Amateurs et professionnels
À l’origine de la collection de coléoptères du Muséum national d’Histoire naturelle
p. 99-313
Texte intégral
1L’histoire des collections en général, et des collections de coléoptères en particulier, est indissolublement liée à celle des hommes1 qui les ont constituées, avec une constance, une détermination, bref une passion qui forcent le respect, voire l’admiration. Le présent chapitre se propose de passer en revue tous les coléoptéristes ayant contribué à élever cet édifice immense et fragile que représente aujourd’hui la collection de coléoptères du Muséum national d’Histoire naturelle. Deux sortes de personnes seront étudiées ici : les professionnels, membres du laboratoire d’Entomologie, et les “amateurs”, dont l’action cumulée a constitué la collection du laboratoire. Les professionnels du Muséum (professeurs, aide-naturalistes, assistants, préparateurs et autres techniciens) représentent la minorité. Leur action toutefois ne doit pas être sous-estimée, car ils sont responsables de la gestion et de l’organisation du corpus qui s’est constitué au cours de deux siècles. Beaucoup ont eu, en outre, une véritable importance dans l’accroissement de celui-ci, par leurs récoltes ou par leurs identifications de matériel, et surtout par l’entrée de collections, que ce soit leurs collections personnelles, ou celles de spécialistes reconnus, pour l’acquisition desquelles ils ont su trouver les crédits nécessaires, ou dont ils ont obtenu le don ou le legs au laboratoire. Mais le plus grand nombre des personnes qui vont être passées en revue est représenté par les amateurs-collectionneurs. La vie tout entière du véritable amateur est consacrée à la tâche qu’il s’est fixée. Mais il faut distinguer le simple collectionneur du spécialiste. Certains entomologistes, en effet, deviennent de véritables experts des groupes taxinomiques auxquels ils s’intéressent. Dans ce cas, leurs collections spécialisées servent de référence pour l’étude de ces groupes et acquièrent une grande valeur scientifique. Spécialistes ou non, il est facile de comprendre que l’histoire de la collection de coléoptères du Muséum est en majorité l’histoire des collectionneurs. Ce chapitre sera divisé en 356 notices (disposées dans l’ordre alphabétique), correspondant à autant de patronymes mais à un nombre légèrement plus élevé de coléoptéristes, du fait que certains noms sont portés par plusieurs personnes, par exemple deux frères, ou deux générations de la même famille, l’ensemble constituant une “prosopographie2” des coléoptéristes. Les éléments de ces notices proviennent de sources diverses : manuscrites (registres d’entrées au laboratoire, étiquettes des boîtes, des cartons et des spécimens eux-mêmes ; parfois documents ou correspondance) et imprimées (notices nécrologiques, qui seront indiquées à chaque fois, biographies ou autobiographies, publications biographiques ; enfin, j’ai utilisé une quantité difficile à évaluer d’informations transmises par la tradition orale du laboratoire3. À cet égard, un de mes principaux informateurs fut André Descarpentries (1919-1998), qui m’a appris à me repérer dans le dédale des collections de coléoptères du laboratoire, et à qui je voudrais rendre un hommage spécial de reconnaissance4.
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ABEILLE DE PERRIN Elzéar (1843-1910)
2Elzéar Abeille de Perrin était un entomologiste marseillais, spécialiste des coléoptères paléarctiques. Il s’intéressait notamment aux espèces cavernicoles de silphides et explora plus de 200 grottes des Pyrénées, dont il ramena de très nombreux spécimens. Il effectua en Syrie deux expéditions aventureuses (1874, 1879) dont il rapporta un riche matériel, y compris 600 espèces nouvelles de coléoptères. Plus tard, il visita l’Algérie (1893) et la Tunisie (1894). Il fut aussi membre de l’Académie des lettres, sciences et arts de Marseille (1894), membre honoraire de la SEF (1908) et président de la Société linnéenne de Provence (1909). Auteur de la préface au Catalogue des coléopères de Provence de Caillol (1908)5, son œuvre entomologique personnelle est disséminée dans de nombreux articles ; il y décrit un millier d’espèces nouvelles, surtout des coléoptères (silphides, catopides, buprestides, ciides6, etc.), mais aussi des hyménoptères. La plupart des types figurent dans sa collection. Celle-ci, donnée par sa veuve, est entrée au Muséum en 1919.
BIBLIOGRAPHIE
3Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 7. Du Buysson (Henri), “Mon souvenir, à ceux qui ont le plus entretenu en moi la vie entomologique”, Miscellanea entomologica, vol. 28, 1925, pp. 76-81 et 89-98 ; vol.
429, 1926, pp. 20-27, 33-38, 41-46, 52-59 et 73-75. Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, 84-85.
ALLARD Ernest (1820-1900) ALLARD Gaston (1838-1918)
5Ernest Allard, chef de bureau aux Chemins de fer d’Orléans, fut l’auteur de travaux sur diverses familles de coléoptères d’Europe, notamment les ténébrionides et les chrysomélides (SEF 1853). Des parties de sa collection furent acquises par René Oberthür*. Son frère Gaston, également coléoptériste amateur (SEF 1863), réunit une petite collection d’altises (chrysomélides) d’Europe (154 espèces, 345 individus), qu’il offrit au Muséum en 1864. Proche de René Oberthür, il effectua divers voyages avec lui, notamment en Algérie (1874), et lui légua le reste de sa collection (une centaine de cartons demi-format).
BIBLIOGRAPHIE
6Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 8.
ALLUAUD Charles (1861-1949)
7Issu d’une grande famille de porcelainiers de Limoges, Charles Alluaud fut l’un des coléoptéristes les plus éminents de son époque. Deux fois président de la SEF (1899 et 1914), c’était surtout un homme de terrain qui effectua plusieurs missions entomologiques en Afrique et à Madagascar. Un premier voyage (1886) le conduisit en Assinie (Côte-d’Ivoire). En 1889-1890, il séjourne aux Canaries. Diverses autres missions le conduisent ensuite aux Seychelles (1892), à Madagascar (1893), aux Mascareignes (1897), en Tunisie (1898-1899) et de nouveau à Madagascar (1899)7. Son intérêt pour les coléoptères carabiques et les découvertes qu’avaient faites des voyageurs allemands, dans les hautes montagnes de l’Afrique orientale, d’espèces très particulières, ressemblant aux carabes d’Europe (genres Carabomorphus et Orinodromus), l’incitent à entreprendre une expédition dans ces régions dont l’accès était encore difficile. En 1903-1904, il fait l’ascension du Kilimandjaro. Aidé de son épouse, il est l’un des tout premiers à récolter la faune et la flore si particulières de ce massif. À peine ses récoltes triées, il repart pour l’Égypte (où il recueille des insectes dans les tombeaux et les momies), et remonte le Nil Bleu jusqu’en Éthiopie (1905-1906). En 1908, à Paris, il s’occupe de lancer une souscription, auprès des entomologistes, pour acquérir la collection Régimbart* et l’offrir au Muséum. À la fin de cette même année et en 1909, il est de nouveau au Kilimandjaro et au Ruwenzori. Enfin, sa femme et lui repartent avec René Jeannel* pour une dernière expédition qui les ramène encore au Kilimandjaro, ainsi qu’aux monts Kenya et Aberdare (1911-1912). Après la première guerre, Alluaud vit au Maroc jusqu’en 1924, puis se fixe à Paris. Il retourne plusieurs fois en Afrique du Nord, ainsi que dans les îles atlantidiennes (Canaries, Madère, Açores).
8Auteur de nombreuses publications sur les coléoptères Carabiques, Alluaud s’est attaché spécialement aux espèces de Madagascar8, puis d’Afrique orientale, qu’il a récoltées luimême en abondance. Pour les publier plus facilement, il crée une revue entomologique spéciale : Afra, consacrée “à l’étude des coléoptères carnivores terrestres [Cicindelidæ, Carabidæ, Paussidæ] du continent africain et des îles qui l’entourent, y compris les archipels atlantidiens [Canaries, Madère, Salvages et Açores] et les îles de la région malgache [Madagascar, Mascareignes, Comores et Seychelles]”. Onze cahiers paraissent entre septembre 1930 et mai 1936.
9Sa collection de coléoptères est entrée au Muséum en plusieurs fois. Certaines parties de ses premières récoltes, cédées à Fairmaire*, sont entrées avec la collection de celui-ci en 1906. En 1932, il fait un don de 23 boîtes (c. 5 000 spécimens). La fortune d’Alluaud, déjà bien entamée par la première guerre mondiale, est réduite presque à néant par la seconde. Il reçoit alors l’aide de Jeannel et, en retour, s’engage à déposer ses collections au Muséum. En 1947, il offre environ 200 boîtes. Le 11 mai 1949 (sept mois avant sa mort), il dépose le reliquat, contenant presque exclusivement des espèces des archipels atlantidiens (126 boîtes). À signaler aussi une boîte de “coléoptères des momies”, rassemblés lors du voyage en Égypte (1905.) Enfin, les carabiques paléarctiques, vendus à Jacques Nègre* avant l’accord avec Jeannel, sont entrés en 1988 avec la collection de celui-ci.
BIBLIOGRAPHIE
10Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 8. Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 190-192.
ANCEY Théodore Félix (1835-1919) ANCEY César (1860-1906)
11Félix Ancey réside dans le Var et à Marseille, comme Abeille de Perrin*. Avant ce dernier, il a voyagé en Syrie, d’où il a rapporté de nombreux insectes. Il dispose aussi de contacts au Japon, qui enrichissent sa collection à la fois directement et grâce aux échanges des espèces japonaises qu’il reçoit. Il rejoint la SEF en septembre 1889. Auteur d’une vingtaine de notes sur la faune méditerranéenne, les bibliographes distinguent mal sa production de celle de son fils César. Ce dernier semble avoir travaillé pour René Oberthür* dans les années 1880. Retourné ensuite à Marseille, il y publie de nombreuses descriptions de coléoptères. Après son décès prématuré, il est probable que sa collection ait été reprise par son père. Le corpus ainsi formé fut acquis par Sietti* en 1920 puis dispersé. Maurice Pic* acheta un certain nombre de familles (anthicides, mélolonthides, malachides, anobiides, ptinides, mélyrides, monommides, hétéromères, vésicants, clytrines, eumolpines, galérucines, halticines et hispines), qui entrèrent au Muséum en 1958 avec sa collection. Les ténébrionidés, acquis par Eugène Le Moult, ont été offerts par ce dernier au Muséum avant que, peu satisfait de ses rapports avec l’établissement, il ne décide de cesser toute collaboration avec lui.
BIBLIOGRAPHIE
12Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 8.
ANDRÉ Ernest (1838-1914) ANDRÉ Edmond (1844-1891)
13Ernest André était notaire à Gray (Haute-Saône) ; Edmond était négociant en vins à Beaune. Les deux frères, qui s’intéressaient surtout aux hyménoptères, publièrent en outre quelques notes sur la biologie de divers coléoptères (ptinides, scarabéides et silphides). Les matériaux d’Edmond, décédés avant son frère, furent sans doute recueillis par celui-ci. La collection d’Ernest André fut léguée par lui au Muséum où elle entra le 7 mai 1914. Elle comprenait surtout des mutillides, formicides et autres hyménoptères d’Europe et du monde, des hémiptères et coléoptères européens et exotiques, avec entre autres les cryptocéphales de Tappes*.
BIBLIOGRAPHIE
14Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, pp. 8-9.
15Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 139.
ARDOIN Paul (1918-1978)
16Propriétaire de la principale pharmacie d’Arcachon, Paul Ardoin passait toutes ses journées, au fond de son officine, à étudier son groupe de prédilection : les ténébrionides, dont il fut l’un des meilleurs spécialistes de son époque. Doué d’une grande puissance de travail, il dictait ses observations et descriptions au magnétophone sans quitter des yeux les insectes qu’il observait au microscope binoculaire. Il avait des correspondants dans le monde entier ; en outre, il put obtenir des matériaux de tous les grand musées du monde grâce à ses déterminations. Le résultat de cette activité soutenue fut la découverte de très nombreuses espèces nouvelles décrites dans diverses publications (dont certaines volumineuses)9, et la constitution d’une énorme collection spécialisée (environ 1 500 boîtes contenant près de 200 000 exemplaires, à quoi s’ajoutent d’innombrables matériaux non préparés). Le tout fut légué au Muséum en 1978.
BIBLIOGRAPHIE
17Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 9.
18Girard (Claude), “[Notice nécrologique de Paul Ardoin]”, Bulletin de la Société entomologique de France, vol. 83, 1978, pp. 321-322.
19Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 208.
ARGOD-VALLON Albert (1859-1936)
20Albert Argod-Vallon, plus souvent appelé Argod tout court, résidait dans la Drôme et était un entomologiste très actif (SEF 1880), co-fondateur avec Eugène Barthe de la revue Miscellanea entomologica. Il explora assidûment les grottes et cavités, sous l’influence de son parent Abeille de Perrin*, souvent en compagnie de son fils Robert (mort au front en février 1915 à l’âge de dix-neuf ans10), ainsi que de quelques amis, comme Charles Brisout de Barneville*. Albert Argod fit de nombreux échanges et put acquérir diverses collections (révérend père Belon*, A. Godart*, Félicien de Saulcy et Louis Villard*). Le corpus qu’il réunit ainsi renfermait surtout des matériaux de la faune française, en particulier des séries de cavernicoles, auxquelles s’ajoutaient les espèces du catalogue paléarctique, ainsi qu’une petite quantité d’exotiques, notamment des longicornes. L’ensemble ainsi constitué représente un bel exemple de collection d’amateur fortuné de la période précédant la seconde guerre mondiale. Composée de 733 cartons et d’une armoire de 48 tiroirs, elle fut offerte en totalité au Muséum le 6 novembre 1931.
BIBLIOGRAPHIE
21Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, pp. 9-10.
22Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 94.
ARMITAGE Edward (1817-1896)
23Artiste peintre britannique, coléoptériste amateur, recherchant les espèces grandes et spectaculaires pour leur aspect visuel plutôt que dans un but scientifique, Edward Armitage avait accumulé de nombreux matériaux européens et surtout exotiques, notamment des séries de la collection Chevrolat* provenant d’Amérique. Sa propre collection, acquise par Gorham*, fut dispersée par ce dernier en 1910. Les groupes suivants parvinrent au Muséum : cindélides via Bates* via Oberthür* ; malacodermes et hétéromères via Pic* ; byrrhides, parnides, helmides et hétérocérides via Grouvelle*.
BIBLIOGRAPHIE
24Gilbert (Pamela), A Compendium of the Biographical Literature on Deceased Entomologists, Londres : British Museum (Natural History), 1977, in-8°, p. 11.
AUBÉ Charles Nicolas (1802-1869)
25Médecin parisien, membre fondateur de la SEF (président en 1842 et 1864), le Dr Charles Aubé fut l’un des premiers entomologistes à travailler sur les coléoptères minuscules, notamment les hydrocanthares, altises, staphylins et psélaphides, dont l’observation posait différents problèmes techniques du fait de la perfection encore très relative des appareils d’optique de son époque. Il collabora au Species général des coléoptères de la collection de M. le comte Dejean11 et rédigea 66 autres publications, dont une révision des psélaphides qui fit date dans l’étude de cette famille (1844). Sa riche collection, qui comprenait presque tous ses types ainsi qu’une partie de ceux de Capiomont*, et dont les autres espèces étaient déterminées avec la plus grande exactitude dont on pouvait alors faire preuve, fut léguée au Dr Grenier*, lequel la destinait à l’instruction des débutants et des amateurs peu avancés, qui pouvaient rencontrer des difficultés dans l’identification des espèces. Grenier la légua à Albert Léveillé* (1890), qui l’offrit en 1901 à la SEF, laquelle à son tour la déposa au Muséum en 1930.
BIBLIOGRAPHIE
26Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 10. Marseul (Sylvain Augustin, abbé de), “Les Entomologistes et leurs écrits”, extr. de L’Abeille, 1882-1889, in-16, pp. 1-5.
27Peyerimhoff (Paul de), “La Société entomologique de France (1832-1931)”, in Livre du centenaire de la Société entomologique de France, Paris : au siège de la Société, 1932, p. 40.
28Silbermann (Gustave), Énumération des entomologistes vivans, suivie de notes sur les collections entomologiques des principaux musées d’histoire naturelle d’Europe, sur les sociétés d’entomologie, sur les recueils périodiques consacrés à l’étude des insectes, et d’une table alphabétique des résidences des entomologistes, Paris : Roret ; Lunéville : Creuzat, 1835, in-8°, p. 2.
AUBERT Maurice (mort en 1911)
29Le Dr Maurice Aubert était médecin de la marine. Coléoptériste amateur, il avait pu effectuer de nombreuses récoltes au cours de ses escales autour du monde, avant de se retirer à Toulon. Sa collection fut acquise par Paul Madon* et dispersée, en partie dès 1911, en partie après la mort de ce dernier (1930). Les groupes suivants parvinrent au Muséum : malacodermes et hétéromères (spécialement anthicides) via Pic* ; cocinelles via Sicard*, buprestides via Théry*.
BIBLIOGRAPHIE
30Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 10.
AUDINET-SERVILLE [AUDINET DE SERVILLE dit] Jean-Guillaume (1775-1858)
31Né à Paris dans un milieu proche de la Cour, Jean-Guillaume Audinet-Serville se fit remarquer dès son plus jeune âge par une intelligence vive et une mémoire phénoménale. La Révolution ayant ruiné sa famille, il occupa une série d’emplois modestes, mais fréquentales salons du Directoire et du Consulat, en particulier celui de Mme de Tigny, qui venait de publier — sous le nom de son mari — un important ouvrage d’entomo logie12. Ce fut une révélation pour Serville. Bientôt, il fit la connaissance de Latreille* qui l’aida à perfectionner ses connaissances entomologiques, puis lui confia divers travaux importants à partir de 1819. On lui doit surtout l’achèvement de la partie entomologique de l’Encyclopédie méthodique de Panckoucke, en collaboration avec Le Peletier de Saint-Fargeau13. Membre fondateur et premier président de la SEF (1832), sa modestie lui fit refuser tout renouvellement de ce mandat (il accepta en 1845 la dignité de membre honoraire). Parallèlement, il s’attacha à réunir une collection, qui fut un temps la plus belle et surtout la plus complète qu’il y eût à Pa ris14. Avant 1850, atteint par l’âge, il se résolut à la mettre en vente. Les coléoptères furent acquis par Léon Dufour* (Thierry Deuve, comm. pers.)
BIBLIOGRAPHIE
32Amyot (J.-B.), “Notice nécrologique sur Audinet-Serville”, Annales de la Société entomologique de France, 3ème série, Tome 6, 1858, pp. 343-351, portrait.
33Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 10.
34Silbermann (Gustave), Énumération des entomologistes vivans, suivie de notes sur les collections entomologiques des principaux musées d’histoire naturelle d’Europe, sur les sociétés d’entomologie, sur les recueils périodiques consacrés à l’étude des insectes, et d’une table alphabétique des résidences des entomologistes, Paris : Roret ; Lunéville : Creuzat, 1835, in-8°, p. 2.
AUDOUIN Jean-Victor (1797-1841)
35Après des études de médecine, Jean-Victor Audouin devint en 1830 l’aide-naturaliste de Latreille*, au Muséum. Il fut en 1832 l’un des membres-fondateurs de la SEF, puis succéda à Latreille en 1833 à la chaire de Zoologie des Crustacés et Insectes, dont il enrichit les collections jusqu’à sa mort prématurée. Nous disposons à ce sujet d’un document significatif : la lettre qu’il écrivit à Silbermann, en réponse à l’enquête de celui-ci sur les grandes collections entomologiques européennes (ci-dessous). À son décès, la collection d’arthropodes du Muséum aurait compté 120 000 espèces. Il publia une soixantaine de travaux entomologiques, et fut élu à l’Académie des sciences en 1838. Sa riche bibliothèque privée fut vendue aux enchères en mai 1842 et acquise dans sa quasi-totalité par l’entomologiste anglais John Westwood.
BIBLIOGRAPHIE
36Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 10.
37Jaussaud (Philippe), Brygoo (Édouard-Raoul) (sous la dir.), Du jardin au Muséum en 516 biographies, Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 2004, pp. 48-490 (Collection Archives).
38Marseul (Sylvain Augustin, abbé de), “Les Entomologistes et leurs écrits”, extr. de L’Abeille, 1882-1889, in-16, pp. 232-239.
39Théodoridès (Jean), Jean-Victor Audouin, 1797-1841, un zoologiste de l’époque romantique, Paris : CTHS, 1978, 127 p. (Mémoires de la Section des sciences ; 6).
Lettre d’Audouin à Gustave Silbermann sur les collections entomologiques du Muséum |
AUZAT Victor (1865-1939)
40Instituteur, puis professeur-adjoint au collège Rollin (Paris), Victor Auzat termina sa médecine à l’âge de 38 ans, mais ne l’exerça pas, conservant jusqu’à sa retraite un poste d’enseignant subalterne. Parallèlement à cette activité professionnelle, il s’intéressait en amateur aux coléoptères histérides (SEF 1904, démission en 1937). Devenu un excellent spécialiste du groupe, il lui consacra un volume dans la série de la “Faune gallo-rhénane”, malheureusement resté inachevé. Sa collection est parvenue au Muséum via Thérond*.
BIBLIOGRAPHIE
41Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 10. Gomy (Yves), “Victor Auzat (1865-1939), ou l’œuvre inachevée”, Nouvelle revue d’entomologie, nelle série, vol. 12, no 1, 1995, pp. 3-15.
b
BABAULT Guy (1888-1930)
42Chasseur d’insectes et de gros gibier, voyageur-naturaliste pour le Muséum, Guy Babault est connu pour ses expéditions en Afrique orientale et en Inde, auxquelles il consacra deux ouvrages15. Ses récoltes zoologiques — et spécialement entomologiques — ont été publiées de façon luxueuse, avec planches en couleurs16. Bien qu’il ait été rémunéré par le Muséum, et que les collections qu’il rassemblait aient dû aller à celui-ci en totalité, il avait un arrangement avec Bouvier lui permettant de conserver les cicindèles (qu’il étudiait luimême), ainsi que d’autres carabiques auxquels il s’intéressait personnellement, pourvu qu’il les lègue à terme au Muséum. Il put ainsi former une collection privée de ces groupes, à partir de ses récoltes et de nombreux échanges, notamment avec Adolphe Boucard*. Il fut aussi légataire en 1911 des cicindèles et carabiques de Maindron*. Peu avant sa mort, il remplit scrupuleusement ses obligations en déposant ses coléoptères au Muséum (29 décembre 1929). Il semble qu’il ait aussi légué quelques autres matériaux entomologiques au musée Gabriel Foucher de Bourges.
BIBLIOGRAPHIE
43Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 11.
BADEN Johann Andre Ferdinand (1828-1914)
44Dentiste à Altona, près de Hambourg, Baden avait constitué une collection de coléoptères qui comptait parmi les principales d’Allemagne (plus de 25 000 espèces). Il avait racheté notamment les buprestides de Haag-Rutenberg*. Sa collection fut vendue par familles. Sont parvenues au Muséum : les clérides via Gorham*, ainsi que les familles suivantes, via Neervoort Van de Poll* : buprestides via Théry*, lucanides via Boileau* et Didier*, gyrinides via Oberthür*.
BIBLIOGRAPHIE
45Gilbert (Pamela), A Compendium of the Biographical Literature on Deceased Entomologists, Londres : British Museum (Natural History), 1977, in-8°, p. 15.
Weidner (Herbert), Geschichte der Entomologie in Hamburg (Supplément aux Abhandlungen und Verhandlungen des Naturwissenschaftlichen Vereins in Hamburg), Hamburg : Cram, de Gruyter & Co., 1967, pp. 185-186.
BAER Gustave Adolphe (1839-1918)
46Adolphe Baer s’intéressa très tôt aux insectes, dont il faisait le commerce (SEF 1859). Au cours d’un long séjour aux Philippines (1867-1882), il réunit les éléments d’un intéressant catalogue des coléoptères de ce pays17. Établi à Paris, il fut secrétaire adjoint de la SEF de 1886 à 1896. Il partit ensuite pour le Pérou jusqu’en 1898 et traversa les Andes en 1900. À près de 70 ans, il était encore employé comme “voyageur-naturaliste” par le Muséum et fit à ce titre une longue exploration de l’état de Goyaz (Brésil)18. Outre une petite collection de curculionides, échangée avec lui en 1902, le laboratoire d’Entomologie conserve une grande partie de ses récoltes des Philippines et du Pérou, acquises par Pic.
BIBLIOGRAPHIE
47Chopard (Lucien), “Notice nécrologique sur Gustave-Adolphe Baer”, Bulletin de la Société entomologique de France, 1918, pp. 53-54.
BAKEWELL Robert (1810-1867)
48Robert Bakewell était un entomologiste anglais dont la collection fut vendue par familles. Les suivantes sont parvenues pro parte au Muséum : buprestides via Neervoort Van de Poll* et Théry* ; élatérides et eucnémides via E. W. Janson*, Neervoort Van de Poll et Fleutiaux* ; lamellicornes (second choix) via Oberthür*.
BIBLIOGRAPHIE
49Gilbert (Pamela), A Compendium of the Biographical Literature on Deceased Entomologists, Londres : British Museum (Natural History), 1977, in-8°, p. 16.
BALACHOWSKY Alfred Serge (1901-1983)
50Professeur-titulaire de la chaire d’Entomologie du Muséum (1961-1974), les travaux d’Alfred Balachowsky ont porté sur l’entomologie appliquée à l’agriculture et sur plusieurs groupes d’insectes, notamment les cochenilles auxquelles il consacra une monographie19. En ce qui concerne les coléoptères, il s’était spécialisé dans les scolytides. Il a rédigé le volume de la “Faune de France” consacré à cette famille20 et s’est attaché à accroître les collections correspondantes du Muséum. Il rédigea ou dirigea de nombreux travaux dans le domaine de l’entomologie appliquée21. Enfin, il fut un remarquable administrateur de la chaire d’Entomologie du Muséum. Peu après son élection, il obtint que soit rasé le musée du duc d’Orléans, situé au 45 rue Buffon et laissé à l’abandon depuis des années. Un nouveau bâtiment fut construit sur cet emplacement, de 1965 à 1968, dans lequel toute une partie fut aménagée pour le rangement des collections. Le second étage fut réservé aux coléoptères, et des dizaines de milliers de boîtes purent s’y déployer de façon beaucoup plus rationnelle et accessible qu’auparavant, ce qui dégageait d’autres zones de rangement, notamment au troisième étage de l’ancien bâtiment (au 45 bis de la même rue). Très désireux de maintenir la symbiose entre le laboratoire d’Entomologie et la SEF, il mit à la disposition de celle-ci un grand local situé à l’extrémité orientale du nouveau bâtiment.
BIBLIOGRAPHIE
51Chevassus-au-Louis (Nicolas), “Alfred Balachowsky, un pastorien à Buchenwald”, La Recherche, décembre 2003, pp. 50-52.
52Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 11.
53Jaussaud (Philippe), Brygoo (Édouard-Raoul) (sous la dir.), Du jardin au Muséum en 516 biographies, Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 2004, pp. 54-56 (Collection Archives).
54Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 302.
55Pesson (Paul), “Hommage à Alfred Serge Balachowsky (1901-1983)”, Annales de la Société entomologique de France, nelle série, vol. 20, no 3, 1984, pp. 235-238.
BALAZUC Jean (1914-1994)
56Entomologiste amateur mais très éclairé (SEF 1929), remarquable illustrateur, le Dr Jean Balazuc s’est spécialisé dans un domaine relativement négligé : la tératologie des coléoptères. C’est sur ce sujet qu’il a soutenu sa thèse de sciences (1947)22. Il est également l’auteur d’une faune des coléoptères de l’Ardèche23. Sa collection générale a été léguée au musée Guimet d’Histoire naturelle de Lyon, mais sa collection spécialisée de spécimens tératologiques est conservée au Muséum de Paris.
BIBLIOGRAPHIE
57Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 211-212.
BALY Joseph Sugar (1816-1890)
58Médecin anglais, coléoptériste amateur, Joseph Baly fut un spécialiste réputé des chrysomélides dont il décrivit un grand nombre d’espèces et de genres (SEF 1860). De sa collection spécialisée, seuls les doubles des chrysomélides hispines sont parvenus au Muséum via Neervoort Van de Poll* via René Oberthür*.
BIBLIOGRAPHIE
59Gilbert (Pamela), A Compendium of the Biographical Literature on Deceased Entomologists, Londres : British Museum (Natural History), 1977, in-8°, p. 18.
BAR [BAAR dit] Constant (1817-1884)
60Négociant allemand établi à Cayenne après 1850, il était le principal marchand-entomologiste de Guyane française à son époque (SEF 1854). Il effectua des récoltes de lépidoptères et de coléoptères pour Charles et René Oberthür*, qui se rendirent acquéreurs de sa collection personnelle.
BIBLIOGRAPHIE
61Gilbert (Pamela), A Compendium of the Biographical Literature on Deceased Entomologists, Londres : British Museum (Natural History), 1977, in-8°, p. 19.
BARAN Gabriel MIGEOT DE (1830-1864)
62Amateur de coléoptères et d’hémiptères (SEF 1848), mais aussi peintre et musicien, Gabriel de Baran accomplit sa courte vie sans se libérer de l’influence de sa mère, avec laquelle il habita toujours. Il faisait partie du petit cercle de coléoptéristes enthousiastes groupés autour des deux frères Charles et Henri Brisout de Barneville*, et qui comprenait aussi Charles Delarouzée*, son cadet de cinq ans, auquel le liait une vive amitié. Au sein de ce petit groupe, Gabriel de Baran était connu comme le collectionneur le plus organisé, celui dont la collection était un modèle pour ses amis : chaque famille y était accompagnée — dans les boîtes mêmes — de tableaux de détermination donnant les caractères des genres et des espèces. Il publia en 1857 un catalogue des espèces européennes de sa collection24. Comme Delarouzée, il mourut de tuberculose. Il légua sa collection à Henri Brisout de Barneville, qui la transmit à la SEF en 1887. Celle-ci la déposa au Muséum en 1930.
BIBLIOGRAPHIE
63Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 11.
64Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 76.
65Marseul (Sylvain Augustin, abbé de), “Les Entomologistes et leurs écrits”, extr. de L’Abeille, 1882-1889, in-16, p. 193.
BARAUD Jacques (1921-1992)
66Professeur de Biochimie à l’Université de Bordeaux 2, Jacques Baraud se consacrait en amateur à l’étude des scarabéides, groupe sur lequel il publia de nombreux et importants travaux de systématique et de faunistique25. Tous les ans, il effectuait un voyage en Espagne ou au Maroc, et en ramenait presque toujours au moins une espèce inconnue. Dans les années 1970-1980, il put étudier la quasi-totalité des Scarabaeoidea paléarctiques du Muséum. Sa collection, très riche en espèces ouest-paléarctiques (Espagne, Maroc), fut léguée au laboratoire d’Entomologie. Elle comprend un meuble de 44 tiroirs (format 50 x 40 cm) et quelques dizaines de boîtes de grand format (50 x 39 cm).
BIBLIOGRAPHIE
67Chalumeau (Fortuné), “Jacques Baraud : l’ami, l’entomologiste”, Nouvelle revue d’entomologie, nelle série, vol. 10, no 1, 1993, pp. 4-5.
68Huchet (Jean-Bernard), “Publications entomologiques de Jacques Baraud”, Nouvelle revue d’entomologie, nelle série, vol. 10, no 1, 1993, pp. 5-11.
BARBIER-DICKENS [ou BARBIER] Charles Anatole Athanase Benoît (1839-1889)
69Entomologiste parisien, amateur de “coléoptères d’Europe” (SEF 1866). De sa collection dispersée, seuls les cicindélides sont parvenus au Muséum via Fleutiaux* et René Oberthür*.
BARTHE René (1894-1957)
70René Barthe, médecin et entomologiste amateur [qu’il ne faut pas confondre avec Eugène Barthe (1862-1945), le fondateur des Miscellanea entomologica] avait réuni une riche collection de carabiques et cicindélides. Il la légua à son ami le Dr Rivalier*, et elle entra au Muséum en 1979 avec celle de ce dernier.
BIBLIOGRAPHIE
71Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 11.
BATES Henry Walter (1825-1892)
72Henry Walter Bates, illustre entomologiste et biologiste anglais, était déjà un collectionneur acharné de coléoptères lorsqu’il rencontra Alfred Russell Wallace*, âgé comme lui d’une vingtaine d’années. Ayant décidé de voyager ensemble en Amazonie, ils quittèrent l’Angleterre en 1848. Ils se séparèrent en 1850, puis, en 1852, Wallace retourna en Angleterre. Bates se fixa au village d’Ega, en Amazonie centrale, où il prit une épouse indigène et poursuivit ses récoltes pendant encore sept ans. Il rentra en 1859, ramenant avec lui quelque 14 000 insec tes, outre des mammifères, oiseaux, reptiles, poissons et invertébrés en moindres quantités. Il rapportait aussi une masse de notes, tenues au jour le jour et illustrées d’admirables dessins aquarellés26. Il commença l’étude de son matériel par les papillons. C’est sur ces insectes qu’il met en évidence, en 1862, le mimétisme appelé depuis “batesien” (batesian), et montre que celui-ci fournit un argument significatif en faveur de la théorie de Darwin. Ce dernier, d’ailleurs, ne manqua pas de l’évoquer dans les éditions postérieures de The Origin of Species. En 1863, Bates publia son grand ouvrage The Naturalist on the River Amazons, qui obtint un grand succès et resta depuis un classique de la littérature de voyage27, à l’égal du Malay Archipelago de son ami Wallace. Ayant vainement cherché à obtenir un poste au British Museum (Natural History), il fut nommé en 1864 secrétaire-adjoint de la Société royale de géographie, et le resta jusqu’à sa mort. Il vendit alors ses lépidoptères et se consacra exclusivement aux coléoptères : cérambycides, carabiques et scarabéides. Dans une centaine de travaux scientifiques, il décrivit plus de 700 espèces de coléoptères28. La plupart des types ou paratypes se trouvent dans sa collection (à l’exception toutefois de ceux de la Biologia Centrali-Americana), que Bates augmenta par tous les moyens : achats (relativement limités du fait de son peu de fortune), échanges, détermination de matériel. Elle fut dispersée à sa mort, mais Oberthür* réussit à l’acquérir presque tout entière (à la seule exception des endomychides et élatérides).
BIBLIOGRAPHIE
73Gilbert (Pamela), A Compendium of the Biographical Literature on Deceased Entomologists, Londres : British Museum (Natural History), 1977, in-8°, p. 22.
74O’Hara (James E.), “Henry Walter Bates, his life and contributions to biology”, Archives of Natural History, vol. 22, 1995, pp. 195-219.
BAUDON A. (mort en 1959 ?)
75Après avoir passé une grande partie de sa vie au Maroc, Baudon laissa au Muséum, en septembre 1959, une petite collection de coléoptères d’Afrique du Nord (environ dix boîtes).
BAUDUER Paul (1841-1910)
76Pharmacien à Sos (Lot-et-Garonne), Paul Bauduer fut l’élève d’Édouard Perris pour ce qui est de l’entomologie. Coléoptériste actif, il publia une dizaine de notes sur les espèces de sa région, et constitua une intéressante collection. Les carabides, psélaphides, scydménides, buprestides, mordellides et une partie des chrysomélides furent acquis par Maurice Pic*.
BIBLIOGRAPHIE
77Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 12.
BAULNY Fernand Marie OGIER de (1839-1870)
78Né à Coulommiers, Fernand de Baulny eut comme professeur l’abbé de Marseul*, qui le présenta dès 1856 à la SEF, dont il fut longtemps le membre le plus jeune. Passionné par les récits des grands explorateurs de l’Afrique, rêvant de les imiter, il part tout seul pour l’Algérie en avril 1861. Malgré les dangers et les fatigues, il parcourt en tous sens la province de Constantine et en ramène des milliers de coléoptères, qu’il mettra plusieurs années à préparer. En 1865, lors de la célèbre excursion en Espagne organisée par la SEF, il se joint au groupe d’entomologistes intrépides mené par La Brûlerie*, qui explorent le pays pendant trois mois. Il revient en Espagne en 1868, toujours avec la SEF ; mais, cette fois, il voyage avec le seul Eugène Simon. Les deux hommes passent au Maroc par Gibraltar. Ils se déguisent en Arabes, et, accompagnés d’une petite escorte, s’enfoncent hardiment dans le pays, encore très isolé et peu exploré par les Européens. C’est grâce à l’expérience et au sens du terrain de Baulny que cette expédition, un peu téméraire, se déroule sans anicroche. Les deux voyageurs rentrent sains et saufs, au mois de juin, en ramenant de très nombreux insectes et arachnides. Dès 1869, sa santé donne de vives inquiétudes, et la phtisie l’emporte rapidement, comme ses amis Delarouzée*, La Brûlerie et plusieurs autres. À part ses voyages, Fernand de Baulny menait une vie calme dans sa propriété de Coulommiers, où il partageait son temps entre la lecture de récits de voyage et les soins qu’il prodiguait à sa collection de coléoptères, l’une des plus riches de France. Outre ses propres récoltes, soigneusement préparées, déterminées et classées, il avait acquis par l’intermédiaire d’Émile Deyrolle* des matériaux provenant de collections anciennes, notamment celle de Lacordaire*. Sa propre collection fut vendue aux enchères en 1872, et Sédillot* put l’acquérir presque tout entière.
BIBLIOGRAPHIE
79Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 67.
80Simon (Eugène), “Notice nécrologique sur Ogier de Baulny”, Annales de la Société entomologique de France, 5ème série, Tome 1, 1871, pp. 122-124.
BEDEL Louis Ernest Marie (1849-1922)
81Issu d’une famille de magistrats fortunés, Louis Bedel mena une vie de rentier consacrée tout entière à l’étude des coléoptères, dont il devint un des plus grands spécialistes de son époque, le chef incontesté de l’école française d’étude de ce groupe pendant près d’un demi-siècle. Entré à la SEF en 1866, il en fut membre honoraire et “secrétaire honoraire” (titre créé pour lui). Son neveu Maurice Bedel (Prix Goncourt, 1927) a laissé un tableau saisissant de ses conditions matérielles d’existence, dans un appartement presque entièrement envahi par les collections d’insectes et la documentation afférente29. Tous les ans, Bedel délaissait ce cadre familier pour des voyages entomologiques qui lui firent visiter les principales régions de la France et de l’Afrique du Nord. En 1874-1875, il séjourna plusieurs mois en Algérie, et en ramena des milliers d’insectes. L’étude de ces matériaux, effectuées d’après sa documentation personnelle, mais aussi grâce à des visites régulières au Muséum, lui permit de publier une série d’ouvrages de systématique et de biogéographie, notamment un Catalogue raisonné des coléoptères du nord de l’Afrique30, qui s’ajoutait à sa la Faune des coléoptères du bassin de la Seine31. Ces ouvrages sont malheureusement tous deux restés inachevés malgré la collaboration apportée par plusieurs autres entomologistes. Dans la rédaction de ses travaux, Bedel a voulu se dégager du modèle introduit par le “père de l’entomologie”, Étienne Mulsant*, dont il trouvait les monographies trop longues et trop lourdes. Il jugea que des tableaux dichotomiques, rédigés avec la plus grand concision, devaient suffire pour l’édification d’une faune. Par opposition à Mulsant, il devint un modèle de laconisme, mais laconisme compensé par la précision des caractères choisis et des mots qui les décrivaient. Il ne partageait pas non plus l’avis de Fauvel*, qui tenait à ce qu’une description vînt apporter un supplément de connaissances aux caractères exposés en quelques mots dans les tableaux synoptiques. Peut-être Bedel a-t-il même exagéré cette concision dans certains synopsis, où il n’admettait qu’un ou deux caractères opposés. On dut lui en faire prendre conscience, car, dans ses derniers travaux, la rédaction est plus explicite. Le revers de cette exigence formelle fut le temps qu’il consacrait à ses écrits, à remettre sans cesse l’ouvrage sur le métier. Ce fut la cause majeure du retard que prenaient ses publications, et la raison pour laquelle les principales d’entre elles sont restées inachevées. Outre ses récoltes, Bedel put acquérir plusieurs collections (Caulle*, Desbrochers des Loges*, François, Manuel), avec un certain nombre de types de ces auteurs, ainsi que d’Olivier*, Sharp*, Vauloger*, Wollaston*... Il en résulta que sa collection devint très étendue. Sa sœur, Mme veuve Henri d’Orbigny, en fit don au Muséum en 1922. Elle en réserva toutefois — sans doute d’après les instructions de Bedel lui-même — un certain nombre de doubles, qui furent dispersés par tirage au sort entre les membre de la SEF.
BIBLIOGRAPHIE
82Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 12.
83Du Buysson (Henri), “Mon souvenir, à ceux qui ont le plus entretenu en moi la vie entomologique”, Miscellanea entomologica, vol. 28, 1925, pp. 76-81 et 89-98 ; vol. 29, 1926, pp. 20-27, 33-38, 41-46, 52-59 et 73-75.
84Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 88-90.
85Peyerimhoff (Paul de), “La Société entomologique de France (1832-1931)”, in Livre du centenaire de la Société entomologique de France, Paris : au siège de la Société, 1932, pp. 83-85, pl. XII.
86Sainte-Claire Deville (Jean), “Notice nécrologique sur Louis Bedel” [avec liste des publications], Annales de la Société entomologique de France, vol. 91, 1922, pp. 165-189, pl. photogr.
BÉGUIN [-BILLECOCQ] Louis (mort en 1931)
87Louis Béguin était attaché au ministère des Affaires étrangères. À ses débuts, il s’intéressait en amateur aux coléoptères d’Europe (SEF 1889 ; démission en 1913). Il eut l’habileté de capturer certaines espèces aussi célèbres que rares et put acquérir en outre des parties de la collection de son ami Maurice Des Gozis*, ainsi que les manuscrits que ce dernier avait préparés pour une “Faune gallo-rhénane” et qu’il eut à cœur de publier. Par la suite, il se spécialisa dans l’étude des curculionides. L’ensemble de ses collections fut dispersé par Clermont. Heureusement les apionides, qui en représentaient une des parties les plus intéressantes, furent acquis par le Dr Clerc*.
BIBLIOGRAPHIE
88Clermont (J.), “Nécrologie”, Miscellanea entomologica, vol. 34, no 3, mai 1932, p. 31.
BELLIER DE LA CHAVIGNERIE Jean Baptiste Eugène (1819-1888)
89Entomologiste amateur, fonctionnaire au ministère de la Justice, membre de la SEF (1845), Bellier de La Chavignerie effectua de nombreux voyages en France, Espagne, Italie, à une époque où les déplacements se faisaient à un rythme dont nous n’avons plus aucune idée. Il traversait même la Méditerranée pour se rendre en Corse ou en Sicile. Sur le mois de vacance dont il disposait, Bellier devait en consacrer parfois la moitié aux voyages et autres “travaux d’approche”. Cela ne rend que plus méritoires les résultats de cette activité, matérialisés par la collection de lépidoptères et coléoptères qu’il put réunir. Il publia lui-même environ 120 notes systématiques et faunistiques sur ces deux groupes, qu’il fut l’un des derniers amateurs éclairés à pouvoir étudier simultanément. Bellier se distinguait des autres entomologistes de son époque par l’excellente préparation des spécimens de petite taille. En revanche, comme ses collègues, il ne conservait qu’un nombre réduit d’exemplaires de chaque espèce ; il échangeait, voire vendait ses “doubles” (notamment par l’intermédiaire de Depuiset), ce qui finançait en partie ses voyages. Sa collection, renommée pour sa richesse, sa parfaite présentation et l’exactitude de ses déterminations, fut acquise en totalité par les frères Oberthür* et partagée selon leurs conventions : les lépidoptères allèrent à Charles, les coléoptères à René.
BIBLIOGRAPHIE
90Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 13.
91Du Buysson (Henri), “Mon souvenir, à ceux qui ont le plus entretenu en moi la vie entomologique”, Miscellanea entomologica, vol. 28, 1925, pp. 76-81 et 89-98 ; vol. 29, 1926, pp. 20-27, 33-38, 41-46, 52-59 et 73-75.
92Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 105.
93Marseul (Sylvain Augustin, abbé de), “Les Entomologistes et leurs écrits”, extr. de L’Abeille, 1882-1889, in-16, pp. 239-247.
94Régimbart (Maurice), “Notice nécrologique sur Eugène Bellier de la Chavignerie”, Annales de la Société entomologique de France, 6e Série, tome VIII, 1888 [mai 1889], pp. 449-452.
BELON Paul (1839-1912)
95Originaire d’Angers, religieux dominicain (sous le nom de frère Marie-Joseph) et professeur à l’Institut catholique de Lyon (1876-1902), Paul Belon s’est toujours intéressé aux coléoptères (SEF 1873). Chasseur efficace, il réussissait à capturer des espèces endogées jusque dans les jardins des couvents où il séjournait ! Également expert dans la technique délicate des élevages, il se procura de cette façon plusieurs cérambycides rares ou peu connus. Il s’était spécialisé dans les lathridiides et familles voisines, groupe sur lequel il publia des travaux intéressants. Il traduisit aussi en français, dans un esprit charitable, toute une série de travaux allemands de faunistique. Expulsé de France en 1902 à la suite de la loi sur les congrégations religieuses, il céda sa collection en partie à Argod-Vallon*, en partie à Pic*.
BIBLIOGRAPHIE
96Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 13. Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 79.
BÉNARD Georges (c. 1880-1940)
97Préparateur, puis assistant au laboratoire d’Entomologie de 1905 à 1932, Georges Bénard s’occupa surtout de coléoptères (SEF 1903). C’est lui qui prit en charge le déménagement des collections de ce groupe lors du transfert du laboratoire dans ses nouveaux locaux, en 1923. Il déposa scrupuleusement au Muséum tous les insectes qu’il pouvait se procurer par ses chasses ou ses déterminations, et qui consistaient surtout en coléoptères carabiques.
BIBLIOGRAPHIE
98Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 13.
99Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 105.
BENDERITTER Eugène (1869-1940)
100Imprimeur né à Rouen et mort à Amiens, entomologiste amateur (SEF 1910), Eugène Benderitter créa sa propre revue, L’Ami des sciences naturelles, qui n’eut qu’une existence éphémère. Il y publia surtout ses propres travaux, mais aussi ceux d’un petit nombre d’autres entomologistes. Spécialisé dans l’étude de divers groupes de lamellicornes (hybosorides, ochodéides, orphnides, rutélides, etc.), surtout exotiques, sa collection renferme plusieurs espèces qui n’ont jamais été retrouvées depuis leur description. Elle fut acquise par Maurice Pic*.
BIBLIOGRAPHIE
101Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 13.
BERTRAND Henri (1892-1978)
102Tout en reprenant une petite affaire familiale, Henri Bertrand s’intéressa en amateur à un domaine peu connu : celui des larves et nymphes des coléoptères aquatiques, auquel il consacra une thèse de doctorat en 1927. Se passionnant de plus en plus pour ses travaux scientifiques, il délaissa son entreprise, et celle-ci ne manqua pas de péricliter. Pendant plusieurs années, il sollicita un poste de chercheur, qu’il obtint finalement en 1936. Avant et après sa nomination, il passa le plus clair de son temps à pourchasser les objets de ses travaux, en France et dans le monde entier, leur consacrant de très nombreuses publications passablement ésoté riques32. Sa fin fut aussi peu conventionnelle que l’avait été sa vie : il ne revint pas d’une excursion dans les Pyrénées, effectuée à l’âge de 86 ans, et l’on ne retrouva que l’année suivante son cadavre desséché. La collection immense et unique qu’il avait accumulée pendant plus de soixante-dix ans fut offerte au Muséum par sa famille.
BIBLIOGRAPHIE
103Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 14.
104Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 201-202.
BICKHARDT Heinrich (1873-1920)
105Originaire de Francfort, spécialiste des histérides, Heinrich Bickhardt était un homme de terrain remarquable, capable de collecter plusieurs milliers de coléoptères représentant 491 espèces lors d’un voyage de douze jours en Corse en 1905 ! De sa collection, demeurée presque tout entière en Allemagne, sont parvenus au Muséum les malacodermes et cérambycides paléarctiques via Pic*.
BIBLIOGRAPHIE
106Gilbert (Pamela), A Compendium of the Biographical Literature on Deceased Entomologists, Londres : British Museum (Natural History), 1977, in-8°, p. 33.
107Weber (L.), “Heinrich Bickhardt †”, Entomologische Blätter, 1921, 17 (1-3), pp. 1-5, pl. photogr.
BIET Félix, R. P. (1838-1901)
108Le révérend père Biet, plus tard évêque du Tibet, fut l’un des principaux entomologistes collecteurs de son époque dans les vastes régions qui recouvrent le sud-ouest de la Chine et le Tibet proprement dit. Comme la plupart des missionnaires, il utilisait les services de récolteurs locaux, comme le mentionnent les étiquettes lithographiées “chasseurs indigènes” que portent aujourd’hui encore les insectes qu’il avait envoyés en Europe. Il put ainsi rassembler des quantités d’espèces “rares” que les amateurs européens étaient prêts à payer d’autant plus cher qu’elles provenaient de régions reculées. La meilleure partie de ces récoltes fut destinée à partir de 1892 aux frères Oberthür*, qui se les partagèrent suivant leur convention habituelle, et contre des subventions en espèces et en nature (impression de catéchismes, missels, ouvrages d’enseignement catholique, etc.) aux missions françaises du Tibet et d’ailleurs.
BLANCHARD Charles Émile (1819-1900)
109Fils d’un peintre de talent, élève de Van Spaendonck, qui exécuta une vingtaine de numéros pour la célèbre collection des “vélins du Muséum”, Émile Blanchard entra dès 1834 au laboratoire d’Entomologie (et en 1837 à la SEF), science pour laquelle il montra aussitôt “d’heureuses dispositions” (Audouin*). Sous-aide-naturaliste en 1838, aide-naturaliste en 1841, Brullé* lui confia la rédaction de tous les chapitres sur les insectes de l’Histoire naturelle des animaux articulés (1840-1841)33, à l’exception des coléoptères, groupe auquel toutefois il se consacra par la suite. C’est aussi Blanchard qui rédigea en 1850 les deux premières livraisons (seules parues) du catalogue de la collection d’insectes dont Audouin avait commencé la réorganisation34. Dans ce travail, et dans plusieurs autres, Blanchard décrivit de très nombreuses espèces nouvelles de coléoptères envoyées ou rapportées par les grands voyageurs-naturalistes de l’époque : Francis de Castelnau*, Dumont d’Urville, Victor Jacquemont, Alcide d’Orbigny, Auguste Saint-Hilaire, etc. Parallèlement, il rédigea des travaux généraux sur la systématique des insectes et effectua des observations morphologiques minutieuses. Cette œuvre scientifique reçut son couronnement : en 1862, il fut successivement élu à l’Académie des sciences puis nommé professeur au Muséum et directeur de la chaire d’Entomologie, poste qu’il conserva jusqu’en 1894. En 1868, il publia un très beau travail sur la biologie des insectes, fort volume de 700 pages très bien illustrées35, suivi en 1872 d’une contribution à leur systématique36. Malheureusement, il ne voyait plus assez clair pour continuer ses travaux entomologiques et finit par perdre complètement la vue vers 1880. Dès lors, il se renferma dans un certain isolement et refusa les collaborateurs bénévoles qui s’offraient pour l’étude et le rangement des collections de son laboratoire. Ces charges reposaient en entier sur ses collaborateurs, qui, malgré leur valeur, ne pouvaient suffire à la tâche, d’autant qu’ils devaient s’occuper en premier lieu de l’installation de la galerie des insectes, au sein de la galerie de Zoologie (inaugurée en 1889, mais dont les finitions s’étendirent sur au moins une dizaine d’années). Le résultat est que les collections, pendant plus de quinze ans (1880-1895), subirent une dégradation sensible. L’isolement, le refus des innovations qui formaient le fonds de son caractère amenèrent Blanchard à prendre position contre Darwin, à l’Académie des sciences. Si le célèbre savant anglais n’y fut reçu qu’en 1878, et dans la section de Botanique, c’est en grande partie à cause de l’opposition exercée par Blanchard (et à celle du physiologiste Pierre Flourens) dans la section de Zoologie. En revanche, il usa de toute son influence pour faire recevoir Jean-Henri Fabre* comme correspondant (11 juillet 1887).
BIBLIOGRAPHIE
110Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 14.
111Jaussaud (Philippe), Brygoo (Édouard-Raoul) (sous la dir.), Du jardin au Muséum en 516 biographies, Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 2004, pp. 81-82 (Collection Archives).
112Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 63-64.
BLEUSE Léon (1839-1926)
113Coléoptériste amateur (SEF 1896), Léon Bleuse possède déjà une collection lorsqu’il se fixe à Rennes vers 1880, où il fait la connaissance de René Oberthür*. Il effectue avec celui-ci plusieurs voyages en France et dans le bassin de la Méditerranée. Il se lie également avec Maurice Pic*, qui lui dédie de nombreuses espèces nouvelles. Presque ruiné par la guerre, il vend sa collection à la firme allemande Reitter*, à l’exception des carabiques, achetés par Oberthür*, et des malacodermes, réservés à Pic.*
BIBLIOGRAPHIE
114Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 15.
BOÏELDIEU Anatole Auguste (1824-1886)
115Auguste Boïeldieu était chef de bureau à la Grande Chancellerie de la Légion d’Honneur et spécialiste des coléoptères d’Europe, auxquels il consacra plusieurs publications (SEF 1851-1885). Malgré des moyens relativement restreints, il put réunir une collection importante, qui fut dispersée à sa mort par sa famille. Seuls parvinrent au Muséum les petits groupes des altises (chrysomélides), via Vauloger de Beaupré*, et des ptinides via Gallois* via Pic*.
BIBLIOGRAPHIE
116Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 15.
BOILEAU Henri (1866-1924)
117Ingénieur des Arts et Manufactures, résidant à Paris, Henri Boileau fut un spécialiste éminent de la belle famille des lucanides, mais s’intéressa aussi à d’autres groupes de coléoptères, notamment les carabides (SEF 1895). Auteur de nombreux travaux scientifiques sur ses groupes de prédilection, il put en réunir une très riche collection. Les seuls lucanides rassemblaient quelque 18 150 exemplaires, représentant 621 espèces déterminées (et de nombreuses autres indéterminées), et occupaient quatre meubles de 48 tiroirs chacun. Le reste de la collection, soit environ 1 548 espèces en 6 600 exemplaires, était contenu dans des cartons. La quasi-totalité de cet ensemble, mis en vente par Donckier de Donceel* après le décès de Boileau, a pu rejoindre le Muséum : les carabides via Alluaud*, les lucanides via le Dr Didier*, les passalides via Pic*.
BIBLIOGRAPHIE
118Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 15.
119Didier (Dr Robert), “La Vie et l’œuvre scientifique de Henri Boileau (1866-1924)”, in Didier (Dr Robert), Études sur les coléoptères lucanides du globe, Paris : P. Lechevalier, 1937, pp. 1-10 (avec liste de publications).
120Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 97.
BONHOURE Alphonse (1864-1909)
121Alphonse Bonhoure fut membre-assistant de la SEF dès 1883. Il devint ensuite avocat, puis administrateur des Colonies. Mort à Saïgon, sa collection fut rapatriée avec ses autres biens et offerte au Muséum par ses héritiers le 6 juillet 1909. Elle est riche en espèces d’Indochine.
BIBLIOGRAPHIE
122Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 15.
BONNAIRE Achille, baron (1824-1907)
123Le baron Achille Bonnaire est un bon exemple de ces entomologistes fortunés du XIXe siècle, qui n’hésitaient pas à effectuer des voyages, parfois pénibles, pour collecter eux-mêmes les objets de leur passion. Outre ses expéditions en Europe et en Algérie, il put acquérir diverses collections. En 1871, il reçut en legs celle de Capiomont* (dont il rédigea la notice nécrologique). En 1883, sa collection comprenait 9 833 espèces. Il continua de l’augmenter, et elle en comptait 14 600 quand il la vendit à Magnin* en mars 1905. Les groupes suivants parvinrent au Muséum par divers intermédiaires : curculionides via Hoffmann* ; malacodermes via Pic* ; ténébrionides via Chatanay*.
BIBLIOGRAPHIE
124Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 16.
BONNEUIL Roger, comte de
125Grand amateur de coléoptères, membre de la SEF (1858, démission en 1875), le comte de Bonneuil put réunir une riche collection en effectuant de nombreux échanges et achats. Il acquit notamment la collection Monchicourt*. De sa propre collection, dispersée après 1900, les groupes suivants parvinrent au Muséum : buprestides via Théry* ; curculionides via Clerc* ; malacodermes, clérides et phytophages via Pic*.
BIBLIOGRAPHIE
126Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 16.
BONVOULOIR Henri ACHARD DE (1839-1914)
127Originaire des Hautes-Pyrénées, le comte de Bonvouloir fut l’un des pionniers de l’exploration entomologique des grottes des Pyrénées. Tous les coléoptéristes éclairés de Paris et d’ailleurs se donnaient rendez-vous l’hiver dans son hôtel parisien, l’été dans sa villa de Bagnères de Bigorre. Passionné tout jeune par les coléoptères (SEF 1859), il fut l’élève de Jacquelin Du Val*, sous la direction duquel il réalisa une monographie de la famille des throscides publiée à l’âge de vingt ans37. Il découvrit peu après, dans une grotte des Pyrénées centrales, les premiers exemplaires d’un extraordinaire coléoptère, aux appendices démesurément allongés, qui allait devenir l’archétype des espèces cavernicoles. Il décrivit lui-même le genre et l’espèce sous le nom d’Aphaenops leschenaulti (1861)38. Parmi la douzaine de travaux entomologiques qu’il a publiés, le plus important est incontestablement sa Monographie des Eucnémides, illustrée d’admirables figures par Jules Migneaux39. Bonvouloir s’occupa pendant des années des archives et de la bibliothèque de la SEF, dont il établit le catalogue, et qu’il n’hésita jamais à aider financièrement. Sa collection est riche en espèces exotiques (acquises de Bates*, La Ferté*, Wallace*…), ainsi qu’en cavernicoles (renfermant notamment, pour ce groupe, la moitié de celle de Linder*). Elle fut acquise par René Oberthür*, qui en conserva le “premier choix” et dispersa les doubles. De ceux-ci, plusieurs familles rejoignirent plus tard au Muséum leurs membra disjecta : buprestides via Théry*, cérambycides via Gounelle*, clavicornes via Grouvelle*, coprophages via Boucomont*, lucanides via Boileau* et Didier*.
BIBLIOGRAPHIE
128Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 16.
129Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 80
130Rabaud (Étienne), “[Notice nécrologique sur Henri Achard de Bonvouloir ; liste des travaux]”, Bulletin de la Société entomologique de France, 1914, pp. 405-407.
BOSC D’ANTIC Louis (1759-1828)
131Figure historique de l’entomologie française, né à Paris, Louis Bosc manifesta dès son plus jeune âge un très vif intérêt pour les insectes et autres choses de la nature : comme le rapporte Cuvier, il ne s’était jamais connu d’autres jouets. Inquiété sous la Terreur, il se cacha dans la forêt de Montmorency, et profita de son séjour pour étudier les insectes et les araignées de ce massif, encore préservé à l’époque. Sous le Directoire, nommé consul de France à New York, il fut l’un des premiers entomologistes qui put étudier sur place les insectes d’Amérique du Nord. Rentré à Paris en 1798, il se consacra davantage à la botanique et à l’agronomie ; il fut d’ailleurs nommé en 1825 professeur de Culture au Muséum. Ayant conservé son goût pour les insectes, il constitua une collection, surtout riche en Hyménoptères, qui fut l’une des plus belles de son époque et dont beaucoup d’exemplaires avaient été soumis à Fabricius. Rachetée à sa veuve en 1828, elle a malheureusement beaucoup souffert des outrages du temps et des insectes déprédateurs : les coléoptères subsistants tiennent dans un seul carton demi-format !
BIBLIOGRAPHIE
132Berland (Lucien), “Voyageurs d’autrefois et insectes historiques”, in Livre du centenaire de la Société entomologique de France, Paris : au siège de la Société, 1932, pp. 157-166, pl. XVIII.
133Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 16.
134Jaussaud (Philippe), Brygoo (Édouard-Raoul) (sous la dir.), Du jardin au Muséum en 516 biographies, Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 2004, pp. 86-88 (Collection Archives).
135Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 48.
136Marseul (Sylvain Augustin, abbé de), “Les Entomologistes et leurs écrits”, extr. de L’Abeille, 1882-1889, in-16, pp. 281-284.
BOSSION Jacques (mort en 1914)
137Sous-lieutenant dans les chasseurs d’Afrique, Jacques Bossion s’intéressait particulièrement aux coléoptères d’Algérie (SEF 1892). Sa collection fut offerte à la SEF, puis déposée au Muséum en 1930.
BIBLIOGRAPHIE
138Berland (Lucien), “Notices sur les membres de la Société entomologique de France morts au champ d’honneur”, Annales de la Société entomologique de France, vol. 89, 1920, pp. 417-436 (ici, p. 420, portrait).
BOSSONG Henri (mort en 1984)
139Henri Bossong était un banquier résidant à Nancy, puis à Lunéville. Amateur actif de coléoptères (SEF 1955, démission en 1973), il a laissé quelques notes de chasse, la première parue dès 1926. Sa collection a été léguée au Muséum, où elle est entrée en 1984. Elle compte 85 cartons.
BIBLIOGRAPHIE
140Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 16.
BOUCARD Adolphe (1839-1905)
141D’origine française, Adolphe Boucard était un marchand-naturaliste établi à Londres. À Paris, il résidait chez son ami Auguste Sallé*. Il effectua comme ce dernier des voyages en Amérique latine, durant lesquels il collectait les insectes, ainsi que les oiseaux-mouches, dont il s’était fait une spécialité. Il a laissé un amusant fascicule d’instructions à l’usage des voyageurs-naturalistes, ainsi que des souvenirs de voyage40. De sa collection personnelle, dispersée par ses confrères, un certain nombre de familles parvinrent au Muséum : cicindélides via Fleutiaux* et Oberthür* ; coccinellides via Sicard* ; lampyrides via Ernest Olivier* ; malacodermes via Pic* ; paussides, clérides, cérambycides d’Afrique et nombre de séries mineures via Oberthür.
BIBLIOGRAPHIE
142Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 17.
BOUCOMONT Antoine (1867-1936)
143Avocat-avoué près le tribunal civil de Cosnes (Nièvre), Antoine Boucomont fut l’un des grands coléoptéristes amateurs de son époque, spécialiste éminent des groupes coprophages, notamment d’Amérique et d’Asie, auxquels il consacra de nombreux travaux scientifiques41. En 1908, il encouragea le jeune Eugène Séguy à s’intéresser aux Diptères, et ce dernier fit la brillante carrière déjà évoquée42. Jouissant d’un confortable revenu, Boucomont put acquérir des matériaux importants, notamment ceux de Neervoort Van de Poll* (surtout Indonésie) et de Duchaîne* (Chine). Sa riche collection spécialisée, sa bibliothèque et ses archives furent léguées au Muséum en 1936.
BIBLIOGRAPHIE
144Barthe (E.), “[Notice nécrologique]”, Miscellanea entomologica, vol. 37, 1936, pp. 91-92.
145Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 17. Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 94.
BOULARD Désiré François (1801-1888)
146Préparateur au laboratoire d’Entomologie depuis 1838, Désiré Boulard possédait malgré cela une collection personnelle (SEF 1839-1851). En 1862, il déposa au Muséum 86 boîtes de coléoptères provenant d’Europe et d’Algérie. Il était spécifié explicitement qu’il s’agissait d’une “première série”, et donc implicitement qu’une ou plusieurs autres séries suivraient dans l’avenir. Mais il n’y en eut plus. Boulard aurait déposé une autre partie de sa collection au musée de Blois43 ; quant au reliquat, probablement destiné au Muséum, il fut détruit en 1871 lors des bombardements de Paris par les Prussiens.
BIBLIOGRAPHIE
147[Notice nécrologique de Désiré-François Boulard], Bulletin de la Société entomologique de France, 1888, p. XXXIII.
BOULLET Eugène (mort en 1923)
148Eugène Boullet (SEF 1878), banquier à Corbie (Somme), était surtout lépidoptériste, et même spécialiste des chenilles. Il avait consenti des prêts financiers à Léon Fairmaire*. Au décès de ce dernier, Boullet fit saisir la plus grande partie de la collection. Des transactions s’engagèrent entre le Muséum, la famille de Fairmaire et Boullet. Finalement, la collection Fairmaire fut acquise en totalité par le Muséum, dans des conditions très avantageuses. Boullet offrit aussi au laboratoire sa riche collection de lépidoptères, ainsi qu’une importante somme d’argent. Il reçut pour tout cela le titre de “bienfaiteur du Muséum”, et son buste fut placé dans la bibliothèque du 45 rue Buffon, où il se trouve encore.
BOURGEOIS Jules (1847-1911)
149Né à Sainte-Marie-aux-Mines, en Alsace, Jules Bourgeois s’installe à Rouen après 1871. Il vit ensuite à Paris de 1880 à 1890 ; enfin, il retourne dans sa ville natale jusqu’à sa mort. Ces déménagements successifs ne l’ont pas empêché de devenir un éminent spécialiste des lycides et cantharides, groupes sur lesquels il publie des travaux significatifs. Président de la SEF en 1886, il voyage en Tunisie trois ans plus tard avec son frère, le futur général Robert Bourgeois, qui allait diriger peu après la mission française de mesure du méridien terrestre en Équateur. De retour en Alsace, Jules Bourgeois entreprend la rédaction d’un Catalogue des Coléoptères de la chaîne des Vosges et des régions limitrophes, qui paraîtra de 1898 à 1910. Jouissant de certains moyens, il avait pu réunir une collection importante, renfermant entre autres les matériaux du Dr Puton*, qu’il laissa dans leur état originel. Le 11 octobre 1911, le laboratoire d’Entomologie enregistrait de la façon suivante un envoi de Ste-Marie-aux-Mines : “legs de Jules Bourgeois, collection de coléoptères comprenant : 1° une collection de malacodermes du globe ; 2° une collection de coléoptères paléarctiques ; 3° la collection de coléoptères paléarctiques du Dr Puton ; 4° des insectes exotiques de diverses provenances.”
BIBLIOGRAPHIE
150Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, pp. 17-18.
151Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 87.
BOURGIN Pierre (1901-1986)
152Pierre Bourgin fut d’abord un grand dessinateur. Il avait mis son talent au service de son parent et patron, Jacques Millot*, et ce talent s’exprima tout particulièrement dans les deux premiers volumes de la monographie consacrée par ce dernier et le professeur Anthony au Cœlacanthe, poisson “fossile vivant” découvert au large des côtes de Madagascar44. Assistant au laboratoire d’Entomologie, Bourgin fut, de 1948 à 1970, l’éditeur de la revue d’amateurs L’Entomologiste. Il fut aussi l’auteur d’un certain nombre de travaux sur les coléoptères, notamment cétonides et dynastides, qu’il illustrait de ses admirables dessins45. Il avait repris la collection du professeur Millot et l’avait beaucoup augmentée. Offerte au Muséum par son épouse et sa sœur, elle comptait environ 400 boîtes, essentiellement de carabides et de scarabéides dynastini et cetoniini.
BIBLIOGRAPHIE
153Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 18.
154Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 234-235.
155Paulian (Renaud), “Pierre Bourgin (1901-1986)”, L’Entomologiste, vol. 42, no 3, 1986, pp. 129-131.
BRAZIER (mort en 1896 ?)
156De cet entomologiste mal connu, ou de ses héritiers, le laboratoire d’Entomologie reçut le 24 octobre 1896 “une collection d’insectes de diverses localités”.
BRENSKE Ernst (1845-1904)
157Ernst Brenske, président de la Société entomologique de Potsdam, fut un grand amateur de coléoptères d’Europe et spécialiste éminent des mélolonthides exotiques (SEF 1887). De son énorme collection, seules les familles suivantes sont parvenues au Muséum : malacodermes, élatérides, dermestides, histérides, anthicides, toutes via Pic*.
BIBLIOGRAPHIE
158Gilbert (Pamela), A Compendium of the Biographical Literature on Deceased Entomologists, Londres : British Museum (Natural History), 1977, in-8°, p. 47.
BREUNING Stefan von (1894-1983)
159Aristocrate autrichien d’origine allemande, Stefan von Breuning se fixa à Paris en 1945. S’étant intéressé d’abord à la paléontologie des mammifères, il se tourna vers les coléoptères à l’âge de trente ans et devint un spécialiste estimé des cérambycides lamiines et surtout des Carabus et genres voisins. Parmi quelque 600 publications scientifiques, c’est à ce dernier groupe qu’il consacra la plus ambitieuse, sa Monographie der Gattung Carabus46. Au cours de sa longue vie, Breuning réunit au moins deux importantes collections de coléoptères carabiques : la première, avant la guerre de 1939-1945, fut vendue en grande partie au Dr Vogt, et se trouve actuellement au Muséum d’Amsterdam ; la seconde, après la guerre, fut cédée au laboratoire dans les années 1970. Suivant l’accord conclu alors avec Villiers*, Breuning conservait sa collection chez lui mais s’engageait à la faire déposer après son décès. En réalité, et pendant au moins une dizaine d’années, il en vendit des exemplaires isolés ; sa veuve continua cette pratique pendant plus d’un an ! Lorsque la collection entra au laboratoire, le 22 juillet 1985, il ne restait dans les 62 boîtes que des exemplaires épars, dont seulement une vingtaine de types, sur les centaines qui auraient dû s’y trouver.
BIBLIOGRAPHIE
160Breuning (Stephan von), “Notice autobiographique & liste de publications”, Bulletin de la Société de sciences naturelles, no 41, mars 1984, pp. 1-17. Je remercie vivement Thierry Deuve pour les informations orales qu’il m’a communiquées sur la collection Breuning.
BRIEL Jean (1876-1965)
161Instituteur en Meurthe-et-Moselle, Jean Briel a récolté activement les coléoptères de sa région, notamment les carabiques, sur lesquels il a publié quelques notes. Son intéressante collection, essentiellement locale mais ne comportant pas moins de 126 boîtes, a été léguée au Muséum en 1966.
