16. Les origines des conceptions de la reproduction au dix-huitième siècle
p. 410-421
Texte intégral
1Messieurs,
2La question que nous allons examiner est sans contredit la plus difficile de toute la physiologie, et même de l’histoire naturelle. Quand on veut expliquer les phénomènes physiologiques d’un être, c’est dans la composition de cet être, dans les différents éléments qui forment son mécanisme, qu’on cherche les causes de ces phénomènes, et on a par conséquent un but bien déterminé et bien clair. Il peut cependant rester quelque obscurité ; on peut, par exemple, ne pas savoir à quoi tient l’action des nerfs ; mais on sait que c’est de cette action que dépend le phénomène général de la vie, et on y applique les règles ordinaires du raisonnement et de la physique. De plus, dans l’étude physiologique du corps animé, on le considère comme préexistant.
3Dans la théorie de la génération, il s’agit au contraire d’examiner comment un corps d’animal se forme, ce qui est une question tout autrement ardue que la première. Nous avons des idées assez claires sur la formation des cristaux ; les plus petites molécules de matière saline sont apparentes, et ont déjà des formes déterminées. On sait que c’est la conjonction de leurs lames qui détermine des polyèdres, des prismes ou autres figures, et qu’ainsi les cristaux se forment par juxtaposition. Pour que cette formation soit intelligible, il n’est même pas nécessaire d’avoir des idées nettes sur les causes qui obligent les lames à se ranger d’une façon régulière.
4Si l’on ne considérait que les animaux les plus simples, tels que les infusoires, qui semblent être homogènes, et dont la forme générale même est globuleuse ou ovale, on pourrait, à la rigueur, concevoir qu’ils se forment par des adjonctions de parties comme les cristaux. Mais lorsqu’on examine des corps plus compliqués, et surtout les animaux supérieurs, il est aisé de voir que ce mode de formation n’est plus admissible. Car alors il ne s’agit pas simplement de molécules homogènes qui se rapprocheraient sous l’influence des lois générales de la gravitation ou des affinités chimiques ; il s’agit au contraire de molécules entièrement hétérogènes, et d’une figure aussi toute différente, constituant des masses qui ne ressemblent point à leurs éléments. Dans le corps d’un vertébré, il faut que les molécules cartilagineuses soient placées dans un lieu particulier, qu’elles y forment des masses déterminées, pour composer le squelette ; que ce squelette se remplisse ensuite d’atomes particuliers, et surtout qu’il ait été composé préalablement de parties diverses, placées chacune à un endroit déterminé. Le cerveau n’offre pas non plus de ressemblance avec les cristaux dans sa formation, ni de rapport de forme avec ses éléments ; toutes les parties du cerveau sont différentes : il se compose de substance médullaire, de substance corticale, de membranes qui l’enveloppent et pénètrent dans son intérieur pour former les plexus choroïdes et autres parties. L’œil ne peut pas davantage être le résultat d’une juxtaposition similaire à celle des cristaux ; car il est composé d’une multitude de parties différentes, toutes hétérogènes, dont chacune doit avoir une figure déterminée et une place fixe : la sclérotique, la cornée transparente, les procès ciliaires, l’humeur aqueuse, le cristallin et sa capsule, le corps vitré, la rétine, ne peuvent pas varier de position. Ils sont en outre traversés de nerfs nombreux et d’innombrables vaisseaux tous composés d’éléments différents et qui doivent aussi avoir chacun une place déterminée pour former l’admirable organe de la vue.
5Que si l’on prend l’ensemble du corps, la différence est encore plus sensible ; il faut que chaque fibre, que chaque muscle, que chaque membrane, que les innombrables vaisseaux qui partent de l’aorte, occupent aussi une place déterminée et fixe, sans quoi l’être n’existerait pas.
6On ne comprend donc pas qu’un corps organisé puisse être formé, comme les cristaux, par l’adjonction successive de ses différents éléments ; on est forcé d’admettre qu’il existait dans son ensemble avant que son développement commençât. Toutefois on peut concevoir que toutes les parties de cet ensemble ne se développent pas en même temps ; que tel organe ne croisse qu’à une époque plus tardive que les autres. Ce fait se remarque, par exemple, dans la grenouille où l’on voit d’abord une queue de poisson qui tombe après un certain temps, et qui est ensuite remplacée par des jambes qui n’étaient pas visibles auparavant. L’homme présente un phénomène analogue ; la barbe, qui n’est pas visible d’abord, le devient à un certain âge. Les physiologistes qui se sont proposé de résoudre le problème de la génération, ont toujours répugné à admettre l’hypothèse nécessaire des formes préexistantes, ou de l’emboîtement des germes. Ils ont torturé leur imagination pour arriver à quelque autre explication concluante, et n’ont fait qu’employer des expressions métaphysiques qui ne sont autre chose que l’expression des faits ; effectivement quelque hypothèse qu’ils aient faite, de quelque tournure qu’ils se soient servis, quelque raisonnement qu’ils aient fait, toutes leurs propositions se réduisent à dire que le corps organisé reproduit des corps semblables à lui, ce que tout le monde sait.
