Quaternaire et préhistoire dans la vallée de la Somme : 150 ans d’histoire commune
p. 340-381
Texte intégral
1Le rôle joué en 1859 par les sites paléolithiques de la vallée de la Somme dans le débat sur la coexistence de l’homme et d’espèces paléontologiques fossiles ayant concouru à fonder la préhistoire est fondamental. Cent cinquante ans plus tard, la vallée de la Somme reste au cœur des problématiques scientifiques portant sur le premier peuplement de l’Europe et sur l’évolution culturelle et paléoanthropologique des premiers habitants de notre continent. Cette importance au niveau archéologique repose en grande partie sur un cadre géologique, chronologique et paléoenvironnemental parmi les mieux établis au monde pour le dernier million d’années. La construction de ce cadre a été longue et se poursuit encore aujourd’hui, permettant d’année en année de préciser la connaissance de l’environnement dans lequel évoluaient nos lointains ancêtres. Ces recherches permettent actuellement d’aborder l’étude des interactions entre le peuplement paléolithique et les paramètres climatiques et environnementaux depuis environ 500 000 ans.
2L’histoire de ces recherches souligne leur importance pour les travaux actuels, ce que met en lumière l’exposé des principaux résultats des recherches récentes concernant le cadre géologique, chronologique et paléoenvironnemental des occupations humaines de la vallée de la Somme.
Géologie et Préhistoire : une longue histoire commune
Les travaux pionniers
3L’origine des recherches sur les dépôts quaternaires de la vallée de la Somme est intimement liée à celle de la préhistoire. À la suite des travaux pionniers de Laurent Traullé (1758-1829) et Casimir Picard (1806-1841) qui identifièrent des outils en silex dans les tourbières1, Jacques Boucher de Perthes (1788-1868) démontra l’association, au sein des alluvions anciennes, d’outils en silex taillés par l’homme avec des restes d’animaux fossiles. Ses conceptions, publiées en 1849 dans le premier tome de son ouvrage sur les Antiquités celtiques et antédiluviennes soulevèrent de nombreuses critiques2. Poursuivant ses travaux, il s’attacha à faire reconnaître ses thèses. La découverte de la mandibule humaine de Moulin-Quignon – qui s’avérera être par la suite un ossement récent introduit sur le site par les ouvriers des carrières – lui permit de parachever sa démonstration et d’imposer définitivement ses conceptions sur la haute antiquité de l’homme3. La vallée de la Somme suscita dès lors un grand intérêt de la part des géologues.
4C’est au docteur Marcel-Jérôme Rigollot (1786-1854), émule de Boucher de Perthes, que l’on doit les premières fouilles systématiques, menées dans la Somme en collaboration avec le géologue Charles-Joseph Buteux (1794-1876) qui effectua les premières descriptions stratigraphiques des alluvions de la moyenne terrasse d’Amiens et de Saint-Acheul4.
5Un peu plus tard, en 1859, les observations précises de Joseph Prestwitch (1812-1896) puis les premières fouilles d’Albert Gaudry (1827-1908) réalisées dans les alluvions anciennes de Saint-Acheul permirent de démontrer définitivement la présence d’outils en silex taillés par l’homme dans les graviers des terrasses de la Somme et concoururent à imposer les idées de Boucher de Perthes5. Ces niveaux de Saint-Acheul furent utilisés quelques années plus tard par Gabriel de Mortillet (1821-1898) pour servir de gisement type à l’Acheuléen lors de l’établissement de sa classification des grandes périodes de la préhistoire6.
6Après les descriptions stratigraphiques ponctuelles de Buteux, la première vue d’ensemble de la géologie des formations alluviales fossiles de la Somme fut l’œuvre de Prestwitch qui distingua alors nettement les principaux traits de la structure des terrasses de la Somme : palier d’incision/graviers/couverture de lœss7 (Figure 1). Ultérieurement Napoléon de Mercey montra la présence d’un très haut niveau d’alluvions et suggéra que la vallée s’était creusée à partir de ce niveau, par stades successifs matérialisés par les nappes alluviales moyenne et basse8.
7Parallèlement, Jules Ladrière (1843-1923) élabora le premier système lithostratigraphique détaillé des limons quaternaires du Nord de la France, dans lequel il divisait les dépôts quaternaires en trois assises en tenant compte des variations latérales de faciès des unités9. Bien qu’essentiellement axé sur le Nord en particulier sur la région lœssique du Hainaut, le système de Ladrière servira par la suite de base aux travaux exemplaires de Victor Commont (1866-1918).
8Ce fut en effet avec les recherches de ce dernier que l’on vit apparaître la première étude stratigraphique détaillée de l’ensemble du système de terrasses de la Somme, dans ses aspects géométrique, stratigraphique, dynamique et préhistorique. Commont distingua quatre niveaux de terrasses en fonction de leur altitude relative par rapport au « lit inférieur », correspondant au creusement maximum du talweg actuel : basse terrasse de 10 m ; deuxième terrasse ou terrasse de 30 m (Figure 2) ; troisième terrasse ou terrasse de 40 m (subdivisée en deux nappes) et quatrième terrasse ou terrasse de 55 m. Par des nivellements extrêmement précis, il fut le premier à établir le profil longitudinal de la base de ces terrasses étagées et à montrer qu’il était subparallèle au dernier stade d’incision de la vallée (Figure 3). C’est cette démarche qui lui permit de comprendre la disparition de la basse terrasse en aval de Longpré-les-Corps-Saints sous le colmatage de tourbes de la vallée actuelle10. Du point de vue stratigraphique, Commont montra que chaque nappe alluviale était constituée par la succession de graviers puis de dépôts fins calcaires. Il établit des coupes très complètes du système de terrasses, et comprit les rapports avec les nappes alluviales et les apports latéraux avant que les mécanismes de la solifluxion ne fussent connus. Enfin, il établit une stratigraphie détaillée des lœss du dernier glaciaire ou « ergeron » qui, tout en se basant sur le travail de Jules Ladrière, le modifiait considérablement en montrant que le « limon gris » appartenait à la séquence des limons récents11.
9Cependant l’interprétation chronostratigraphique du système de terrasses de la Somme, dans le cadre du système alpin d’Albrecht Penck (1858-1945) et Eduard Brückner (1862-1927) où les périodes glaciaires correspondaient uniquement aux phases d’avancée des glaciers, le conduisit à des interprétations en contradiction avec ses observations. La simplification due à l’application du schéma de corrélation glaciaire poussa ainsi Commont à attribuer la formation de la terrasse de 30 m au Riss et la basse terrasse au Würm alors qu’il avait noté la présence dans sa couverture d’un limon fendillé, aujourd’hui interprété comme un paléosol de rang interglaciaire12. Selon ce schéma, les limons anciens compris entre les avancées glaciaires marquées par les cailloutis de ces deux terrasses étaient alors considérés comme interglaciaires. Malgré les incohérences de cette interprétation tardive, l’œuvre de Commont, fondée sur une observation de terrain méticuleuse reste essentielle en raison de la qualité et de la précision des descriptions et des nivellements, toujours utilisables de nos jours. Malheureusement, ses travaux seront ensuite repris souvent d’une manière synthétique sans qu’il ne soit tenu compte des observations détaillées.
10Après la disparition de Commont, Léon de Lamothe (1849-1936) ; initiateur de la théorie eustatique, qui sera reprise par la suite par Charles Depéret (1854-1929), essaya d’appliquer son modèle aux terrasses de la Somme, en contradiction totale avec les observations de son prédécesseur13. D’après cette théorie, les terrasses pouvaient être corrélées avec des hauts niveaux marins interglaciaires dont l’étagement était dû à une baisse constante de la surface des océans. Elle impliquait en outre l’équidistance universelle des nappes alluviales et l’absence totale de mouvements du sol (tectonique).
11Les études sur les terrasses de la Somme et leurs industries furent ensuite poursuivies par Henri Breuil (1877-1961), qui appliqua la théorie de Lamothe et Depéret et attribua les nappes de graviers à des périodes interglaciaires, sans tenir compte des observations de Commont qui avaient montré l’interstratification des graviers avec des coulées de solifluxion, témoignant de leur origine glaciaire. Reprenant néanmoins les observations de ce dernier, Henri Breuil, en collaboration avec son ami Leon Tadeusz Koslowski (1892-1944), essaya de replacer les industries paléolithiques dans un cadre chronostratigraphique précis14. Il distingua quatre terrasses (Figure 4), subdivisa la basse terrasse en deux nappes distinctes (terrasses de 10 m et de 5 m) et introduisit la notion de solifluxion. Toutefois, poussé par le désir de retrouver dans la Somme les onze phases froides mises en évidence en Allemagne par Wolfgang Soergel (1887-1946)15, Breuil appliqua d’une manière systématique le schéma selon lequel chaque coulée de solifluxion correspondait à une période glaciaire, séparée de la suivante par des graviers qui correspondaient alors à un climat interglaciaire. Ces considérations le conduisirent à proposer une interprétation très complexe du mécanisme de mise en place des différentes terrasses, mêlant les idées opposées de Commont et de Lamothe.
12Une nouvelle interprétation des terrasses de la Somme sera ensuite proposée, après la fin de la deuxième guerre mondiale, par Franck Bourdier (1910-1985) qui appliqua la notion extrêmement différente et nouvelle de cycle climato-sédimentaire (Figure 5), qu’il avait établie dès 1938 d’après ses observations en Charente16. Cette interprétation lui permit de démontrer et d’imposer définitivement la notion de nappe alluviale périglaciaire dans le bassin de la Somme. Parallèlement, il fut le premier à souligner l’importance des mouvements tectoniques et du soulèvement du continent sur la formation des terrasses de la Somme et à signaler le rôle de réservoir de la craie17. En effet, sous climat tempéré, l’infiltration des eaux de pluie dans cette roche poreuse supprime le ruissellement et régularise les rivières dont la dynamique et la sédimentation sont alors extrêmement faibles.
13Alors que les recherches de Bourdier étaient déjà avancées, François Bordes (1919-1981), dans le cadre de sa thèse sur les limons quaternaires du Bassin parisien, s’intéressa aux terrasses de la Somme18. Influencé par Raymond Vaufrey (1890-1967) et Jean Piveteau (1899-1991), partisans d’une « chronologie courte », il critiqua les conceptions de Breuil en soulignant ses erreurs et attribua notamment la basse terrasse de 5 m au Würm, celle de 10 m à la fin du Riss et au Riss/Würm et la moyenne terrasse au début du Riss.