BIBLIOGRAPHIE
162Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 19.
BRISOUT DE BARNEVILLE Henri Étienne (1821-1887) BRISOUT DE BARNEVILLE Charles (1822-1893)
163Des quatre frères Brisout de Barneville, trois restèrent célibataires pour l’amour exclusif des insectes, et deux d’entre eux choisirent les coléoptères. À ce sujet, on ne peut manquer d’évoquer leur oncle Charles Lenormant (1802-1859), savant archéologue qui avait étudié un personnage mal connu de la mythologie grecque, nommé Kantharos (= scarabée)47… Charles Brisout de Barneville (SEF 1859), qui portait le même prénom que son oncle, montra le plus d’ardeur entomologique. Il fit partie de ce groupe enthousiaste d’entomologistes parisiens qui comprenait, outre son frère Henri, Gabriel de Baran* et Charles Delarouzée*, ainsi qu’Henri de Bonvouloir*, Charles de La Brûlerie*, Louis Bedel* et quelques autres. Ils arpentaient avec ardeur les environs de Paris, encore riches en insectes à leur époque. L’été, ils allaient explorer les Alpes, ou bien les Pyrénées et leurs fameuses grottes, à la recherche des précieux “cavernicoles”. Plus rarement, ils partaient pour un long voyage qui les menait en Orient ou en Afrique du Nord. C’est ainsi que Charles Brisout de Barneville partit en Algérie avec Bedel. En six semaines (1885), ils récoltèrent plus de 1000 espèces de coléoptères ! Auteur de nombreuses publications, Charles Brisout de Barneville fut président de la SEF en 1873. Son aîné d’un an, Henri (SEF 1862), d’un naturel moins aventureux, fut également l’auteur d’un grand nombre de mémoires et communications sur les coléoptères. Les collections des deux frères furent léguées à la SEF, puis déposées au Muséum en 1930.
BIBLIOGRAPHIE
164Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, pp. 19-20.
165Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 75-76.
BRONGNIART Charles Jules Edme (1859-1899)
166Issu d’une illustre famille de savants et d’artistes, Charles Brongniart était [notamment] le petit-fils d’Adolphe Brongniart (1801-1876), professeur de Botanique au Muséum, et l’arrière-petit-fils d’Alexandre Brongniart (1770-1847), professeur de Minéralogie au Muséum et directeur de la Manufacture de Sèvres. Charles Brongniart entra au laboratoire d’Entomologie comme “élève-naturaliste” à l’âge de dix-sept ans (1876), puis y devint successivement préparateur, aide-naturaliste (1889), enfin assistant (1892). Il fut l’un des créateurs de la paléo-entomologie et s’illustra notamment par des travaux sur les insectes fossiles du Car bonifère48. Après que Blanchard* eut perdu la vue, vers 1880, il semble que la marche du laboratoire d’Entomologie ait largement reposé sur Brongniart. C’est lui qui fut responsable de l’essentiel des accroissements de la collection générale au moins pendant dix ans (1885-1895), et tout laisse penser qu’il s’acquitta honorablement de cette charge.
Charles Brongniart vu par Maurice Maindron
“M. Désiré Rimoulard, dont l’inintelligence, l’ignorance crasse et l’incapacité professionnelle avaient pour inviolable abri un nom jadis illustre dans les annales de la zoologie française, était le dernier rejeton de toute une génération de professeurs qui avaient exploité la matière enseignable pendant un siècle entier. [...] Sa figure pâle, ses yeux fuyants, ses traits longs et mous, disaient une nature lâche, maladive et médiocre. Ce jeune homme de trente ans, de grande taille, déjà voûté par l’anémie héréditaire des races qui finissent, avait l’aspect d’un vieillard.”
[source : Maindron (Maurice), L’Arbre de Science : roman moderne, Paris : Lemerre, 1906, p. 169-171.]
167Il fut aussi l’organisateur principal de la galerie d’Entomologie du nouveau bâtiment, inauguré en 1889. Brongniart semble avoir souffert de son échec lors de la succession à la chaire, en 1894, et il est mort dans des circonstances mal éclaircies, peut-être par suicide49. Maurice Maindron* a laissé de lui, dans l’Arbre de science, sous le nom de “Désiré Rimoulard”, un portrait qui semble exagérément sévère.
BIBLIOGRAPHIE
168Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 20.
169Jaussaud (Philippe), Brygoo (Édouard-Raoul) (sous la dir.), Du jardin au Muséum en 516 biographies, Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 2004, pp. 110-111 (Collection Archives).
170Cf. aussi les discours prononcés sur sa tombe par Alphonse Milne-Edwards et E.-L. Bouvier : “Allocution de M Milne-Edwards” et “Discours de M. E.-L. Bouvier”, Bulletin du Muséum d’Histoire naturelle, vol. 5, no 4, 1899, pp. 141-144, et par Giard (A.), “Discours prononcé sur la tombe de Charles Brongniart”, Bulletin de la Société entomologique de France, 1899, no 8, pp. 141-142.
BROUN Thomas (1838-1919)
171Né à Edimbourg sous le nom de Thomas Brown, il émigra en Nouvelle-Zélande en 1863. Il servit alors dans l’armée du pays jusqu’à sa retraite. Parallèlement, il étudia très activement les coléoptères de ce pays, auxquels il consacra un Manuel décrivant 4 323 espèces, dont 3 538 nouvelles50. Le premier choix de sa collection fut déposé au British Museum (Natural History) de Londres, le second choix fut partagé entre divers musées. Pour sa part, le Muséum de Paris reçut de Broun quatre envois (en 1878, 1913 et 1914) et un legs posthume (en 1920), cet ensemble représentant plus des trois quarts des espèces de Nouvelle-Zélande décrites dans son Manuel, y compris de nombreux paratypes.
BIBLIOGRAPHIE
172Gilbert (Pamela), A Compendium of the Biographical Literature on Deceased Entomologists, Londres : British Museum (Natural History), 1977, in-8°, p. 50.
BROWN Edwin (1819-1876)
173Ce riche banquier anglais, qui résidait à Burton-upon-Trent (petite ville du Staffordshire), était amateur de coléoptères (SEF 1866). Il en avait réuni l’une des plus vastes collections du XIXe siècle, par des achats massifs effectués lors des grandes ventes de cette époque (Castelnau*, Parry*, Saunders*, Thomson*, Wallace*, etc.). Cette collection fut ellemême dispersée après sa mort par le cabinet J. C. Stevens de Londres. Ce fut le principal événement entomologique de l’année 1877. Le comte Mniszech* y dépêcha Henri Deyrolle*, et celui-ci put acquérir un grand nombre d’exemplaires remarquables, mais… à des prix extrêmement élevés51 ! Par rachats ultérieurs (y compris celui de la collection Mniszech), René Oberthür* put reconstituer environ le tiers de la collection Brown, essentiellement les cicindélides et carabides, familles préférées de ce dernier et les mieux représentées dans sa collection.
BIBLIOGRAPHIE
174Gilbert (Pamela), A Compendium of the Biographical Literature on Deceased Entomologists, Londres : British Museum (Natural History), 1977, in-8°, p. 50.
BRULLÉ Gaspard Auguste (1809-1873)
175Tout jeune, Auguste Brullé fut attaché en tant que naturaliste à l’Expédition de Morée (1829-1831), aventure mi-politique, mi-romantique, qui avait pour but de contribuer à libérer les Grecs du joug turc, et dans laquelle des savants et des artistes se joignaient aux militaires, comme dans l’Expédition d’Égypte qui lui avait servi de modèle. S’étant fait connaître par cette participation, Brullé fut en 1832 l’un des fondateurs de la SEF. Il devint en 1833 aidenaturaliste d’Audouin* au Muséum, où il s’occupa surtout des coléoptères (les lépidoptères étant confiés à Hippolyte Lucas*), et eut à cœur d’étudier spécialement les matériaux de Morée. En 1839, il soutint une thèse de doctorat ès sciences consacrée aux limites du genre et de l’espèce en zoologie52. En outre, il fut l’auteur ou le co-auteur d’une trentaine de travaux scientifiques ; il rédigea notamment l’introduction anatomique et physiologique de la célèbre Histoire naturelle des animaux articulés53. En 1851, nommé professeur à la faculté de Dijon, il démissionna de la SEF et abandonna l’entomologie. Il n’a pas laissé de collection privée.
BIBLIOGRAPHIE
176Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 20.
177Jaussaud (Philippe), Brygoo (Édouard-Raoul) (sous la dir.), Du jardin au Muséum en 516 biographies, Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 2004, pp. 111-112 (Collection Archives).
178Marseul (Sylvain Augustin, abbé de), “Les Entomologistes et leurs écrits”, extr. de L’Abeille, 1882-1889, in-16, pp. 175-177.
179Silbermann (Gustave), Énumération des entomologistes vivans, suivie de notes sur les collections entomologiques des principaux musées d’histoire naturelle d’Europe, sur les sociétés d’entomologie, sur les recueils périodiques consacrés à l’étude des insectes, et d’une table alphabétique des résidences des entomologistes, Paris : Roret ; Lunéville : Creuzat, 1835, in-8°, p. 10.
BRUNIER Bernard Édouard de (mort en 1949)
180Militaire de carrière et entomologiste amateur (SEF 1914), le commandant de Brunier était un ami de Sainte-Claire Deville*. Il publia plusieurs notes biologiques sur des coléoptères de France et offrit sa collection au Muséum en janvier 1948.
BIBLIOGRAPHIE
181Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 20.
BUFFÉVENT Georges LIFFORT de (1886-1914)
182Entomologiste depuis l’enfance, le futur commandant de Buffévent rejoignit la SEF en 1905. Coléoptériste éclairé, proche de Sainte-Claire Deville*, il s’intéressait spécialement à la faune palustre du nord de la France, si curieuse par les espèces boréales qu’elle a conservées. Mais il s’était également spécialisé dans l’étude des petites espèces commensales des nids d’oiseaux ou de taupes, terriers de lapins, de blaireaux, etc. Cette question l’avait vivement intéressé, et Buffévent est l’un des entomologistes de son époque ayant réuni le plus de matériaux dans ce domaine. Il se réservait de les utiliser dans un ouvrage d’ensemble sur ce sujet. Malheureusement, il fut gravement blessé au début de la guerre et mourut quelque temps plus tard. Sa collection fut reprise par son fils Georges, membre de la SEF en 1928, démissionnaire en 1936, qui la céda vers cette date à Joseph de Muizon*.
BIBLIOGRAPHIE
183Berland (Lucien), “Notices sur les membres de la Société entomologique morts au champ d’honneur”, Annales de la Société entomologique de France, vol. 89, 1920, pp. 417-436 (ici p. 422).
184Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 20.
BUQUET Jean-Baptiste Lucien (1807-1890)
185Lucien Buquet fut d’abord fonctionnaire au ministère de la Marine. En relation professionnelle avec des marins, il leur achetait des insectes, qu’il revendait ou échangeait (SEF 1833). Balzac lui achetait des espèces rares pour le comte Mniszech54. À sa retraite, Buquet accentua ses activités commerciales. Il avait pu réunir une importante collection privée, qu’il dispersa lui-même. Les buprestides furent acquis par James Thomson*. Le reste fut partagé entre La Ferté* et Mniszech, à l’exception des élatérides et des lamellicornes qui partirent pour le British Museum. Les familles restées en France purent être de nouveau réunies par René Oberthür*.
BIBLIOGRAPHIE
186Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 21.
187Silbermann (Gustave), Énumération des entomologistes vivans, suivie de notes sur les collections entomologiques des principaux musées d’histoire naturelle d’Europe, sur les sociétés d’entomologie, sur les recueils périodiques consacrés à l’étude des insectes, et d’une table alphabétique des résidences des entomologistes, Paris : Roret ; Lunéville : Creuzat, 1835, in-8°, p. 10.
c
CABARRUS Albert Victor (mort en 1873)
188Entomologiste bordelais (SEF 1863), amateur de coléoptères et de lépidoptères, la collection d’Albert Cabarrus fut acquise par Monchicourt* et parvint en partie au Muséum via ce dernier et Bonneuil*.
CAPIOMONT Guillaume (1812-1871)
189Guillaume Capiomont était originaire de Metz. Pharmacien principal de l’armée, il avait effectué un séjour en Algérie de 1841 à 1847, dont il avait ramené un vaste herbier, et surtout une énorme quantité de coléoptères. Il participa ensuite à plusieurs campagnes, notamment en Italie, au cours desquelles il trouvait toujours l’occasion de récolter ses insectes favoris. Lors de son entrée à la SEF (1855), il indiquait comme spécialité “Coléoptères d’Europe et d’Algérie”. Excellent spécialiste des curculionides, mais sans doute trop modeste, presque tous ses travaux sur ce groupe étaient restés inédits et furent publiés à titre posthume par ses amis Leprieur* et Bonnaire*. C’est à ce dernier que Capiomont, quelques mois avant sa mort, avait offert sa collection (sauf toutefois les types, qui allèrent à Aubé*).
BIBLIOGRAPHIE
190Bonnaire (baron), “Notice nécrologique sur G. Capiomont”, Annales de la Société entomologique de France, 5ème série, Tome 1, 1871, pp. 463-467.
191Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 21.
192Marseul (Sylvain Augustin, abbé de), “Les Entomologistes et leurs écrits”, extr. de L’Abeille, 1882-1889, in-16, p. 61.
CARIÉ Paul (mort en 1931)
193Entomologiste amateur, Paul Carié vécut à l’Île Maurice jusqu’en 1917 (SEF 1899-1925). Il résida ensuite à Paris. En 1914, il avait déposé au Muséum une collection de coléoptères mauriciens.
BIBLIOGRAPHIE
194Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 22.
CARRET Antoine (1844-1906)
195L’abbé Antoine Carret, aumônier des chartreux de Lyon, recherchait les coléoptères (SEF 1893). Il publia un petit nombre de travaux sur les espèces françaises, notamment les carabiques. Son neveu hérita de sa collection et la dispersa. Une partie fut acquise par Sédillot* et entra au Muséum en 1935. Une autre partie, recueillie par René Oberthür*, semble être restée à Rennes en 1952, contrairement à l’essentiel des matériaux de cet entomologiste qui rejoignirent alors le Muséum. Elle aurait été ensuite acquise par Jacques Nègre*. Celuici garda pour lui les carabiques, qui entrèrent finalement au Muséum en 1988 ; le reste fut dispersé.
BIBLIOGRAPHIE
196Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 22.
197Du Buysson (Henri), “Mon souvenir, à ceux qui ont le plus entretenu en moi la vie entomologique”, Miscellanea entomologica, vol. 28, 1925, pp. 76-81 et 89-98 ; vol. 29, 1926, pp. 20-27, 33-38, 41-46, 52-59 et 73-75.
CASTELNAU Francis [François-Louis] LAPORTE, comte de (c. 1802-1880)
198Né à Londres, le comte de Castelnau était le fils illégitime de la comtesse de Mesnard-La Barotière, fille du duc de La Force, et veuve depuis plusieurs années quand il naquit. Il est vraisemblable, mais pas établi formellement, que son père n’était autre que le futur roi d’Angleterre George IV (1762-1830). Quoi qu’il en soit, sa situation irrégulière explique les incertitudes sur son nom et sur sa date de naissance, ainsi que les inconnues de ses premières années. Il réside à Paris en 1832, ce qui lui permet d’être membre fondateur de la SEF, sous le nom de Laporte, auquel il ajoute celui de Castelnau en 1836. Auteur de plusieurs ouvrages publiés dans les années 1830-1850, il a rédigé notamment la partie “Coléoptères” de l’Histoire naturelle des animaux articulés (1840), l’une des dernières monographies traitant l’ensemble de cet ordre d’insectes55. Accepté et intégré dans la plus haute aristocratie française, il épouse une cousine de sa mère et voyage beaucoup, en partie à titre personnel, en partie pour le compte du gouvernement français. Sa mission en Amérique du Sud, de 1843 à 1847, fit l’objet d’une publication célèbre56. Par la suite, il occupe plusieurs postes de consul de France : à Bahia (1848), au Cap (1855), à Bangkok (1858), et finalement à Melbourne (1862), terre britannique où il passe ses dernières années et meurt. Il possédait déjà en 1835 une importante collection de coléoptères, qu’il augmenta grâce à ses voyages, à des achats, des échanges, etc. Il en conserva la meilleure part, qu’il continua d’accroître avant de la léguer au musée de Melbourne où elle se trouve encore. Quant aux “doubles”, il les avait vendus dès 1863 par l’intermédiaire d’Henri Deyrolle* (Paris) et de Janson* (Londres). Le Muséum conserve, outre l’essentiel des matériaux d’Amérique du Nord et du Sud (missions 1837-41 et 1843-47), les familles suivantes de coléoptères (issues des “doubles”) : cicindélides et carabiques via Brown* via Oberthür* ; gyrinides via Oberthür ; histérides via Monchicourt* ; clérides, érotylides, hétéromères via Sédillot* ; buprestides via La Ferté* et Mniszech via Oberthür ; mélasides (y compris les types de Bonvouloir*) via Neervoort Van de Poll* via Fleutiaux* ; anobiides via Pic* ; lamellicornes pro parte via Van Lansberge* via Oberthür ; ipides via Neervoort Van de Poll via Oberthür.
BIBLIOGRAPHIE
199Bajon (Michel Pierre), “Les Raisons du voyage : exploration scientifique ou quête de fortune ? Les récits et la vie de Francis de Castelnau (1802-1880)”, in Destins, Destinations, Destinataires, Nantes : Presses de l’Université, 2001, pp. 113-125.
200Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 22.
201Horn (Walther), Kahle (I.), Friese (G.), Gaedike (R.), Collectiones entomologicae, Eine Kompendium über den Verblieb entomologischer Sammlungen der Welt bis 1960, Berlin : Akademie der Landwirtschaftswissenschaften der Deutschen Demokratischen Republik, 1990, pp. 67-68.
202Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 116. Marseul (Sylvain Augustin, abbé de), “Les Entomologistes et leurs écrits”, extr. de L’Abeille, 1882-1889, in-16, pp. 145-147 et 174.
203Silbermann (Gustave), Énumération des entomologistes vivans, suivie de notes sur les collections entomologiques des principaux musées d’histoire naturelle d’Europe, sur les sociétés d’entomologie, sur les recueils périodiques consacrés à l’étude des insectes, et d’une table alphabétique des résidences des entomologistes, Paris : Roret ; Lunéville : Creuzat, 1835, in-8°, p. 12.
CAULLE Pierre Philippe (mort en 1914)
204Philippe Caulle était percepteur des impôts en Haute-Saône, et amateur de coléoptères et de lépidoptères. Sa collection fut vendue aux enchères en 1914 par Donckier de Donceel*, et Louis Bedel* put acquérir la plus grande partie des coléoptères.
CHABRILLAC François (mort en 1881)
205En 1855, lors de son admission à la SEF, François Chabrillac déclarait la profession de “naturaliste-voyageur au Brésil”. Il passa ses dernières années à Paris. Sa collection personnelle, riche en espèces sud-américaines, fut acquise par Mniszech* et passa ensuite au Muséum via Oberthür*.
CHAMAULTE Henri (mort en 1958 ?)
206Henri Chamaulte (ou ses descendants) offrit au Muséum une petite collection de coléoptères, surtout africains, en novembre 1958.
CHATANAY Jean (1884-1914)
207Entré à l’École normale supérieure en 1904, Jean Chatanay rejoignit la SEF dès 1907. Après un bref passage au lycée de Constantine, qui lui fournit l’occasion d’effectuer quelques intéressantes récoltes de coléoptères nord-africains, il retourna rue d’Ulm en 1910-1911 pour occuper un poste d’agrégé-préparateur. Nommé chef de la station entomologique de Châlons-sur-Marne, il mourut au front le 15 octobre 1914. Pendant sa trop courte vie, il avait pu réunir une intéressante collection de coléoptères ténébrionides, de par ses récoltes en France et en Afrique du Nord, ainsi que par divers achats auprès des marchands (tel Le Boul*), ou encore par la reprise de collections ou parties de collections : Capiomont-Bonnaire (acquise auprès de Magnin* en 1914, quelques semaines à peine avant qu’il ne soit tué au combat), Léveillé*, etc. Eugène Le Moult racheta cet ensemble, puis le revendit à un groupe de souscripteurs qui en fit don au Muséum en décembre 1914.
BIBLIOGRAPHIE
208Berland (Lucien), “Notices sur les membres de la Société entomologique morts au champ d’honneur”, Annales de la Société entomologique de France, vol. 89, 1920, pp. 417-436 (ici, pp. 423-425, portrait).
209Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 23.
CHAUDOIR Maximilien, baron de (1816-1881)
210Aristocrate russe d’origine française, le baron de Chaudoir avait constitué l’une des plus vastes collections jamais réunies de cicindélides et carabiques (SEF 1834). Il fut en outre l’auteur d’importantes monographies sur ces groupes, dont il fut l’un des plus grands spécialistes du XIXe siècle. Retiré à Amélie-les-Bains (Pyrénées-Orientales), la chronique entomologique rapporte qu’il s’y lia d’amitié avec les frères Oberthür. C’est là qu’aurait été conclu l’accord suivant lequel sa célèbre collection était cédée en viager aux deux entomologistes rennais (mais Chaudoir en conservait l’usufruit57). En fait, les cicindélides (qui comprenaient ceux de Dejean*) furent offerts au Muséum dès 1874. Quant aux carabiques, ils allèrent à René Oberthür* en 1881, comme convenu.
BIBLIOGRAPHIE
211Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 24.
212Marseul (Sylvain Augustin, abbé de), “Les Entomologistes et leurs écrits”, extr. de L’Abeille, 1882-1889, in-16, pp. 6-11.
213Silbermann (Gustave), Énumération des entomologistes vivans, suivie de notes sur les collections entomologiques des principaux musées d’histoire naturelle d’Europe, sur les sociétés d’entomologie, sur les recueils périodiques consacrés à l’étude des insectes, et d’une table alphabétique des résidences des entomologistes, Paris : Roret ; Lunéville : Creuzat, 1835, in-8°, p. 13.
CHEVRET L. (mort en 1908 ?)
214On ne sait pratiquement rien de Chevret, sinon qu’il était officier du Génie, et que sa collection de coléoptères fut donnée au Muséum le 18 mars 1908 par sa petite-fille, la comtesse de Morand.
CHEVROLAT Auguste (1799-1884)
215Simple employé au ministère des Finances (“vérificateur à l’administration de l’octroi”), Auguste Chevrolat fut l’un des plus grands coléoptéristes du XIXe siècle et membre fondateur de la SEF (1832). Malgré une fortune relativement modeste, il contribua au financement des voyages de Sallé* en Amérique. Celui-ci lui faisait des envois comptant des milliers d’insectes, que Chevrolat échangeait ou revendait en partie. Il pouvait ainsi acquérir d’autres insectes, par lots, séries, collections entières, qu’il revendait aussi en partie. Un exemple précis fait mieux comprendre cette façon de procéder. En 1837, Chevrolat put acquérir la totalité des cérambycides de De jean*. Ayant déjà lui-même une des premières collections de ce groupe, il ne conserva que les espèces qu’il ne possédait pas et composa trois “lots” de ses doubles, de qualité décroissante (1ère, 2e, 3e), qu’il mit en vente. Il encaissa ainsi une somme supérieure à celle qu’il avait investie. Spécialiste reconnu des coléoptères, auteur de près de 250 publications sur différentes familles58, Chevrolat augmenta aussi sa collection de façon importante par les doubles qu’il recevait à la suite de ses travaux de révision, ou simplement de détermination. On comprend qu’après avoir accumulé les matériaux, par tous les moyens, et pendant plus de soixante ans, sa collection ait été l’une des plus riches de son époque59. Dispersées en partie de son vivant, en partie par ses héritiers, les différentes familles qui la composaient ont presque toutes rejoint le Muséum : les anobiides directement ou via Ancey* et Pic* ; les anthicides via Neervoort Van de Poll* via Pic ; les anthribides via Sédillot* ; les brentides via Power* via Neervoort Van de Poll via Oberthür* ; les byrrhides via Armitage* via Grouvelle* ; les cantharides via Pic ; les cébrionides via Oberthür ; les cérambycides (second choix) via Sédillot ; les chrysomélides (second choix, pro parte) via Pic ; les cicindélides via Fleutiaux* ; les ciides via Neervoort Van de Poll via Pic ; les clérides via Sédillot ; les colydiides via Grouvelle ; les cupédides via Sédillot ; les curculionides pro parte (espèces européennes) via SEF ; les dynastides pro parte via Van Lansberge* via Oberthür ; les élatérides via Fleutiaux ; les helmides et hétérocérides via Armitage via Grouvelle ; les lathridiides via Belon* via Pic ; les lucanides via Levoiturier* via Boileau* ; les lymexylonides via Sédillot ; les nitidulides via Grouvelle ; les palpicornes via Bedel* ; les parnides via Armirtage via Grouvelle ; les paussides pro parte via Raffray* ; les ptinides via Grouvelle et Bedel ; les silphides via Fleutiaux, Neervoort Van de Poll et Grouvelle ; les ténébrionides via Fairmaire* ; les thorictides via Grouvelle ; les trichoptérygides via Des Gozis* via Oberthür ; les vésicants pro parte via Ernest Olivier*.
BIBLIOGRAPHIE
216Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 24. Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 70. Silbermann (Gustave), Énumération des entomologistes vivans, suivie de notes sur les collections entomologi ques des principaux musées d’histoire naturelle d’Europe, sur les sociétés d’entomologie, sur les recueils périodiques consacrés à l’étude des insectes, et d’une table alphabétique des résidences des entomologistes, Paris : Roret ; Lunéville : Creuzat, 1835, in-8°, p. 14.
Lettre de Chevrolat au baron Harold (Munich)
Entre Chevrolat et le baron Harold*, deux des principaux coléoptéristes d’Europe, à leur époque, il existait des relations complexes, faites d’un mélange de considération presque affectueuse et de défiance (celle-ci née de leur rivalité, au moins potentielle). Cette lettre en offre un remarquable témoignage.
Paris, 8 juin 1870
Monsieur et Cher Collègue,
Sallé m’a donné lecture de la dernière lettre que vous lui avez adressée et je vous remercie d’avoir bien voulu penser à moi.
Dernièrement, je me suis occupé de classer, en fait de Lamellicornes, la belle famille de mes Cétonides. Pour l’instant, je compte posséder 490 espèces environ, en 1 350 exemplaires, mais j’espère des échanges et m’enrichir d’espèces nouvelles.
Sitôt que je me serai procuré des cartons qui me manquent, j’entreprendrai un autre groupe, probablement les Rutélides.
Vous me dites que M. Gemminger s’occupe activement en ce moment du Catalogue des Curculionides. Je lui conseille d’interrompre pour le moment ce travail. De toutes parts il y a une foule d’études sur ces insectes. M. Capiomont va nous donner une Monographie des Lixides, je m’occupe pour ma part des Cléonides et je possède en ce moment les types mêmes de Schoenherr. Un grand nombre d’espèces seront synonymes d’autres et distribuées dans diverses coupes. Mrs Brisout et Desbrochers Desloges s’occupent de genres européens assez nombreux.
Parmi les genres exotiques de cette grande famille, il y aurait à faire de grands changements. J’ai étudié avec assez de soin les Baridius où j’ai créé de nombreuses coupes génériques et rapproché des espèces qui avaient été placées arbitrairement dans les Cryptorhynchus, les Cholides, j’ai aussi établi de nouvelles coupes dont nous pourrions étudier ensemble la valeur, n’ayant pas, en ce moment, le tems d’en formuler par écrit les caractères et de les adapter devisu.
Je crois que M. Gemminger ferait mieux d’entreprendre pour le Catalogue, la famille des Longicornes. MM. Thomson et Pascoe ont publié tout ce qu’ils avaient à faire connaître et je ne vois personne disposé à s’en occuper pour le moment. Ce relevé d’espèces marcherait sans encombre et paraîtrait sans retouches.
Peu après votre départ, je vous ai envoyé sous le couvert de M. Gemminger (ne sachant pas votre adresse) le relevé des Buprestides qui doivent primer les espèces de Gory et Laporte, pensant alors qu’il pourrait vous être utile pour votre Catalogue général. Comme je n’avais pas eu le tems d’en prendre copie, je vous prierais de me le renvoyer après en avoir fait usage et j’ai été bien contrarié de ne l’avoir pas encore reçu, soit par lettre, soit par occasion de MM Javel et [illisible] qui sont revenus de Bavière à Paris.
N’oubliez pas non plus de me rapporter à votre prochain voyage à Paris les Aphodius que je vous ai communiqués il y a bien longtems et dont je vous ai envoyé la liste dernièrement. Agréez, Monsieur et cher Collègue, la nouvelle assurance de mes sentiments bien affectueux.
Chevrolat
Lacordaire est passé dernièrement ici pour se rendre en Bourgogne, sa santé exigeant un grand repos, suite des fatigues de son dernier ouvrage. Il faut espérer qu’il se rétablira bientôt.
[Source : archives du laboratoire d’Entomologie]
CHOBAUT Alfred (1860-1926)
217Originaire du Jura mais fixé à Avignon, ce médecin fut un entomologiste amateur éminent, spécialiste des coléoptères mais s’intéressant aussi à d’autres groupes d’insectes (lépidoptères, hémiptères, hyménoptères). À l’exemple de ses collègues parisiens, notamment Bedel*, Alfred Chobaut effectua plusieurs voyages en Afrique du Nord dans les années 1890-1900. Il en ramenait à chaque fois un matériel considérable. Il chassait aussi régulièrement dans le sud de la France. Il publia près de 200 notes de chasses et publications diverses, notamment sur ses familles préférées de coléoptères : anthicides, histérides, mordellides, rhipiphorides. Il légua à Charles Fagniez* sa collection de coléoptères (qui comprenait environ 600 cartons). Ce dernier, ruiné par la guerre, la céda au Muséum en juin 1942.
BIBLIOGRAPHIE
218Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 25.
219Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 94.
CLAIR l’abbé (mort en 1881)
220Cet ecclésiastique parisien, précepteur d’enfants de familles bourgeoises, s’intéressait aux coléoptères d’Europe (SEF 1872). Malgré des moyens restreints, il avait réussi à réunir une collection d’un bon niveau, grâce à ses propres chasses dans la région parisienne et dans le sud-est : Marseille où il résidait vers 1870, Menton où il est mort, grâce aussi à des échanges actifs avec de nombreux correspondants européens. Cette collection fut acquise par Sédillot* et passa au Muséum en 1935.
BIBLIOGRAPHIE
221Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 25.
CLAVAREAU Henri (mort en 1932)
222Entomologiste de Bruxelles, spécialiste des coléoptères chrysomélides sur lesquels il publia divers travaux60, Henri Clavareau légua au Muséum une collection de chrysomélides du globe (à l’exception des espèces africaines, mais très importante pour l’étude des faunes austro-malaises et australiennes) composée de 183 cartons.
CLÉMENT Pierre (1903-1986)
223Ingénieur agronome, Pierre Clément avait pu fréquenter, jeune débutant, les ténors parisiens de l’entomologie, notamment Louis Bedel*, qui lui avaient donné le goût des coléoptères (SEF 1921). Il décida très tôt de se spécialiser dans un groupe généralement considéré comme ingrat : les scarabéides aphodiines. Par la suite, il travailla comme fonctionnaire colonial au Maroc, en Afrique tropicale, ainsi qu’à Madagascar. Éloigné des bibliothèques et des grandes collections, il ne put consacrer à son groupe de prédilection que des travaux peu nombreux, mais de qualité. Sa collection spécialisée fut léguée au Muséum par ses enfants.
BIBLIOGRAPHIE
224Bordat (Patrice), “Pierre Clément (1903-1986)”, Nouvelle revue d’entomologie, nelle série, vol. 4, no 1, 1987, pp. 101-103.
225Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 25.
CLERC Antonin (mort en 1954)
226Le Dr Antonin Clerc, médecin des hôpitaux de Paris et membre de l’Académie de médecine, s’intéressait en amateur aux coléoptères curculionides (SEF 1902). Il en avait réuni une collection, de par ses propres récoltes, mais surtout grâce à de nombreux achats. Il avait notamment acquis les curculionides de Desbrochers des Loges* des Loges et ceux de Béguin-Billecocq*. Cet ensemble fut donné au Muséum par sa famille en 1955.
CLEU Hubert (1887-1978)
227Médecin militaire, Hubert Cleu démissionna de l’armée à la suite de la Grande Guerre et devient médecin civil. Dès lors, il s’intéressa plus sérieusement aux coléoptères et aux lépidoptères (SEF 1922). Installé la même année dans une petite localité de ce qui était alors les Basses-Alpes, où l’usine Péchiney venait d’installer un puissant éclairage nocturne, il eut la surprise et la chance de capturer à ces lumières l’un des plus beaux papillons d’Europe, le saturniide Graellsia isabellae. Il s’agissait en fait de la sous-espèce française, qui fut décrite par Charles Oberthür sous le nom de galliaegloria en juin 1922. Après sept ans passés dans les Basses-Alpes, Cleu alla s’installer dans l’Ardèche, et n’en bougea presque plus jusqu’à sa disparition. Il y étudia très finement les rapports entre la géographie des plantes et celle des insectes. Sa collection était riche surtout en insectes de ce département, qu’il avait prospecté pendant cinquante ans. Seule une partie (vingt-trois boîtes de coléoptères) fut offerte par lui au Muséum en mai 1970.
BIBLIOGRAPHIE
228Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 26. Viette (P.), “Hubert Cleu (1887-1978)”, Bulletin de la Société entomologique de France, 1978, pp. 233-234.
CLOUËT DES PESRUCHES Louis (1873-1911)
229Entomologiste lillois (SEF 1892), Louis Clouët des Pesruches avait eu l’occasion – comme beaucoup de ses collègues de l’époque – de partir chasser l’insecte en Afrique du Nord. Il offrit ces matériaux à la SEF dès novembre 1899 ; ils furent ensuite déposés au laboratoire d’Entomologie. Mais il avait conservé les coprophages, en particulier les aphodiines, desquels il fut un bon spécialiste. Cette collection fut vendue à Meyer-Darcis*, puis dispersée.
BIBLIOGRAPHIE
230Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 26.
COIFFAIT Henri (1907-1989)
231Instituteur, puis officier dans l’armée de l’air, Henri Coiffait était un amateur éclairé de coléoptères staphylinides et cavernicoles lorsqu’il entra à la SEF, en 1929. Il fut remarqué par le professeur Albert Vandel, qui lui suggéra de devenir chercheur professionnel. Il entreprit donc des études supérieures, à près de quarante ans, et entra au CNRS en 1950. Maître de recherche en 1960, il profita du statut privilégié qui était celui des chercheurs du CNRS à cette époque : vastes locaux à l’Université Paul-Sabatier de Toulouse, personnel technique, larges crédits de missions, etc., toutes choses dont les chercheurs d’aujourd’hui n’ont même plus le souvenir ! Ces facilités lui permirent de réaliser une œuvre importante consacrée aux coléoptères staphylinides. En vue de publier ses propres travaux, ainsi que ceux des autres entomologistes systématiciens, il créa en 1971 la Nouvelle revue d’entomologie, qui comportait aussi des “Suppléments”. Son œuvre principale, les Coléoptères Staphylinidae de la région paléarctique occidentale, fut publiée dans le cadre de ces suppléments (huit volumes, 1972-1984). Mais Coiffait était aussi un homme de terrain, chasseur accompli et efficace. Il récolta des coléoptères dans toute l’Europe et la région méditerranéenne, avec des excursions ocasionnelles dans d’autres régions (Japon, Amérique, Gabon). Il déposa ses collections au Muséum de son vivant. D’abord, en 1983, ce fut sa collection générale de coléoptères, qui comptait 450 cartons, renfermant essentiellement les produits de ses propres récoltes, y compris un certain nombre de types des espèces qu’il avait découvertes. Enfin, ayant mis un point final à ses travaux sur les staphylinides, il y déposa en 1985 sa collection spécialisée de cette famille. Contenue dans 193 cartons 39 x 26 cm, elle comprend plusieurs milliers de spécimens, dont 799 holotypes et 5 020 paratypes, représentant 1 907 espèces, essentiellement paléarctiques. Cet ensemble est d’une importance capitale pour la connaissance du taxon.
BIBLIOGRAPHIE
232Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 26.
233Orousset (Jean), “Henri Coiffait (1907-1989”, Nouvelle revue d’entomologie, nelle série, vol. 7, no 1, 1990, pp. 5-57.
COLAS Guy (1902-1993)
234Jeune entomologiste amateur, Guy Colas rejoint la SEF en 1920 (membre titulaire en 1924). Il est assistant au laboratoire d’Entomologie en 1933, puis chef de travaux jusqu’à sa retraite en 1966. Durant toute sa carrière, il s’occupe de la gestion des collections de coléoptères du laboratoire d’Entomologie. C’est à ce titre qu’il participe, avec les professeurs Jeannel* et Chopard, à l’entrée et à l’installation de la collection Oberthür au laboratoire. Il consacre également beaucoup de temps aux entomologistes amateurs, en particulier aux jeunes coléoptéristes, qui se réunissent au laboratoire le samedi après-midi. C’est à leur intention qu’il publie son Guide de l’Entomo logiste, qui est devenu un classique61. Excellent spécialiste des coléoptères carabiques, il les récolte activement en France et dans le bassin méditerranéen et leur consacre plus de 100 notes. Sa collection personnelle, léguée au Muséum, comprend 368 cartons, dont 305 demi-format (19 x 26 cm) ; elle renferme surtout des carabiques, mais aussi une proportion importante des autres coléoptères de France et d’Europe.
Guy Colas
vu par Renaud Paulian
“Le problème des amateurs, au laboratoire, demandait à être traité avec discrétion. [Il fallait] ouvrir très largement la porte aux plus éclairés, et apporter aux débutants l’aide technique et les enseignements indispensables, tout en les maintenant à distance des collections. Guy Colas excellait à ce travail et y trouvait un réel plaisir.”
[source : Paulian (Renaud), Un naturaliste ordinaire : souvenirs, Paris : Éditions Boubée, 2004, p. 20.]
BIBLIOGRAPHIE
235Dechambre (Roger-Paul), “G. Colas (1902-1993) : liste des publications et des taxons décrits”, L’Entomologiste, vol. 49, no 6, 1993, pp. 291-301.
236Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 184-185.
237Paulian (Renaud), “Guy Colas (25 mai 1902 – 7 avril 1993)”, L’Entomologiste, vol. 49, no 5, 1993, pp. 209-212.
COMON René (1886-1969)
238Instituteur dans l’Yonne, René Comon se passionne pour les coléoptères, en particulier pour les espèces minuscules et/ou difficiles, généralement délaissées par les entomologistes, à l’exception des plus chevronnés. Il publie plusieurs notes de chasses, le plus souvent dans la revue Miscellanea entomologica. Sa collection, qui comptait 106 cartons, a été offerte au Muséum par sa famille en 1973.
BIBLIOGRAPHIE
239Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 26.
COOMAN Albert, R. P. de (1880-1967)
240Né en Belgique, ordonné prêtre en 1902, le révérend père de Cooman part en 1903 pour le Tonkin où il restera jusqu’en 1942 (à l’exception de deux brefs séjours en Europe). Depuis le haut Tonkin, il se fait inscrire à la SEF (1923). Au Vietnam, il récolte les insectes – spécialement les coléoptères – avec une inlassable activité. Ce sont des centaines de colis, des dizaine de milliers de spécimens qu’il expédie régulièrement au laboratoire d’Entomologie ! Dès 1929, malgré des conditions locales difficiles, il commence à étudier spécialement les coléoptères histérides, auxquels il consacrera en tout plus de 40 publications. En 1946, il est appelé à Changhaï pour diriger la section d’entomologie du musée Heude, dépendant de l’université de Xujiahui (Zikawei en dialecte changhaïen), fondée par les jésuites. En 1951, il se retire définitivement en France. Une bonne partie de sa collection personnelle est demeurée au musée Heude ; mais le reste a rejoint le Muséum (soit expédié avant 1951, soit venu après), a été soigneusement étudié en France, puis légué à Thérond*.
BIBLIOGRAPHIE
241Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 26.
242Gomy (Yves), “Albert de Cooman (1880-1967), ou le double apostolat”, Nouvelle revue d’entomologie, nelle série, vol. 4, no 2, 1987, pp. 181-194 (avec liste des travaux scientifiques).
243Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 209-210.
COQUEREL Jean Charles (1822-1867)
244Fils de pasteur né à Amsterdam, Charles Coquerel fut chirurgien de la Marine et entomologiste amateur (SEF 1842). Il parcourut le monde, récoltant des insectes partout où il passait, avant de se fixer à La Réunion pendant ses cinq dernières années. Il s’intéressa surtout aux coléoptères, mais aussi aux orthoptères et diptères, en particulier aux espèces parasites de l’homme. Il publia près de quarante travaux, dont une intéressante Faune des coléoptères de l’île Bourbon (La Réunion)62. Sa collection, riche en espèces malgaches et africaines, fut léguée à Fairmaire*.
BIBLIOGRAPHIE
245Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, pp. 26-27.
246Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 328.
247Marseul (Sylvain Augustin, abbé de), “Les Entomologistes et leurs écrits”, extr. de L’Abeille, 1882-1889, in-16, pp. 284-286.
COUTURES Georges
248Georges Coutures, négociant de Bordeaux s’intéressait aux coléoptères d’Europe et à l’apiculture (SEF 1873, exclu en 1886). Sa collection fut vendue à Fleutiaux*.
CROISSANDEAU Jules Alexandre (1843-1895)
249Quincailler en gros, et ne cachant pas sa profession, Jules Croissandeau fut président de la Chambre de Commerce d’Orléans et spécialiste des coléoptères de petite taille, endogés ou terricoles (SEF 1885). Après avoir acquis en 1888 la première collection de scydménides de Reitter*, il publia une excellente monographie de cette famille63. Une querelle fameuse dans la petite histoire de l’entomologie française l’opposa vers 1890 (par publications interposées) à un autre amateur de micro-coléoptères, Albert Fauvel*64. Fauvel accusait Croissandeau d’ignorer la langue française : bien à tort, car ce dernier avait publié (sous un pseudonyme) de savants travaux de philologie, et surtout une édition du Roman de la Rose, avec traduction en vers et grammaire du français du XIIIe siècle65 ! Sa veuve offrit la collection de scydménides à la SEF et vendit les autres groupes par l’intermédiaire de Clermont. Les suivants sont parvenus au Muséum : cérambycides pro parte, hétéromères pro parte, malacodermes et psélaphides via Pic* ; curculionides et staphylinides via Fagniez* et Sicard* ; clavicornes et élatérides via Peyerimhoff*.
BIBLIOGRAPHIE
250Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 27.
d
DAMRY M. (mort en 1903)
251’insectes fixé en Corse, puis en Sardaigne, les listes des insectes offerts par Damry étaient auto-lithographiées par l’imprimerie Oberthür. Sa collection privée de coléoptères, surtout riche en espèces de ces îles, fut acquise par René Oberthür*.
BIBLIOGRAPHIE
252Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 28.
DAUPHIN Antoine (1881-1943)
253Antoine Dauphin était marchand d’articles de sports à Moulins, et son magasin était le rendez-vous de la jeunesse entomologiste et sportive. Il publia de nombreuses notes faunistiques sur les coléoptères et réunit une intéressante collection régionale. Celle-ci, d’abord confiée au musée Lecoq de Clermont, fut offerte par sa veuve au Muséum en mai 1951.
BIBLIOGRAPHIE
254Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 28.
DAVID Armand, R. P. (1826-1900)
255Missionnaire lazariste qui explora activement la Chine, notamment le Sichuan et le Yunnan aux confins du Tibet, le révérend père David effectua de célèbres récoltes botaniques et zoologiques. C’est lui qui envoya en Europe les premiers spécimens du panda géant, du cerf dit par la suite “du Père David”, et de nombreuses autres espèces remarquables. Il s’intéressait à titre personnel aux coléoptères et se lia d’amitié avec René Oberthür*. Pendant toute la durée de ses séjours en Chine, il envoyait régulièrement des coléoptères et d’autres insectes au Muséum, mais il semble avoir réservé à Oberthür ses spécimens les plus intéressants. Quand il fut revenu en France, Oberthür et lui se partagèrent les matériaux de Chine. Pendant ses dernières années, David continua activement de collectionner les coléoptères, les demandant notamment à ses collègues missionnaires en Afrique et en Amérique du Sud. À sa mort, il légua cet ensemble à René Oberthür.
BIBLIOGRAPHIE
256Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, pp. 28-29.
DEHARLE A. (mort en 1925 ?)
257L’abbé Deharle était chanoine de la cathédrale de Laon. Il s’intéressait aux lépidoptères d’Europe et aux coléoptères en général (SEF 1889, démission en 1900). À la date du 10 octobre 1925, le registre des entrées du laboratoire porte la mention suivante : “Don de Mme Hartmann (Dr Hartmann, chirurgien de l’Hôtel-Dieu). Une collection de coléoptères et lépidoptères (collection A. Deharme) [sic]”. La partie coléoptères compte une vingtaine de boîtes.
DEJEAN [de JEAN] Pierre François Marie Auguste, baron puis comte (1780-1845)
258Fils de général et général lui-même, aide de camp de Napoléon, la carrière militaire du comte Dejean était terminée en 1815. Bien qu’elle eût occupé l’essentiel de son temps, elle ne l’empêcha pas de se livrer à sa passion : l’étude et la collection des coléoptères. Il avait commencé de s’intéresser à l’entomologie vers 1800 et lui réservait ses moindres moments de loisir. Une anecdote célèbre raconte comment, sur le point de charger à la tête de ses dragons, lors de la bataille d’Alcanizas (1810), il trouva un coléoptère inconnu qu’il piqua dans son casque doublé de liège. Il remporta la bataille et récupéra l’insecte intact, “quoique ce casque ait été horriblement maltraité par la mitraille66”. Après 1815, Dejean se consacra tout entier à l’entomologie, et devint le plus grand coléoptériste de son temps, du moins celui qui possédait la collection la plus vaste et la plus célèbre. Auteur ou collaborateur de plusieurs travaux significatifs, malheureusement presque toujours inachevés, son œuvre majeure dans ce domaine reste le catalogue de sa collection de coléoptères, dont il publia successivement quatre versions. La première, œuvre d’un jeune entomologiste de vingt-deux ans, comprenait 910 espèces ; la seconde (1821), 6 692 ; la troisième (1833, détruite par un incendie et réimprimée en 1836-1837), 22 39967. Ce catalogue servit longtemps d’ouvrage de référence : pendant plus d’un demi-siècle, sa nomenclature était celle qu’utilisaient les entomologistes, ou du moins à laquelle ils renvoyaient. Pour cette raison, on a pensé parfois que ce travail eut plus d’influence sur les progrès de la connaissance des coléoptères que n’importe quel autre ouvrage de son époque68. En 1837, Dejean perd partiellement la vue ; curieusement, c’est seulement cette année qu’il rejoint la SEF. Il met aussi en vente sa collection, encore augmentée depuis la dernière édition du Catalogue, et qui compte à ce moment 24 643 espèces, représentées par 118 516 exemplaires. On remarque que chaque espèce est représentée par une moyenne de 4,8 individus, chiffre typique de la tendance à l’“échantillonage” des collections de l’époque. Dejean demande 60 000 francs de cet ensemble, somme sans doute trop élevée, et que le Muséum ne réussit pas à réunir69. Le roi de Prusse désirait l’acquérir pour le musée de Berlin, mais Dejean refusa son offre. Finalement, la collection fut mise en vente par lots. Il est difficile, après un si long temps et de si nombreux intermédiaires, de retracer l’itinéraire des parties qui sont parvenues au Muséum. On peut au moins signaler les suivantes : bostrychides via Marseul* ; carabides via La Ferté* via Chaudoir* via Oberthür* ; cérambycides pro parte via Sédillot* ; scarabéides cétoniines via La Ferté via Thomson* via Oberthür ; cicindélides via La Ferté via Chaudoir ; curculionides via La Ferté ; dytiscides, gyrinides et anthicides via H. de Bonvouloir* via Oberthür ; élatérides via Mniszech* via Oberthür ; eucnémides via La Ferté, via Neervoort Van de Poll* via Fleutiaux*. Auparavant, au moins entre 1819 et 1837, Dejean avait offert très libéralement des quantités de ses “doubles” au Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
259Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 29.
260Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 66-67.
261Mahul (S. Emma), L’Entomologie en cent distiques, dédiée aux jeunes garçons, avec une préface, également en vers, contenant la biographie comme naturaliste du général comte Dejean, son père, Florence : impr. héréditaire Botta, 1869, gd in-4°, 159 p.
262Marseul (Sylvain Augustin, abbé de), “Les Entomologistes et leurs écrits”, extr. de L’Abeille, 1882-1889, in-16, pp. 61-63, 174 et 232.
263Peyerimhoff (Paul de), “La Société entomologique de France (1832-1931)”, in Livre du centenaire de la Société entomologique de France, Paris : au siège de la Société, 1932, pp. 69-71, pl. II.
264Silbermann (Gustave), Énumération des entomologistes vivans, suivie de notes sur les collections entomologiques des principaux musées d’histoire naturelle d’Europe, sur les sociétés d’entomologie, sur les recueils périodiques consacrés à l’étude des insectes, et d’une table alphabétique des résidences des entomologistes, Paris : Roret ; Lunéville : Creuzat, 1835, in-8°, p. 16.
DELAGRANGE Charles (mort en 1927)
265D’abord imprimeur à Besançon, Charles Delagrange abandonne cette vie paisible et part s’établir pendant deux ans (1890-1891) en Haute Syrie, région orientale de l’Empire ottoman sur laquelle la France exerçait un protectorat. Par chance, la région qu’il choisit, et qu’il rendit célèbre sous le nom d’Akbès (au sud-est d’Osmaniye), est d’une extrême richesse en insectes. Ses récoltes considérables lui permirent, à son retour en France, d’ouvrir un commerce de naturaliste à Paris. Il s’inscrivit aussi à la SEF (1892). Mais il semble avoir abandonné assez vite ces activités. Dès 1898, Oberthür* et Pic* purent se partager sa collection personnelle selon un schéma dont ils avaient l’habitude : Oberthür prenait le “premier choix” et Pic se contentait des restes (où il trouvait toujours une ample moisson de petites espèces, appartenant aux groupes méconnus qu’il affectionnait).
BIBLIOGRAPHIE
266Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 30.
DELAROUZÉE Charles, baron (1835-1860)
267Né à Paris, Charles Delarouzée passe son adolescence à Pau. Déjà intéressé par les insectes, mais sans base sérieuse, il y rencontre l’entomologiste anglais John Curtis (1791-1862). Ce dernier lui apporte les informations qui lui manquaient, et, peu après, le présente aux entomologistes parisiens, notamment à Reiche* et aux autres membres distingués de la SEF où il est reçu en 1853. Avec ses nouveaux amis, il explore avec ardeur les environs de Paris. Les étés, il revient dans les Pyrénées. Il est un des pionniers de l’exploration des grottes de ce massif, avec Gabriel de Baran*, Charles Brisout de Barneville*, le Dr Grenier*, Jules Linder*, Charles de La Brûlerie et quelques autres. Il y découvre les tout premiers coléoptères cavernicoles connus de France (Geotrechus gallicus, Pterostichus microphtalmus et Speonomus speluncarum), qu’il décrit lui-même en 1857. Il part pour le Moyen-Orient et visite la Palestine, le Liban, la Syrie, l’Asie Mineure. Mais il tombe malade et rentre en France par petites étapes, tâchant de récolter le plus possible d’insectes en cours de route, malgré sa fatigue. En 1859, il va se reposer dans le sud de la France, où il récolte plusieurs espèces nouvelles ou rares. Sa santé se dégrade encore, et la phtisie l’emporte en quelques mois. Sa mort à 25 ans est une perte pour l’entomologie française. Sa collection est léguée à Charles Brisout de Barneville, compagnon de ses excursions pyrénéennes.
BIBLIOGRAPHIE
268Baran (Gabriel de), “Notice nécrologique sur Charles Delarouzée”, Annales de la Société entomologique de France, 4ème série, T. 1, 1861, pp. 259-264.
269Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 30.
270Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 78.
DELHERM DE LARCENNE Évariste (1834-1906)
271L’abbé Delherm mena une vie paisible de curé-doyen à Gimont (Gers). Il eut tout le loisir de récolter les insectes de sa région et de publier un Catalogue des coléoptères du Gers et du Lot-et-Garonne (1877), auquel il apporta par la suite plusieurs suppléments. À partir de ses propres récoltes, ainsi que des échanges qu’il effectuait avec de nombreux correspondants, il put constituer une collection importante, qu’il dispersa avant sa mort. Les psélaphides et les silphides furent acquis par Maurice Pic*.
BIBLIOGRAPHIE
272Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 30.
DEMAISON Charles (1853-1937)
273Charles Demaison résidait à Reims. Ancien élève de Polytechnique et officier, ce fut seulement à l’approche de la quarantaine, après avoir quitté l’armée, et peut-être sous l’influence de son frère aîné Louis Demaison70, qu’il commença de s’intéresser aux coléoptères paléarctiques, en amateur de plus en plus éclairé (SEF 1889). Il entreprit un certain nombre de voyages entomologiques et compléta ses récoltes par des échanges et des achats, afin de posséder le plus grand nombre possible des espèces répertoriées par les catalogues. Sa collection, exceptionnellement riche et soignée, ne comptait pas moins de 1 070 cartons demi-format (26 x 19 cm) quand elle fut offerte au Muséum, en juin 1937.
BIBLIOGRAPHIE
274Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 30.
DÉMOFLYS Raoul (mort en 1972)
275Ingénieur principal des Travaux publics, Raoul Démoflys a fait la plus grande partie de sa carrière en Tunisie, où il était en contact avec le Dr H. Normand. Celui-ci était alors le principal coléoptériste du pays et lui dédia plusieurs espèces (Cercomorphus demoflysi, Sitona demoflysi, etc.)71 Toute sa vie, Démoflys récolta des coléoptères, dont il constitua une collection qui comptait environ 200 cartons 26 x 19 cm. Elle fut recueillie par Jacques Baraud*, qui la dispersa entre divers collègues. Sont ainsi parvenues au Muséum les familles suivantes : scarabéides via Baraud ; ténébrionides via Ardoin* ; cérambycides via Villiers* ; curculionides et familles voisines via Tempère*.
BIBLIOGRAPHIE
276Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 66.
277Tempère (Gaston), “La Collection R. Démoflys : désignation de lectotypes (Curculionidae et Urodonidae) dans cette collection”, L’Entomologiste, vol. 36, no 4-5, 1980, pp. 176-180.
DENIER Pierre [Pedro] (1892-1941)
278Consul de France à Santa Fé (Argentine), Pierre Denier collectionna les coléoptères depuis l’adolescence (SEF 1908). Par la suite, il étudia surtout les méloïdes et en réunit une collection spécialisée, qu’il déposa lui-même au Muséum en 1936. Le reliquat, composé de 19 cartons 26 x 19 cm, fut retrouvé par sa famille et offert par elle en 1969.
BIBLIOGRAPHIE
279Gilbert (Pamela), A Compendium of the Biographical Literature on Deceased Entomologists, Londres : British Museum (Natural History), 1977, in-8°, p. 90.
DESBORDES Henri Jean (1856-1940)
280Henri Desbordes était haut fonctionnaire au ministère des Travaux publics. Il recherchait les coléoptères de France, rejoignit la SEF 1882 et la présida en 1917. Entre-temps, il s’était spécialisé dans la famille des histérides, auxquels il consacra un certain nombre de publications. En 1936, à l’occasion de son 80e anniversaire, il offrit au Muséum cette partie de sa collection. Le reste (coléoptères de France, 190 boîtes) sera donné par sa famille en 1942.
BIBLIOGRAPHIE
281Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 31.
282Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 210.
DESBROCHERS DES LOGES Jules (1836-1913)
283Jules Desbrochers des Loges, dont la famille avait eu des revers de fortune, occupait un modeste poste de fonctionnaire du ministère des Finances, et presque toute sa carrière se déroula en province. Il collectionna d’abord tous les coléoptères d’Europe (SEF 1859-1899), puis se spécialisa dans les élatérides et les curculionides, et enfin les chrysomélides. Il fit pa raître plusieurs travaux et monographies sur divers groupes de curculionides72. En 1891, il s’installa marchand-naturaliste à Tours et créa sa propre revue d’entomologie : Le Frelon, où il publia une monographie des cassides (chrysomélides). Dès 1879, il avait mis en vente sa collection de coléoptères d’Europe, par familles ou par groupes. En dehors des psélaphides, scydménides et familles voisines, elle fut partagée entre Bedel* et Oberthür*. Desbrochers ne conserva que les curculionides et chrysomélides, lesquels furent vendus après sa mort par sa fille. Acquis par Oberthür* et le Dr Clerc*, ils sont conservés aujourd’hui au Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
284Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 31 ; Du Buysson (Henri), “Mon souvenir, à ceux qui ont le plus entretenu en moi la vie entomologique”, Miscellanea entomologica, vol. 28, 1925, pp. 76-81 et 89-98 ; vol. 29, 1926, pp. 20-27, 33-38, 41-46, 52-59 et 73-75.
285Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 98.
286Sainte-Claire Deville (J.), “J. Desbrochers des Loges”, Entomologische Blätter, 1914, p. 64.
DES GOZIS Maurice Gilbert PERROT (1852-1909)
287Avocat à Montluçon, Maurice Des Gozis s’intéressait aux coléoptères et aux orthoptères (SEF 1873). Dès 1875, il publiait un Catalogue des coléoptères de France qui fut très apprécié et rendit bien des services73. Plus tard, un petit opuscule sur la définition de certains genres de coléoptères fut également remarqué et repris par les auteurs suivants74. Dans ses dernières années, il sembla se détourner de l’entomologie, suite à une “aventure fâcheuse où sa bonne foi fut mise en cause par un marchand naturaliste”75. Il fit alors paraître plusieurs travaux historiques et généalogiques. En réalité, il ne négligea pas l’entomologie, et l’on découvrit à sa mort plusieurs manuscrits importants sur les coléoptères aquatiques, sauvés par son ami Louis Béguin* qui en assura la publication posthume dans la revue d’Eugène Barthe Miscellanea entomologica76. Comme tous les grands amateurs, Des Gozis avait acquis des éléments de collections plus anciennes. Sa propre collection fut dispersée. Une partie (90 boîtes), renfermant entre autres les mordellides et les ptiliides (y compris ceux de Chevrolat*), passa chez Oberthür*. Certains curculionides ont également atteint le Muséum via Béguin et Clerc*.
BIBLIOGRAPHIE
288Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, pp. 13, 42.
289Du Buysson (Henri), “Mon souvenir, à ceux qui ont le plus entretenu en moi la vie entomologique”, Miscellanea entomologica, vol. 28, 1925, pp. 76-81 et 89-98 ; vol. 29, 1926, pp. 20-27, 33-38, 41-46, 52-59 et 73-75.
DEYROLLE Achille (1813-1865) DEYROLLE Henri (1827-1902) DEYROLLE Émile (1838-1917)
290Achille Deyrolle avait ouvert dès 1831 un commerce d’histoire naturelle à Paris, qui existe encore de nos jours. Coléoptériste amateur (SEF 1842), sa collection comprenait des espèces exotiques rares à l’époque. Elle fut dispersée par son fils Émile, mais les groupes les plus spectaculaires (buprestides et cétonides), acquis par Thomson*, sont parvenus au Muséum via Oberthür*.
291Henri, le frère d’Achille, semble ne s’être intéressé aux insectes qu’à titre professionnel (SEF 1856). Il fut envoyé au Gabon en 1856-1857 par Mniszech* et Thomson pour récolter des insectes destinés à leurs collections. Le comte Mniszech lui ayant demandé de gérer sa collection, il put acquérir pour lui les buprestides indonésiens de Wallace*, ensemble unique qui ne comprenait pas moins de 355 espèces inédites, dont il donna lui-même les descriptions77. Vers 1865, il s’établit entomologiste professionnel, vendant de gré à gré (notamment au laboratoire d’Entomologie, entre 1866 et 1893) et organisant des ventes aux enchères, en association avec Donckier de Donceel*. À la mort de Mniszech, Henri Deyrolle vendit la collection de celui-ci, qui fut acquise presque tout entière par Oberthür, et travailla ensuite essentiellement pour ce dernier.
292Émile était le fils d’Achille dont il reprit le commerce. Il édita de nombreux ouvrages de vulgarisation sur l’histoire naturelle, notamment sur les insectes (SEF 1866). Il fonda aussi un périodique, les Petites nouvelles entomologiques, qui parut de 1869 à 1879, puis élargit son champ, devint Le Naturaliste, et fut publié jusqu’en 1910. On y trouvait toutes les indications nécessaires aux entomologistes amateurs : des adresses de marchands, des petites annonces pour les échanges, des nouvelles des ventes, etc. De nombreuses collections sont passées entre ses mains, qu’il les ait dispersées lui-même ou qu’il en ait préparé les ventes aux enchères. De sa propre collection, seuls les dasytides, anthicides et chrysoméloïdes sont parvenus au Muséum via Pic*.
BIBLIOGRAPHIE
293Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 31.
294Paccalet (Yves), L’École de la nature : les planches Deyrolle, Paris : Hoëbeke, 2004, 141 p.
DIDIER Robert (1885-1955)
295Le Dr Robert Didier s’intéressait à deux groupes d’animaux bien différents : les mammifères et les coléoptères lucanides (SEF 1925). Sur les premiers, il publia divers ouvrages de vulgarisation, en collaboration avec Paul Rode78. Mais la muséologie, et notamment la taxidermie, le passionnait peut-être plus que la biologie79. Sur les lucanides, il fit paraître plusieurs ouvrages, notamment — en collaboration avec Eugène Séguy — un catalogue illustré qui mettait en valeur les admirables dessins de Louis-Marie Planet*80. En relations amicales avec Boileau*, il put acquérir en 1924 la riche collection de ce dernier. Didier fut un collaborateur régulier du laboratoire d’Entomologie, où il déposa sa collection dès octobre 1937 (collection à laquelle, naturellement, il eut la possibilité d’accéder tout le reste de sa vie).
BIBLIOGRAPHIE
296Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 31.
DOLLÉ Maurice (mort en 1899)
297Militaire ayant séjourné à Obock, Maurice Dollé avait pu y récolter de nombreux coléoptères. Revenu à la vie civile, il s’installa comme photographe à Laon, continua de s’intéresser aux insectes et devint membre à vie de la SEF, à laquelle il avait adhéré en 1861. En dehors de ses anobiides et vésicants, acquis par Pic*, la plupart de ses récoltes d’Obock sont passées à Fairmaire*, et entrées au Muséum en 1908. Les mélolonthides, acquis par Robert Ley*, ont été offerts par lui en 1922.
BIBLIOGRAPHIE
298Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 31.
DONCKIER DE DONCEEL Henri (1854-1926)
299D’origine belge, Henri Donckier de Donceel est d’abord aide-naturaliste au Musée royal de Bruxelles. Membre de la SEF en 1879, il en démissionne bientôt, quoiqu’il parte s’établir à Paris, où on le retrouve en 1885 associé à Henri Deyrolle*. En 1894, il reprend seul l’affaire, adhère de nouveau à la SEF et devient l’un des plus grands marchands d’insectes d’Europe. À ce titre, il est l’un des fournisseurs réguliers du laboratoire d’Entomologie. À la fin de sa vie, il s’associe avec le jeune Clermont. De sa collection privée, mise en vente par ce dernier, Maurice Pic* put acquérir les chrysomélides.
BIBLIOGRAPHIE
300Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 32.
301Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 67.
DOÜÉ Pierre Achille Augustin (1791-1869)
302Haut fonctionnaire au ministère de la Guerre, entomologiste amateur (SEF 1833), Augustin Doüé s’occupa des collections et des archives de la SEF. Il intervint dans la cession de la collection Pierret de lépidoptères, léguée à la SEF en 1850 et vendue par elle en 1855, ce qui provoqua une crise81. Sa propre collection de coléoptères et de lépidoptères fut vendue aux enchères en 1870, par l’intermédiaire de Henri Deyrolle*. Sont parvenus au Muséum : les cétonides via Depuiset et Oberthür* ; les chrysomélides via Sallé* et Oberthür ; les érotylides, hétéromères et scarabéides via Sédillot*.
BIBLIOGRAPHIE
303Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 32.
304Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 67.
305Silbermann (Gustave), Énumération des entomologistes vivans, suivie de notes sur les collections entomologiques des principaux musées d’histoire naturelle d’Europe, sur les sociétés d’entomologie, sur les recueils périodiques consacrés à l’étude des insectes, et d’une table alphabétique des résidences des entomologistes, Paris : Roret ; Lunéville : Creuzat, 1835, in-8°, p. 18.
DUBOURGAIS Auguste Pierre Xavier (1841-1906)
306Directeur d’école à Caen, Dubourgais a publié quelques notes sur des chasses entomologiques ; il a également laissé un Catalogue des coléoptères de Normandie (en collaboration avec Albert Fauvel*), encore en grande partie inédit. Quelques temps avant sa mort, il perdit presque la vue et se résolut à céder sa collection. Ses malacodermes et hétéromères sont parvenus au Muséum via Pic*.
BIBLIOGRAPHIE
307Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 33.
DU BUYSSON Henri (1856-1927)
308Issu d’une famille de l’Allier où le goût des sciences naturelles était à l’honneur, Henri Du Buysson s’intéressa très jeune à l’entomologie (SEF 1882). Il se spécialisa dans l’étude des coléoptères élatérides, auxquels il consacra plusieurs études de valeur82. Il a aussi laissé des souvenirs concernants les coléoptéristes qui l’avaient marqué83. Ses élatérides furent légués au Muséum, où ils entrèrent en août 1927. De sa collection générale, dispersée par Clermont, les parties suivantes parvinrent également au Muséum : dytiscides via Guignot* ; silphides via Jeannel* ; mélasides, throscides, etc. via Fleutiaux* ; ipides et divers exotiques via Pic*.
BIBLIOGRAPHIE
309Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 21.
310Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 92-93.
DUCHAÎNE Jules
311Amateur de coléoptères gallo-rhénans, Jules Duchaîne habitait Fontainebleau lors de son entrée à la SEF (1897). Il proposait alors de nombreux échanges dans la revue justement intitulée L’Échange. Dans les années 1920, il résidait en Chine, d’où il expédiait des insectes à plusieurs correspondants. De sa collection, dispersée par Donckier de Donceel*, Boucomont* acquit les coprophages.
DUFAU Léo (1850-c. 1925)
312Léo (ou Léon) Dufau était un agronome guadeloupéen qui s’intéressait d’abord aux insectes parasites des cultures, mais devint sur le tard un collectionneur passionné de coléoptères (SEF 1901, démission en 1920). Il fut l’un des grands artisans de la connaissance entomologique de la Guadeloupe (avec le Dr Vitrac). En 1913, Dufau était en correspondance régulière avec Le Moult et une dizaine de spécialistes français et étrangers. Des parties de sa collection passèrent dans celles de Bedel*, Fleutiaux* et Grouvelle*.
BIBLIOGRAPHIE
313Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 33.
DUFOUR Léon Jean Marie (1780-1865)
314Léon Dufour, médecin à Saint-Sever (Landes), resta le type de l’entomologiste “amateur”, au sens le plus élevé du terme. Il fit ses études médicales à Paris, où il fut l’élève de Bichat. Il put aussi y rencontrer les grands noms des sciences naturelles, et particulièrement de l’entomologie de son époque : Latreille*, Guillaume-Antoine Olivier*, Bosc*, Duméril* et bien d’autres. Mais c’est Cuvier qui lui fit le plus d’impression, et il se considéra désormais comme son disciple. Médecin militaire, il suivit la campagne d’Espagne (1808-1814), de si triste mémoire, et réussit à récolter quelque 20 000 insectes au milieu des massacres et des atrocités. De retour dans sa province, il allait y exercer la médecine pendant cinquante ans, trouvant le temps de mener une foule de recherches personnelles sur toutes les branches de l’histoire naturelle, mais surtout sur l’entomologie. Dans ce domaine, il fit paraître plus de 200 mémoires, traitant d’abord d’anatomie et de physiologie, mais aussi de systématique, de biogéographie, d’éthologie, etc. Du fond des Landes, il gardait en permanence le contact avec le milieu savant, se rendant à Paris régulièrement pour surveiller la publication de ses travaux principaux et les présenter à ses confrères naturalistes. En 1832, il reçut la dignité de membre honoraire de la SEF. Un peu plus tard, à la mort d’Audouin* (1841), il fut pressenti pour occuper la chaire d’entomologie du Muséum. Il refusa, préférant le calme studieux de Saint-Sever à l’agitation, souvent un peu vaine, de la capitale. Son œuvre suscita bien des vocations. On sait notamment qu’elle inspira les premiers travaux de Jean-Henri Fabre*, qui rendit hommage à Dufour en republiant son mémoire sur le Cercéris bupresticide dans la première série des Souvenirs entomologiques84. La collection de Léon Dufour fut en grande partie constituée de ses propres récoltes, auxquelles s’ajoutèrent les produits de quelques achats (surtout les coléoptères d’Audinet-Serville*), dons ou échanges (notamment avec Dejean*). Elle fut léguée à son ami Laboulbène*, qui la transmit au Muséum en 1899. Les coléoptères y occupent 56 boîtes demi format.
Lettre de Léo Dufau à Antoine Grouvelle85
Les entomologistes qui résidaient hors des grands centres, notamment dans les anciennes “colonies”, récoltaient des espèces peu ou pas connues. L’un de leurs principaux problèmes était la détermination et le classement de leur collection, ce dont témoigne cette lettre.
Gourbeyre, 18 août 1913
[…] Mon ambition, en matière entomologique, se borne à créer la plus complète collection possible de coléoptères de la Guadeloupe ; malheureusement, je manque de spécialistes pour la plupart des familles et je finirai par me décourager à toujours ramasser des petites bêtes dont j’ignore le nom !
M. A. Fauvel m’avait nommé plus de cent Staphylinides ; mais depuis cinq ans je n’ai plus eu de ses nouvelles. Et depuis j’ai encore trouvé une cinquantaine d’espèces qui n’ont pas d’état civil.