7Avant d’examiner les hypothèses modernes, je traiterai rapidement de ce qui a été dit sur le même sujet dans les temps anciens, par quelques sectes de philosophes.
8D’abord, pour les platoniciens, pour les idéalistes1, la génération ne présentait point de difficulté. Le monde n’étant pour eux qu’une réalisation des idées de la divinité, que la figure de Dieu pour ainsi dire, il était naturel d’admettre que la divinité pût réaliser ses idées dans les détails comme dans l’ensemble ; mais vous voyez que cette philosophie ne fait qu’exprimer les faits par des termes métaphoriques. Les péripatéticiens2 avaient cherché des principes un peu plus particuliers ; ils réduisaient tout à la matière. La matière même n’était pas pour eux, comme pour les cartésiens3, un espace impénétrable, elle n’avait qu’une aptitude à recevoir la forme. La génération était ainsi pour eux une chose extrêmement simple ; la liqueur du mâle était la cause efficiente de la forme de l’être, et la femelle fournissait la matière qui recevait cette forme. Les péripatéticiens croyaient avoir ainsi tout expliqué. Mais pour nous autres modernes, qui voulons des idées claires, vous voyez que ces explications ne sont encore rien moins que satisfaisantes.
9Toutefois Aristote4 avait fait d’assez bonnes observations sur le développement du fœtus : il avait remarqué que le cœur y était l’organe le plus apparent. Ce n’est pas cependant la partie qu’on y aperçoit le première, mais c’est celle qui y exerce du mouvement la première, du moins dans l’œuf. Selon Aristote, c’était donc le cœur qui, à la manière d’un sculpteur, disposait et formait les autres parties du corps par son mouvement. Il est inutile de s’arrêter à cette idée, qui ne s’accorde aucunement avec nos connaissances actuelles.
10Selon Hippocrate5, les deux liqueurs du mâle et de la femelle s’échauffent par leur mélange, et entrent en ébullition. La chaleur du corps et l’action de la respiration de la mère produisent ensuite l’esprit qui donne la forme à l’être. Chaque sexe, suivant Hippocrate, a même deux semences, et suivant la prédominance de l’une ou de l’autre, le produit de l’accouplement devient mâle ou femelle. Ces idées, comme les précédentes, manquent de clarté, car une organisation produite par un mélange de liquides, est une hypothèse inintelligible. Il est tout aussi impossible de concevoir comment se forment les esprits qui donnent la figure aux parties du corps. Il vaut beaucoup mieux avouer son ignorance que de se repaître de pareilles idées entièrement contraires à une saine philosophie.
11Tous les systèmes des anciens, qui ne savaient rien en anatomie, ont cependant été reproduits dans les temps modernes : Gassendi6, Bell7, et autres, admettaient une âme sensitive distincte de l’âme raisonnable et du corps, et considéraient la semence comme une substance extraite de l’âme sensitive. Ils expliquaient le sentiment général de plaisir qu’on éprouve au moment de la conception, par cette séparation d’une partie de l’âme sensitive qui fournissait alors des éléments au nouveau corps. Il est inutile de s’arrêter sur ces hypothèses qui se réfutent d’elles-mêmes.
12Descartes cependant voulut expliquer, en admettant les mêmes principes, comment la génération s’effectuait. Dans son Traité de l’homme et de la formation du fœtus, qui parut après sa mort en 16628, il prétend que du mélange des deux liqueurs il résulte une fermentation, un mouvement intestin qui produit le cœur. Le feu qui en émane éloignant les autres éléments des substances prolifiques, détermine la formation des autres parties du corps. Le cerveau est l’organe qui se développe le premier après le cœur, et, par un mouvement continuellement prolongé, les artères arrivent à se joindre aux veines. Lorsque ces deux espèces de vaisseaux commencent à se former ; ils n’ont aucune enveloppe, et ne consistent qu’en de petits ruisseaux de sang épars dans la liqueur animale. Descartes expose tout son système de la génération comme il aurait exposé un tracé de canal. Il est vraiment inconcevable qu’un homme de génie ait cru que de pareilles idées étaient des explications. Comme il avait prétendu expliquer l’univers avec la matière et le mouvement, il imagina qu’il pouvait appliquer les mêmes idées au microcosme ; mais le petit monde est plus merveilleux encore et plus compliqué que le grand, et les explications qu’il donne sur sa formation ne sont pas plus intelligibles.
13Fabricius d’Aquapendente9 arriva à des résultats plus positifs. En étudiant les organes de la génération dans les oiseaux et dans les quadrupèdes, il crut reconnaître que l’œuf est formé dans l’ovaire, et qu’il y est fécondé par une émanation spiritueuse de l’organe mâle. Mais il se jeta ensuite dans des idées péripatéticiennes : il prétendit que l’ovaire produisait la matière de l’être, et que l’esprit séminal du mâle était la cause efficiente de la génération ; qu’il avait d’abord une qualité formatrice, ensuite altératrice, et enfin augmentatrice. Toutes les fois que l’on attribue ainsi un phénomène à une propriété spéciale, et qu’on n’explique pas comment cette vertu produit le phénomène qu’on y rapporte, on ne fait rien autre chose qu’exprimer ce phénomène en d’autres termes.