14Pendant ce temps, Bourdier continuait ses travaux et apportait dans son ouvrage Étude comparée des dépôts quaternaires de la Seine et de la Somme une vision synthétique sur la stratigraphie, la dynamique de l’ensemble des terrasses et la succession des industries paléolithiques qu’elles contiennent19 (Figure 6). Il y démontra l’ancienneté du système de terrasses, qu’il fit remonter au Günz, période dans laquelle il plaçait la formation de la nappe alluviale de la très haute terrasse de Grâce. Par ailleurs, il attribua celle de la moyenne terrasse de Cagny-la-Garenne à une phase glaciaire du Mindel, le Mindel II, selon une interprétation qu’il avait d’ailleurs déjà pressentie quelques années auparavant20. Enfin, sa synthèse sur le Quaternaire de la basse Somme, menée en collaboration avec Roger Agache et Raymond Petit, est et restera encore longtemps une référence fondamentale21. C’est par l’étude de la couverture limoneuse et surtout des paléosols que Bourdier aboutit à ces interprétations et comprit l’ancienneté du système de terrasses. Ainsi, il observa que les lœss anciens de Cagny étaient séparés par plusieurs paléosols qu’il attribua à des interstades du Riss. De même, il interpréta « l’argile chocolat » qui surmonte la « presle » de Cagny-la-Garenne, comme le résultat d’un interglaciaire particulièrement important, le Mindel-Riss, contrairement à François Bordes qui y voyait une argile à silex remaniée22.
15En 1974, Bourdier publia avec Jean-Pierre Lautridou une deuxième synthèse fondamentale qui représente encore aujourd’hui une référence incontournable « Quaternaire et Paléolithique des bassins de la Somme et de la Seine ». Les travaux synthétisés dans cet ouvrage, en raison de leur caractère pluridisciplinaire, qui associe stratigraphie, dynamique, palynologie, malacologie, micromammifères et paléomagnétisme, préfigurent les études actuelles. Cette approche, tout en reprenant les résultats précédents, a permis notamment de montrer en particulier la polarité magnétique négative de la nappe de Grâce, qui permet de dater la mise en place de celle-ci au cours du Pléistocène inférieur, et la complexité de l’interprétation climatique des dépôts fluviatiles fins de la moyenne terrasse, entraînant la définition de l’« interstade de Cagny »23. Cependant, si les travaux de Bourdier et de ses collaborateurs constituent encore une base pour les recherches actuelles, la représentation toujours très schématique des profils étudiés et le mélange d’interprétations et de descriptions posent malheureusement des problèmes pour replacer précisément ces données dans le cadre des travaux modernes.
Des années 1980 aux travaux actuels
16Dans la continuité des travaux de Bourdier et de ses collaborateurs, les recherches sur le Quaternaire et le Paléolithique du Bassin de la Somme se poursuivirent dans les années 1970-1980. À partir de 1977, Alain Tuffreau entama un programme de révision des gisements de la Somme (1977-1989). À la même époque, il faut signaler le renouveau de l’étude des nappes alluviales de la Basse Somme avec les recherches de Christian Dupuis et Paul Haesaerts qui introduisirent une première approche cartographique des terrasses et qui mirent en évidence l’influence de la dynamique marine dans les nappes alluviales de Saint-Valéry-sur-Somme24.
17Dans le cadre de ce renouveau de l’étude des terrasses de la Somme, Alain Tuffreau et Jean Sommé, en collaboration avec André-Valentin Munaut et Jean-Jacques Puisségur, entreprirent une révision des différentes stratigraphies des basses terrasses des principales rivières du nord de la France et en particulier de la Somme. Ce travail permit de démontrer l’ancienneté du creusement de cette dernière, antérieur à deux cycles interglaciaires-glaciaires et d’établir des corrélations avec le Nord25. L’étude de la basse terrasse de Longpré-les-Corps-Saints, confirma ces travaux et amena à souligner le rôle du contrôle climatique dans la formation des dépôts de terrasse et à attribuer les phases d’incision fluviatiles au début du Pléniglaciaire26.
18Dans les mêmes années, Paul Haesaerts et ses collaborateurs entreprirent une étude détaillée des dépôts de couverture des gisements de Cagny27, puis une synthèse sur l’ensemble des terrasses de la Somme et de l’Avre dans la région d’Amiens28. Ce dernier travail, fondé essentiellement sur les résultats obtenus à Cagny-la-Garenne et sur les données anciennes issues des travaux de Victor Commont, conduisit Paul Haesaerts à proposer pour la première fois une approche réellement lithostratigraphique des différentes nappes alluviales de la Somme, remplaçant les distinctions classiques entre hautes, moyennes et basses terrasses. Parallèlement, il proposa les premières corrélations avec la Belgique, la stratigraphie de l’Europe du nord-ouest et les enregistrements océaniques (Figure 7). Ces travaux confirmèrent l’ancienneté de la nappe de la Garenne et réactualisèrent la notion de cycle climato-sédimentaire. Sanda Balescu, dans le cadre d’une étude des lœss saaliens de l’Europe du nord-ouest, apporta des données chronologiques décisives sur la position relative des diverses unités stratigraphiques, sur leur corrélation avec la stratigraphie de l’Europe du nord-ouest et les enregistrements océaniques, en utilisant les datations par thermoluminescence29.
19Vers le début des années 1990, à la suite d’un premier programme de sondages et de prospections intensives menées dans la Somme, s’initia un renouvellement complet des données sur le bassin de la Somme, notamment sur les lœss30. Au cours des décennies 1990 et 2000, les recherches connurent un essor sans précédent en liaison avec le développement rapide de l’archéologie de sauvetage et la réalisation de grands travaux d’aménagement qui entraîna une multiplication des opérations d’archéologie préventive menées par l’Afan (Association pour les fouilles archéologiques nationales) (Figure 8), puis par l’Inrap (Institut national de recherches en préventives archéologiques). Cette période fut aussi celle du renforcement des recherches pluridisciplinaires menées (Figure 9) par des équipes informelles associant chercheurs de l’Afan-Inrap, du CNRS, des universités et du Muséum national d’Histoire naturelle. Ces travaux, soutenus en grande partie financièrement par le CNRS (programmes PeH, ECLIPSE), débouchèrent notamment sur la mise en évidence d’un très grand nombre de sites paléolithiques en place, en particulier en ce qui concerne le Paléolithique moyen en contexte lœssique31. Ces résultats constituent actuellement une base de données unique en Europe, notamment pour le dernier cycle climatique (derniers 125 000 ans), et ont permis de retracer l’histoire géologique de la vallée de la Somme au cours du dernier million d’années tout en y replaçant les témoignages archéologiques.
20Ce bref historique sur les travaux menés depuis 150 ans dans la vallée de la Somme et sur les conceptions successives utilisées pour décrire et expliquer les séquences quaternaires du bassin de la Somme permet de souligner la masse des travaux et le caractère parfois extrêmement contradictoire des théories successives, et révèle l’importance des travaux réalisés depuis le xixe siècle pour les recherches plus récentes. Ainsi, les observations extrêmement précises de Commont sont toujours largement utilisées dans le cadre des travaux actuels et régulièrement vérifiées, sur les lœss par exemple (Figure 10). De même, les fouilles menées depuis le début des années 1980 sur les sites paléolithiques de Cagny ont été réalisées sur la base des travaux antérieurs, de Bourdier notamment. Enfin, la re-découverte du site paléolithique moyen de Caours près d’Abbeville en 2002, à l’occasion d’une campagne de sondages initialement destinée à la recherche de séquences fluviatiles contemporaines du dernier interglaciaire, n’aurait sans doute pas été possible sans les informations publiées dans les années 1950-1960.
Bilan des recherches récentes menées dans la vallée de la Somme et relations avec les données historiques
21Le bassin de la Somme est un bassin hydrographique de faible superficie dont le substratum anté-quaternaire est constitué par la craie du Crétacé supérieur, roche dans l’ensemble très homogène et présentant une grande porosité, qui fait l’originalité du secteur étudié.
22Les grandes lignes du réseau hydrographique actuel sont guidées par des structures tectoniques d’axe nord-ouest/sud-est, comme le synclinal de la Somme. Au cours des périodes glaciaires qui représentent la majeure partie du Pléistocène, le niveau marin pouvait descendre plus de 100 m sous le niveau actuel et la zone correspondant aujourd’hui à la région d’Amiens, où les terrasses sont les mieux préservées, était située dans un secteur très en amont de la vallée de la Paléo-Somme, qui était alors l’un des principaux affluents du Fleuve Manche qui se jetait dans l’Atlantique, plus de 1000 km à l’ouest32 (Figure 11).
23Les recherches menées ces dernières d’années sur les formations quaternaires (terrasses et lœss) du bassin de la Somme et sur les interactions entre le peuplement humain et l’évolution de l’environnement se fondent sur l’approche interdisciplinaire des séquences quaternaires et des gisements paléolithiques associés. L’émergence de nouvelles techniques de datation (ESR sur quartz fluviatiles, ESR/U-Th combinées sur émail dentaire, U/Th par TIMS sur calcite, 14C par AMS sur restes organiques, TL ou IRSL sur sédiments, TL sur silex chauffés) a notamment permis de consolider le cadre géochronologique. Parallèlement, l’interprétation paléoclimatique des séquences pléistocènes contenant les niveaux paléolithiques a pu être affinée sur la base de nouvelles données bioclimatiques (malacologie, palynologie, macrorestes végétaux, coléoptères, mammifères) et sédimentologiques (sédimentologie, granulométrie, géochimie, analyse isotopique du carbone organique (δ13C), susceptibilité magnétique, paléopédologie, micromorphologie) obtenues sur les environnements fluviatiles et lœssiques.
Les formations fluviatiles du système de terrasses étagées de la Somme
24Les recherches menées sur les formations fluviatiles fossiles de la vallée de la Somme ont permis de mettre en évidence l’impact de modifications climatiques cycliques sur la sédimentation et la morphologie fluviatile, et en particulier celui de grands cycles d’environ 100 milliers d’années (100 ka) depuis la fin du Pléistocène inférieur, il y a environ 1 million d’années (1 Ma). Parallèlement, les résultats de l’approche détaillée des séquences de fond de vallée au cours des derniers millénaires, au Tardiglaciaire et au début de l’Holocène ont fourni un modèle fondamental pour l’interprétation des séquences pléistocènes conservées dans les systèmes de terrasses et pour lesquelles les enregistrements sont lacunaires et les points de repère géochronologiques moins précis.