Je m’étais adressé à M. Pic pour anobiens, ptinides,… dont il a décrit quelques espèces nouvelles ; pour les bruchides, il m’a répondu y avoir renoncé ! M. Fleutiaux a publié une révision des mélasiens, élatérides, etc. qui comprend la description de toutes les nouvelles espèces que j’ai trouvées. Enfin, vos trois mémoires ou suppléments sur les clavicornes, comprenant les psélaphides par Raffray86, et c’est tout !
J’ai adressé quelques aléochariens au Dr. Tenyes [ ?] ; j’espère qu’il pourra me donner quelques noms nouveaux. Il m’adresse pour les autres tribus de Staphylinides à M. Bernhauer à Horn (Autriche). Le connaissez-vous ?
J’aimerais mieux avoir affaire à un français. Si vous avez parmi vos amis et collègues des amateurs pour les autres familles, vous seriez bien aimable de me recommander à eux et de m’envoyer leurs noms et adresses.
BIBLIOGRAPHIE
315Boone (Chantal), Léon Dufour (1780-1865), savant naturaliste et médecin, Biarritz ; Paris : Atlantica, 2003, in-8°, 340 p.
316Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 33.
317Duris (Pascal), Diaz (Elvire), Petite histoire naturelle de la première moitié du XIXe siècle : Léon Dufour (1780-1865), Bordeaux : Presses universitaires de Bordeaux, 1987, 312 p. [On y trouve notamment la liste exhaustive des publications de Léon Dufour aux pp. 265-286].
318Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 134.
319Marseul (Sylvain Augustin, abbé de), “Les Entomologistes et leurs écrits”, extr. de L’Abeille, 1882-1889, in-16, pp. 204-220.
320Peyerimhoff (Paul de), “La Société entomologique de France (1832-1931)”, in Livre du centenaire de la Société entomologique de France, Paris : au siège de la Société, 1932, pp. 71-73, pl. III.
321Silbermann (Gustave), Énumération des entomologistes vivans, suivie de notes sur les collections entomologiques des principaux musées d’histoire naturelle d’Europe, sur les sociétés d’entomologie, sur les recueils périodiques consacrés à l’étude des insectes, et d’une table alphabétique des résidences des entomologistes, Paris : Roret ; Lunéville : Creuzat, 1835, in-8°, p. 19.
322À quoi il faut ajouter l’autobiographie du savant luimême : Dufour (Léon), Souvenirs d’un savant français à travers un siècle, 1780-1865. Science et histoire. Publiés par ses fils, les Drs A. Léon-Dufour et G. Léon-Dufour, Paris : J. Rothschild, 1888, in-8°, VIII + 348 p., portr., ainsi que Léon-Dufour (Michel), “Quelques aspects de la personnalité de Léon Dufour (1780-1865)”, Volume du Cent-cinquantenaire, no spécial du Bulletin de la Société entomologique de France, vol. 88, 1983, pp. 58-65.
DUMÉRIL André Marie Constant (1774-1860)
323Proche de Cuvier, médecin et zoologiste, Constant Duméril fut titulaire de la chaire de Zoologie des Reptiles et Amphibiens au Muséum ; il s’intéressa également aux insectes, auxquels il consacra plusieurs travaux. En 1806, il déclare avoir travaillé depuis douze ans sur les insectes et rassemblé une collection “qui contient le plus grand nombre des insectes d’Europe”87. En 1832, il fut élu membre honoraire de la SEF, et ne cessa jamais de s’intéresser aux insectes, comme le montre son dernier et monumental ouvrage — publié l’année même de sa mort — qui n’est autre qu’un énorme développement des pages 186-289 de l’ouvrage de 1806, lesquelles se trouvent multipliées par treize88 ! Sa collection, qui doit avoir été très importante, fut déposée au laboratoire d’Entomologie en 1860. Utilisée depuis cette date pour alimenter les expositions, dans les galeries successives du Muséum, elle y a complètement disparu.
BIBLIOGRAPHIE
324Gilbert (Pamela), A Compendium of the Biographical Literature on Deceased Entomologists, Londres : British Museum (Natural History), 1977, in-8°, p. 99.
325Jaussaud (Philippe), Brygoo (Édouard-Raoul) (sous la dir.), Du jardin au Muséum en 516 biographies, Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 2004, pp. 198-200 (Collection Archives).
326Marseul (Sylvain Augustin, abbé de), “Les Entomologistes et leurs écrits”, extr. de L’Abeille, 1882-1889, in-16, pp. 252-259.
DUPONT Richard Henri [PUECH, dit] (1798-1873)
327Issu d’une famille connue dans le négoce des objets d’histoire naturelle, Henri Dupont était présenté de la façon suivante par Silbermann, en 1835 : “Naturaliste des princes de la famille royale, membre de la Société entomologique de France et de plusieurs autres sociétés savantes ; possède une riche collection de coléoptères […]. On trouve toujours chez lui de beaux insectes exotiques89.” Il fut en effet, pendant une trentaine d’années, le marchand d’insectes le plus important de Paris. Mais il s’était réservé une collection personnelle, surtout riche en espèces exotiques rares ou spectaculaires. Membre de la SEF (1832, non fondateur), il a publié plusieurs travaux de systématique. Il se retira des affaires dès 1848. La même année, il céda sa collection à Georges Mniszech*. Balzac s’occupa personnellement de cette transaction et du transport de la collection de Paris à Wierzchownia, en Ukraine (cf. ci-dessus l’excursus à la fin du quatrième chapitre). Plus tard, elle revint à Paris avec l’ensemble de la collection Mniszech, et fut en grande partie acquise avec celle-ci par Oberthür*.
BIBLIOGRAPHIE
328Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 77.
329Desmarest (E.), “[Notice nécrologique de Richard-Henry Puech]”, Bulletin de la Société entomologique de France, 1873, pp. CLVII-CLVIII.
330Horn (Walther), Kahle (I.), Friese (G.), Gaedike (R.), Collectiones entomologicae, Eine Kompendium über den Verblieb entomologischer Sammlungen der Welt bis 1960, Berlin : Akademie der Landwirtschaftswissenschaften der Deutschen Demokratischen Republik, 1990, p. 102.
DURAND Henri (1911-1971)
331Instituteur, puis professeur d’histoire naturelle, Henri Durand effectue la plus grande partie de sa carrière dans les colonies de l’époque : Sénégal, Nouvelle-Calédonie, Algérie, Mauritanie, et de nouveau Sénégal. Retraité en 1962, il voyage en Europe et dans le bassin méditerranéen. Durant ses séjours et ses voyages, il s’est attaché à récolter soigneusement les coléoptères qui l’intéressaient le plus : les scarabéides coprophages, auxquels il consacra plusieurs publications. Sa collection, qui renfermait surtout des espèces africaines, a été offerte au Muséum par sa famille en avril 1971.
BIBLIOGRAPHIE
332Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 34.
333Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 206.
DURET José Pedro (né en 1913)
334Le Dr Duret est né en Argentine de parents français. Spécialiste réputé des diptères, il n’a pas dédaigné les autres ordres d’insectes. Sa collection est divisée en deux : le musée national de Washington (Smithsonian Institution) acquiert les Culicides (moustiques) en 199090 ; le Muséum de Paris le reliquat, spécialement riche en petites familles de diptères sur lesquelles travaille Loïc Matile (1938-2000), dernier directeur du laboratoire d’Entomologie (cf. ci-dessus, le second chapitre)91, qui va lui-même la chercher à Buenos Aires en 1993. Outre les diptères, elle comprend quelques dizaines de cartons de coléoptères, principalement d’Argentine.
f-h
FABRE Jean-Henri (1823-1915)
335Jean-Henri Fabre, l’illustre naturaliste de Sérignan, l’auteur des célèbres Souvenirs entomologiques (dix séries publiées de 1879 à 1907), appartient à la mémoire collective de la France. Il avait légué toutes ses possessions à ses enfants, auxquels l’État racheta en 1922 la propriété de leur père (“L’Harmas”) et la transforma en un musée ouvert au public92. On peut y voir sa collection d’insectes, émouvante relique relativement bien conservée. Elle préserve certains des spécimens mêmes dont il écrivit l’histoire, dans des pages visionnaires et qui n’ont pas fini de séduire, notamment ceux des diverses espèces de scarabées coprophages dont il a le premier élucidé la biologie.
BIBLIOGRAPHIE
336Cambefort (Yves), L’Œuvre de Jean-Henri Fabre, Paris : Delagrave, 1999, 224 p.
337Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 34.
338Delange (Yves), Fabre : l’homme qui aimait les insectes, Paris : Jean-Claude Lattès, 1981, 351 p.
339Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 147 ; 22-23.
340Peyerimhoff (Paul de), “La Société entomologique de France (1832-1931)”, in Livre du centenaire de la Société entomologique de France, Paris : au siège de la Société, 1932, pp. 76-78.
341Pinault-Sørensen (Madeleine) (sous la dir.), De l’homme et des insectes : Jean-Henri Fabre, 1823-1915, Paris : Somogy ; Fondation EDF, 2003, 192 p.
FAGNIEZ Charles (mort en 1952)
342Charles Fagniez était propriétaire dans le Vaucluse et collectionnait les coléoptères en amateur (SEF 1901). Recherchant tout particulièrement les espèces cavernicoles, il avait acquis une automobile dès les toutes premières années du XXe siècle pour explorer le plus possible de grottes, dans les Pyrénées, les Cévennes et les Alpes. Il travaillait aussi sur les hétéromères et mit au point des techniques d’élevage des espèces xylophages. Enfin, il publia plusieurs travaux sur les mélyrides et les mordellides. Outre ses récoltes actives, il put acquérir des matériaux provenant d’autres entomologistes, et Chobaut* lui légua sa collection. Ruiné par la guerre, Fagniez fut aidé par Jeannel*, qui fit acquérir en juin 1942 par le Muséum ses carabiques, ainsi que la collection Chobaut. Mais Fagniez dut se défaire aussi de sa propre collection, qu’il céda par familles aux spécialistes intéressés. Les chrysomélides sont parvenus au Muséum en 1951 via Nègre*, et les curculionides en 2000 via Roudier*.
BIBLIOGRAPHIE
343Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, pp. 34-35.
344Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 211.
FAIRMAIRE Léon (1820-1906)
345D’origine anglaise, issu d’une famille bourgeoise aisée, Léon Fairmaire s’intéressa aux insectes dès l’adolescence (SEF 1842, président en 1854 et 1881). Ruiné par la révolution de 1848, il dut désormais travailler pour vivre et occupa pendant trente ans divers postes dans l’administration des hôpitaux, ce qui ne l’empêcha pas d’exercer une intense activité entomologique. Après sa retraite (1878), il devint — si c’était possible — encore plus actif. Il aimait surtout décrire des espèces encore inédites, et ce travail devint peu à peu exclusif. Dans quelque 450 mémoires, il a laissé plusieurs milliers de descriptions, dont le rythme s’accélère à partir de 1885. Des dizaines de correspondants, y compris tous les grands musées, lui confiaient leurs coléoptères à étudier. Fairmaire put ainsi examiner des quantités invraisemblables de coléoptères, en provenance de toute la planète. Seule l’Amérique du Nord et l’Australie ont presque échappé à sa frénésie descriptrice. Il avait un faible pour Madagascar, dont il put acquérir de nombreux lots de coléoptères, décrits par lui dans 25 mémoires parus de 1896 à 1905. Ce flux de descriptions s’accompagne trop souvent d’une qualité insuffisante : les diagnoses sont courtes, sèches, abstraites, et rarement comparatives. Ce style est tout à l’opposé de Mulsant*. De ce fait, Fairmaire s’attira les critiques de nombreux entomologistes, y compris de Bedel*, qui pourtant n’appréciait guère non plus les interminables descriptions de Mulsant. Il faut reconnaître que beaucoup de descriptions de Fairmaire ne sont guère utilisables : bien souvent, pour comprendre ce qu’il veut dire, on doit avoir recours aux types, lesquels sont pour la plupart conservés dans sa collection, mais il faut les y retrouver, car elle est — à l’image de son œuvre — dans un désordre redoutable ! Elle est entrée au Muséum dans sa quasi-totalité, mais en plusieurs fois. Fairmaire avait vendu ses “doubles”, suivant la coutume de l’époque, afin d’acquérir d’autres matériaux. De ces doubles, les groupes suivants sont parvenus au Muséum : cicindélides, élatérides et mélasides via Fleutiaux* ; carabiques, paussides, brenthides, et chrysomélides via Oberthür* ; lucanides via Boileau* ; clavicornes via Grouvelle* ; buprestides via Kerremans* ; curculionides via Passet. L’histoire de la collection principale (“premier choix”) est plus compliquée. La vente des doubles n’ayant pas suffi, Fairmaire s’était beaucoup endetté pour acquérir des matériaux entomologiques, notamment de Madagascar (chasses d’Alluaud*, parties des collections Chevrolat*, Coquerel*, etc.). L’entomologiste Eugène Boullet *, banquier à Corbie (Somme), lui avait consenti un ou plusieurs prêts financiers. Au décès de Fairmaire, Boullet fit saisir sa collection. Des transactions s’engagèrent entre le Muséum, la famille de Fairmaire et Boullet. Finalement, la collection fut récupérée par le Muséum, où elle entra en cinq lots : coléoptères malgaches, acquis de E. Boullet le 30 août 1906 ; coléoptères paléarctiques, acquis de Mme Fontaine, née Fairmaire, le 3 septembre 1906 ; coléoptères lamellicornes, acquis de E. Boullet le 30 décembre 1906 ; coléoptères hétéromères (200 boîtes), acquis de E. Boullet le 15 juin 1907 ; enfin le reliquat, acquis de E. Boullet le 12 juin 1908.
Fairmaireana, par Louis Bedel
Bedel* n’aimait guère Fairmaire, dont il déplorait le désordre et les trop nombreuses descriptions d’espèces. Ce bref document, trouvé dans ses archives, témoigne de cette attitude critique.
“Fairmaire, ayant reçu de son ami Scalabre un certain nombre de Coléoptères nouveaux, les avait nommés et renvoyés sous des noms encore inédits. S’étant brouillé avec Scalabre, il a changé tous les noms au moment de les publier, afin que son bon ami ne puisse s’y reconnaître. — Il faut espérer qu’il s’y reconnaissait luimême !”
[source : Archives du laboratoire d’Entomologie]
BIBLIOGRAPHIE
346Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 35.
347Du Buysson (Henri), “Mon souvenir, à ceux qui ont le plus entretenu en moi la vie entomologique”, Miscellanea entomologica, vol. 28, 1925, pp. 76-81 et 89-98 ; vol. 29, 1926, pp. 20-27, 33-38, 41-46, 52-59 et 73-75.
348Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 75.
349Peyerimhoff (Paul de), “La Société entomologique de France (1832-1931)”, in Livre du centenaire de la Société entomologique de France, Paris : au siège de la Société, 1932, pp. 75-76, pl. IX.
FALDERMANN Franz [François] (1799-1838)
350Né à Heidelberg, auteur de travaux significatifs sur la faune entomologique de la Russie (SEF 1837), Faldermann était directeur du jardin botanique de Saint-Pétersbourg lors de son décès prématuré. Ses carabiques, acquis par Chaudoir*, passèrent au Muséum via Oberthür*. Beaucoup de ses autres matériaux, y compris la plupart des types, furent acquis par le comte Mniszech* et suivirent la même voie.
BIBLIOGRAPHIE
351Gilbert (Pamela), A Compendium of the Biographical Literature on Deceased Entomologists, Londres : British Museum (Natural History), 1977, in-8°, p. 113.
352Marseul (Sylvain Augustin, abbé de), “Les Entomologistes et leurs écrits”, extr. de L’Abeille, 1882-1889, in-16, pp. 140.
FALLOU Jules (1812-1895)
353Surtout lépidoptériste (SEF 1858), Jules Fallou s’est beaucoup intéressé à l’élevage des vers à soie. Il a participé en 1875 à la fondation de la Société centrale d’apiculture et d’insectologie, qui avait pout but d’appliquer l’entomologie à ce qu’on appelait alors l’“économie rurale”. Sa collection, surtout riche en lépidoptères mais comptant quelques boîtes de coléoptères, fut donnée au Muséum par sa famille.
BIBLIOGRAPHIE
354Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 35.
FAUCONNET Louis (1837-1921)
355Pharmacien à Autun, entomologiste amateur (SEF 1879), Louis Fauconnet était l’auteur d’une Faune analytique des coléoptères de France, publiée en 1892 (complétée par un Genera en 1894), qui fut le manuel de base des coléoptéristes débutants pendant plus de quarante ans93. Le Genera fut supplanté par celui de Houlbert, qui avait l’avantage d’être illus tré94 ; mais la Faune elle-même ne le fut que par l’Histoire naturelle des coléoptères de France, de Portevin*. Fauconnet avait aussi publié, avec l’abbé Viturat*, un catalogue des coléoptères de Saône-et-Loire95. La collection de Fauconnet fut cédée de son vivant à Pic*.
BIBLIOGRAPHIE
356Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 35.
FAUVEL Charles Adolphe Albert (1840-1921)
357Albert Fauvel exerçait à Caen la profession d’avocat. Mais il fut surtout l’un des plus grands spécialistes des micro-coléoptères, spécialement des staphylins (SEF 1861). “Il avait l’expérience, le coup d’œil, le contrôle, le sens critique, l’information, la précision, le travail facile, les loisirs…, tout ce qui peut faire un grand naturaliste, et de fait il a été l’un des en tomologistes les plus marquants de son époque.”96 Auteur de nombreux travaux, notamment sa Faune gallo-rhénane des Staphylinidae (1868-1891), il passait aussi beaucoup de temps à servir de lien entre ses collègues par les publications et la société qu’il avait créées : Annuaire entomologique (1873-1881) étendu et transformé en Revue entomologique (1882-1910), organe de la Société française d’Entomologie. Ceci n’empêchait pas Fauvel d’éprouver de solides inimitiés à l’égard de certains de ses confrères, notamment Croissandeau*. Accessoirement, il avait la faiblesse de composer d’exécrables poèmes, dont il “régalait” ses collègues lors des banquets et autres célébrations de la SEF. Pour une raison inconnue, son intense activité entomologique cessa brusquement dix ans avant sa mort. Sa superbe collection, qui comprenait aussi celle de son jeune frère Octave (1842-1867), fut laissée à l’abandon. Ce qu’il en restait alla au musée de Bruxelles. De Fauvel, le Muséum conserve quelques séries de staphylinides, offertes par lui dans les années 1890.
BIBLIOGRAPHIE
358Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, pp. 35-36.
359Du Buysson (Henri), “Mon souvenir, à ceux qui ont le plus entretenu en moi la vie entomologique”, Miscellanea entomologica, vol. 28, 1925, pp. 76-81 et 89-98 ; vol. 29, 1926, pp. 20-27, 33-38, 41-46, 52-59 et 73-75.
360Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 80.
FELDER Cajetan von (1814-1894)
361Maire de Vienne (Autriche) en 1868, Felder fut un entomologiste très estimé, membre de toutes les sociétés spécialisées d’Europe (SEF 1857). Bates* mentionne son nom dans une lettre à Charles Darwin. Sa collection, jointe à celle de son fils Rudolph (1842-1871), comprenait surtout des lépidoptères. Elle fut acquise par Lord Walter Rothschild* en 1894. Dès 1899, celui-ci revendit les coléoptères, et Oberthür put en acquérir la majeure partie.
BIBLIOGRAPHIE
362Barthe (E.), “[Nécrologie]”, Miscellanea entomologica, vol. 2, 1894, p. 109.
363Gilbert (Pamela), A Compendium of the Biographical Literature on Deceased Entomologists, Londres : British Museum (Natural History), 1977, in-8°, p. 115.
FELSCHE Carl (1839-1914)
364Entomologiste de Leipzig, éminent spécialiste des coléoptères lamellicornes (SEF 1886), dont la collection est restée pour la plus grande partie en Allemagne. Seuls les clavicornes sont parvenus au Muséum via Grouvelle*.
FERRAGU Michel (1917-1993)
365Entomologiste parisien de vocation relativement tardive, Michel Ferragu choisit de se spécialiser dans les coléoptères curculionides (SEF 1956). Il fréquentait régulièrement le laboratoire d’Entomologie, où il apportait son aide au rangement de cette famille. À la suggestion de Renaud Paulian*, il se consacra de plus en plus à la faune malgache. De 1957 à 1992, il a publié 99 espèces nouvelles en 17 publications (rédigées seul ou en collaboration). Sa collection, que sa veuve pensait offrir à un entomologiste plus jeune, a été finalement déposée par elle au Muséum en avril 1997. Elle comprenait 112 cartons dont 104 demi format.
BIBLIOGRAPHIE
366Richard (Raymond), “Michel Ferragu (1917-1993)”, Bul letin de la Société entomologique de France, vol. 99, no 2, 1994, pp. 197-198.
367Perrin (Hélène), comm. Personnelle, octobre 2003.
FETTIG François Joseph (1824-1906)
368Joseph Fettig, modeste curé alsacien, offre un bon exemple d’entomologiste discret, resté à l’écart des sociétés savantes. On réussit pourtant à le persuader de contribuer au supplément du Catalogue des lépidoptères d’Alsace, par Henri de Peyerimhoff. Sa riche collection de coléoptères de cette province fut partagée de son vivant entre Jules Bourgeois* et Paul de Peyerimhoff*.
BIBLIOGRAPHIE
369Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 36.
FLACH Karl (1856-1920)
370Né à Aschaffenburg (Bavière), où il passa toute sa vie, Karl Flach était un médecin célèbre, régulièrement appelé en consultation auprès du roi et des grands de son pays. Par ses propres récoltes, effectuées lors de voyages en Europe et en Asie Mineure, mais surtout grâce à des achats, il constitua l’une des principales collections de coléoptères d’Allemagne. Ses goûts personnels le portaient surtout vers les espèces de taille minuscule, notamment les ptiliides, sur lesquels il publia quelques travaux. Mais seuls ses phalacrides sont parvenus au Muséum via Grouvelle*.
BIBLIOGRAPHIE
371Gilbert (Pamela), A Compendium of the Biographical Literature on Deceased Entomologists, Londres : British Museum (Natural History), 1977, in-8°, p. 120.
372Schwarzer (Bernhard), “Dr. Karl Flach †”, Entomologische Blätter, vol. 16, no 10-12, 1920, pp. 193-194.
FLEUTIAUX Edmond Jean-Baptiste (1858-1951)
373Edmond Fleutiaux, propriétaire d’un gros commerce de vins et spiritueux, fut un très bon spécialiste des coléoptères élatérides, auxquels il consacra de nombreux travaux (SEF 1882)97. À ses débuts, il avait beaucoup étudié les cicindélides, qu’il connaissait également bien98. Disposant de moyens financiers considérables, il avait acquis un certain nombre de collections, ou parties de collections. Il se passionna pour la biogéographie des colonies françaises de l’époque, notamment les Antilles, l’Indochine et la Nouvelle-Calédonie, et rassembla des matériaux de toutes familles provenant de ces régions. Peu à peu, il se concentra sur les élatérides, et acquit notamment ceux de Neervoort Van de Poll*99. Dès 1919, il avait offert ses cicindélides au Muséum. Il s’était également débarrassé de nombreux doubles, qui parvinrent au Muséum au travers de certains intermédiaires : histérides en 1936 via Neervoort Van de Poll et Desbordes*, langurides et érotylides via Oberthür*, etc. En novembre 1937, il offrit au Muséum 42 boîtes de coléoptères des Antilles et 22 de Nouvelle-Calédonie. Enfin, le 24 août 1951, trois mois avant sa mort, il y déposa le principal : environ 800 cartons, renfermant plus de 100 000 spécimens d’élatérides, eucnémides et throscides, ainsi que des matériaux d’Indochine.
BIBLIOGRAPHIE
374Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 36.
375Fleutiaux (E.), “Mes souvenirs d’entomologiste”, in Livre jubilaire de M. Eugène-Louis Bouvier, Paris : Firmin-Didot et Cie, 1936, pp. 199-201.
376Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 189-190.
FOURÈS, Henri (1904-1985)
377Architecte DPLG, Henri Fourès a choisi et aménagé la grotte de Moulis (Ariège) pour y installer un laboratoire crée spécialement par le CNRS dans le but d’étudier les milieux et les animaux souterrains. Il s’intéressait lui-même aux coléoptères cavernicoles (essentiellement carabides tréchines et léiodides leptodirines), dont il a décrit un certain nombre d’espèces. Sa collection spécialisée de ces groupes, d’un très grand intérêt scientifique, a été offerte au Muséum en 2005 par son fils.
BIBLIOGRAPHIE
378Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 37.
379Vandel (Albert), “Le laboratoire souterrain du CNRS”, Bulletin de la société zoologique de France, t. 75, 1950, pp. 151-158. Je remercie Arnaud Faille de m’avoir signalé cette entrée récente au laboratoire d’Entomologie.
FRANÇOIS Philippe (1859-1908)
380Chef des travaux à l’École pratique des hautes études, directeur adjoint du laboratoire d’Évolution des êtres organisés de la Sorbonne, Philippe François y était le collaborateur efficace d’Alfred Giard (1846-1908), son premier titulaire. Grand voyageur et amateur de coléoptères, il rejoignit la SEF en 1891 et en fut le secrétaire général de 1897 à 1901. Bon spécialiste des géotrupides, il ne put leur consacrer que deux publications. Son maître en entomologie était Louis Bedel*, auquel il resta toujours très lié, et à qui il légua sa collection.
BIBLIOGRAPHIE
381Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 37.
382Giard (Alfred), “Philippe François, directeur-adjoint du laboratoire d’Évolution des Êtres organisés et de la Station zoologique de Wimereux, 1859-1908”, Bulletin scientifique de la France et de la Belgique, vol. 42, 1908, pp. I-X, pl.
383Simon (Eugène), “Notice nécrologique sur Ph. François”, Annales de la Société entomologique de France, vol. 77, 1908, pp. 839-840.
FRENCH Charles (1840-1933)
384Né dans le Kent, Charles French émigra en Australie où il devint le plus célèbre marchand d’insectes du pays, fournisseur de tous les collectionneurs et musées du monde. Au cours de sa longue vie, il avait réuni trois collections personnelles de coléoptères. La première, sans doute la plus riche, fut vendue vers 1900 à Van Lansberge* et parvint au Muséum via Oberthür*. Il vendit aussi de nombreux coléoptères à Neervort Van de Poll*, qui se retrouvent notamment dans les collections Boucomont*, Fleutiaux* et Pic*.
BIBLIOGRAPHIE
385Gilbert (Pamela), A Compendium of the Biographical Literature on Deceased Entomologists, Londres : British Museum (Natural History), 1977, in-8°, p. 127.
386Horn (Walther), “[Chronique nécrologique]”, Arbeiten über morphologische und taxonomische Entomologie aus Berlin-Dahlem, 1934, p. 310.
GABILLOT Léon Joseph (1823-1907)
387Entomologiste lyonnais, Joseph Gabillot recherchait les coléoptères d’Europe (SEF 1866). Sa collection fut dispersée à sa mort, mais Maurice Pic* (que Gabillot avait encouragé en 1888 à poursuivre ses activités entomologiques) put racheter les élatérides et les malacodermes.
BIBLIOGRAPHIE
388Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 37.
389Pic (Maurice), “Notes entomologiques diverses”, L’Échange, 23e année, no 272, août 1907, p. 1.
GADEAU DE KERVILLE Henri (1858-1940)
390Gentilhomme excentrique originaire de Rouen, naturaliste et entomologiste passionné (SEF 1880), Henri Gadeau de Kerville voyage dans les régions circum-européennes (Afrique du Nord, Moyen-Orient) pour y rechercher des matériaux d’histoire naturelle : insectes et arachnides, mais aussi des mollusques terrestres ou fluviatiles et d’autres petits animaux, voire des plantes. De retour chez lui, il distribue libéralement aux spécialistes les objets récoltés. On a pu le qualifier de “dernier mécène de l’entomologie” : il subventionne la SEF, contribue aux frais de ses publications, et y fonde en 1926 un prix (qui existe toujours) destiné à récompenser un savant français auteur d’un mémoire concernant la biologie des arthropodes. Son œuvre est considérable et s’étend aux sujets les plus divers (insectes de Normandie, biologie et tératologie entomologiques, vieux arbres de Normandie, etc.). Les matériaux de ses voyages en Tunisie (1906) et en Syrie (1908) ont été déposés directement au Muséum. S’intéressant de plus en plus à la biologie, il disperse sa collection de coléoptères dans les années 1920. Mais seuls les coccinellides entrent au Muséum via Sicard* (1930).
BIBLIOGRAPHIE
391Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 38.
392Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 187-189.
393Régnier (Robert), “Henri Gadeau de Kerville (1858-1940”, Annales de la Société entomologique de France, vol. 110, 1941, pp. 51-52.
GALLOIS Joseph (1834-1898)
394Entomologiste d’Angers, inspecteur de l’Assistance publique et coléoptériste amateur (SEF 1869), Joseph Gallois est l’auteur d’un Catalogue des coléoptères de Maine-et-Loire (1888-1893) et de diverses autres publications sur ces insectes. Chasseur actif, il put acquérir en outre certaines collections de ses prédécesseurs, notamment celle de Boïeldieu. Sa propre collection fut dispersée. Les ptinides, vésicants et hétéromères arrivèrent au Muséum via Pic*.
BIBLIOGRAPHIE
395Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 38.
GAMBEY Maurice (mort en 1908)
396Plus encore que l’abbé Fettig* et quelques autres, Maurice Gambey est l’exemple d’un entomologiste amateur qui avait choisi de rester complètement en dehors des circuits organisant cette discipline. Gambey n’était membre d’aucune société, abonné à aucune revue, auteur d’aucun texte entomologique. Il a pourtant constitué une collection de coléoptères d’une certaine importance, mais où le manque d’information du collectionneur est rendu sensible par des erreurs de détermination allant du véniel au grave. Après sa dispersion par Donckier de Donceel*, les groupes suivants sont parvenus au Muséum : carabiques et matériaux de Nouvelle-Calédonie via Oberthür* ; buprestides via Théry* ; élatérides via Fleutiaux*.
GARRETA Léon (1887-1914)
397Léon Garreta était propriétaire-éleveur en Normandie et passionné de coléoptères (SEF 1908). Il fut l’un des disciples de Louis Bedel*, qui lui avait proposé l’étude de certains groupes de coléoptères scarabéides, notamment les gymnopleures et genres voisins (insectes étudiés par Fabre* dans ses Souvenirs entomo logiques100). Il avait eu à peine le temps de leur consacrer quelques publications préliminaires, d’un grand intérêt, quand il se fit tuer au début de la Grande Guerre, le 23 août 1914. Le genre de gymnopleurides Garreta Janssens, 1940, est dédié à sa mémoire101. Sa veuve offrit sa collection au Muséum en 1916.
BIBLIOGRAPHIE
398Berland (Lucien), “Notices sur les membres de la Société entomologique de France morts au champ d’honneur”, Annales de la Société entomologique de France, vol. 89, 1920, pp. 425-427, portrait.
399Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 38.
GASSNER Adolf (1867-1938)
400Entomologiste autrichien, Adolf Gassner contribua au fameux catalogue des coléoptères paléarctiques de Winkler102. De sa riche collection, seuls les scarabéides coprophages sont parvenus au Muséum via Granger*.
GAUTIER DES COTTES C. (mort en 1875)
401Coléoptériste amateur (SEF 1856), Gautier des Cottes a publié une trentaine de notes dans les Annales de la Société. Sa collection fut dispersée, comme tant d’autres, et les carabiques acquis (au moins en partie) par René Oberthür*.
BIBLIOGRAPHIE
402Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 39.
GAVOY Louis (mort en 1928)
403Originaire de l’Aude, Louis Gavoy fut un entomologiste passionné qui explora sa région avec enthousiasme pour en faire découvrir la faune alors à peine connue. Auteur d’un certain nombre de publications à partir de 1872, il adhèra en 1888 à la Société des arts et sciences de Carcassonne. Il rédigea aussi deux catalogues locaux de coléoptères : celui de l’Aude (1897-1905, suppl. 1912, 1926) et du Tarn (1907-1914). Rentier ruiné par la guerre, il dut vendre sa collection. Ses malacodermes, ptinides et anobiides furent acquis par Pic* ; d’autres groupes, notamment divers cavernicoles, par Oberthür*.
BIBLIOGRAPHIE
404Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 39.
GEBLER Friedrich August von (1782-1850)
405Médecin allemand fixé en Sibérie, Friedrich von Gebler explora activement sa nouvelle patrie dont il contribua à faire connaître la faune si originale. Sa collection, acquise par Mniszech*, passa ensuite à Oberthür*.
BIBLIOGRAPHIE
406Gilbert (Pamela), A Compendium of the Biographical Literature on Deceased Entomologists, Londres : British Museum (Natural History), 1977, in-8°, pp. 134-135.
407Marseul (Sylvain Augustin, abbé de), “Les Entomologistes et leurs écrits”, extr. de L’Abeille, 1882-1889, in-16, pp. 71-72.
GÉHIN Joseph Jean-Baptiste (1816-1889)
408Jean-Baptiste Géhin était pharmacien à Metz, entomologiste amateur (SEF 1842), et auteur d’une vingtaine de publications scientifiques : travaux d’entomologie appliquée, catalogues régionaux, et surtout catalogue mondial des carabides103. Il posséda au moins deux collections de coléoptères et en acquit en outre plusieurs, notamment celle du hambourgeois Gossare*, constituée et conservée d’une manière et dans un style qui servirent d’exemple à Géhin, mais aussi à tous les coléoptéristes “éclairés” des XIXe et XXe siècles. Géhin vendit ou donna ses collections, à l’occasion de ses déménagements successifs, sauf toutefois les carabiques. Il conserva ces derniers toute sa vie, les emmena lors de sa réinstallation à Remiremont — sa ville natale — après l’annexion de l’Alsace-Lorraine, et les soigna et enrichit sans cesse. À sa mort, ils occupaient une centaine de boîtes vitrées, et furent acquis par René Oberthür*.
BIBLIOGRAPHIE
409Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 39.
GENIER Gaston René (1918-1995)
410Gaston René Genier était né en Suisse. Établi tout jeune en France, les rencontres de Planet* en 1928 et de Le Moult en 1930 décidèrent très tôt de sa vocation de coléoptériste amateur, bien avant ses études aux Arts et Métiers. Ingénieur-conseil dans l’Éducation nationale, tous ses loisirs furent consacrés à la recherche des coléoptères carabiques et au classement de sa collection. Celle-ci, qui compte environ 20 000 spécimens, essentiellement récoltés par luimême dans la région parisienne, a été offerte au Muséum par ses héritiers.
BIBLIOGRAPHIE
411Courtin (Bernard), “Gaston René Genier (1918-1995)”, L’Entomologiste, vol. 51, no 5, 1995, pp. 205-206.
GEOFFROY Étienne Louis (1727-1810)
412Étienne Louis Geoffroy, célèbre médecin parisien, est l’auteur d’un des tout premiers travaux de systématique entomologique publiés en France104. Par suite d’un heureux concours de circonstances, sa collection a été conservée dans sa famille dans un assez bon état général, puis léguée en 1909 pour sa dernière descendante, belle-sœur de l’entomologiste Maurice de Laplanche*. C’est la plus ancienne collection d’insectes conservée au Muséum, et l’une des plus anciennes connues au monde. Elle se présente sous la forme d’une petite armoire à deux portes contenant 2 x 12 tiroirs. Seuls six de ces tiroirs ne renferment que des insectes de Geoffroy, rangés d’après sa méthode et avec sa nomenclature. Les dix-huit autres ont été remaniés suivant l’ouvrage de Guillaume-Antoine Olivier*, et les insectes de Geoffroy y sont difficiles à retrouver parmi ceux de ce dernier.
BIBLIOGRAPHIE
413Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 39.
414Fauvel (A.), “La collection Geoffroy”, Annuaire entomologique, vol. 4, 1876, p. 136.
415Menier (J. J.) “Une collection d’insectes du XVIIIe siècle”, in Schaer (Roland) (sous la dir.), Tous les savoirs du monde, Paris : BNF ; Flammarion, 1996, pp. 262, 264.
416Orousset (J.), “Laplanche Maurice Coujard de (1843-1905)” in Constantin (Robert) (sous la dir.), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 50.
GERMAIN Philibert [Filiberto] (1827-1913)
417Né en France, Philibert Germain partit jeune pour l’Amérique du Sud. Après avoir visité plusieurs pays, il se fixa au Chili. Il y fut nommé chef de la section entomologique du Museo nacional de Historia natural de Santiago et conservateur intérimaire de ce musée. Son œuvre entomologique, considérable, est consacrée essentiellement aux coléoptères d’Amérique du Sud. La plus grande partie de sa collection est conservée à Santiago, mais quelques matériaux, rapportés de ses explorations de 1860 et 1889 au Chili, en Bolivie et au Brésil, sont parvenus au Muséum via Oberthür* et Pic*.
BIBLIOGRAPHIE
418Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 40.
419Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 82.
GODART A. (1799-1887)
420Officier dans l’armée française, Godart fit presque toute sa carrière en Afrique du Nord. Au début de son séjour, quelques amis lui ayant demandé de leur procurer des coléoptères, il prit goût à l’entomologie et collecta activement pour son propre compte. Il eut ainsi un grand nombre de doubles d’insectes, provenant de régions encore peu explorées. Grâce au système des échanges, voire par des ventes suivies de rachats, il put se constituer une collection très riche de coléoptères d’Europe et des régions circum-méditerranéennes. Fixé à Lyon après sa retraite, il fit dès lors partie du petit noyau d’entomologistes constitué dans cette ville autour d’Étienne Mulsant* (avec lequel il collabora au moins pour le volume des “Scuticolles”), de Francisque Guillebeau* et de quelques autres. Devenu très âgé, perdant la vue, Godart vendit sa collection à Argod-Vallon*.
BIBLIOGRAPHIE
421[Anonyme (“E. J.”)], “[Notice nécrologique]”, L’Échange, no 26, 15 février 1887, p. 1.
422Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 40.
GODMAN Frederick DuCane (1834-1919)
423Frederick DuCane Godman était un naturaliste anglais, originaire du Sussex, et entomologiste amateur (SEF 1880). Disposant de temps et de moyens, il conçut avec son ami Osbert Salvin (1835-1898) le projet d’une des publications les plus ambitieuses dans le domaine de l’histoire naturelle : la Biologia Centrali-Americana, série de travaux sur la faune et la flore du Mexique et de l’Amérique centrale. Pendant plus de douze ans, des dizaines de naturalistes explorèrent l’Amérique centrale et envoyèrent leurs récoltes à Londres. Elles étaient soumises à des spécialistes qui les étudiaient, puis rédigeaient la partie correspondante du projet. En tout, 63 volumes furent édités par les deux hommes et publiés à Londres de 1879 à 1915105. À eux seuls, les coléoptères occupent 18 volumes. Après le décès de Salvin, Godman poursuivit seul la tâche, la mena jusqu’à son achèvement, et publia pour terminer le volume introductif de l’ouvrage. Le premier choix de tous les matériaux récoltés fut offert au Natural History Museum de Londres, les doubles étant déposés dans les principaux musées d’Europe et des États-Unis. Pour sa part, le Muséum de Paris reçut le 24 février 1908 une collection de coléoptères déterminés comprenant environ 2 000 espèces en plus de 6 000 exemplaires. Seuls les frais de port étaient dus : ils furent couverts par le reliquat de la souscription qui avait été ouverte par Alluaud* pour l’achat de la collection Régimbart*.
BIBLIOGRAPHIE
424Gilbert (Pamela), A Compendium of the Biographical Literature on Deceased Entomologists, Londres : British Museum (Natural History), 1977, in-8°, p. 142.
GORHAM Henry Stephen (1839-1920)
425Ingénieur et clergyman du Sussex, le révérend Gorham commença vers 1860 de rechercher les coléoptères (SEF 1887). Il a laissé un Agenda entomologique détaillé pour les années 1868-1897, qui constitue un document unique sur les activités au jour le jour d’un amateur éclairé de coléoptères à cette époque (ce document manuscrit demeure à ce jour incomplétement publié). Il participa au projet Biologia Centrali-Americana (cf. biographie précédente) pour les érotylides, endomychides et coccinellides. Sa collection fut divisée et vendue par lui-même. Le 6 octobre 1911, le Muséum acquit directement — pour la somme de 2 000 francs — les clérides, bostrychides et ciides, qui comprenaient un grand nombre de types. D’autres groupes sont arrivés par l’intermédiaire d’autres collectionneurs : lycides via Bourgeois* ; lampyrides via Ernest Olivier* ; cantharides, mélyrides, etc. via Pic* ; coccinellides via Sicard*.
BIBLIOGRAPHIE
426Gilbert (Pamela), A Compendium of the Biographical Literature on Deceased Entomologists, Londres : British Museum (Natural History), 1977, in-8°, p. 145.
GORY Hippolyte Louis (mort en 1852)
427Le chevalier Gory, membre fondateur de la SEF (1832), était capitaine de cavalerie et possédait une collection de coléoptères comprenant près de 18 000 espèces. Il était l’auteur de travaux significatifs sur ces insectes, dont la Monographie des cétoines, en collaboration avec Achille Percheron (1833), il prépara aussi une Histoire naturelle et iconographie des insectes coléoptères, dont sept volumes allaient paraître de 1837 à 1841 (les premiers en collaboration avec Castelnau*), mais qui resta inachevée. À sa mort, sa collection fut dispersée. Le Muséum conserve actuellement les parties suivantes : buprestides via La Ferté*, Mniszech* et Oberthür* ; carabiques via Chaudoir* et Oberthür ; mélasides via La Ferté, Janson*, Neervoort Van de Poll* et Fleutiaux*.
BIBLIOGRAPHIE
428Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 41.
429Silbermann (Gustave), Énumération des entomologistes vivans, suivie de notes sur les collections entomologiques des principaux musées d’histoire naturelle d’Europe, sur les sociétés d’entomologie, sur les recueils périodiques consacrés à l’étude des insectes, et d’une table alphabétique des résidences des entomologistes, Paris : Roret ; Lunéville : Creuzat, 1835, in-8°, p. 28.
GOSSARE C. W.
430Riche commerçant de Hambourg, Gossare possédait vers 1850 une collection spécialisée de carabiques, admirablement préparés, rangés et conservés, selon des procédés très en avance sur les autres entomologistes de l’époque, et qui allaient inspirer les techniques européennes de préparation des insectes généralement en usage au XXe siècle. Elle fut acquise avant 1870 par Géhin*, et passa ensuite chez Oberthür*.
BIBLIOGRAPHIE
431Weidner (Herbert), Geschichte der Entomologie in Hamburg (Supplément aux Abhandlungen und Verhandlungen des Naturwissenschaftlichen Vereins in Hamburg), Hamburg : Cram, de Gruyter & Co., 1967, p. 186.
GOSSOT Bernard
432Le 9 février 1992, le registre des entrées du laboratoire d’Entomologie porte la mention suivante : “Don de M. Michel Gossot de la petite collection de son père, M. Bernard Gossot, environ un millier de coléoptères et hémiptères paléarctiques.”
GOUGELET Jean Scipion (1798-1872)
433Employé aux services de l’Octroi, Gougelet recherchait d’abord spécialement les coléoptères des environs de Paris. Membre fondateur de la SEF (1832), il semble qu’il ne dédaigna pas de faire un petit commerce d’insectes, ce qui lui permit d’enrichir sa collection. Après sa retraite (1858), il élargit son horizon et voyagea dans le sud de la France, l’Espagne, l’Italie et l’Algérie, à la poursuite de ses chers insectes. Sa collection privée est passée au Muséum via Sédillot*.
BIBLIOGRAPHIE
434Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 41.
435Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 70.
436Silbermann (Gustave), Énumération des entomologistes vivans, suivie de notes sur les collections entomologiques des principaux musées d’histoire naturelle d’Europe, sur les sociétés d’entomologie, sur les recueils périodiques consacrés à l’étude des insectes, et d’une table alphabétique des résidences des entomologistes, Paris : Roret ; Lunéville : Creuzat, 1835, in-8°, p. 28.
GOUNELLE Pierre Émile (1850-1914)
437De par ses fonctions au ministère des Colonies, Émile Gounelle eut la possibilité de voyager en Indochine en 1873 : c’est peut-être là qu’il prit goût aux coléoptères exotiques. De retour en France, il devint coléoptériste amateur (SEF 1878). Plus tard, il repartit outre-mer, mais de préférence au Brésil, où il effectua sept voyages entre 1884 et 1914. Il s’intéressait spécialement aux cérambycides d’Amérique du Sud, qu’il observait et récoltait sur place dans des conditions parfois difficiles, et auxquels il consacra une trentaine de publications. Il se constitua ainsi une remarquable collection, qu’il accrût encore par des achats (doubles des cérambycides de Bonvouloir* notamment). Il mourut des suites d’une maladie contractée lors de son dernier voyage. Dès 1900, il s’était débarrassé des familles qui l’intéressaient moins. C’est ainsi que Pic* put acquérir les anobiides, anthicides, mélyrides et ptinides. Quant aux cérambycides (surtout néotropicaux) qui constituaient l’essentiel de sa collection, à la fois par le nombre et la qualité, ils furent légués au Muséum où ils entrèrent en mai 1915.
BIBLIOGRAPHIE
438Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 41.
439Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 90.
GRANDIN DE L’ÉPREVIER Alfred (1824-1870)
440Alfred Grandin de L’Éprevier était officier de cavalerie. Entomologiste amateur, il avait réuni une collection de coléoptères, notamment lors de ses séjours dans les Hautes-Pyrénées et en Algérie (SEF 1853). Elle fut vendue en 1870 par Émile Deyrolle*. En dehors des élatérides (achetés par Jekel* et finalement passés au Muséum via Fleutiaux*), la plupart des autres familles furent acquises par Sédillot*.
BIBLIOGRAPHIE
441Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 42.
GRANDJEAN Élie (mort en 1918)
442Notaire dans l’Allier, Élie Grandjean s’occupait en amateur des coléoptères de France, notamment des clérides et ptinides (SEF 1911). Sa collection ne fut dispersée qu’en 1929 par Clermont, et les clérides et ptinides, ainsi que les anobiides, byrrhides, endomychides, lampyrides, lycides et autres malacodermes furent acquis par Pic*.
BIBLIOGRAPHIE
443Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 42.
GRANGER Charles (1905-1972)
444Charles Granger fut surtout spécialiste des hyménoptères, en particulier des groupes parasites, sur lesquels il a publié des travaux importants ; mais il avait d’abord recherché les coléoptères, carabides et scarabéides (SEF 1926). En outre, ayant pu effectuer divers achats avant 1939 (notamment, auprès de Clermont, celui des scarabéides coprophages de Gassner*), il possédait une intéressante collection de coléoptères comptant 96 cartons, qui s’ajoutaient à 150 cartons d’hyménoptères. L’ensemble fut offert au Muséum en décembre 1972.
BIBLIOGRAPHIE
445Kelner-Pillault (Simone), “Charles Granger”, Bulletin de la Société entomologique de France, vol. 77, no 7-8, 1972, pp. 177-178.
GRENIER Auguste Jean François (1814-1890)
446Le Dr François Grenier, médecin des hôpitaux de Paris, jouait un peu le rôle de chef pour tout un groupe de jeunes entomologistes enthousiastes qui explorait activement les Pyrénées et leurs grottes (SEF 1857, président en 1865). En 1860-1862, il parcourait les Pyrénées-Orientales avec Delarouzée*. Il a publié un certain nombre de notes sur ses captures, et surtout un Catalogue des coléoptères de France (1863). Les années suivantes, il séjourna à Bagnères de Bigorre, chez Bonvouloir*, et effectua un certain nombre d’excursions avec ce dernier, les frères Brisout de Barneville* et Félicien de Saulcy. En 1869, il reçut en don la collection du Dr Aubé* et acquit la moitié de celle de Linder* (l’autre moitié allant à Bonvouloir). Après la guerre de 1870, il vivait une partie de l’année à Bagnères-de-Bigorre, non loin de son ami Bonvouloir, et ne publiait presque plus. Mais il travaillait au rangement de sa collection, qui était considérée comme une des premières de l’époque pour les coléoptères de France. Elle fut léguée à Albert Léveillé*. Une partie seulement parvint au Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
447Bonvouloir (comte H. de), “Notice nécrologique sur le docteur A. Grenier”, Annales de la Société entomologique de France, 6ème série, t. 10, 1890 [1891], pp. 563-566, portrait.
448Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 42.
449Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 73.
GRILAT René (mort en 1915)
450Coléoptériste lyonnais fort actif (SEF 1885-1887), René Grilat fut l’un des co-fondateurs, avec le Dr. Jacquet* et quelques autres, de la revue L’Échange, qui rassemblait et fédérait les naturalistes lyonnais, dans les années 1885-1913. Lui-même semble avoir pratiqué sur une grande échelle les échanges de coléoptères, ce qui lui permettait de mettre en vente ses doubles par 100, 300, 500, voire 1 000 espèces différentes. Il fut aussi l’auteur de quelques notes systématiques et faunistiques publiées dans ce journal. Il est à peine besoin de dire que sa collection fut dispersée. Les anthicides et cérambycides sont parvenus au Muséum via Pic*.
BIBLIOGRAPHIE
451Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 42.
GROUVELLE Antoine (1843-1917)
452Issu d’une grande famille de savants liée au Muséum, Antoine Grouvelle entra à l’École polytechnique, devint ingénieur des Manufactures, et, par ailleurs, coléoptériste (SEF 1870), comme son frère aîné Jules (SEF 1869) et son jeune frère Philippe (SEF 1873). La chronique entomologique rapporte que sa vocation de spécialiste des petites familles xylophages aurait été due à un séjour forcé en forêt de Fontainebleau, lors de la Commune de 1871. Ayant capturé un coléoptère qui lui était inconnu, il se serait attaché à l’identifier jusqu’à ce que, comprenant que c’était impossible, il se résolve à le décrire comme espèce nouvelle. Dès lors, il se consacra au groupe hétérogène des “clavicornes”, sur lequel il publia quelque 200 travaux106. Outre ses propres chasses, il put acquérir plusieurs collections, en France et à l’étranger. À l’âge de 65 ans, il décida de déposer certaines de ses collections au Muséum. Huit lots y entrèrent ainsi de son vivant. Mais il conserva jusqu’au bout la partie qui avait à ses yeux le plus de valeur : sa propre collection de clavicornes, qui n’y entra qu’après sa mort. Voici la récapitulation de ces éléments, telle qu’elle figure au registre des entrées du Muséum :
5 février 1909, “don de A. Grouvelle, collection de phalacrides exotiques en partie déterminés et typiques.”
2 octobre 1909, “don de A. Grouvelle, phalacrides paléarctiques de la collection Reitter, contenant les types de cet auteur et ceux de Flach.”
5 février 1913, “don de Ant. Grouvelle, collection typique des Bathysciini, Cholevini, Anisotomides, Clambides de Reitter (Coléoptères nécrophages). (Cette collection est d’une importance capitale pour l’étude de ces groupes).”
2 octobre 1913, “don de Antoine Grouvelle. Coléoptères clavicornes de la collection Reitter (Erotylidae, Endomychidae, Silphidae, parmi lequels un certain nombre de types (paléarctiques).”
9 mai 1914, “don de Ant. Grouvelle, correspondant du Muséum. Coléoptères principalement Scaphidiidae comprenant la collection typique de Reitter.”
26 mai 1914, “don de Antoine Grouvelle, correspondant du Muséum. Collection générale de Silphides (29 cartons) formée par M. A. Grouvelle et comprenant entre autres les Silphides des collections de Chevrolat (via Fleutiaux) et de Mniszech.”
7 octobre 1915, “don de Ant. Grouvelle, collections de Rhizophagus et de Thorictus du globe.” 9 octobre 1915, “Coléoptères : Dermestidae, Byrrhidae, Ciidae de la coll. A. Grouvelle, contenus dans 14 cartons.”
31 octobre 1917, “Don des héritiers de M. A. Grouvelle. Collection de Coléoptères clavicornes de feu Antoine Grouvelle.”
BIBLIOGRAPHIE
453Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 42.
454Du Buysson (Henri), “Mon souvenir, à ceux qui ont le plus entretenu en moi la vie entomologique”, Miscellanea entomologica, vol. 28, 1925, pp. 76-81 et 89-98 ; vol. 29, 1926, pp. 20-27, 33-38, 41-46, 52-59 et 73-75.
455Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 85-86.
GUÉRIN E. (mort en 1908 ?)
456Instituteur à Mâcon, président de la Société d’Histoire naturelle de Saône-et-Loire en 1893, ses captures de coléoptères sont signalées dans le catalogue de Viturat*. Sa collection fut vendue par lots en 1908 et Pic* put acquérir les hétéromères et malacodermes107.
GUÉRIN-MÉNEVILLE Félix Édouard (1799-1874)
457Guérin-Méneville fut peut-être le dernier entomologiste qui se soit intéressé à tous les aspects de cette discipline, y compris les applications agricoles et industrielles. Membre fondateur de la SEF (1832), il créa plusieurs périodiques, notamment le Magasin de zoologie pure et appliquée (1831), modifié ensuite en Revue et Magasin de zoologie pure et appliquée, qui subsista jusqu’en 1879 ; il rédigea quelque 350 publications, parmi lesquelles de nombreuses descriptions de coléoptères, un Species et un Genera de ce groupe (tous deux inachevés), etc. Dans la seconde moitié de sa vie, il se consacra surtout aux applications de l’entomologie, notamment à la sériciculture. Désireux d’intéresser Napoléon III à cette industrie, il se comparait à Olivier de Serres, ce qui permettait d’identifier l’empereur à Henri IV ! Sa riche bibliothèque et sa collection furent dispersées. Des matériaux d’une douzaine de familles sont parvenus au Muséum via Oberthür*, ainsi que via Monchicourt*, Pic*, La Brûlerie* et Sédillot* (second choix).
BIBLIOGRAPHIE
458Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 43.
459Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 58.
460Marseul (Sylvain Augustin, abbé de), “Les Entomologistes et leurs écrits”, extr. de L’Abeille, 1882-1889, in-16, pp. 75-100.
GUIGNOT Félix (1882-1959)
461Né à Avignon, où il a passé toute sa vie et où il est mort, Le Dr Guignot fut un remarquable entomologiste amateur (SEF 1913). Très tôt, il se spécialisa dans les coléoptères aquatiques dits “hydrocanthares”, ou encore Hydradephaga, dont il devint le meilleur spécialiste de son époque108. De 1931 à 1933, il publia son œuvre maîtresse Les Hydrocanthares de France109, dont il donna quinze ans plus tard un résumé mis à jour110. Après avoir étudié les espèces françaises, puis européennes, il s’intéressa à celles d’Afrique tropicale, d’Asie, du Mexique, etc. En tout, il fit paraître 165 travaux sur son groupe de prédilection. Sa collection spécialisée, reflet de l’œuvre et de la compétence de ce grand entomologiste, fut léguée au Muséum, où elle est entrée en 1960.
BIBLIOGRAPHIE
462Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 47.
463Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 240.
GUILLEBEAU Francisque (1821-1897)
464Membre de l’active phalange des entomologistes lyonnais, Francisque Guillebeau fut l’un des collaborateurs d’Étienne Mulsant*, avant 1856, pour certains volumes de l’Histoire naturelle des coléoptères de France et des Opuscules entomologiques, notamment pour les livraisons consacrées aux carabiques, palpicornes et curculionides. Entre 1856 et 1885, il exploita un domaine agricole, dans l’Ain, non sans continuer d’enrichir sa collection. Il reprit ensuite ses travaux entomologiques, en se consacrant plus spécialement aux petites familles mal connues, notamment les phalacrides, psélaphides et scydménides (SEF 1888). À sa mort, sa collection générale de coléoptères comprenait 120 grandes boîtes, renfermant 10 000 espèces en 30 000 individus. Léguée à Paul de Fréminville (SEF 1898, mort en 1939), longtemps conservée dans des conditions précaires, elle se trouve actuellement au Muséum de Lyon. Entre-temps, les phalacrides ont été légués à la SEF ; quant aux psélaphides et scydménides, acquis par Abeille de Perrin*, ils sont parvenus au Muséum avec la collection de ce dernier.
BIBLIOGRAPHIE
465Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 43.
466Du Buysson (Henri), “Mon souvenir, à ceux qui ont le plus entretenu en moi la vie entomologique”, Miscellanea entomologica, vol. 28, 1925, pp. 76-81 et 89-98 ; vol. 29, 1926, pp. 20-27, 33-38, 41-46, 52-59 et 73-75.
GUTTIN Jean Baptiste Joseph, chanoine (1859-1939)
467Né dans l’Isère, ordonné prêtre en 1885, le chanoine Guttin fut professeur de sciences dans des collèges religieux et curé de plusieurs paroisses. Naturaliste complet, il forma un herbier très important, qui fut légué à la faculté des sciences de Caen, puis déposé au Muséum (laboratoire de Phanérogamie) en 1970. Il s’intéresse surtout aux coléoptères après l’âge de cinquante ans, mais il les rechercha alors de façon très active : la mention de ses captures apparaît presque à chaque page du Catalogue des coléoptères des départements de la Seine-Inférieure et de l’Eure de Roger Duprez111. À la mort du Dr Régimbart* (1907), la collection spécialisée de celui-ci fut acquise par une réunion de souscripteurs, à l’initiative de Charles Alluaud*, et déposée au Muséum ; mais la collection générale de coléoptères fut léguée à Guttin. Relativement peu augmentée, car Guttin offrait généreusement ses captures à l’entomologiste ébroïcien André Simon (1913-1976)112, la collection Guttin-Régimbart fut déposée au laboratoire le 21 mai 1941. Elle comptait alors 104 boîtes.
BIBLIOGRAPHIE
468Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 43.
HAAG [-von RUTENBERG] Johann Georg (1830-1879)
469Né à Francfort, Johann Georg Haag est avocat au barreau de cette ville quand il rencontre la comtesse von Rutenberg, qu’il épouse en 1855, et dont il va désormais gérer les domaines. Il s’intéresse très jeune aux coléoptères (SEF 1858). Après avoir entrepris une collection générale, il se spécialise dans les Hétéromères, auxquels il consacre une vingtaine de travaux de systématique. De sa collection, dispersée après sa mort, sont parvenus au Muséum les érotylides et languriides via Fleutiaux* et les buprestides via Baden* et Théry*.
BIBLIOGRAPHIE
470Dohrn (C. A.), “Nekrolog”, Stettiner entomologische Zeitung, vol. 41, 1880, pp. 111-113.
471Gaedike (R.), “Berichtigungen und Ergänzungen zu P. Gilbert : a compendium of the biographical literature on deceased entomologists”, Beiträge zur Entomologie, vol. 35, 1985, pp. 369-408 [ici, p. 384].
472Gilbert (Pamela), A Compendium of the Biographical Literature on Deceased Entomologists, Londres : British Museum (Natural History), 1977, in-8°, p. 154.
473Marseul (Sylvain Augustin, abbé de), “Les Entomologistes et leurs écrits”, extr. de L’Abeille, 1882-1889, in-16, pp. 50-51.
474Weidner (Herbert), Geschichte der Entomologie in Hamburg (Supplément aux Abhandlungen und Verhandlungen des Naturwissenschaftlichen Vereins in Hamburg), Hamburg : Cram, de Gruyter & Co., 1967, pp. 185-186.
HAROLD Edgar, baron von (1830-1886)
475Edgar Freiherr [baron] von Harold, né à Munich, était le fils d’un général de l’armée bavaroise descendant d’une ancienne famille d’origine anglaise. Major de la garde royale et gentilhomme de la chambre du roi de Bavière, il put toute sa vie consacrer la plus grande partie de son temps à l’entomologie (SEF 1858). Spécialiste réputé des scarabéides coprophages, il leur a consacré de nombreux travaux, créant même une publication périodique, qui leur fut presque entièrement consacrée, et dans laquelle les textes étaient publiés en allemand et en français113. En association avec le Dr Max Gemminger, il entreprit un Catalogue synonymique et systématique des coléoptères décrits à ce jour, publié de 1868 à 1876, et qui recense 77 008 espèces114. Il fut nommé en 1877 conservateur-suppléant du Muséum d’histoire naturelle de Berlin ; mais abandonna ces fonctions, dès 1880, pour des raisons particulières (cf. les témoignages ci-contre). Sa collection de scarabéides coprophages, probablement la plus complète de cette spécialité qui ait été réunie au XIXe siècle, fut acquise en 1887 par René Oberthür*.
Harold vu par Mulsant et Oberthür
Harold était un entomologiste connu dans toute l’Europe, notamment du fait de son Catalogue des coléoptères. Étienne Mulsant* ne manqua pas de lui rendre visite, lors de son voyage en Allemagne de 1861. Après le décès de Harold, Oberthür* put acquérir sa collection, et il rend compte de cet achat avec la précision laconique dont il était coutumier. Certains exemplaires de cette collection ont une origine douteuse : Oberthür en est conscient. Mais il ne veut pas s’en dessaisir, même s’il court le risque d’être accusé de recel !
“M. de Harold joint à la distinction des manières une amabilité peu commune. Attaché en qualité d’officier au corps des Cadets, il lui reste encore d’assez longues heures disponibles à utiliser au profit de la science.”
Étienne Mulsant115
“La collection de coprophages du baron de Harold m’a été vendue en janvier 1887 par M. Korb de Munich pour la somme de 1500 marks ; elle m’a donc coûté, y compris les frais accessoires, à peu près 1940 francs. Cette collection, arrivée à Rennes ce jour [9 février 1887], se compose de 1808 espèces environ en 7064 exemplaires.”
René Oberthür116
“Vous n’ignorez pas que Harold était un voleur avéré. Kolbe est venu me réclamer à Rennes ce qu’il avait volé au Musée de Berlin, autrefois. Mais je n’avais pas à m’occuper de cette question et j’ai conservé naturellement la collection Harold entière.”
René Oberthür117
BIBLIOGRAPHIE
476[Anonyme], “Nekrolog. Edgar von Harold”, Berliner entomologische Zeitschrift, vol. 30, no 2, 1886, pp. 149-150, pl. photogr.
477Gilbert (Pamela), A Compendium of the Biographical Literature on Deceased Entomologists, Londres : British Museum (Natural History), 1977, in-8°, p. 160.
478Marseul (Sylvain Augustin, abbé de), “Les Entomologistes et leurs écrits”, extr. de L’Abeille, 1882-1889, in-16, pp. 193-204.
HANTZ Henri (mort en 1986 ?)
479Le 28 janvier 1986 était déposée au Muséum une collection de coléoptères de France et du Maroc, constituée par Henri Hantz. Elle comptait 84 cartons.
HÉNON Adrien (1822-1896)
480Né à Paris, Adrien Hénon a vécu très tôt en Afrique du Nord, où il apprit parfaitement l’arabe. De retour en France, il adhère à la SEF (1858), puis retourne en Algérie en tant qu’interprète de l’Armée d’Afrique. Pendant presque toute sa vie, il réside tantôt en France, tantôt en Algérie, mais il se retire à Paris pour sa retraite. Celle-ci ne signifie pas, pour lui, la fin des aventures, au contraire. Ayant gardé toute sa verdeur, il effectue tous les ans des expéditions lointaines, qui le mènent de nouveau en Afrique du Nord (Tunisie, Égypte), mais aussi en Arménie et dans le Caucase (avec Henri-Martin*). Sa collection générale de coléoptères fut dispersée par Donckier de Donceel*. Les familles suivantes sont parvenues au Muséum : carabiques via Bedel* et Vauloger* ; dytiscides, gyrinides et mélolonthides via François* via Bedel ; élatérides via Fleutiaux* ; ténébrionides via Bedel ; anthicides, cérambycides, curculionides, hétéromères via Pic*.
BIBLIOGRAPHIE
481Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 44.
HENRI-MARTIN Charles (1835-1908)
482Le Dr Charles Martin, amateur de coléoptères, entra à la SEF en 1861. Il changea son nom en 1883 à la mort de son père, Henri Martin (1810-1883), illustre historien membre de l’Académie française. Très lié à son voisin Marmottan*, Henri-Martin ne publia que de courtes notes ; il fut avant tout un excellent entomologiste de terrain qui explora les grottes des Pyrénées et les pays étrangers : Espagne, Algérie (avec Bedel*), Caucase (avec Hénon*). Il alla même une fois jusqu’à Madagascar. Sa collection est dispersée à sa mort. Oberthür* en acquit les familles principales ; le reste alla à Maurice Pic*.
BIBLIOGRAPHIE
483Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 59.
HENROT Henri (1913-1973)
484Le Dr Henrot, médecin des hôpitaux de Paris, appartient à la longue lignée des entomologistes qui se sont passionnés pour les insectes des grottes et cavernes. Après avoir exploré la plupart de celles se trouvant en France, il voyage après 1945 pour aller en visiter de nouvelles, en Europe, mais aussi en Afrique du Nord et aux USA. Membre de la SEF en 1941, il l’a présidée en 1965. Surtout spécialiste des catopides, auxquels il consacre une douzaine de publications scientifiques, sa collection spécialisée (30 boîtes) est offerte au Muséum en octobre 1973.
BIBLIOGRAPHIE
485Balazuc (Jean), “Henri Henrot (1913-1973)”, Bulletin de la Société entomologique de France, 1973, 78, pp. 163-164.
486Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 44.
487Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 207.
HIGGINS Edmund Thomas (mort en 1880)
488Thomas Higgins, qui vivait dans la petite ville de Birkenhead, proche de Liverpool, fut l’auteur de plusieurs publications sur les coléoptères. Sa collection, qu’il réunit essentiellement par des achats, semble avoir été l’une des plus riches d’Angleterre, particulièrement en espèces tropicales. La partie consacrée aux scarabéides cétonides, qui comprenait environ 1 000 espèces en 4 000 individus (y compris de nombreux types de Westwood, Janson*, Mohnike*, etc.) fut acquise par James Thomson* en 1880 ; elle est parvenue au Muséum via Oberthür*.
BIBLIOGRAPHIE
489Gilbert (Pamela), A Compendium of the Biographical Literature on Deceased Entomologists, Londres : British Museum (Natural History), 1977, in-8°, p. 171.
490Thomson (James), “[Note sur la collection Higgins]”, Bulletin de la Société entomologique de France, 1880, p. XCVII.
HINTZ Eugen (1868-1932)
491Cet entomologiste allemand avait constitué une collection de coléoptères qui semble avoir été importante. Elle fut dispersée, et les clérides acquis par Oberthür*.
HOFFMANN Adolphe (1889-1967)
492Horticulteur à Rueil-Malmaison, Adolphe Hoffmann s’intéresse aux insectes déprédateurs des végétaux, notamment aux charançons s. lat. (coléoptères anthribides, bruchides et curculionides), et rejoint la SEF en 1917. Pour l’étude scientifique de ce groupe, il est très influencé par Louis Bedel*, qui dominait alors, au moins en France, l’étude des coléoptères. Devenu spécialiste d’entomologie appliquée à l’agriculture, Hoffmann entre en contact avec Balachowsky*, et noue avec lui des liens qui semblent avoir été étroits. Celui-ci, dès lors, lui apporte une aide puissante et fidèle. Pour Balachowsky, en effet, Hoffmann représente la perfection de l’amateurisme118. Dès avant la guerre, Hoffmann fréquentait régulièrement le laboratoire d’Entomologie, où il fit la connaissance d’Hustache*, qui travaillait sur le même groupe que lui (et qui ne l’appréciait guère). Comme ce dernier étudiait surtout les espèces extra-européennes, Hoffmann entreprend la publication de la faune de France du groupe, travail qui l’occupe de longues années et qui sera publié en quatre volumes de 1945 à 1958119. De par ses récoltes et ses déterminations, Hoffmann avait pu constituer une vaste collection, où les charançons étaient complétés par d’autres groupes, notamment les petits coprophages du genre Aphodius. Dès que Balachowsky fut nommé à la chaire d’Entomologie (1961), il s’assura que la collection de son ami y serait déposée. Un contrat fut signé dès 1962, suivant lequel Hoffmann la cédait au Muséum pour une somme de 8 000 “nouveaux francs” de l’époque (payable en deux versements), mais en conservait l’usufruit.
BIBLIOGRAPHIE
493Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 45.
494Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 200-201.
HOLLANDE André (1914-1998)
495Spécialiste éminent des Protozoaires, élève de Pierre-Paul Grassé, André Hollande fut professeur à l’université d’Alger de 1944 à 1962. Amateur précoce de coléoptères (SEF 1927), il a consacré à ce groupe un seul travail important, écrit en collaboration avec Jean Thérond* et paru après son décès120. Sa collection fut dispersée par l’intermédiaire de l’“Association des Coléoptéristes de la Région parisienne”. Des quelque 318 cartons (39 x 26 cm) de coléoptères, seuls 5 (chrysomélides) furent offerts au laboratoire d’Entomologie par l’intermédiaire de Nicole Berti (Maître de Conférences au Muséum).
BIBLIOGRAPHIE
496Bourdon (Claude), “André Hollande (1914-1998)”, Le Coléoptériste, 32, 1998, pp. 36-37.
497Vincent (Roger), “La vie des collections : La collection d’insectes d’André Hollande (1914-1998)”, Le Coléoptériste, 42, 2001, pp. 99-105.
HUSTACHE Alphonse (1872-1949)
498Originaire du Gard, religieux dans la congrégation mariste, où il était connu sous le nom de Frère Sébastien-Marie, Alphonse Hustache obtint une licence de mathématiques, puis un poste de professeur dans un collège privé de la banlieue parisienne. Mais ses goûts l’entraînaient surtout vers l’entomologie, et il se spécialisa dans les coléoptères curculionides avant 1900 (SEF 1923). Bouvier avait réouvert aux entomologistes amateurs les portes de son laboratoire : Hustache en devint l’un des habitués et y passait tous ses jeudis (car le jeudi était alors le jour de repos des collégiens). Il put ainsi se lancer dans l’étude des espèces africaines et malgaches de son groupe de prédilection, encore très peu connues à l’époque, et que le laboratoire recevait en quantité par suite des expéditions coloniales et autres voyages d’exploration, nombreux à cette époque. Pendant ses dernières années, il élargit encore son champ d’activité en étudiant les espèces sud-américaines. Hustache était un grand travailleur. Il fit paraître plus de 200 travaux consacrés aux curculionides, d’une qualité généralement très élevée et d’un intérêt certain. Sans vouloir diminuer le mérite d’Adolphe Hoffmann* (toutefois légèrement écorné depuis quelques temps), on doit reconnaître qu’il n’a fait bien souvent qu’emprunter des voies ouvertes par Hustache. La collection de ce dernier était à la hauteur de son activité. Il la conservait chez lui, pour pouvoir continuer le soir ses travaux du jeudi ; mais il n’avait guère le temps de l’entretenir, ce dont elle a passablement souffert. Déposée au laboratoire en 1949, elle comptait environ 320 cartons, dont beaucoup étaient malheureusement en mauvais état.