14Néanmoins, les recherches de Fabricius eurent de l’utilité, en ce qu’elles commencèrent à débrouiller ce qui se passe dans le corps de la femelle, et quelles sont les fonctions de ses diverses parties génératrices.
15Harvey10, qui fut l’élève de Fabricius d’Aquapendente, fit mieux que son maître, aidé qu’il fut des travaux de ce dernier. L’ouvrage de Harvey, intitulé Exercitationes de generatione animalium, parut en 165111. Il fut précédé d’un nombre prodigieux d’expériences faites sur des quadrupèdes, des oiseaux et des insectes : Charles Ier12 avait mis à la disposition de Harvey toutes les biches et les daines de son parc. Mais la plupart des cahiers où ces expériences avaient été inscrites furent détruits pendant la guerre civile, et Harvey écrivit en grande partie son livre de mémoire. Il y prétend que le premier produit de la conception, même dans les vivipares, est toujours un œuf ; que tous les animaux naissent de même, et que les plantes elles-mêmes viennent d’œufs. Suivant lui encore, l’œuf est conçu par l’utérus ; ce n’est pas la matière séminale qui devient celle de l’œuf ; elle n’entre même pas dans l’utérus. Cependant nous avons des expériences qui prouvent le contraire. Dans le système de Harvey, c’est par une contagion que l’utérus conçoit le fœtus, comme le cerveau, dit-il, conçoit les idées. Voilà une comparaison qui, évidemment, conduit à l’absurde. Car les idées ne sont pour nous que le produit des impressions qu’éprouvent nos sens et ensuite notre cerveau ; elles ne sont pas des choses matérielles existant dans le cerveau ; cet organe ne conçoit donc pas une idée, comme l’ovaire conçoit un fœtus. Malheureusement les naturalistes et les physiologistes tombent souvent dans des erreurs de cette nature, à cause de l’extrême difficulté de rendre compte des phénomènes naturels. Ils trouvent une métaphore à peu près applicable, et ils croient avoir trouvé une explication satisfaisante. L’exemple que j’en viens de citer est frappant. L’auteur de la découverte de la circulation du sang, après avoir comparé la création du fœtus à celle des idées, ajoute : De même que les idées ressemblent aux objets qui les ont fait naître, de même l’enfant ressemble à son père ou à sa mère. Je demande quel rapport il y a entre la ressemblance des idées avec leurs objets, et celle des enfants avec leurs parents, et si cette comparaison est admissible.
16Bien que Harvey ait fait voir que l’œuf est le principe commun des ovipares et des vivipares, Gauthier Needham13 a pourtant développé mieux que lui cette observation, dans son traité De formato fœtu14. Le fœtus des quadrupèdes présente, dans son enveloppe, exactement les mêmes parties que le fœtus des oiseaux dans l’œuf. Sous la coquille de l’œuf, il existe une première membrane et ensuite une matière visqueuse et blanche nommée blanc d’œuf. À ce blanc succèdent d’autres membranes qui enveloppent le jaune, lequel est suspendu par des chalases ou ligaments fixés aux deux pôles de l’œuf. Sur l’un des côtés du jaune, il existe un point blanc où, quand l’œuf est fécondé, doit se montrer le fœtus. Ce fœtus présente d’abord une ligne blanchâtre, à peine perceptible le premier jour ; on voit naître ensuite des vaisseaux sanguins qui forment une figure circulaire. La petite ligne blanchâtre se divise longitudinalement, et c’est là que se développe le fœtus, non par des additions extérieures, mais par une sortie de ses propres parties. Tous les membres, les pattes, les ailes, la tête, etc., germent, se développent à la manière des bourgeons, du dedans au dehors. On arrive à voir que le jaune est attaché à l’intestin du poulet comme par un tube sur lequel existent des vaisseaux ; et tant que l’intestin se développe, il y a toujours adhérence entre lui et le jaune d’œuf. En définitive, quand le poulet est près de naître, le jaune de l’œuf est considérablement diminué, parce que sa matière a servi à développer le poulet, et il n’est plus alors qu’un appendice du canal intestinal. Toute l’incubation n’a donc consisté qu’à faire passer les molécules du jaune dans son appendice, de telle sorte que cet appendice ou le poulet, en développant successivement toutes ses parties, a fini par être l’objet principal de l’œuf, et par remplir en entier sa coquille. Le jaune n’est pas la seule partie qui serve à la formation du poulet ; indépendamment de la vésicule qui contient ce jaune, il y a une autre vésicule qui, d’abord invisible, sort du poulet et tient à la partie inférieure de son intestin, à ce qui représente la vessie dans les quadrupèdes. Cette vésicule, nommée allantoïde dans les quadrupèdes, grandit avec une telle rapidité, qu’au bout de quelques jours elle enveloppe le poulet comme d’un double sac ou comme d’un bonnet de nuit. Ce sac est percé d’une infinité de trous ou vaisseaux par lesquels le poulet respire ; car cet oiseau n’ayant pas d’adhérence avec sa mère, n’aurait pu recevoir l’action de l’air sans cet organe particulier de respiration. Ainsi l’essence d’un œuf se compose d’un petit point blanc qui doit devenir le poulet, et de deux appendices principaux, le jaune, qui est lui-même un appendice du canal intestinal, et l’allantoïde, qui est une enveloppe propre à la respiration.