25Ces recherches concernant l’impact des forçages climatiques, tectoniques et eustatiques, sur les environnements fluviatiles permettent parallèlement de replacer les nombreux gisements du bassin de la Somme et des régions avoisinantes au sein d’un même cadre chronologique, à partir duquel il est possible de proposer une histoire détaillée de l’évolution des vallées et d’aborder les relations Homme-milieu (cadre chronoclimatique, paléotopographie, sources de matière première...). Ces travaux débouchent sur le calage chronostratigraphique et la reconstitution du paléoenvironnement de nombreuses occupations paléolithiques et mésolithiques préservées dans les séquences alluviales des terrasses et des fonds de vallées. Ils se basent sur une approche stratigraphique des séquences archéologiques, par ailleurs complétée par la réalisation de grands transects fondamentaux pour replacer les occupations archéologiques au sein d’un schéma complet d’évolution de la vallée et pour bâtir un référentiel lithostratigraphique et chronostratigraphique régional33.
Le modèle de la séquence de fond de vallée
26Les recherches interdisciplinaires menées depuis plus de 15 ans sur le fond de la vallée actuelle de la Somme et de ses affluents principaux comme la vallée de la Selle (Figure 12) ont permis de mettre en évidence les grandes phases de l’évolution de l’environnement durant le Tardiglaciaire et l’Holocène depuis environ 13 000 14C BP et de les mettre en relation avec les variations climatiques globales34.
27Ces travaux ont permis de mettre en évidence une modification progressive de la morphologie des systèmes fluviatiles, depuis le système en tresse périglaciaire vers le système à méandres initié au Tardiglaciaire et fournissent un modèle pour l’interprétation des séquences des terrasses souvent beaucoup plus lacunaires. Les phases principales de cette évolution peuvent se résumer par la succession des périodes suivantes (les datations sont données en années 14C BP non calibrées) (Figure 13).
Première amélioration climatique du Tardiglaciaire : Oscillation de Bølling (12 600-12 100 BP environ)
28Cette période est marquée par une incision, par l’évolution du système fluviatile vers un système de transition à chenaux stables et par le développement de la végétation arbustive à Bouleau et Saule dans un milieu toujours très ouvert. La recolonisation progressive du milieu par la végétation à partir de 12 300 BP est confirmée par l’arrivée de mollusques pionniers, puis le développement des malacofaunes et leur diversification. Les cortèges entomologiques indiquent des températures moyennes estivales similaires à l’actuel (15 à 16° C). Le Cerf fait sa première apparition régionale depuis le précédent interglaciaire, l’Éemien, il y a 123 000 ans. Les plus anciennes occupations humaines à Federmesser du bassin de la Somme sont contemporaines de cette phase, il y a environ 12 200 BP.
Péjoration climatique rapide du Dryas ancien (Dryas II-Older Dryas, 12 100-11 900 BP environ)
29Cette courte péjoration climatique est marquée par des apports crayeux de versant dans la vallée, le recul des taxons arboréens au profit des herbacées (Poacées et Cypéracées), la présence de plusieurs espèces de mollusques boréo-alpins et une baisse générale des effectifs malacologiques.
Oscillation d’Allerød (11 900-10 900 BP environ)
30Au cours de l’oscillation d’Allerød, le climat s’adoucit à nouveau et le système fluviatile se stabilise en évoluant vers un système à larges méandres. La plaine alluviale est progressivement colmatée par des limons de débordement organiques qui fossilisent les occupations à Federmesser. La végétation se développe avec l’extension du Bouleau puis du Pin. Les malacofaunes et les cortèges de mammifères se diversifient tandis que les assemblages entomologiques restent stables. Les enregistreurs locaux (mollusques et coléoptères) indiquent le développement de milieux ouverts en fond de vallée. Le couvert forestier reste relativement clairsemé et la couverture végétale au sol n’est pas uniformément dense. Parallèlement, une certaine instabilité des versants, marquée par des colluvionnements et la formation de sols cumuliques en bas de versant, persiste.
Dernière péjoration climatique du Tardiglaciaire : Dryas récent (Dryas III) (1 900-10 000 environ)
31Au Dryas récent, une réactivation importante des versants et une augmentation du rythme et de l’intensité des crues débouchent sur le colmatage de la vallée par des limons calcaires. Les malacofaunes révèlent un milieu de marais, marqué dans une première phase par la forte baisse de la diversité des biotopes, puis par un épisode de recolonisation malacologique indiquant une nouvelle expansion de la végétation au sol et donc une réduction de la fréquence des crues. Les quelques données polliniques à la base des remplissages indiquent une nette régression du Pin et une nouvelle expansion des Poacées, de l’Armoise et d’autres Astéracées. La fréquence des occupations humaines en fond de vallée ne redevient effective qu’à la fin de cette période d’alluvionnements répétés avec les toutes dernières occupations du Paléolithique final (Épiahrensbourgien ou Belloisien) calées entre 10 200 et 9 800 BP.
Début de l’Holocène : Préboréal (10 000-9 000 BP environ)
32Le réchauffement brutal du Préboréal se traduit par une incision dans un régime de chenal unique à méandres, qui atteint alors ses dimensions maximales. Le développement de la végétation arborée et des sols provoque une rapide augmentation de l’évapotranspiration qui réduit le bilan hydrique et provoque une baisse importante des écoulements par réduction de la taille des chenaux et colmatage tourbeux de la majeure partie de la vallée. Cette dynamique débouche sur un assèchement relatif de la vallée et sur un important développement des tourbières, entraînant la disparition du système à grands méandres dès la fin du Préboréal vers 9 000 BP. Ce réchauffement se traduit dans les malacofaunes par un profond changement de la structure des populations ; les espèces de milieux ouverts qui dominaient tout au long du Tardiglaciaire régressent fortement alors que les taxons mésophiles se développent et que les premiers thermophiles apparaissent en petit nombre. Le changement environnemental profond entraîné par l’évolution vers des conditions interglaciaires se répercute également fortement sur l’organisation des modes de vie préhistoriques. Les chasseurs de gibiers de plaine ouverte du Paléolithique final, dont la production lithique est caractérisée par de grandes lames, cèdent ainsi la place aux groupes de chasseurs-cueilleurs du Mésolithique, adaptés aux biotopes forestiers.
Les grandes lignes du système de terrasses du Pléistocène
33Le système de terrasses fluviatiles fossiles de la Somme est particulièrement bien représenté dans la moyenne vallée entre Amiens et Abbeville où il est constitué par un ensemble de nappes alluviales étagées à couverture limoneuse bien développée35. Les différentes accumulations alluviales sont fortement asymétriques et essentiellement localisées au niveau des confluences avec les vallées adjacentes, en liaison avec une accumulation préférentielle des dépôts alluviaux graveleux et la dynamique de déplacement latéral du système.
34Ce système de terrasses est constitué par un ensemble de 10 nappes alluviales étagées entre + 5/6 et + 55 m d’altitude relative par rapport à l’incision maximale de la vallée actuelle (Figure 14).
35La synthèse des données montre que chaque nappe alluviale correspond au bilan morphosédimentaire d’un cycle glaciaire-interglaciaire et se caractérise par la séquence suivante (Figures 14 & 15).
36À la base, on observe parfois des dépôts de versants à interstratifications fluviatiles correspondant au Début-Glaciaire, rarement conservés ; des graviers fluviatiles grossiers se mettent ensuite en place dans un système de chenaux en tresses au cours du Pléniglaciaire ; enfin, des limons, localement coiffés par de petits sols organiques et/ou des dépôts de tufs lenticulaires, se déposent en fin de séquence fluviatile en bordure d’un système à méandres lors du Tardiglaciaire et de l’Interglaciaire. Cette sédimentation limoneuse calcaire se localise préférentiellement au début et à la fin des interglaciaires en liaison avec des périodes d’intensification des crues. L’optimum interglaciaire est pour sa part enregistré d’une manière beaucoup plus localisée dans des formations carbonatées construites de type tuf, comme par exemple celles de Longpré-les-Corps-Saints et de Caours36 (Figures 16 & 17). Ces dépôts et les occupations humaines associées sont rarement conservés en raison de leur sensibilité au processus d’érosion.
37Ce modèle, en accord avec les données de fond de vallée, nous oblige à souligner l’aspect discontinu de l’enregistrement sédimentaire fluviatile des terrasses. En effet, au niveau d’un cycle glaciaire-interglaciaire donné, le bilan sédimentaire représenté par les différentes unités constituant la séquence alluviale ne représente qu’une durée de quelques milliers d’années et comporte donc des hiatus considérables.
38D’une manière générale, la synthèse des données (fluviatile/versant) montre que la formation du système de terrasses résulte d’une évolution morphosédimentaire cyclique à commande climatique dans un contexte de surrection générale des bordures du bassin de Paris depuis environ un million d’années. Le bilan global de surrection déduit de ces données, 55 m en 1 Ma, est comparable à celui que l’on peut mettre en évidence dans les vallées de la Seine ou de l’Yonne37.
39Dans la partie aval du système actuel (Basse-Somme), l’enregistrement, plus lacunaire, est probablement affecté par la tectonique récente38, et la géométrie des nappes alluviales reste essentiellement fondée sur les données anciennes39. Des témoins alluviaux plus anciens (Pléistocène inférieur, de 1,3 à 1,8 Ma) semblent toutefois être conservés dans cette zone, d’après les datations ESR sur quartz et les données paléomagnétiques obtenues sur les nappes alluviales du Mont Pillard (altitude relative : + 70 m) et du Bois des Prèles (+ 60 m)40. Il est probable qu’à cette époque la morphologie de la vallée était déjà caractérisée par la présence de nappes alluviales de type périglaciaire et d’un écoulement en tresses dans un système faiblement incisé concentré dans le synclinal de la Somme, à proximité de la vallée actuelle. En effet, ces alluvions anciennes, souvent dénommées « graviers des plateaux », ne se rencontrent qu’à une distance relativement faible de la vallée (1 à 2 km) en contrebas du plateau crayeux (10 à 15 m). En l’absence de données géométriques détaillées, il est encore difficile de décrire précisément la situation au Pléistocène inférieur. Néanmoins les données obtenues récemment dans la région d’Amiens semblent montrer une accentuation de l’incision entre 0,9 et 1 Ma, avant le début du Pléistocène moyen, comme cela a également été observé dans la vallée de la Seine41 et dans la plupart des systèmes fluviatiles de l’Europe du nord-ouest42. Cette situation pourrait résulter d’une accentuation des contrastes climatiques à partir du stade isotopique 22 et/ou d’une accélération de la vitesse de surrection.