BIBLIOGRAPHIE
499Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 45.
500Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 196-197.
i-k
IABLOKOFF Arthur KHNZORIAN-(1902-1982)
501Né en Russie, fixé dans la région parisienne, Arthur Iablokoff était Chef de Division à l’Office national d’Études aéronautiques (ONERA). Parallèlement, il fait partie de ce noyau d’amateurs éclairés que Bouvier, puis Jeannel*, avaient su accueillir au laboratoire d’Entomologie (SEF 1943). Pendant de nombreuses années, il s’attache à l’étude des coléoptères et soutient une thèse d’université intitulée Éthologie de quelques élatérides du massif de Fontaine bleau121. Malgré son intitulé, ce travail concerne au moins autant l’écologie que l’éthologie. Par la suite, Iablokoff continue d’observer les biocénoses des vieux arbres creux (chênes et hêtres), ainsi que la biologie des espèces qui les composent. Il tente aussi de retrouver les relictes quaternaires dans le même massif, qu’il considère comme un “carrefour biogéographique”, et à la protection duquel il prend une part active. Sa collection, consacrée presque exclusivement aux coléoptères de la forêt de Fontainebleau, et surtout aux xylophages, est entrée au laboratoire en 1983. Elle comprend environ 250 cartons grand format, accompagnés d’un fichier fournissant les données éco-éthologiques de tous les spécimens qu’ils renferment.
BIBLIOGRAPHIE
502Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 47.
503Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 209.
504Villiers (André, “In Memoriam, Arthur Khnzorian-Iablokoff (1902-1989)”, L’Entomologiste, vol. 39, no 2, 1983, pp. 85-86.
JACQUELIN DU VAL [JACQUELIN-DUVAL] Camille (1828-1862)
505Originaire des Pyrénées-Orientales, Jacquelin Du Val vint à Paris pour suivre des études de médecine. Il y eut pour condisciple Alexandre Laboulbène* qui lui fit découvrir les charmes de l’entomologie. Le paradoxe est que Laboulbène devint un praticien célèbre, alors que Jacquelin Du Val abandonna la médecine et se consacra exclusivement aux coléoptères (SEF 1848). Après quelques travaux préliminaires, il conçut un vaste projet, en association avec le peintre-miniaturiste Jules Migneaux (1825-1898, SEF 1853) : décrire et illustrer au moins un représentant de tous les genres de coléoptères d’Europe. L’ouvrage parut en livraisons à partir de 1854 : ce fut le Genera des coléoptères d’Europe, un des plus célèbres ouvrages français sur cet ordre d’insectes, remarquable autant pour le texte de Jacquelin Du Val que pour les planches de Migneaux, dont la qualité n’a jamais été dépassée122. Malheureusement, Jacquelin Du Val ne put pas achever ce projet : il mourut prématurément, à l’âge de 34 ans, par suite d’une santé fragile et des fatigues occasionnées par celui-ci. Léon Fairmaire* termina le texte et Théophile Deyrolle (1844-1923, frère d’Émile) dessina et coloria les dernières planches, qui, pour une raison inconnue, ne furent pas confiées à Migneaux. Durant sa courte vie, Jacquelin Du Val avait pu constituer une collection très riche, de par ses propres récoltes, mais aussi grâce à de nombreux achats effectués auprès de la firme Deyrolle. Les spécimens illustrés dans le Genera provenaient presque tous de sa collection, qui comptait 22 597 individus représentant près de 10 000 espèces. Elle fut offerte au Muséum, où elle entra en octobre 1864. On peut remarquer au passage à quel point cette collection, dans laquelle les espèces sont “échantillonnées” par deux individus, rarement plus, parfois un seul, est représentative de son époque, où la systématique zoologique était fondée sur une conception typologique des espèces.
BIBLIOGRAPHIE
506Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 45.
507Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 82.
508Marseul (Sylvain Augustin, abbé de), “Les Entomologistes et leurs écrits”, extr. de L’Abeille, 1882-1889, in-16, pp. 177-179.
JACQUET Ernest (1842-1888)
509Appartenant comme Guillebeau* au groupe actif des entomologistes lyonnais, le Dr Jacquet se lança tardivement dans l’étude des insectes. Peut-être pour rattraper son retard, il fonda le journal L’Échange, dont le premier numéro parut le 15 janvier 1885. Voici comment le Dr Jacquet justifiait la création de ce périodique :
Multiplier des relations de collègue à collègue, encourager les débutants, guider lescollectionneurs souvent embarrassés dans le placement de leurs chasses, les mettre à même de déterminer leurs plantes, coquilles ou insectes, permettre enfin aux naturalistes de tirer quelque profit de recherches souvent ardues et toujours onéreuses, tel est le but principal de notre feuille123.
510Il mourut trois ans plus tard, mais son périodique lui survécut : repris par Maurice Pic*, il poursuivit sa carrière jusqu’en 1927. N’ayant pratiqué l’entomologie que quelques années, Jacquet n’eut guère le temps de publier qu’un nombre réduit d’articles, notamment sur les curculionides. Toutefois, en dépit de ce peu de temps, et peut-être grâce aux facilités d’échange qu’avait créées son périodique, sa collection comptait environ 8 000 espèces, en général bien déterminées124. Elle fut acquise en totalité par Maurice Pic*.
BIBLIOGRAPHIE
511Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 45.
512Du Buysson (Henri), “Mon souvenir, à ceux qui ont le plus entretenu en moi la vie entomologique”, Miscellanea entomologica, vol. 28, 1925, pp. 76-81 et 89-98 ; vol. 29, 1926, pp. 20-27, 33-38, 41-46, 52-59 et 73-75.
513Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 83-84.
JANSON Edward Wesley (1822-1891) JANSON Oliver Erichson (1850-1925) JANSON Oliver Jordan (1876-1964)
514Edward Wesley Janson s’établit en 1852 marchand d’insectes à Londres, où son entreprise persista jusqu’en 1991. Ses descendants déposèrent à la bibliothèque du Natural History Museum toutes les archives de la firme, corpus d’un immense intérêt pour l’étude de l’entomologie et des entomologistes, non seulement dans les îles britanniques, mais aussi en Europe et dans le reste du monde. Janson rejoignit l’Entomological Society en 1843. De 1850 à 1863, il fut conservateur de la collection de cette association, puis son bibliothécaire jusqu’en 1874. Parallèlement, il développait sur une grande échelle ses activités commerciales. Enfin, il fut un excellent coléoptériste. Dans ce domaine, ses travaux portent sur les espèces britanniques, mais surtout sur la famille des élatérides, dont il fut l’un des meilleurs spécialistes de son époque. Il créa deux revues, pour publier ses propres travaux et ceux de ses collègues : Journal of Entomology (1862-1866) et Cistula entomologica (1869-1885). À sa mort, sa collection fut vendue par sa firme. La meilleure partie (élatérides) alla au Natural History Museum, mais Oberthür* put acquérir les carabiques. Les mélasides, les cassides et quelques matériaux secondaires, acquis par Neervoort Van de Poll*, sont parvenus au Muséum via Fleutiaux* et Pic*.
515Oliver Erichson, fils d’Edward, continua la gestion de la firme familiale. Il constitua une énorme collection de cétoines, qu’Oberthür ne put ou ne voulut pas acquérir. Mais Oliver Erichson et son fils Oliver Jordan servaient d’intermédiaires pour les achats qu’Oberthür réalisait en Angleterre, à leur époque, y compris lors des ventes aux enchères de la firme Stevens, pour lesquelles ils servaient souvent d’experts.
BIBLIOGRAPHIE
516Gilbert (Pamela), A Compendium of the Biographical Literature on Deceased Entomologists, Londres : British Museum (Natural History), 1977, in-8°, p. 188.
JARRIGE Jean (1904-1975)
517D’origine modeste, Jean Jarrige n’avait fait que des études élémentaires. Il fut toute sa vie employé du Gaz de France, dont il gravit tous les échelons jusqu’au grade d’inspecteur. Pour une raison mystérieuse (comme c’est d’ailleurs le cas pour la plupart des entomologistes), il s’intéressa très tôt aux coléoptères. Habitant la banlieue nord-ouest de Paris, il en explora assidûment les biotopes, alors encore préservés et très riches en insectes. Vers sa vingtième année, la rencontre des grands entomologistes parisiens, notamment Sainte-Claire Deville*, l’orienta vers la grande et difficile famille des staphylinides, à laquelle il allait désormais consacrer sa vie. Tous les dimanches, il partait, sac au dos, vers les forêts de Fontainebleau, Marly ou Saint-Germain, où il explorait spécialement les biotopes difficiles : arbres creux, nids, terriers de taupe, etc. Bien souvent, son ami Ruter* l’accompagnait, ou d’autres membres des “Coléoptéristes parisiens”. Pendant ses vacances, il visita les Alpes ou les Pyrénées, pour y “faire de l’endogée”, c’est-à-dire passer des heures dans des vallées profondes à retourner de grosses pierres, à l’aide d’un levier, pour capturer les minuscules insectes fixés à leur face inférieure. Car, suivant l’adage favori des amateurs sérieux, “plus c’est petit, plus c’est intéressant”… Entré à la SEF en 1923 (il en fut président en 1969), Jarrige commença dès 1924 à publier des notes, d’abord simples comptes rendus de ses captures, puis descriptions d’espèces nouvelles, enfin révisions de groupes. Possédant au plus haut degré l’œil de l’expert, il triait et déterminait des milliers de staphylins pour le Muséum, d’abord en provenance d’Europe, puis des régions tropicales. Encouragé par Renaud Paulian*, il s’intéressa notamment, peu après 1945, à la faune malgache. Perfectionniste à l’excès, il retarda toujours la publication de ses travaux, dont plusieurs restèrent à l’état de manuscrits. Malgré cela, 95 notes et articles furent publiés de 1924 à 1978. Ses activités de chasseur et de déterminateur permirent à Jarrige de constituer une collection extrêmement riche, qui ne comprend pas moins de 350 cartons grand format de staphylins ; s’y ajoute une partie non spécialisée, renfermant la plupart des espèces de coléoptères d’Europe. À son décès, face à la convoitise des amateurs étrangers, le Muséum obtint un classement administratif comme “monument historique”, ce qui empêcha la sortie de France. Les staphylins furent acquis par le Muséum pour 60 000 francs de l’époque ; la collection générale et la bibliothèque allèrent à un grand amateur de Fontainebleau.
BIBLIOGRAPHIE
518Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 46.
519Lecoq (Jean-Claude), Orousset (Jean), “L’Œuvre entomologique de Jean Jarrige (1904-1975)”, L’Entomologiste, vol. 43, no 3, 1987, pp. 129-138.
520Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 205.
521Ruter (Gaston), “In Memoriam, Jean Jarrige”, L’Entomologiste, vol. 31, no 6, 1975, pp. 230-232.
522Villiers (André), “La Collection Jean Jarrige”, L’Entomologiste, vol. 33, no 2, 1977, p. 92.
JAVET Charles Georges (1802-1882)
523Charles Javet, d’origine suisse mais fixé à Paris, recherchait les coléoptères (SEF 1847). Il se rendait régulièrement en Allemagne ou en Angleterre, et servait volontiers d’intermédiaire entre ses collègues entomologistes au niveau européen. De sa collection, qui fut dispersée, les familles suivantes sont parvenues au Muséum : carabiques pro parte, histérides, eucnémides et hétéromères pro parte via Grouvelle* ; psélaphides via Oberthür* ; chrysomélides via Demaison* ; ténébrionides via Bedel* et Sédillot*.
BIBLIOGRAPHIE
524Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 46.
JEAN André (mort en 1950)
525En 1950, cet entomologiste, ou sa famille, offrit au Muséum “une collection de coléoptères de France”.
JEANNEL René (1879-1965)
526René Jeannel fut sans doute l’entomologiste français le plus important du XXe siècle (SEF 1903). Pendant son adolescence, il visitait une grotte des Pyrénées lorsqu’il fut frappé par un insecte aux pattes invraisemblablement allongées, semblable à une araignée, qui courait sur la paroi humide. Il le captura : ce fut son premier Aphaenops (coléoptère carabique). Comme il le raconta toujours, cette capture décida de sa vocation d’entomologiste et de spéléologue. Issu d’une famille de chirurgiens, de médecins et de pharmaciens, il fut presque obligé de faire sa médecine (internat des hôpitaux de Paris en 1903, doctorat en 1907) ; mais il poursuivit en même temps des études de sciences naturelles (licence à la Sorbonne en 1906, doctorat en 1911). En 1908, ayant abandonné toute idée de carrière médicale, il est préparateur au laboratoire Arago de Banyuls, ce qui lui permet de découvrir la faune marine, mais surtout de revenir dans les grottes des Pyrénées, en compagnie d’un chercheur roumain, Émile-Georges Racovitza (1868-1947). C’est ce dernier que Jeannel a toujours reconnu comme le principal inspirateur de ses théories et de son œuvre scientifique. En 1911-1912, il accompagne Charles Alluaud* dans un voyage en Afrique orientale, au cours duquel ils explorent les monts Kénya et Aberdare. À son retour, Eugène Bouvier l’appelle au laboratoire d’Entomologie sur une bourse de l’Institut Pasteur (1912-1914). Jeannel en profite pour trier les matériaux récoltés en Afrique orientale par Alluaud et lui-même, les communiquer aux spécialistes, et commencer de publier les résultats scientifiques de ce voyage125. Après la guerre, il est nommé en 1919 maître de conférences à la faculté des sciences de Toulouse. Mais il n’y reste qu’un an, car, dès 1920, Racovitza l’invite à occuper un poste de professeur à l’Institut de Spéologie de Cluj (Roumanie). Il y passe près de cinq années sans presque retourner en France, occupé de ses cours, de ses recherches, et de l’exploration des grottes locales. Mais on lui conseille de ne pas se laisser oublier en Transylvanie. À partir de 1925, sans doute à l’instigation de Bouvier, Jeannel fait des séjours en France plus fréquents et plus longs. En 1927, Bouvier lui confie l’organisation du Vivarium du Jardin des plantes, sorte de jardin zoologique en miniature destiné à abriter de petits animaux, et notamment des insectes. Il y installe divers animaux des cavernes, vertébrés et invertébrés. Candidat à la succession de Bouvier, il est élu et nommé à la chaire en 1932. À peine en fonction, il organise un congrès international célébrant le centenaire de la Société entomologique de France. Aussitôt après, il s’embarque pour le Kenya et visite le nord de ce pays, ainsi que l’Éthiopie (vallée du fleuve Omo). Comme il l’avait fait pour son précédent voyage, il distribue aux spécialistes les matériaux récoltés au cours de cette mission et en surveille la publication sous le titre général de “Mission de l’Omo”. En 1938, il participe à l’exploration des Terres australes françaises. En 1950, il assure la direction du Muséum, puis prend sa retraite en 1951. Ses dernières années, toujours actives, seront consacrées à préciser certains points de détail de ses théories biogéographiques.
527Jeannel voit dans certains insectes des témoins d’époques reculées, des “fossiles vivants” (il utilise lui-même cette expression), susceptibles de fournir des informations uniques sur le passé biologique de notre planète. Il se livre donc à trois séries d’opérations : collectes, descriptions, interprétations. La collecte n’est pas à prendre à la légère. Seuls en effet sont significatifs, aux yeux de Jeannel, les insectes qui auront pu subsister pendant des temps très longs à l’abri des fluctuations du milieu ordinaire. Il faut donc attacher le plus grand soin à la récolte dans les milieux spéciaux : grottes, hautes montagnes (spécialement en milieu tropical), îles. Mettant ses théories en pratique, il explora des centaines de grottes, notamment dans les Pyrénées126 ; à la suite d’Alluaud, il parcourut les hauts sommets de l’est africain ; enfin, il visita les îles australes. Il put ainsi collecter lui-même de nombreux exemplaires de ces animaux hyper-spécialisés. Dans ce riche matériel, il choisit d’étudier les coléoptères terricoles : carabiques et silphides, plus tard psélaphides. Avec une méthode et une persévérance également admirables, au long de centaines de pages imprimées, illustrées de milliers de figures qu’il dessinait lui-même, Jeannel réalisa une des contributions les plus importantes du XXe siècle à la connaissance des coléoptères. La liste de ses travaux scientifiques compte 511 numéros127. Pour les publier, il créa deux périodiques : la Revue française d’entomologie et les Notes biospéologiques, et “rajeunit” les Mémoires du Mu séum128. Parmi ses travaux majeurs de systématique, on peut citer Révision des Bathysciinae (1911), Monographie des Bathysciinae (1924), Monographie des Trechinae (1926-1930), Monographie des Catopidae (1936), ainsi que les volumes de faunistique sur les carabiques de France (1941-1942) et de Madagascar (1948-1949), les psélaphides d’Afrique (1949, 1955, 1956) et du Japon (1958), etc.129
528Mais il ne s’en tient pas là. Le plus important à ses yeux est l’interprétation des données ainsi rassemblées, pour laquelle il fait appel à deux théories générales : l’hérédité des caractères acquis de Lamarck et la dérive des continents de Wegener. Armé de ces deux outils conceptuels, Jeannel se livre à de fascinantes reconstitutions biogéographiques, voire philosophiques, exposées le plus en détail dans sa Genèse des faunes terrestres de 1942, ouvrage qu’il n’a fait que compléter et préciser par la suite130. La fidélité de Jeannel à son schéma conceptuel lui a sans doute barré l’accès à l’Académie des sciences, car Charles Pérez (1873-1952), puis Pierre-Paul Grassé (1895-1985) s’opposèrent toujours à son élection, principalement du fait de ses positions scientifiques. Cet ostracisme est peut-être la raison de l’absence quasi complète de toute étude exhaustive de l’œuvre théorique de Jeannel. La principale, et presque la seule, est celle de l’entomologiste tchèque Jan Bechyné (1920-1973), lequel n’a pas vécu assez longtemps pour faire prévaloir ses idées (les siennes et celles de Jeannel), et dont l’ouvrage — publié au Venezuela — n’a bénéficié que d’une diffusion restreinte131.
529Travaillant essentiellement sur des coléoptères conservés en collections (provenant de ses propres récoltes ou de celles d’autres entomologistes), Jeannel plaça toujours les collections au centre de ses préoccupations. Dès 1912, à leur retour d’Afrique, Alluaud et lui-même procédèrent au tri des spécimens et à leur répartition auprès des spécialistes. Toutes leurs récoltes furent déposées au Muséum. Lorsqu’il fut nommé à la chaire du Muséum (1932), Jeannel déposa au laboratoire sa collection personnelle, commencée dès son enfance, qui comprenait environ 300 cartons renfermant plus de 10 000 espèces paléarctiques, et surtout 100 cartons supplémentaires renfermant la série absolument unique de cavernicoles qu’il avait rassemblés au cours de trente années de chasse dans les grottes d’Europe. Par la suite, il s’attacha dans toute la mesure de ses possibilités (et de ses crédits) à entretenir et développer les collections d’insectes, en général, et de coléoptères en particulier. Nommé à la tête du laboratoire en 1932, il avait trouvé une masse de collections dans un désordre historique, encore accru par leur déménagement de 1923, puis par la cession à l’entomologie du rez-de-chaussée du bâtiment en 1936. Jeannel tenta d’obtenir de ses collaborateurs qu’ils mettent en ordre le plus possible cette masse — même si la tâche dépassait les forces du personnel disponible. Il sut aussi obtenir, plus encore que ne l’avait fait Bouvier, l’aide des amateurs, qui fréquentaient nombreux le laboratoire. Nombreux aussi furent ceux qui offrirent leur collection. Mais, dans ce domaine, Jeannel fit surtout porter son action sur la collection Oberthür*. Après l’avoir fait classer “monument historique” (décret du 19 janvier 1948), il obtint le financement nécessaire à son acquisition ; mais celle-ci ne fut réalisée qu’en décembre 1952, après son propre départ en retraite.
Rapports des musées avec les spécialistes
“Les musées ne doivent pas perdre de vue qu’ils ont besoin des spécialistes pour déterminer leurs collections et augmenter ainsi leur richesse. D’autre part les spécialistes ne peuvent efficacement travailler que s’ils ont à leur disposition une riche collection particulière. Il est donc absolument légitime que les musées rémunèrent les spécialistes travaillant pour eux, en leur faisant don de doubles dans une large mesure. En procédant ainsi, les musées ne font qu’augmenter l’instrument de travail de l’auxiliaire indispensable que le spécialiste est pour eux. Ils font même la plupart du temps, tout à la fois, un bon placement, car leur principale source d’accroissement est constituée précisément par les collections des spécialistes, qui leur font retour par donation.”
[source : “Proposition sur les collections faite au IVe Congrès international d’Entomologie (Ithaca, 1928)”, in Jeannel (René), Notice sur les travaux scientifiques, Paris : Firmin-Didot, 1931, in-4°, p. 141.]
BIBLIOGRAPHIE
530Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 46.
531Delamare-Deboutteville (Claude), Paulian (Renaud), “Le Professeur René Jeannel”, Annales de la Société entomologique de France, nelle série, vol. 2, no 1, 1966, pp. 3-37.
532Jaussaud (Philippe), Brygoo (Édouard-Raoul) (sous la dir.), Du jardin au Muséum en 516 biographies, Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 2004, pp. 296-298 (Collection Archives).
533Jeannel (René), Notice sur les travaux scientifiques, Paris : Firmin-Didot, 1931, in-4°, 144 p., 64 figs.
534Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 160-170.
535Paulian (Renaud), Un Naturaliste ordinaire : souvenirs, Paris : Boubée, 2004, pp. 18-22.
JEKEL Henri (1816-1891)
536Fondateur à Paris d’un commerce d’objets et d’ouvrages d’entomologie et d’histoire naturelle, Henri Jekel recherchait à titre personnel les coléoptères scarabéides et curculionides (SEF 1843). Il leur consacra plusieurs travaux scientifiques, dont certains dans sa propre revue Coleoptera Jekeliana, adjecta Eleutheratorum Bibliotheca132. Jekel ne réussit guère dans son commerce, car il avait tendance à conserver les exemplaires les plus intéressants pour constituer une collection personnelle. En 1879, il n’eut plus les moyens de la conserver et la vendit à ses concurrents Deyrolle* et Donckier de Donceel*. Les groupes suivants sont parvenus au laboratoire : cicindélides via Abeille de Perrin* ; cryptophagides et cucujides via Grouvelle* ; bruchides, byrrhides, endomychides et cérambycides via Pic* ; cistellides, mélandryides, lagriides via Alluaud* ; anthribides via Fairmaire* ; brenthides, élotylides et languriides via Oberthür* ; coccinelles via Sicard* ; throscides via Fleutiaux*.
BIBLIOGRAPHIE
537Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 46.
JOUSSELIN Louis Emmanuel, comte de (mort en 1873)
538Le comte de Jousselin, capitaine de cavalerie à Versailles, fut membre (non fondateur) de la SEF en 1832, et la quitta en 1837. Il représente le type de ces dilettantes, généralement fortunés, qui se toquaient un temps de l’entomologie, puis s’en lassaient aussi vite qu’ils y étaient venus. Il avait réuni une collection de coléoptères, sans doute essentiellement par des achats, et notamment celui de la collection de Guillaume-Antoine Olivier*, que Chevrolat* et lui-même s’étaient exactement partagée, individu par individu. Il revendit à Ernest Olivier* la collection de son ancêtre ; le reste semble avoir été dispersé.
BIBLIOGRAPHIE
539Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 47.
540Marseul (Sylvain Augustin, abbé de), “Les Entomologistes et leurs écrits”, extr. de L’Abeille, 1882-1889, in-16, pp. 123-124.
541Silbermann (Gustave), Énumération des entomologistes vivans, suivie de notes sur les collections entomologiques des principaux musées d’histoire naturelle d’Europe, sur les sociétés d’entomologie, sur les recueils périodiques consacrés à l’étude des insectes, et d’une table alphabétique des résidences des entomologistes, Paris : Roret ; Lunéville : Creuzat, 1835, in-8°, p. 38.
JUNG André Eugène Émile (mort en 1994)
542André Jung résidait dans la Somme et recherchait les coléoptères et lépidoptères (SEF 1945). Il offrit de son vivant sa collection au Muséum, où elle entra le 24 janvier 1984. Elle comptait 209 cartons format 39 x 26 cm, dont 152 de coléoptères de France.
KERREMANS Charles (1847-1915)
543Officier de l’armée belge, dans laquelle il fut longtemps attaché au Service de cartographie, Charles Kerremans était un entomologiste très connu dans son pays (il fut président de la Société entomologique de Belgique), membre de la SEF (1891) et de plusieurs autres sociétés savantes d’Europe. Après s’être intéressé, à ses débuts, aux coléoptères en général, il se spécialisa dans l’étude des buprestides, dont il devint un des meilleurs spécialistes à son époque133. Son catalogue synonymique des buprestides fit longtemps autorité134, de même que ses monographies135. Il avait réuni une collection composée de deux parties : coléoptères en général, et buprestides, qui furent toutes deux vendues par sa veuve. De la première partie, Fleutiaux* put acquérir les cicindélides en 1919 ; de la deuxième, l’essentiel fut acquis par le British Museum. Le laboratoire d’Entomologie put toutefois acquérir en 1922-1923 une vingtaine de boîtes renfermant des espèces d’Asie.
BIBLIOGRAPHIE
544Bellamy (C. L.), “A Bibliography of the scientific papers of Charles Kerremans”, Archives of Natural History, vol. 25, no 3, 1998, pp. 321-329.
545Gilbert (Pamela), A Compendium of the Biographical Literature on Deceased Entomologists, Londres : British Museum (Natural History), 1977, in-8°, p. 198.
546Soldanski (H.), “Aus der entomologische Welt, Todesfälle”, Deutsche entomologische Zeitschrift, 1916, p. 226.
KÜNCKEL D’HERCULAIS Jules (1843-1918)
547Héritier d’une fortune importante, très proche des dirigeants du Muséum, Künckel eut de gros revers financiers et fut pris en outre dans les conflits entre chaires “à collections” et “sans collections” (cf. ci-dessus, le second chapitre). Sa carrière en fut brisée, alors qu’il aurait pu, sans doute, prendre la succession de Blanchard* à la chaire d’Entomologie. Il fit beaucoup pour la vulgarisation de l’entomologie par son “adaptation” — en fait, presque une œuvre originale — des deux volumes de Brehm sur les insectes136. Après le décès de Charles Brongniart* (1899), il fut en grande partie responsable de la gestion des collections de coléoptères, groupe auquel il avait consacré quelques travaux significatifs137.
BIBLIOGRAPHIE
548Jaussaud (Philippe), Brygoo (Édouard-Raoul) (sous la dir.), Du jardin au Muséum en 516 biographies, Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 2004, pp. 312-313 (Collection Archives).
KUWERT August Ferdinand (1828-1894)
549Propriétaire terrien en Prusse orientale, Ferdinand Kuwert s’intéressa très jeune aux insectes et aux oiseaux. Après avoir étudié sérieusement les lépidoptères, il se tourna vers les coléoptères, dont il put acquérir certaines collections allemandes et autrichiennes. Il recevait également des matériaux provenant des régions tropicales. Il participa à la rédaction des Bestimmungstabelle de Reitter* pour les groupes des palpicornes, hétérocérides et parnides (1889-1891) ; puis il consacra des travaux aux passalides ; enfin, il entreprit une monographie des clérides, qu’il laissa inachevée. Sa collection, renfermée dans huit armoires comportant chacune 46 tiroirs de 40 x 50 cm, comprenait entre 120 000 et 150 000 exemplaires ; elle fut vendue par l’intermédiaire de marchands allemands, et René Oberthür* put l’acquérir tout entière.
BIBLIOGRAPHIE
550Barthe (E.), “[Nécrologie]”, Miscellanea entomologica, vol. 2, 1894, pp. 108-109.
551Gilbert (Pamela), A Compendium of the Biographical Literature on Deceased Entomologists, Londres : British Museum (Natural History), 1977, in-8°, p. 212.
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LABOULBÈNE Alexandre (1825-1898)
552Le Dr Alexandre Laboulbène mena d’abord des recherches sur l’anatomie pathologique. Après avoir enseigné cette spécialité à la faculté de Paris, il y occupa la chaire d’histoire de la médecine et de la chirurgie. Mais son intérêt principal concernait les parasites, de l’homme, des animaux (y compris les insectes) et des végétaux. Son nom est d’ailleurs immortalisé par celui d’un ordre de champignons : les Laboulbéniales (avec la famille des Laboulbéniacées), dont la plupart sont parasites d’insectes. Membre de la SEF en 1846, il en fut trois fois président (1860, 1872, 1889). En Entomologie, il fut l’élève de Léon Dufour*, qui lui légua sa collection, et l’ami de Jacquelin Du Val*, auquel il fit découvrir l’entomologie ; il fut aussi lié à Fairmaire*, avec lequel il publia son unique travail de systématique des coléoptères138. Sa collection (y compris celle de Dufour) fut déposée au laboratoire en 1899 par sa veuve ; cette dernière en avait conservé une partie, qui fit l’objet d’un legs complémentaire en 1915.
BIBLIOGRAPHIE
553Blanchard (Raphaël), “Alexandre Laboulbène”, Archives de Parasitologie, vol. 2, 1899, pp. 343-355, portrait, fac-similé.
554Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, pp. 48-49.
555Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 327-328.
LA BRÛLERIE Charles Jacob PIOCHARD de (1845-1876)
556Représentant typique des coléoptéristes français du XIXe siècle, Charles de La Brûlerie naît dans l’Yonne d’une riche famille de propriétaires terriens. Avant sa naissance, Latreille* était fréquemment reçu dans sa famille, où il avait laissé un souvenir marquant. Cette influence posthume communiqua-t-elle au jeune homme un goût pour l’étude des insectes qui ne le quitta plus ? Toujours est-il que, suivant un topos classique dans les biographies d’entomologistes, il passait ses vacances à courir après les papillons et coléoptères, et remplissait de chenilles et autres bestioles son pupitre de collégien, au lycée de Sens, où ses parents l’avaient envoyé faire ses études. Ces dernières furent brillantes, et il remporta le prix d’honneur fondé par le baron Thénard, célèbre chimiste (1777-1857). En 1862, il était bachelier ès lettres, ès sciences l’année suivante. Se destinant à la médecine, il partit alors pour Paris prendre ses inscriptions, mais ne manqua pas, dès son arrivée, de se faire recevoir membre de la SEF, en indiquant comme spécialité “coléoptères d’Europe et du bassin de la Méditerranée”. Parmi les entomologistes d’alors — et peut-être encore aujourd’hui —, il existait deux grandes catégories : ceux qui restaient chez eux et enrichissaient leurs collections à grands renfort d’achats, parfois coûteux s’ils en avaient les moyens ; et ceux qui avaient le désir d’aller eux-mêmes sur le terrain, pour prendre un contact direct, pour ainsi dire vivant, avec les insectes objets de leur intérêt. C’est à ce deuxième groupe qu’appartenait La Brûlerie. Dès juin 1864, il partit avec un ami explorer les Alpes et la Provence, pour “rechercher sur les plus hauts sommets quelques espèces qui seraient les dernières survivantes de la faune glaciaire, d’après une théorie dont il fut plus tard l’un des adeptes les plus ardents”139. Les résultats dépassèrent son espérance. Sous son influence et celle d’autres sociétaires jeunes et enthousiastes, la SEF décida en 1865 que son excursion annuelle aurait lieu en Espagne. Partis en avril, les voyageurs se divisèrent en trois groupes presque dès le début, suivant les âges et affinités. Les plus énergiques — La Brûlerie, accompagné de l’anglais Crotch, de Fernand de Baulny*, d’Eugène Simon et du marquis de Vuillefroy* — entreprirent une véritable expédition qui se prolongea trois mois et leur permit de visiter la plupart des provinces et des “Sierras” du pays. Ce voyage fut une réussite exemplaire et La Brûlerie tint à en donner lui-même un compte rendu140. Encouragé par ce succès, il repartit en 1867 pour les Baléares et le centre de l’Espagne. En 1868, à nouveau sous les auspices de la SEF, il conduisit un petit groupe vers le sud de l’Espagne et notamment la Sierre Nevada. De retour en France à la fin du mois de juillet, les voyageurs s’arrêtèrent à Bagnères-de-Bigorre, chez Bonvouloir*. En 1869, enthousiasmé par les récits de voyage de Félix et Félicien de Saulcy, La Brûlerie s’embarqua au mois de février pour l’Égypte, la Palestine, la Syrie, le Liban et Chypre. Il rentra à Paris en juin, puis repartit dès le mois d’octobre vers les mêmes régions, en compagnie de Félix de Saulcy. De retour au début de 1870, les événements tragiques des mois suivants le retinrent en France, et plus spécialement dans l’Yonne, où il passa quelques temps dans sa propriété, étudiant et classant les produits de ses récoltes. En 1872, il alla se reposer dans l’Ariège. Le repos n’étant pas pour lui synonyme d’inaction, il en profita pour explorer les célèbres grottes de cette région, y faisant de nombreuses et intéressantes captures. Mais sa santé ne cessa de décliner. En 1876, le décès prématuré de sa jeune femme lui donna un coup dont il ne se releva pas ; il mourut quelques semaines à peine après elle.
557Charles de La Brûlerie affectionnait particulièrement les coléoptères carabiques, où presque tout était encore à découvrir à son époque. Il avait une conception très large de l’espèce, y admettant volontiers d’importantes variations, et tâchant de limiter le plus possible la création de nouveaux noms. Il pensait que la description de nouveaux taxons n’était due bien souvent qu’à une étude insuffisante des matériaux existants, notamment dans “les grandes collections de Paris”. Mais il n’attendait pas seulement de cette étude une connaissance plus approfondie des groupes d’insectes. Ses ambitions, pour sa science favorite, allaient bien au-delà :
Utilisons, en les étudiant avec un véritable esprit scientifique, les trésors accumulés dans nos collections ; nous montrerons ainsi que la science entomologique, à quoi nous nous sommes voués, peut marcher de pair avec n’importe laquelle des connaissances humaines, et qu’elle n’est inférieure en dignité à aucune, par l’importance des problèmes auxquels elle est appelée à toucher141.
558Ces principes généraux se fondaient sur les grands débats dont l’époque était le théâtre. La théorie darwinienne, notamment, était fort discutée en France, où l’on oscillait entre le fixisme et le lamarckisme. En 1874, La Brûlerie eut l’occasion de lire Haeckel142 et en fut vivement impressionné. Mais sa courte vie ne lui laissa pas le temps de tirer toutes les conséquences de cette lecture. Déjà, pourtant, ses quelques travaux avaient attiré l’attention des savants : il est mentionné par Darwin à deux reprises, quoique seulement en passant, dans le chapitre sur la sélection sexuelle chez les coléoptères143. De façon anecdotique, qui n’est pas toutefois sans signification symbolique, son nom survit aussi dans celui d’un petit outil dont il fut l’inventeur : la “pince La Brûlerie”, très utilisée par les coléoptéristes dans la chasse à leurs insectes favoris. Sa collection fut acquise presque en totalité par Sédillot*.
BIBLIOGRAPHIE
559Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 74.
560Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 86.
561Marseul (Sylvain Augustin, abbé de), “Les Entomologistes et leurs écrits”, extr. de L’Abeille, 1882-1889, in-16, pp. 179-180.
562Simon (Eugène), “Notice nécrologique sur Charles Piochard de La Brûlerie”, Annales de la Société entomologique de France, 5ème série, t. 6, , 1876, pp. 677-688.
LACORDAIRE Jean Théodore (1801-1870)
563Frère aîné du célèbre prédicateur dominicain Henri Lacordaire (1802-1861), Théodore Lacordaire suit des études de droit, puis voyage en Amérique du Sud de 1824 à 1832. Il en rapporte des milliers d’insectes, qu’il désire étudier lui-même. Ne possédant pas les bases nécessaires, il se plonge dans l’Introduction to Entomology de Kirby et Spence144 qu’il trouve “mal composée et mal rédigée”, mais où il puise néanmoins l’essentiel des connaissances entomologiques de l’époque. Il décide d’en effectuer une adaptation française, correspondant à son goût et à ses idées, et la fait paraître sous le titre d’Introduction à l’Entomologie145. Cet ouvrage inaugure les volumes consacrés aux insectes dans les “Suites à Buffon” de l’éditeur Roret. Ces travaux ayant attiré sur Lacordaire l’attention du monde savant, on lui offre une chaire de zoologie à l’université de Liège, qu’il accepte en 1836. En 1841, la SEF – dont il était membre (non fondateur) depuis 1832 – le propose au Muséum comme successeur d’Audouin* à la chaire d’Entomologie, mais cette proposition n’est pas suivie et Henri Milne-Edwards* obtient la chaire. En 1845-1848, Lacordaire publie un important ouvrage sur les coléoptères phytophages146. Il entreprend ensuite son œuvre majeure, à nouveau dans les “Suites à Buffon” : Genera des coléoptères Ayant rédigé un peu plus de huit volumes, il succombe à l’épuisement et laisse l’ouvrage inachevé ; son collaborateur Félicien Chapuis (1824-1879) termine le neuvième volume et rédige seul les trois derniers147. La collection de coléoptères de Lacordaire a été vendue progressivement, par familles, à mesure que ces dernières avaient été utilisées pour le Genera. Seuls sont parvenus au Muséum les hétéromères via Marseul*, et via Baulny* puis Sédillot* (presque tout le reste a été acquis par le Musée royal de Bruxelles).
BIBLIOGRAPHIE
564Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 49.
565Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 60-61.
566Marseul (Sylvain Augustin, abbé de), “Les Entomologistes et leurs écrits”, extr. de L’Abeille, 1882-1889, in-16, pp. 11-14 et 63.
LA FERTÉ-SENECTÈRE François THIBAULT DE LA CARTE, marquis de (1808-1886)
567Le marquis de La Ferté, qui vécut à Azay-le-Rideau, à Chinon et à Tours, ne semble pas avoir disposé de moyens financiers très considérables. Malgré cela, il rassembla l’une des plus riches collections de coléoptères de son époque (SEF 1837). Il préfigurait en cela René Oberthür*, lui aussi à l’écart des milieux parisiens, et qui reprit d’ailleurs une bonne partie de ses richesses. Balzac le mentionne dans une lettre du 6 juin 1848 à Madame Hanska : “Zu [le comte Mniszech*] serait bien heureux ici, il y a près de nous l’illustre entomologiste M. de Laferté qui se meurt d’ennui de ne pas pouvoir parler insectes et de ne se montrer sa collection qu’à lui-même ; aussi fait-il beaucoup d’enfants148.” Comme la plupart des grands collectionneurs, La Ferté avait effectué d’importants achats, soit auprès des marchands spécialisés, soit lors de ventes aux enchères. Mais les collections de coléoptères n’étaient pas alors prisées très haut. Sa principale acquisition fut celle de la plus grande partie de la collection Dejean*, en particulier les carabiques et scarabéides. Il acquit aussi plusieurs familles de la première collection Castelnau*, notamment les buprestides. En possession de cet ensemble, l’un des plus importants connus à l’époque, il s’attacha à l’augmenter encore, ainsi qu’à le faire mieux connaître par la publication d’une vingtaine de révisions et catalogues de genres149. Le plus important est une monographie des anthicides150. Mais ses publications cessent après 1851, et il met sa collection en vente à partir de 1859151. La plupart de ses matériaux ont pu être recueillis par le Muséum : les cicindélides via Chaudoir* ; les buprestides pro parte via Théry* ; les mélasides via Fleutiaux* ; les mordellides via Pic* ; enfin, les familles suivantes via Oberthür : carabiques via Chaudoir, anthicides et mélasides via Bonvouloir*, buprestides pro parte via Mniszech, ténébrionides pro parte via Bates*, scarabéides pro parte (cétonides exclus) via Janson* via Bakewell* via Sharp*, cétonides via Thomson*.
BIBLIOGRAPHIE
568Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 49.
569Horn (Walther), Kahle (I.), Friese (G.), Gaedike (R.), Collectiones entomologicae, Eine Kompendium über den Verblieb entomologischer Sammlungen der Welt bis 1960, Berlin : Akademie der Landwirtschaftswissenschaften der Deutschen Demokratischen Republik, 1990, pp. 223-224.
570Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 71.
LA GODELINAIS abbé de (mort en 1895)
571Vicaire à Rennes, puis aumônier à Redon, l’abbé de La Godelinais collecte activement les coléoptères d’Ille-et-Villaine, dont il cosignera une ébauche de catalogue avec Edmond André* en 1865. Il fut proche de René Oberthür*, qui acquit sa collection auprès de sa famille.
BIBLIOGRAPHIE
572Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, pp. 40-41.
LAJOYE Abel (c. 1844-1913)
573Abel Lajoye résidait à Reims et s’intéressait aux coléoptères d’Europe (SEF 1873). Maurice Pic* put acquérir ses malacodermes et anthicides.
LAMEY Adolphe (1830-1907)
574Adolphe Lamey, conservateur des forêts, avait exercé notamment en Algérie. Il s’intéressait en amateur aux coléoptères méloïdes (SEF 1876). En 1890, il faisait partie, pour cette famille, du comité d’étude de la revue Le Coléoptériste ; mais il n’a laissé aucune publication. Sa collection fut dispersée par Donckier de Donceel*. Les malacodermes — partie la plus intéressante, car c’est sur elle qu’il travaillait — furent acquis par Maurice Pic*.
BIBLIOGRAPHIE
575Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 50.
LA PERRAUDIÈRE René de (mort en 1925)
576Officier de cavalerie, résidant à Paris ou dans son château du Maine-et-Loire, René de La Perraudière était un proche de l’abbé de Marseul* et s’intéressait en amateur aux coléoptères de l’ancien monde (SEF 1875). En 1864, il fut le co-auteur d’un catalogue des coléoptères de l’Anjou, et, en 1911, publia un recueil d’informations sur les coléoptères de sa région152. Sa collection fut dispersée par Clermont, auprès de qui Fleutiaux* put acquérir les élatérides et eucnémides.
BIBLIOGRAPHIE
577Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 71.
LAPLANCHE Maurice COUJARD de (1843-1905)
578Maurice de Laplanche était propriétaire terrien et coléoptériste amateur (SEF 1874). Bien que, semble-t-il, il ne manquât pas de moyens, il effectuait des déterminations pour les débutants, dans les années 1880, au tarif de 10 centimes par individu ; en outre, les espèces devaient être soumises en deux exemplaires, dont il pouvait en conserver un ! On ne sait pas s’il eut beaucoup de demandes... Son frère Georges épousa Melle Geoffroy de Villeneuve, héritière de la collection de son ancêtre Étienne Louis Geoffroy*, qui fut confiée à Maurice, puis léguée au Muséum en 1909.
BIBLIOGRAPHIE
579Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 27.
LATREILLE Pierre-André (1762-1833)
580Aide-naturaliste de Lamarck, puis professeur au Muséum, c’est pour lui que fut créée la chaire de Zoologie des Crustacés et des Insectes, qu’il occupa moins de quatre ans (1830-1833)153. Latreille fut le “prince de l’entomologie” de son époque, le connaisseur inégalé des insectes devant lequel tous les autres spécialistes s’inclinaient. Les membres fondateurs de la SEF l’appelèrent à la présidence d’honneur de leur société, et Latreille prononça un discours mémorable lors de la séance fondatrice du 29 février 1832154. C’est une sorte de testament philosophique où il évoque les débuts modestes de l’entomologie en France, ainsi que ses progrès actuels, et prodigue conseils et recommandations à ses collègues plus jeunes. Dans une œuvre très importante (environ 75 volumes), la systématique moderne se crée progressivement et atteint une certaine perfection155. Pour ce qui est des coléoptères, Latreille prend pour base le système de Geoffroy*156, bien qu’il le considère comme peu naturel, et divise ces insectes suivant le nombre de leurs articles tarsaux. Jusque vers le milieu du XXe siècle, les entomologistes ne firent guère que perfectionner cette classification. Latreille constitua une “fort belle collection d’insectes, qui lui avait coûté bien peu et qu’il vendit fort cher157 ”… En réalité, il semble en avoir constitué deux. Les carabiques de la première, passés vers 1826 dans la collection Dejean*, sont parvenus au Muséum via La Ferté*, puis Oberthür*. De la seconde, les coléoptères furent acquis en totalité par Thomas Norris, de Manchester158, puis vendus aux enchères par la firme Stevens, de Londres, en 1873. L’essentiel de ces matériaux demeura en Angleterre.
La méthode de Latreille
Depuis Linné, la classification des organismes oscillait entre les “systèmes”, artificiels mais faciles à utiliser, et les “méthodes”, qui prétendaient rendre un compte plus exact des rapports entre les organismes, mais étaient d’une utilisation plus malaisée. Ici, le coléoptériste Paul de Peyerimhoff tente d’exprimer ce qui fait l’originalité et le mérite de la méthode de Latreille.
“Avant lui, on distribuait les classes et les ordres d’après un système fondé sur un caractère unique, les ailes pour Linné et De Geer, les organes buccaux pour Fabricius. Latreille sent que, pour exprimer les rapports naturels, il faut faire appel à des caractères variés et les combiner. [Mais] les caractères, quels qu’ils soient, si extensifs qu’ils soient, ne valent pas indéfiniment. On peut les suivre longtemps dans la série étudiée, tôt ou tard, ils s’oblitèrent ou se perdent. Dès que leur capacité de représentation est épuisée, il faut leur substituer d’autres signes dominants, qui représenteront à leur tour les rapports naturels. L’art du taxonomiste est de conserver l’intuition de ces rapports, tout en choisissant, pour les exprimer, les caractères les plus nets, et, si possible, les plus apparents. C’est une perpétuelle collaboration de l’esprit géométrique et de l’esprit de finesse, et un perpétuel et réciproque contrôle de l’un par l’autre. L’excès de l’esprit géométrique mène au système artificiel, l’intuition non surveillée au paradoxe et à l’extravagance. Quand Latreille a établi, sur des bases à peu de chose près définitives, la classification des Arthropodes, il a usé de cette double discipline, à laquelle ses prédécesseurs n’avaient pas su se plier. De nos jours, le taxonomiste qui élabore une classification réussie, applique, qu’il le sache ou non, la méthode de Latreille et se montre son disciple.”
SOURCE
Peyerimhoff (Paul de), “La Société entomologique de France (1832-1931)”, in Livre du centenaire de la Société entomologique de France, Paris : au siège de la Société, 1932, pp. 67-68.
BIBLIOGRAPHIE
581Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 50.
582Dupuis (Claude), “Pierre-André Latreille (1762-1833) : the foremost entomologist of his time”, Annual Review of Entomology, vol. 19, 1974, pp. 1-13.
583Jaussaud (Philippe), Brygoo (Édouard-Raoul) (sous la dir.), Du jardin au Muséum en 516 biographies, Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 2004, pp. 333-334 (Collection Archives).
584Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 48.
585Marseul (Sylvain Augustin, abbé de), “Les Entomologistes et leurs écrits”, extr. de L’Abeille, 1882-1889, in-16, pp. 225-232.
586Peyerimhoff (Paul de), “La Société entomologique de France (1832-1931)”, in Livre du centenaire de la Société entomologique de France, Paris : au siège de la Société, 1932, pp. 6-7, 66-68.
LEBIS Émile (1879-1963)
587Instituteur dans l’Orne, puis professeur, Émile Lebis a beaucoup prospecté la Basse-Normandie, où il recherchait spécialement les carabiques et chrysomélides (SEF 1923). Dans les années 1920, il entra en relation avec René Oberthür* et Jean Vadon*. Il devint le correspondant attitré de ce dernier, qui lui expédiait d’Outre-Mer (Cameroun et surtout Madagascar) de grandes quantités de coléoptères, que Lebis préparait et communiquait aux spécialistes. Il étudia lui-même certains groupes, notamment de scarabéides, sous la direction de Renaud Paulian*159. Sa collection fut reprise par son fils, médecin dans le Calvados, et parvint finalement au Muséum après le décès de celuici, dans les années 1980.
BIBLIOGRAPHIE
588Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 51.
589Legros (Clément), “[Rapport pour le Prix Maurice et Thérèse Pic]”, Bulletin de la Société entomologique de France, vol. 63, mars-avril 1963, pp. 52-52.
LE BOUL Michel Constant (mort en 1914 ?)
590Constant Le Boul était fonctionnaire de police, d’abord en Ille-et-Vilaine puis au Maroc ; il faisait en outre un petit commerce d’insectes (SEF 1906). Chatanay*, Pic* et divers autres amateurs lui achetèrent des coléoptères. Quelques boîtes du laboratoire portent encore la mention “collection Le Boul, 1914”, bien qu’aucune mention n’en soit faite au registre des entrées.
LECOQ E.
591De cet entomologiste peu connu, la collection de coléoptères, qui provenaient essentiellement de l’Europe occidentale, fut déposée au Muséum par O. E. Lattanzi en mai 1908.
LEFÈVRE Édouard (1839-1895)
592Ingénieur des Ponts et Chausssées, Édouard Lefèvre avait voyagé en Indochine (1863-1865), d’où il rapporta des collections botaniques qu’il donna au Muséum. Il ne s’intéressa aux coléoptères que par la suite (SEF 1869, président en 1884 et 1893). Mais dès lors il se spécialisa dans l’étude des chrysomélides, dont il devint un bon spécialiste, et auxquels il consacra plusieurs travaux160. Il s’imposa aussi la tâche d’établir des tables générales pour les années 1861-1880 des Annales de la SEF. Sa collection fit l’objet d’une polémique, lorsqu’elle faillit quitter la France pour l’Allemagne161 ; finalement, elle fut acquise par René Oberthür*.
BIBLIOGRAPHIE
593Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 82.
594Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 79.
LEGROS Clément (1902-1983)
595Chirurgien-dentiste de profession, Clément Legros était excellent botaniste et… astronome amateur. Il vint à l’entomologie peu après 1935, mais ses premiers travaux de terrain furent interrompus par la guerre, et ce n’est qu’après 1945 qu’il put entreprendre sérieusement l’étude de la spécialité qu’il avait choisie : les coléoptères aquatiques. Malheureusement, une grave maladie lui interdit assez tôt la marche, voire la station debout, et il dut se cantonner à son domicile parisien, dans lequel tout l’espace disponible était occupé par des cartons à insectes, des herbiers, des ouvrages de toutes sortes, des séries de périodiques, et divers instruments scientifiques, dont une énorme lunette astronomique. Durant toutes ces années, il classa soigneusement, et enrichit autant que possible (par des achats et des échanges), sa collection de lépidoptères et coléoptères. Après sa mort, tout ce capital scientifique fut vendu au enchères. Mais la partie la plus intéressante, la collection de coléoptères aquatiques, fut léguée au Muséum. Elle comprend 136 cartons, dont 126 demi-format.
BIBLIOGRAPHIE
596Balazuc (Jean), Constantin (Robert), “Clément Legros (1902-1983)”, Nouvelle revue d’entomologie, nelle série, vol. 5, no 3, 1988, pp. 267-271.
597Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 52.
598Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 213.
LEPRIEUR Charles Eugène (1815-1893)
599Chirurgien et pharmacien des hôpitaux militaires, Leprieur s’intéressait aux coléoptères depuis l’enfance. Il séjourna plusieurs fois en Algérie, notamment de 1852 à 1859, et en ramena des quantités d’insectes. Durant la campagne d’Italie de 1859, qu’il fit en qualité de chirurgien-major, il visita les grottes de ce pays, dont il rapporta des cavernicoles nouveaux. Il fut par la suite en poste dans diverses garnisons, ne manquant pas de récolter activement les coléoptères et d’observer leur biologie. Membre de la SEF depuis 1837, il en fut deux fois président (1874 et 1880). Ses publications entomologiques comprennent plusieurs travaux sur des aspects pratiques : techniques de chasse, de préparation et de conservation des insectes162. Il s’occupa aussi de publier les monographies que Capiomont* avait laissées inédites. Enfin, il traduisit plusieurs livraisons des Bestimmungstabellen de Reitter* et d’autres auteurs allemands. Sa collection fut acquise par Maurice Pic*, qui rétrocéda les malacodermes à Bourgeois*.
BIBLIOGRAPHIE
600Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 53. Saulcy (F. de), “Notice nécrologique sur C.-E. Leprieur”, Annales de la Société entomologique de France, vol. 63, 1894, pp. 453-458.
LÉSÉLEUC DE KÉROUARA Auguste de (mort en 1892)
601Le Dr de Léséleuc était chirurgien de la Marine et occupa divers postes à Brest. Il fut par ailleurs un coléoptériste d’un certain mérite (SEF 1843 ; démission en 1864). Il avait réuni une collection importante qui fut dispersée par Donckier de Donceel* en 1892. Boucomont* put acquérir les silphides ; Grouvelle*, les byrrhides, hétérocérides et parnides ; enfin, Maurice Pic* put acquérir, directement ou indirectement, les anthribides, anthicides, hétéromères, cupédides, lyméxylonides, ptinides, cébrionides et rhipicérides.
BIBLIOGRAPHIE
602Horn (Walther), Kahle (I.), Friese (G.), Gaedike (R.), Collectiones entomologicae, Eine Kompendium über den Verblieb entomologischer Sammlungen der Welt bis 1960, Berlin : Akademie der Landwirtschaftswissenschaften der Deutschen Demokratischen Republik, 1990, p. 233.
LESNE Pierre (1871-1949)
603À l’âge de dix-huit ans, Pierre Lesne choisit d’arrêter ses études secondaires et entre en qualité de préparateur au laboratoire d’Entomologie, dont Émile Blanchard*, désormais complètement aveugle, était encore le directeur. Tout de suite dirigé vers l’étude des coléoptères, Lesne va en peu d’années apprendre à les connaître de façon approfondie, d’abord la faune de France, puis les principaux groupes exotiques. Son groupe préféré est la famille des bostrychides, composée d’espèces xylophages souvent nuisibles aux forêts. La biologie de ses insectes favoris amène Lesne à s’intéresser à l’entomologie appliquée, et spécialement aux insectes qui attaquent le bois. Mais il garde aussi un faible pour d’autres groupes, comme les scarabéides coprophages. Loin de se cantonner à l’étude des spécimens desséchés, il voyage beaucoup et part étudier sur le terrain la biologie des insectes vivants. Il visite ainsi l’Algérie (1892-1893, 1907, 1908), les Canaries (1903), et surtout le Mozambique, où il reste dix-huit mois (1928-1929). En tout, il fait paraître environ 280 travaux sur l’entomologie systématique et appliquée. Les plus importants forment une étude monographique des bostrychides, publiée essentiellement dans les Annales de la Société entomologique de France (1896-1910) ; seules les espèces africaines ont fait l’objet en 1924 d’un volume séparé163. Entre 1925 et 1929, Lesne édite aussi une revue consacrée aux coléoptères164. En 1899, il avait succédé à Charles Brongniart* au poste de sous-directeur du laboratoire. Dès lors responsable de la collection nationale de coléoptères, il s’attache à la déterminer, la classer, la mettre en ordre, ainsi qu’à l’enrichir. Il effectue à cette fin de très nombreuses récoltes, portant sur tous les groupes, lors de ses voyages en France et de ses missions outre-mer ; il accroît aussi, de façon significative, la collection de bostrychides en étudiant les spécimens de cette famille pour tous les musées, voire pour les collectionneurs privés.
BIBLIOGRAPHIE
604Berland (Lucien), “Pierre Lesne (1871-1949)”, Annales de la Société entomologique de France, vol. 120, 1951, pp. 1-16.
605Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 53. Jaussaud (Philippe), Brygoo (Édouard-Raoul) (sous la dir.), Du jardin au Muséum en 516 biographies, Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 2004, pp. 354-355 (Collection Archives).
606Lesne (Pierre), Notice sur les travaux scientifiques, Villeneuve-Saint-Georges : Imprimerie “L’Union typographique”, 1931, in-4°, 71 p., 10 figs.
607Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 159-161.
LESOURD (mort en 1916 ?)
608Lesourd est un entomologiste peu connu, non membre de la SEF, peut-être mort durant la première guerre mondiale (tué au combat ?). Une collection de coléoptères de France a été déposée sous son nom au Muséum le 28 décembre 1916.
LETHIERRY Lucien (1830-1894)
609Né et mort à Lille, Lucien Lethierry effectua de nombreux voyages, en France (Alpes, Pyrénées) et à l’étranger (notamment en Espagne et en Algérie). Sa compétence s’étendait à plusieurs groupes d’insectes, mais il préférait les coléoptères (SEF 1857). Il connaissait très bien les insectes, et le Dr Puton* proposa de lui décerner le qualificatif d’oculatissimus, du fait de son “coup d’œil” exceptionnel. D’une complaisance à toute épreuve, il déterminait des milliers d’insectes, pour lui-même et pour ses collègues, faisait face à une correspondance très active, chassait beaucoup, et enfin classait et entretenait dans un ordre admirable une importante collection. Celle-ci fut vendue en décembre 1894 par Émile Deyrolle*, et Sédillot* put acquérir la plupart des coléoptères.
BIBLIOGRAPHIE
610Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 54.
611Puton (A.), “Lucien Lethierry”, Revue entomologique, vol. 13, 1894, pp. 118-119.
LEVASSEUR Louis (1919-1981)
612Fonctionnaire des collectivités locales, Louis Levasseur se prend de passion pour la difficile famille des staphylinides, sous l’influence de Jarrige* et de Coiffait*. Après avoir acquis la maîtrise des espèces d’Europe, il aborde celles d’Afrique tropicale. Retraité en 1979, il a tout juste le temps de reclasser sa collection avant de disparaître. Remise au Muséum par sa famille, suivant la volonté de l’entomologiste, elle occupe actuellement 343 cartons demi-format (26 x 19 cm) et 13 cartons grand format (39 x 26 cm), renfermant plus de 50 000 spécimens (dont 110 holotypes).
BIBLIOGRAPHIE
613Girard (Claude), Menier (Jean-J.), “In memoriam : Louis Levasseur (1919-1981) : liste chronologique de ses publications”, Annales de la Société entomologique de France, nelle série, vol. 18, no 4, 1982, pp. 428-431.
LÉVEILLÉ Prosper (mort en 1903) LÉVEILLÉ Albert (mort en 1911)
614Prosper Léveillé recherche activement les coléoptères de la forêt de Fontainebleau et réussit les élevages des espèces les plus rares, notamment des cérambycides, qui enrichissent sa collection. Il lègue celle-ci à son neveu, Albert, qui partage ses goûts entomologiques, mais dépasse le niveau de son oncle. S’intéressant aux coléoptères d’Europe et d’Afrique du Nord, Albert Léveillé se spécialise en outre dans la petite famille des temnochilides165 ; il étudie entre autres ceux que Gounelle* ramène du Brésil. Membre de la SEF en 1861, il en fut l’archiviste-bibliothécaire en 1881-1903 et 1906-1911, et la présida en 1905. Il offrit la collection Aubé* — que lui avait léguée le Dr Grenier* — à la SEF ; cette dernière la déposa au Muséum en 1930. Le laboratoire d’Entomologie reçut aussi en legs la collection spécialisée de temnochilides. Le reste fut dispersé par Le Moult. Certaines familles importantes, rachetées à ce dernier, sont parvenues au Muséum, notamment via Auzat* (histérides), Chatanay* (ténébrionides) et Pic* (chrysomélides et curculionides).
BIBLIOGRAPHIE
615Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 24.
616Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 96.
LEVOITURIER J. Alexandre (1814-1896)
617Alexandre Levoiturier était un entomologiste normand qui s’intéressait aux coléoptères d’Europe (SEF 1845, démission en 1893). Il semble avoir réuni une collection importante, notamment par des achats, et entre autres celui des lucanides de Chevrolat*. De sa propre collection, dispersée, les carabiques et lucanides furent acquis par Boileau*, les bruchides par Pic*.
BIBLIOGRAPHIE
618Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 54.
LEVRAT Jean Nicolas Barthélémy Gustave (1823-1859)
619Fils de médecin, Gustave Levrat renonce aux études supérieures pour se tourner vers le commerce des soieries lyonnaises. En même temps, il s’intéresse aux coléoptères dès l’âge de dix-huit ans, même s’il ne rejoint la SEF qu’en 1855. Doué, semble-t-il, pour les affaires, il utilise les mêmes procédures pour ses échanges d’insectes. De très nombreux coléoptères, provenant surtout d’Europe et du bassin de la Méditerranée, passent ainsi entre ses mains. Il peut ainsi constituer en peu d’années une collection très importante. D’un naturel pratique, il s’intéresse en outre au problème de la conservation des collections, encore loin d’être résolu à son époque. Enfin, il publie plusieurs descriptions d’espèces nouvelles dans les revues lyonnaises. C’est peut-être au cours d’une excursion entomologique qu’il contracte la fièvre typhoïde qui l’emporte rapidement. Sa disparition est dûment déplorée par Mulsant* et les entomologistes lyonnais, entre lesquels sa collection est dispersée. On ne sait par quel intermédiaire ses cérambycides sont parvenus à Maurice Pic*.
BIBLIOGRAPHIE
620Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 54.
621Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 76-77.
LEY Robert (mort en 1936)
622Robert Ley fut employé par les services commerciaux de divers producteurs de Champagne. Il était en outre un entomologise amateur qui s’intéressait aux scarabéides mélolonthides (SEF 1908). En 1922, il offrit au Muséum les mélolonthides récoltés à Obock par Dollé*. Le reste de sa collection fut dispersé par Le Moult.
LICENT Émile, R. P. (mort en 1952)
623Le révérend père Licent, de la Compagnie de Jésus, a contribué à la constitution de l’université catholique de Xujiahui [Zikawei], près de Shanghaï, et dirigé le musée Heude qui en dépendait166. De retour en France, après une trentaine d’années passées en Chine, il put ramener d’importantes collections d’insectes de ce dernier pays. Il adhéra à la SEF en 1911 et en fut président en 1945167. Parmi ses nombreuses activités, l’entomologie ne représentait qu’une partie, et, au sein des insectes, il était surtout spécialiste des Homoptères. Après son décès, plus de 200 boîtes – dont 43 de coléoptères – ont été déposées au Muséum par les soins du révérend père provincial des Jésuites de Reims.
BIBLIOGRAPHIE
624Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 55.
625Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 118-119.
LINDER Jules (1830-1869)
626Fonctionnaire à Arras, amateur de coléoptères (SEF 1856), Jules Linder traversait toute la France pour aller explorer les cavernes des Pyrénées, parfois avec ses collègues parisiens Bonvouloir*, Brisout de Barneville*, Baran* ou Delarouzée*. Dans la grotte de Bétharram, qui fut peu après bouleversée pour faire passer la route nationale, Linder découvrit certaines espèces devenues rarissimes, comme Aphaenops rhadamantus (qu’il décrivit en 1860), ou Aphaenops linderi, qu’il confondit avec le précédent et qui lui fut dédié plus tard par Jeannel*. Parmi les autres taxons qui perpétuent sa mémoire, on doit signaler le genre de psélaphides Linderia Caignard de Saulcy, 1863. Comme plusieurs de ses amis, il mourut jeune. Sa collection, déterminée et rangée avec une scrupuleuse exactitude, fut divisée entre Bonvouloir et le Dr Grenier*.
BIBLIOGRAPHIE
627Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 55.
628Deyrolle (Émile), “[Notice nécrologique]”, Petites nouvelles entomologiques, no 7, 1869, p. 4.
L’ISLE Melchior Olivier de (1908-1977)
629Melchior de L’Isle fit une belle carrière d’ingénieur des Travaux publics dans les colonies françaises d’Afrique, où il effectua d’importantes récoltes de coléoptères. En 1939, il rencontra Renaud Paulian*, alors en mission au Cameroun, et adhéra la même année à la SEF. Revenu en France, il continua de s’intéresser aux espèces de coléoptères célèbres et/ou rares, spécialement aux lucanides, dont il fut un spécialiste réputé, et auxquels il consacra de nombreuses publications. Sa collection fut vendue, la plupart de ses types de lucanides étant actuellement conservés au Muséum de Genève. Les quelques cartons de cétonides que le Muséum put acquérir aux enchères à l’Hôtel Drouot, en février 1988, renferment certes des espèces remarquables ; mais plusieurs exemplaires semblent provenir de divers musées européens, dans lesquels ils auraient été dérobés, y compris du Muséum (collection Oberthür notamment).
LORQUIN Pierre (1797-1873)
630Clerc de notaire, puis “agent d’affaires”, enfin naturaliste-voyageur, Pierre Lorquin mena une vie aventureuse, surtout pour son époque, qui le conduisit en Afrique du Nord, en Californie, aux Philippines, en Chine et en Indonésie. Il s’intéressait d’abord aux papillons, dont il récolta de très nombreux spécimens (SEF 1833). Il avait aussi constitué une petite collection privée de coléoptères, qui fut acquise par Oberthür*.
BIBLIOGRAPHIE
631Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 55.
632Silbermann (Gustave), Énumération des entomologistes vivans, suivie de notes sur les collections entomologiques des principaux musées d’histoire naturelle d’Europe, sur les sociétés d’entomologie, sur les recueils périodiques consacrés à l’étude des insectes, et d’une table alphabétique des résidences des entomologistes, Paris : Roret ; Lunéville : Creuzat, 1835, in-8°, p. 47.
LOUVET Georges (1897-1926)
633Victime indirecte de la première guerre mondiale, Georges Louvet meurt prématurément d’une maladie pulmonaire incurable provoquée par les gaz de combat. Jeune entomologiste plein de promesses, élève de Sainte-Claire Deville*, il s’était attaqué aux coléoptères carabiques (SEF 1920). Son intéressante collection fut reprise par Pécoud*.
BIBLIOGRAPHIE
634Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 55.
635Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 95-96.
LUCAS Hippolyte (1814-1899)
636Né au Jardin des plantes, où son père avait un modeste emploi, Hippolyte Lucas y passa presque toute sa vie. Nommé préparateur de Latreille* en 1832, membre (non fondateur) de la SEF la même année, il dut attendre juqu’en 1856 pour devenir aide-naturaliste de Blanchard*, poste qu’il conserva jusqu’à sa retraite, en 1892. En 1835, Audouin* l’avait chargé du rangement des lépidoptères, et Lucas, à peine âgé de vingt ans, publia un beau volume sur les espèces européennes de ce groupe, suivi, l’année suivante, d’un volume sur les espèces exotiques168. Mais le grand événement scientifique de sa vie fut l’exploration de l’Algérie, organisée en 1839 sur le modèle de l’Expédition de Morée (1829-31), ellemême imitée de l’Expédition d’Égypte169. Arrivé en Algérie à la fin de décembre 1839, Lucas y resta jusqu’en mars 1842. Il passa ces vingtsept mois, à récolter assidûment les insectes et autres arthropodes, en explorant tous les milieux auxquels il avait accès. De retour au laboratoire d’Entomologie, il se plongea dans le tri, le classement, l’étude et la publication de ce matériel, ce qui lui prit sept ans. Les trois volumes de texte et l’atlas qu’il en tira furent publiés somptueusement par l’imprimerie nationale170. Il revint en Algérie en 1850, visitant les zones qu’il n’avait pu explorer lors de son premier séjour. Ensuite, il reprit l’étude des lépidoptères. Les insectes ramenés d’Algérie par Lucas sont toujours conservés au laboratoire d’Entomologie (les coléoptères occupent 70 boîtes demi format).
BIBLIOGRAPHIE
637Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 56.
638Jaussaud (Philippe), Brygoo (Édouard-Raoul) (sous la dir.), Du jardin au Muséum en 516 biographies, Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 2004, pp. 360-362 (Collection Archives).
639Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 105.
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MABILLE Paul (1835-1923)
640Paul Mabille, agrégé de philosophie, était l’auteur de manuels destinés aux élèves, ainsi que de plusieurs ouvrages plus académiques. Il avait reçu en héritage la collection de lépidoptères d’Europe de son oncle Rambur*, mais il avait également une petite collection de coléoptères. Entré à la SEF en 1861, il en assura la présidence en 1890 et 1904. Sa collection (y compris celle de Rambur) fut vendue par sa famille. Jacques Nègre* et René Oberthür* l’acquirent presque entièrement et se la partagèrent. Nègre en déposa au Muséum une partie dès 1949. La partie acquise par Oberthür suivit en décembre 1952. Enfin, en 1988, le reliquat conservé par Nègre entra avec la collection de ce dernier.
MADON Paul (mort en 1930)
641Paul Madon occupa des fonctions importantes dans l’administration des forêts, avant de passer sa retraite dans un château du Var. Il s’intéressait aux coléoptères européens et exotiques, ainsi qu’à la biogéographie entomologique (SEF 1906). Sa collection, surtout riche en insectes forestiers, fut dispersée par Le Moult, et Pic* put en acquérir la plus grande partie (hétéromères et phytophages).
MAGNIN Jules (1859-1945)
642Libraire-éditeur à Paris et entomologiste amateur (SEF 1893), Jules Magnin fut le bibliothécaire de la SEF pendant les années 1930. Ayant acquis en 1905 la riche collection Capiomont-Bonnaire, qui comptait près de 15 000 espèces paléarctiques, il en céda plusieurs familles à partir de 1913. Au moins ses ténébrionides, acquis par Jean Chatanay* en 1914 (quelques semaines à peine avant que celui-ci ne soit tué au front), sont passés dans les collections nationales. Sans doute en est-il de même pour d’autres familles ; mais les détails de leur transmission se sont perdus.
BIBLIOGRAPHIE
643“[Notice nécrologique]”, Bulletin de la Société entomologique de France, 50 (8), 1945, p. 97.