17Si l’on prend un fœtus de quadrupède avec son enveloppe, celui d’un chien, par exemple, on voit qu’il a deux et même trois appendices. L’un de ces appendices, l’allantoïde, remplit presque toute l’enveloppe extérieure, et tient tellement à la vessie, qu’il est même ordinairement rempli d’urine. Mais il n’a pas la disposition vasculaire de l’allantoïde des oiseaux, parce que le fœtus a un troisième appendice, le placenta, qui est attaché à l’utérus, et au moyen duquel il reçoit l’impression de l’air respiré par la mère. Le jaune d’œuf ou vitellus n’est pas non plus aussi nécessaire au quadrupède qu’à l’oiseau, parce que le même placenta procure au fœtus du quadrupède une nourriture abondante que le poulet ne peut pas recevoir de sa mère ; aussi le vitellus est-il considérable dans l’œuf d’oiseau. Dans l’espèce humaine, le vitellus disparaît si vite qu’on en a longtemps nié l’existence ; mais elle a été démontré par Albinus15 et d’autres. Pour le voir, il faut examiner l’embryon lorsqu’il n’a qu’un demi-pouce de longueur. L’ouraque16 de l’homme est attaché au canal de la vessie, mais il n’est point ouvert ; et les parois de l’allantoïde sont tellement collées sur le chorion, qu’on ne peut les en détacher ; c’est pour cela qu’on n’admet pas l’existence de l’allantoïde dans l’homme. Mais personne ne la conteste chez les quadrupèdes.
18François Redi17, dont j’ai déjà parlé, a contribué comme les précédents auteurs, à détruire cette idée des anciens, que la formation du fœtus est due à des ferments de liqueurs. Par de nombreuses expériences il est arrivé à prouver que la plupart des animaux inférieurs, qu’on croyait être le résultat de la putréfaction, d’une génération spontanée, venaient d’œufs produits par un accouplement. Les anciens voyant naître des vers dans de la chair pourrie, avaient cru que c’était la corruption elle-même qui les engendrait, qu’elle produisait le vif. Tout le Moyen Âge a partagé cette erreur, et elle a presque subsisté jusqu’à nos jours ; on voit même encore quelques personnes qui considèrent comme possible la génération spontanée. La possibilité de ce phénomène est une de ces choses sur lesquelles il est difficile de discuter utilement ; mais ce qu’il y a de certain, c’est que toutes les espèces dont on a cherché l’origine se sont trouvées être le produit d’œufs résultés d’un accouplement ; et toutes les fois qu’on a procédé, avec le soin qu’y a mis Redi, à la recherche des parents, on les a aussi trouvés. Cela, par exemple, est vrai pour les vers intestinaux, dont on connaît aujourd’hui le mode de génération, et que l’on croyait pouvoir être produits par la vie de l’animal dans lequel ils se trouvent. Ou distingue même aujourd’hui le mâle et la femelle parmi ces vers. Ainsi, l’ascaride18 a un mâle et une femelle ; celle-ci produit des œufs. Quant aux animaux androgynes, c’est-à-dire qui se fécondent eux-mêmes, on a toujours trouvé que ces êtres sortaient d’un être semblable dont ils devaient propager l’espèce.
19L’identité de génération dans les ovipares et les vivipares fut aussi l’objet des observations de Stenon19, qui prit certains poissons vivipares, tels que les squales, les chiens de mer, les roussettes, et qui y trouva des œufs comme dans les ovipares. Ces observations donnèrent du crédit à la génération par les œufs, et ce fut d’après elles que de Graaf20, Swammerdam21, Malpighi22, Vallisnieri23, Duverney24, exposèrent la génération pendant les dix-septième et dix-huitième siècles. Cette opinion, en un mot, devint alors générale. Il s’éleva seulement des difficultés sur la manière dont l’œuf était créé. Ainsi on demanda où est l’œuf dans la femelle ? où est-il avant la conception ? se forme-t-il par la conception même ? mais cela n’attaquait pas l’existence de l’œuf.