L’enregistrement du dernier interglaciaire : l’exemple de la séquence de tufs calcaires de Caours
40La séquence de tufs calcaires de Caours a initialement été mentionnée par Léon Aufrère (1889-1977), Henri Breuil et Étienne Patte (1891-1987), dans les années 1950-1960, à partir d’observations effectuées dans une carrière actuellement disparue, qui avait à l’époque livré des restes osseux de Cervidés associés à des silex taillés « levalloisiens »43. Très rapidement, Bourdier y vit un témoin probable de l’interglaciaire Riss-Würm44. C’est sur la base de ces trouvailles anciennes, que des recherches ont été reprises à Caours dès 2002 (Figure 17) par une équipe interdisciplinaire dans le cadre du programme SITEP (Eclipse II INSU-CNRS), permettant ainsi de restituer la stratigraphie complète de la formation, de confirmer son attribution chronologique au dernier interglaciaire et de découvrir plusieurs niveaux paléolithiques associées à des restes de faunes45. Des opérations de fouilles programmées dirigées par Jean-Luc Locht ont ensuite été menées dans le cadre d’une collaboration CNRS-Inrap.
41La formation de tufs de Caours et les niveaux fluviatiles sous-jacents occupent une surface de plusieurs milliers de mètres carrés à la confluence du Scardon et du ruisseau de Drucat, où elle se développe sur une épaisseur moyenne de 3 à 4 m. Elle constitue un ensemble exceptionnellement bien conservé par rapport aux rares tufs pléistocènes connus dans la vallée de la Somme et dont l’extension se limite généralement à quelques mètres carrés. On peut y observer, le long d’un transect continu de 170 m, une juxtaposition unique de tufs fluviatiles mis en place dans un contexte de fond de vallée et de tufs alimentés par l’activité des sources de bas de versant crayeux lors des périodes les plus humides de l’interglaciaire (Figure 18).
42Les tufs reposent sur une nappe alluviale de type périglaciaire correspondant à l’avant-dernier stade de colmatage grossier de la vallée (Nappe d’Étouvie, Figure 14) à une altitude relative d’environ + 6 m par rapport à l’incision de fond de vallée actuelle et attribué au stade isotopique marin (MIS) 6 (Saalien). Les résultats des différentes études bioclimatiques (mollusques, grande faune, microfaune, ostracodes, empreintes foliaires) sont extrêmement cohérents et permettent de mettre en évidence la transition entre le dernier stade froid saalien et l’interglaciaire eemien (MIS 5e). L’optimum climatique éemien est ensuite enregistré dans la partie inférieure de la séquence carbonatée, au niveau des petits horizons organiques qui contiennent les vestiges archéologiques. Les variations de la dynamique des sources mises en évidence dans la séquence tuffacée permettent de conclure à une forte instabilité du régime des précipitations pendant l’optimum interglaciaire éemien. L’attribution chronostratigraphique de la séquence est largement confirmée par une série de datations U/Th, ESR/U-Th et OSL qui permet de la situer au cours de l’interglaciaire éemien (MIS 5e) autour de 123 ± 3 ka.
43La formation carbonatée est recouverte en direction de la vallée par des dépôts de versant et des sols humifères dont la mise en place suit une phase d’érosion majeure qui tronque la partie supérieure des tufs. Le faciès de ces sols et leur position stratigraphique permettent de les rapprocher des complexes humifères du Début-glaciaire weichselien du bassin de la Somme, attribués aux stades isotopiques 5d à 5a (entre 120 et 70 ka) et à la transition 5a/4 (vers 70 ka).
44À Caours, la synthèse des données recueillies a permis de reconstituer les différentes étapes de la mise en place de la formation tufacée (Figure 18) et des modifications géomorphologiques majeures qui l’encadrent : transition glaciaire/interglaciaire à la base, incision et passage aux faciès de versant au sommet (interglaciaire/Début-glaciaire). L’étude de la séquence de versant qui tronque et recouvre la formation de tufs de Caours en direction de la vallée actuelle apporte par ailleurs des éléments fondamentaux concernant les modifications des environnements de vallées et leur réponse à la transition climatique entre l’interglaciaire éemien et le Début-glaciaire weichselien. L’attribution des unités humifères au Début-glaciaire weichselien implique que les processus d’incision, responsables de la mise en terrasse de la formation de Caours et du creusement maximum de la vallée actuelle apparaissent très tôt dans le cycle climatique, dès la fin de l’interglaciaire, comme cela a déjà été proposé pour le bassin de la Somme par Antoine et al.46
Les formations de versant (lœss et paléosols)
45Les recherches récentes permettent de souligner le caractère extrêmement homogène de l’enregistrement pédosédimentaire dans le bassin de la Somme et les régions avoisinantes. L’analyse et la corrélation de toutes les séquences montrent en outre une grande cohérence dans la réponse des environnements lœssiques aux variations climatiques millénaires qui caractérisent le dernier glaciaire dans l’Ouest de l’Europe (évènements rapides de type Dansgaard-Oeschger ou Heinrich). Un grand nombre d’horizons repères pédologiques (horizons de sols), sédimentaires (faciès lœssiques spécifiques) ou périglaciaires (fentes de gel, cryoturbations, thermokarst) peuvent ainsi être suivis au niveau régional et même continental, de la Normandie à l’Europe centrale en passant par l’Allemagne.
Pléistocène inférieur et moyen
46Dans le bassin de la Somme, les lœss les plus anciens sont uniquement préservés dans des pièges sédimentaires formés par la jonction entre les talus crayeux et les nappes alluviales. Les travaux menés sur l’autoroute A16 près d’Amiens ont montré l’existence ponctuelle de lœss sableux qui, d’après le bilan pédo-sedimentaire qui les recouvre et les données géochronologiques et paléomagnétiques disponibles47 datent probablement de la fin du Pléistocène inférieur, il y a environ 800 000 ans, comme cela a également été observé en Normandie48.
47Au cours du Pléistocène moyen ancien, entre environ 600 et 420 000 ans, se déposent des lœss non calcaires, peu épais et atypiques, incorporant une forte proportion de sables alluviaux remaniés et exclusivement conservés en position de couverture des nappes alluviales. La grande séquence de Grâce-Autoroute a permis de décrire une succession pédosédimentaire couvrant l’essentiel du Pléistocène moyen et a enregistré sept cycles glaciaire-interglaciaires49. La fin du Pléistocène moyen, entre 380 et 180 000 ans, voit quant à elle le développement de lœss sableux, bien conservés dans les pièges sédimentaires des terrasses où leur épaisseur peut atteindre 4 à 5 m. Ces dépôts intègrent souvent des granules de craie et forment des séquences à interstratifications de dépôts caillouteux soliflués.
48Il faut ensuite attendre la fin du Saalien (stade 6, vers 150-135 000 ans) pour observer une extension importante des lœss calcaires sur les plateaux et les versants sous le vent des vallées asymétriques (exposition NE à SE). Ces lœss allochtones s’opposent aux lœss locaux sableux précédents par leur caractère allochtone nettement indiqué par leur contenu en minéraux lourds d’origine marine provenant de la Manche exondée50.
Pléistocène supérieur
49La séquence pédostratigraphique du dernier cycle climatique dans le bassin de la Somme et ses abords sera présentée ici en détail en raison de l’importance des nouvelles données concernant cette période (Figure 19), et de sa valeur de modèle pour l’étude des interactions homme/environnement (résolution chronologique, précision des données). Malgré les variations d’épaisseur des différentes unités stratigraphiques qui vont être présentées par la suite, liées au contexte géomorphologique local et à la localisation des profils par rapport aux sources de matériel éolien, les séquences lœssiques du bassin de la Somme et du Nord de la France présentent un bilan pédosédimentaire particulièrement constant. Elles contiennent de nombreux horizons marqueurs, pédologiques ou périglaciaires, qui permettent de proposer un schéma de corrélation détaillé et d’affiner l’attribution chronoclimatique des différentes occupations humaines qu’elles contiennent.
50La synthèse des observations effectuées sur plus de 80 séquences couvrant le dernier cycle climatique interglaciaire-glaciaire (Eemien-Weichselien), comme celles de Saint-Sauflieu ou de Fresnoy-au-Val (Figure 20), permet de dégager les points suivants pour les différentes phases chronoclimatiques (chronologie de la Figure 19, Johnsen S. J., Dahl-Jensen D., Gundestrup N., Steffensen J. P., Clausen H. B., Miller H., Masson-Delmotte V., Sveinbjörnsdottir A. E. & White J., « Oxygen isotope and palaeotemperature records from six Greenland ice-core stations : Camp Century, Dye-3, GRIP, GISP2, Renland and North GRIP », Journal of Quaternary Science, vol. 16, n 4, 2001, 299-307).
Dernier interglaciaire (Eemien) (vers 125-120 ka)
51L’interglaciaire éemien est représenté dans tous les profils par un horizon de sol brun lessivé argileux brun à brun-rouge à structure polyédrique à prismatique d’environ un mètre d’épaisseur, correspondant au « limon fendillé » de Ladrière (Figure 14, unité 22). Cet horizon est surtout bien préservé en position de plateau, comme dans la briqueterie de Sourdon51, où il se caractérise par un pourcentage d’argile important (28 à 30 %) par rapport aux lœss aux dépens desquels il s’est développé (12 à 15 %). Ces lœss, dans les coupes où leur épaisseur est faible, sont entièrement décalcifiés et présente un faciès correspondant à celui que Ladrière avait identifié comme un « limon doux à points noirs », les « points noirs » correspondant à de nombreuses petites concrétions ferro-manganiques millimétriques, d’origine pédologique, qui y sont préservées. Enfin, le caractère « fendillé » de cette unité, reconnu par les auteurs anciens, est lié à la présence d’une très forte structure de ségrégation de glace lié à un gel saisonnier profond, qui a ultérieurement affecté ce sol pendant la période du Début-glaciaire et entraîné le développement de lentilles de glaces millimétriques qui débitent les sols limono-argileux en agrégats sur 1 à 1,5 m de profondeur, à la suite des alternances gel-dégel.
Début-glaciaire (112-72 ka)
52Après la troncature de l’horizon Bt du sol éemien, qui se produit au cours de la première péjoration climatique postérieure à l’interglaciaire (MIS 5d), le bilan pédosédimentaire du Début-glaciaire se subdivise en deux phases de durée très inégale.
- Une première phase à sols gris forestiers (stades 5c à 5a, 112-80 ka) traduit une continentalisation du milieu, durant deux grandes phases contemporaines d’une baisse importante du niveau marin (supérieure à-20 m) et d’un changement paléogéographique majeur dans le domaine Manche - Mer du Nord, marqué par la disparition définitive de l’influence océanique. Cette phase se termine par une période d’érosion majeure contemporaine de la fin du stade 5 vers 80 ka (Figure 19, unités 20 et 21).