MAINDRON Georges René Maurice (1857-1911)
644Fils de l’ingénieur et sculpteur Hippolyte Maindron171, Maurice Maindron naît à Paris et montre tout jeune un goût très vif pour l’histoire naturelle, et spécialement pour l’entomologie (SEF 1878). Il fréquente dès 1875 le laboratoire du Muséum, où Jules Künckel d’Herculais* le présente à Blanchard*, et où il est embauché pour ranger les hyménoptères. Avant l’âge de 20 ans, il s’embarque avec Achille Raffray* pour la Nouvelle-Guinée (1876-1877)172. Ce fut la première d’une série de missions qui le menèrent ensuite au Sénégal (1879), en Inde (1880-1881), en Indonésie (1884-1885), à Obock et en Somalie (1893), au Pakistan et en Arabie (1896), de nouveau en Inde (1900-1901) et encore au Sénégal (1904). Plusieurs de ces missions étaient, au moins en partie, financées par le Muséum, et Maindron devait récolter insectes et autres animaux pour les collections nationales.
645À Paris, Maindron vit de sa plume173. Après un premier ouvrage sur Les Armes (1890), c’est la vulgarisation scientifique qui l’occupe surtout, pour laquelle il produit de très nombreux travaux : outre des dizaines d’articles parus dans diverses revues (La Nature, Le Musée des familles, La Revue horticole, etc.), et quelques ouvrages tels Les Papillons (1888), Les Hôtes d’une maison parisienne (1891), ou Le Naturaliste amateur (1897), il collabore, de 1886 à 1890, au deuxième Supplément du Grand dictionnaire de Pierre Larousse, où il écrit plus de 1 000 articles de zoologie. Pendant la même période, il rédige tous les articles d’histoire na turelle, soit environ 20 000, pour la nouvelle édition du Dictionnaire général et grammatical des dictionnaires français de Napoléon Landais. À partir de 1894, il est attaché à la Grande encyclopédie de Marcelin Berthelot, où il donne les articles d’entomologie à partir de la lettre H, et tous ceux sur les armes anciennes depuis la lettre E. Enfin, il est l’auteur d’un nombre immense d’articles de zoologie et d’archéologie contenus dans les sept volumes et le supplément du Nouveau Larousse illustré (1897-1906).
646Mais il ne délaisse pas l’entomologie : après les hyménoptères, ce sont bientôt les coléoptères qui le retiennent, spécialement les cicindèles et carabiques du globe, groupes auxquels il se consacrera pendant le reste de sa vie. Il en réunit une collection très complète et leur consacre régulièrement des publications scientifiques. Son statut est celui d’un amateur, mais il semble qu’il ait envisagé une carrière professionnelle. En tout cas, il rédige en 1895 une notice de travaux scientifiques174. Peut-être espérait-il que Künckel d’Herculais succède à Blanchard, ce qui aurait libéré un poste d’assistant auquel lui-même aurait pu être candidat. Mais l’affaire tourna court : le poste de Professeur échut à Eugène Bouvier175, et Maindron ne fut jamais nommé au Muséum. Cet épisode joua un certain rôle dans la méfiance que, tout le reste de sa vie, il montrera vis-à-vis de l’établissement et de certains membres de son personnel.
647Ayant abandonné l’idée d’obtenir un poste au Muséum, il se tourne vers la littérature, et publie — dès cette même année 1895 — un premier roman historique, qui sera couronné par l’Académie française : Le Tournoi de Vauplassans. Les titres se succèdent ensuite régulièrement, qu’il s’agisse de romans ou de recueils de nouvelles : Saint-Cendre (1898), Récits du Temps passé (1899), Blancador l’Avantageux (1901), Monsieur de Clérambon (1904), L’Arbre de science (1906), Le Carquois (1907), La Gardienne de l’Idole noire (1910), Ce bon M. de Véragues (1911). S’y ajoutent un volume sur l’art indien (1898), une pièce de théâtre (1905), un Dictionnaire du costume du moyen âge au XIXe siècle (1907), des souvenirs de voyage dans l’Inde du Sud (1907 et 1909), ainsi que de nombreuses nouvelles pour un public adulte et des récits d’aventures pour la jeunesse, comme Le Scarabée d’ambre (1897). Il écrit aussi des articles et donne des conférences sur les sujets les plus variés : histoire (la mort de Jeanne d’Arc, les alchimistes, Marie Stuart, etc.), sur les arts appliqués, et notamment les armes, sur les contrées que ses voyages lui avaient permis de connaître (la Nouvelle-Guinée, le sud de l’Inde, le Sénégal et Djibouti), voire sur des questions politiques (“Le sacerdoce de l’instituteur et l’ordination laïque”), ou sur des sujets d’actualité qui le touchaient particulièrement (“Un poète de l’entomologie : Jean-Henri Fabre*”).
648Grâce à son activité littéraire, Maindron se fit apprécier de José-Maria de Heredia, l’illus tre auteur des Trophées (1893), dont le rapprochait aussi un goût commun pour l’érudition, pour la Renaissance, ainsi que pour les armes et armures. Il sut aussi plaire à l’aînée des trois filles du poète, Hélène-Élisabeth de Heredia (1871-1952), qu’il épousa en 1899. Ses deux beaux-frères étaient Henri de Régnier et Pierre Louÿs. À partir de ce moment, on devine un changement dans la fortune de Maindron. Il est possible que José-Maria de Heredia ait tenu à doter convenablement sa fille aînée176. En tout cas, le jeune ménage s’installe dans un vieil hôtel du quai Bourbon, où Maindron peut déployer sa bibliothèque, ses collections d’insectes, d’armes et d’objets d’art. Sa vie devient plus brillante. En 1900, il est nommé chevalier de la Légion d’Honneur.
649Dans l’œuvre littéraire de Maurice Maindron, partagée entre des récits historiques placés pour la plupart à l’époque des guerres de religion, et quelques autres textes souvent d’inspiration exotique et situés dans les contrées d’Asie qu’il affectionnait, un seul ouvrage est qualifié de “roman moderne” et semble bien, au moins en partie, autobiographique : L’Arbre de science, publié en 1906177 mais dont l’action paraît se situer en 1898-1899178. Pour les naturalistes, ce texte est un classique, car il est le seul roman qui ait jamais été consacré au Muséum. L’intrigue en est simple : elle décrit l’ascension irrésistible d’un jeune arriviste, Lionel Gauguet, aide-naturaliste, qui parvient, grâce à ses appuis politiques et mondains, et en usurpant les travaux d’autrui, à obtenir à l’âge de vingt-sept ans la chaire de mammalogie de l’“Institut zoologique” (où l’on peut reconnaître le Muséum, plus précisément la galerie de Zoologie, ouverte en 1889). Chemin faisant, le roman brosse de toute la société de l’époque un tableau pittoresque, centré sur le Muséum d’Histoire naturelle, ses laboratoires, ses cours et démonstrations, ses professeurs, assistants, préparateurs et “voyageurs-naturalistes”. Maindron faisait partie de ses derniers, dont il décrit précisément le statut professionnel et social. Au passage aussi, le roman offre un certain nombre de croquis du plus haut intérêt, comme les séances de la “Société carcinologique” (c’est-à-dire la SEF), avec ses figures d’amateurs à la fois ridicules et familières ; comme aussi, dans un genre plus grave, plusieurs scènes où l’auteur dépeint le manque de scrupule et la bassesse de certains personnages, prêts à tout pour nuire à leurs adversaires, réels ou supposés, et pour “arriver”179. En somme, L’Arbre de science offre un témoignage unique, même s’il est déformé et brouillé par les obsessions et les rancunes de son auteur, de ce que pouvaient être, il y a cent ans, le Muséum, ses enjeux, ses pratiques et ses hommes – célèbres ou complètement oubliés.
650En 1910, il s’en fallut de peu que Maindron ne soit élu à l’Académie française ; mais Heredia, mort en 1905, n’était plus là pour appuyer sa candidature. Il est probable aussi qu’Émile Perrier (1844-1921), directeur du Muséum, membre de l’Académie des sciences, très puissant à l’Institut, et qui ne pardonnait pas à Maindron de l’avoir férocement caricaturé dans L’Arbre de science sous le nom de Mirifisc, ait joué un rôle dans cet échec. Maindron trouva une certaine consolation, la même année, dans son élection à la présidence de la Société entomologique de France, qui lui causa – dit son biographe – “une joie réelle”. Il mourut l’année suivante, peut-être des suites d’une maladie contractée sous les tropiques. De sa collection, les cicindèles et carabiques furent repris par Guy Babault*, les malacodermes et phytophages par Pic*. Le reste fut dispersé par Le Moult.
BIBLIOGRAPHIE
651Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 57.
652Desbordes (Henri), “Notice nécrologique sur Maurice Maindron”, Annales de la Société entomologique de France, vol. 80, 1911, pp. 503-510, pl. photogr.
653Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 141-144.
MALLOIZEL (mort en 1943 ?)
654Une petite collection de coléoptères (25 boîtes) est entrée sous ce nom au Muséum en mars 1943.
MALZY P. (mort en 1935 ?)
655Une petite collection de coléoptères de Guinée française (16 boîtes) est entrée sous ce nom au Muséum en janvier 1935.
MANUEL DE LOCATEL Alfred, comte de (mort en 1913)
656Le comte Manuel de Locatel, gentilhomme savoyard et fils du premier maire d’Albertville, résidait dans l’élégant château de Conflans. Il s’intéressait aux coléoptères d’Europe et du bassin de la méditerranée (SEF 1853). Sa collection fut dispersée en 1913 par Donckier de Donceel*. Maurice Pic* acheta les psélaphides et scydménides ; d’autres familles furent acquises par Bedel*.
MARMOTTAN Henri (1832-1914)
657Le Dr Marmottan appartenait à une riche famille d’industriels du Nord de la France. Il fut maire du XVIe arrondissement de Paris et député. Ce sont deux de ses cousins, Jules et Paul, qui fondèrent le musée Marmottan, célèbre pour ses collections d’objets d’art et de peintures impressionnistes. Le Dr Marmottan s’était passionné pour les coléoptères, surtout avant 1870 (SEF 1858). Grâce à de nombreux achats et échanges, il en avait réuni une importante collection, qu’il légua au Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
658Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 58.
659Du Buysson (Henri), “Mon souvenir, à ceux qui ont le plus entretenu en moi la vie entomologique”, Miscellanea entomologica, vol. 28, 1925, pp. 76-81 et 89-98 ; vol. 29, 1926, pp. 20-27, 33-38, 41-46, 52-59 et 73-75.
MARQUET Charles (1820-1900)
660Né à Béziers et mort à Toulouse, Charles Marquet a résidé dans l’Hérault, l’Aude, la Haute-Garonne, et occupé divers emplois dans les administrations locales (notamment celle du Canal du Midi). Il fut en son temps l’un des collectionneurs de coléoptères les plus connus du Midi de la France, et ne se décida que tardivement (1892) à rejoindre la SEF, toujours considérée en province comme exagérément “parisienne”. Il a consacré à son groupe favori un certain nombre de publications scientifiques, y compris un important catalogue régio nal180. Sa belle collection, qui renferme presque uniquement des exemplaires récoltés par luimême, fut acquise par René Oberthür* (à l’exception des bruchides, qui ont également rejoint le Muséum via Jacquet* et Pic*).
BIBLIOGRAPHIE
661Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 58.
662Du Buysson (Henri), “Mon souvenir, à ceux qui ont le plus entretenu en moi la vie entomologique”, Miscellanea entomologica, vol. 28, 1925, pp. 76-81 et 89-98 ; vol. 29, 1926, pp. 20-27, 33-38, 41-46, 52-59 et 73-75.
MARSEUL Sylvain Augustin, abbé de (1812-1890)
663L’abbé de Marseul, professeur et directeur d’institution dans l’enseignement catholique, avait fait de l’étude des coléoptères sa seconde religion (SEF 1835, président en 1871, membre honoraire en 1885). Pendant plus de soixante ans, ces insectes ont été l’objet de ses recherches incessantes et passionnées. Après avoir professé au Mans et à Laval, il se fixe à Paris en 1850, où il entreprend son principal travail de systématique : l’Essai monographique sur la famille des Histérides, qui va l’occuper une dizaine d’années181. Au cours de ce travail, il part en 1854 pour un voyage de huit mois aux États-Unis, où il rencontre le grand spécialiste américain John L. LeConte (18251883). De retour en France, il abandonne l’enseignement et se consacre exclusivement à son ministère et à l’entomologie. Après l’achèvement de la monographie des histérides, il entreprend de mettre au point la systématique et la synonymie des coléoptères d’Europe. Son Catalogue, publié pour la première fois en 1857, représente un grand progrès par rapport aux ouvrages de ce type déjà existant182. Plusieurs rééditions suivront, dont la dernière fut terminée peu avant la mort de l’auteur183. En 1864, Marseul fonda L’Abeille, journal exclusivement consacré – malgré son titre – aux coléoptères, surtout aux espèces d’Europe et des régions voisines, à l’exclusion presque absolue des exotiques. Il en fit paraître successivement vingt-six volumes et corrigeait encore, sur son lit de mort, la première livraison du vingt-septième. La majeure partie de L’Abeille fut rédigée par son infatigable directeur et comprenait, outre les mises à jour du Catalogue déjà cité, des biographies et bibliographies d’entomologistes, ainsi que le répertoire des espèces décrites dans les multiples publications françaises et étrangères. N’ayant guère eu le temps de collecter les insectes que dans la première moitié de sa vie, l’abbé de Marseul possédait malgré tout (par dons et échanges) une très importante collection (coléoptères paléarctiques et histérides du globe), qui regroupait des parties de celles de Lacordaire*, La Ferté*, Reiche* et Solier*, en tout 24 000 espèces représentées par 92 000 individus. Cette collection, remarquable pour l’époque par le soin avec lequel presque tous les exemplaires étaient accompagnés d’indications d’origine, fut léguée au Muséum où elle est entrée à la fin de 1890.
Marseul vu par Sainte-Claire Deville et LaPerraudière
Les témoignages sur les conditions de vie des entomologistes et leurs rapports sont rares, et d’autant plus précieux. Dans le premier texte, Sainte-Claire Deville* établit la filiation intellectuelle entre Marseul et lui ; dans le second, les conditions de vie du savant, dont seule l’œuvre compte, sont brièvement évoquées.
“Vers 1885, j’étais à la fois élève de rhétorique et déjà acharné chercheur d’insectes. Le vénérable abbé de Marseul, retiré dans son petit cinquième du boulevard Péreire, voulait bien m’autoriser, les jeudis de mauvais temps, à venir prendre quelques notes dans sa riche bibliothèque, pourvu que je ne trouble pas son travail. Cependant, de loin en loin, le vieux maître quittait des yeux sa compilation, levait ses sourcils broussailleux sur son humble visiteur, et nous échangions quelques mots”184
“Beaucoup d’entomologistes garderont vivante la mémoire de l’appartement cénobitique de l’abbé de Marseul, où l’envahissement toujours croissant des livres, des cartons, des épreuves d’imprimerie laissait à peine la place du bureau devant lequel l’infatigable travailleur était assis, et de la plus modeste couchette de fer où notre regretté collègue a terminé une vie si bien remplie”185
BIBLIOGRAPHIE
664Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 58.
665La Perraudière (René de), “Notice nécrologique sur l’abbé S.-A. de Marseul”, Annales de la Société entomologique de France, 6ème série, t. 10, 1890 [janvier 1891], pp. 421-428.
666Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 71.
667Peyerimhoff (Paul de), “La Société entomologique de France (1832-1931)”, in Livre du centenaire de la Société entomologique de France, Paris : au siège de la Société, 1932, pl. VIII.
MARTÍNEZ DE LA ESCALERA Y PÉREZ DE ROZAS Manuel (1867-1949)
668Don Manuel Martínez de la Escalera appartenait à une honorable famille de la noblesse espagnole. Intéressé par les coléoptères dès son plus jeune âge, il en avait réuni rapidement une très belle collection, particulièrement riche en espèces cavernicoles, qu’il allait récolter lui-même dans les montagnes ibériques. Dès 1898, des revers de fortune l’obligent à s’en séparer, et il la cède à René Oberthür* pour la somme de 3 000 francs. Obligé de gagner sa vie, il choisit la voie aventureuse des “voyageurs-entomologistes” et part la même année pour la Turquie et la Syrie. Son expédition est financée en grande partie par le même René Oberthür, auquel il réserve le “premier choix” des coléoptères récoltés. En 1900, il repart dans les mêmes conditions, pour la Perse cette fois. En 1902, s’étant rapproché du Muséum d’histoire naturelle de Madrid, c’est sous les auspices de ce dernier qu’il effectue un voyage au Congo alors espagnol. Peu après, il repart une dernière fois pour la Turquie. En 1905, sous le patronage de la Real Sociedad Española de Historia Natural et du Muséum de Madrid, il voyage plusieurs mois au Maroc. Il entretiendra par la suite un lien privilégié avec ce pays, où il passera plusieurs années et finira sa vie. On lui doit d’ailleurs un travail important sur les coléoptères maro cains186. Enfin titularisé au Muséum de Madrid (1932), il y dépose sa seconde collection personnelle. Quant à la première, vendue en 1898 à René Oberthür, elle a été conservée dans son intégralité par celui-ci et occupe 110 cartons grand format. Les riches matériaux provenant des voyages en Orient ont été incorporés par René Oberthür dans la partie générale de sa collection ; certains, provenant du “second choix”, se retrouvent aussi dans diverses autres collections.
BIBLIOGRAPHIE
669Bach (Carmen), Compte (Arturo), “La Entomología moderna en España. Su desarrollo : de los orígenes a 1960”, in “Los Artrópodos y el Hombre”, Boletin de la Sociedad entomológica aragonesa, vol. 20, 1977, pp. 367-392.
670Casado (Santos), “Rumbo a Oriente con Manuel Martínez de la Escalera”, Quercus, vol. 151, 1998, pp. 41-45.
MAYET Valéry (1839-1909)
671Professionnel de l’entomologie, s’intéressant à tous les aspects de la discipline, Valéry Mayet fit toute sa carrière à l’École nationale supérieure d’Agriculture de Montpellier (SEF 1861). À son époque, la région où il vivait subit une succession de désastres dus aux insectes, le plus dommageable demeurant le phylloxéra, que Mayet étudie avec les autres parasites de la vigne, et c’est à ce dernier sujet qu’il consacre son ouvrage le plus important187. Parmi ses autres publications, plusieurs sont consacrées aux coléoptères, notamment des listes faunistiques : Faune entomologique des Pyrénées-Orientales188, Coléoptères des Albères189, Coléoptères de l’Hérault190. En 1875, Mulsant* et Rey lui dédient le genre de psélaphides endogés Mayetia, qu’il avait découvert dans les Albères (Pyrénées-Orientales). Remarquable chasseur d’insectes, Mayet avait réuni une collection de coléoptères très représentative de la faune du sud de la France. Elle fut acquise par René Oberthür*.
BIBLIOGRAPHIE
672Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 60.
673Du Buysson (Henri), “Mon souvenir, à ceux qui ont le plus entretenu en moi la vie entomologique”, Miscella nea entomologica, vol. 28, 1925, pp. 76-81 et 89-98 ; vol. 29, 1926, pp. 20-27, 33-38, 41-46, 52-59 et 73-75.
674Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 269-270.
MESMIN Louis
675Propriétaire dans la Haute-Vienne, puis la Charente-Maritime, Louis Mesmin s’intéressait aux coléoptères d’Europe, ainsi qu’aux brillantes espèces de carabes et genres voisins d’Europe et du reste du monde (SEF 1894-1907). Il put entrer en contact avec un entomologiste du Caucase, grâce auquel il reçut quantité d’espèces endémiques et très recherchées. Selon un schéma classique, il obtint par échange, grâce à ces raretés, de nombreux autres coléoptères des groupes qui l’intéressaient. Sa collection fut dispersée dans les années 1930 par Le Moult et Clermont. Sont parvenus au Muséum les histérides via Auzat*, ainsi que les malacodermes et cérambycides via Pic*.
BIBLIOGRAPHIE
676Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 61.
677Du Buysson (Henri), “Mon souvenir, à ceux qui ont le plus entretenu en moi la vie entomologique”, Miscellanea entomologica, vol. 28, 1925, pp. 76-81 et 89-98 ; vol. 29, 1926, pp. 20-27, 33-38, 41-46, 52-59 et 73-75.
678Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 97.
MEYER-DARCIS Georges (1860-1913)
679Georges Meyer-Darcis était suisse, mais il finit sa vie à Florence. Il avait rassemblé une collection de coléoptères surtout riche en espèces grandes et spectaculaires (SEF 1882). Elle fut dispersée à partir de 1910 par la firme Staudinger & Bang-Haas, de Dresde, qui publia des listes spéciales où elle était détaillée espèce par espèce. Oberthür* put acquérir la quasi-totalité des Coptolabrus (célèbres carabes de la Chine), ainsi qu’une partie des buprestides.
MILLOT Jacques (1897-1980)
680Naturaliste complet, ethnologue et bibliophile, le professeur Millot était docteur en médecine (thèse sur l’histophysiologie des pigments des poissons) et docteur ès sciences (thèse sur l’histophysiologie des araignées). Il a rédigé les chapitres consacrés aux arachnides du Traité de zoologie de Pierre-Paul Grassé, qu’il a fait illustrer de splendides figures par son cousin Pierre Bourgin*. Les missions sur le terrain de Millot, dans le but d’étudier l’écologie des arachnides, l’amènent à s’intéresser également à l’ethnologie. Il visite Madagascar (où l’un de ses oncles est planteur) et se passionne pour la faune, la flore et les populations humaines de cette Grande Île. En 1946, il fonde l’Institut de Recherche scientifique malgache, dont il est le premier directeur (Renaud Paulian* est son sous-directeur à partir de 1947). Après la découverte sensationnelle du cœlacanthe, le professeur Millot réussit à en obtenir plusieurs spécimens, pêchés au large de Madagascar. Il en dirige la première étude anatomique détaillée, qui est publiée à partir de 1958, et qui joint l’intérêt scientifique à la beauté de la présentation typographique et bibliophilique191. Nommé professeur au Muséum, il est directeur du musée de l’Homme en 1960, puis membre de l’Académie des sciences en 1963. À ses débuts, Jacques Millot s’était intéressé aux coléoptères (SEF 1938). Il avait pu réunir une intéressante collection de scarabéides dynastines, qu’il offrit à Pierre Bourgin.
BIBLIOGRAPHIE
681Jaussaud (Philippe), Brygoo (Édouard-Raoul) (sous la dir.), Du jardin au Muséum en 516 biographies, Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 2004, pp. 379-381 (Collection Archives).
682Millot (Jacques), “Avant-Propos”, in Bibliothèque du professeur Millot : livres et autographes du XVIIe siècle, Paris : Hôtel Drouot, 17-18 décembre 1975.
683Paulian (Renaud), “Le Professeur Jacques Millot (9 juillet 1897-23 janvier 1980)”, Bulletin de la Société entomologique de France, vol. 85, 1980, pp. 283-287.
MILNE-EDWARDS Henri (1800-1885)
684Henri Milne-Edwards, déjà évoqué à plusieurs reprises dans les pages précédentes (notamment au second chapitre), s’intéressait surtout aux crustacés. Mais ces animaux ressortissaient jusqu’en 1917 à la chaire d’Entomologie du Muséum, dont il fut le titulaire pendant plus de vingt ans (1841-1861). Il fut aussi membre fondateur de la SEF en 1832. Responsable officiel des collections nationales de coléoptères, Milne-Edwards sut trouver l’homme auquel il pouvait déléguer cette tâche : Émile Blanchard*, qui les réorganisa et commença d’en rédiger le catalogue ; le même Blanchard lui succéda ensuite à la tête du laboratoire.
BIBLIOGRAPHIE
685Jaussaud (Philippe), Brygoo (Édouard-Raoul) (sous la dir.), Du jardin au Muséum en 516 biographies, Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 2004, pp. 382-384 (Collection Archives).
MNISZECH George[s] Vandalin [Wandalin], comte de (1824-1881)
686Issu d’une illustre famille polonaise qui a donné jadis une impératrice à la Russie, possesseur d’immenses domaines, extrêmement riche, George Mniszech était aussi apparenté à la comtesse Hanska, dont il épousa en 1846 la fille Anna. On sait que Mme Hanska fut, pendant des années, la correspondante, puis finalement l’épouse d’Honoré de Balzac, duquel Mniszech se trouva donc le gendre par alliance. Du fond de ses propriétés polonaises, ou de chez Mme Hanska, en Ukraine, il achetait des masses de coléoptères, par individus, lots, chasses ou collections. Balzac lui servait parfois d’agent pour ses achats, et joua notamment un rôle important, en 1848, dans l’acquisition de la collection Dupont* (Voir cidessus l’excursus à la fin du quatrième chapitre). Après le décès de Balzac (1850), Mniszech acheta sa maison et y apporta des aménagements, faisant ajouter des motifs décoratifs en forme de coléoptères. Il rejoignit aussi la SEF (1851), avec laquelle il entretint des rapports réguliers. Par exemple, voyageant dans ses propriétés en 1854, il écrivait à la SEF pour donner des nouvelles, non de lui-même, mais des voyageurs qu’il avait envoyés dans les régions lointaines, y compris dans l’“Amérique russe” (qui devint plus tard l’Alaska) à la recherche des coléoptères192. En dehors de ces quelques voyages, Mniszech passa dès 1854 la plus grande partie de son temps à Paris, où sa collection fut transportée. Henri Deyrolle* en était le conservateur. En 1856-1857, Mniszech et Thomson* – qui se faisaient une concurrence effrénée mais toujours avec la plus grande courtoisie – s’associèrent pour envoyer Deyrolle récolter à leur intention des insectes au Gabon193. Vers 1880, leurs deux collections étaient les plus importantes de Paris, mais celle de Mniszech semble l’avoir emporté pour devenir “la plus splendide et la plus riche collection de coléoptères qui ait existé jusqu’ici”194. Parmi ses principales acquisitions, on peut noter les collections (ou des parties des collections) de Brown*, Castelnau*, Chabrillac*, Dupont*, Faldermann*, Gebler*, Gory*, La Ferté*. Henri Deyrolle lui fit aussi acheter les buprestides que Wallace* avait récoltés en Malaisie195. À la mort de Mniszech, sa collection fut dispersée ; mais René Oberthür* réussit à la reconstituer presque tout entière196. Quelques séries se trouvent en outre dans les collections Grouvelle* (silphides) ou encore Sédillot*.
BIBLIOGRAPHIE
687Deyrolle (Henri), “[Notice nécrologique sur le comte de Mniszech]”, Bulletin de la Société entomologique de France, 23 novembre 1881, pp. CXLII-CXLIV.
MOCQUÉRYS Simon (1792-1879) MOCQUÉRYS Émile (1825-1913)
688La famille Mocquérys, originaire de Seine-Maritime, compta au moins trois générations d’entomologistes, depuis Simon, en passant par son fils Émile, jusqu’aux fils de celui-ci. Simon Mocquérys avait commencé de rassembler les matériaux d’un catalogue des coléoptères de la Seine-Inférieure, qui fut continué et publié par son fils Émile en 1857, avec deux suppléments dus à Simon Mocquérys197. Les collections familiales de coléoptères allèrent à des musées locaux (Rouen, Elbeuf) ; mais les lucanides furent acquis par Bedel*. Quant aux fils d’Émile, Albert et Georges, d’un naturel aventureux, ils voyagèrent en Afrique et en Asie et dispersèrent les produits de leurs récoltes, qui se rencontrent dans plusieurs collections du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
689Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 62.
MÖLLENKAMP Wilhelm (1846-1913)
690Wilhelm Möllenkamp vivait à Dortmund ; il était un grand connaisseur et collectionneur de la célèbre famille des lucanides. Sa collection, l’une des plus belles et des plus riches jamais constituées pour cette famille, fut acquise intégralement par Oberthür* peu avant que n’éclate la guerre de 1914.
BIBLIOGRAPHIE
691Kuhnt (P.), “Aus der entomologischen Welt”, Deutsche entomologische Zeitschrift, 1913, p. 226.
MOHNIKE Otto Gottlieb Johann (1814-1887)
692Médecin originaire de Berlin (avec une thèse sur l’instinct sexuel), Mohnicke était un humaniste et un fin lettré, qui donna une traduc tion allemande (1842) du sulfureux Vathek de William Beckford. Il voyagea ensuite en Asie pendant plusieurs années. En 1849, il introduisit au Japon la vaccination anti-variolique. Au cours de ses voyages, notamment aux Philippines et en Indonésie, il s’attacha particulièrement à la récolte des cétoines (scarabéides cétonines), auxquelles il consacra plusieurs publications scientifiques, mais qu’il délaissa pour s’intéresser presque exclusivement à l’anthropologie, en particulier à la question de l’“homme-singe” sur laquelle il publia un ouvrage posthume198. Sa collection de cétoines, vendue en 1877 à l’anglais Higgins*, parvint au Muséum via Thomson*, puis Oberthür*.
MOLLANDIN DE BOISSY Robert (1870-1945)
693Grand amateur de coléoptères, Robert Mollandin de Boissy résidait dans le Var, dont il connaissait mieux que personne les richesses entomologiques (SEF 1898). Il fut l’un des premiers entomologistes à s’intéresser au massif de la Sainte-Baume, dans lequel il fit de nombreuses découvertes (par exemple celle d’Anthaxia midas, buprestide rarissime). Car c’était surtout un homme de terrain, un remarquable récolteur. Il publia en outre plusieurs notes, dont la plupart étaient consacrées aux buprestides, sa famille préférée. Avant que l’âge et les infirmités ne limitent ses déplacements, il avait voyagé autour du monde à la poursuite des coléoptères. Il s’était rendu plusieurs fois au Japon, pays qu’il affectionnait, et une fois jusqu’en Australie. Sa collection, qui était donc fort importante, fut dispersée à sa mort. La seule famille que conserve le Muséum est celle des curculionides, recueillis par Gaston Ruter*.
BIBLIOGRAPHIE
694Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 62.
695Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 196.
696Saint-Albin (Dr de), “Mollandin de Boissy”, L’Entomologiste, vol. 2, no 2, 1946, pp. 53-55.
MONCHICOURT Félix
697Entomologiste parisien amateur de “Coléoptères européens et exotiques” (SEF 1875, démission en 1885), Félix Monchicourt a constitué une collection qui semble avoir été importante, grâce à de nombreux achats effectués principalement auprès de la maison Deyrolle (collection Cabarrus*, parties des collections Castelnau*, Guérin-Méneville*, Pradier*, Raffray*, Wencker*…). Sa propre collection fut dispersée par Émile Deyrolle*. Le Muséum en acquit des fragments auprès de ce dernier en 1879 et 1882. La totalité des curculionides lui sont également parvenus via le Dr Clerc*, une partie des dytiscides via Sédillot*, et quelques autres séries via Bonneuil*.
BIBLIOGRAPHIE
698Horn (Walther), Kahle (I.), Friese (G.), Gaedike (R.), Collectiones entomologicae, Eine Kompendium über den Verblieb entomologischer Sammlungen der Welt bis 1960, Berlin : Akademie der Landwirtschaftswissenschaften der Deutschen Demokratischen Republik, 1990, 2 vols, 573 p., 38 pls, 125 portraits.
MOORE Frederic (1830-1907)
699Frederic Moore était un entomologiste anglais attaché au musée de la East India Company, lequel fut fermé en 1879. Avant et après, il put réunir une importante collection d’insectes de l’Inde. Les lépidoptères, qui en constituaient la partie principale, furent acquis par le British Museum. Quant aux coléoptères, René Oberthür* put s’en rendre acquéreur.
BIBLIOGRAPHIE
700Waterhouse (C. O.), “[Nécrologies]”, Proceedings of the Entomological Society of London, 1907, p. XCVI.
MOREL DE WESTGAVER Camille Charles (1840-1922)
701D’origine belge, Camille Morel de Westgaver réside à Paris et rejoint la SEF en 1900. Il s’intéresse aux coléoptères d’Europe, mais on connaît mal l’origine de sa collection. Vendue par ses héritiers aux établissements Boubée, elle fut dispersée par séries, voire “à la pièce”. Jean Jarrige* avait pu acquérir de cette façon plusieurs espèces intéressantes, qu’il n’avait lui-même collectées que rarement voire jamais, et qui figurent ainsi dans sa collection. Certaines familles ont été vendues en bloc et se retrouvent aussi au Muséum : dermestides, élatérides et une partie des malacodermes via Pic*, scolytides et curculionides via Clerc*.
BIBLIOGRAPHIE
702Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 63.
MOUTON A. (mort en 1953)
703Amateur de coléoptères, Mouton occupa des postes de professeur à Paris, dans le Pays Basque, enfin à Asnières. En janvier 1954, sa veuve offrit au Muséum sa collection de coléoptères de France, comptant 250 cartons, mais où beaucoup d’exemplaires ne portent pas de localité.
MUIZON Joseph JOURDAIN DE (1890-1958)
704Joseph de Muizon recherchait particulièrement les coléoptères de la famille des brenthides (SEF 1912). Il put séjourner au Gabon, où il récolta un matériel considérable de toutes les familles. Il avait aussi acquis certaines collections, notamment celle de Buffévent*. Tout cet ensemble fut offert au laboratoire en avril 1959.
BIBLIOGRAPHIE
705Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 64.
MULSANT Étienne (1797-1880)
706Étienne Mulsant, l’un des plus grands coléoptéristes que la France ait connus, rejoignit la SEF en 1832 (membre non fondateur). Simple professeur au lycée de Lyon, puis bibliothécaire de cette ville, il publia – avec l’aide, il faut le reconnaître, de plusieurs collaborateurs, notamment Claudius Rey (1817-1895), mais aussi Guillebeau*, Ormancey, Levrat*, Gacogne, Gabillot*, Mayet*, etc. – une impressionnante série de quarante-deux monographies consacrées aux diverses familles de cet ordre, regroupées sous le titre d’Histoire naturelle des coléoptères de France199, qui lui valurent d’être élu membre correspondant de l’Institut (Académie des sciences) en 1870. Mais ce n’est pas tout ! Il s’intéressa aussi aux punaises et aux oiseauxmouches, rédigea des manuels scolaires, ainsi que des Lettres à Julie sur l’entomologie, agrémentées de petits poèmes où sont curieusement combinées des impressions entomologiques avec celles d’un jeune marié200 ; enfin, il a laissé une intéressante relation d’un voyage entomologique en Allemagne201. Son œuvre évoque celle de Buffon : comme ce dernier, au début de sa carrière, Mulsant se recueille et étudie pendant dix ans, compare les classifications et les méthodes. Puis il entreprend son Histoire naturelle, dont le titre n’est pas choisi au hasard mais renvoie directement à l’œuvre de Buffon. Suivent alors les volumes successifs, à raison d’un par an, en moyenne, qui le font connaître en France et dans toute l’Europe. En Allemagne, où il était peut-être plus célèbre que dans son pays, on le surnommait Pater entomologicus. Il s’était fait, pour l’étude des différentes familles qu’il a traitées (et que lui-même appelait des “tribus”), un plan dont il ne s’est jamais départi :
exposé des caractères de la famille ;
étude des parties extérieures du corps ;
vie évolutive ;
vie de relation des insectes parfaits et étude des mœurs ;
historique de la famille ;
tableau synoptique de classification ;
description des espèces.
707Ce schéma, encore une fois largement inspiré de Buffon, ainsi que de Cuvier (avec l’intervention de “caractères dominateurs”), n’a pas été suivi. Les successeurs de Mulsant le trouvaient trop lourd, avec des descriptions d’une longueur excessive, voire insupportable. L’un des plus critiques fut Bedel*, qui s’attacha par contraste à la plus grande concision, à condition de la compenser par une précision également extrême. Il faut le reconnaître, cette dernière manque parfois à Mulsant, dont l’œuvre reste toutefois encore consultée de nos jours. Sa riche collection de coléoptères, comprenant la plupart de ses types, fut léguée à son fils, l’abbé Victor Mulsant (1819-1886)202. Déposée par celui-ci dans son couvent de Saint-Chamond, elle y fut laissée à l’abandon pendant des années. Elle était en fort mauvais état lorsque Renaud Paulian* la fit entrer au Muséum en 1943. Quelque 140 types reconnaissables purent y être retrouvés, parmi une masse de spécimens dans un état de destruction plus ou moins avancée.
BIBLIOGRAPHIE
708Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 64.
709Félissis-Rollin (Jules), “Notice nécrologique sur Étienne Mulsant, membre honoraire de la Société entomologique de France, etc.”, Annales de la Société entomologique de France, 5ème série, t. 10, 1880 [1881], pp. 403-412.
710Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 67.
MURIAUX Louis (1910-1989)
711Fonctionnaire aux services d’horticulture de la ville de Paris, Louis Muriaux s’intéressait aux coléoptères de France, et spécialement à la faune de la forêt de Fontainebleau. En 1977, il offrit au Muséum une collection de carabiques et méloïdes comptant 20 cartons. Le reliquat (106 cartons) fut offert par ses héritiers en 1990.
BIBLIOGRAPHIE
712Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 64.
713Doignon (Pierre), “In memoriam : Lucien Muriaux (1910-1989)”, Bulletin de l’Association des Naturalistes de la Vallée du Loing, 1990, 66 (1), p. 4.
n-o
NADAR Paul (1856-1939)
714Fils du célèbre photographe Nadar – né Félix Tournachon (1820-1910) – et photographe lui-même, Paul Nadar fut un coléoptériste actif (SEF 1891). Dans l’histoire de l’entomologie française, il joue un rôle particulier du fait des portraits photographiques de nombreux entomologistes qu’il a réalisés à partir de 1900. En 1905, il fit aux membre de la SEF l’offre de les photographier gratuitement, mais un petit nombre seulement l’acceptèrent. Des tirages de ces portraits sont conservés aux archives de la SEF, et ils ont orné les notices nécrologiques des sociétaires les plus illustres (Fairmaire*, Sainte Claire-Deville*, etc.) Nadar s’intéressait particulièrement aux coléoptères carabiques ; il a lui-même prospecté personnellement les Pyrénées et contribué à entretenir plusieurs chasseurs sur place. Le rarissime Pterostichus nadari, décrit par Vuillefroy* en 1893, témoigne de cet intérêt. Sa collection de carabique a été léguée au Muséum, où elle est entrée en 1939.
BIBLIOGRAPHIE
715Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 64.
716Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 213.
NEERVOORT VAN DE POLL Jacobus Rudolfus Hendrik (1862-1925)
717Entomologiste hollandais, auteur de plusieurs dizaines de publications scientifiques concernant divers groupes de coléoptères, Neervoort Van de Poll fut surtout un grand collectionneur. Dans ce domaine, il semble avoir préfiguré la stratégie du français Maurice Pic* : acheter de nombreuses collections, mais presque toujours le “deuxième choix”, en laissant le “premier choix” à un amateur plus motivé, qui était souvent René Oberthür*. De ce fait, sa collection renfermait peu de raretés, si ce n’est dans les énormes matériaux d’Indonésie qu’il avait pu acquérir directement auprès des chasseurs ou des marchands hollandais. Il mit en vente cet ensemble de 1908 à 1914 par les soins de la maison Janson, de Londres. Les groupes suivants sont parvenus au Muséum : dytiscides, gyrinides, paussides, lyméxylonides, clérides, ipides, brenthides, chrysomélides hispines, hélotides, élotylides et endomychides via Oberthür ; silphides, colydiides, nitidulides, cucujides, cryptophagides, dermestides, byrrhides, etc. via Grouvelle* ; histérides via Desbordes* ; lucanides via Boileau* ; scarabéides coprophages via Boucomont * ; buprestides via Théry* ; dascillides, lycides, lampyrides, cantharides, ptinides, bruchides, anthicides, ténébrionides, mélandryides, lagriides, mordellides, etc. via Pic ; coccinellides via Sicard* ; élatérides, eucnémides, throscides via Fleutiaux *.
Lettre de Charles Brongniart à Neervoort Van de Poll
L’un des principaux problèmes du Laboratoire d’Entomologie – comme de toutes les grandes collections (publiques aussi bien que privées) – est le vol de spécimens. Il peut s’agir de la passion d’un collectionneur, qui ne connaît pas de bornes ; ou bien, plus prosaïquement, d’un vulgaire intérêt matériel. C’est le cas dans la mésaventure qui fait l’objet de la lettre suivante, écrite à Neervoort Van de Poll par Charles Brongniart, qui était à cette époque responsable des collections de coléoptères.
11 février 1895
Monsieur,
Vous avez acheté, il y a plus d’un an, à M. Donckier de Paris, un coléoptère Alcidosoma [=Eupatorus] Siamensis.
Un [jeune (rayé)] amateur indélicat, pour ne pas employer une expression plus forte, avait dérobé cet insecte de nos collections du Muséum et l’avait vendu à M. Donckier, en même temps que d’autres coléoptères pris dans nos collections.
Tout ce qui avait été pris est rentré dans notre Muséum ; j’ai fait comprendre au jeune homme la faute énorme qu’il avait commise, sans vouloir le poursuivre devant la Justice. Il n’y a que l’insecte qui est entre vos mains, Monsieur, qui n’est pas revenu dans nos collections. Je viens donc vous prier instamment de vouloir bien nous le rendre – non pas pour rien, – mais pour le prix qu’il vous a coûté – et c’est le jeune homme, auteur de cette grave faute, qui vous le remboursera par mes soins.
Je compte, Monsieur, sur votre bonne volonté et j’ose espérer que votre réponse sera favorable.
Veuillez agréer nos salutations empressées.
[Source : archives du laboratoire d’Entomologie]
BIBLIOGRAPHIE
718Horn (Walther), Kahle (I.), Friese (G.), Gaedike (R.), Collectiones entomologicae, Eine Kompendium über den Verblieb entomologischer Sammlungen der Welt bis 1960, Berlin : Akademie der Landwirtschaftswissenschaften der Deutschen Demokratischen Republik, 1990, pp. 308-309.
NÈGRE Jacques (1907-1988)
719Dans son discours inaugural de président de la SEF (1977), Jacques Nègre raconte comment un camarade, Henri Midol (fusillé par les Allemands en 1944), lui révéla le monde des coléo ptères203. Aussitôt, il s’abonna aux Miscellanea entomologica, qui commençaient de publier les tableaux d’Eugène Barthe sur les carabiques : d’où l’intérêt jamais démenti de Nègre pour cette famille, à laquelle il consacrera quelque vingt-cinq publications scientifiques. Il adhère à la SEF en 1936 et devient bientôt l’un des piliers du jeune groupe des “Coléoptéristes parisiens”. Mais le centre d’intérêt de Nègre se déplace rapidement des insectes eux-mêmes aux ouvrages qui en traitent, à la bibliographie entomologique, dont il devient l’un des meilleurs connaisseurs du XXe siècle. Malheureusement, il n’a pratiquement rien publié sur ce sujet immense. Bénéficiant de moyens financiers importants, il rachète, en totalité ou en partie, les bibliothèques d’Alluaud*, Fleutiaux*, Méquignon, René Oberthür*, Louis Planet*… et assiste à toutes les ventes aux enchères. Il raconte lui-même qu’il mit des années à réunir certaines séries, comme les quarante-deux parties de l’Histoire naturelle des Coléoptères de France, de Mulsant*, dont la parution s’était étalée de 1839 à 1880, ainsi que plusieurs autres publications entomologiques difficiles à reconstituer. Pour ce qui est des collections, il pratiquait la même politique, quoique d’une façon moins systématique. Il put néanmoins acquérir, en tout ou en partie – dans ce dernier cas, il n’achetait que les carabiques, ou rétrocédait parfois les parties qui ne l’intéressait pas – les collections Alluaud, Carret*, Fagniez*, Mabille*, Planet, Puel*, Rambur*… Sa bibliothèque fut dispersée, mais sa collection de carabiques fut léguée au Muséum, où elle entra en 1988.
BIBLIOGRAPHIE
720Aguilar (Jacques d’), “Jacques Nègre (1907-1988)”, Bulletin de la Société entomologique de France, vol. 93, no 7-8, 1989, pp. 193-195.
721Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, pp. 64-65.
722Perrault (Jacques), “In memoriam Jacques Nègre (1907-1988”, L’Entomologiste, vol. 44, no 5, 1988, pp. 295-296.
NODIER Charles (1781-1844)
723Célèbre conteur, bibliophile, bibliographe, bibliothécaire de l’Arsenal et membre de l’Académie française, Charles Nodier était aussi un entomologiste expert, formé dans cette discipline par un futur membre fondateur de la SEF : François-Marie-Julien Luczot de La Thébaudais (1769-1844). Nodier s’est surtout intéressé aux insectes jusque dans les années 1820 ; ensuite, son intérêt a subsisté, un peu amoindri, comme un agréable souvenir de jeunesse dont on ne peut pas se détacher. En 1830, il écrivait à un éditeur la phrase suivante : “[…] cette science de fourmis et de cirons [l’entomologie] est, de toutes celles que j’ai étudiées, le plus en rapport avec mes facultés littéraires, et je me flatte de la bien savoir”204.
724Il rejoignit la SEF dès 1833. Parmi ses travaux entomologiques, on peut citer la Dissertation sur l’usage des antennes (an VI, 1797-1798) ; la Bibliographie entomologique (an IX, 1800-1801) ; les essais sur les Sphinx des environs de Montbéliard et sur les Scarabées des hiéroglyphes, tous deux extraits des Mélanges tirés d’une petite bibliothèque (1829) ; l’analyse critique des Lettres à Julie sur l’entomologie d’Étienne Mulsant* (1832-1833) ; des notes critiques sur les définitions des termes d’entomologie dans les dictionnaires de la langue française (1820, 1826) ; des descriptions entomologiques disséminées dans ses contes, ses nouvelles, ses essais littéraires, etc.205 En 1839, Étienne Mulsant et son fils, l’abbé Victor Mulsant, décrivent une espèce nouvelle de cérambycides des environs de Draguignan qu’ils nomment Oxypleurus nodieri. Enfin, en 1843, la SEF confère à Charles Nodier la distinction rare de “membre honoraire”. Est-ce par l’intermédiaire de son neveu206 que les restes de la collection de Nodier parvinrent au marchand Clermont, vers 1935 ? Toujours est-il que ce dernier les mit aussitôt en vente. Pic* put acquérir les clérides, anthicides et certains autres petits groupes.
BIBLIOGRAPHIE
725Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 65.
NOUALHIER Maurice (1860-1898)
726Cet entomologiste amateur, habitant près de Limoges, fut l’un des meilleurs spécialistes des hémiptères de son époque (SEF 1882). Son importante collection (quelque 600 boîtes 26 x 19 cm) comprenait environ 10 % de coléoptères ; elle fut déposée au Muséum en mai 1898.
BIBLIOGRAPHIE
727Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 67.
OBERTHÜR René (1852-1944)
728La famille Oberthür est d’origine alsacienne. Le grand-père de René, François-Jacques (1793-1858), contribua à mettre au point la “lithographie”, technique utilisant une pierre calcaire à grain très fin pour reproduire des textes et des illustrations. L’un des fils de François-Jacques, François-Charles (1818-1893), apprend de son père tous les arcanes de la lithographie et part, en 1837, tenter sa chance à Paris. Mais on le retrouve à Rennes dès 1838, associé à l’imprimeur Jules Landais. L’imprimerie Landais & Oberthür publie différents ouvrages comprenant des cartes et autres illustrations tirées en lithographie ; elle fournit en particulier les Chemins de fer de l’Ouest. En 1842, François-Charles devient seul propriétaire de l’entreprise. Il continue le même genre de travail jusqu’en 1854. Cette année-là, il a l’idée de génie qui va changer le cours de sa vie et celle de ses descendants : il crée l’“Almanach des Postes”. Au début, c’est un simple carton, portant le calendrier de l’année en cours agrémenté d’une illustration lithographiée, qui n’est distribué que dans l’Ille-et-Vilaine. Dès 1858, il est disponible en plusieurs modèles, tiré à 500 000 exemplaires, et diffusé dans trente-deux départements. Graduellement, la diffusion s’étend à toute la France. Parallèlement, l’entreprise acquiert la maîtrise de la lithographie en couleurs, ou chromolithographie. En 1882, dix-sept modèles d’almanachs sont disponibles sur tout le territoire français ; ils vont de la simple feuille de carton, illustrée en noir, à la brochure de quelques dizaines de pages, fournissant diverses informations administratives et géographiques, et comprenant plusieurs planches en couleurs. Dans tous les modèles, depuis le plus simple, l’illustration lithographique est largement mise à contribution : c’est pour ainsi dire une marque de fabrique, caractéristique de l’imprimerie Oberthür, et raison principale de son succès. Les fameux “chromos”, qu’il est de bon ton de trouver vulgaires entre 1880 et 1914 (époque où l’on se moque aussi des impressionnistes…), sont souvent extraits des almanachs Oberthür. Pour des milliers de familles modestes, le seul accès à l’art est le “calendrier des Postes”. L’entreprise Oberthür acquiert en outre le quasimonopole des imprimés destinés aux Contributions directes : tous les ans, des centaines de milliers de déclarations d’impôts sur le revenu sortent de ses presses ; elle travaille aussi pour les grands magasins de Paris, dont elle imprime les catalogues (durant les années 1880-1910, ces magasins publient plusieurs catalogues par an) ; enfin, elle imprime des billets de banque. Longtemps avant sa disparition, François-Charles avait associé ses deux fils, Charles (1845-1925) et René, à son entreprise. Celle-ci emploie quelque 1000 personnes : c’est l’une des plus importantes de la région, et la première imprimerie de France.
729François-Charles Oberthür était entomologiste amateur ; il avait réuni une importante collection de papillons. Dès 1861, il la laisse à son fils aîné Charles, qui entre à la SEF la même année ; René y sera reçu en 1871. Dès lors, ce dernier s’occupera de coléoptères, les lépidoptères étant réservés à son frère. En 1884, François-Charles fait construire un bâtiment pour abriter les collections de ses fils. Les murs sont construits avec les schistes de la région, très épais pour éviter les variations de température, et revêtus intérieurement de sapin, de même que les plafonds. Le bâtiment se compose d’un rez-de-chaussée, réservé à Charles et aux papillons, et d’un étage pour René et les coléoptères. Chaque niveau mesure environ 20 m sur 8,50 et 4 m de hauteur. Les murs intérieurs sont garnis de rayonnages et de meubles transversaux. De grandes tables sont disposées devant les hautes fenêtres. Le soin du détail est poussé très loin : les céramiques des toilettes sont ornées de motifs entomologiques ! Outre les deux frères, plusieurs préparatrices surveillent, entretiennent et classent les insectes. Charles et René Oberthür cherchent à accroître le plus possible leurs collections. Pour cela, ils financent les voyageurs-naturalistes de leur époque : Boucard* (Amérique centrale), Bouchard (Sumatra), Conrads (Afrique orientale), Conradt (Afrique occidentale), Doherty207 (Indonésie et Afrique orientale), Fassl (Amazonie), Hue de Mathan208 (Amazonie), Martínez de la Escalera* (Turquie, Syrie, Perse), les frères Perrot (Madagascar), Thieme (Amérique du Sud), Waterstradt (Indonésie), et bien d’autres209. En outre, les deux frères concluent un marché avec les principales congrégations missionnaires françaises : en échange de la fourniture gratuite de tous les imprimés nécessaires à leurs activités (bibles, missels, catéchismes, bulletins, lettres pastorales, etc.), les missionnaires devaient récolter, ou faire récolter par leurs ouailles, tous les insectes qui passaient à leur portée. De cette façon, lépidoptères et coléoptères affluent en masse à Rennes. Certains missionnaires se prennent au jeu, par exemple le révérend père Biet* (1838-1901), qui deviendra évêque du Tibet et organisera un véritable bataillon de “chasseurs indigènes”, comme l’indiquent les étiquettes (lithographiées, bien entendu) des collections des deux frères. On peut mentionner aussi le révérend père David* (1826-1900), si connu par la découverte du Panda géant et de tant d’autres espèces du sud-ouest de la Chine, qui entretint avec René Oberthür de véritables relations amicales, au point de lui léguer sa propre collection.
730En 1925, à la mort de Charles Oberthür, le Muséum de Paris ne put pas se rendre acquéreur de sa collection de papillons, qui partit au British Museum of Natural History, à Londres. Désormais, le bâtiment de Rennes fut entièrement à la disposition de René Oberthür. On lui prête l’exclamation suivante, assez peu fraternelle et certainement apocryphe : “Enfin je vais pouvoir m’occuper de papillons !” En réalité, malgré son âge avancé, il redoubla – si c’était encore possible – ses activités entomologiques. Plus que jamais, il recevait des coléoptères du monde entier. Il avait toujours eu des correspondants sur presque tous les continents. En Asie, de très nombreuses missions ne chassaient que pour lui. Les Pères Blancs, les Missionnaires du Saint-Esprit et les Oblats de Marie prospectaient pour lui les régions d’Afrique les moins connues. De l’Indonésie, il recevait en grand nombre des coléoptères dont on ne connaissait souvent que quelques exemplaires dans les collections européennes. De la région de l’Amazone et des Guyanes lui parvenait un énorme matériel. Pendant toute sa vie, il occupa la plus grande partie de ses loisirs à travailler à sa collection. Il supervisait lui-même le classement, l’étiquetage et la détermination. Pour faire étudier cet énorme matériel, il avait recours aux spécialistes de toute l’Europe, auxquels il proposait aussi des échanges. Cette activité nécessitait une correspondance considérable, qui occupait une grande partie de son temps210. Il en gardait pour les activités de terrain, la chasse et la récolte des coléoptères, qui eurent toujours pour lui le plus vif intérêt. Mais il publia peu : une trentaine de notes systématiques, ou concernant sa collection, dans les Annales de la Société entomologique de France et dans des revues de l’Ouest. Il utilisa modérément les deux revues entomologiques qu’il avait luimême fondées : en 1883, “Coleopterorum Novitates. Recueil spécialement consacré à l’étude des Coléoptères” (dont il n’y eut qu’un seul volume) ; en 1911, “Insecta. Revue illustrée d’entomologie. Publication mensuelle de la Station entomologique de la Faculté des Sciences de Rennes” (qui dura treize ans, et qui sortit plusieurs fois du domaine des coléoptères). L’article liminaire du premier volume annonçait qu’un “généreux anonyme”, auquel la Station devait déjà beaucoup, avait pris à sa charge les dépenses considérables que ne manquerait pas d’entraîner cette publication. Plusieurs travaux, mettant en valeur la collection, y furent publiés, dus à Houlbert, professeur à la faculté des sciences de Rennes, ainsi qu’à Pouillaude, préparateur à la même faculté, ou encore à d’Olsoufieff, Russe blanc immigré et recueilli un temps par Oberthür. En général, ce dernier préférait laisser à ses collaborateurs le soin de rédiger et de signer ces publications. Une des seules exceptions fut la série consacrée aux lucanides de Java (ce qui permet de supposer que cette famille était l’une des préférées du grand collectionneur), qui fit l’objet de quinze livraisons dans Insecta, en 1913-1914, signées Oberthür et Houlbert, et accompagnées d’une Faune analytique publiée séparément211.
731Outre les matériaux qu’il se procurait auprès des voyageurs et missionnaires, ecclésiastiques ou laïcs, René Oberthür pratiqua une politique d’achats à grande échelle. Il était en rapport avec tous les marchands de l’Europe. Il achetait, au détail ou par lots, tous les coléoptères d’un certain intérêt qui pouvaient se trouver sur le marché. Enfin, il put acquérir presque toutes les grandes collections de coléoptères qui furent mises en vente durant sa vie, en tout près de soixante, soit en totalité, soit leurs éléments les plus significatifs (voir liste in fine). Plusieurs de ces collections étaient elles-mêmes importantes (surtout Mniszech* et Thomson*), et regroupaient des matériaux provenant de grandes collections antérieures.
Lettre de René Oberthür à Charles Brongniart
Les multiples correspondants de Charles et René Oberthür leur faisaient parvenir des quantités d’insectes comparables à celles que recevait le Muséum. Cela leur permettait de traiter sur un pied d’égalité avec le laboratoire d’Entomologie. Dans cette lettre, René Oberthür propose à Charles Brongniart, qui était à l’époque responsable des collections au laboratoire, d’établir un protocole d’échanges. Les frères Oberthür ne s’intéressant qu’aux coléoptères et lépidoptères, le laboratoire d’Entomologie pourrait obtenir la totalité des insectes des autres groupes qu’ils pourraient recevoir, y compris les fameux “uniques” (qui caractérisaient le “premier choix” des grandes collections). En échange, le laboratoire ne donnerait que des “doubles” (c’est-à-dire des matériaux de “second choix”).
Rennes 25 avril 1896
Cher Monsieur,
(…) J’ai déballé ce matin les 3 colis que nous avons reçus de M’Pala (Tanganyka) ; il y a une magnifique espèce de Goliathus voisine de giganteus [scarabéide cétoniine], peut-être même 2 espèces ; tous sont tués avec du plomb, mais 4 ♂ très différents entre eux ne sont pas abîmés. Sur 2 ♀, une n’a plus qu’une élytre. Par ailleurs il y a de superbes bêtes en alcool : j’ai aperçu des hémiptères qui sans doute seront neufs pour vous ; il y a aussi quelques orthoptères, dont un énorme mais difficile à voir à cause de son voisinage. (…) Une Eudicella [scarabéide cétoniine] nouvelle noire à taches rouges et 5 ou 6 espèces de Cétonides absolument inconnues pour moi.
Du Nyassaland, il y a aussi une superbe Eudicella que je ne possédais pas mais que Westwood a je crois décrite ; ce chasseur du Nyassa sera excellent. (…)
Vous avez assurément par vos sources, très différentes des nôtres, beaucoup d’espèces de Coléoptères ou de Lépidoptères qui nous feront grand plaisir parmi vos doubles et nous nous efforcerons de vous procurer des bêtes pouvant spécialement vous intéresser.
Vous recevrez tout ce qui ne sera pas Coléoptère ou Lépidoptère du Tanganyka, par conséquent vous aurez les uniques ; il y a des hémiptères qui me semblent très intéressants. Il faut que nous vidions tous les flacons pour cela et il faudra nécessairement attendre un peu, mais pas longtemps car nous-mêmes avons hâte de savoir ce qu’ils renferment.
J’ai enfin une longue lettre de M. Kolbe à propos des Coelorhina [scarabéide cétoniine]. M. Sharp m’écrit aussi de son côté que je possède bien une seule ♀ de 4-maculata qu’il a comparée au type avec le plus grand soin ; elle faisait partie de la collection Bonvouloir.
Tous mes remerciements à Monsieur Bouvier et à vous-même pour votre bon accueil, et croyez cher Monsieur à tous mes meilleurs sentiments.
René Oberthür
[Archives inédites du laboratoire d’Entomologie]
732TABLEAU 2 – Liste des principales collections incluses en totalité ou en partie dans la collection Oberthür (pour les détails, voir dans ce chapitre au nom du collectionneur) [“col.” = coléoptères ; p. p. = pro parte].
1 | Achard de Bonvouloir (1914) | col. d’Europe (notamment cavernicoles des Pyrénées), eucnémides, throscides. |
2. | Allard (1900) | col. d'Europe, surtout chrysomélides et ténébrionides. |
3. | Bates (1892) | col. exotiques, notamment néotropicaux. |
4. | Bellier de La Chavignerie (1888) | col. d'Europe et d'Afrique du Nord. |
5. | Brown (via Mniszech) | Cicindèles, carabiques, scarabéides p. p. |
6. | Carret (1907) | col. d’Europe. |
7. | Chaudoir(1881) | carabiques du globe. |
8. | Chevrolat (via divers) | Brentides, cébrionides, dynastides, trichoptérygides. |
9. | Damry (1903) | col. de Corse ct Sardaigne. |
10. | David (1900) | col. de Chine. |
11. | Dejean (via divers) | Carabiques, cétonides p. p., gyrinides, anthicides, élatérides. |
12. | Delagrange (1927) | col. d’Asie Mineure. |
13. | Desbrochers des Loges (1913) | chrysomélides et curculionides. |
14. | Dupont (via Mnlszcch) | Collection générale (surtout espèces grandes et spectaculaires) |
15. | Gambey (1908) | carabiques d'Europe ; col. de Nouvelle-Calédonie |
16. | Gautier des Cottes (1873) | carabiques |
17. | Gavoy | divers groupes, notamment cavernicoles. |
18. | Géhin (1889) | Carabiques. |
19. | Gory (via Chaudoir et La Ferté) | carabiques, buprestides. |
20. | Guérin-Méneville | buprestides, cantharides, carabides, cérambycides, chrysomélides, élatérides, lathridiides, nitidulides, psélaphides, scarabéides, staphylinides, ténébrionides, etc. |
21. | Harold (1886) | scarabéides. |
22. | Henri-Martin (1911) | col. paléarctiques et exotiques. |
23. | Hieeins (via Thomson) | cétonides. |
24. | Janson (1891) | carabiques. |
25. | Kuwert (1894) | collection générale, palpicornes, passalides |
26. | La Ferté-Sénectère (via divers) | carabiques, buprestides p. p., ténébrionides pro parte, scarabéides. |
27. | La Godelinais (1895) | col. d’Europe. |
28. | Lefèvre (1894) | chrysomélides. |
29. | Lorquin (1873) | col. exotiques. |
30. | Mabille (1923) | col. d’Europe. |
31. | Marquet (1900) | col. d’Europe |
32. | Martínez de la Escalera (1898) | col. paléarctiques. |
33. | Mayet (1909) | col. d’Europe. |
34. | Meyer-Darcis (1913) | carabiques p. p., buprestides. |
35. | Mniszech (1885) | collection générale de col. du globe. |
36. | Mohnike (via Thomson) | cétonides. |
37. | Möllenkamp (1913) | lucanides. |
38. | Neervoort Van de Poll | dytiscides, gyrinides, paussides, lyméxylonides, dérides, ipides, brenthides, chrysomélides hispines, hélotides, élotylides et endomychides p. p. |
39. | Parry (1885) | lucanides. |
40. | Peragallo | col. d’Europe. |
41. | Perrot des Gozis (1909) | mordellides, ptiliides. |
42. | Quedenfeldt (1891) | col. d’Afrique. |
43. | Reitter (1890) | cucujides scanhidiides. |
44. | Rosenhauer (1881) | col. d’Andalousie, etc. |
45. | Rothschild (1937) | cicindélides, paussides, clérides, lucanides, cérambycides p. p. |
46. | Rothkirch und Panthen | buprestides d’Afrique. |
47. | Saunders (via divers) | carabiques, cicindèles, lucanides, cétonides. |
48. | Sharp (1922) | scarabéides p. p. |
49. | Steinheil (1878) | col. d’Europe et d’Amérique p. p. |
50. | Sternberg (1914) | carabiques p. p., lucanides. |
51. | Thomson (1897) | lucanides, scarabéides phytophages (cétonides, dynastides, rutélides), buprestides, cérambycides, brentides, clérides, endomychides. |
52. | Thorey (1884) | col. du globe. |
53. | Tondu (1918) | col. Paléarctiques (surtout d’Algérie). |
54. | Uhagón (1904) | col. d’Espagne, malachiides. |
55. | Van Lansberge (1905) | col. du globe (spécialement d’Indonésie), scarabéides. |
56. | Wallace (via Mniszech) | buprestides. |
57. | Wehncke (1883) | col. d’Europe, dytiscides. |
58. | Wollaston (1878) | col. atlantidiens p. p. |
733Pendant la seconde guerre mondiale, le Dr Georg Frey, lui-même collectionneur de coléoptères, qui était alors officier dans l’armée allemande, eut soin que le bâtiment abritant la collection soit convenablement chauffé et entretenu. René Oberthür décéda le 27 avril 1944. Peu après eurent lieu les bombardements de Rennes (9, 12 et 15 juin 1944), au cours desquels l’usine et le bâtiment des collections furent épargnés. On a déjà dit ci-dessus que René Jeannel*, directeur du laboratoire d’Entomologie du Muséum, était très désireux de voir cet énorme corpus, cette “collection de collections”, suivant le mot de Georg Frey, entrer dans le patrimoine national, et qu’il put obtenir le classement au titre de “monument historique” (19 janvier 1948)212. L’achat fut négocié avec la famille pour 32 millions de francs de l’époque, montant raisonnable compte tenu de ce qu’avait coûté la collection, mais qui ne put pas être réuni par le Muséum avant 1951. Le successeur de Jeannel, Lucien Chopard, se rendit alors à Rennes, au début de l’année 1952, accompagné de son assistant Guy Colas*, pour inventorier la collection, travail qui leur prit deux semaines. Enfin, en novembredécembre 1952, Chopard et Colas revinrent à Rennes, accompagnés de trois préparateurs. La collection fut emballée et placée dans des camions capitonnés, ce qui prit neuf jours. Le 13 décembre 1952, elle faisait son entrée au laboratoire d’Entomologie, où elle fut installée au troisième étage du 45 rue Buffon, aménagé pour l’occasion. À son arrivée, elle comptait quelque 20 000213 boîtes et 15 armoires, le tout renfermant au moins cinq millions de spécimens, y compris des dizaines de milliers de types. Mais la moitié de cet ensemble, soit environ 10 000 boîtes, était constituée de “magasins”, c’est-à-dire de spécimens préparés et portant des étiquettes de provenance, mais non identifiés et non classés. Le laboratoire d’Entomologie obtint du CNRS une technicienne, spécialement recrutée pour s’occuper de l’ensemble. Enfin, une grande exposition entomologique fut organisée au Muséum, de mai à septembre 1953, pour commémorer cet événement214. Elle fut inaugurée par le ministre de l’Éducation nationale, M. André Marie, qui remit à Chopard la Légion d’honneur. Ce fut la première, la dernière et la seule fois que la République française célébra solennellement l’entomologie, les coléoptères, leurs collections et leurs collectionneurs.
BIBLIOGRAPHIE
734Colas (Guy), “Acquisition de la collection René Oberthür par le Muséum de Paris”, Bulletin du Muséum, 2ème série, vol. 25, no 3, 1953, pp. 298-300.
735Colas (Guy), “La Collection René Oberthür au Muséum”, Larousse mensuel, avril 1954, pp. 435-436.
736Dubrœucq (Henri-Bernard et Cécile), Généalogie Oberthür. Édition à l’occasion du premier rassemblement familial, Le Logis : [s. n.], 1993.
737Jénin (Louis), L’Imprimerie Oberthür à livre ouvert. Rennes, 1842-1983, [Rennes] : Eljie, 2001, in-8°, 201 p., fig. noires et couleurs.
OLIVIER Guillaume-Antoine (1756-1814) OLIVIER Ernest (1844-1914)
738Né près de Fréjus, médecin, professeur à l’École vétérinaire d’Alfort, l’œuvre majeure de Guillaume-Antoine Olivier est son Entomologie, commencée en 1789, et dont la publication s’est étalée sur une vingtaine d’années215. Malgré son titre très général, cet ouvrage ne concerne que les coléoptères ; mais il décrit la totalité des espèces connues à son époque. Olivier collabore aussi à l’Encyclopédie méthodique de Panckoucke pour le dictionnaire des insectes (1789-1811, jusqu’à l’article “Paon de jour”)216. Toute son activité entomologique (travaux et publications) se situe avant et après un grand voyage en Orient, effectué de 1792 à 1798, au cours duquel il parcourt l’“archipel” (c’est-à-dire la poussière d’îles qui parsèment l’est de la Méditerranée), l’Asie Mineure, la Syrie, la Perse et l’Égypte. Il collecte des insectes à toutes les étapes de son voyage, dont il publie les résultats de 1801 à 1807217. Entre-temps, il est élu à l’Institut (1800) : c’est la première fois que cette illustre compagnie accueille un authentique entomologiste. Les collections rassemblées au cours du voyage en Orient (y compris quelque 3 000 insectes) iront directement au Muséum. Olivier rassemble aussi une importante collection particulière, qui est vendue quelques années après sa mort. Auguste Chevrolat* et Louis de Jousselin* se la partagent exactement, individu par individu. Peu après, Ernest Olivier (ci-après) peut acquérir la moitié Jousselin. Elle demeu re dans la famille Olivier jusqu’en 1995, date à laquelle celle-ci décide de la déposer au laboratoire d’Entomologie. Plusieurs parties de la moitié Chevrolat y étaient entrées auparavant, avec la collection de ce dernier, via un certain nombre d’intermédiaires (voir à Chevrolat). D’autres parties figuraient dans la collection Geoffroy*.
739Petit-fils de Guillaume-Antoine, Ernest Olivier fut élevé dans le culte de celui-ci218. Il s’intéressa donc tout naturellement à l’entomologie, et sa vie de rentier fut partagée entre l’étude des insectes et la politique. On a vu ci-dessus dans quelles circonstances il avait pu racheter au comte de Jousselin* la moitié de la collection de son aïeul. En 1870, il fut enrôlé dans la garde mobile et envoyé en Algérie, où il resta jusqu’en 1871. Il apprécia vivement ce pays, où il revint dans de meilleures conditions à cinq reprises, entre 1875 et 1906, effectuant à chaque fois d’importantes récoltes d’insectes de groupes très divers. En 1873, lors de son adhésion à la SEF, il déclarait comme centres d’intérêt : “coléoptères d’Europe et confins, hémiptères et hyménoptères européens”. Vers 1880, il se spécialisa dans l’étude des coléoptères lampyrides, dont il publia une révision en 1884 dans L’Abeille, la revue de l’abbé de Marseul*. En 1888, il fonda la Revue scientifique du Bourbonnais et du centre de la France, dont il édita les vingt-six volumes, qui paraîtront jusqu’en 1913. C’est dans cette revue qu’il publia la Faune de l’Allier (il rédigea luimême les coléoptères en 1890 et les orthoptères en 1891). Maire de sa commune, deux fois candidat malheureux à la députation, il mena une vie associative bien remplie. Toutes ces activités ne l’empêchèrent pas d’asseoir sa réputation mondiale de spécialiste des lampyrides. En 1893, lord Walter Rothschild*, désireux de se défaire de ses collections de coléoptères, lui offrit les lampyrides. En 1910, Olivier publia le fascicule du Coleopterorum Catalogus relatif à cette famille219. De sa collection, seuls les lampyrides – qui renfermaient, outre ceux de lord Rothschild, ceux de Gorham* – furent offerts au Muséum (20 avril 1914). Le reste de la collection fut en partie vendu, en partie donné aux amis et correspondants d’Olivier, en partie enfin conservé dans la famille. Ce dernier cas fut notamment celui de la moitié de la collection de Guillaume-Antoine, laquelle, on l’a dit, fut offerte au Muséum en 1995.
BIBLIOGRAPHIE
740Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 68.