20Les anciens regardaient les organes génitaux des femelles comme analogues à ceux des mâles, et en cela ils étaient conséquents, puisqu’ils considéraient le fœtus comme le produit du mélange des deux liquides spermatiques. Les organes globuleux, glanduleux, la matrice et ses trompes, étaient appelés par eux testicules ; de telle sorte que Galien25 dit qu’il n’y a de différence entre les organes du mâle et ceux de la femelle, qu’en ce que les uns sont sortis et que les autres sont restés dans l’intérieur du corps. Le nom de testicule est aussi donné à l’organe femelle par un anatomiste du Moyen Âge. Ce ne fut qu’à l’époque où l’on adopta généralement l’existence de l’œuf, que l’on arriva à supposer que les organes femelles n’étaient pas de véritables testicules. En effet, leur structure n’est pas la même, puisque le testicule réel est composé de vaisseaux d’une délicatesse extrême, tandis que l’ovaire n’est formé que de vésicules accumulées, de petites vessies qui se remplissent d’un liquide, et qui sont rassemblées de manière à former des masses. Mais il y a aussi une différence entre les ovaires des quadrupèdes, des poissons, des oiseaux et des reptiles. Dans les oiseaux, les œufs sont distincts ; il est même possible de les détacher. Dans les reptiles, ils sont enveloppés d’une membrane, et tiennent par des vaisseaux au corps de la femelle ; c’est une chose capitale dont il faut bien vous rappeler, parce que nous y reviendrons. On peut ouvrir le pédicule qui attache les œufs à la femelle, et les sortir de leur enveloppe ; mais il n’en est pas de même pour les quadrupèdes : si on ouvre les vésicules de leur ovaire, il n’en sort qu’un liquide. Cependant de Graaf, dans son traité De mulierum organis generationi inservientibus, imprimé dans le dix-septième siècle26, a cru voir les follicules des ovaires altérés par la copulation, et y avoir distingué de petits œufs. Il prétend aussi avoir vu l’embryon dans la matrice, d’abord comme un petit ver, et enfin comme un être plus reconnaissable ; et il en a conçu que les idées de Harvey27 étaient fausses. Suivant lui, l’œuf est préexistant dans l’ovaire, il ne se forme pas dans l’utérus, il y descend seulement par les trompes. Ce fait a été confirmé par l’observation de fœtus qui se sont trouvés dans les ovaires et même dans l’abdomen, parce qu’ils n’avaient pu traverser les trompes. D’autres fois ils se sont trouvés dans une des trompes. Nuck28, professeur à Leyde, dit avoir fait l’expérience de lier ces trompes, et avoir remarqué que le fœtus s’était développé, bien qu’il n’eût pas pu descendre dans l’utérus.
21On fit des recherches pour savoir dans quelle partie de l’ovaire est le principe de l’être. Malpighi29, entre autres, prouva que les femelles des quadrupèdes qui ont reçu le mâle ont une altération dans l’ovaire, et il y remarqua un corps ovale, jaune, d’une nature glanduleuse, différente des autres vésicules. Il prouva que ce corps ovale jaune était un œuf qui s’était formé pendant la copulation, ou qu’il était contenu dans son intérieur ; il crut même avoir vu cet œuf encore d’une finesse infinie. Ces observations ont été contestées, et aujourd’hui on ne pense pas que ce soit dans le corps jaune dont nous avons parlé que se trouve l’œuf. Quant à la question de savoir si l’œuf descend de l’ovaire dans l’utérus, et si cet œuf est nécessaire pour la production du fœtus, presque tout le monde maintenant admet l’affirmative.
22Antoine Vallisnieri30 a fondé, au commencement du dix-huitième siècle, une autre théorie de la génération. Vallisnieri, dont je reparlerai, était un anatomiste italien, né à Tresilico, dans l’état de Modène. Il avait étudié sous Malpighi, et fut nommé professeur à Padoue en 1700. Il professa jusqu’en 1730, époque où il mourut. Il a fait des recherches sur toutes les parties des sciences naturelles : entre autres travaux, il a continué ceux de Redi31 sur l’origine des êtres prétendus imparfaits, que l’on croyait résulter d’une génération spontanée. Son livre intitulé Curiosa origine d’alcuni insetti parut en 170032. Il y établit qu’il n’y a pas de génération spontanée ; d’une manière encore plus démonstrative que Redi, s’il est possible. En 1721, il publia un autre livre intitulé Histoire de la génération de l’homme et des animaux33, dans lequel il prouve que le fœtus est préexistant dans l’œuf, et qu’on ne peut concevoir sa formation de toutes pièces dans la substance prolifique, quelque simplicité que l’on admette dans le premier état du fœtus. L’esprit de la semence du mâle ne peut servir, selon lui, qu’à éveiller, qu’à enflammer l’œuf, pour ainsi dire, qu’à lui donner le mouvement qui ne doit finir qu’à sa mort ; de même que la flamme peut allumer une chandelle, lui donner tous les mouvements, lui faire produire tous les phénomènes qui ont lieu pendant la durée de sa combustion. Dans ce système, tous les phénomènes de la vie sont le produit d’un premier choc, d’un premier réveil, occasioné par l’esprit de la semence du mâle. Il en résulte cette conséquence effrayante pour l’imagination, mais qui n’a rien d’inintelligible, quand on pense à l’extrême divisibilité de la matière, que tous les germes ont été, lors de leur création, emboîtés les uns dans les autres, et que la première femelle de chaque espèce d’animal contenait toute son espèce jusqu’à la fin du monde. Il s’éleva une objection réelle contre ce système de formes préexistantes, de germes emboîtés, c’est la ressemblance des enfants, tantôt avec l’un, tantôt avec l’autre de leurs parents. Vallisnieri chercha à la résoudre de différentes manières. Il pensa que l’imagination de la mère avait de l’influence sur le fœtus ; il attribua à cette influence la ressemblance de l’enfant avec son père, quoiqu’il y eût préexistence du germe dans le corps de la femme. Ces idées de Vallisnieri ont été soutenues par Bonnet34, Spallanzani35 et autres, à la fin du dix-huitième siècle et au commencement du dix-neuvième.