- Une seconde phase à sols isohumiques steppiques (transition stades 5-4, 78-70 ka), caractérisant un environnement plus aride et de plus en plus découvert. C’est pendant cette phase qu’apparaissent les premiers dépôts éoliens (Figure 19, unités 19 à 16).
53La phase inférieure à sols gris forestiers débute par une première période de colluvionnement. Ces dépôts sont ensuite affectés par une pédogenèse (Figure 19, n ° 21 : Sol de Bettencourt) qui présente un faciès intermédiaire entre celui d’un Bt interglaciaire et celui d’un sol gris forestier (illuviations argileuses à silto-argileuses fortement stratifiées, faiblement humiques, nombreuses traces de bioturbation et logettes d’hibernation de vers de terre) et indique un climat de type tempéré continental à forts contrastes saisonniers similaire à celui existant aujourd’hui en Pologne. Une importante phase d’hydromorphie et un gel saisonnier profond affectent ensuite le sommet de cette séquence qui, d’après les datations TL obtenues sur des silex chauffés provenant de sites paléolithiques associés à cette phase, se rapporte aux MIS 5d et 5c (entre 112 et 90 ka). Sur ces niveaux, rarement préservés, on observe dans les environnements de versant un complexe de sols humifères (Complexe de sols de Saint-Sauflieu, Figure 14, n ° 20 à 16) caractérisé par la superposition d’un sol gris forestier (n ° 20) et d’une série de deux à trois sols steppiques, qui traduit une nette continentalisation de l’environnement caractérisée par le développement de sols construits sur colluvions dans un contexte de forêt boréale à pins et bouleaux. D’après les résultats TL-IRSL, cette formation de sols construits (sols cumuliques) est attribuable à la succession des sous-stades 5b et 5a (90-80 ka).
54Après une phase d’érosion et de gel saisonnier profond (1,5 m), attribuable à la péjoration climatique très marquée de la fin du stade 5a vers 78 ka, la seconde phase du complexe se caractérise par l’apparition de sols isohumiques steppiques, dans lesquels on observe l’extension modérée du Bouleau dans un environnement steppique à Poacées et Astéracées (SS2 et SS3a et b, Figure 19, no°19-17-16). Cette partie du complexe se distingue nettement de la précédente par l’apparition des premiers dépôts éoliens et traduit une dilatation de la réponse continentale aux oscillations climatiques millénaires, dont les optimums apparaissent vers 71,5 et 76 ka dans les courbes climatiques du Groenland (interstades GIS 19 et 20 de GRIP & GISP II, Figure 19). Malheureusement, le manque de précision des datations TL-IRSL ne permet pas actuellement de fournir un calage assez précis pour ces événements rapides, qui pourtant s’individualisent nettement dans l’enregistrement continental par des horizons humifères distincts de 20 à 30 cm d’épaisseur.
55Enfin, la limite supérieure du Début-glaciaire est définie au niveau du contact érosif marquant le sommet du dernier sol steppique qui constitue un repère fondamental, identifiable dans toutes les séquences européennes vers 70 ka.
Pléniglaciaire inférieur (70-55 ka environ)
56Le Pléniglaciaire inférieur se marque par la mise en place des premiers dépôts de lœss typiques homogènes, souvent non calcaires dans les coupes du nord de la France et remaniant des éléments locaux (Figure 14, no°15). Cette unité a été datée autour de 65 ± 5 ka dans la vallée du Rhin, où elle est bien mieux représentée, et traduit l’apparition de conditions typiquement périglaciaires. Elle constitue un marqueur stratigraphique du début de la sédimentation lœssique qui apparaît parallèlement aux premiers pics majeurs de poussière enregistrés dans les carottes de glace du Groenland.
57À la suite de cette phase particulièrement aride, un épisode érosif intense et probablement très court se marque par la mise en place de colluvions litées à nodules de sols, cryoturbations et fentes de gel, qui remanient les niveaux sous-jacents (Figure 14, no°14). Cette érosion majeure (thermokarst) peut localement entraîner la disparition des premiers lœss sous-jacents et générer un hiatus. Cette unité, dont l’épaisseur maximum peut atteindre 2 à 3 m, représente un niveau-repère pour la partie ancienne du Pléniglaciaire weichselien, qu’il est possible de situer entre 55 et 50 ka, au tout début du Stade isotopique 3 et du Pléniglaciaire moyen. La mise en place de ces dépôts lités fait suite à une crise érosive extrêmement intense résultant d’une période de dégradation brutale du permafrost lors du réchauffement rapide qui marque probablement le début de l’interstade GIS 16-17 vers 58 ka. Cet événement constitue le marqueur de la transition Pléniglaciaire inférieur - Pléniglaciaire moyen au début du MIS 3 du Nord de la France à l’Allemagne.
Pléniglaciaire moyen/Interpléniglaciaire (55-35 ka ?)
58D’une manière générale, le Pléniglaciaire moyen se caractérise, dans tous les profils de l’Europe de l’Ouest et surtout dans le Nord de la France, par une diminution drastique des apports lœssiques typiques. Parallèlement, des sols de type brun-arctique à brun-boréal se développent en relation avec les interstades qui caractérisent cette période (GIS 8 à 14, Figure 14). Dans un contexte qui reste néanmoins typiquement périglaciaire, on observe la mise en place de dépôts éoliens peu épais dont la composition atteste d’une forte composante locale issue du remaniement du substratum (Figure 14, no°13).
59Dans les séquences du Nord de la France, cette période est surtout marquée par le développement d’un sol ou plus exactement d’un complexe de sols (Complexe de Saint-Acheul-Villiers-Adam) qui correspond globalement à l’ensemble du Pléniglaciaire moyen ou Interpléniglaciaire et à la plus grande partie du MIS 3. Dans la plupart des profils de la Somme et de la Normandie cette période est représentée par un bilan très pauvre correspondant à un horizon unique polyphasé (Sol de Saint-Acheul). En revanche, dans certains profils particulièrement complets du Val d’Oise52, quatre horizons au minimum ont été mis en évidence et témoignent de la complexité de la réponse des environnements de versant aux variations climatiques du Pléniglaciaire moyen : on observe ainsi successivement un sol brun boréal, un sol humifère de type prairie arctique, un gley de toundra, des limons sableux lités et un sol brun arctique (Figure 19, no°12 à 8).
Pléniglaciaire supérieur (entre 30 et 15 ka environ)
60Le Pléniglaciaire supérieur se caractérise par une accélération très marquée de la sédimentation lœssique, surtout entre 25 et 20 ka environ. Après une coupure majeure, soulignée par un réseau de grandes fentes en coin (ice-wedges) puis par une érosion importante, il se distingue par le développement de lœss calcaires typiques, dont l’épaisseur peut localement atteindre 6 à 8 m, et qui se subdivisent au maximum en trois grandes unités séparées par des horizons repères périglaciaires, dont l’horizon à langues de Nagelbeek ou niveau de Kesselt, daté aux environs de 22 ka 14C BP (Figure 14, no°6 à 2).
61Ces lœss calcaires sont localement très épais, 6 à 7m dans les versants sous le vent, en exposition nord-est à sud-est, et représentent une composante majeure du paysage actuel. Cette couverture lœssique calcaire a été affectée par la formation du sol de surface qui débute dès le Tardiglaciaire53, puis fortement érodée au cours des périodes protohistoriques et modernes en liaison avec l’augmentation de la pression anthropique et le développement de l’agriculture moderne.
Conclusions
62Cette courte synthèse concernant l’historique des recherches sur la géologie du Quaternaire du bassin de la Somme et principalement de ses terrasses alluviales et son articulation avec le bilan des recherches actuelles montre que le peuplement humain du bassin de la Somme s’est effectué globalement de manière discontinue et a été fortement influencé par les conditions climatiques et environnementales. Elle met en évidence plusieurs traits saillants :
- Certains concepts, comme celui du « cycle climato-sédimentaire » défini par Bourdier dans les années 50, restent d’actualité en ce qui concerne l’interprétation du système de terrasses de la Somme qui apparaît actuellement comme un « modèle de réponse aux variations climatiques cycliques pléistocènes en contexte de surrection lente ». En revanche, certaines interprétations du système de terrasses, comme celle de Breuil, fondée sur l’importance des seuls processus de solifluxion, semblent aujourd’hui bien désuètes.
- La prise en compte des données anciennes reste importante pour les opérations actuelles de prospection. Ainsi, les données d’observation exceptionnellement précises de Commont, réalisées à une époque où l’urbanisation était beaucoup moins développée qu’à l’heure actuelle, servent toujours de base aux travaux actuels.
- L’évolution des conceptions et des disciplines, notamment dans les domaines de la paléopédologie et de l’étude des structures périglaciaires, permet actuellement de mieux comprendre et d’interpréter certains faciès individualisés par les auteurs anciens comme le « limon fendillé » ou les « limons doux à points noirs » de Jules Ladrière.
- Bien que la Somme apparaisse comme une région de référence pour la préhistoire, le bilan des multiples investigations (sondages et fouilles) menées au cours des 15 dernières années nous oblige à souligner la rareté des traces d’occupations humaines anciennes de l’Acheuléen et du Pléistocène moyen ancien. Ainsi, aucun site acheuléen en place dans les niveaux fluviatiles n’a pu ainsi être découvert au cours de cette période.
- Par ailleurs, la confrontation des résultats des fouilles modernes, des données géochronologiques et des découvertes anciennes montre que les premières occupations importantes dans le bassin de la Somme remontent au maximum à environ 450-500 ka (début du MIS 12) et qu’elles sont d’emblée représentées par des industries acheuléennes déjà évoluées. L’étude des niveaux « historiques » d’Abbeville, carrière Carpentier et carrière Léon, correspondant à des formations fluviatiles datées aujourd’hui de 600 000 ans et n’ayant pas fait l’objet de fouilles depuis la fin des années 1930, revêt donc aujourd’hui une importance considérable pour la compréhension du premier peuplement humain de la vallée.
- Le renouvellement des données concernant le dernier cycle climatique (Éemien-Weichselien) montre que l’occupation du bassin de la Somme est nettement discontinue avec un maximum très net de vestiges lors des phases de transitions de type Début-Glaciaire à climat continental et contexte de sylvo-steppe (112-70 ka env.). Seules quelques occupations ont été mises en évidence au cours du Pléniglaciaire inférieur vers 60 ka et au cours du Pléniglaciaire moyen vers 40-50 ka ainsi qu’un abandon total de la région entre 23 et 13 ka (14C) lors de la période de sédimentation lœssique maximale. La recolonisation de la vallée par les hommes est ensuite observée au début de l’amélioration climatique du Tardiglaciaire vers 13 ka (14C) (Figure 4).