741Du Buysson (Henri), “Mon souvenir, à ceux qui ont le plus entretenu en moi la vie entomologique”, Miscellanea entomologica, vol. 28, 1925, pp. 76-81 et 89-98 ; vol. 29, 1926, pp. 20-27, 33-38, 41-46, 52-59 et 73-75.
742Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 47.
743Marseul (Sylvain Augustin, abbé de), “Les Entomologistes et leurs écrits”, extr. de L’Abeille, 1882-1889, in-16, pp. 121-124.
ORBIGNY Henri DESSALINES d’(1845-1915)
744Originaire d’une famille normande fixée aux Antilles, puis à La Rochelle, il était le fils du célèbre professeur au Muséum Alcide d’Orbigny (1802-1857). Celui-ci s’était illustré d’abord par son voyage en Amérique du Sud, dont il a tiré une description quasi encyclopédique des régions parcourues220, puis par sa tentative de “paléontologie universelle”, ou description de tous les fossiles connus221. Henri est aussi le neveu de deux autres professeurs au Muséum : Charles d’Orbigny (1806-1876), éditeur d’un célèbre dictionnaire d’histoire naturelle222, et Albert Gaudry (1827-1908), auteur de travaux importants qui lui vaudront une chaire à l’Académie des sciences223. Henri s’intéresse très tôt à l’entomologie (SEF 1873), peut-être sous l’influence de son beau-frère Louis Bedel*, mais il n’envisage pas de suivre les traces de son père et de ses oncles. Inscrit aux Beaux-Arts de Paris en 1864, il devient architecte. Il dessine surtout des plans de châteaux et autres demeures aristocratiques de province, notamment l’hôtel particulier qui abrite aujourd’hui le musée d’Orbigny-Bernon, à La Rochelle. Son activité entomologique ne débute vraiment qu’en 1895. Vers cette époque, comme il a été dit à plusieurs reprises, la réouverture du laboratoire d’Entomologie aux amateurs, par Eugène Bouvier, secoua le microcosme entomologique. Louis Bedel fut l’un des premiers à en profiter. Au même moment, Henri d’Orbigny cessait plus ou moins complètement ses activités professionnelles. Bedel, qui avait pu constater ses qualités d’entomologiste, sut le persuader de consacrer désormais son temps aux groupes mal connus des “petits coprophages” scarabéides (aphodiens et onthophagides). Voulant inclure les espèces d’Afrique du Nord dans ses travaux, d’Orbigny en vient à s’intéresser à partir de 1898 à l’immenses groupe des Onthophagus et genres voisins d’Afrique tropicale et australe. Pendant quinze ans, il travaille à un synopsis de ces espèces, avec une méthode et une persévérance remarquables, montrant à quel point il avait hérité des qualités de son père. Devant l’ampleur prévisible de son travail, il fit don à la SEF, en 1912, d’une somme de 1 500 francs, destinée à en financer la publication, qui eut lieu d’avril 1913 à février 1914 ; un supplément parut en 1915, juste avant la mort de l’auteur224. Cet ouvrage, véritable archétype d’une monographie entomologique, fait toujours référence, et il est encore cité de nos jours dans les revues les plus prestigieuses (par exemple en 2001 dans le périodique américain Science225). La collection d’onthophagides de Henri d’Orbigny a été déposée au Muséum par sa veuve (sœur de Louis Bedel) le 5 juillet 1915.
BIBLIOGRAPHIE
745Bedel (Maurice), “Mes oncles Louis Bedel et Henri d’Orbigny”, in Livre du centenaire de la Société entomologique de France, Paris : au siège de la Société, 1932, pp. 95-99.
746Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 68.
747Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 70.
ORVOËN Jean-Pierre (1945-1981)
748Jean-Pierre Orvoën, qui rejoignit la SEF en 1972, fut l’un des premiers représentants des entomologistes amateurs “modernes”, qui partaient durant leurs vacances effectuer de courts séjours dans les pays lointains, dans le but de récolter eux-mêmes les insectes exotiques qu’ils convoitaient. Jean-Pierre Orvoën put ainsi parcourir la Guyane française, la Malaisie et plusieurs pays d’Afrique, avant de décéder accidentellement. Après s’être intéressé principalement aux cérambycides, il avait commencé de se spécialiser dans une petite famille de coléoptères phytophages : les anthribides. Sa collection, peu étendue mais intéressante, fut offerte au Muséum par ses parents.
BIBLIOGRAPHIE
749Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 68.
750Dégallier (Nicolas), “In memoriam. Jean-Pierre Orvoën (1945-1981)”, L’Entomologiste, vol. 39, no 3, 1983, p. 137.
p
PARRY Frederic John Sidney (1810-1885)
751Spécialiste britannique des coléoptères lucanides, John Sidney Parry était l’auteur de plusieurs publications scientifiques concernant cette famille. Sa riche collection fut acquise par René Oberthür*.
PASTEUR J. D.
752Inspecteur général des Postes et Télégraphes à Batavia, Pasteur fit plusieurs envois au Muséum, en 1899 et 1906, renfermant des insectes d’Indonésie et de Nouvelle-Guinée. Mais il ne peut pas être considéré comme un simple récolteur, si l’on se fie à la mention du registre d’entrée, qui précise bien, à la date du 17 juillet 1899 : “coléoptères lucanides (collection préparée et déterminée).”
PAULIAN Renaud (1913-2003)
753Renaud Paulian fut l’un des plus éminents spécialistes français des coléoptères. Issu d’une ancienne famille protestante originaire du Languedoc, il aimait évoquer le souvenir de ses ancêtres, notamment de son double bisaïeul Jules Passy (dont ses deux grands-mères étaient les filles), qui avait partagé en 1901 le premier prix Nobel de la paix avec Henri Dunant. Né à Neuilly, Renaud Paulian poursuit ses études au lycée cette ville, tout en commençant de s’intéresser aux coléoptères. Il adhère dès 1929 à la SEF, dont il sera président en 1982, pour l’année du cent-cinquantenaire. En même temps, il commence à fréquenter, les jeudis de mauvais temps, le laboratoire d’Entomologie du Muséum, où il fait la connaissance de Bouvier, puis de Jeannel*, qui remarquent ce jeune entomologiste enthousiaste et déjà bon connaisseur du grand groupe des coléoptères scarabéides. En 1935, il obtient une licence ès sciences naturelles. Jeannel lui propose aussitôt un poste au laboratoire, que Paulian occupe (dans des cadres administratifs variés) de 1936 à 1947. Outre ses obligations professionnelles, il entretient les meilleurs rapports avec les entomologistes amateurs, n’oubliant jamais qu’il a été l’un d’eux. Il fait partie, outre la SEF, des “Coléoptéristes parisiens”, devant lesquels il fait régulièrement des conférences. Dès 1940, il met au point les connaissances sur la faune française des scarabéides226. En 1941, il soutient une thèse de doctorat ès sciences naturelles à la Sorbonne227. Dès 1943, il publie un ouvrage d’ensemble sur les coléoptères, l’un des rares qui ait jamais été consacré à ce groupe zoologique228, qu’il complète par un volume moins technique et plus accessible au grand public229. Cette suite de travaux, souvent volumineux, publiés sur une période de trois ans, permet de mesurer la puissance de travail de Paulian. Au printemps de 1944, encore sous l’occupation allemande, il fonde avec Guy Colas* et André Villiers* une revue destinée aux amateurs : L’Entomologiste, qui existe encore. En 1945, immédiatement après la guerre, il participe à une mémorable mission en Côte-d’Ivoire, dont le but principal est l’exploration de la “canopée”, la voûte continue formée par les hautes branches de la forêt tropicale. L’ouvrage de vulgarisation qu’il en tire constitue l’un des plus agréables récits de “voyage naturaliste” du XXe siècle230. Cependant il comprend que le Muséum, et encore moins la Sorbonne, ne peuvent lui offrir une carrière conforme à ses ambitions. Il accepte donc l’offre de Jacques Millot*, qui lui propose d’organiser avec lui le nouvel Institut scientifique de Madagascar. En 1947, il part pour la Grande Île, où il va résider jusqu’en 1961. Il contribue à mettre en place, à Madagascar mais aussi dans les autres colonies de l’époque, une structure de recherche qui devint successivement l’ORSOM (Office de recherche scientifique Outre-Mer), puis l’ORSTOM (Office de la recherche scientifique et technique d’Outre-Mer) et enfin l’IRD (Institut de recherche pour le développement). Ses fonctions administratives importantes n’empêchent pas Paulian d’effectuer de nombreuses missions de terrain, ni de garder le contact avec ses collègues entomologistes en métropole. En fait, il est à l’origine de l’important développement des sciences de la nature à Madagascar, qui s’est manifesté par la création de plusieurs périodiques (Mémoires de l’Institut de Madagascar, Le Naturaliste malgache) et surtout de la série Faune de Madagascar, dont 92 volumes ont paru depuis 1956 et qui continue de paraître aujourd’hui. Ces études ont confirmé l’extrême intérêt de la faune malgache et son importance pour toute étude biogéographique portant sur l’ensemble de la planète. Renaud Paulian a lui-même fait ressortir cet intérêt et cette importance dans un ouvrage d’ensemble sur la biogéographie malgache, qu’il soutient comme thèse de doctorat ès lettres (Géographie) en 1961231. La même année, du fait de la décolonisation et de la réorganisation de la recherche outre-mer, il quitte Madagascar. Nommé presque aussitôt directeur du centre de recherche de l’ORSTOM à Brazzaville, il y reste jusqu’en 1965, mettant en place comme à Madagascar des structures qui dureront de longues années et rendront bien des services. En janvier 1966, il devient recteur de l’université d’Abidjan, poste qu’il conserve jusqu’en mai 1969. Rentré en France précipitamment, à la suite d’un différent avec le président Houphouët-Boigny, il occupe dès octobre 1969 une chaire de zoogéographie créée pour lui à l’université de Montpellier. Il profite de son séjour dans cette ville pour organiser le futur pôle entomologique, regroupant plusieurs organismes de recherche, qui existe encore et même se développe fortement de nos jours. Il quitte Montpellier en avril 1970 pour occuper les fonctions rectorales à Amiens. En juillet 1972, il est nommé recteur de l’académie de Bordeaux et chancelier de l’université des Antilles-Guyane. Atteint par la limite d’âge, il quitte ce poste en janvier 1979. Une chaire de biogéographie est alors créée pour lui au Muséum, à laquelle il est élu par l’assemblée des professeur de l’établissement ; mais d’obscures raisons administratives l’empêchent de l’occuper effectivement. Il quitte la fonction publique en octobre 1981. C’est pour lui le début d’une nouvelle vie, la troisième ou la quatrième de son existence ! Pendant plus de vingt ans, il va multiplier les travaux scientifiques sur les coléoptères scarabéides, allant de la courte note au volumineux ouvrage. On a l’impression qu’il cherche à combler, sinon le retard, du moins le déficit entomologique qu’il lui semble avoir accumulé par suite du manque de temps, durant toutes ses années de travail administratif intense. Parmi la production qui fut sienne en cette période, il faut distinguer tout particulièrement la refonte de son ouvrage général sur les coléoptères, qu’il fit paraître en 1988 sous le titre de Biologie des coléoptères, et qui reste une des monographies les plus importantes consacrées à ce groupe232. Comme il l’avait fait quarante ans auparavant, il en tire un résumé plus accessible, destiné au grand public233. Mentionnons aussi son avant-dernier volume, qui traite pour une fois l’ensemble de la faune entomologique, mais sur un territoire restreint : Les Insectes de Tahiti234. Enfin, Paulian a voulu laisser une autobiographie qui est en même temps son “testament philosophique”, sous la forme d’un ouvrage dont il a corrigé les dernières épreuves quelques jours seulement avant sa disparition, et qui est intitulé modestement Un Naturaliste ordinaire235. Membre correspondant de l’Institut de France (Académie des sciences) en 1975, Renaud Paulian fut aussi pendant des années président de l’Académie nationale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux, ville où il s’était retiré.
754Depuis l’enfance, on l’a dit, Renaud Paulian avait collecté des coléoptères. Nommé au Muséum, il y transporta sa collection, et la déposa officiellement au laboratoire d’Entomologie en juin 1947, au moment de le quitter pour partir à Madagascar. Elle comptait alors 112 cartons 39 x 26 cm, comprenant quelques milliers de spécimens, y compris 225 types. Tous les matériaux qu’il se procura par la suite, en particulier les types de ses espèces nouvelles, furent déposés au laboratoire.
BIBLIOGRAPHIE
755Jaussaud (Philippe), Brygoo (Édouard-Raoul) (sous la dir.), Du jardin au Muséum en 516 biographies, Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 2004, pp. 409-410 (Collection Archives).
756Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 234-235.
757López-Colón (Jose Ignacio), “Renaud Paulian, el entomológo (Biografía y obra científica)”, Boletin de la Sociedad entomologica Aragonesa, suppl. no 2, 31 décembre 1997, pp. 1-36.
758Viette (Pierre), “In memoriam : Renaud Paulian (1913-2003)”, Bulletin de la Société entomologique de France, vol. 108, no 4, 2003, pp. 329-332.
759Viette (Pierre) “In memoriam : Renaud Paulian (1913-2003)”, L’Entomologiste, vol. 59, no 5-6, 2003 [2004], pp. 143-172.
PÉCOUD Georges (1883-1970)
760Toute sa vie clerc de notaire dans une étude parisienne, Georges Pécoud est un des exemples les plus typiques du coléoptériste amateur des années 1920-1950 (SEF 1917). Non seulement, il pourchassait avec persévérance les objets de sa passion, arpentant les montagnes et les lieux déserts, en France, en Europe et au Proche-Orient, au risque de passer pour un contrebandier voire un terroriste ; mais encore il préparait ses récoltes avec une méthode et un soin également remarquables, que tous ses confrères citaient avec admiration. Il s’était surtout spécialisé dans les carabiques, mais il avait également un faible pour les silphides (en hommage à Portevin*), ainsi que pour les petites espèces coprophages, notamment les Aphodius. Il ne rédigea qu’une seule note, mais plusieurs taxons qu’il avait lui-même récoltés lui furent dédiés par les spécialistes. De par ses nombreuses trouvailles d’espèces rares, il put aussi procéder à de fructueux échanges. Enfin, quelques achats – notamment celui d’une grande partie des carabiques de Puel* – enrichirent encore sa collection. Celle-ci occupait 350 cartons grand format (39 x 26 cm), et comportait la quasi-totalité des espèces paléarctiques des groupes auxquels Pécoud s’était intéressé, y compris les plus rares. Le professeur Balachowsky* prit la décision d’acquérir pour le Muséum cet ensemble exceptionnel. La transaction fut réalisée en 1963, pour la somme de trois millions de francs. Pécoud ne garda pas l’usufruit de sa collection, qui fut transportée au laboratoire d’Entomologie. Pendant ses dernières années, Pécoud y venait régulièrement pour revoir ses chères boîtes et veiller à leur bonne conservation.
BIBLIOGRAPHIE
761Colas (Guy), “Georges Pécoud (1883-1970”, L’Entomologiste, vol. 27, no 1-2, 1971, pp. 35-39.
762Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 70.
763Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 230.
PERAGALLO Alexandre (1822-c. 1900)
764Fonctionnaire des impôts, Alexandre Peragallo s’intéresse aux “coléoptères d’Europe”(SEF 1862). En 1876, il est nommé à Nice, où il passera le reste de sa vie. Auteur d’un intéressant catalogue régional236, il fit paraître en outre quelques notes sur divers insectes, y compris déprédateurs des récoltes. Deux espèces très rares, qu’il a découvertes, perpétuent son nom : Brachemys peragalloi (Perris, 1866) (malachiide) et Parabathyscia peragalloi Jeannel, 1911 (léiodide). Sa riche collection fut acquise par René Oberthür*.
BIBLIOGRAPHIE
765Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 71.
PÉRICART Jean
766Jean Péricart, ingénieur en chef honoraire de l’EDF, spécialiste des hétéroptères et des curculionides, a lui-même déposé au Muséum, en 1996, sa collection de cette famille de coléoptères. Elle compte 117 cartons 39 x 26 cm.
PERRAULT Georges (1934-1994)
767Chercheur au CNRS en électrochimie, Georges Perrault n’avait d’abord considéré l’entomologie que comme une distraction et la pratiquait en amateur (SEF 1966). Peu à peu, cette activité devint prépondérante, et il obtint son affectation au laboratoire d’Entomologie du Muséum. Il travaillait surtout sur le grand genre Leistus, sur les bembidiides paléarctiques, néarctiques et néotropicaux, ainsi que sur les carabiques de Tahiti. Son œuvre entomologique compte plus de 100 publications. En outre, il s’était beaucoup impliqué dans l’édition de la Nouvelle revue d’entomologie, créée par Henri Coiffait* et cédée par lui en 1984. La collection spécialisée de Georges Perrault fut léguée au Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
768Doguet (Serge), “Georges Perrault (31 juillet 1934-6 juillet 1994)”, Nouvelle revue d’entomologie, nelle série, vol. 11, no 4, 1994, pp. 311-320.
PERROUD Benoît Philibert (1796-1878)
769En 1846, Perroud abandonna sa charge d’avoué à Lyon, et désormais ne s’occupa plus que d’entomologie (SEF 1851). Il put se créer des relations dans divers pays d’Europe et d’Amérique, ainsi qu’avec des capitaines de vaisseaux et des ecclésiastiques (en particulier le révérend père Xavier Montrouzier, missionnaire en Nouvelle-Calédonie). Il put aussi acquérir plusieurs collections d’insectes. Très lié avec Étienne Mulsant*, il voyagea avec lui en Angleterre et en Allemagne. Trois séries de Mélanges entomologiques (1846, 1853 et 1855) regroupent presque toutes ses publications. Il chassait régulièrement dans la Provence et le Languedoc et voyagea une fois en Algérie. De par ses nombreux achats, ses récoltes, ainsi que par le matériel qu’il recevait d’Amérique du Nord, d’Afrique et de Nouvelle-Calédonie, Perroud avait rassemblé une collection importante, qui fut héritée par son fils Charles. Ce dernier la conserva soigneusement, voire l’augmenta, et la légua à son tour à ses enfants. Cet ensemble fut acquis en 1932, auprès de ces derniers, par Maurice Pic*237.
BIBLIOGRAPHIE
770Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 72.
771Mulsant (Étienne), “Notice sur Benoît-Philibert Perroud”, Annales de la Société linnéenne de Lyon, vol. 25, 1878, pp. 271-281 (publication surtout consacrée aux impressions de Mulsant lors des voyages effectués avec Perroud en Angleterre et en Allemagne).
PESCHET Raymond (1880-1940)
772Raymond Peschet est né à Paris et accomplit toute sa carrière dans les services de la préfecture de la Seine. Il hérita de son père une petite collection de coléoptères, ce qui semble avoir décidé de sa vocation d’entomologiste (SEF 1900). Intéressé d’abord par les coléoptères “gallo-rhénans”, comme on disait alors, il leur ajouta bientôt l’étude des groupes aquatiques du globe, dont il devint un spécialiste estimé. Peschet chassait partout, et notamment à Paris même et dans sa banlieue immédiate : dans les rues, sur les murs, dans les parcs... Il chassait aussi dans toute la France, y compris la Corse, et fit cinq voyages en Afrique du Nord. Il fut président de la SEF en 1925, mais surtout exerça pendant près de quinze ans la fonction ingrate de trésorier de cette association. Peschet laissa une vingtaine de publications sur les hydrocanthares, et quelques notes sur la faune de Paris et de la Haute-Marne. Sa collection de coléoptères, qui comprenait principalement des dytiscides du globe, comptait environ 250 cartons, et fut offerte au Muséum en 1945.
FIG. 64 – Philibert Perroud (archives de la Société entomologique de France).
FIG. 65 (page de droite) – Planche extraite du Voyage de Guy Babault dans l’Afrique orientale anglaise, 1912-1913 : Dytiscidae et Gyrinidae par R. Peschet. Paris, 1921 (espèces des eaux douces d’Afrique, autrefois classées dans le groupe informel des “Hydrocanthares”).
BIBLIOGRAPHIE
773Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 72.
774Méquignon (A.), “Raymond Peschet (1880-1940)”, Annales de la Société entomologique de France, vol. 110, 1941 [1942], pp. 369-372.
PEYERIMHOFF DE FONTENELLE Paul Marie de (1873-1957)
775Né à Colmar, il appartenait à une illustre famille alsacienne où se combinaient les influences allemandes et françaises. Son père, Henri de Peyerimhoff, était un amateur éclairé de lépidoptères (SEF 1866). Paul de Peyerimhoff entra lui-même à la SEF en 1893 (il en fut président en 1934), mais choisit les coléoptères. En 1894, il était ingénieur des Eauxet-Forêts. Dès 1903, il fut nommé en Algérie. C’est là qu’allait se dérouler toute sa carrière, jusqu’à sa retraite en 1937, et qu’il choisit de demeurer jusqu’en 1950. À ce moment, victime d’une hémiplégie, il fut obligé de rentrer en France. L’œuvre forestière de Peyerimhoff est importante. Son aboutissement est une remarquable carte de l’Algérie et de la Tunisie (1941), accompagnée par un texte important qui montre l’étendue des connaissances géologiques, biogéographiques et écologiques de l’auteur238. Mais il était avant tout entomologiste : en témoignent quelque 270 publications consacrées aux coléoptères, principalement du nord de l’Afrique239. Peyerimhoff connaissait à fond les 60 familles représentées dans cette région ; mais il n’a pas publié, malheureusement, d’ouvrage de synthèse. Ses travaux se divisent en deux groupes. Dans le premier, on trouve ceux de systématique pure : descriptions de nouveaux taxons, révisions de genres. Peyerimhoff était partisan des “grandes” espèces, ou espèces “linnéennes” : il n’hésitait pas à reconnaître en Afrique du Nord des formes décrites d’Europe centrale. Il faisait volontiers appel aux caractères des larves ou du comportement. Le second groupe comprend des travaux de biogéographie et d’écologie, inspirés par ceux de Jeannel*, notamment en ce qui concerne les espèces cavernicoles ou alpines, et par ceux d’Alluaud* pour les faunes insulaires. Bien que dispersée, cette œuvre apporte une contribution majeure à l’étude biogéographique de la région méditerranéenne, en considération de quoi Peyerimhoff fut élu en 1938 membre correspondant de l’Académie des sciences. Enfin, à l’occasion du centenaire de la SEF, il rédigea son unique et remarquable essai à caractère historique, consacré à l’étude du premier siècle de cette association240. La collection de coléoptères de Paul de Peyerimhoff, qui comprenait quelques parties de collections anciennes achetées à ses débuts, mais qui avait été pour l’essentiel patiemment réunie par lui-même, fut offerte au Muséum en 1950. Elle compte environ 400 cartons 26 x 19 cm et 50 000 spécimens, presque tous d’Afrique du Nord.
BIBLIOGRAPHIE
776Bernard (Francis), “Paul de Peyerimhoff de Fontenelle (1873-1957)”, Bulletin de la Société d’histoire naturelle d’Afrique du Nord, vol. 48, 1957, pp. 161-191.
777Bernard (Francis), Pierre (Franklin), “L’Œuvre de Paul de Peyerimhoff (1873-1957)”, Annales de la Société entomologique de France, vol. 127, 1958, pp. 1-8, pl. I.
778Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 72.
779Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 197-198.
PEYRON Edmond (mort en 1895 ?)
780Négociant à Marseille, Edmond Peyron se rendait régulièrement à Beyrouth pour ses affaires. Il devait rayonner sur un vaste teritoire, récoltant des coléoptères au cours de ses voyages (SEF 1854). En 1854, il publia un catalogue des coléoptères du Taurus. En tout, il publia une vingtaine de notes de systématique ou de faunistique de la “Syrie” de l’époque. Durant ses dernières années, il abandonna l’entomologie. Une partie de ses types furent acquis par Pic*.
BIBLIOGRAPHIE
781Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, pp. 72-73.
PIC Maurice (1866-1957)
782Maurice Pic est un cas limite dans le paysage de la coléoptérologie française, celui peut-être où la passion pour cet ordre d’insectes s’approche au plus près du déraisonnable. Entré à la SEF en 1889, il se rendit pour la première fois en Afrique du Nord en 1892. Il y retourna plusieurs fois et visita aussi le Moyen-Orient. Mais les activités de terrain n’étaient pas son point fort. Sans vouloir attenter à sa mémoire, on peut considérer qu’il a poussé presque jusqu’à l’absurde les deux activités traditionnelles des entomologistes : collection et description. En premier lieu, ce fut un collectionneur effréné ; mais, comme il ne bénéficiait pas de moyens aussi importants que certains de ses confrères (tels Oberthür* ou Sédillot*), il n’achetait que des “seconds choix”, des collections ou des familles mineures. Cette “économie” relative lui a toutefois permis d’acquérir des parties significatives d’au moins 73 collections préexistantes, ainsi que six autres dans leur intégralité (cf. liste in fine). Ensuite, Pic ne disposait pas du personnel nécessaire à l’entretien des matériaux qu’il accumulait et entassait dans son château des Guerreaux (près de Digoin, Saône-et-Loire). Ils y étaient laissés presque sans entretien et dans un désordre inconcevable. La seule aide qu’a reçue Pic, toute sa vie, a été celle de son épouse Thérèse, qui s’occupait non seulement de l’entretien des collections, mais aussi de la frappe des manuscrits, travaux qui auraient occupé à plein temps une technicienne et une secrétaire ! Car, plus qu’un collectionneur, et plus que Fairmaire*, Pic était un descripteur immodéré. On a l’impression que le but qu’il s’était fixé était de décrire toujours plus de nouveaux taxons de coléoptères, espèces et variétés. En 64 années d’activité ininterrompue (1889-1953), il a décrit – nombre qu’il qualifie lui-même de “kolossal” [sic] – quelque 18 574 espèces et 5 877 variétés ou aberrations (le nombre final étant plus élevé, car il a continué de publier jusqu’en 1956) ! Comme les entomologistes du XVIIIe siècle, mais sur une autre échelle, il décrivait tout ce qu’il ne retrouvait pas dans ses boîtes, sans chercher plus loin (par suite de l’état chaotique de sa collection, il lui est arrivé de décrire plusieurs fois la même espèce). D’où un nombre également colossal de synonymes, qui encombrent et embrouillent la nomenclature. De par cette activité, littéralement déraisonnable, Pic est l’entomologiste qui a créé le plus grand nombre de noms de coléoptères, devant Fairmaire (qu’il prenait toujours comme référence et comme modèle). Du reste, il est très difficile d’apprécier la validité des noms de Pic, car ses descriptions sont courtes, sèches, presque toujours insuffisantes. Le seul moyen de les comprendre est d’avoir recours aux types, s’ils existent encore. Pour accueillir ses descriptions, Maurice Pic avait repris en 1888 le journal L’Échange (fondé par le Dr Jacquet* en 1885, et publié jusqu’en 1927) ; en outre, il avait créé quatre séries de publications sans périodicité, dont il était le rédacteur en chef et le collaborateur quasi unique : Matériaux pour servir à l’étude des longicornes (onze cahiers, c. 1900-1934) ; Mélanges exoticoentomologiques (no 1 à 71, 1911-1939) ; Opuscula martialis, ou Martialia (13 suppléments au journal L’Échange publiés pendant la guerre, entre 1940 et 1944, d’où leur nom “martial” !) ; Diversités entomologiques (nos 1 à 15, 1947-1955). Pour être juste, il faut admettre que Pic était un très bon connaisseur de l’ensemble des coléoptères, qu’il avait l’“œil” de l’entomologiste, et qu’il a contribué à faire mieux connaître certaines petites familles délaissées, notamment dans les groupes des “malacodermes” (plus ou moins équivalents aux Cantharoidea), des “vésicants” (Melooidea) et des mélyrides (Cleroidea). On lui a notamment confié la rédaction de huit fascicules du Coleopterorum Catalogus pour ces groupes241. Il a également contribué à la publication des grandes expéditions du XXe siècle : Voyage d’Alluaud* et Jeannel* en Afrique orientale, Mission de l’Omo, etc. À la fin de sa vie, Pic manifesta son intention de déposer ses collections au laboratoire d’Entomologie du Muséum. Jeannel, inquiet de leur état de conservation, dépêcha Jean Lhoste pour tenter de sauver ce qui pouvait encore l’être242. Malheureusement, certains dégâts étaient déjà irréversibles. Cet immense ensemble entra au laboratoire en novembre 1958243. Il comptait alors quelque 10 000 cartons et dix meubles à tiroirs (ce qui représentait, en volume, environ la moitié de la collection Oberthür).
TABLEAU 3 – Liste des principales collections incluses en totalité ou en partie dans la collection Pic.
1. | Alluaud (Charles) | cérambycides d’Afrique, hétéromères exotiques (anthicides). |
2. | Ancey (Félix) | anobiides, anthicides, chrysomélides, hétéromères, malachides, méloïdes, mélolonthides, ptinides, etc. |
3. | Armitage (Edward) | hétéromères et malacodermes. |
4. | Aubert (Maurice) | hétéromères (spécialement anthicides), malacodermes. |
5. | Baer (Gustave Adolphe) | familles diverses (Philippines, Pérou, Brésil). |
6. | Bauduer (Paul) | buprestides, carabides, chrysomélides, mordellides, psélaphides, scydménides. |
7. | Belon (Paul) | hétéromères et malacodermes. |
8. | Benderitter (Eugène) | lamellicornes, spécialement hybosorides et ochodéines exotiques. |
9. | Bickhardt (Heinrich) | cérambycides et malacodermes paléarctiques. |
10. | Bleuse (Léon) | malacodermes. |
11. | Boïeldieu (Auguste) | chrysomélides via Vauloger de Beaupré, ptinides. |
12. | Boileau (Henri) | passalides. |
13. | Bonnaire (Achille) | la plupart des malacodermes. |
14. | Bonneuil (Roger de) | clérides, malacodermes, phytophages. |
15. | Boucard (Adolphe) | malacodermes. |
16. | Brenske (Ernst) | anthicides, dermestides, élatérides, histérides, malacodermes. |
17. | Buquet (Lucien) | matériaux divers. |
18. | Buysson (Henri) | élatérides. |
19. | Carret (Antoine) | exotiques divers. |
20. | Castelnau (Francis de) | anobiides. |
21. | (Louis Alexandre Auguste) | anobiides, anthicides, chrysomélides, cisides, lathridiides via Belon, malacodermes. |
22. | Croissandeau (Jules Alexandre) | cérambycides, hétéromères, malacodermes, psélaphides. |
23. | Delagrange (Charles) | espèces orientales. |
24. | Delherm de Larcenne (Évariste) | psélaphides paléarctiques, silphides du globe. |
25. | Desbrochers des Loges (Jules) | ptinides, etc. |
26. | Deyrolle (Émile) | anthicides, malacodermes, phytophages. |
27. | Dollé (Maurice) | anobiides et méloïdes. |
28. | Donckier de Donceel (Henri) | chrysomélides. |
29. | Doüé (Augustin) | familles diverses. |
30. | Dubourgais (Auguste Pierre Xavier) | hétéromères, malacodermes. |
31. | Fauconnet (Louis Marie) | toute la collection. |
32. | Gabillot (Léon) | élatérides, malacodermes. |
33. | Gallois (Joseph) | anobiides, malacodermes, ptinides, ténébrionides. |
34. | Gambey (Maurice) | familles diverses. |
35. | Gavoy (Louis) | anobiides, malacodermes, ptinides. |
36. | Germain (Philibert) | coléoptères du Chili, du Brésil et de Bolivie. |
37. | Gorham (Henry Stephen) | anobiides, dasytides, hétéromères, malachides, mélyrides, ptinides, téléphorides. |
38. | Gounelle (Pierre Émile) | anobiides, anthicides, mélyrides et ptinides |
39. | Grandjean (Élie) | anobiides, byrrhides, clérides, endomychides, lampyrides, lycides, malacodermes, ptinides. |
40. | Grilat (René) | anthicides et cérambycides. |
41. | Guérin (E.) | Hétéromères, malacodermes. |
42. | Guérin-Méneville (Félix Édouard) | cérambycides, térédiles. |
43. | Hénon (Adrien) | anthicides, cérambycides, curculionides, hétéromères. |
44. | Henri-Martin (Charles) | familles diverses. |
45. | Jacquet (Dr Ernest) | coléoptères paléarctiques. |
46. | Janson (Edward Wesley) | cassides. |
47. | Jekel (Henri) | byrrhides, cérambycides, endomychides, mylabrides. |
48. | La Ferté-Sénectère (F. de) | anthicides, mordellides. |
49. | Lajoye (Abel) | anthicides, malacodermes. |
50. | Lamey (Adolphe) | malacodermes. |
51. | Le Boul (Michel Constant) | familles diverses (Afrique du Nord). |
52. | Leprieur (Charles Eugène) | toute la collection, sauf malacodermes. |
53. | Leséleuc (Auguste de) | anthribides, anthicides, cébrionides, cupédides, hétéromères, lymexylonides, ptinides, rhipicérides. |
54. | Lethierry (Lucien) | malacodermes. |
55. | Léveillé (Albert) | collection pro parte. |
56. | Levoiturier (J. Alexandre) | bruchides. |
57. | Levrat (Gustave) | cérambycides. |
58. | Madon (Paul) | hétéromères et phytophages. |
59. | Maindron (Maurice) | malacodermes et phytophages. |
60. | Manuel de Locatel (Alfred de) | psélaphides et scydménides. |
61. | Marquet (Charles) | bruchides. |
62. | Mesmin (Louis) | cérambycides, malacodermes. |
63. | Morel de Westgaver (Camille) | dermestides, élatérides, malacodermes, ptinides. |
64. | Neervoort Van de Poll (Jacobus) | anthicides, bruchides, dasciliides, drilides, lagriides, lampyrides, lycides, mélandryides, mordellides, mylabrides, ptinides, pythides, téléphorides, ténébrionides, etc. |
65. | Nodier (Charles) | anthicides, clérides et divers. |
66. | Perroud (Benoît Philibert et Charles) | divers. |
67. | Peyron (Edmond) | types. |
68. | Portevin (Gaston) | scaphidiides, silphides. |
69. | Ravoux (Alfred) | anobiides, psélaphides, ptiniides. |
70. | Reitter (Edmund) | anobiides, anthicides, malacodermes, ptinides, etc. |
71. | Sieveking (André) | coléoptères de France. |
72. | Tarel (Raphaël) | cicindélides de France. |
73. | Théry (André) | malacodermes et familles diverses. |
74. | Tournier (Henri) | coléoptères paléarctiques. |
75. | Vauloger de Beaupré (Marcel) | anobiides, catopides, cérambycides, cébrionides, chrysomélides, curculionides, dasciliides, dermestides, lagriides, malacodermes, œdémérides, ptinides, silphides. |
76. | Vibert (Léon) | malacodermes. |
77. | Vitalis de Salvaza (R.) | clérides, érotylides, endomychides, hétéromères, malacodermes, phytophages. |
78. | Viturat (Claude) | matériaux de France et d’Amérique du Sud. |
79. | Xambeu (Pierre) | cérambycides. |
L’achat de la collection Tournier
Pour constituer son propre “musée entomologique”, Pic a acquis des fragments plus ou moins importants d’au moins 73 collections préexistantes, générales ou spécialisées, ainsi que six collections complètes. L’acquisition de celle du Suisse Tournier, qu’il effectua à l’âge de 28 ans, fut l’une des premières et des plus importantes de sa vie. À une époque où il doutait encore de sa vocation d’entomologiste, elle matérialisa et rendit définitive sa décision de se consacrer entièrement à l’étude des coléoptères.
“En 1893, je décris mon premier Malacoderme, une variété encore : Divales var. cruentus [malachiide], et, peu après (1894), divers Danacaea [idem] que le spécialiste Bourgeois m’avait curieusement, ou variablement, déterminés : “sp. près de…”, “espèce peut-être nouvelle”, “indéterminable”, déterminations qui, ne me satisfaisant pas, m’ont poussé à étudier le genre. Et, conséquence de cette étude, faite aidé par la collection Tournier, peu après, je me permets de décrire plusieurs formes jugées nouvelles. Ce fut un nouveau scandale qui fit dépenser beaucoup de salive dans certains cénacles et un peu d’encre d’autre part. […] Je fus, pendant un certain temps, classé comme ne connaissant pas les Malacodermes, puis, sans l’avoir voulu, brouillé avec Bourgeois, spécialiste attitré de la famille. […]
En 1894, je me rends à Peney, près de Genève, invité par Tournier, et j’achète sa collection. De petites causes peuvent provoquer de grands effets, et c’est ainsi que je dois à un petit insecte l’achat de cette grande collection. Inconnu de Tournier, j’avais cependant attiré sa bienveillante attention en rétablissant Anemia pilosa Tournier [ténébrionide], mis à tort en synonymie. Si j’ai pu acquérir la collection Tournier, c’est parce que son propriétaire, bien disposé en ma faveur par l’Anemia, m’a accordé un délai de paiement, sans intérêts, échelonné sur trois ans, le déboursé complet étant, tout d’abord, au-desssus de mes disponibilités pécuniaires.”
SOURCE
Pic (Maurice), “Mon jubilé entomologique”, numéro spécial de L’Échange, 8 avril 1942, pp. 16-17.
BIBLIOGRAPHIE
783Clermont (J.), “Quarante-huit heures au musée Entomologique des Guerreaux”, Miscellanea Entomologica, vol. 29, no 1, 1925, pp. 11-14.
784Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 73.
785Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 193-194.
786Pic (Maurice), “Mon jubilé entomologique”, numéro spécial de L’Échange, 8 avril 1942, (II) + 45 p.
787Pic (Maurice), “Mes publications entomologiques”, Miscellanea entomologica, vol. 46, 1950, pp. 80-82.
788Pic (Maurice), “Entomologie spécialisée et statistiques descriptives”, Miscellanea entomologica, vol. 47, 1951-1952, pp. 45-49.
PLANET Louis Marie (mort en 1938)
789Dessinateur et peintre miniaturiste de grand talent, Louis Planet fut un temps préparateur au Muséum avant de vivre de son art. Émile Deyrolle* l’employa notamment pour dessiner et peindre des planches destinées à l’enseignement. Grand connaisseur des coléoptères (SEF 1890), Planet fit paraître en 1913 une refonte de l’ouvrage élémentaire de Fairmaire* sur ce groupe244. Il s’intéressait aussi aux lucanides, qu’il connaissait bien et auxquels il consacra plusieurs travaux245. Mais il n’avait pas les moyens d’en acquérir les nombreuses espèces, surtout tropicales, que se sont toujours disputées les collectionneurs. Il se tourna donc vers les longicornes (cérambycides) dont les espèces européennes sont également belles, et plus à la portée des chasseurs ! En 1924, il leur consacra une monographie très remarquée, dans laquelle chaque espèce était illustrée par une admirable figure en noir246. Ses illustrations de lucanides furent utilisées dans l’ouvrage de Didier* et Séguy, d’ailleurs dédié à sa mémoire247. Il avait réuni une intéressante collection ; mais elle fut dispersée, et seuls ses curculionides, légués à Ruter*, sont entrés au Muséum (1951).
BIBLIOGRAPHIE
790Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 74.
791Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 213.
POPOFF
792En 1858, le registre des entrées au laboratoire d’Entomologie mentionne une “collection d’insectes (200 espèces de coléoptères) recueillis dans les contrées limitrophes de la Chine par un M. Popoff, naturaliste russe résidant en Sibérie, offerte par lui à S. M. l’Empereur, qui en a fait don au Muséum”. De nombreuses espèces sont qualifiées de “rare”, “très rare”, “de grande rareté”, etc.
PORTEVIN Gaston (1869-1946) PORTEVIN Henri (1874-1945)
793Gaston Portevin, originaire d’Évreux, était un ami et un disciple du Dr Régimbart*. Coléoptériste très actif (SEF 1890), il fut l’un des premiers souscripteurs de la revue Miscellanea entomologica, puis participa aux activités du groupe des “Coléoptéristes parisiens”. Une longue amitié le liait à l’éditeur Paul Lechevalier, pour lequel il réalise une série d’ouvrages dont les droits d’auteur semblent avoir constitué son revenu principal. Il s’était spécialisé dans la famille des silphides, ou nécrophores, qu’il préférait désigner sous un troisième nom : “nécrophages”. Il leur consacra une importante monographie en 1926248. Par ailleurs, Louis Planet* n’ayant pas donné de tableaux de détermination dans son Histoire naturelle des Longicornes de France (ci-dessus), Portevin combla cette lacune en 1927249. Ce petit travail lui aurait-il suggéré un projet autrement vaste ? Toujours est-il qu’il entreprit vers ce moment son œuvre majeure l’Histoire naturelle des coléoptères de France, qui fut publiée par Lechevalier de 1929 à 1935250. Cet ouvrage représente l’une des seules tentatives ¤ en tout cas la principale – faites en France par un entomologiste pour rendre compte de la totalité des coléoptères de notre pays. Quels que soient ses défauts et ses faiblesses, l’entreprise de Portevin est très estimable et honore son auteur. Durant ses dix dernières années, Portevin publia divers ouvrages de vulgarisation, notamment une petite faune des insectes de France en trois volumes251. Il avait fait plusieurs dons et échanges avec le Muséum, mais l’essentiel de sa collection de Silphides semble avoir été acquis par Pic*.
794Henri Portevin, frère cadet de Gaston et né comme lui à Évreux, occupa divers postes dans des banques, y compris celui de directeur d’agence dans la Marne. Il était également coléoptériste amateur (SEF 1899), mais s’intéressait surtout aux curculionides. Il ne publia guère que quelques notes de chasse dans les Miscellanea entomologica. Sa collection de curculionides du globe, qui comptait 225 cartons 26 x 19 cm, fut acquise par le Muséum en novembre 1946.
BIBLIOGRAPHIE
795Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, pp. 74-75.
796Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 210-211.
POUJADE Gustave-Arthur (mort en 1909)
797Employé au laboratoire d’Entomologie, Gustave-Arthur Poujade se laisse reconnaître dans un personnage de L’Arbre de science de Maurice Maindron* : le préparateur Ramol “que rendit célèbre son ingénieux procédé de polir les scarabées pulvérulents en les frottant avec son pouce préalablement humecté de salive”252. Peu de temps après avoir pris sa retraite, Poujade fut victime d’une attaque d’apoplexie alors qu’il chassait les papillons en forêt de Fontainebleau. On retrouva son cadavre avec, à ses côtés, son filet et sa boîte de chasse253. Comme d’autres employés au Muséum, il possédait une collection personnelle, qui renfermait surtout des lépidoptères. Elle fut donnée par sa famille le 21 octobre 1909.
BIBLIOGRAPHIE
798Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 75.
799Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 114.
POWER Gustave (1839-1903)
800Né à Cayenne, Gustave Power est le fils d’un planteur d’origine britannique et d’une aristocrate créole. Il sera ingénieur des Arts et Manufactures et épousera la sœur de Gustave Doré. Il réside dans l’Eure, où il exploite des plantations de pommiers à cidre, et publie un traité sur ce sujet. Passionné d’entomologie, il s’intéresse aux coléoptères de France (SEF 1872-1888). Par la suite, il a l’occasion d’acquérir les brentides de Chevrolat* et se spécialise dans cette famille, à laquelle il consacre un petit nombre de “Notes pour servir à la Monographie des Brenthides” qu’il publiera dans les Annales de la Société entomologique de France de 1878 à 1880. Sa collection générale semble avoir été léguée au musée de Pont-Audemer. Quant aux brentides, achetés par Neervoort Van de Poll*, ils passèrent ensuite à Oberthür*.
BIBLIOGRAPHIE
801Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 76.
PRADIER Emmanuel Ernest (1813-1875)
802Le général Pradier était amateur de coléoptères (SEF 1857). Il avait publié en 1854 un “Catalogue des insectes coléoptères du département de la Haute-Loire” (cet ouvrage constitue le tome 19 des Annales de la Société du Puy). Sa collection fut dispersée. Les curculionides passèrent chez Monchicourt*, puis chez Bonneuil*, avant d’être acquis par le Dr Antonin Clerc*.
BIBLIOGRAPHIE
803Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 76.
PRIMOT Charles (mort en 1950)
804Charles Primot était pharmacien à Clermonten-Argonne (Meuse) et collectionneur de coléoptères (SEF 1914). Sa collection, qui comptait une centaine de cartons 39 x 26 cm, n’était pas en bon état quand elle fut offerte au Muséum par sa veuve et ses fils, le 25 avril 1950.
PUEL Louis Marie Joseph (1872-1939)
805Louis Puel, viticulteur dans l’Hérault, puis le Vaucluse, et enfin les Bouches-du-Rhône, représente un type rare d’entomologiste amateur ayant passé presque toute sa vie à l’écart des villes (SEF 1901). Il s’est intéressé à l’ensemble des coléoptères paléarctiques, sur lesquels il travaillait “de novembre à mai”, les autres mois étant consacrés aux travaux nécessités par ses vignes ! Il a exploré avec assiduité les régions où il a vécu, ainsi que la Camargue, dont il a été l’un des premiers à faire connaître la faune. Il se spécialisa dans les carabiques après 1914 et fit paraître un certain nombre d’articles sur les espèces de France dans Miscellanea entomologica. Retiré à Avignon, peut-être en butte à des difficultés financières, il cèda lui-même sa collection à partir de 1937. Les carabiques, qui en constituaient la partie principale, furent partagés presque entièrement entre Nègre* et Pécoud*. Les histérides et les scarabéides allèrent à Thérond*.
BIBLIOGRAPHIE
806Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 77.
807Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 230-231.
PUTON Jean Baptiste Auguste (1832-1913)
808Le Dr Auguste Puton, médecin à Remiremont, fut un grand spécialiste des hémiptères (SEF 1856). Il publia sur ce groupe des travaux qui ont longtemps fait autorité. Mais il ne négligeait pas les autres insectes. Il avait notamment réuni – essentiellement par ses chasses et par des échanges – une importante collection de coléoptères. En 1885, elle ne comptait pas moins de 11 205 espèces, représentées par 50 000 exemplaires. Devenu presque aveugle, Puton céda ses collections à partir de 1906. Les hémiptères-hétéroptères furent acquis directement par le Muséum. Les coléoptères allèrent à Jules Bourgeois*. Ce dernier conserva la collection Puton pendant cinq ans sans y toucher, et la légua intacte, avec ses autres collections, au Muséum où elle entra le 11 octobre 1911.
BIBLIOGRAPHIE
809Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 77.
810Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 117-118.
q-s
QUEDENFELDT Friedrich Otto Gustav (1817-1891) QUEDENFELDT Max (1851-1891)
811Gustav Quedenfeldt, major général dans l’armée allemande, fut aussi l’un des meilleurs connaisseurs à son époque des coléoptères d’Afrique, auxquels il consacra une quarantaine de publications. Son fils Max, marchand d’insectes à Berlin, mourut deux mois avant lui. Gustav Quedenfeldt ajouta la collection de son fils à la sienne, et tout cet ensemble fut acquis en 1894 par René Oberthür*.
BIBLIOGRAPHIE
812Kolbe (H. J.), “† Generalmajor a. D. G. Quedenfeldt”, Berliner entomologische Zeitschrift, 1892, pp. 241-246.
RAFFRAY Achille (1844-1923)
813Achille Raffray fut voyageur-naturaliste, explorateur, consul de France et entomologiste (SEF 1867). Très lié à Maurice Maindron*, on peut penser qu’il a servi de modèle à certains des personnages de L’Arbre de science de cet auteur. Après avoir résidé quelques années en Algérie, Raffray obtient du ministère de l’Instruction publique une mission en Abyssinie. Il parcourt ce pays en 1873-1874, récoltant de nombreux coléoptères pour Émile Deyrolle* et faisant d’intéressantes observations ar chéologiques254. Il repart vers l’Indonésie et la Nouvelle-Guinée, en 1877, emmenant avec lui Maurice Maindron*255. Il entre alors dans le corps consulaire. Après avoir été en poste à Massaoua (Érythrée), puis à Zanzibar (Tanzanie), à Singapour et à Tientsin (Chine), il est nommé consul général de France au Cap, et enfin à Rome. Avant 1890, il se spécialise dans l’étude des psélaphides, coléoptères de petite taille mais de formes curieuses, auxquels il consacrera une trentaine de publications scientifiques. Il s’intéresse en outre aux paussides, famille comptant aussi des espèces curieuses, que l’on rapprochait des psélaphides mais dont il démontre la parenté avec les carabides. Au Cap, il trouve de bonnes conditions de travail au musée d’Histoire naturelle, dont le conservateur est un français : Louis Péringuey (1855-1924). Raffray publie alors son œuvre majeure : le Genera des psé laphides256. En 1911, il publiera le fascicule du Coleopterorum Catalogus consacré à cette famille257. À partir de 1917, il met en vente sa collection. Les psélaphides et clavigérides du globe sont acquis par le Muséum en trois lots (décembre 1917, avril 1919 et juillet 1920). Les spécimens, au nombre de plusieurs milliers (y compris quelque 4 000 types)258, sont disposés chacun dans une petite cellule de bristol recouverte par une lamelle de verre, et accompagnés de préparations microscopiques (antennes, pattes, genitalia, etc.). René Oberthür * acquiert les paussides. Le reste est dispersé par Deyrolle.
BIBLIOGRAPHIE
814Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 78.
815Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 97.
816Luigioni (Paolo), “Necrologia. Achille Raffray”, Bollettino della Società entomologica italiana, vol. 55, 1923, pp. 153-155.
RAMBUR Pierre Jules (1801-1870)
817Pierre Rambur, né en Indre-et-Loire, fit ses études de médecine à Montpellier, mais soutint sa thèse à Paris en 1827. Dès ce moment, il s’intéressait aux insectes. Il partit en Corse, où il passa un an, avant de revenir à Paris où il se trouvait à point nommé pour être membre fondateur de la SEF (29 février 1832). En 1834-1835, il accomplit le voyage de sa vie, à travers l’Andalousie encore à demi sauvage, où il manqua se faire assassiner par des brigands. Marié et fixé en Touraine en 1841, il y change plusieurs fois de domicile, puis va passer ses dernières années à Genève. En entomologie, il étudia surtout deux groupes d’insectes, sur lesquels il publia des travaux significatifs : les lépidoptères259 et les névroptères260. Mais il ne négligea pas les coléoptères, et s’intéressa notamment aux scarabéides261. Sa collection fut léguée à son neveu Paul Mabille*.
BIBLIOGRAPHIE
818Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 78.
819Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 120-121.
RAVOUX Alfred (mort en 1902)
820Alfred Ravoux était pharmacien à Nyons (Drôme) et coléoptériste amateur (SEF 1881). On lui doit quelques notes sur les coléoptères publiées dans la Feuille des jeunes naturalistes. Excellent chasseur, il recherchait particulièrement les espèces de petite taille, les plus nombreuses, et celles que les coléoptéristes expérimentés ont toujours trouvées les plus intéressantes. Il avait pu ainsi réunir une riche collection, qui fut dispersée à sa mort. Pic* put acquérir les anobiides, psélaphides et ptiniides.
BIBLIOGRAPHIE
821Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 78.
RAYMUNDO Benedicto
822À la date du 3 juillet 1917, le registre des entrées du laboratoire d’Entomologie porte la mention suivante : “Don du ministère de l’Agriculture du Brésil. Collection d’Insectes du Brésil (principalement Lépidoptères, Orthoptères, Coléoptères), formée par les soins de M. Benedicto Raymundo de la Société nationale d’Agriculture de Rio de Janeiro.”
RAYNAUD Paul (mort en 1976)
823Paul Raynaud, amateur passionné de carabes, avait pu réunir des matériaux de provenances très variées, mais spécialement du sud de la France et de la péninsule Ibérique, parmi lesquels il décrivit plusieurs taxons nouveaux (sous-espèces et variétés). Il fut aussi, après Vacher de Lapouge*, l’un des seuls spécialistes des carabes qui se soit intéressé aux larves, dont il avait réuni une importante collection et sur lesquelles il a publié de nombreux travaux originaux. Enfin, il a l’un des premiers poursuivi des recherches sur l’hybridation et la génétique de ce groupe de coléoptères. Sa collection, qui comptait 160 cartons 39 x 26 cm d’adultes et de nombreux bocaux de larves, en liquide conservateur, a été offerte au Muséum en 1977.
BIBLIOGRAPHIE
824Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 78.
825Villiers (André), “Les Collections P. Ardoin et P. Raynaud données au Muséum national d’Histoire naturelle”, Bulletin de la Société entomologique de France, vol. 83, 1978, pp. 150-151.
RÉGIMBART Maurice (1852-1907)
826Né à Évreux, Maurice Régimbart alla faire ses études de médecine à Paris, où il entra en contact avec le milieu entomologique (SEF 1875). Il retourna à Évreux en 1877, et y passa le reste de sa vie. Parallèlement, il devint un excellent spécialiste, de renom international, pour toutes les familles de coléoptères aquatiques : dytiscides sensu lato, gyrinides et hydrophilides du globe, groupes auxquels il a consacré une série de travaux importants262. Par achats, et surtout à la suite de ses déterminations pour tous les musées du monde, Régimbart accumula une très importante collection, qu’il entassa littéralement dans un peu plus de cent cartons demi-format (26 x 19 cm). Il n’est pas rare de compter 500 exemplaires, voire plus, dans un seul de ces cartons (cf. l’illustration page suivante) ! Cette collection fut mise en vente par sa veuve. Aussitôt, Charles Alluaud* lança une souscription auprès des entomologistes, réussit à recueillir les 5 000 francs demandés, et offrit au nom des souscripteurs la collection au Muséum. Les coléoptères non aquatiques avaient été légués au chanoine Guttin*.
BIBLIOGRAPHIE
827Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 78.
828Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 98.
REICHE Louis Jérôme (1799-1890)
829Fils d’un officier de santé militaire, Reiche naît en Hollande, pendant l’occupation française, puis fait ses études à Lille. Passionnée d’abord par la botanique, il la délaisse vers1819 pour l’entomologie. Avec Ernest et Félix de Saulcy*, il forme le projet d’une faune des coléoptères du nord de la France ; mais ses amis entrent à l’École polytechnique, et ce projet est abandonné. Comme son père, Reiche devient officier de santé. En 1828, il se fixe à Paris, abandonne la médecine, se marie et entre dans le commerce. Le 29 février 1832, il est l’un des trente-cinq membres fondateurs de la SEF (il en fut président en 1847, 1851, 1856, 1863, 1877 et 1882). En relation avec tous les entomologistes d’Europe, il avait rassemblé très tôt des matériaux importants, que Silbermann mentionne en 1835, avec un peu de désinvolture, comme “une jolie collection de coléoptères263 ”. En 1837, Reiche acquit les psélaphides, scydménides et une partie des chrysomélides de Dejean*. Un peu plus tard, il acheta une partie des matériaux de Lacordaire* (qui les dispersait quand il les avait utilisés). Reiche avait surtout une prédilection pour les scarabéides ; aussi cette famille étaitelle richement représentée dans ses cartons. En tout, il publia une trentaine de mémoires descriptifs, des observations sur les mœurs des insectes, des articles de critique, plus divers rapports et notices. Après 1870, il fut atteint par des revers de fortune et dut se séparer de sa collection, qui était devenue d’une ampleur exceptionnelle. La plupart des espèces extra-européennes partirent en Angleterre. Les groupes suivants (espèces paléarctiques) parvinrent au Muséum : cérambycides via Sédillot* ; lamellicornes via Marseul* ; malacodermes via Bourgeois* ; ptinides via Bedel* ; ténébrionides via Sénac* ; autres hétéromères via Abeille de Perrin*.
BIBLIOGRAPHIE
830Brisout de Barneville (Charles), “Notice nécrologique sur Louis Reiche”, Annales de la Société entomologique de France, 6ème série, t. 10, 1890 [1891], pp. 559-562, portrait.
831Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 79.
REITTER Edmund (1845-1920)
832Né à Troppau, capitale de la Silésie (aujourd’hui Opava, au nord de la République Tchèque), Edmund Reitter mena de multiples activités liées à l’entomologie (SEF 1876). Il commença par des voyages à travers l’Europe, surtout dans les régions mal connues du centre, de l’est et du sud du continent. En 1869, il fonda un commerce d’insectes, qui devint bientôt l’un des premiers d’Europe (repris par son fils Emmerich, il dura jusque vers 1945). Enfin, il entreprit en 1879 de rédiger des tableaux de détermination (Bestimmungs-Tabellen) pour toutes les espèces de coléoptères d’Europe et des confins. Plus de 100 livraisons parurent jusqu’en 1920. Parallèlement, il coédita un catalogue des coléoptères d’Eu rope264. Il publia aussi, de 1908 à 1916, sa Fau na Germanica, l’un des plus célèbres ouvrages sur les coléoptères d’Europe, en cinq volumes illustrés de 168 planches en couleurs265. Son immense collection fut acquise presque en totalité, en 1916, par le Musée hongrois de Budapest. Mais plusieurs groupes avaient été cédés auparavant à des entomologistes français. Ils provenaient de sa première collection personnelle (1881-1890), et renfermaient la plupart des types des espèces décrites par lui jusqu’à ces dates (y compris dans les Bestimmungs-Tabellen), et non de simple matériaux normalement mis en vente dans le cadre de son commerce. Les familles suivantes, issues de cette collection, se retrouvent aujourd’hui au Muséum : buprestides via Abeille de Perrin* ; dermestides, méloïdes, mordellides, rhipiphorides via Chobaut* ; scydménides via Croissandeau* ; eucnémides et throscides via Fleutiaux* ; catopides, clambides, cryptophagides, érotylides, elmides, léiodides, silphides, etc. via Grouvelle* ; cucujides et scaphidiides via Oberthür* ; anobiides, anthicides, malacodermes, ptinides, etc. via Pic* ; psélaphides via Raffray*.
BIBLIOGRAPHIE
833Du Buysson (Henri), “Mon souvenir, à ceux qui ont le plus entretenu en moi la vie entomologique”, Miscellanea entomologica, vol. 28, 1925, pp. 76-81 et 89-98 ; vol. 29, 1926, pp. 20-27, 33-38, 41-46, 52-59 et 73-75.
834Heikertinger (Franz), “Edmund Reitter. Ein Nachruf”, Wiener entomologische Zeitung, vol. 38, 1920, pp. 1-20, portrait.
REMAUDIÈRE Georges
835Éminent spécialiste des pucerons (Homoptera, Aphididae), Georges Remaudière a fait toute sa carrière à l’Institut Pasteur (dans l’ancien service de Serge Balachowsky*). Le 18 décembre 1990, il a offert au Muséum sa collection de curculionides de France, Afrique et Moyen-Orient. Elle compte 20 cartons demi-format.
RENAUD Maurice (mort en 1970)
836Maurice Renaud était dessinateur à Paris et amateur de coléoptères (SEF 1934, démission en 1953). Une partie de sa collection a été offerte au Muséum par sa veuve le 26 mai 1970 (46 cartons).
REY
837Le 29 décembre 1931, Mme veuve Rey offrait au Muséum plusieurs grandes boîtes d’insectes de la Guyane française, principalement des coléoptères, en mémoire de son mari, le Dr Rey.
RICAUD Roger
838Préparateur d’insectes chez Boubée, Roger Ricaud avait réuni une petite collection de coléoptères, surtout décoratifs, qui fut offerte au Muséum par ses héritiers le 10 août 1994.
RIVALIER Émile (1892-1979)
839Médecin dermatologue et mycologue, le Dr Rivalier était un excellent entomologiste amateur, que Jeannel* avait orienté vers les cicindélides (SEF 1923). Il se passionna pour ce groupe et lui consacra une dizaine de publications de grande valeur. René Barthe* et Rivalier étaient de grands amis. À sa mort, Barthe légua sa collection à Rivalier, qui la conserva dans son intégrité sans l’incorporer à la sienne. Enfin, Rivalier légua les deux collections au Muséum, à la condition expresse qu’elles soient disposées sur des rayonnages, en face l’une de l’autre, de façon à ce qu’elles puissent “se voir”. Cette volonté à été respectée jusqu’à nos jours (2006).
BIBLIOGRAPHIE
840Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 80.
841Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 240.
842Oberthür (Henri), “Émile Rivalier (1892-1979)”, Bulletin de la Société entomologique de France, vol. 84, 1979 [1980], pp. 273-275.
ROBINEAU-DESVOIDY Jean-Baptiste (1799-1857)
843Robineau-Desvoidy était médecin. En outre, il s’intéressait à tous les aspects de l’histoire naturelle, en particulier aux insectes. Dans la querelle entre Cuvier et Geoffroy Saint-Hilaire, il avait nettement pris parti pour ce dernier, et publié de curieuses Recherches sur l’organisation vertébrale des crustacés, des arachnides et des insectes266. Il rejoignit peu après la SEF (1833). Auteur d’un intéressant catalogue des coléoptères de son canton267, il s’était spécialisé surtout dans l’étude des diptères. Son œuvre principale dans ce domaine, l’Histoire naturelle des Diptères des environs de Paris, fut publiée six ans après sa mort268. Sa superbe collection de diptères et autres insectes fut laissée à l’abandon pendant près de 75 ans ! Aussi était-elle dans un état fort précaire quand elle fut remise au Muséum, en 1931.
BIBLIOGRAPHIE
844Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 80.
845Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 128-130.
846Peyerimhoff (Paul de), “La Société entomologique de France (1832-1931)”, in Livre du centenaire de la Société entomologique de France, Paris : au siège de la Société, 1932, pp. 52-53, pl. IV.
ROSENHAUER Wilhelm Gottlob (1813-1881)
847Médecin et professeur à l’université d’Erlangen, Wilhelm Rosenhauer fut aussi un grand spécialiste de la systématique et de la biologie des insectes. Dans les années 1850, il contribua au financement d’une expédition en Andalousie qui ramena un important matériel. Il publia un gros volume donnant la liste et les descriptions des espèces récoltées, dont 249 étaient nouvelles269. La collection spéciale, qui avait servi de base à cet ouvrage, fut acquise par Oberthür*. Elle compte 60 boîtes.
BIBLIOGRAPHIE
848Kraatz (G.), “Necrologe”, Deutsche Entomologische Zeitschrift, 1881, pp. 342-343.
ROTHKIRCH und PANTHEN Herbert Oskar Hermann Kurt von (1884-1915)
849L’Oberleutnant von Rothkirch s’intéressait aux coléoptères d’Afrique, spécialement aux buprestides, dont il avait réuni une importante collection grâce à ses propres récoltes. Il avait fait partie en effet, pendant des années, des troupes coloniales dans ce qui était avant 1918 la colonie allemande du Cameroun. C’est là qu’il fut tué dans les combats annexes de la première guerre mondiale. Sa collection fut dispersée à partir de 1919 par la firme Staudinger & Bang-Haas, de Dresde. René Oberthür* put acquérir les buprestides, qui renfermaient de nombreux types de Kerremans* (outre ceux de Rothkirch).
BIBLIOGRAPHIE
850“[Notice nécrologique]”, Entomologische Blätter, 1915, p. 64.
ROTHSCHILD Lionel Walter, lord (1868-1937)
851Lionel Walter, troisième baronnet et deuxième baron Rothschild, appartenait à la branche anglaise de la célèbre famille de banquiers. Zoologiste et entomologiste excentrique et passionné, il avait mis une partie de sa fabuleuse fortune au service de la connaissance des animaux (SEF 1891). Dans le muséum qu’il avait lui-même créé à Tring en 1889, il rassembla une énorme collection de spécimens naturalisés (oiseaux surtout) et d’insectes, que lui envoyaient quelque 400 collaborateurs et récolteurs répartis autour du monde. Il créa aussi une revue spéciale, destinée à publier les espèces nouvelles de son musée, et qui lui survécut quelques années : Novitates zoologicae (1894-1948). Il avait d’abord pensé réunir une collection mondiale de coléoptères et de lépidoptères ; mais il abandonna rapidement les premiers pour se concentrer sur les seconds, dont il constitua, de fait, une des plus riches collections privées qui ait jamais existé, comparable voire supérieure à celle de Charles Oberthür*. Toutes deux sont maintenant au Natural History Museum (ex British Museum of Natural History), à Londres. La plupart des coléoptères furent donnés ou vendus entre 1895 et 1899. La collection comptait alors 300 000 spécimens représentant 60 000 espèces. Oberthür put acquérir les cicindélides, paussides, clérides, lucanides et le premier choix des cérambycides africains. Lord Rothschild donna les lampyrides à Ernest Olivier*, dont il avait apprécié les travaux sur cette famille. Enfin, Sicard* acquit les coccinellides.
BIBLIOGRAPHIE
852Rothschild (Miriam), Dear Lord Rothschild. Birds, Butterflies, and History, Philadelphie : Balaban, 1983, in-8°, XXIV + 398 p., figs, pls photogr., tabls.
ROTROU Pierre (c. 1890-1971)
853Pierre Rotrou était dessinateur-projeteur en bâtiment et coléoptériste. Après avoir passé la plus grande partie de sa vie à Taza (Maroc), il fut rapatrié et mourut à Montauban (Tarnet-Garonne). Son père, Maxime Rotrou, qui résidait en Algérie, avait rassemblé une collection de coléoptères de ce pays. Elle fut reprise et amplifiée par Pierre Rotrou, qui était en contact avec les principaux entomologistes de son époque. Il correspondait par exemple avec René Jeannel*, qui lui obtint les Palmes académiques en 1938, ainsi qu’avec le colonel Kocher, auteur d’un catalogue des coléoptères du Maroc. La collection Rotrou, commencée au XIXe siècle, était établie sur le modèle qui avait cours à cette époque : les espèces représentées par quelques exemplaires seulement, tous les “doubles” servant aux échanges, ce qui permettait d’augmenter le nombre des espèces. Pierre Rotrou s’intéressait presque uniquement aux coléoptères du Maroc, et, à un moindre degré, de l’Algérie. Sa collection était donc très représentative de cette faune. Acquise par le Muséum en 1972 pour 5 000 francs de l’époque, elle comptait alors 102 cartons petit format et 55 cartons grand format.
BIBLIOGRAPHIE
854Bénard (Roland), “La Collection Pierre Rotrou au Muséum de Paris.”, L’Entomologiste, t. 28, no 4-5, 1972, p. 146.
855Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 81.
ROUDIER Adrien Jean (1912-2000)
856Adrien Roudier fut deux fois président de la SEF (1959 et 1981). C’était un spécialiste éminent des coléoptères curculionides, et tous les membres de la SEF ont encore en mémoire ses communications sur la systématique ou la bibliographie de cette famille. Sa collection comptait environ 200 cartons de curculionides, plus une trentaine des autres familles. Elle comprenait, outre la collection propre de Roudier, des matériaux plus anciens, notamment les curculionides de Fagniez*. Tout cet ensemble a été offert au Muséum en juin et en septembreoctobre 2000.
SOURCE
857Je remercie Hélène Perrin, maître de conférence au Muséum, qui m’a fourni la plupart des éléments de cette biographie.
ROYER Maurice (1878-1942)
858Le Dr Maurice Royer animait l’“Association des naturalistes de la Vallée du Loing”, qui contribue à faire mieux connaître l’ensemble écologique et biologique remarquable constitué par la forêt de Fontainebleau. Surtout amateur d’hémiptères, il en avait réuni une importante collection (SEF 1896) ; mais il possédait aussi une petite collection générale de coléoptères. Les deux ont été offertes au Muséum le 30 mars 1942.
BIBLIOGRAPHIE
859Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 81.
860Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 225.
RUTER Gaston (1898-1979)
861Fonctionnaire au ministère des Finances, Gaston Ruter est un exemple typique de ces grands amateurs de coléoptères du XXe siècle, qui s’intéressaient à la fois à la faune de France et se spécialisaient dans certains groupes, qu’ils dominaient au niveau mondial. Membre de la SEF en 1921, il la présida en 1956. L’activité entomologique de Ruter se divise en deux périodes : avant et après la guerre de 1939-1945. Avant la guerre, il a la chance de rencontrer Bedel*, Sainte-Claire Deville* et les autres ténors de la “faune de France”. À leur modèle, et souvent en compagnie de son ami Jarrige*, il se lance lui aussi dans l’exploration la plus fine possible des différents biotopes du bassin de la Seine (pendant l’année) et du reste du territoire français (pendant les vacances). Mais, déjà, il laisse apercevoir un goût pour la spécialisation. À la suite d’Hustache*, d’Hoffmann* et de quelques autres, il s’intéresse aux curculionides. Il publie ses premières notes concernant cette famille en 1934. En 1938, Louis Planet* lui lègue cette partie de sa collection. En 1945, alors qu’il a déjà publié une douzaine de notes faunistiques, biologiques et systématiques sur les curculionides, Ruter peut acquérir ceux de Mollandin de Boissy*. Un peu plus tard, son intérêt se déplace encore, et il offre au Muséum en 1951 sa collection de curculionides (environ 250 cartons demiformat). Désormais, la grande sous-famille des scarabéides cétoniines va l’occuper complètement. Les cétoniines, ou “cétoines”, forment un groupe d’espèces souvent vivement colorées et spectaculaires, dont certaines sont de très grande taille (goliaths), et qui ont toujours été très appréciées des collectionneurs. Il y en a donc des matériaux très importants au Muséum, y compris dans la collection Oberthür* qui venait d’arriver en décembre 1952. Visiteur régulier du Muséum, Ruter peut étudier tout ce matériel et se familiariser avec le groupe dont il devient bientôt l’un des meilleurs spécialistes du monde. Il va leur consacrer une cinquantaine de publications de systématique et de faunistique. On peut seulement regretter qu’il ne se soit pas lancé dans un travail d’ensemble, notamment sur les faunes d’Afrique continentale, ou de Madagascar, qu’il connaissait mieux que personne. De par son activité de descripteur et de déterminateur, Ruter eut la possibilité de constituer une très importante collection de cétoines, qui fut acquise par le Muséum vers 1975 (au prix de 50 000 “nouveaux francs”), mais qu’il eut la possibilité de conserver par devers lui.
BIBLIOGRAPHIE
862Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 81.
863Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 203.
864Menier (Jean-J.), “Gaston Ruter (1898-1979). Liste chronologique de ses publications”, Annales de la Société entomologique de France, nelle série, vol. 16, no 1, 1980, pp. 2-8.
865Paulian (Renaud), Descarpentries (André), “Gaston Ruter (2 novembre 1898-2 novembre 1979)”, Bulletin de la Société entomologique de France, vol. 84, 1979, pp. 282-283.
SAINT-ALBIN Eugène de (mort en 1954 ?)