23Un autre système qui admettait au contraire la préexistence des germes dans la semence du mâle, ressortit des expériences de Hartsoeker36 et de Leuwenhoeck37. Ces deux hollandais ont été les plus grands observateurs microscopiques qui aient existé, surtout le dernier, qui, pendant toute sa vie, n’a presque pas quitté le microscope. Les animalcules prolifiques, découverts par Hartsoeker dans la liqueur mâle, sont de petits êtres dont il faut des centaines pour égaler l’épaisseur d’un cheveu, et qui ont la forme de petits vers. Dans l’homme ils ont la forme d’un têtard : ils ont une petite queue et une tête plus grosse que le reste du corps ; on les voit par millions dans une seule goutte de liqueur prolifique. Ils s’y meuvent avec une rapidité extrême et spontanée ; de sorte qu’on ne peut pas douter que ce ne soient des animaux, comme ceux qu’on distingue dans les matières putrides et dans les infusions. L’eau, par exemple, dans laquelle on a mis infuser du poivre, est remplie d’une multitude d’êtres, qui, amplifiés cinq cents fois par le microscope, ne sont encore que des points perceptibles présentant l’activité spontanée des animaux. Toutes les eaux croupies, en général, contiennent une multitude d’animaux de formes si différentes qu’on les a classés jusqu’à présent en soixante ou quatre-vingts genres caractérisés par des formes particulières. L’homme, sans le microscope, n’aurait jamais connu cette partie de l’animalité.
24Il sortit de ces observations nouvelles un système qui admet pour tous les êtres une même forme primitive. On conçut que de même que la grenouille, qui commence par être un têtard, n’ayant qu’une petite queue et une grosse tête, et, dans son état parfait, a quatre pieds et pas de queue, les quadrupèdes pouvaient avoir d’abord la forme d’un têtard, et n’arriver qu’à une époque postérieure à leur forme parfaite. Mais alors que devenaient ces millions de millions d’êtres existants dans une seule goutte de liquide prolifique, puisqu’un seul d’entre eux devait parvenir à se développer ? Cette idée n’effrayait pas les naturalistes ; car dans la nature les pertes sont immenses en tous genres. Combien de millions de semences d’arbres ne se perdent-elles pas ? Si toutes les graines d’un arbre germaient, le globe pourrait être bientôt couvert des seuls individus de son espèce. Dans le système dont nous nous occupons c’étaient les animalcules qui étaient emboîtés les uns dans les autres, et le premier mâle devait par conséquent avoir contenu toute son espèce. Voyez combien il renfermait d’individus, puisque chacun de ceux qui se perdent contient aussi des millions de générations ! À quelle petitesse n’arrive-t-on pas, à la quatrième génération seulement de ces êtres ainsi emboîtés les uns dans les autres ? C’est effrayant pour l’imagination ; mais les philosophes sont hardis en spéculations, et la divisibilité de la matière suffisait à les soutenir.
25Un troisième système, que nous avons vu renaître de nos jours, exista dans le dix-huitième siècle : c’est celui d’Andry, qui appartient en réalité à Étienne Geoffroy, l’auteur de la première table des affinités chimiques38. Geoffroi avait soutenu une thèse, qui est insérée à la fin de l’ouvrage d’Andry sur les vers du corps de l’homme, dans laquelle il émet les idées que nous allons exposer après avoir donné une courte biographie d’Andry39.
26Nicolas Andry naquit à Lyon en 1658 ; il fut théologien, devint médecin en 1697, et en 1724 fut élu doyen de la Faculté de Médecine. C’était un homme hargneux qui se fit des querelles dans sa société. Il mourut en 1742, âgé de quatre-vingt-quatre ans. Son ouvrage, intitulé Traité de la Génération des Vers dans le corps de l’homme, parut en 170040. À la fin se trouve la dissertation de Geoffroy sur les vers spermatiques. Il y est supposé que chaque animalcule spermatique contient le germe ou le moyen de développement d’un être organisé ; que c’est le mâle qui contient les germes, et qu’ils ne peuvent se développer qu’autant qu’ils sont introduits dans l’œuf préexistant chez les femelles. Un petit nombre seulement des animalcules qui sont jetés dans le corps de la femelle, sont assez heureux pour arriver à l’œuf qui doit leur servir d’asile et de nourriture ; ils s’y attachent par la queue et s’y développent. Cette théorie a l’air d’une plaisanterie. Andry ne connaissait pas l’œuf, à ce qu’il paraît, ou le connaissait mal ; il n’avait pas d’idée de la manière dont le fœtus est joint au vitellus par son intestin ; il n’avait pas plus d’idée des animaux qui se reproduisent sans sexes, se fécondent eux-mêmes. Son système peut seulement être considéré comme une idée jetée en avant par un homme d’esprit. Il en a fait cependant l’application aux plantes : il affirme que le germe de la plante est dans le pollen, que ce germe est jeté par les étamines sur les stygmates, qu’il traverse leurs pores pour arriver aux ovaires, et que c’est en s’y fixant qu’il se développe.