Remerciements
63Les recherches récentes sur le Quaternaire et le Paléolithique du bassin de la Somme ont bénéficié du support des programmes CNRS suivants : PeH Somme « Paléoenvironnements pléistocènes et peuplements paléolithiques dans le bassin de la Somme et ses abords », CNRS-Paléoenvironnements et Évolution des hominidés, SITEP (Signature climatique des Interglaciaires dans les Tufs Européens, réponse des Environnements et impact sur le Peuplement paléolithique), CNRS-ECLIPSE II, ainsi que du concours du Conseil général de la Somme (programme Fonds de vallées de la Somme).
64Enfin une grande partie des données récentes ont été acquises dans le cadre d’opérations de prospection et de fouilles menées par les équipes d’archéologie préventives de l’Inrap pilotées notamment par Jean-Luc Locht, Nathalie Sellier ainsi que par Jean-Pierre Fagnart, Paule Coudret et Thierry Ducrocq en ce qui concerne les gisements de fond de vallée.
Notes de bas de page
1 Traullé (Laurent), « Le citoyen Traullé l’aîné au citoyen Millin, Conservateur du Muséum des Antiques à la Bibliothèque nationale à Paris, sur la vallée de la Somme », Magasin encyclopédique ou Journal des Sciences, 2e année, T. 5, no°17, 1797, pp 4-46 ; Picard (Casimir), « Notice sur des instrumens celtiques en corne de cerf », Mémoires de la Société d’Émulation d’Abbeville, 1834-1835, T. 2 pp. 94-113 ; Picard (Casimir), « Notice sur quelques instruments celtiques », Mémoires de la Société d’Émulation d’Abbeville, T. 3, 1836-1837, pp. 221-271.
2 Boucher de Perthes (Jacques), Antiquités celtiques et antédiluviennes : Mémoire sur l’industrie primitive et les arts à leur origine, vol. 1, Paris : Treuttel & Wurtz, Derache, Dumoulin & Didron, 1847 [1849], 628 p.
3 Boucher de Perthes (Jacques), « Mâchoire humaine découverte à Abbeville dans un terrain non remanié », Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, vol. 56, 1863, pp. 779-782 ; Boucher de Perthes (Jacques), De la mâchoire humaine de Moulin-Quignon : nouvelles découvertes en 1863 et 1864, Paris : Jung-Treuttel, Derache, Dumoulin & Didron, 1864, 173 p.
4 Buteux (Charles-Joseph), « Esquisse géologique du département de la Somme », Mémoires de l’Académie d’Amiens, vol. 5, 1843, pp. 187-322, 1 carte h. t.
5 Prestwich (Joseph), « Sur la découverte d’instruments en silex associés à des restes de mammifères d’espèces perdues dans des couches non remaniées d’une formation géologique récente », Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, vol. 49, 1859, pp. 634-636 ; Gaudry (Albert), « Os de cheval et de bœuf appartenant à des espèces perdues, trouvés dans la même couche de diluvium d’où l’on a tiré des haches de pierre », extrait d’une lettre de M. Gaudry à M. Flourens, Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, vol. 49, 1859, pp. 453-454 ; Gaudry (Albert), « Sur les résultats de fouilles géologiques entreprises aux environs d’Amiens. (Extrait) », Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, vol. 49, 1859, pp. 465-467 ; Gaudry (Albert), « Contemporanéité de l’espèce humaine et de diverses espèces animales aujourd’hui éteintes », L’Institut, vol. 27, n ° 1344, 1859, pp. 317-318.
6 Mortillet (Gabriel de), « Classification des diverses périodes de l’Age de la pierre », in Congrès international d’anthropologie et d’archéologie préhistoriques, 6e session, Bruxelles, 1872, Bruxelles : C. Muquardt, 1873, pp. 432-459.
7 Prestwich (Joseph), « On the occurence of flint implements associated with remains of animals of extinct species in beds of a late geological period in France at Amiens and Abbeville and in England at Hoxn », Philososophical Transactions of the royal Society of London, vol. 150, 1860, pp. 277-327.
8 Mercey (Napoléon de), « Classification de la période Quaternaire en Picardie », Mémoires de la Société Linéenne, 1874-1876, pp. 5-16 ; Mercey (Napoléon de), « Sur la théorie du Quaternaire ancien dans le nord de la France », Bulletin de la Société géologique de France, 3e série, T. VIII, 1881, pp. 370-386.
9 Ladrière (Jules), « Étude stratigraphique du terrain Quaternaire du Nord de la France », Annales de la Société Géologique du Nord, T. 8, 1890, pp. 93-276.
10 Commont (Victor), « Note préliminaire sur les Terrasses fluviatiles de la Vallée de la Somme. Époque de l’apparition de l’homme quaternaire », Annales de la Société Géologique du Nord, T. 39, 1910, pp. 185-248 ; Commont (Victor), « Excursion de la Société géologique du Nord et de la faculté des sciences de Lille, à Abbeville le 11 juin 1910 : Les gisements paléolithiques d’Abbeville. Stratigraphie-Faune-Industrie humaine-Situation par rapport aux terrasses fluviatiles de la Somme », Bulletin de la Société géologique du Nord, T. 39, 1910, pp. 249-292 ; Commont (Victor), « Les terrasses fluviatiles de vallée de la Somme », Bulletin archéologique, 1911, pp. 173-195 ; Commont (Victor), « Chronologie des industries protohistoriques, néolithiques et paléolithiques, et stratigraphie des dépôts holocènes et pléistocènes du nord de la France », Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, vol. 153, 1911, pp. 1256-1258.
11 Commont (Victor), « Saint-Acheul et Montières. Notes de Géologie, de Paléontologie et de Préhistoire », Mémoires de la Société géologique du Nord, vol. 6 (3), 1909, pp. 1-68 ; Commont (Victor), « Notes sur le Quaternaire du Nord de la France, de la vallée du Rhin et de la Belgique », Bulletin de la Société géologique du Nord, vol. 41, 1912, pp. 12-52.
12 Commont (Victor), « Saint-Acheul et Montières. Notes de Géologie, de Paléontologie et de Préhistoire », op. cit. ; Commont (Victor), « Les Hommes contemporains du renne dans la vallée de la Somme », Mémoire de la Société des Antiquaires de Picardie, T. 37, 1913, 430 p.
13 Lamothe (Léon de), « Sur le rôle des oscillations eustatiques du niveau de base dans la formation des systèmes de terrasses de quelques vallées », Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, vol. 132, 1901, pp. 1428-1430 ; Lamothe (Léon de), « Les anciennes nappes alluviales et lignes de rivage du bassin de la Somme et leurs rapports avec celles de la Méditerranée occidentale », Bulletin de la Société géologique de France, 4e série, T. 18, 1918, pp. 3-58.
14 Breuil (Henri), « De l’importance de la solifluxion dans l’étude des terrains quaternaires du Nord de la France et des pays voisins », Revue de géographie physique et de géologie dynamique, vol. 7, 1934, pp. 269-284 ; Breuil (Henri) & Koslowski (Leon Tadeusz), « Études de stratigraphie paléolithique dans le Nord de la France, la Belgique et l’Angleterre », L’Anthropologie, vol. XLI, 1931, pp. 449-488.
15 Soergel (Wolfgang), Löss, Eiszeiten und paläolitische Kulturen - Eine Gliederung und Altersbestimmung der Lösse (Loess, ice ages and palaeolithic cultures - an arrangement and age determination of the loess), Jena : G. Fischer, 1919, 177 p.
16 Bourdier (Franck), « Essai de synthèse sur le Quaternaire du Sud-Ouest de la France », Bulletin de la Société d’études locales de la Charente, vol. 182-184, 1938, 24 p.
17 Bourdier (Franck) & Lautridou (Jean-Pierre) (sous la dir.), « Quaternaire et Paléolithique des bassins de la Somme et de la Basse Seine », Bulletin de l’Association française pour l’étude du Quaternaire, vol. 3-4, 1974, pp. 103-273.
18 Bordes (François), Les limons quaternaires du bassin de la Seine : stratigraphie et archéologie paléolithique, Paris : Masson, [1954], 472 p. (Archives de l’Institut de paléontologie humaine ; 26).
19 Bourdier (Franck), « Étude comparée des dépôts quaternaires des bassins de la Seine et de la Somme », Bulletin d’Information des Géologues du Bassin de Paris, vol. 21, 1969, pp. 169-231.
20 Bourdier (Franck), « Place de la moyenne terrasse d’Amiens Saint-Acheul dans la chronologie du Quaternaire », Compte-rendu sommaire des Séances de la Société Géologique de France, 1958, p. 119.
21 Agache (Roger), Bourdier (Franck) & Petit (Raymond), « Le Quaternaire de la Basse Somme : tentative de synthèse », Bulletin de la Société Géologique de France, série 7, 5 (4) 1963, pp. 422-442.
22 Bordes (François), Les limons quaternaires du bassin de la Seine, op. cit.
23 Bourdier (Franck) & Lautridou (Jean-Pierre) (sous la dir.), « Quaternaire et Paléolithique des bassins de la Somme et de la Basse Seine », op. cit.
24 Dupuis (Christian), Haesaerts (Paul) & Heinzelin (Jean de), « Mise en évidence de dépôts à caractère fluviomarin parmi les nappes alluviales de la Basse Somme », Bulletin de l’Association française pour l’étude du Quaternaire, vol. XIV, 1977, pp. 86-95.
25 Tuffreau (Alain), Munaut (André-Valentin), Puissegur (Jean-Jacques) & Sommé (Jean), « Les basses terrasses dans les vallées du Nord de la France et de la Picardie : Stratigraphie et Paléolithique », Bulletin de la société préhistorique française, vol. 78, 1981, pp. 291-305.
26 Sommé (Jean), Fagnart Jean-Pierre), Leger (Michel), Munaut (André-Valentin), Puisségur (Jean-Jacques) & Tuffreau (Alain), « Terrasses fluviatiles du Pléistocène moyen en France septentrionale : signification dynamique et climatique », Bulletin de l’Association française pour l’étude du Quaternaire, vol. 21, 1984, pp. 52-58.
27 Haesaerts (Paul), Balescu (Sanda), Dupuis (Christian) & Van Vliet (Brigitte), « Contribution à la stratigraphie des gisements paléolithiques de Cagny (Somme) », Cahiers de Géographie physique, Lille, vol. 5, 1984, pp. 77-94.