866Le Dr de Saint-Albin, coléoptériste amateur (SEF 1930), s’intéressait aux histérides. Un peu plus tard, il se tourna vers les chrysomélides, notamment les espèces minuscules et difficiles de la sous-famille des altises. Il offrit au Muséum une petite collection des espèces paléarctiques de ce groupe en février 1954.
BIBLIOGRAPHIE
867Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 81.
868Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 240.
SAINTE-CLAIRE DEVILLE Jean (1870-1932)
869Issu d’une ancienne famille originaire du Périgord, puis fixée aux Antilles, et représentée notamment par le chimiste Henri Sainte-Claire Deville (1818-1881), Jean Sainte-Claire Deville entra à l’École polytechnique en 1889. Militaire de carrière, il prit sa retraite en 1919 et passa dans l’administration des Mines, où il termina sa vie professionnelle. Parallèlement, il s’était intéressé très tôt aux coléoptères (SEF 1889, président en 1913). Plus de quarante années d’observations et de recherches en avaient fait l’un des meilleurs spécialistes de son époque. Toute sa vie, il eut le projet d’un catalogue des coléoptères de France, qu’il évoquait avec l’abbé de Marseul* dès son adolescence. Mais bien des travaux préliminaires lui furent nécessaires avant qu’il puisse se lancer dans cette entreprise, et 108 publications savantes jalonnent son itinéraire. Ce furent notamment les volumes sur les staphylins et sur les curculionides de la Faune des coléoptères du bassin de la Seine, de Louis Bedel*270. Outre la systématique et la biologie, Sainte-Claire Deville s’intéressait à la biogéographie des coléoptères, qui commençait à peine d’être étudiée. En témoigne son catalogue des coléoptères de Corse, travail parfaitement abouti, surtout par rapport à l’époque où il fut publié271, et qui lui fournissait le modèle à mettre en œuvre dans son catalogue national. Mais le temps passait. Il accumulait les matériaux, ne se décidait pas à achever son travail, et mourut assez brusquement sans l’avoir publié. Il appartint à son ami Auguste Méquignon (1875-1958)272 d’en recueillir les manuscrits, de les mettre en forme, de les compléter, et, finalement, de les faire paraître de 1935 à 1938273. Aujourd’hui encore, ce travail reste le seul catalogue d’ensemble des coléoptères de France jamais publié. Dans la perspective de son travail, Sainte-Claire Deville avait accumulé une collection importante, de par ses propres captures et son inlassable activité de déterminateur, auxquelles s’ajoutaient divers échanges et achats. Offerte et reçue au Muséum le 19 décembre 1932, elle compte environ 500 cartons petit format et renferme à peu près toutes les espèces figurant au catalogue des coléoptères de France.
BIBLIOGRAPHIE
870Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 81.
871Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 194-195.
872Peyerimhoff (Paul de), “La Vie et les travaux de Jean Sainte-Claire Deville (1870-1932)”, Annales de la Société entomologique de France, vol. 102, 1933, pp. 1-18, portrait.
SALLÉ Auguste (1820-1896)
873Auguste Sallé parcourut l’Amérique latine dès son enfance, en compagnie de sa mère et d’un ami de celle-ci. Leur expédition était financée par une société d’actionnaires, dont le principal était Chevrolat*, et qui se partageaient les insectes récoltés. Sallé revint plusieurs fois dans les mêmes régions et explora assidûment le Mexique, les Antilles et l’Amérique du Sud. Plus tard, il s’établit marchand d’insectes à Paris. Il commercialisait notamment ses propres récoltes, ainsi que celles que lui expédiaient ses correspondants. Il s’intéressait lui-même aux coléoptères (SEF 1852). On le comprend, sa collection était spécialement riche en espèces des trois Amériques274. Elle fut vendue aux enchères par Émile Deyrolle* en 1897, mais la plus grande partie a pu rejoindre le Muséum via divers intermédiaires (notamment Fleutiaux*, Grouvelle*, Oberthür*, Sédillot* et Théry*).
BIBLIOGRAPHIE
874Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, pp. 81-82.
875Silbermann (Gustave), Énumération des entomologistes vivans, suivie de notes sur les collections entomologiques des principaux musées d’histoire naturelle d’Europe, sur les sociétés d’entomologie, sur les recueils périodiques consacrés à l’étude des insectes, et d’une table alphabétique des résidences des entomologistes, Paris : Roret ; Lunéville : Creuzat, 1835, in-8°, p. 63.
SAUBINET Étienne (mort en 1897)
876Le colonel Saubinet, qui résidait à Lyon, était un proche du Dr Jacquet* et fut un des co-fondateurs de la revue L’Échange en 1885. Il fut aussi président de la Société linnéenne de Lyon. Sa collection de coléoptères fut offerte au Muséum par son fils en novembre 1911.
BIBLIOGRAPHIE
877Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 82.
SAULCY Louis-Félicien-Joseph, dit Félix CAIGNART DE (1807-1880) SAULCY Félicien Henri CAIGNART DE (1832-1912)
878Félix de Saulcy fut un de ces savants universels comme il en existait encore au XIXe siècle. Passionné très jeune par les insectes, il en réunit une petite collection. Avec son frère Ernest et leur ami Louis Reiche*, il forme le projet d’une faune des coléoptères du nord de la France. Mais les deux frères entrent à l’École polytechnique, et ce projet est abandonné. Ses études finies, Saulcy est nommé professeur de mécanique à l’École d’artillerie de Metz. En 1845, il devient conservateur du musée de l’Artillerie, à Paris. La même année, il entreprend un grand voyage archéologique à travers l’Italie, la Grèce, la Turquie et l’Égypte. Durant les étés des années 1840, il récolte activement des coléoptères avec son jeune fils Félicien. Luimême s’intéresse de plus en plus à l’archéologie et à la numismatique. De décembre 1850 à avril 1851, il retourne au Moyen-Orient avec plusieurs collaborateurs, y compris son fils Félicien, qui est déjà un bon entomologiste amateur. La mission entreprend des fouilles en Terre sainte, notamment autour de la Mer morte, qui apportent des informations nouvelles sur l’archéologie des régions bibliques275. Outre ces résultats, elle ramène 50 000 coléoptères, censés avoir été récoltés par Félix de Saulcy lui-même, mais qui l’ont été sans doute au moins en partie par son fils Félicien. Ce dernier entre à la SEF en 1851, au retour de la mission, et collabore avec Louis Reiche pour la publication des coléoptères, qui s’avèrent renfermer 261 espèces nouvelles276. Les types, et une partie des autres spécimens, sont déposés dans la collection Reiche ; ils passeront ensuite au Muséum via Marseul*. Félix de Saulcy rejoint la SEF en 1858, sept ans après son fils. Il mentionne comme centre d’intérêt l’“entomologie générale”. En 1869, il repart pour la Syrie, accompagné par La Brûlerie*. Les coléoptères de ce dernier voyage seront décrits par son fils Félicien. Après la chute de Napoléon III, dont il était très proche, il s’exile, puis revient en France, et publie encore d’autres travaux sur l’archéologie de Palestine, ou la numismatique.
879Félicien de Saulcy, qui s’intéresse d’abord aux coléoptères en général, se spécialise par la suite dans les familles composées d’espèces de petite taille, généralement délaissées par les amateurs, surtout à son époque. Il consacre un certain nombre de publications à la description d’espèces nouvelles ou peu connues de ces groupes. Il explore les grottes françaises, comme la plupart des coléoptéristes éclairés, et y récolte un matériel considérable. Il réside à Metz durant la seconde moitié de sa vie, et anime la Société d’Histoire naturelle de la Moselle. Très âgé, presque aveugle, il met en vente sa collection, dont les parties les plus intéressantes sont acquises par Argod-Vallon* (il semble qu’une partie des scydménides soient allés auparavant chez Croissandeau*).
BIBLIOGRAPHIE
880Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 82.
881Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 96.
882Reiche (Louis), “Notice biographique sur Félix de Saulcy”, Annales de la Société entomologique de France, 5ème série, t. 10, 1880 [1881], pp. 413-416.
SAUNDERS William Wilson (1809-1879)
883Fils de pasteur, né dans l’Oxfordshire, William Saunders avait travaillé pour l’East India Company et s’était intéressé à l’histoire naturelle lors de son séjour aux Indes. Rentré en Angleterre, il eut un grand succès dans ses affaires et amassa une fortune considérable. Parallèlement, il donna une forte impulsion à la recherche et à la collection des plantes et insectes exotiques (SEF 1835). Ses collections augmentèrent rapidement et devinrent les plus importantes jamais réunies par un particulier. Elles comprenaient des insectes de tous ordres (notamment une proportion importantes des récoltes de Wallace* en Malaisie), des spécimens d’herbier, de bois, d’oiseaux, de coquillages, etc., tandis que son jardin du Surrey renfermait toutes les plantes que l’on pouvait se procurer à l’époque et cultiver en Angleterre. Malheureusement, il fut presque complètement ruiné en 1873, et dut vendre tout ce qu’il possédait. Les insectes furent dispersés par E. W. Janson*, de Londres. Plusieurs familles sont arrivées au Muséum : carabiques, cicindèles, etc. via Brown*, Mniszech* et Oberthür* ; lucanides via Parry* et Oberthür ; cétonides via Sharp* et Oberthür ; cantharides, lampyrides, lycides, etc. via Sicard* ; élatérides, eucnémides, throscides, etc. via Neervoort Van de Poll* et Fleutiaux* ; coccinellides via Sicard.
BIBLIOGRAPHIE
884“[Nécrologie]”, Proceedings of the Royal Entomological Society of London, 1879, pp. LXVI-LXVII.
885[Anonyme] “Obituary. William Wilson Saunders, F.R.S., F.L.S., &c.”, The Entomologist, vol. 198, 1879, pp. 278-280.
SAVIGNY Marie Jules-César LELORGNE DE (1777-1851)
886À peine âgé de vingt ans, Jules-César Savigny est attaché en qualité de zoologiste à l’Expédition d’Égypte (1798-1801), illustre “aventure scientifique” au cours de laquelle, suivant les conceptions visionnaires de Bonaparte, des savants de toutes les disciplines accompagnèrent les troupes militaires lors d’une expédition qui pourrait être qualifiée de coloniale277. Il est nommé le 22 août 1798 membre de l’Institut d’Égypte, ce dernier n’étant qu’un reflet lointain de l’Institut de France auquel Bonaparte était fier d’appartenir. Savigny est chargé de récolter et d’étudier les animaux invertébrés, notamment les insectes, et de collaborer avec Étienne Geoffroy Saint-Hilaire pour l’étude des oiseaux. De retour en France, il participe au projet de la Description de l’Égypte, ordonné par Napoléon en 1802 et dont les volumes sont publiés à partir de 1809278. Savigny est responsable des quatorze planches d’oiseaux (volume I de la partie “Histoire naturelle”) et de toutes celles des invertébrés (volume II de la même partie)279. En fait, seule une faible proportion des insectes récoltés ont pu être figurés dans l’ouvrage. Savigny a reporté à plus tard l’illustration de la plupart des groupes – y compris les coléoptères – et la totalité du texte pour se livrer à d’autres travaux. Il semble qu’une querelle se soit élevée entre lui et Geoffroy Saint-Hilaire au sujet des oiseaux, que les deux naturalistes revendiquaient. Savigny l’emporte provisoirement et publie, pour affirmer ses droits, une monographie de l’ibis, où il étudie cet animal à l’époque moderne ainsi que dans l’antiquité280. Mais cette querelle laisse des traces, et Savigny comprend qu’il doit renoncer à devenir professeur au Muséum, au moins tant que Geoffroy Saint-Hilaire y conservera de l’influence. En même temps, il effectue d’importants travaux d’anatomie sur l’appareil buccal des insectes, où il établit que cet appareil, quelles que soient ses variations dans les groupes entomologiques, est toujours formé de pièces homologues dont la disposition relative reste invariable. Lu à l’Institut de France en 1814, et publié quatre ans plus tard dans la revue allemande Isis, son mémoire est très remarqué281. Il est sans doute à l’origine de la réception de Savigny à l’Académie des sciences, en 1821. Dès ce moment, il commence à ressentir les premiers symptômes d’une maladie des yeux qui va s’aggraver rapidement. Bientôt, elle lui rend douloureuse la vision de la lumière, et fait de lui un aveugle virtuel. C’est un véritable martyre qui va se prolonger pendant plus de vingt-cinq ans. Obligé de vivre dans une obscurité complète, il est désormais incapable de lire, d’écrire, et encore moins de toute observation. Il lui sera donc impossible de compléter les planches de la Description de l’Égypte, ni d’en rédiger le texte. Cependant, il conserve chez lui tous les insectes qu’il a récoltés et refuse de les communiquer à qui que ce soit. Jean-Victor Audouin*, qui est chargé de le suppléer dans la rédaction de ce texte, effectuera ce travail sans avoir jamais vu les insectes qu’il décrit, ni même les figures originales282 ! Entre-temps, la SEF élève Savigny à la dignité de membre honoraire (1832). Après sa mort (et même, sans doute, bien avant), les précieuses collections d’Égypte sont laissées à l’abandon, dans le grenier de sa maison de Versailles. Retrouvées en 1931, elles sont offertes à la Société des sciences de Seine-et-Oise, qui les dépose au Muséum. Malheureusement, après plus d’un siècle d’abandon, il n’en restait que des épaves.
BIBLIOGRAPHIE
887Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 82.
888Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 56-57.
SCHAEFER Léon (1900-1989)
889Né en Meurthe-et-Moselle, Léon Schaefer était ingénieur chimiste. En poste à Cannes puis à Lyon, il se fixa à Montpellier en 1950. Il était entomologiste amateur au moins depuis 1936, année où il adhèra aux Miscellanea entomologica. Son œuvre publiée ne compte pas moins de 386 numéros. Outre de nombreuses notes systématiques et faunistiques consacrées aux coléoptères, il a fait paraître des travaux sur les insectes déprédateurs des végétaux cultivés. Ses travaux les plus importants concernent les coléoptères buprestides, auxquels il consacra en 1949 une monographie encore utilisée aujourd’hui283. Schaefer était un remarquable chasseur, un homme de terrain exceptionnel. C’est ce qui explique ses nombreuses découvertes d’espèces peu ou pas du tout connues. Sa collection comptait 158 cartons, la plupart au format 39 x 26 cm, renfermant environ 30 000 exemplaires (presque tous capturés par lui-même). Offerte au Muséum, elle y fut déposée le 16 juillet 1991.
BIBLIOGRAPHIE
890Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 82.
891Forel (Jacques), Raingeard (Jean), “Léon Schaefer (1900-1989). Publications entomologiques. Notices biographiques”, suppl. au Bulletin de liaison de l’ACOREP “Le Coléoptériste”, no 39, novembre 2000, 69 p., IV pl.
892Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 240-242.
SCHAUFUSS Ludwig Wilhelm (1833-1890) SCHAUFUSS Camillo Festivus Christian (1862-1944)
893Les Schaufuss, père et fils, étaient marchandsentomologistes à Dresde. Camillo Schaufuss s’était fait connaître notamment par la dernière édition (révisée) du Calwer’s Käferbuch qu’il publia de 1907 à 1915284. La collection privée du père, recueillie et augmentée par le fils, fut dispersée par ce dernier de son vivant. Le laboratoire acquit une petite collection de cavernicoles de l’Empire austro-hongrois285 et René Oberthür* une partie des carabiques.
SCHILL C. H.
894Le registre des entrées du laboratoire d’Entomologie porte la mention suivante, à la date du 21 juin 1909 : “collection de clérides de C. H. Schill, de Londres, entrée par échange avec Donckier de Donceel*.” Le nom de Schill ne figure pas dans les répertoires biographiques d’entomologistes286.
SCHMIDT Ed. (mort en 1880)
895Jardinier en chef de l’Arboretum de Klein-Flottbeck, près de Hambourg, Schmidt s’était spécialisé dans l’étude des coléoptères déprédateurs de plantes cultivées, notamment les curculionides. Sa collection, qui comptait 12 540 spécimens représentant 5 458 espèces, fut acquise par René Oberthür*. C’est à l’occasion de cette vente que Gustav Kraatz écrivit l’article “entomologico-patriotique” auquel il a déjà été fait allusion287.
BIBLIOGRAPHIE
896Weidner (Herbert), Geschichte der Entomologie in Hamburg (Supplément aux Abhandlungen und Verhandlungen des Naturwissenschaftlichen Vereins in Hamburg), Hamburg : Cram, de Gruyter & Co., 1967, p. 186.
SÉDILLOT Maurice (1849-1933)
897Maurice Sédillot était un riche rentier, propriétaire de plusieurs immeubles à Paris, y compris celui du 20 rue de l’Odéon, où il habitait, et où habitait aussi Louis Bedel*, qui était son locataire. Il se passionna très jeune pour les coléoptères (SEF 1869) et voyagea en Europe et en Afrique du Nord, comme bien d’autres entomologistes de son époque, pour en ramener des insectes. Il s’intéressait particulièrement à la péninsule Ibérique et rassemblait des matériaux pour une faune des coléoptères de cette région ; mais son projet ne vit jamais le jour. En fait, Sédillot était peut-être le type de l’entomologiste “amateur”, avec l’ambiguïté inhérente à ce mot, y compris le sens de “pas très compétent, pas très sérieux”. Il se contenta d’accumuler une énorme collection, sans beaucoup la regarder ni en prendre soin. Pendant de longues années, il fut l’un des meilleurs clients d’Henri et d’Émile Deyrolle*, leur achetant directement, ou participant aux enchères qu’ils organisaient. Il put ainsi acquérir en totalité les collections de Clair*, Gougelet*, Lethierry*, Fernand de Baulny*, La Brûlerie*, et des parties plus ou moins importantes de celles de Carret*, Chevrolat*, Dejean*, Doüé*, Grandin de L’Éprevier*, Guérin-Méneville*, Javet*, Lacordaire*, Castelnau*, Mniszech*, Monchicourt*, Reiche*, Sénac*, Thomson*. Ses collègues entomologistes reconnaissaient toutefois à Sédillot une grande qualité : il mettait volontiers ses collections à la disposition des chercheurs. Mais cela ne facilitait pas l’entretien d’un corpus aussi important, par ailleurs fort négligé par son propriétaire. Aussi des dommages divers (dégradations, déprédations, voire vols), relativement sévères, furent-ils constatés lorsque l’ensemble fut offert au Muséum par les fils de Sédillot, le 19 décembre 1935.
BIBLIOGRAPHIE
898Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 83.
899Du Buysson (Henri), “Mon souvenir, à ceux qui ont le plus entretenu en moi la vie entomologique”, Miscellanea entomologica, vol. 28, 1925, pp. 76-81 et 89-98 ; vol. 29, 1926, pp. 20-27, 33-38, 41-46, 52-59 et 73-75.
SEMPER Carl Gottfried (1832-1893)
900Né à Altona, près de Hambourg, Carl Semper termina ses études universitaires avant de voyager en Asie, Indonésie et dans les Philippines à partir de 1858. De retour en Europe en 1865, il fut nommé l’année suivante professeur de zoologie à l’université de Würzburg, qu’il ne quitta plus que pour quelques voyages en Europe, et une fois aux États-Unis. De son séjour dans les mers du sud, il avait ramené d’innombrables insectes, qu’il mit le reste de sa vie à classer et à étudier partiellement. Ils furent dispersés à sa mort. Oberthür* put acquérir les scarabéides (sauf cétoniines), ténébrionides et curculionides ; plus tard, il racheta les cétoniines à Thomson* et les cérambycides à Bates*.
BIBLIOGRAPHIE
901Weidner (Herbert), Geschichte der Entomologie in Hamburg (Supplément aux Abhandlungen und Verhandlungen des Naturwissenschaftlichen Vereins in Hamburg), Hamburg : Cram, de Gruyter & Co., 1967, pp. 159-164.
SÉNAC Hippolyte (1830-1892)
902Appartenant à une ancienne famille de médecins et médecin lui-même, le Dr Sénac s’était pris tout jeune d’une passion pour l’histoire naturelle et particulièrement pour l’entomologie (SEF 1860). Il avait réuni une intéressante collection par ses propres chasses aux environs de Vichy, et par diverses acquisitions, notamment celle des scarabéides de Doüé* et surtout des ténébrionides de Reiche*. En possession de ces derniers, il s’attaqua à la révision de plusieurs genres de cette famille, mais seule put être menée à bien celle des Pimelia. Par testament, il légua la meilleure part de sa collection, les ténébrionides, à la SEF ; celle-ci les déposa au Muséum en 1930. Le reste fut partagé entre ses amis, et plusieurs autres familles ont ainsi pu parvenir au Muséum : anobiides via Bedel*, clavicornes via Grouvelle*, curculionides via Desbrochers des Loges*, élatérides via Du Buysson*, hétéromères via Fairmaire*, lamellicornes via Sédillot*.
BIBLIOGRAPHIE
903Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 83.
904Du Buysson (Henri), “Mon souvenir, à ceux qui ont le plus entretenu en moi la vie entomologique”, Miscellanea entomologica, vol. 28, 1925, pp. 76-81 et 89-98 ; vol. 29, 1926, pp. 20-27, 33-38, 41-46, 52-59 et 73-75.
905Léveillé (A.), “Notice nécrologique sur le docteur Hippolyte Sénac”, Annales de la Société entomologique de France, vol. 63, 1894, pp. 449-452.
SHARP David (1840-1922)
906Un des zoologistes les plus éminents de son époque, David Sharp était né à Towcester, dans le comté de Northampton. Il fut éduqué à Londres, puis à l’université d’Édimbourg où il devint médecin en 1866. Parallèlement, il s’était intéressé aux coléoptères (Entomological Society, 1862 ; SEF 1865). Il devint l’ami de Bates*, de Uhagón*, et, plus tard, de René Oberthür*, chez qui il séjournait parfois. Il fut l’auteur d’un grand nombre de publications sur la systématique des coléoptères, ainsi que de travaux généraux sur la morphologie288, la nomenclature289, etc. Il collabora à la Biologia Centrali-Americana. Enfin, il fut, de 1892 jusqu’en 1920, l’éditeur principal du Zoological Record, responsable de l’ensemble du projet et de la partie “Insectes”. Sa collection de coléoptères, très riche en exemplaires des colonies anglaises, fut dispersée. Son ami Oberthür put acquérir le “premier choix” des scarabéides, avec les nombreux types qu’ils renfermaient.
BIBLIOGRAPHIE
907Lucas (W. J.), “David Sharp, M.A., M.B., F.R.S., Etc.”, The Entomologist, vol. 55, 1922, pp. 217-221, pl. III.
SICARD Albert (1864-1930)
908Né en Dordogne, le Dr Sicard fut médecinmajor dans l’armée française. Il fit de longs séjours au Maroc, en Tunisie et à Madagascar. De retour en France, il fut en poste à Colmar, avant de se retirer en Dordogne. Il s’était spécialisé dans l’étude des coccinellides du globe (SEF 1889), auxquels il a consacré de nombreux et importants travaux. Il s’est également intéressé à des problèmes de biologie générale, comme le mimétisme290. Chasseur énergique et infatigable, il a récolté d’énormes quantités de coléoptères, notamment lors de ses séjours outre-mer, et spécialement à Madagascar, où il explora pendant plusieurs années la célèbre Montagne d’Ambre. Il put aussi acquérir des matériaux provenant d’autres entomologistes (Aubert*, Croissandeau*, Gadeau de Kerville*, Gorham*, Rothschild*). Sa collection était donc très importante : elle ne comptait pas moins de 2 000 cartons lorsqu’elle fut léguée au Muséum, où elle entra le 18 décembre 1930.
BIBLIOGRAPHIE
909Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, pp. 83-84.
SIETTI Henri (1872-1938)
910Henri Sietti était pharmacien au Beausset, dans l’arrière-pays de Toulon (Var). Il s’intéressa très tôt aux coléoptères (SEF 1905). À ses débuts, il lui arriva une aventure unique dans les annales de l’entomologie. Son jardin comportait un puits profond, dont le trop-plein se déversait dans un bassin d’épanchement ; c’est dans ce bassin qu’était puisée l’eau que buvait sa famille. Un jour, Sietti avisa dans ce bassin un très petit dytiscide : il s’agissait d’une espèce aveugle et dépigmenté, spécialisée dans l’habitat souterrain. Un autre jour, un de ces petits insectes se rencontra dans la carafe posée sur la table de la salle à manger ! L’espèce fut décrite en 1904 par Abeille de Perrin* qui dédia le genre à Sietti (Siettitia) et l’espèce au Beausset (balsetensis). L’espèce n’est connue que par une petite série d’exemplaires, tous capturés dans le puits de Sietti. Elle n’a pas été retrouvée depuis de longues années, au point que certains entomologistes la considèrent comme actuellement disparue. Quoiqu’il en soit, après un tel début, on comprend que Sietti se soit senti béni par les dieux de l’entomologie ! Il s’y consacra dès lors avec énergie, et rassembla des matériaux, exclusivement paléarctiques, surtout dans les deux familles des scarabéides et des ténébrionides. Il explora soigneusement le sud de la France, encore préservé et dont la faune entomologique était alors d’une extrême richesse, voyagea à plusieurs reprises en Espagne, et entreprit cinq expéditions en Afrique du Nord. Le résultat de ces travaux — complété par des échanges et des achats — fut la constitution d’une riche et intéressante collection. Par amitié pour René Jeannel*, il la légua au Muséum, où elle entra le 19 janvier 1939. Elle compte 297 cartons doubles.
BIBLIOGRAPHIE
911Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 84.
912Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 230.
913Salgues (René), “Henri Sietti, 1872-1938”, Annales de la Société d’histoire naturelle de Toulon et du Var, 1938, pp. 33-40, portrait.
SIEVEKING André (mort en 1893)
914Cet entomologiste amateur avait constitué une collection de coléoptères de France qui fut acquise par Maurice Pic*.
SOLIER Antoine Joseph Jean (1792-1851)
915Ancien élève de l’École polytechnique, Antoine Solier était capitaine du Génie. Parallèlement, il s’intéressa aux plantes et aux insectes (SEF 1833). Dans ce dernier groupe, il se spécialisa très tôt dans la famille des “collaptérides”, qui correspondent à peu de chose près aux ténébrionides modernes. Il leur consacra une monographie de près de 1 500 pages, publiée sur une quinzaine d’années291. Il s’intéressa plus rarement à d’autres familles. Un des plus beaux coléoptères de la faune française lui a été dédié en 1826 par Dejean* : Carabus (Chrysocarabus) solieri. À sa mort, sa collection était une des plus riches et des mieux étudiées de France : quelque 11 000 espèces, représentées par 30 000 individus renfermés dans 350 cartons. Elle fut dispersée par Achille Deyrolle*. L’abbé de Marseul* put en acquérir les ténébrionides.
BIBLIOGRAPHIE
916Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 84.
917Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 115.
918Mulsant (Étienne), “Notice sur A. J. J. Solier”, Annales de la Société linnéenne de Lyon, 1852, pp. 63-75, portrait.
919Silbermann (Gustave), Énumération des entomologistes vivans, suivie de notes sur les collections entomologiques des principaux musées d’histoire naturelle d’Europe, sur les sociétés d’entomologie, sur les recueils périodiques consacrés à l’étude des insectes, et d’une table alphabétique des résidences des entomologistes, Paris : Roret ; Lunéville : Creuzat, 1835, in-8°, pp. 66-67.
SOMMER Michael Christian (1785-1868)
920Michael Christian Sommer, établi à Altona (près de Hambourg), fut l’un des plus importants négociants d’insectes de son époque, probablement le premier à pratiquer le commerce de gros dans cette spécialité. Il s’entendait avec de nombreux marins et officiers, qui relâchaient à Hambourg, et ceux-ci lui ramenaient d’innombrables matériaux en provenance de tous les pays du monde. Il les revendait aux détaillants d’Allemagne et du reste de l’Europe. Son “cabinet d’entomologie” fut dispersé par son fils. Sont parvenus au Muséum : les clérides via Gorham* et les buprestides via Neervoort Van de Poll* et Théry*.
BIBLIOGRAPHIE
921Weidner (Herbert), Geschichte der Entomologie in Hamburg (Supplément aux Abhandlungen und Verhandlungen des Naturwissenschaftlichen Vereins in Hamburg), Hamburg : Cram, de Gruyter & Co., 1967, pp. 134-138.
STEINHEIL Eduard Wilhelm (1830-1878)
922Fils du physicien et opticien Carl August Steinheil, Eduard Steinheil est né à Munich. Il dirigea une brasserie, puis entra dans la firme d’instruments d’optique fondée par son père ; enfin, il créa sa propre manufacture d’appareils calorifiques. Passionné par les coléoptères, il allait passer l’hiver dans les régions méditerranéennes. En 1872, il séjourna quelques mois en Colombie, où il fit des récoltes intensives. L’important matériel qu’il ramena forma le noyau de sa collection de coléoptères de ce pays. Il entra en contact avec Harold*, qui lui apporta son aide pour publier ses nombreuses espèces nouvelles, soit dans les Coleopterologische Hefte, soit dans d’autres périodiques. Les deux hommes, auxquels se joignirent d’autres amateurs, fondèrent en 1876 la “Münchener entomologische Verein” (Société entomologique de Munich). Steinheil augmenta beaucoup sa collection de coléoptères par des achats et des échanges. Mais il avait la nostalgie de la Colombie et ne rêvait que d’y retourner. Il s’embarqua au Havre le 27 septembre 1878. Lors d’une escale à l’île de Saint-Thomas, dans les Petites Antilles, il attrapa la fièvre jaune dont il mourut en quelques heures. Le premier choix de sa collection colombienne resta à Munich, mais Oberthür* put acquérir le reste de ses coléoptères.
BIBLIOGRAPHIE
923Forel (Auguste), “Nekrolog. Eduard Steinheil”, Sitzungsberichte des Münchener entomologischen Vereins, 1879, pp. 1-5.
STERNBERG Chrysantus (1838-1914)
924Entomologiste allemand qui avait constitué une importante collection de coléoptères. Oberthür* put acquérir le “premier choix” des lucanides et d’une partie des carabides.
t-z
TAPPES Joseph Gabriel Nicolas Édouard (1815-1885)
925Gabriel Tappes, caissier à la Banque des chemins de fer de la Seine, était amateur de coléoptères (SEF 1856) et s’était spécialisé dans les chrysomélides du genre cryptocéphale. Cet ensemble difficile, qui compte de très nombreuses espèces, avait fait l’objet d’une quinzaine de publications de sa part. Il en avait réuni une collection spéciale, comprenant les espèces européennes et exotiques, qui fut acquise par Edmond André*.
BIBLIOGRAPHIE
926Marseul (Sylvain Augustin, abbé de), “Les Entomologistes et leurs écrits”, extr. de L’Abeille, 1882-1889, in-16, pp. 274-275.
TAREL Raphaël
927Raphaël Tarel, licencié en droit en 1879, était avocat à Bordeaux. Il s’intéressait surtout aux lépidoptères, mais a publié quelques notes sur les cicindélides. Sa collection de cette famille a été acquise par Pic* au début du XXe siècle.
BIBLIOGRAPHIE
928Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 85.
TEMPÈRE Gaston (1900-1985)
929Né à Paris, Gaston Tempère se fixa dans la région bordelaise vers 1914 et y passa le reste de sa vie. Après son diplôme de pharmacien, sa carrière professionnelle se déroula essentiellement au laboratoire de Botanique de la faculté de Médecine et de Pharmacie de Bordeaux, où il fut chef de travaux et chargé de cours. La botanique le conduisit naturellement aux insectes phytophages (SEF 1926.) Il se spécialisa dans l’étude des chrysomélides et des curculionides, mais publia surtout sur ces derniers. On lui doit quelque 160 travaux de biologie et de systématique. Il faut signaler en particulier une étude très originale sur l’instinct des insectes phytophages, qui apporte aux botanistes des éléments de classification s’appuyant sur les liaisons insectes-plantes292. Également remarquables sont les résultats de ses études, sur le terrain et en élevage, concernant les larves tisseuses de cocons de certains curculioni des293. Sa collection spécialisée de curculionides a été offerte de son vivant au Muséum, où elle est entrée le 24 février 1984294. Elle se compose de 164 cartons, dont 101 de curculionides de France, 34 de curculionides non français, 6 pour les petites familles (anthribides, brentides, bruchides), et 23 de la collection Démoflys* (curculionides de Tunisie).
BIBLIOGRAPHIE
930Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 86.
931Jeanne (Claude), Péricart (Jean), “Gaston Tempère (12 janvier 1900 – 17 mars 1985). L’entomologiste et son œuvre”, Bulletin de la Société entomologique de France, vol. 92, no 9-10, 1988 [1989], pp. 265-276.
932Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 203-204.
THÉROND Jean (1899-1987)
933Industriel à Nîmes, Jean Thérond s’intéressa très tôt aux coléoptères (SEF 1922). Il s’y consacra à temps plein à partir de 1956. Dès son adolescence, il fréquentait le Dr Chobaut*, d’Avignon, avec lequel il effectuait régulièrement des excursions, en fin de semaine. De là provient, comme chez beaucoup d’autres entomologistes, son attirance profonde et jamais démentie pour la faune des coléoptères de sa région. Après plus d’un demi-siècle d’exploration assidue, il leur consacra un important catalogue295. En outre, également comme la plupart des coléoptéristes éclairés, il se spécialisa dans une famille, au niveau mondial : les histérides, sur lesquels il fit paraître une centaine de travaux. Par des achats, des échanges, ainsi que des déterminations effectuées pour les musées (notamment pendant ses trente dernières années), il put réunir de longues séries de sa famille de prédilection. À la fin de sa vie, l’ensemble de sa collection se composait d’environ 1 000 cartons 39 x 26 cm, dont environ 140 consacrés aux histérides, et le reste aux coléoptères de la Camargue et du Gard. Afin de conserver cet ensemble – estimée 400 000 francs de l’époque – dans les collections nationales, le professeur Claude Caussanel, dernier titulaire de la chaire d’Entomologie, et le responsable des coléoptères, le Dr Roger-Paul Dechambre, obtinrent d’abord son classement au titre de “monument historique”. L’acquisition fut ensuite réalisée par une procédure de da tion296. Les cartons d’histérides furent déposés au laboratoire d’Entomologie, où ils entrèrent le 6 novembre 1989 ; le reste de la collection alla au Muséum de Nîmes.
BIBLIOGRAPHIE
934Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 86. Téocchi (Pierre), “Jean Thérond (1899-1987)”, L’Entomologiste, vol. 43, no 3, 1987, pp. 139-141.
THÉRY André (1864-1947)
935Né à Lille, diplômé de l’École nationale supérieure d’Agriculture de Montpellier, André Théry part en 1887 s’établir en Algérie comme colon. Il s’intéresse déjà aux coléoptères (SEF 1890). Après 25 années de présence, il s’installe en 1912 au Maroc, où il va rester jusqu’en 1934. Naturaliste complet, il va fonder successivement deux sociétés savantes : en 1909, la Société d’histoire naturelle de l’Afrique du Nord ; en 1920, la Société des Sciences naturelles du Maroc. Théry se plaçait parmi les praticiens agricoles avertis, et il fit école en Afrique du Nord. Mais il était aussi un remarquable entomologiste. Son groupe de prédilection fut toujours les buprestides, auxquels il consacra une cinquantaine de travaux scientifiques de grande valeur. Pendant ses séjours en Algérie et au Maroc, quoique limité par le manque de temps, il réussit à publier une importante monographie des espèces nord-africaines297. Rentré en France, l’âge ne diminuant ni ses facultés ni sa puissance de travail, il put se consacrer complètement à ses travaux entomologiques298. Il publia notamment le volume de la Faune de France des buprestides299. Enfin, il élargit le champ de ses recherches aux espèces africaines, et publia plusieurs travaux (certains posthumes) consacrés aux espèces d’Afrique tro picale300. De par ses propres chasses, ses échanges, ses achats (dont certains importants), ainsi que ses déterminations, la collection de buprestides de Théry ne comptait pas moins de 800 boîtes. Elle fut offerte en totalité au Muséum, par lui-même, le 28 janvier 1936.
BIBLIOGRAPHIE
936Boudy (P.), “Notice nécrologique de M. André Théry”, Bulletin de la Société des Sciences naturelles du Maroc, vol. 25-27, 1947, pp. 105-107.
937Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 86.
938Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 192-193.
THOMSON James (mort en 1897)
939James Thomson, citoyen américain très fortuné, s’était fixé à Paris. Il commença en 1839 à former une collection de coléoptères qui se révéla rapidement comme l’une des plus importantes de son époque (SEF 1854). Il s’intéressait aux coléoptères grands et/ou spectaculaires (carabes, cicindèles, cétoines, buprestes, longicornes) ; mais il n’était pas un simple collectionneur, et il eut toujours à cœur de les étudier scientifiquement. Pour cela, il publia deux revues éphémères, qui comptèrent respectivement deux et trois volumes : les Archives entomologiques, Recueil contenant des illustrations d’insectes nouveaux ou rares (1857-1858) et Physis, recueil d’Histoire naturelle (1867-1874). Elles étaient presque entièrement consacrées à ses propres travaux sur les coléoptères. C’est dans la première que fut publié le “Voyage au Gabon”, volume dans lequel il était l’auteur de la partie coléoptères301. En outre, il publia dans d’autres revues, ou à titre d’ouvrages séparés, plusieurs autres travaux importants302. George Mniszech* et lui se livraient de mémorables batailles pour l’acquisition des collections qu’ils convoitaient ; mais ils s’étaient unis, en 1856, pour financer le voyage au Gabon d’Henri Deyrolle*. En 1858, Thomson put acquérir des matériaux de Wallace*, notamment des cérambycides, tandis que Mniszech achetait la totalité des buprestides. En 1880, Thomson acquit la collection de cétonides de Higgins* et prévoyait de publier une révision et un catalogue de cette famille. Après la mort de Mniszech (1881), la collection de Thomson était sans doute la plus importante de France. Elle avait absorbé au moins dix grandes collections (y compris des parties significatives de celles de Dejean*, Reiche*, La Ferté*)303. Il avait fait fabriquer des boîtes de forme spéciale, appartenant au modèle dit “double” ou “lyonnais” (où le fond et le couvercle, d’égale profondeur, sont tous deux munis d’une couche de liège, les insectes étant piqués dans l’un et l’autre), chaque boîte affectant la forme de deux grands livres accolés. Pour des raisons mal connues (peut-être, comme tant d’autres entomologistes, perdit-il la vue, ou craignit-il de la perdre), il décida de s’en défaire et partit s’installer à Nice en 1883. Janson* – à Londres – et Deyrolle mirent plusieurs années à disperser la collection. En 1889, René Oberthür* avait pu acquérir l’essentiel des grandes espèces brillantes de lucanides, de scarabéides phytophages (cétonides, dynastides, rutélides), de buprestides, de cérambycides, ainsi que de familles moins spectaculaires (brentides, clérides, endomychides, etc.)304 Des matériaux additionnels sont parvenus au Muséum par d’autres intermédiaires : bruchides via Pic*, érotylides et trogositides via Sédillot*.
BIBLIOGRAPHIE
940Bouvier (E. L.), “[Notice nécrologique]”, Bulletin de la Société entomologique de France, 1898, p. 5.
941“[Notice nécrologique]”, Proceedings of the Royal Entomological Society of London, 1898, p. LIV.
THOREY Georg Christoph Gottlieb (1790-1884)
942Georg Thorey, qui reçut à la fin de sa vie le titre de “Nestor des coléoptérologistes allemands”, était un pharmacien de Hambourg, en relation avec tous les entomologistes européens de son époque. Il chassait très activement dans les environs de Hambourg, qui semblent avoir été très riches à son époque, et faisait décrire ses découvertes par les plus grands spécialistes. Dejean* lui dédia une espèce de carabides en 1828 (Europhilus thoreyi). Thorey recevait aussi de nombreuses espèces exotiques ; il pratiquait l’échange, voire le commerce des “doubles”. En 1876, sa collection renfermait 46 000 spécimens. Elle fut mise en vente à sa mort, et René Oberthür* put l’acquérir tout entière.
BIBLIOGRAPHIE
943Silbermann (Gustave), Énumération des entomologistes vivans, suivie de notes sur les collections entomologiques des principaux musées d’histoire naturelle d’Europe, sur les sociétés d’entomologie, sur les recueils périodiques consacrés à l’étude des insectes, et d’une table alphabétique des résidences des entomologistes, Paris : Roret ; Lunéville : Creuzat, 1835, in-8°, p. 70 (sub “Thirey”).
944Weidner (Herbert), Geschichte der Entomologie in Hamburg (Supplément aux Abhandlungen und Verhandlungen des Naturwissenschaftlichen Vereins in Hamburg), Hamburg : Cram, de Gruyter & Co., 1967, pp. 114-115.
TONDU Henri (mort en 1918)
945Administrateur colonial en Algérie, Henri Tondu était un chasseur et collectionneur actif de coléoptères (SEF 1907). Comme beaucoup de ses contemporains, il échangeait voire vendait ses “doubles”. On rencontre des produits de ses chasses dans plusieurs collections de l’époque. Mais sa collection personnelle fut acquise par René Oberthür*.
BIBLIOGRAPHIE
946Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 87.
TOURNIER Henri (1834-1904)
947Henri Tournier était un riche entomologiste suisse, amateur de coléoptères paléarctiques (SEF 1858), auxquels il consacra plusieurs publications scientifiques. Dans les années 1860-1880, il proposait des échanges ou des achats de toutes les espèces d’Europe. En 1894, il accepta de céder son importante collection à Maurice Pic*. Ce dernier raconte comment Tournier lui consentit des “facilités de paiement”305.
TOUZALIN Henri de (mort en 1943)
948Henri de Touzalin était inspecteur des forêts à Poitiers et s’intéressait aux coléoptères xylophages (SEF 1898). Il avait rassemblé une collection de 250 cartons, qui regroupait principalement des cérambycides d’Indochine, ainsi qu’une collection générale des coléoptères de France. L’ensemble fut offert au Muséum le 5 avril 1946.
BIBLIOGRAPHIE
949Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 87.
UHAGÓN Y VEDIA Serafín de (1845-1904)
950Serafín de Uhagón fait ses études à Bayonne et Bordeaux, puis les termine en Angleterre. Il entre alors dans la banque familiale, à Madrid, où il reste toute sa vie. Malgré des responsabilités professionnelles lourdes, il s’intéresse très tôt à l’entomologie et adhère aux principales sociétés européennes (SEF 1867). Il voyage à travers l’Espagne, notamment en compagnie de Sharp*, et découvre de nombreuses espèces nouvelles. Ses 25 publications touchent l’ensemble des coléoptères, mais les principales ont trait aux malachiides. René Oberthür*, qui était son ami depuis des années, acquiert sa collection tout entière.
BIBLIOGRAPHIE
951Martínez de La Escalera (Manuel), “Don Serafín de Uhagón. Noticia necrológica”, Boletín de la Real sociedad española de historia natural, vol. 4, 1904, pp. 287-291, portrait.
VACHER DE LAPOUGE Georges (1854-1936)
952Né dans une famille où se mêlaient catholiques et protestants, Georges Vacher de Lapouge fait de brillantes études et devient docteur en droit à 25 ans. Mais la procédure ne l’intéresse pas ; il préfère étudier la zoologie, l’anthropologie, les langues anciennes, et même un peu de chinois et de japonais à l’École des langues orientales. En 1886, il entre dans le corps des bibliothécaires et se lance dans de vastes lectures. Séduit par la théorie darwinienne, il donne un certain nombre de cours libres, à l’université de Montpellier, dont il tire des ouvrages d’anthropologie sociale à coloration raciste306. Son point de départ est que les principes de la biologie darwinienne – lutte pour l’existence, sélection des meilleurs – gouvernent les lois de la vie et de la mort des nations, lois aussi fatales que celles qui régissent la vie d’un être organisé. C’est dire que la sociologie doit emprunter ses concepts explicatifs au darwinisme et trouver ses nouveaux fondements dans la biologie. Lapouge appelle “anthroposociologie” le résultat de cette démarche. Il distingue de nombreuses races dans l’espèce humaine, dont trois rien qu’en Europe. Certaines races sont supérieures, d’autres inférieures, et Lapouge en fait toute la hiérarchie. Enfin, il tente de démontrer que la sélection sociale, qui prévaut dans les sociétés européennes, tend à détruire les hommes supérieurs, qui sont naturellement moins nombreux, au bénéfice des inférieurs, par le système de la démocratie (volonté du plus grand nombre). On a dit que ses vues ont pu avoir une influence sur l’idéologie national-socialiste et hitlérienne ; mais ce ne peut être que de façon indirecte, du fait que certaines idées de Lapouge sont à l’opposé des conceptions nazies. Par exemple, les Juifs sont presque au sommet de son système, à peine au-dessous des Anglais, et bien au-dessus des Allemands et des Français de souche ! Il conclut à la nécessité, pour régénérer les races européennes, d’installer partout des régimes politiques autoritaires, qui pratiqueront un eugénisme d’État, et cette idée-là fut en effet reprise par Hitler, de même que celle qui place les “Aryens” au sommet de l’humanité.
953En entomologie, Lapouge a été fidèle à son idéal d’excellence. Il s’est intéressé à un groupe très “aristocratique”, comprenant des espèces qui sont parmi les plus élégantes et les plus brillamment colorées des coléoptères : les carabes et genres voisins, qu’il a étudiés pendant des années. Abandonnant l’anthroposociologie, c’est à ces insectes que Lapouge a consacré ses derniers travaux, dont certains sont parmi les plus importants qui aient été publiés sur le groupe307. Il disposait pour cela d’une position privilégiée du fait qu’il était le déterminateur attitré de Staudinger & Bang-Haas à Dresde (le plus grand négociant en insectes de l’époque). Il avait la possibilité de conserver de nombreux exemplaires et même des types de ses espèces nouvelles. Sa collection spécialisée était donc très importantes, sans doute une des premières du monde dans sa spécialité. Malheureusement, la fatalité s’est acharnée sur elle308. Une lettre l’offrant au Muséum s’est perdue en 1936, par le fait des circonstances. Restée dans la famille, la collection a été victime d’un bombardement ; ce qu’il en restait a été entreposé alors dans un garde-meuble pendant des années, en proie aux insectes destructeurs. Finalement, les héritiers de Lapouge ont repris contact avec le Muséum en 1972, et, cette fois, les restes de sa collection ont pu être déposés au laboratoire d’Entomologie. Dans les 90 cartons subsistants, les spécialistes n’ont pu retrouver que quelques dizaines de types et quelques centaines de spécimens encore identifiables, tristes débris d’une collection à la fois exceptionnelle par sa qualité et unique par la personnalité de son auteur.
BIBLIOGRAPHIE
954Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 88.
955Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, pp. 91-92.
VADON André Jean (1904-1970)
956À l’âge de trente ans, Jean Vadon s’installa à Maroantsetra, sur la côte orientale de Madagascar, et y passa le reste de sa vie. Pendant trente-six années, il fut directeur d’école régionale, capitaine du port, agent consulaire. Mais il fut surtout un entomologiste récolteur qui exploita activement sa région, avec l’aide de toute une escouade d’élèves et de chasseurs formés par lui-même. Auparavant, il avait voyagé au Cameroun (1931), et c’est là qu’il avait connu Lebis*. Ce dernier devint son correspondant régulier en France. C’est à lui que Vadon envoyait toutes ses récoltes, le climat de la côte orientale de Madagascar étant trop humide pour permettre la conservation des insectes. Lebis avait pour consigne d’en transmettre la plus grande partie au Muséum, au Musée royal de l’Afrique centrale (Belgique) et aux autres grandes institutions d’Europe et d’Amérique. Chasseur exceptionnel, Vadon publia très peu. Son œuvre réside dans ses récoltes, poursuivies avec méthode et persévérance, par lui-même et par ses élèves. Sa collection personnelle, constituée et conservée par Lebis, fut déposée au Muséum après le décès de celui-ci, dans les années 1980.
BIBLIOGRAPHIE
957Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 88.
958Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 205.
959Paulian (Renaud) “André Vadon”, Bulletin de la Société entomologique de France, vol. 76, 1971, pp. 171-174, portrait.
VAN LANSBERGE Johan Wilhelm (1830-1905)
960Issu d’une grande famille hollandaise de savants et de hauts fonctionnaires, Johan Wilhelm Van Lansberge comptait parmi ses ancêtres Philip Van Lansberge (1561-1632), un des premiers astronomes ayant adopté le système de Copernic. Son père était gouverneur du Surinam, mais il naquit à Bogota (Colombie). Après des études de droit à Leyde, il entra dans le corps diplomatique où il occupa plusieurs postes avant d’être nommé ambassadeur des Pays-Bas à Londres, puis à Bruxelles, et enfin Gouverneur général des Indes néerlandaises (1875-1881). Rentré aux Pays-Bas, il fut victime en 1887 d’une attaque qui le laissa très diminué. Entre 1866 et 1887, il avait publié une trentaine de travaux entomologiques, essentiellement sur les coléoptères scarabéides, en particulier une remarquable révision des onitides309. Passionné par les coléoptères depuis son adolescence, il en avait constitué une importante collection, grâce à de nombreux achats (une partie des scarabéides de Castelnau*, ainsi que des lucanides, scarabéides, buprestides et cérambycides de Mniszech* ; une collection des espèces australiennes formée par French*, etc.). Pendant son séjour en Indonésie, il y avait fait récolter d’innombrables insectes, dont il envoyait une partie au musée de Leyde et conservait le reste. Le “premier choix” de sa collection fut acquis par René Oberthür*, tandis que Neervoort Van de Poll* se contentait du second.
BIBLIOGRAPHIE
961Lameere (A.), “[Nécrologie]”, Annales de la Société entomologique de Belgique, vol. 53, 1909, p. 191
962Ritsema (C.), “Lijst der entomologische geschriften van Mr. J. W. Van Lansberge”, Tijdschrift voor Entomologie, vol. 31, 1888, pp. 201-234.
VAULOGER DE BEAUPRÉ Marcel (1862-1904)
963Le capitaine Vauloger de Beaupré appartenait aux services topographiques de l’armée française et s’intéressait aux coléoptères d’Europe et des confins (SEF 1887). Après une série d’expéditions en Algérie et Tunisie, il fut envoyé en Indochine, où il resta trois ans. Il mourut à Hanoï presque à la veille de son retour en France. Il avait pu constituer une collection exceptionnellement riche, qui fut dispersée à sa mort. Elle a été presque tout entière reconstituée au Muséum via Desbordes*, Oberthür*, Pic* et Sicard*.
BIBLIOGRAPHIE
964Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 88.
965Pic (Maurice), “Nécrologie”, L’Échange, vol. 234, 1904, p. 41.
VIBERT Léon (1863-1914)
966Le lieutenant-colonel Vibert appartenait, comme Vauloger*, aux services topographiques de l’armée française et collectionnait les coléoptères paléarctiques (SEF 1903). Il effectua plusieurs séjours en Algérie et en Tunisie. Le matériel important qu’il avait réuni fut étudié par divers spécialistes, notamment Maurice Pic*. Ce dernier put acquérir ses malacodermes.
BIBLIOGRAPHIE
967Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 89.
VILLARD Louis (1838-1915)
968Entomologiste lyonnais (SEF 1874), Louis Villard avait réuni une riche collection de coléo-ptères d’Europe, qui fut dispersée à sa mort. Argod-Vallon* put acquérir les cérambycides et une partie des chrysomélides.
BIBLIOGRAPHIE
969Barthe (Eugène), “Nécrologie”, Miscellanea entomologica, vol. 22, no 10, 1915, p. 51.
970Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 89.
VILLIERS André (1915-1983)
971André Villiers fut un naturaliste aux multiples facettes, extrêmement énergique et “productif”. En témoignent les 661 publications scientifiques dont il fut l’auteur, et qui comprennent une série de gros volumes, abondamment illustrés par ses propres dessins. Il s’est intéressé à trois groupes zoologiques et a réussi à être, pour chacun d’eux, un spécialiste au niveau international : les reptiles d’Afrique, les hémiptères réduviides et les coléoptères cérambycides. Après avoir fréquenté en amateur débutant le laboratoire d’Entomologie, où il fut remarqué par René Jeannel*, il fut appelé en 1945 par Théodore Monod pour créer une section d’entomologie dans ce qui était alors l’Institut français d’Afrique noire, à Dakar. Pendant les onze années qu’il y passa, il constitua pour cet établissement une collection de 500 000 insectes d’Afrique occidentale, et acquit ainsi une connaissance inégalée de cette faune entomologique, à laquelle il ajouta aussi celle des reptiles. De retour au laboratoire d’Entomologie en 1956, il y fut successivement maître de conférences, puis professeur sans chaire. Responsable du secteur des coléoptères, il s’attacha à poursuivre le but, presque impossible à atteindre vu l’énormité des matériaux parisiens, d’une “collection générale” de ce groupe. Bien que, à cette époque favorisée, il ait disposé de l’aide d’un ingénieur et d’une technicienne, il ne put ranger complètement que sa famille de prédilection, les cérambycides, tout en poursuivant son intense activité de publications. Sans pouvoir citer ici ne serait-ce que ses principaux ouvrages, il faut mentionner au moins celui qui, sans doute, lui tenait le plus à cœur : sa faune de France des coléoptères cérambycides, publiée en 1978, dont les 635 pages et 1 802 figures ( !), toutes dessinées par lui, traitent le sujet d’une façon probablement indépassable310. André Villiers organisait son temps de façon rigoureuse, pour en perdre le moins possible. Redoutant particulièrement les perturbations entraînées par les tâches administratives et autres besognes accessoires, il restait chez lui trois jours par semaine, du vendredi au dimanche, pendant lesquels il s’enfermait dans son grenier et se consacrait totalement à ses recherches, seul avec ses documents et sa collection personnelle. Celle-ci comptait plus de 400 cartons et renfermait la quasi-totalité des cérambycides paléarctiques (tous les insectes qu’il avait ramenés d’Afrique ayant été incorporés dans la collection générale du laboratoire), ainsi que de nombreuses autres espèces de coléoptères. Elle fut déposée au laboratoire par Mme Villiers en 1983.
BIBLIOGRAPHIE
972Descarpentries (André), “La Carrière d’André Villiers”, L’Entomologiste, vol. 39, no 4, 1983, pp. 162-165.
973Jaussaud (Philippe), Brygoo (Édouard-Raoul) (sous la dir.), Du jardin au Muséum en 516 biographies, Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 2004, pp. 527-528 (Collection Archives).
974Paulian (Renaud), “André Villiers. 9 avril 1915-8 juin 1983”, L’Entomologiste, vol. 39, no 4, 1983, pp. 154-161.
975Quentin (René-Michel), “L’Œuvre scientifique d’André Villiers” [avec liste des publications], L’Entomologiste, vol. 39, no 4, 1983, pp. 166-208.
VINSON Jean (1906-1966)
976Issu d’une vieille famille franco-mauricienne, Jean Vinson était né à l’île Maurice, où il passa toute sa vie. Après des études d’agriculture et d’entomologie, il fut nommé en 1941 conservateur de l’Institut mauricien, puis, en 1954, directeur de cet établissement. Passionné par la faune, relativement pauvre (et même appauvrie) mais très originale de son île et de l’archipel des Mascareignes, il s’attacha à l’explorer méthodiquement et à la faire connaître. Il lui consacra une soixantaine de publications, en anglais et en français, parmi lesquelles on peut relever ses travaux sur les Nesosisyphus Vinson, petits coprophages aptères dont les quatre espèces donnent des exemples de distribution extrêmement restreinte, n’occupant que quelques hectares311. Jean Vinson fut victime d’un accident mortel, lors d’une exploration biologique sur un îlot des Mascareignes. Il avait déposé au laboratoire d’Entomologie une collection représentative des coléoptères de Maurice qui compte une vingtaine de cartons.
BIBLIOGRAPHIE
977Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 89.
978Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 206.
979Paulian (Renaud), “Jean Vinson (1906-1966)”, Bulletin de la Société entomologique de France, vol. 72, 1967, pp. 11-16.
VIRÉ Armand (1869-1951)
980Né en Seine-et-Marne, Armand Viré s’intéressa très tôt à la faune entomologique des souterrains, galeries et cavernes, naturels ou artificiels (SEF 1899). En 1896, il avait contribué à la création d’un laboratoire de biologie souterraine dans les catacombes de Paris, qui dépendait du Muséum et de l’École pratique des hautes études, et en fut le directeur de 1910 à 1929, date de sa retraite. Loin de se cantonner à ce milieu artificiel, il explora de nombreuses cavités naturelles, spécialement dans la région des Causses, qu’il décrivit toujours au double point de vue de la biologie et de la préhistoire ou de l’archéologie. Il est l’auteur d’une soixantaine de publications de spéléologie et biospéléologie, et de plus de cent consacrées à la préhistoire et à l’archéologie (plus quelques-unes sur la radiesthésie). En 1930, il déposa au Muséum sa collection d’insectes des grottes, qui comprenait un certain nombre de coléoptères.
BIBLIOGRAPHIE
981Abad (Marcel), “Un Grand précurseur de la spéléologie lotoise, Armand Viré”, in Annales des 4e et 5e congrès du musée de Millau et des Grands Causses, 1979, pp. 52-58.
VITALIS DE SALVAZA R. (mort en 1935)
982Entomologiste amateur, surtout intéressé par les lépidoptères (SEF 1913), Vitalis de Salvaza passa de longues années en Indochine, où il s’attacha à récolter et à faire récolter tous les ordres d’insectes. En 1921, il lança le pro jet d’une Faune entomologique de l’Indochine française, dont cinq fascicules furent publiés la même année312. Une partie de sa collection de coléoptères entra en possession de Pic* (clérides, érotylides, endomychides, hétéromères, malacodermes, phytophages).
VITURAT Claude, abbé (1854-1905)
983L’abbé Viturat, modeste curé de campagne et entomologiste habile, fut l’initiateur ès coléoptères de Maurice Pic*, qui lui en fut reconnaissant toute sa vie. Il est l’auteur d’une vingtaine de publications biologiques ou faunistiques, notes de chasses ou d’élevage d’espèces “rares”. Il rédigea surtout un Catalogue des coléoptères de la Saône-et-Loire, qu’il compléta par une partie analytique due à Fauconnet*. Sa collection fut léguée à Maurice Pic.
BIBLIOGRAPHIE
984Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 89.
985Pic (Maurice), “Notice nécrologique sur l’abbé Viturat”, Société d’Histoire naturelle d’Autun, 1905, pp. 237-250.
986Pic (Maurice), “Mon jubilé entomologique”, numéro spécial de L’Échange, 8 avril 1942, pp. 7, 19.
VUILLEFROY-CASSINI Félix, marquis de (1841-1916)
987Le marquis de Vuillefroy, descendant du célèbre astronome Cassini, était artiste-peintre et s’intéressait aux coléoptères d’Europe (SEF 1862-1876, réadmis en 1892, président en 1894). Il avait fait partie du petit groupe d’entomologistes intrépides qui s’étaient lancés à la découverte de l’Espagne, lors de la mémorable excursion de la SEF dans ce pays en 1865313. Auteur de plusieurs notes sur ses chasses entomologiques, ou sur divers carabides, il laissa une intéressante collection, dont Louis Bedel* put acquérir les curculionides.
BIBLIOGRAPHIE
988Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 90.
989Joannis (J. de), “Nécrologie”, Bulletin de la Société entomologique de France, 1918, p. 125.
WALLACE Alfred Russel (1823-1913)
990Alfred Russell Wallace occupe une place à part dans l’histoire de la biologie. Il fut en effet le co-fondateur de la théorie de la sélection naturelle, au même titre que Darwin ; pourtant, c’est généralement ce dernier qui en est seul crédité. Il faut mettre cette injustice au compte de la trop grande modestie de Wallace, et aussi, il faut bien le dire, à celui d’un certain égoïsme de la part de Darwin, assez peu enclin à reconnaître le mérite de ses confrères. Wallace était né dans la petite ville d’Usk, au sud-ouest du Pays de Galles. La ruine de son père le força à quitter l’école à l’âge de treize ans et entrer en apprentissage chez un arpenteur. Il était déjà passionné par l’histoire naturelle, qu’il apprenait en autodidacte, et notamment par l’étude des insectes. Il rencontra Bates*, de deux ans plus jeune que lui, et ils décidèrent d’entreprendre un grand voyage d’exploration en Amazonie. Ils quittèrent l’Angleterre en 1848 ; mais leur entente ne dura pas, et ils se séparèrent en 1850. Wallace resta encore deux ans en Amazonie, avant que des problèmes de santé ne l’obligèrent à rentrer en Angleterre en 1852. Mais ses ennuis n’étaient pas finis ! Son navire prit feu et sombra au milieu de l’Atlantique : toutes ses collections furent détruites, et lui-même dériva sur un canot pendant dix jours avant d’être sauvé. Cette mésaventure aurait désespéré bien des hommes. Lui trouva le courage de publier un récit de son voyage, qui parut en 1853, et lui acquit d’emblée une place parmi les “voyageurs-naturalistes” de son époque314. Il put ainsi rassembler un petit capital et repartir outre-mer dès 1854. Cette fois, il avait choisi l’Indonésie, où il demeura jusqu’en 1862, parcourant l’archipel en tous sens et séjournant dans les îles principales. La relation qu’il fit de ce séjour, The Malay Archipelago (1869), est un des chefs-d’œuvre de la littérature de voyage315. Les idées évolutionnistes de Wallace avaient germé dans son esprit dès son séjour en Amazonie. Mais elles se précisèrent en Indonésie. Le contact permanent avec cette nature tropicale, alors une des plus exubérantes de la terre (elle a été malheureusement bien dégradée depuis), l’observation de certains phénomène impossibles à expliquer par le système fixiste, lui firent comprendre que les espèces animales et végétales avaient pris naissance à la suite de phénomènes d’évolution et de sélection. On connaît le reste de l’histoire : depuis l’Indonésie, Wallace envoya une relation de ses conclusions au secrétaire de la Linnean Society de Londres ; celui-ci alerta Darwin, dont il connaissait les travaux en cours. Finalement, on se mit d’accord pour une présentation simultanée des travaux des deux hommes. Celle-ci eut lieu le 1er juin 1858 par les soins de Sir Charles Lyell et Sir Joseph Hooker316. Dès lors, et pendant que Wallace était encore en Indonésie, Darwin se hâta de terminer son ouvrage, le fameux The Origin of Species, qui fut publié en novembre 1859. Par la suite, avec une élégance dont il ne se départit jamais, Wallace attribua le principal mérite de cette découverte à Darwin. Lui-même s’attacha à l’étude de la biogéographie, particulièrement à celle des îles, sujet sur lequel il publia des travaux marquants317. En fait, il n’était pas toujours d’accord avec Darwin. Il était notamment convaincu de la place particulière de l’homme, et croyait qu’une “intelligence supérieure” avait dirigé le processus par lequel notre espèce s’est développée. Enfin, il partageait les idées des “spiritualistes” français (notamment de Camille Flammarion) sur la pluralité des mondes habités318. Vers la fin de sa vie, il multiplia ces ouvrages, de moins en moins scientifiques, et qui entachent quelque peu sa réputation319. Dans le domaine de l’entomologie, il suivit les traces de Bates, s’intéressant surtout à deux groupes : les papillons de jour (anciens “Rhopalocères”) et les coléoptères cérambycides, en s’attachant lui aussi à l’étude du mimétisme, dans lequel il voyait une des preuves de la théorie de la sélection. Lors de son voyage en Indonésie, il récoltait activement tous les animaux du pays, mais spécialement les insectes, et expédiait le tout à son agent de Londres, Samuel Stevens, qui avait pour consigne de lui constituer une collection complète de certains groupes, et de mettre le reste en vente320. En tout, il expédia plus de 110 000 insectes, 8 050 oiseaux, 410 mammifères et autres vertébrés, 7 500 coquillages, etc. Un certain nombre de ces matériaux furent vendus au fur et à mesure de leur arrivée ; d’autres furent conservés par Wallace et cédés sous forme de collections. Le Muséum conserve actuellement les mélasides et élatérides, parvenus via Fleutiaux*, et surtout les buprestides et quelques petits groupes, acquis par Mniszech* et parvenus via Oberthür*321.
BIBLIOGRAPHIE
991Gilbert (Pamela), A Compendium of the Biographical Literature on Deceased Entomologists, Londres : British Museum (Natural History), 1977, in-8°, p. 401.
WEHNCKE Ernst (1835-1883)
992Ernst Wehncke était marchand en gros d’articles de caoutchouc, établi à Harburg (au sud de Hambourg), et spécialiste des dytiscides du globe, auxquels il consacra un certain nombre de publications scientifiques. En 1876, sa collection comprenait 7 800 espèces de coléoptères d’Europe, et en outre 800 espèces de dytiscides du globe ; elle fut acquise par René Oberthür*.
BIBLIOGRAPHIE
993Weidner (Herbert), Geschichte der Entomologie in Hamburg (Supplément aux Abhandlungen und Verhandlungen des Naturwissenschaftlichen Vereins in Hamburg), Hamburg : Cram, de Gruyter & Co., 1967, p. 186.
WENCKER Joseph Antoine (1824-1873)
994Joseph Wencker, de Nancy, était dessinateur aux Chemins de fer de l’Est, et, parallèlement, s’intéressait en amateur aux coléoptères (SEF 1857). Il leur a consacré quelques travaux intéressants, notamment — en collaboration avec Silbermann et Charles Brisout de Barneville* — un catalogue des espèces d’Alsace322. Il s’était aussi spécialisé dans l’étude des toutes petites espèces, en particulier les curculionides de la sous-famille des apioninés, dont il a publié une révision323. Sa collection fut dispersée par Émile Deyrolle*, auprès duquel le Muséum put acquérir les curculionides.
BIBLIOGRAPHIE
995Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 90.
WOLLASTON Thomas Vernon (1822-1878)
996Entomologiste distingué, Thomas Vernon Wollaston effectua ses études universitaires à Cambridge avant de se consacrer à l’étude des coléoptères britanniques (SEF 1849). Sa santé fragile lui imposant de passer l’hiver dans un climat favorable, il choisit Madère, dont il fut un visiteur régulier pendant plusieurs années. Il en tira un important ouvrage sur les coléoptères de l’île324. Par la suite, il étendit son champ d’activité aux autres archipels de l’Atlantique. L’étude de leurs faunes de coléoptères lui parut confirmer l’hypothèse de l’existence ancienne d’un continent effondré : la fameuse Atlantide325. Enfin, il put effectuer des récoltes à Sainte-Hélène et mit en évidence la singularité de sa faune326. Ses collections furent léguées à ses amis, mais Oberthür* put en acquérir le second choix.
BIBLIOGRAPHIE
997[Anonyme], “Obituary”, The Entomologist’s Monthly Magazine, 1878, pp. 213-215.
998[Anonyme], “Thomas Vernon Wollaston”, The Annals and Magazine of Natural History, 1878, pp. 178-181.
999Gilbert (Pamela), A Compendium of the Biographical Literature on Deceased Entomologists, Londres : British Museum (Natural History), 1977, in-8°, pp. 418-419.
1000Marseul (Sylvain Augustin, abbé de), “Les Entomologistes et leurs écrits”, extr. de L’Abeille, 1882-1889, in-16, pp. 46-49.
XAMBEU Pierre (1837-1917)
1001Le commandant Xambeu résidait dans les Pyrénées-Orientales. C’était un amateur et chasseur actif de coléoptères (SEF 1870). De façon très originale pour son époque, il s’est beaucoup intéressé à la biologie des espèces et à leurs larves, et a donné de nombreuses descriptions de ces dernières, notamment dans la revue L’Échange. Pic* put acquérir ses cérambycides.
BIBLIOGRAPHIE
1002Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 90.
1003Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 78.
ZUBER-HOFER Charles
1004Charles Zuber-Hofer était négociant à Dornach, dans la banlieue de Mulhouse, et s’intéressait aux coléoptères (SEF 1869, démission en 1884). Ses carabiques et ses lucanides furent acquis par Oberthür*.
Notes de bas de page
1 Aucune femme ne figure dans le présent corpus. La situation est semblable dans d’autres domaines de l’histoire naturelle, comme par exemple la botanique (Dayrat (Benoît), Les Botanistes et la flore de France : trois siècles de découvertes, Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 2003, 690 p. (Collection Archives). Des études particulières seraient nécessaires pour tenter d’expliquer ce fait.
2 Rappelons que la “prosopographie” est une technique d’analyse de la biographie collective d’un groupe par l’étude des trajectoires et des coordonnées personnelles des individus qui le composent.
3 Les sources manuscrites et orales ne seront pas détaillées dans les pages qui suivent. Seules seront indiquées les références imprimées, dont les plus importantes ou celles qui reviennent le plus souvent sont : Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, 92 p., VI pls de photographies ; Gilbert (Pamela), A Compendium of the Biographical Literature on Deceased Entomologists, Londres : British Museum (Natural History), 1977, in-8°, 455 p. ; Horn (Walther), Kahle (I.), Friese (G.), Gaedike (R.), Collectiones entomologicae, Eine Kompendium über den Verblieb entomologischer Sammlungen der Welt bis 1960, Berlin : Akademie der Landwirtschaftswissenschaften der Deutschen Demokratischen Republik, 1990, 2 vols, 573 p., 38 pls, 125 portraits ; Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, 356 p., figs, 4 pls ; Marseul (Sylvain Augustin, abbé de), “Les Entomologistes et leurs écrits”, extr. de L’Abeille, 1882-1889, in-16, 286 p. ; Silbermann (Gustave), Énumération des entomologistes vivans, suivie de notes sur les collections entomologiques des principaux musées d’histoire naturelle d’Europe, sur les sociétés d’entomologie, sur les recueils périodiques consacrés à l’étude des insectes, et d’une table alphabétique des résidences des entomologistes, Paris : Roret ; Lunéville : Creuzat, 1835, in-8°, VI + 115 p. L’ouvrage de Gouillard (Jean), Histoire des entomologistes français, 1750-1950, Paris : Boubée, 2004, 287 p., figs, a également été utilisé.
4 Cf. Paulian (Renaud), Viette (Pierre), “André Descarpentries (18 novembre 1919 - 25 mai 1998)”, L’Entomologiste, vol. 54, no 6, 1998, pp. 241-246 ; Bruneau de Miré (Philippe), “† André Descarpentries”, L’Entomologiste, vol. 54, no 6, 1998, pp. 247-248 ; Quentin (René-Michel), “† André Descarpentries”, L’Entomologiste, vol. 54, no 6, 1998, p. 249.
