et Latine recensvit, animadversiones Sylbvrgii et Dan. Gvil. Trilleri in Melampodem emendationes additit svasqve adspersit notas Iohannes Georgivs Fridericvs Franzivs, Altenburg : Gottlob Emanuel Richter, 1780, xxxii + 508 + [20] p.)]
40 [Nicolas-Eloi Lemaire (né en 1767, mort en 1832), était un homme de lettres classiques français qui publia une édition de l’Histoire Naturelle de Pline entre 1827 et 1832.]
41 [Claude de Saumaise, Claudius Salmasius en latin (né le 15 avril 1588 à Sémur-en-Auxois, en France ; mort le 3 septembre 1653 à Spa en Belgique), était un homme de lettres classiques français qui, grâce à son érudition et son esprit d’analyse, exerça une forte influence auprès de ses contemporains. Il est surtout connu pour son œuvre Exercitationes Plinianae in Solinum (Claudii Salmasii exercitationes de homonymis hyles iatricae nunquam antehac antehac ineditae, nec non De manna & saccharo, Trajecti ad Rhenum : Apud Johannem vande Water, Johannem Ribbium, Franciscum Halma, & Guilielmum vande Water, 1689, [12] + 259 + 20 p.)]
42 [Samuel Bochart (né en 1599 à Caen (Basse-Normandie) au nord-ouest de la France ; mort en 1667) écrivit Geographia sacra, seu Phaleg (Samuelis Bocharti Geographia sacra, seu, Phaleg et Canaan, cui accedunt variæ dissertationes philologicæ, geographicæ, theologicæ, & c. anthehac ineditæ, Lugduni Batavorum : Cornelium Boutesteyn & Jordanum Luchtmans, 1692, 4 pl. + 36 +[12] p. + 318 col. + 1 l. + col. 323-332 + col. 345-790 + [2] p. + col. 793-1312 + [60] p.), ainsi que plusieurs éditions ultérieures.]
43 [Voir Bochart (Samuel), Hierozoïcon, sive de Animalibus S. Scripturae, recensuit suis notis adjectis, Leipzig : Rosenmüller, 1793, 3 vol.]
44 [Jean-Baptiste François Étienne Ajasson de Grandsagne (né en 1802, La Châtre, France ; mort en 1845 à Lyon), naturaliste et poète français qui étudia et traduisit des œuvres de science ancienne. Il se consacra à la publication d’une encyclopédie populaire, ce qui engloutit sa fortune. Il mourut ruiné à Lyon. Son édition de Pline (Zoologie de Pline avec des recherches sur la détermination des espeÌces dont Pline a parlé..., Paris : Panckoucke, 1829-1833, 20 vol.), est enrichie par de nombreuses notes de grande valeur, écrites par Cuvier et par d’autres hommes scientifiques et littéraires éminents de France.]
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Michel-Eugène Chevreul
Un savant, des couleurs !
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1997
Le Muséum au premier siècle de son histoire
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Le Jardin d’utopie
L’Histoire naturelle en France de l’Ancien Régime à la Révolution
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2005
Dans l’épaisseur du temps
Archéologues et géologues inventent la préhistoire
Arnaud Hurel et Noël Coye (dir.)
2011