28 Haesaerts (Paul) & Dupuis (Christian), « Contribution à la stratigraphie des nappes alluviales de la Somme et de l’Avre dans la région d’Amiens », in Chronostratigraphie et faciès culturels du Paléolithique inférieur et moyen dans l’Europe du Nord-Ouest, Supplément au Bulletin de l’Association française pour l’étude du Quaternaire, vol. 26, 1986, pp. 171-186.
29 Balescu (Sanda), Apports de la thermoluminescence à la stratigraphie et à la sédimentologie des lœss saaliens du Nord-Ouest de l’Europe, Thèse de doctorat de sciences [Haesaerts Paul, dir.], Bruxelles : université Libre de Bruxelles, 1988, 2 vols, 199 et 144 p.
30 Antoine (Pierre), « Estimation des ressources en granulats des terrasses de la Somme et prospection des gisements paléolithiques », rapports d’étude DRIR/DRAC Picardie, BRGM, 1989 ; Antoine (Pierre), Aguste (Patrick), Bahain (Jean-Jacques), Coudret (Paule), Depaepe (Pascal), Fagnart (Jean-Pierre), Falguères (Christophe), Fontugne (Michel), Frechen (Manfred), Hatté (Christine), Lamotte (Agnès), Laurent (Michel), Limondin-Lozouet (Nicole), Locht (Jean-Luc), Mercier (Norbert), Moigne (Anne-Marie), Munaut (André-Valentin), Ponel (Philippe) & Rousseau (Denis-Didier), « Paléoenvironnements pléistocènes et peuplements paléolithiques dans le bassin de la Somme (nord de la France) », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 100, 2003, pp. 5-28 ; Antoine (Pierre), Bahain (Jean-Jacques), Debenham (Nick), Frechen (Manfred), Gauthier (Agnès), Haesaerts (Paul), Hatté (Christine), Limondin-Lozouet (Nicole), Locht (Jean-Luc), Raymond (Pascal) & Rousseau (Denis-Didier), « Nouvelles données sur le Pléistocène du Nord du Bassin parisien : les séquences loessiques de Villiers-Adam (Val d’Oise, France) », Quaternaire, vol. 14, 2003, pp. 219-235 ; Antoine (Pierre), Limondin Lozouet (Nicole), Chaussé (Christine), Lautridou (Jean-Pierre), Pastre (Jean-François), Auguste (Patrick), Bahain (Jean-Jacques), Falguères (Christophe) & Ghaleb (Bassam), « Pleistocene fluvial terraces from northern France (Seine, Yonne, Somme) : synthesis, and new results from interglacial deposits », Quaternary Science Reviews, vol. 26, 2007 pp. 2701-2723.
31 Antoine (Pierre), Rousseau (Denis-Didier), Lautridou (Jean-Pierre) & Hatté (Christine), « Last Interglacial-Glacial climatic cycle in loess-palaeosol successions of north-western France », Boreas, vol. 28, 1999, pp. 551-563 ; Antoine (Pierre) et al., « Paléoenvironnements pléistocènes et peuplements paléolithiques dans le bassin de la Somme (nord de la France) », op. cit. ; Locht (Jean-Luc) (sous la dir.), Bettencourt-Saint-Ouen (Somme), cinq occupations du Paléolithique au début de la dernière glaciation, Paris : Maison des sciences de l’homme, 2002, 169 p. (Documents d’Archéologie Française ; 90).
32 Gibbard (Philip. L.), The Pleistocene history of the Lower Thames Valley, Cambridge : University Press, 1994, 229 p. Lericolais (Gilles), Évolution Plio-quaternaire du Fleuve Manche : Stratigraphie et Géomorphologie d’une plate-forme continentale en régime périglaciaire, Thèse de doctorat de géologie marine [Tastet Jean-Pierre, dir.], Bordeaux : université de Bordeaux I, 1997, 265 p.
33 Antoine (Pierre) et al., « Paléoenvironnements pléistocènes et peuplements paléolithiques dans le bassin de la Somme (nord de la France) », op. cit. ; Antoine (Pierre) et al., « Pleistocene fluvial terraces from northern France (Seine, Yonne, Somme) : synthesis, and new results from interglacial deposits », op. cit.
34 Antoine (Pierre), « Modifications des systèmes fluviatiles à la transition Pléniglaciaire-Tardiglaciaire et à l’Holocène : l’exemple du bassin de la Somme (Nord de la France) », Géographie Physique et Quaternaire, vol. 51, no°1, 1997, pp. 93-106. Antoine (Pierre), « Évolution tardiglaciaire et début Holocène des vallées de la France septentrionale : nouveaux résultats », Comptes Rendus de l’Académie des Sciences Paris, Sciences de la Terre et des Planètes, vol. 325, 1997, pp. 35-42 ; Antoine (Pierre), « Évolution tardiglaciaire et début Holocène de la moyenne vallée de la Somme (France) », in Fagnart (Jean-Pierre) & Thévenin (André) (sous la dir.), Le Tardiglaciaire en Europe du NW, 119e Congrès National des Sociétés Historiques et Scientifiques, Amiens, 1994, Paris, 1997, pp. 13-26. ; Antoine (Pierre), Fagnart (Jean-Pierre), Limondin-Lozouet (Nicole) & Munaut (André-Valentin), « Le Tardiglaciaire du Bassin de la Somme », Quaternaire, vol. 11, no°2, 2000, pp. 85-98. ; Limondin (Nicole), « Late-glacial and Holocene Malacofaunas from Archaeological Sites in the Somme Valley (North France) », Journal of Archaeological Science, vol. 22, 1995, pp. 683-698. ; Limondin-Lozouet (Nicole), « Les successions malacologiques du Tardiglaciaire et du début de l’Holocène dans la vallée de la Somme », in Fagnart (Jean-Pierre) & Thévenin (André) (sous la dir.), Le Tardiglaciaire en Europe du NW, 119e Congrès National des Sociétés Historiques et Scientifiques, Amiens, 1994, Paris : Éditions du CTHS, 1997, pp. 39-46 ; Limondin-Lozouet (Nicole) & Antoine (Pierre), « Lateglacial and Early Holocene palaeoenvironmental changes inferred from malacofaunas at Conty (Northern France) », Boreas, vol. 30, 2001, pp. 148-164 ; Munaut (André-Valentin) & Defgnée (Ann), « Biostratigraphie et environnement végétal des industries du Tardiglaciaire et du début de l’Holocène dans le bassin de la Somme », in Fagnart (Jean-Pierre) & Thévenin (André) (dir.), Le Tardiglaciaire en Europe du Nord-Ouest, Paris : Éditions du CTHS, 1997, pp. 27-37 ; Fagnart (Jean-Pierre) & Coudret (Paule), « Le Tardiglaciaire dans le Nord de la France », in Valentin (Boris), Bodu (Pierre) & Christensen (Marianne) (sous la dir.), L’Europe centrale et septentrionale au Tardiglaciaire : confrontation des modèles régionaux de peuplement. Actes de la table-ronde internationale de Nemours, 14-16 mai 1997, Nemours : Éditions de l’Association pour la Promotion de la Recherche Archéologique en Île-de-France, 2000, pp. 111-128 (Mémoires du Musée Préhistorique Île-de-France ; 7) ; Fagnart (Jean-Pierre) & Coudret (Paule), « Données récentes sur le Tardiglaciaire du bassin de la Somme », in Pion (Gilbert) (sous la dir.), Le Paléolithique supérieur récent : nouvelles données sur le peuplement et l’environnement. Actes de la table ronde de Chambéry, 12-13 mars 1999, Paris : Société préhistorique française, 2000, pp. 113-126 (Mémoires de la Société préhistorique française ; 28) ; Ponel (Philippe), Coope (Geoffrey Russell), Antoine (Pierre), Limondin-Lozouet (Nicole), Leroyer (Chantal), Munaut (André-Valentin), Pastre (Jean-François) & Guiter (Frédéric), « Late-Glacial palaeoenvironments and palaeoclimates from Conty and Houdancourt Northern France, reconstructed from Beetle remains », Journal of Quaternary Science, vol. 24, 2005, pp. 2449-2465.
35 Haesaerts (Paul) & Dupuis (Christian), « Contribution à la stratigraphie des nappes alluviales de la Somme et de l’Avre dans la région d’Amiens », op. cit. ; Sommé (Jean) & Tuffreau (Alain), « Historique des recherches sur le Quaternaire de la région du Nord de la France », Bulletin de l’Association française pour l’étude du Quaternaire, vol. 15, 1978, pp. 5-13 ; Antoine (Pierre), « Estimation des ressources en granulats des terrasses de la Somme et prospection des gisements paléolithiques », rapports d’étude DRIR/DRAC Picardie, BRGM, 1989 ; Antoine (Pierre), Chronostratigraphie et environnement du Paléolithique du bassin de la Somme, Villeneuve d’Ascq : CERP ; université des sciences & techniques de Lille, 1990, 231 p. (Publications du Centre d’Études et de Recherches Préhistoriques ; 2) ; Antoine (Pierre), « L’Environnement des occupations humaines au Paléolithique moyen récent dans la France septentrionale », Bulletin de la société préhistorique française, T. 90, 5, 1993, pp. 320-323 ; Antoine (Pierre), « The Somme Valley terrace system (Northern France) ; a model of river response to quaternary climatic variations since 800 000 BP, Terra-Nova, vol. 6, 1994, p. 453-464 ; Antoine (Pierre), Lautridou (Jean-Pierre), Sommé (Jean), Auguste (Patrick), Auffret (Jean-Paul), Baize (Stéphane), Clet-Pellerin (Martine), Coutard (Jean-Pierre), Dewolf (Yvette), Dugué (Olivier), Joly (Fernand), Laignel (Benoît), Laurent (Michel), Lavollé (Michèle), Lebret (Patrick), Lécolle (François), Lefèbvre (Dominique), Limondin-Lozouet (Nicole), Munaut (André-Valentin), Ozouf (Jean-Claude), Quesnel (Florence) & Rousseau (Denis-Didier), « Le Quaternaire de la France du Nord-Ouest : Limites et Corrélations », Quaternaire, vol. 9, 1998, pp. 227-241 ; Antoine (Pierre) (sous la dir.), « Le Quaternaire de la vallée de la Somme et du littoral picard », Livret-guide de l’Excursion de l’AFEQ dans la Somme, 1998, 162 p. ; Antoine (Pierre), Lautridou (Jean-Pierre) & Laurent (Michel), « Long-Term Fluvial archives in NW France : Response of the Seine and Somme Rivers to Tectonic movements, Climatic variations and Sea level changes », Geomorphology, vol. 33, 2000, pp. 183-207 ; Antoine (Pierre), Limondin Lozouet (Nicole), Chaussé (Christine), Lautridou (Jean-Pierre), Pastre (Jean-François), Auguste (Patrick), Bahain (Jean-Jacques), Falguères (Christophe) & Ghaleb (Bassam), « Pleistocene fluvial terraces from northern France (Seine, Yonne, Somme) : synthesis, and new results from interglacial deposits », Quaternary Science Reviews, vol. 26, 2007, pp. 2701-2723.