27La doctrine des emboîtements fut absolument dominante à l’époque dont nous nous occupons ; seulement les uns croyaient que les germes préexistaient dans les mâles, et que c’était le premier mâle qui avait contenu toute son espèce par emboîtement ; les autres disaient au contraire que les germes préexistaient dans les femelles, et que c’était la première femelle qui avait contenu en elle son espèce entière, telle qu’elle s’est développée dans la suite des temps. On avait alors presque renoncé à l’épigénèse, suivant laquelle les corps se forment par juxtaposition. Mais cette manière de concevoir la génération se reproduisit sous une nouvelle forme dans Maupertuis41 et dans Buffon42. Maupertuis présenta ses idées à cet égard quelques années avant Buffon. Celui-ci leur donna une forme nouvelle, que je n’aurais pas le temps de vous faire connaître aujourd’hui, et qui sera un des objets de la prochaine séance.
Notes de bas de page
1 [Platoniciens et idéalistes, voir Volume 1, Leçon 6.]
2 [École péripatéticienne, voir Volume 2, Leçon 9, note 7.]
3 [Sur la philosophie de René Descartes, voir Volume 1, Leçon 6, note 7 ; et Volume 2, Leçon 11.]
4 [Sur Aristote, voir Volume 1, Leçons 7-9.]
5 [Sur Hippocrate, voir Volume 1, Leçon 5, note 36.]
6 [Pierre Gassendi (né le 22 janvier 1592, Champtercier, Provence ; mort le 24 octobre 1655, Paris) philosophe, scientifique, astronome, mathématicien et prêtre français. Il fut le maître à penser d’un groupe de libres penseurs et écrivit de nombreux ouvrages de philosophie. Certaines de ses positions, entre scepticisme et dogmatisme, furent déterminantes.]
7 [Charles Bell (né en 1774, Édimbourg ; mort en 1842, Hallow, Worcestershire, Angleterre), neurophysiologiste écossais qui, en découvrant le caractère duel du système nerveux, permit de clarifier la distinction entre les impulsions nerveuses afférentes et efférentes, ouvrant ainsi la voie pour une investigation plus précise et pertinente de l’action réflexe.]
8 [De homine figuris et Latinitate donatus a Florentio Schuyl, Leyde : Petrum Leffen & Franciscum Moyardum, 1662, [36] + 121 + [1] p., 57 fig. ; première édition de la version originale en français de Descartes, avec une traduction de la préface donnée par Florentius Schuyl à la traduction en latin de 1662, publiée deux ans plus tard : L’Homme de René Descartes et un Traitté de la formation du foetus du mesme autheur, avec les remarques de Louys de La Forge... sur le Traitté de l’homme de René Descartes et sur les figures par luy inventées, Paris : Charles Angot, 1664, [70] + 448 + [8] p., 57 fig., in-4°.]
9 [Sur Fabricius d’Aquapendente, voir Volume 1, Leçon 9, note 38 ; et Volume 2, Leçon 1, note 66.]
10 [Sur William Harvey, voir Volume 2, Leçon 2, note 72.]
11 [Exercitationes de generatione animalium, quibus accedunt quaedam de partii : de membranis ac humoribus uteri & de conceptione, Londres : Du-Gardianis, 1651, [28] + 301 + [1] p.]
12 [Sur Charles Ier, voir Volume 2, Leçon 2, note 101.]
13 [Sur Walter Needham, voir Volume 2, Leçon 15, note 67.]
14 [Disquisitio anatomica de formato fœtu, Londres : Gulielmi Godbid, 1667, [22] + 205 + [14] p. + 7 pl.]
15 [Sur Bernhard Siegfried Albinus, voir Volume 2, Leçon 1, note 78.]
16 [Ouraque, (original : Urachus), reste fibreux de l’allantois, canal drainant la vessie du fœtus qui rejoint le cordon ombilical.]
17 [Sur Francesco Redi, voir Volume 2, Leçon 12, note 80.]
18 [Ascaris, genre de vers parasite nématode, appelé « vers intestinal ». L’espèce la plus connue, Ascaris lumbricoides, est le plus grand vers intestinal et l’infection par les helminthes la plus répandue chez les humains. L’infection peut causer la mort en compromettant l’état nutritionnel de la personne, en affectant le processus cognitif, en causant des réactions tissulaires, voire en provoquant une occlusion intestinale.]