36 Limondin-Lozouet (Nicole) & Antoine (Pierre), « A new Lyrodiscus (Mollusca, Gastropoda) assemblage at Saint-Acheul (Somme Valley) : reappraisal of Stage 11 malacofaunas from Northern France », Boreas, T. 35, 2006, pp. 622 633.
37 Antoine (Pierre) et al., « Pleistocene fluvial terraces from northern France (Seine, Yonne, Somme) : synthesis, and new results from interglacial deposits », op. cit.
38 Beun (Noël) & Broquet (Paul), « Tectonique quaternaire (holocène ?) dans la plaine littorale picarde des Bas-Champs de Cayeux et de leurs abords orientaux. Incidences possibles sur le réseau hydrographique régional », Bulletin de l’Association française pour l’étude du Quaternaire, vol. 1-2, 1980, pp. 47-52 ; Antoine (Pierre), Lautridou (Jean-Pierre) & Laurent (Michel), « Long-Term Fluvial archives in NW France : Response of the Seine and Somme Rivers to Tectonic movements, Climatic variations and Sea level changes », op. cit.
39 Commont (Victor), « Note préliminaire sur les Terrasses fluviatiles de la Vallée de la Somme. Époque de l’apparition de l’homme quaternaire », op. cit. ; Commont (Victor), « Excursion de la Société géologique du Nord et de la faculté des sciences de Lille, à Abbeville le 11 juin 1910 : Les gisements paléolithiques d’Abbeville. Stratigraphie-Faune-Industrie humaine-Situation par rapport aux terrasses fluviatiles de la Somme », op. cit. ; Commont (Victor), « Les terrasses fluviatiles de vallée de la Somme », op. cit. ; Commont (Victor), « Chronologie des industries protohistoriques, néolithiques et paléolithiques, et stratigraphie des dépôts holocènes et pléistocènes du nord de la France », op. cit. ; Agache (Roger), Bourdier (Franck) & Petit (Raymond), « Le Quaternaire de la Basse Somme : tentative de synthèse », Bulletin de la Société Géologique de France, vol. 7, T. V, 1963, pp. 422-442. ; Dupuis (Christian), Haesaerts (Paul) & Heinzelin (Jean de), « Mise en évidence de dépôts à caractère fluvio-marin parmi les nappes alluviales de la Basse Somme », Bulletin de l’Association française pour l’étude du Quaternaire, vol. XIV, 1977, pp. 86-95.
40 Laurent (Michel), Datation par résonance de spin électronique (ESR) de quartz de formations quaternaires : comparaison avec le paléomagnétisme, Thèse Doctorat [Lumley Henry de, dir.], Paris : Muséum national d’histoire naturelle, 1993, 103 p. ; Laurent (Michel), Falguères (Christophe), Bahain (Jean-Jacques) & Yokoyama (Yuji), « Géochronologie du système de terrasses fluviatiles quaternaires du bassin de la Somme par datation RPE sur quartz, déséquilibres des familles de l’uranium et magnétostratigraphie », Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, vol. 318, série II, 1994, pp. 521-526 ; Laurent (Michel), Falguères (Christophe), Bahain (Jean-Jacques), Rousseau (Louis) & Van Vliet Lanoë (Brigitte), « ESR dating quartz from Quaternary and Neogene sediments : method, potential and actual limits. Quaternary Geochronology », Quaternary Science Review, vol. 17, 1998, pp. 1057-1062.
41 Lefèbvre (David), Antoine (Pierre), Auffret (Jean-Paul), Lautridou (Jean-Pierre) & Lécolle (François), « Rythme de réponse des environnements fluviatiles aux changements climatiques en France du Nord-Ouest », Quaternaire, vol. 5, no°3-4, 1994, pp. 165-172.
42 Veldkamp (Antonie) & Van Den Berg (Meindert W.), « Three-dimentional modelling of Quaternary fluvial dynamics in a climo-tectonic dependant system. A case study of the Maas record (Maastricht, The Netherlands) », Global and Planetary Change, vol. 8, 1993, pp. 203-218. ; Bridgland (David R.), « River terrace systems in north-west Europe : an archive of environmental change, uplift and early human occupation », Quaternary Science Reviews, vol. 19, 2000, pp. 1293-1303.
43 Breuil (Henri), « Glanes conchyliologiques en France (Nord et Sud-Ouest) déterminées par S. Kenard », Compte-rendu de la XIIIe Session du Congrès Préhistorique de France, Paris, 1950, Société Préhistorique Française, 1952, pp. 191-240. Patte (Étienne), « Remarques sur quelques daims fossiles », Bulletin de la Société Géologique de France, sér. 6, vol. 3 (78), 1953, pp. 657-666 ; Agache (Roger), Bourdier (Franck) & Petit (Raymond), « Le Quaternaire de la Basse Somme : tentative de synthèse », op. cit.
44 Bourdier (Franck), « Étude comparée des dépôts quaternaires des bassins de la Seine et de la Somme », op. cit. ; Bourdier (Franck) & Lautridou (Jean-Pierre) (sous la dir.), « Quaternaire et Paléolithique des bassins de la Somme et de la Basse Seine », Bulletin de l’Association française pour l’étude du Quaternaire, vol. 3-4, 1974, pp. 103-273.
45 Antoine (Pierre), Limondin-Lozouet (Nicole), Auguste (Patrick), Locht (Jean-Luc), Ghaleb (Bassam), Reyss (Jean-Louis), Escudé (Élise), Carbonel (Pierre), Mercier (Norbert), Bahain (Jean-Jacques), Falguères (Christophe) & Voinchet (Pierre), « Le tuf de Caours (Somme, France) : mise en évidence d’une séquence éenienne et d’un site paléolithique associé », Quaternaire, vol. 17, no°4, 2006, pp. 281-320.
46 Antoine (Pierre) et al., « Long-Term Fluvial archives in NW France : Response of the Seine and Somme Rivers to Tectonic movements, Climatic variations and Sea level changes », op. cit. ; Antoine (Pierre) et al., « Paléoenvironnements pléistocènes et peuplements paléolithiques dans le bassin de la Somme (nord de la France) », op. cit. ; Antoine (Pierre) et al., « Pleistocene fluvial terraces from northern France (Seine, Yonne, Somme) : synthesis, and new results from interglacial deposits », op. cit.
47 Antoine (Pierre) et al., « Long-Term Fluvial archives in NW France : Response of the Seine and Somme Rivers to Tectonic movements, Climatic variations and Sea level changes », op. cit.
48 Lautridou (Jean-Pierre), Le cycle périglaciaire pléistocène en Europe du Nord-Ouest et plus particulièrement en Normandie, Thèse de doctorat de géographie [Flageollet Jean-Claude, dir.], Caen : université de Caen, 1985, 2 vol., 908 p.
49 Antoine (Pierre) et al., « Long-Term Fluvial archives in NW France : Response of the Seine and Somme Rivers to Tectonic movements, Climatic variations and Sea level changes », op. cit.
50 Balescu (Sanda), « Apports de la thermoluminescence à la stratigraphie et à la sédimentologie des loess du Nord-Ouest de l’Europe », op. cit.
51 Antoine (Pierre), Chronostratigraphie et environnement du Paléolithique du bassin de la Somme, op. cit.
52 Antoine (Pierre), Bahain (Jean-Jacques), Debenham (Nick), Frechen (Manfred), Gauthier (Agnès), Haesaerts (Paul), Hatté (Christine), Limondin-Lozouet (Nicole), Locht (Jean-Luc), Raymond (Pascal) & Rousseau (Denis-Didier), « Nouvelles données sur le Pléistocène du Nord du Bassin parisien : les séquences loessiques de Villiers-Adam (Val d’Oise, France) », Quaternaire, T. 14, 2003, pp. 219-235 ; Locht (Jean-Luc), Antoine (Pierre), Bahain (Jean-Jacques), Dwrila (Gabriel), Raymond (Pascal), Limondin-Lozouet (Nicole), Gauthier (Agnès), Debenham (Nick), Frechen (Manfred), Rousseau (Denis-Didier), Hatté (Christine), Haesaerts (Paul) & Metsdagh (Hans), « Le gisement paléolithique moyen et les séquences pléistocènes de Villiers-Adam (Val d’Oise, France) : chronostratigraphie, environnement et implantations humaines », Gallia Préhistoire, T. 45, 2003, pp. 1-111.
53 Van Vliet-Lanöe (Brigitte), Le rôle de la glace de ségrégation dans les formations superficielles de l’Europe de l’Ouest, Thèse Doctorat d’État [Godard Alain, dir.], Paris : Université Paris I, 1988, 2 vol., 864 p.
Auteurs
UMR CNRS 8591 - Laboratoire de Géographie Physique.
Pierre.Antoine@cnrs-bellevue.fr
UMR 7194 - Département de Préhistoire Muséum national d’Histoire naturelle.
bahain@mnhn.fr
Laboratoire de Paléontologie & Paléogéographie du Paléozoïque Université des Sciences & Technologies de Lille I.
patrick.auguste@univ-lille1.fr
Laboratoire de Préhistoire & Quaternaire Université des Sciences & Technologies de Lille I.
jp.fagnart@somme.fr
UMR 8591 - Laboratoire de Géographie Physique
Nicole.Limondin@cnrs-bellevue.fr
Institut National de Recherches Archéologiques Préventives.
jean-luc.locht@inrap.fr
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Michel-Eugène Chevreul
Un savant, des couleurs !
Georges Roque, Bernard Bodo et Françoise Viénot (dir.)
1997
Le Muséum au premier siècle de son histoire
Claude Blanckaert, Claudine Cohen, Pietro Corsi et al. (dir.)
1997
Le Jardin d’utopie
L’Histoire naturelle en France de l’Ancien Régime à la Révolution
Emma C. Spary Claude Dabbak (trad.)
2005
Dans l’épaisseur du temps
Archéologues et géologues inventent la préhistoire
Arnaud Hurel et Noël Coye (dir.)
2011