19 [Sur Nicolas Steno or Niels Stensen, voir Volume 2, Leçon 12, note 81.]
20 [Sur Regnier de Graaf, voir Volume 2, Leçon 15, note 70.]
21 [Sur Jan Swammerdam, voir Volume 2, Leçon 16, note 50.]
22 [Sur Marcello Malpighi, voir Volume 2, Leçon 14, note 121.]
23 [Antonio Vallisneri (né le 3 mai 1661, Trassilico, Italie ; mort le 18 janvier 1730, Padoue), médecin et naturaliste italien. Il fut l’un des premiers médecins à avoir proposé l’abandon de la théorie aristotélicienne pour préconiser une approche expérimentale basée sur des principes scientifiques, la connaissance scientifique s’acquérant, selon lui, par l’expérience et le raisonnement. Il appliquait ce principe dans ses dissections anatomiques et consignait avec rigueur ses descriptions d’insectes. Ceci explique que sa carrière médicale ait été l’objet d’une vive controverse, étant donné que beaucoup de ses collègues n’étaient pas prêts à délaisser les théories médiévales prévalentes, même devant une preuve expérimentale éclatante.]
24 [Sur Joseph Guichard Duverney, voir Volume 2, Leçon 12, note 114.]
25 [Sur Galien, voir Volume 1, Leçons 5 et 16.]
26 [Regnier de Graaf (voir Volume 2, Leçon 15, note 70), auteur de De mulierum organis generationi inservientibus tractatus novus : demonstrans tam homines & animalia caetera omnia, quae vivipara dicuntur, haud minus quàm ovipara ab ovo originem ducere, Leyde : Hackiana, 1672, [24] + 334 + [2] + [16] p. + 9 planches reliées et 18 gravures pleines pages, numérotées i-xxvii.]
27 [Sur William Harvey, voir Volume 2, Leçon 2, note 72.]
28 [Sur Antonius Nuck, voir Volume 2, Leçon 15, note 64.]
29 [Sur Marcello Malpighi, voir Volume 2, Leçon 14, note 121.]
30 [Sur Antonio Vallisneri, voir note 23, ci-dessus.]
31 [Sur Francesco Redi, voir Volume 2, Leçon 12, note 80.]
32 [Dialoghi sopra la curiosa origine di molti insetti, Venise : Girolamo Albrizzi, 1700, [6] + 268 + [7] p., in-8°.]
33 [Istoria della generazione dell’uomo, e degli animali, Venise : Giovanni Gabbriello Hertz, 1721, [4] + 490 + [1] p.]
34 [Charles Bonnet, voir Leçon 2, note 6, ci-dessus.]
35 [Lazzaro Spallanzani, voir Volume 1, Leçon 8, note 7.]
36 [Nicolas Hartsoeker (né le 26 mars 1656, Gouda ; mort le 10 décembre 1725, Utrecht), mathématicien et physicien hollandais, inventeur du microscope à vis. Alors qu’il observait au microscope des spermatozoïdes humains en 1694, il déclara avoir cru voir des hommes miniatures à l’intérieur des cellules, qu’il nomma « homunculi » ou « homoncules ». En réalité, il ne fit que supposer leur existence, en référence à la théorie de la conception dite « spermatiste », sans jamais prétendre les avoir réellement observés.]
37 [Sur Antonie Philips van Leeuwenhoek, voir Volume 2, Leçon 15, note 14.]
38 [Sur Étienne François Geoffroy, voir Volume 2, Leçon 13, note 21.]
39 [Nicolas Andry de Bois-Regard (né en 1658, Lyon ; mort le 13 mai 1742), médecin et écrivain français, qui joua un rôle pionnier dans l’histoire de la parasitologie. S’appuyant sur ses expériences au microscope et sur les travaux antérieurs de Leeuwenhoek, il conclut que les microorganismes qu’il nommait les « vers » étaient responsables de la variole, entre autres maladies.]
40 [De la génération des vers dans le corps de l’homme. De la nature & des espèces de cette maladie, de ses effets, de ses signes, de ses prognostics : Des moyens de s’en préserver, des remèdes pour la guérir, & c. (Paris : Laurent d’Houry, 1700, [64] + 468 + 3 pl.) ; traduit en anglais en 1701 sous le titre de An account of the breeding of worms in human bodies ; their nature, and several sorts ; their effects, symptoms, and prognostics, with the true means to avoid them, and med’cines to cure them… with letters to the author on this subject from M. Nicholas Hartsoeker at Amsterdam, and M. George Baglivi at Rome, Londres : H. Rhodes & A. Bell, xl + [4] + 266 + [26] p., [5] feuillets de pl.]
41 [Sur Pierre Louis Moreau de Maupertuis, voir Leçon 14, note 77, ci-dessus.]
42 [Sur Georges-Louis Leclerc, Comte de Buffon, voir Volume 1, Leçon 7, note 39 ; et Volume 2, Leçon 4, note 57.]
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