5 Caillol (H.), Catalogue des coléoptères de Provence, Marseille : Société linnéenne de Provence, 1908-1954, 5 vols in-8°.
6 Abeille de Perrin (Elzéar), Essai monographique sur les Cisides européens et circaméditerranéens, Marseille : Camoin, 1874, in-8°, 248 p., 4 pls.
7 Il tint d’ailleurs à publier un petit Guide de l’entomologiste à Madagascar, Paris : l’auteur, 1899, 74 p., fig. [voir Jones (Richard A.), “Malagasy wanderings – Obscure and curious items of entomological literature, part 2”, Bulletin of the Amateur Entomologists’s Society, vol. 41, 2003, pp. 108-109].
8 Alluaud (Charles), Histoire physique, naturelle et politique de Madagascar. vol. 21 : Histoire naturelle des coléoptères. T. 1 : Texte, 1re partie, Liste des insectes coléoptères de la région malgache, Paris : impr. nationale, 1900, infol., VIII + 509 p.
9 Aucune liste des publications d’Ardoin n’a été publiée à ce jour.
10 Berland (Lucien), “Notices sur les membres de la Société entomologique de France morts au champ d’honneur”, Annales de la Société entomologique de France, vol. 89, 1920, pp. 417-436 (p. 418, portrait). Robert Argod ne fut jamais membre actif de la SEF, mais reçut à titre posthume le titre de “membre donateur” (8 décembre 1915).
11 Aubé (Charles), Species général des hydrocanthares et gyriniens, (tome VI du Species général des coléoptères de la coll. de M. le comte Dejean), Paris : Méquignon père et fils, 1838, in-8°, VIII + 804 p.
12 Tigny (F.-Martin Grostête de), Histoire naturelle des insectes, composée d’après Réaumur, Geoffroy, Degéer, Roesel, Linnée, Fabricius, et les meilleurs ouvrages qui ont paru sur cette partie ; rédigée suivant la méthode d’Olivier, avec des notes, plusieurs observations nouvelles, et des figures dessinées d’après nature, Paris : Deterville, an X [1801-1802], 10 vols in-18, 110 pls gravées.
13 Le Peletier de Saint-Fargeau (Amédée), Audinet-Serville (Jean-Guillaume), “Entomologie, ou Histoire naturelle des crustacés, des arachnides et des insectes”, in Latreille (Pierre-André) (sous la dir.), Encyclopédie méthodique, Paris : Vve Agasse, 1825-1828, t. 10, 832 p.
14 Audinet-Serville (Jean-Guillaume), [“Note sur sa collection d’insectes”], Annales de la Société entomologique de France, 2e série, 1844, pp. LVIII-LIX.
15 Babault (Guy), Chasses et recherches zoologiques en Afrique orientale anglaise, 1913, Paris : Plon, 1917, II + 213 p., 60 photogr. h. t., carte ; Babault (Guy), Recherches zoologiques dans les provinces centrales de l’Inde et dans les régions occidentales de l’Himalaya, Paris : Plon, 1922, IV + 238 p., planches, cartes.
16 Babault (Guy), Voyage dans l’Afrique orientale anglaise, 1912-1913, Paris : [s. n.], 1917-1924, 16 fascicules in-4 ° ; Babault (Guy), Mission dans les provinces centrales de l’Inde et dans la région occidentale de l’Himalaya, 1914, Paris : [s. n.], 1920-1928, 9 fascicules in-4°.
17 Baer (G.-A.), “Catalogue des coléoptères des îles Philippines”, Annales de la Société entomologique de France, 1886, p. 97-200.
18 Baer (G.-A.), “La Faune de l’état de Goyaz (Brésil). — Notes de voyage”, Bulletin du Muséum d’Histoire naturelle, vol. 13, no 4, 1907, pp. 288-295.
19 Balachowsky (Alfred Serge), Les Cochenilles de France, d’Europe, du Nord de l’Afrique et du bassin méditerranéen, Paris : Hermann, 1937-1953, 4 vols in-8°.
20 Balachowsky (Alfred Serge), Coléoptères Scolytides, Paris : P. Lechevalier, 1949, in-8°, 320 p., fig. (Faune de France ; 50).
21 Matile-Ferrero (Danèle), “Liste chronologique des publications scientifiques d’Alfred-Serge Balachowsky”, Annales de la Société entomologique de France, nelle série, vol. 20, no 3, 1984, pp. 239-250. Parmi les ouvrages principaux, on peut citer Balachowsky (Alfred), Mesnil (L.), Les Insectes nuisibles aux plantes cultivées, leurs mœurs, leur destruction. Traité d’entomologie agricole concernant la France, la Corse, l’Afrique du Nord et les régions limitrophes, Paris : Busson, 1935-1936, 2 vols in-4°, XVI + 1138 p., XII + pp. 1139-1921, 1369 figs, 8 pls coul. ; Balachowsky (Alfred Serge), (sous la dir.), Entomologie appliquée à l’agriculture. T. I : Coléoptères, Paris : Masson et Cie, 1962-1963, 2 vols in-8°, XXVIII + 1393 p., figs.
22 Balazuc (Jean), “Tératologie des coléoptères et expériences de transplantation sur Tenebrio molitor L.”, Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 1947, 293 p., 223 figs (Mémoires du Muséum, nelle série ; 25).
23 Balazuc (Jean), Coléoptères de l’Ardèche, Lyon : Société Linnéenne, 1984, 336 p., 48 figs.
24 Catalogue des coléoptères d’Europe, de la collection de M. De Baran, Paris : [s. n.], 1857, in-8°.
25 On peut citer notamment : Baraud (Jacques), Coléoptères Scarabaeoidea : faune de l’Europe occidentale : Belgique, France, Grande-Bretagne, Italie, Péninsule ibérique, Toulouse : Laboratoire de zoologie de l’Université Paul Sabatier, 1977, 352 p., 526 figs (Publications de la nouvelle revue d’entomologie ; 4) ; Paulian (Renaud), Baraud (Jacques), Faune des Coléoptères de France. T. 2 : Lucanoidea et Scarabaeoidea, Paris : Lechevalier, 1982, (X) + 473 p., 185 figs, XVI pls photogr. (Encyclopédie entomologique ; 43) ; Baraud (Jacques), Coléoptères Scarabaeoidea : faune du nord de l’Afrique, du Maroc au Sinaï, Paris : Lechevalier, 1985, IV + 652 p., 213 figs (Encyclopédie entomologique ; 46) ; Baraud (Jacques), Coléoptères Scarabaeoidea d’Europe, Paris : Fédération française des sociétés des sciences naturelles ; Lyon : Société linnéenne, 1992, X + 856 p., 950 figs, XI pls de figs (Faune de France ; 78).
26 Quelques pages sont reproduites in Rice (Tony Dr), Voyages : trois siècles d’explorations naturalistes, Lausanne ; Paris : Delachaux & Niestlé, 1999, pp. 276-289.
27 Bates (Henry Walter), The Naturalist on the River Amazons. A Record of Adventures, Habits of Animals, Sketches of Brazilian and Indian Life, and Aspects of Nature under the Equator, during Eleven Years of Travel, Londres : [John Murray], 1863, 2 vols in-8°, VIII + [2] + 341 p. et VI + 423 p., 9 pl.
28 Ses publications les plus importantes, parues entre 1859 et 1892, ont été réimprimées en fac-similé : Bates (Henry Walter), The Principal Contributions of Henry Walter Bates to a Knowledge of the Butterflies and Longicorn Beetles of the Amazon Valley, [éd. par Linsley E. GorGorton ; introd. De Sterling Keir B.], New York : Arno Press, 1978 [692 p., pagination non continue].
29 Bedel (Maurice), “Mes oncles Louis Bedel et Henri d’Orbigny”, in Livre du centenaire de la Société entomologique de France, Paris : au siège de la Société, 1932, pp. 95-99.
30 Bedel (Louis), Catalogue raisonné des Coléoptères du Nord de l’Afrique (Maroc, Algérie, Tunisie et Tripolitaine) avec notes sur la faune des Îles Canaries et de Madère. Première partie, Paris : Société entomologique de France, 1895-1925, 402 p.
31 Bedel (Louis), Faune des coléoptères du bassin de la Seine. T. 1 : Carnivora, Palpicornia ; T. 2 [par J. Sainte-Claire Deville] : Staphylinoidea ; T. 4 : Scarabaeidae, Serricornia ; T. 5 : Phytophaga ; T. 6 : Rhynchophora, Paris : Société entomologique de France, 1878-1921.
32 Il faut surtout signaler ses Larves et nymphes des coléoptères aquatiques du globe, Paris : l’auteur, 1972, in-8°, 804 p., 561 figs, qu’il dut publier à ses frais.
33 Blanchard (Émile), Histoire naturelle des animaux articulés. Annélides, crustacés, arachnides, myriapodes et insectes. III : Histoire naturelle des insectes orthoptères, névroptères, hémiptères, hyménoptères, lépidoptères et diptères, Paris : P. Duménil, 1840, in-8°, IV + 673 p., 72 pl.
34 Milne-Edwards (Henri), Blanchard (Émile), Lucas (Hippolyte), Muséum d’Histoire naturelle de Paris, Catalogue de la collection entomologique, Classe des Insectes, Ordre des Coléoptères, Paris : Gide & Baudry, 1850, in-8 °, t. 1, livraison 1, (IV) + IV + 128 p. ; livraison 2, pp. 129-240.
35 Blanchard (Émile), Métamorphoses, mœurs et instincts des insectes (Insectes, myriapodes, arachnides, crustacés), Paris : Germer Baillière, 1868, gd in-8°, IV + 716 p., 200 figs, 40 pls.
36 Blanchard (Émile), Histoire naturelle des insectes, leurs mœurs, leurs métamorphoses et leur classification, ou Traité élémentaire d’entomologie, Paris : librairie F. Savy, [1872], 2 vols in-12, (IV) + VIII + 398 p., 10 pls ; (IV) + 524 p., pls 11-20.
37 Bonvouloir (Henri de), Essai monographique sur la famille des Throscides, Paris : A. Deyrolle, 1859, in-8°, XVIII + 144 p., 6 pls coloriées.
38 L’orthographe originale du genre (“Aphoenops”) est incorrecte et fut corrigée par la suite ; l’espèce est dédiée à Louis Leschenault de Villars, avocat à Bagnères de Bigorre et amateur de lépidoptères (SEF 1857).
39 Bouvouloir (Henri de), Monographie de la famille des Eucnémides, Paris : Société entomologique de France, 1871-1875, in-8°, 908 p., 42 pls.
40 Boucard (Adolphe), How to Gain from Eighty to Two Hundred Pounds Sterling a Year by Instructive and Amusing Means, or, Instructions for Collecting, Preserving, and Sending Collections of Natural History, Londres : General Natural History Agency, 1871, in-8°, IV + 28 p. ; Boucard (Adolphe), Travels of a Naturalist. A Record of Adventures, Discoveries, History and Customs of Americans and Indians, Habits and Descriptions of Animals, Chiefly made in North America, California, Mexico, Central America, Columbia, Chili, etc., during the Last Forty-Two Years, Londres : impr. Pardy and Son, 1894, in-8°, VIII + II + 204 p.
41 On peut citer les suivants : Boucomont (Antoine), “Coleoptera Lamellicornia, Fam. Geotrupidae”, in Wytsman P. (sous la dir.), Genera Insectorum, Bruxelles : P. Wytsman, 1902, in-8°, Fascicule 7, 20 p., 1 pl. ; Boucomont (Antoine), Catalogue provisoire des Geotrupidae, Cosne : impr. de A. Bureau, 1906, in-8°, 44 p. ; Boucomont (Antoine), “Scarabaeidae : Taurocerastinae, Geotrupinae”, in Schenkling (S.) (sous la dir.), Coleopterorum Catalogus, Pars 46, Berlin : W. Junk, 1912, in-8 °, 47 p. ; Boucomont (Antoine), “Les Coprophages de l’Archipel malais”, Annales de la Société entomologique de France, 1914, pp. 238-350 ; Boucomont (Antoine), Gillet (Joseph), Faune entomologique de l’Indochine française. Fasc. 4 : Familles Scarabaeidae, Saigon : impr. de A. Portail, 1921, in-8°, 76 p. ; Boucomont (Antoine), Gillet (Joseph), “Coprinae II, Termitotroginae”, in Schenkling (S.) (sous la dir.), Coleopterorum Catalogus, Pars 90, Berlin : W. Junk, 1927, in-8°, pp. 103-264 ; etc.
42 Il occupa la chaire d’Entomologie au Muséum de 1956 à 1961 (cf. ci-dessus, au second chapitre). Voir Dupuis (Claude), Matile (Loïc), “Notre cher Séguy : la vie et l’œuvre du diptériste Eugène Séguy (1890-1985)”, Annales de la Société entomologique de France, nelle série, vol. 26, no 3, 1990, pp. 269-300 (Boucomont est mentionné p. 270).
43 D’après Horn (Walther), Kahle (I.), Friese (G.), Gaedike (R.), Collectiones entomologicae, Eine Kompendium über den Verblieb entomologischer Sammlungen der Welt bis 1960, Berlin : Akademie der Landwirtschaftswissenschaften der Deutschen Demokratischen Republik, 1990, 2 vols, 573 p., 38 pls, 125 portraits. Ce dépôt n’est pas mentionnée par Vincent (Roger), “Essai de recensement des collections d’insectes coléoptères en France (1985)”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes de la région parisienne, suppl., 1986, 29 p.
44 Cf. plus bas, article Millot.
45 Cf. Quentin (R.-M.), “Publications entomologiques de Pierre Bourgin”, L’Entomologiste, vol. 42, no 3, 1986, pp. 132-33.
46 Publiée dans les Bestimmungstabelle der europäischen Coleopteren, livraisons 104-110, 1932-1937, 1610 p.
47 Lenormant (Charles), “Le Héros Cantharus”, Annales de l’Institut de correspondance archéologique, vol. 4, no 3, 1832, pp. 311-319.
48 Cf. surtout Brongniart (Charles), Recherches pour servir à l’histoire des insectes fossiles des temps primaires, précédées d’une étude sur la nervation des ailes des insectes, Saint-Étienne : Théolier et Cie, 1893, 2 vols in-4°, 537 p., 37 lithographies ou photo-lithographies.
49 Voir ci-dessus, au second chapitre.
50 Broun (Thomas), Manual of the New Zealand Coleoptera, Wellington : New Zealand Colonial Museum and Geological Survey Department, puis New Zealand Institute, 1880-1893, 7 vols in-8°.
51 Cf. ci-dessus l’excursus à la fin du quatrième chapitre.
52 Brullé (Gaspard Auguste), Sur quelques points de la méthode en histoire naturelle, et en particulier sur les limites du genre et de l’espèce, Thèse pour le doctorat, Paris, in-4°, 28 p.
53 Brullé (Gaspard Auguste), “Introduction renfermant l’anatomie et la physiologie des animaux articulés”, in Castelnau (Francis de) (sous la dir.) Histoire naturelle des animaux articulés. Annélides, crustacés, arachnides, myriapodes et insectes. II : Histoire naturelle des insectes coléoptères, par M. le comte de Castelnau, avec une Introduction par M. Brullé, Paris : Duménil, 1840, 2 vols in-8° (la partie rédigée par Brullé correspond aux pp. I-CXXV et aux pls 1-24).
54 Cf. ci-dessus l’excursus à la fin du quatrième chapitre ainsi que la notice qui lui est consacrée.
55 Castelnau (comte de), Histoire naturelle des insectes coléoptères, Paris : P. Duménil, 1840, 2 vols in-8°, 564 et 565 p., 72 pl. h. t. [remis en vente à Paris : Société bibliophile, 1850].
56 Castelnau (Francis de) (sous la dir.), Expédition dans les parties centrales de l’Amérique du Sud, de Rio de Janeiro à Lima, et de Lima au Fara, exécutée sur ordre du gouvernement français pendant les années 1843 à 1847,, Paris : P. Bertrand, 1850-1853, 6 vols in-8°, 2 vols d’atlas gd in-4°.
57 Sallé (Auguste), [“Informations diverses”], Bulletin de la Société entomologique de France, 1880, p. 1.
58 Liste in Marseul (Sylvain Augustin, abbé de), “Les Entomologistes et leurs écrits”, extr. de L’Abeille, 1882-1889, in-16, pp. 148-164.
59 Deyrolle (Émile), “La Collection de coléoptères de M. Chevrolat”, Petites nouvelles entomologiques, vol. 7, no 126, 1875, pp. 504-505.
60 On peut citer par exemple Clavareau (Henri), Coleopterorum Catalogus, pars 59, Chrysomelidae : Eumolpinae, Berlin : Junk, 1914, in-8°, 215 p.
61 Colas (Guy), Guide de l’entomologiste, l’entomologiste sur le terrain, préparation, conservation des insectes et des collections, [fac-sim. de l’éd. de Paris : N. Boubée, 1948, 317 p., 144 figs ; rééd. 1962, 1969], Paris : N. Boubée, 1988, 329 p.
62 Coquerel (Jean Charles), “Faune des coléoptères de l’île Bourbon”, Annales de la Société entomologique de France, 1866, pp. 293-340.
63 Croissandeau (Jules), “Scydmaenidae européens et extra-européens”, publié en livraisons dans les Annales de la Société entomologique de France, 1891-1895.
64 Cf. notamment Fauvel (Albert), “Joyeusetés typographiques”, Revue d’entomologie, vol. 9, 1890, pp. 358-360 ; Croissandeau (J.), “Réponse à M. Fauvel”, Le Coléoptériste, no 6, 1891, pp. 94-95 ; Fauvel (A.), “À M. Croissandeau, président de la Chambre de commerce d’Orléans et du Loiret”, Revue d’entomologie, vol. 10, 1891, pp. 13-17 ; Croissandeau (J.), “Réponse à M. Fauvel”, Le Coléoptériste, no 8, 1891, pp. 124-125 ; etc.
65 Guillaume de Lorris, Le Roman de la Rose, [par Guillaume de Lorris et Jean de Meung, éd. accompagnée d’une traduction en vers, précédée d’une introduction, de notices historiques et critiques, suivie de notes et d’un glossaire, par Marteau Pierre (Croissandeau Jules)], Paris : P. Daffis, 1878-1880, 5 vols in-16 (la “Grammaire romane du XIIIe siècle, appliquée au Roman de la Rose”, figure dans le tome V). (Bibliothèque elzévirienne ; 75).
66 Cité par Peyerimhoff (Paul de), “La Société entomologique de France (1832-1931)”, in Livre du centenaire de la Société entomologique de France, Paris : au siège de la Société, 1932, p. 70.
67 Dejean (Auguste), Catalogue de la collection de coléoptères de M. le comte Dejean, 3e éd., Paris : Méquignon-Marvis, 1837, in-8°, XIV + 503 p.
68 Barber (H. S.), Bridwell (J. C.), “Dejean Catalogue names (Coleoptera)”, Bulletin of the Brooklyn Entomological Society, vol. 35, no 1, 1940, pp. 1-12.
69 Silbermann (Gustave), [“Nouvelles diverses”], Revue entomologique, vol. 5, 1837, pp. 347-348.
70 Louis Demaison (1852-1937, SEF 1874) était un éminent archéologue et médiéviste, membre correspondant de l’Institut (Académie des inscriptions et belles-lettres).
71 Le Dr Normand avait légué sa collection au Muséum national d’Histoire naturelle. Mais sa sortie du territoire tunisien fut interdite par le gouvernement de ce pays.
72 On peut citer sa “Monographie des Balanidae et Anthonomidae d’Europe et des confins méditerranéens”, Annales de la Société entomologique de France, 1868, pp. 331-479.
73 Des Gozis (Maurice), Catalogue des coléoptères de France et de la faune gallo-rhénane, Montluçon : chez l’auteur ; Paris : chez Lucien Buquet, 1875, in-16, (IV) + 108 p.
74 Des Gozis (Maurice), Recherche de l’espèce typique de quelques anciens genres. Rectifications synonymiques et notes diverses, Montluçon : impr. de Herbin, 1886, in-8°, 36 p.
75 Du Buysson (Henri), “Mon souvenir, à ceux qui ont le plus entretenu en moi la vie entomologique”, Miscellanea entomologica, vol. 28, 1925, pp. 76-81 et 89-98 ; vol. 29, 1926, pp. 20-27, 33-38, 41-46, 52-59 et 73-75.
76 On peut citer surtout Des Gozis (M.), “Tableaux de détermination des Dytiscides, Notérides, Hyphydrides, Hygrobiides et Haliplides de la Faune Franco-Rhénane”, Miscellanea entomologica, vol. 18, no 12, 1910, pp. 1-16 ; vol. 19, no 11, 1911, pp. 33-48 ; vol. 19, no 6, 1911, pp. 17-32 ; vol. 20, no 4, 1912, pp. 49-64 ; vol. 22, no 1, 1914, pp. 113-128 ; vol. 22, no 5-6, 1914, pp. 161-176 ; vol. 21, no 10, 1913, pp. 97-112.
77 Deyrolle (Henri), “Description des buprestides de la Malaisie recueillis par M. Wallace pendant son voyage dans cet archipel”, Annales de la Société entomologique de Belgique, 1864, VIII + 280 p. 3 pl. coul., 1 pl. noire.
78 Par exemple Rode (Paul), Didier (Dr R.), Atlas des mammifères de France, Paris : N. Boubée & Cie, 1946, gd in-12, 219 p., 114 figs, 4 pls noires, 12 pls couleurs.
79 Didier (Dr Robert), Boudarel (A.), L’Art de la taxidermie au XXe siècle. Recueil de technique pratique de taxidermie pour naturalistes, professionnels, amateurs et voyageurs, Paris : Paul Lechevalier, 1921, gd in-8°, 80 p., 57 figs, 49 pls.
80 Didier (Dr Robert), Études sur les coléoptères lucanides du globe, Paris : Paul Lechevalier, 1937, gd in-8°, XLVIII + 260 p., figs, pls coul., portrait, fac-similé, couv. ill. ; Didier (Dr. R.) et Séguy (E.), Catalogue illustré des Lucanides du globe. Paris : Paul Lechevalier, 1952-1953, un vol. de texte in-8°, 224 p., 136 fig., pl. coul, et un vol. d’atlas in-4° de 112 pl. noires + 1 pl. coul.
81 Peyerimhoff (Paul de), “La Société entomologique de France (1832-1931)”, in Livre du centenaire de la Société entomologique de France, Paris : au siège de la Société, 1932, pp. 38-39.
82 Du Buysson (Henri), “Tableaux analytiques des Coléoptères de la faune franco-rhénane (France, Hollande, Belgique, Région rhénane, Valais). Famille LII, Elateridae”, extr. des Miscellanea entomologica, 1910-1929, in-8 °, 272 p.
83 Du Buysson (Henri), “Mon souvenir, à ceux qui ont le plus entretenu en moi la vie entomologique”, Miscellanea entomologica, vol. 28, 1925-1926, pp. 76-81 et 89-98 ; vol. 29, pp. 20-27, 33-38, 41-46, 52-59 et 73-75.
84 Fabre (Jean-Henri), Souvenirs entomologiques : études sur l’instinct et les mœurs des insectes, Paris : libr. Ch. Delagrave, 1879, pp. 39-50 ; cf. aussi Duris (Pascal), “Quatre lettres inédites de Jean-Henri Fabre à Léon Dufour”, Revue d’histoire des sciences, vol. 44, no 2, 1991, pp. 203-218, et Cambefort (Yves), L’Œuvre de Jean-Henri Fabre, Paris : Delagrave, 1999, gd in-8°, 224 p.
85 Archives du laboratoire d’Entomologie.
86 Il s’agit des trois “Supplément à la liste des coléoptères de la Guadeloupe”, par Antoine Grouvelle et Achille Raffray, publiés dans les Annales de la Société entomologique de France, volumes de 1902, 1908 et 1912.
87 Duméril (A. M. Constant), Zoologie analytique, ou Méthode naturelle de classification des animaux, rendue plus facile à l’aide de tableaux synoptiques, Paris : Allais, 1806, in-8°, XXXII + 345 p. (p. XVII).
88 Duméril (André Marie Constant), Entomologie analytique. Histoire générale, classification naturelle et méthodique des Insectes à l’aide de tableaux synoptiques, Paris : typ. de Firmin Didot frères, fils et Cie, 1860 in-4°, xxii + 1339 p. [tiré à part des Mémoires de l’Académie des sciences, vol. 31, 1859].
89 Silbermann (Gustave), Énumération des entomologistes vivans, suivie de notes sur les collections entomologiques des principaux musées d’histoire naturelle d’Europe, sur les sociétés d’entomologie, sur les recueils périodiques consacrés à l’étude des insectes, et d’une table alphabétique des résidences des entomologistes, Paris : Roret ; Lunéville : Creuzat, 1835, in-8°, p. 20.
90 Harbach (R. E.), Gaffigan (T. V.), Pecor (J. E.), “The J. Pedro Duret mosquito collection (Diptera : Culicidae)”. Mosquito Systematics, vol. 22, no 3, 1990, pp. 192-195.
91 Matile (L.), Collection J. P. Duret, Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, document interne, 1992, 13 p., pl. coul.
92 Jusqu’en 2000, l’Harmas était rattaché au laboratoire d’Entomologie.
93 Fauconnet (Louis), Faune analytique des Coléoptères de France, Autun : Bligny-Cottot, 1892, in-8°, (IV) + 528 (+ 4 + 4) p. ; Fauconnet (Louis), Genera des Coléoptères de France, Autun : Bligny-Cottot, 1894, in-8°, 84 p.
94 Houlbert (Constant), Tableaux génériques illustrés des coléoptères de France. Supplément à la Faune entomologique armoricaine, Rennes : impr. Oberthür, 1912-1921, in-8°, 288 p., 708 figs.
95 Fauconnet (Louis), Viturat (l’abbé) [complété par Maurice Pic], “Catalogue analytique et raisonné des coléoptères de la Saône-et-Loire et des départements limitrophes”, Annales de la Société des sciences naturelles de Saône-et-Loire, 1895-1898, gd in-8°, III + 280 p.
96 Peyerimhoff (Paul de), “La Société entomologique de France (1832-1931)”, in Livre du centenaire de la Société entomologique de France, Paris : au siège de la Société, 1932, p. 57.
97 Fleutiaux (Edmond), Les Élatérides de l’Indochine française, catalogue raisonné, Paris : [s. n.], 1926-1932, 122 p. (Faune des colonies françaises ; 1) ; etc.
98 Fleutiaux (Edmond), Catalogue systématique des Cicindelidae décrits depuis Linné, Liège : impr. de H. Vaillant-Carmanne, 1892, in-8°, 186 p. ; etc.
99 Fleutiaux (Edmond), “Collections entomologiques”, Bulletin de la Société entomologique de France, 1911, pp. 58-60.
100 Fabre (Jean-Henri), Souvenirs entomologiques, Cinquième série, [éd. Delange Yves], Paris : Robert Laffont, 1989, t. 1, chapitre VI, pp. 983-992.
101 Janssens (André), “Monographie des Gymnopleurides”, Mémoires du Musée royal d’Histoire naturelle de Belgique, 2e série, fasc. 18, 1940, in-4°, 74 p., 2 pl.
102 Winkler (Albert), Catalogus coleopterorum regionis palaearcticae, Vienne : Winkler, 1924-1932, 1938, in-8°, VIII + 1698 p.
103 Géhin (Joseph Jean Baptiste), Catalogue synonymique et systématique des coléoptères de la tribu des carabides, Remiremont : V. Jacquot, 1885, in-8°, XXXVIII + 104 p., 10 pls.
104 Histoire abrégée des insectes qui se trouvent aux environs de Paris ; dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique, Paris : Durand, 1762, 2 vol. in-4°, (IV) + XXVIII + 523 p., 1 tabl. dépl., 10 pls gravées sur cuivre rempliées et (IV) + 690 p., 12 pl. gravées sur cuivre rempliées [première édition anonyme, le nom de l’auteur n’apparaîtra que dans la réimpression de 1764, identique pour le reste à l’originale].
105 Godman (Frederick DuCane), Biologia Centrali-Americana, or Contributions to the Knowledge of the Fauna and Flora of Mexico and Central America. Londres : R. H. Porter, 1879-1915, 63 vols grand in-4° : Introduction, 1 vol. ; Zoology (Mammalia, 1 vol. ; Aves, 4 vols ; Reptilia and Batrachia, 1 vol. ; Pisces, 1 vol. ; Mollusca, 1 vol. ; Arachnida Araneida, 2 vols ; Arachnida Scorpiones, Pedipalpi and Solifugae, 1 vol. ; Arachnida Acaridea, 1 vol. ; Chilopoda and Diplopoda, 1 vol. ; Coleoptera, 18 vols ; Hymenoptera, 3 vols ; Lepidoptera Rhopalocera, 3 vols ; Lepidoptera Heterocera, 4 vols ; Diptera, 3 vols ; Rhynchota Heteroptera, 2 vols ; Rhynchota Homoptera, 2 vols ; Neuroptera, 1 vol. ; Orthoptera, 2 vols) ; Botany, 5 vols ; Archaeology, 4 vols. Une série complète à été déposée par Godman à la Bibliothèque nationale de France, Paris, où elle se trouve toujours.
106 Les clavicornes réunissent des familles dont les représentants ont les antennes en forme de clé, et qui correspondent presque exactement, dans la classification moderne, à la superfamille des cucujoïdes (cf. le tableau simplifié des familles, en Annexe 6).
107 D’après le Catalogue des Coléoptères de Saône-et-Loire, vol. I, par Roger Vincent [à paraître] (je remercie Roger Vincent d’avoir attiré mon attention sur cet entomologiste).
108 Les deux familles principales des “hydrocanthares” sont les Dytiscidae et Gyrinidae.
109 Guignot (Félix), Les Hydrocanthares de France. Hygrobiidae, Haliplidae, Dytiscidae et Gyrinidae de la France continentale. Avec notes sur les espèces de la Corse et de l’Afrique du Nord française, Toulouse : impr. Douladoure, 1931-1933, in-8°, XV + 1059 p., 558 figs, 7 pls (Publication des Miscellanea entomologica).
110 Guignot (Félix), Coléoptères Hydrocanthares, Paris : Paul Lechevalier, 1947, in-8°, 286 p., 128 figs (Faune de France ; 48). la Société des amis des sciences naturelles et du Museum de Rouen, 1936-1941].
111 Duprez (Roger), “Catalogue des coléoptères des départements de la Seine-Inférieure et de l’Eure”, Rouen : impr. de Lecerf, 1938-1941, 3 vols [extr. du Bulletin de
112 La collection d’André Simon, avec les récoltes de Jean-Baptiste Guttin, fut détruite en 1944 dans les bombardements d’Évreux. Mais Simon ne se découragea pas et recommença une nouvelle collection, qui était relativement importante lors de son décès, en 1976 [Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, pp. 43 et 84].
113 Harold (Edgar von), Coleopterologische Hefte, Munich : [s. n.], 1867-1879, 16 vols in-8°.
114 Gemminger (Max), Harold (Edgar von), Catalogus coleopterorum hucusque descriptorum synonymicus et systematicus, Munich : Gummi, puis Beck, 1868-1876, 12 vols.
115 Mulsant (Étienne), Souvenirs d’un voyage en Allemagne, Paris : Magnin, Blanchard et Cie, 1862, p. 109 (lettre à son fils, en date du 19 septembre 1861).
116 Mention en date du 9 février 1887, écrite par René Oberthür sur la première page du registre manuscrit de la collection Harold (archives du laboratoire d’Entomologie).
117 Lettre à Pierre Lesne, octobre 1918 (archives du laboratoire d’Entomologie).
118 Depuis lors, la réputation d’Hoffmann a été ternie par diverses accusations de “fumisterie”, voire de malversation, qui ont été portées à son encontre. Voir notamment Perrin (Hélène), “Les Types des espèces afrotropicales du genre Curculio Linné, 1758”, Revue française d’entomologie, Nelle série, vol. 20, no 4, 1998, pp. 135-141 ; Bordat (Patrice), “Curiosités scarabaéologiques signalées par Hoffmann”, Le Coléoptériste, no 38, 2000, pp. 23-29.
119 Hoffmann (Adolphe), Coléoptères Bruchides et Anthribides, Paris : Paul Lechevalier, 1945, 186 p., 434 figs (Faune de France ; 44) ; Hoffmann (Adolphe), Coléoptères Curculionides, 1e partie, Paris : Paul Lechevalier, 1950, 486 p., 304 figs (Faune de France ; 52) ; Hoffmann (Adolphe), Coléoptères Curculionides, 2e partie, Paris : Paul Lechevalier, 1954, 721 p., 438 figs (Faune de France ; 59) ; Hoffmann (Adolphe), Coléoptères Curculionides, 3e partie, Paris : Paul Lechevalier, 1958, 631 p., 642 figs (Faune de France ; 62).
120 Hollande (André), Thérond (Jean), Aphodiidae du Nord de l’Afrique (Coleoptera Scarabaeoidea), édité par Giovanni Dellacasa, Turin : Museo regionale di Scienze Naturali, Monografie XXI, 1998, 280 p., 371 figs.
121 Iablokoff (A. K.), “Éthologie de quelques élatérides du massif de Fontainebleau”, Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, Nelle série, vol. 18, no 3, pp. 81-160, 13 figs, 9 pls.
122 Jacquelin Du Val (Camille), Fairmaire (Louis), Manuel entomologique : genera des coléoptères d’Europe, comprenant leur classification en familles naturelles, la description de tous les genres, des tableaux dichotomiques destinés à faciliter l’étude, le catalogue de toutes les espèces, de nombreux dessins au trait de caractères, et près de treize cents insectes représentant un ou plusieurs types de chaque genre, dessinés et peints d’après nature avec le plus grand soin par M. Jules Migneaux, Paris : A. Deyrolle, 1857-1868, 4 vols in-8° de texte (+ 1 vol. de catalogue), 4 vols d’atlas in-4°, 303 pls gravées et coloriées [ouvrage terminé par Léon Fairmaire en 1862-1868, les dernières planches peintes par Théophile Deyrolle].
123 Jacquet (Ernest), “À nos lecteurs”, L’Échange, journal mensuel paraissant tous les 15 du mois, organe des naturalistes de la région lyonnaise, contenant les demandes d’échange, d’achat ou de vente de livres, collections ou objets d’histoire naturelle, 1ere année, no 1, 15 janvier 1885, p. 1.
124 Pic (Maurice), “Mon jubilé entomologique”, numéro spécial de L’Échange, 8 avril 1942, p. 7.
125 La série “Voyage de Ch. Alluaud et R. Jeannel en Afrique orientale (1911-1912). Résultats Scientifiques” comptait en 1930 soixante et un numéros, publiés par la librairie Albert Schultz (Paris), ainsi que dans diverses revues françaises et étrangères.
126 De 1904 à 1930, Jeannel et ses collaborateurs ont exploré plus de 1 200 grottes. Il a lui-même participé aux campagnes d’exploration suivantes : Pyrénées françaises et espagnoles (15 campagnes), Catalogne (2), monts Cantabriques (1), Mayenne (6), Plateau central, région des Causses (1), Cévennes (2), Dauphiné (1), Provence et Alpes-Maritimes (4), Majorque (1), Maroc (2), Algérie (3), norde de l’Italie (2), Vnéténie julienne et Carniole (3), Vieille-Serbie (1), Carpathes du Banat (1), monts Bihar (8), Turquie (1), Afrique orientale (1) [Jeannel (René), Notice sur les travaux scientifiques, 1931, p. 17].
127 Delamare-Deboutteville (Claude), Paulian (Renaud), “Le Professeur René Jeannel”, Annales de la Société entomologique de France, nelle série, vol. 2, no 1, 1966, pp. 13-37.
128 De nombreux travaux consacrés aux organismes cavernicoles furent en outre publiés dans les Archives de zoologie expérimentale sous le titre commun de “Biospeologica”.
129 Jeannel (René), “Révision des Bathysciinae. Morphologie, distribution géographique, systématique”, extr. des Archives de zoologie expérimentale et générale, 1911, t. VII, no 1, 641 p., 70 figs, 24 pls doubles ; Jeannel (René), “Monographie des Bathysciinae”, extr. des Archives de zoologie expérimentale et générale, vol. 63, 1924, 436 p., 498 figs ; Jeannel (René), “Monographie des Trechinae”, extr. de L’Abeille, vol. 32-35, 1926-1930, 1792 p., 2311 figs ; Jeannel (René), Monographie des Catopidae, Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 1936, in-8°, 435 p., fig. (Mémoires du Muséum ; I) ; Jeannel (René), Les Calosomes [Coleoptera Carabidae], Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 1940, in-8°, 240 p., 208 figs, VIII pls h. t. (Mémoires du Muséum ; 13/1) ; Jeannel (René), Coléoptères Carabiques, Paris : P. Lechevalier, 1941-1942, 2 vols in-8°, (IV) + 571 p., 213 [1029] figs, (IV) + p. 573-1173, figs 214-368 [1118 figs], et vol. supplémentaire, 1949, 51 p., 20 pls (Faune de France ; 39-40) ; Jeannel (René), Coléoptères carabiques de la région malgache, Paris : Office de la recherche scientifique coloniale ; Larose, 1948-1949, 3 vols in-8°, 1146 p., fig. ; Jeannel (René), Les Psélaphides de l’Afrique orientale, Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 1949, in-8°, 228 p., figs, (Mémoires du Muséum, nelle série A ; 29/1) ; Jeannel (René), Coléoptères psélaphides, Paris : P. Lechevalier ; Fédération française des sociétés de sciences naturelles ; Office central de faunistique, 1950, in-8°, III + 421 p., fig., cartes (Faune de France ; 53) ; Jeannel (René), Les Psélaphides de l’Afrique australe, Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 1955, in-8°, 196 p., figs (Mémoires du Muséum, nelle série A ; 9). ; Jeannel (René), L’Édéage : initiation aux recherches sur la systématique des coléoptères, Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 1955, in-8°, 155 p., 94 figs (Publications du Muséum national d’Histoire naturelle ; 16) ; Jeannel (René), Les Psélaphides de l’Afrique du Nord, essai de biogéographie berbère, Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 1956, in-8°, 233 p., 216 fig., cartes (Mémoires du Muséum, nelle série A zoologie ; 14) ; Jeannel (René), Révision des Psélaphides du Japon, Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 1958, in-8°, 138 p., 145 figs (Mémoires du Muséum, nelle série A ; 18) ; Jeannel (René), “Révision des psélaphides malgaches”, Bulletin de l’Académie malgache, vol. 36, 1958 [1960], pp. 31-216 ; Jeannel (René), Monographie des Anillini, bembidiides endogés (Coleoptera Trechidae), Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 1963, 171 p. (Mémoires du Muséum, série A zoologie ; 28).
130 Jeannel (René), Faune cavernicole de la France. Avec une étude des conditions d’existence dans le domaine souterrain, Paris : P. Lechevalier, 1926, in-8°, 334 p., 74 figs (Encyclopédie entomologique ; 6) ; Jeannel (René), Un Cimetière d’éléphants (Mission scientifique de l’Omo), Paris : Société des amis du Muséum, 1934, gd in-8°, 159 p., 2 cartes, 48 pls h. t. ; Jeannel (René), Au seuil de l’Antarctique. Croisière du Bougainville aux îles des manchots et des éléphants de mer, Paris : Muséum national d’Histoire naturelle ; Presses Universitaires de France, 1941, in-8°, (IV) + 236 p., 27 figs, 16 pls photogr. h. t. (Publications diverses du Muséum ; 5) ; Jeannel (René), La Genèse des faunes terrrestres. Éléments de biogéographie, Paris : Presses universitaires de France, 1942, in-8°, viii + 515 p., 213 figs, VIII pls h. t., cartes (Bibliothèque de l’Institut maritime et colonial) ; Jeannel (René), Les Fossiles vivants des cavernes, Paris : Gallimard, 1944, in-8°, 323 p., 120 figs, XII pls photogr. h. t. (L’Avenir de la science, nelle série ; 1) ; Jeannel (René), Introduction à l’Entomologie, Paris : N. Boubée & Cie, 1945-1946, 3 vols gd in-12, 292 p., 149 figs, 34 pls (Nouvel atlas d’entomologie ; 1) ; Jeannel (René), Hautes montagnes d’Afrique. Vers les neiges éternelles sous l’équateur, Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 1950, in-4°, (IV) + 254 p., 44 figs, XLIV pls héliogravure h. t. (Publications diverses du Muséum ; suppl. 1) ; Jeannel (René), Notes biospéléologiques. Fasc. VI : Quarante années d’exploration souterraine, Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 1950, in-8°, 95 p., 13 figs (Publications diverses du Muséum ; 14) ; Jeannel (René), La Marche de l’évolution, Paris : Presses universitaires de France ; Muséum national d’Histoire naturelle, 1951, in-8°, 171 p., 26 figs (Publications diverses du Muséum ; 15) ; Jeannel (René), L’Édéage, initiation aux recherches sur la systématique des coléoptères, Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 1955, in-8°, 156 p., figs., cartes (Publications diverses du Muséum ; 16) ; Jeannel (René), “La Gondwanie et le peuplement de l’Afrique”, Annales du Musée royal de l’Afrique centrale, série science zoologique, vol. 102, 1961, 161 p. ; Jeannel (René), “Biogéographie des Terres australes de l’Océan indien”, Revue française d’entomologie, vol. 31, no 5, 1965, pp. 319-417.
131 Bechyné (Jan), El Jeannelismo y la evolución, Maracay (Venezuela) : Grafindustrial Aragua S. R. L., 1980, in-8°, (XII) + 182 p. (je remercie M. Pierre Jolivet de m’avoir fait connaître cet ouvrage). Voir aussi Codreanu (Radu), “La Signification évolutive transdisciplinaire de l’œuvre entomologique de René Jeannel”, in Volume du Cent-cinquantenaire, no spécial du Bulletin de la Société entomologique de France, vol. 88, 1983, pp. 48-57.
132 Seuls trois fascicules furent publiés (1873-1875), imprimés par “autographie typomorphe de l’auteur”, c’està-dire par reproduction lithographique du texte écrit directement sur la pierre (Jean Orousset in Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 48).
133 Voir, à la fin du troisième chapitre, les extraits de lettres de Kerremans au sujet du matériel du Muséum qu’il désirait étudier.
134 Kerremans (Charles), “Catalogue synonymique des Buprestides décrits de 1758 à 1890”, Mémoires de la Société entomologique de Belgique, vol. 1, 1892, 304 p.
135 Kerremans (Charles), “Coleoptera : Buprestidae”, in Wytsman (P.), Genera Insectorum XII, v. Bruxelles : Verteneuil & L. Desmet, 1903, in-f°, 338 p., 4 pl. ; Kerremans (Charles), Monographie des Buprestides, Bruxelles : impr. de J. Janssens (puis de A. Breuer), 1906-1914, 7 vols in-8°, pl. en coul. (inachevée).
136 Künckel d’Herculais (Jules), Les Insectes, les myriopodes [ sic], les arachnides, [adaptation française de : Brehms Thierleben, vol. 9 : Die Insekten, Tausendfüssler und Spinnen, bearb. von E. L. Taschenberg], Paris : J.-B. Baillière et fils, [1882-1883], 2 vols, VIII + 720 p. et (IV) + 802 p., 2058 figs, XXXVI pls.
137 Cf. notamment Alluaud (Charles), Künckel d’Herculais (Jules), Histoire naturelle des coléoptères, in Grandidier (Alfred) (sous la dir.), Histoire physique, naturelle et politique de Madagascar, tomes 21-22, Paris : Imprimerie nationale, 1887, 1900, 2 vols gd in-4°, 510 p., 54 pls en partie col.
138 Fairmaire (Léon), Laboulbène (Alexandre), Faune entomologique française, ou Description des insectes qui se trouvent en France, Coléoptères, Paris : Deyrolle, 1854, in-12, XXXVI + 665 p. [tome Ier, seul paru].
139 Simon (Eugène), “Notice nécrologique sur Charles Piochard de La Brûlerie”, Annales de la Société entomologique de France, 1876, p. 679.
140 Piochard de La Brûlerie (Charles), “Rapport sur l’excursion faite en Espagne par la Société entomologique de France pendant les mois d’avril, mai et juin 1865”, Annales de la Société entomologique de France, 4ème série, t. 6, 1866, pp. 501-544.
141 Cité par Simon (Eugène), “Notice nécrologique sur Charles Piochard de La Brûlerie”, Annales de la Société entomologique de France, 5ème série, t. 6, 1876, p. 686.
142 Haeckel (Ernst), Histoire de la création des êtres organisés d’après les lois naturelles, [trad. de l’allemand de l’éd. originale de 1868], Paris : C. Reinwald, 1874, in-8°, XXXII + 680 p., 19 fig., 15 pl., carte en coul.
143 Darwin (Charles), La Descendance de l’homme et la sélection sexuelle [traduit de l’anglais et de l’éd. originale de 1871], Paris : C. Reinwald, 1873, t. 1er, p. 414 et 423.
144 Kirby (William), Spence (William), An Introduction to Entomology ; or, Elements of the Natural History of Insects, Londres : Longman, Rees, Hurst, Orme & Brown, 1815-1826, 4 vols in-8°.
145 Lacordaire (Théodore), Introduction à l’Entomologie, comprenant les principes généraux de l’anatomie et de la physiologie des insectes, des détails sur leurs mœurs et un résumé des principaux systèmes de classification proposés jusqu’à ce jour pour ces animaux, Paris : Roret, 1834-1838 (“Suites à Buffon”), 2 vols in-8°, x + 463 + 24 p., 12 pl., (IV) + 682 + (2) + 16 p., 24 pls.
146 Lacordaire (Théodore), Monographie des Coléoptères subpentamères de la famille des Phytophages, Bruxelles ; Leipzig : Muquardt ; Paris : Buquet, 1845-1848, 2 vols in-8°, LIII + 1630 p., 8 pls. col.
147 Lacordaire (Théodore), Histoire naturelle des insectes, Genera des coléoptères, ou exposé méthodique et critique de tous les genres proposés jusqu’ici dans cet ordre d’insectes, Paris : Roret, 1854-1869, 9 volumes in-8° [ouvrage complété par Chapuis (Félicien), vol. 10-12, 1872-1876].
148 Balzac (Honoré de), Lettres à Madame Hanska, [éd. de Pierrot Roger], Paris : Robert Laffont, 1990, vol. 2, p. 862 (Bouquin).
149 Une liste de ses publications est donnée par Marseul (Sylvain Augustin, abbé de), “Les Entomologistes et leurs écrits”, extr. de L’Abeille, 1882-1889, in-16, pp. 173-174.
150 La Ferté (F. de), Monographie des Anthicus et genres voisins, Coléoptères Hétéromères de la tribu des Trachélides. Paris : impr. de Sapia, 1848, in-8°, XXIV + 340 p., 16 pl.
151 “[Nouvelles diverses]”, Bulletin de la Société entomologique de France, 1859, p. CXLIV.
152 La Perraudière (René de), Romans (F. de), “Catalogue des coléoptères de l’Anjou”, Annales de la Société linnéenne du Maine-et-Loire, vol. 6, 1863-1864 ; La Perraudière (René de), Notes sur les coléoptères de l’Anjou, Le Mans : impr. d’Eugène Benderitter, 1911. La Perraudière rédigea aussi la nécrologie de l’abbé de Marseul.
153 Voir ci-dessus, au second chapitre.
154 Latreille (Pierre-André), “Discours prononcé le 29 février 1832, à l’ouverture de la première séance de la Société entomologique”, Annales de la Société entomologique de France, 1832, tome 1, p. 22-34.
155 Parmi les travaux les plus importants de Latreille, on peut citer : Latreille (Pierre-André), Précis des caractères génériques des insectes, disposés dans un ordre naturel, Brive : impr. de F. Bourdeaux, an V [1796] in-8°, xiv + 208 p. [réimpr. à Paris : A. Hermann, 1907] ; Latreille (Pierre-André), Histoire naturelle, générale et particulière, des Crustacés et des Insectes, ouvrage faisant suite aux ouvres de Leclerc de Buffon et partie du cours complet d’histoire naturelle rédigé p. C. S. Sonnini, Paris : Dufart, 14 vols in-8°, 1802-1805 ; Latreille (Pierre-André), Genera Crustaceorum et Insectorum secundum ordinem naturalem in familias disposita, iconibus exemplisque plurimis explicata, Paris ; Strasbourg : König, 1806-1809, 4 vols in-8° ; Latreille (Pierre-André), Considérations générales sur l’ordre naturel des animaux composant les classes des Crustacés, des Arachnides et des Insectes, avec un tableau méthodique de leurs genres disposés en familles, Paris : Schoell, 1810, in-8°, 444 p. ; Latreille (Pierre-André), Insectes, in Cuvier (Georges), Le Règne Animal, 1e éd., Paris : Deterville, 1817, t. 3 ; 2e éd., Paris : Deterville, 1829, t. 4-5) ; Latreille (Pierre-André), Cours d’Entomologie, ou de l’Histoire naturelle des Crustacés, des Arachnides, des Myriapodes et des Insectes, à l’usage des élèves de l’école du Muséum d’Histoire naturelle, Paris, 1831, in-8°, 568 p. [tome 1, seul paru].
156 Histoire abrégée des insectes qui se trouvent aux environs de Paris, Paris : Durand, 1762, tome 1, in-4°, XXVIII + 523 p., tabl. dépl., X pl. gravées rempl.
157 Salles (Isidore), Histoire naturelle drôlatique et philosophique des professeurs du Jardin des plantes, des aidesnaturalistes, préparateurs… attachés à cet établissement, accompagnée d’épisodes scientifiques et pittoresques, Paris : G. Sandré, 1847, p. 30.
158 “Nouvelles diverses”, Annales de la Société entomologique de France, 1834, p. LXIX.
159 Cf. Paulian (Renaud), Lebis (Émile), “Insectes Coléoptères Scarabaeidae, Scarabaeina et Onthophagini”, Faune de Madagascar, vol. 11, 1960, 130 p., fig.
160 On peut citer son “Eumolpidarum hucusque cognitarum catalogus”, Mémoires la Société royale des sciences de Liège, 2ème série, t. 11, 1885, pp. 1-172.
161 “[Nouvelle diverses]”, Bulletin de la Société entomologique de France, 1894, p. CLXXII. Et cf. ci-dessus, au quatrième chapitre de cet ouvrage.
162 Cf. en particulier La chasse aux coléoptères : notes sur la préparation, la conservation et la récolte des insectes appartenant à cet ordre, Colmar : Imprimerie et lithographie de Camille Decker, 1866, in-8°, IV + 112 p.
163 Lesne (Pierre), Les Coléoptères bostrychides de l’Afrique tropicale française, Paris : P. Lechevalier, 1924, in-8 °, 301 p., 172 figs, 38 cartes, 1 pl.
164 Coleoptera : Études sur les insectes coléoptères, publiées par les soins de Pierre Lesne, Paris : Lechevalier (Encyclopédie entomologique, Série B, Mémoires et notes), 3 tomes parus (1925-1926, 1927 et 1928-1929).
165 Appelés aujourd’hui trogositides (superfamille des Cléroïdes). Cf. Léveillé (Albert), Temnochilidae (Coleopterorum Catalogus, Pars 11, Berlin : W. Junk, 1910, 40 p.
166 Voir Piel (R. P. O.), “Le 70e anniversaire du musée Heude, 1898-1938”, extr. de la Revue nationale chinoise, janvier 1939, in-8°, (ii) + 39 p., 16 figs.
167 Licent (R. P. Émile), “[Discours présidentiel]”, Bulletin de la Société entomologique de France, janvier 1945, pp. 2-5.
168 Lucas (Hippolyte), Histoire naturelle des lépidoptères d’Europe, Paris : Pauquet, 1834, in-8°, 216 p., pls coloriées ; Lucas (Hippolyte), Histoire naturelle des lépidoptères exotiques, Paris : Pauquet, 1835, in-8°, 156 p., pls coloriées.
169 Pour les expéditions d’Égypte et de Morée, cf. respectivement les biographies de Savigny et Brullé.
170 Lucas (Hippolyte), Exploration scientifique de l’Algérie pendant les années 1840, 1841, 1842, publiée par ordre du gouvernement... Sciences physiques. Zoologie. Histoire naturelle des animaux articulés, Paris : Impr. nationale, 1849, 3 vols in-f° et un atlas de pls en noir et en coul.
171 Hippolyte Maindron (1801-1884), ingénieur des Arts et Métiers, est l’auteur de nombreuses sculptures, notamment une Velleda, qui orne depuis 1844 le Jardin du Luxembourg, et qui le rendit célèbre.
172 Voir Raffray (Achille), “Voyage à la côte nord de la Nouvelle-Guinée”, Bulletin de la Société de géographie, mai 1878, pp. 385-417, carte dépl.
173 On trouvera une liste de ses œuvres littéraires in Talvart (H.), Place (J.), Bibliographie des auteurs modernes de langue française (1801-1956), Paris : Édition de la Chronique des Lettres françaises, Horizons de France, 1956, tome 13, pp. 74-80.
174 Maindron (Maurice), Notice sur les travaux scientifiques de G.-R. Maurice Maindron, Paris : libr.-impr. réunies, May et Motteroz, 1895, in-4°, 19 p.
175 Cf. ci-dessus, au second chapitre.
176 Et cela malgré une impécuniosité chronique, encore accentuée par les dettes de jeu : voir Bona (Dominique), Les Yeux noirs : les vies extraordinaires des sœurs Heredia, Paris : J.-C. Lattès, 1989, 369 p.
177 Maindron (Maurice), L’Arbre de science : roman moderne, Paris : Lemerre, 1906, 446 p.
178 Cf. la lettre de Bonnereau à l’abbé Verteville (p. 314). Le décès prématuré de Desiré Rimoulard, que le roman met en scène avec une certaine allégresse (p. 389 et uivantes), est évidemment une transposition de celui de Charles Brongniart (18 avril 1899).
179 Le Mercure de France, 15 juillet 1906, pp. 254-255 publia une élégante critique de ce livre, signée “Rachilde” : “Un gros volume qui n’a rien sacrifié à la coquetterie romanesque, mais qui semble formé de sérieux documents humains. Tous ces grands naturalistes (de l’espèce empailleurs) sont aux prises, se tenaillant les uns les autres du bout de leurs pinces à disséquer. C’est la coutumière lutte pour les emplois et les honneurs où les jeunes gonflés au soleil de la publicité parisienne s’efforcent de passer sur les ventres maigres des anciens séchés par tous les vents du désert. [...] Le type sympathique de l’abbé Verteville se laissant dépouiller, par pure bonhomie, de son histoire de la descendance porcine, doit être connu et même facile à reconnaître, car il y a une clé sur la serrure, cela se sent. […] Il faut citer la délicieuse anecdote du lamantin [dont les membres postérieurs ont disparu]. Pour la gouverne de ceux qui ne sauraient pas ce que c’est qu’un lamantin, disons tout de suite que cet animal, de la famille des baleines, représente, de nos jours, le dernier échantillon de la sirène antique. J’entends d’ici Lionel Gauguet [un des personnages principaux du roman], enseignant les jolies sirènes modernes dans une conférence scientifico-fantaisiste, affirmant que lamantin vient de lamentation et rappelant, avec des effets de cravate, que le chant des sirènes peut être aussi rempli de sanglots.” [le trait final est une allusion à Heredia, le premier sonnet des Trophées se terminant par le vers célèbre : “La Mer qui se lamente en pleurant les Sirènes”].
180 Marquet (Charles), Catalogue des coléoptères du Languedoc, Toulouse : impr. Lagarde & Sébille, 1899, in-8°, 240 p.
181 Marseul (S.-A. de), “Essai monographique sur la famille des Histérides”, Annales de la Société entomologique de France, 3ème série, vol. 1, 1853, pp. 131-294 et 447-553, 7 pls ; vol. 2, 1854, pp. 161-311, 524-592 et 670-707, 5 pls ; vol. 3, 1855, pp. 83-165, 327-506 et 677-758, 7 pls ; vol. 4, 1856, p. p 97-144, 259-283 et 549-628, 4 pls ; vol. 5, 1857, pp. 109-167 et 397-516, 2 pls ; Supplément : vol. 8, 1860, pp. 581-610 et 835-866 ; 4ème série, vol. 1, 1861, pp. 141-184 et [1862], pp. 509-566, 2 pls.
182 Marseul (S.-A. de), Catalogue des coléoptères d’Europe, Paris : chez l’auteur, à la Société entomologique et au Magasin de Zoologie, 1857, XVI + 200 p.
183 Marseul (S.-A. de), Catalogue synonymique et géographique des coléoptères de l’Ancien-Monde, Europe et contrées limitrophes en Afrique et en Asie, Paris : chez l’auteur, 1882-1889, iv + 559 p.
184 Sainte-Claire Deville (Jean), “Catalogue raisonné des coléoptères de France” [1ère livraison], L’Abeille, 1935, XXXVI (1), p. 3.
185 La Perraudière (René de), “Notice nécrologique sur l’abbé S.-A. de Marseul”, Annales de la Société entomologique de France, 1890 [janvier 1891], p. 423.
186 Martínez de la Escalera (Manuel), “Los Coleópteros de Marruecos”, Trabajos del Muséo de Cíencias naturales de Madrid, serie zoológica, vol. 11, 1914, 553 p.
187 Mayet (Valéry), Les Insectes de la vigne, Montpellier : C. Coulet, 1890, in-8°, XXVIII + 470 p., figs, pls coul.
188 Paru en livraisons dans la revue Miscellanea entomologica.
189 Idem.
190 Paru dans Bulletin de la Société d’études scientifiques de l’Aude.
191 Millot (Jacques), Anthony (Jean), Robineau (Daniel), Anatomie de Latimeria chalumnae, Paris : Centre national de la Recherche scientifique, 1958-1978, 3 vols in-f° oblong, 123, 133 et 198 p., fig., pl. (le premier volume de cet ouvrage fut désigné “livre de l’année 1958” pour l’originalité et l’élégance de sa présentation).
192 “Lettre de M. G. de Mniszeck sic], datée de Berditchen, 5 mars 1854”, Bulletin de la Société entomologique de France, 1854, p. XXIII-XXIV.
193 “Voyage au Gabon. Histoire naturelle des insectes et des arachnides recueillis pendant un voyage fait au Gabon en 1856 et en 1857 par M. Henry C. Deyrolle, sous les auspices de MM. le comte de Mniszech et James Thomson, précédée de l’histoire du voyage par M. James Thomson”, extr. des Archives entomologiques, 1858, gd in-4°, 465 + [3] p., frontispice + 14 pls noires ou coloriées (les coléoptères sont décrits par Thomson, pp. 25-235, avec quelques additions par Auguste Chevrolat, pp. 236-252) (cf. ci-dessous, article Thomson).
194 Deyrolle (Henri), [Notice nécrologique sur le comte de Mniszech], Bulletin de la Société entomologique de France, 23 novembre 1881, p. CXLIII.
195 Cf. Deyrolle (Henri), “Description des buprestides de la Malaisie recueillis par M. Wallace pendant son voyage dans cet archipel”, Annales de la Société entomologique de Belgique, 1864, VIII + 280 p., 3 pl. coul., 1 pl. noire.
196 “La plus grande partie de la collection du comte de Mniszech appartient actuellement à M. René Oberthür” (in Guénée (Achille), Les Entomologistes peints par euxmêmes précédé d’une courte préface et suivi d’une étude sur une variété nouvelle ainsi que d’un important appendice, Rennes : impr. Oberthür, 1934, p. 64, note 1).
197 Mocquérys (Émile), Énumération des insectes coléoptères observés jusqu’alors dans le département de la Seine-Inférieure, avec la manière de les chasser et le nom des plantes sur lesquelles on en rencontre plus particulièrement quelques-uns, Caen : impr. d’A. Hardel, 1857, in-8°, IV + 208 p. ; “Suppléments à l’Énumération des insectes coléoptères observés jusqu’alors dans le département de la Seine-Inférieure”, par M. Émile Mocquérys, par M. Mocquérys, père”, Bulletin de la Société des amis des sciences naturelles de Rouen, 1870, 1871, 1874.
198 Mohnike (Otto Gottlieb Johann), Affe und Urmensch, Münster : Aschendorff, 1888, in-8°, 211 p., pl.
199 Voir la liste complète dans Marseul (Sylvain Augustin, abbé de), “Les Entomologistes et leurs écrits”, extr. de L’Abeille, 1882-1889, in-16, pp. 20-39. Les monographies principales concernent les groupes suivants : Longicornes, 1839 (304 p.) ; Lamellicornes, 1842 (623 p.) ; Palpicornes, 1844 (196 p.) ; Sécuripalpes [coccinellides], 1846 (280 p.) ; Latigènes [ténébrionides], 1854 (396 p.) ; Barbipalpes [mélandrides], 1856 (115 p.) ; Longipèdes [mordellides], 1856 (171 p.) ; Vésicants, 1857 (197 p.) ; Angustipennes [œdémérides], 1858 (172 p.) ; Mollipennes [malacodermes], 1862 (440 p.) ; Longicornes, 2e éd., 1863 (590 p.) ; Angusticolles [clérides], 1863 (134 p.) ; Térédiles [anobiides], 1864 (416 p.) ; Scuticolles [dermestides], 1867 (186 p.) ; Vésiculifères [malachiides}, 1868 (308 p.) ; Floricolles [dasytides], 1868 (315 p.) ; Gibbicolles [ptinides], 1868 (224 p.) ; Piluliformes [byrrhides], 1869 (176 p.) ; Lamellicornes, 2e éd., 1869 (736 p.) ; Brévipennes [staphylinides], 1872-1880 (10 vols, 3828 p.).
200 Mulsant (Étienne), Lettres à Julie sur l’entomologie, suivies d’une description méthodique de la plus grande partie des insectes de France, ornées de planches, Lyon : Louis Babeuf ; Paris : Treuttel & Wurtz, Levavasseur, 1830, 2 vols in-8°, X + 392 p., 7 pls et (IV) + 284 p., 8 pls.
201 Mulsant (Étienne), Souvenirs d’un voyage en Allemagne, Paris : Magnin, Blanchard & Cie, 1862, in-8°, 144 p.
202 Sur l’abbé Victor Mulsant, cf. Du Buysson (Henri), “Mon souvenir, à ceux qui ont le plus entretenu en moi la vie entomologique”, Miscellanea entomologica, vol. 28, 1925, pp. 76-81 et 89-98 ; vol. 29, 1926, pp. 20-27, 33-38, 41-46, 52-59 et 73-75.
203 Nègre (Jacques), “[Allocution présidentielle]”, Bulletin de la Société entomologique de France, vol. 82, 1977, pp. 234-237.
204 Cité par Magnin (Antoine), Charles Nodier naturaliste ; ses œuvres d’histoire naturelle publiées et inédites, Paris : libr. scientifique A. Hermann et fils, 1911, in-8°, p. 93.
205 Tous ces textes sont analysés et reproduits dans l’ouvrage déjà évoqué de Magnin (Antoine), Charles Nodier naturaliste ; ses œuvres d’histoire naturelle publiées et inédites, op. cit., in-8°, X + 347 p.
206 Le Dr Charles-Mathurin Nodier (1851-1930, SEF 1881), dont la collection fut léguée à la SEF.
207 Sur William Doherty (1857-1901), voir Rothschild (Miriam), Dear Lord Rothschild. Birds, Butterflies and History, Philadelphie : Balaban, 1983, pp. 177-180.
208 Sur Marc Hue de Mathan, voir Moret (Pierre), “Entomologistes et chasseurs d’insectes en Amérique du Sud au XIXe siècle”, in Laissus (Yves) (sous la dir.), Les Naturalistes français en Amérique du Sud (XVIe–XIXe siècles), Actes du 118e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, Pau, 25-29 octobre 1993, Paris : CTHS, 1995, pp. 395-408.
209 Comme il a été dit ci-dessus au troisième chapitre, l’histoire des voyageurs naturalistes est encore à écrire. Parmi les ouvrages partiels qui leur ont été consacrés, on peut citer Laissus (Yves) (sous la dir.), Les Naturalistes français en Amérique du Sud (XVIe–XIXe siècles), op. cit., 461 p.
210 La correspondance entomologique de René Oberthür (du moins les lettres qu’il a reçues) est conservée au laboratoire d’Entomologie.
211 Oberthür (René), Houlbert (Constant), Faune analytique illustrée des Lucanides de Java, Rennes : impr. Oberthür, [1913-1914], in-8°, 124 p., 91 figs, 1 pl.
212 Cf. ci-dessus, au second chapitre de cet ouvrage.
213 Dans son article, “La Collection René Oberthür au Muséum”, Larousse mensuel, avril 1954, pp. 435-436, Guy Colas écrit d’abord “30 000 cadres” puis “20 000 boîtes”. Peut-être veut-il évoquer ainsi les boîtes “doubles” (où les insectes sont piqués dans le fond et dans le couvercle), qui étaient nombreuses dans la collection Oberthür (ex-collections Harold, Thomson, etc.).
214 Colas (Guy), “La Collection René Oberthür au Muséum”, Larousse mensuel, avril 1954, pp. 435-436. Cf. cidessus, la Figure 32 (p. 148) illustrant l’inauguration de l’exposition de la collection Oberthür.
215 Olivier (Guillaume-Antoine), Entomologie, ou Histoire naturelle des insectes, avec leurs caractères génériques et spécifiques, leur description, leur synonymie et leur figure enluminée. Coléoptères, Paris : Baudoin, Lanneau, Desray, 1789-1808, 6 vols de texte in-4° (3162 p.), 363 pls coloriées.
216 Cf. Duris (Pascal), “Entre Buffon et Linné : la zoologie dans l’Encyclopédie méthodique”, in Blanckaert (Claude), Porret (Michel), L’Encyclopédie méthodique (1782-1823) : des Lumières au positivisme, Genève : Droz, 2004.
217 Olivier (Guillaume-Antoine), Voyage dans l’Empire othoman, l’Égypte et la Perse, Paris : Agasse, 1801-1807, 3 vols in-4°, 1494 p., atlas in-f° de 50 cartes ou pl. Voir aussi Bernard (Paul), “Le Voyage dans l’Empire othoman, l’Égypte et la Perse de Guillaume-Antoine Olivier, naturaliste et envoyé de la République (1792-1798)”, Comptes Rendus de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, séance du 28 novembre 1997, pp. 1-90.
218 Olivier (Ernest), éditeur, G.-A. Olivier, membre de l’Institut de France, sa vie, ses travaux, ses voyages, documents inédits..., Moulins : impr. de C. Desrosiers, 1880, in-8°, 99 p., portrait, fac-sim.
219 Olivier (Ernest), “Lampyridae”, in Schenkling (S.) (sous la dir.), Coleopterorum Catalogus, Pars 9, Berlin : W. Junk, 1910, gd in-8°, 68 p.
220 Orbigny (Alcide d’), Voyage dans l’Amérique méridionale (le Brésil, la République orientale de l’Uruguay, la République argentine, la Patagonie, la République du Chili, la République de Bolivia, la République du Pérou) exécuté pendant les années 1826, 1827, 1828, 1829, 1830, 1831, 1832 et 1833, Paris : Pitois-Levrault, 1835-1847, 11 vols in-f°.
221 Orbigny (Alcide d’), Paléontologie française. Description zoologique et géologique de tous les animaux mollusques et rayonnés fossiles de France, comprenant leur application à la connaissance des couches (Terrains jurassiques. Terrains crétacés), Paris : l’auteur, A. Bertrand, V. Masson, 1840-1854, 14 vols in-8° (continué par d’autres auteurs jusqu’en 1889).
222 Orbigny (Charles d’), (sous la dir.), Dictionnaire universel d’histoire naturelle, Paris : au bureau principal des éditeurs (M. Renard, Martinet & Cie), 1841-1849, 16 vols in-8° dont 3 d’atlas.
223 Voir notamment Gaudry (Albert), Les Enchaînements du monde animal dans les temps géologiques. Mammifères tertiaires, Paris : Hachette, 1878, in-8°, 297 p. ; Gaudry (Albert), Fossiles primaires, Paris : F. Savy, 1883, in-8°, 319 p. ; Gaudry (Albert), Fossiles secondaires, Paris : F. Savy, 1890, in-8°, 323 p.
224 Orbigny (Henri d’), “Synopsis des Onthophagides d’Afrique”, Annales de la Société entomologique de France, vol. 82, 1913-1914, pp. 1-742, et “Supplément”, Annales de la Société entomologique de France, vol. 84, 1915, pp. 375-401.
225 Emlen (Douglas J.), “Costs and the diversification of exaggerated animal structures”, Science, vol. 291, 23 février 2001, pp. 1534-1536.
226 Paulian (Renaud), Coléoptères Scarabéides, Paris : P. Lechevalier et Fils, 1941, in-8°, 240 p., 445 figs (Faune de France ; 38) [2e éd., 1959 ; 3e éd. refondue, en collaboration avec Jacques Baraud, 1982].
227 Paulian (Renaud), Les Premiers états des Staphylinoidea, étude de morphologie comparée, Thèse de doctorat ès Sciences naturelles, Paris : Université de Paris, 15 mars 1941, 361 p.
228 Paulian (Renaud), Les Coléoptères : formes, mœurs, rôles, Paris : Payot, 1943, in-8°, 396 p., 164 figs, 14 pls (Bibliothèque scientifique).
229 Paulian (Renaud), La Vie des scarabées, Paris : Gallimard, 1944, petit in-8°, 235 p., 27 figs (Histoires naturelles ; 5).
230 Paulian (Renaud), Un Naturaliste en Côte-d’Ivoire, Paris : Stock, 1949, in-16, 217 p., 47 figs (Les Livres de nature ; 74).
231 Paulian (Renaud), La Zoogéographie de Madagascar et des îles voisines, Tananarive-Tsimbazaza : Institut de Recherche scientifique, 1961, in-8°, 485 p., 122 figs, carte dépl., 23 pls (Faune de Madagascar ; 13).
232 Paulian (Renaud), Biologie des coléoptères, Paris : Lechevalier, 1988, XII + 719 p., 208 figs, 12 pls.
233 Paulian (Renaud), Les Coléoptères à la conquête de la terre, Paris : Boubée, 1993, 248 p., 55 figs, 8 pl. en coul.
234 Paulian (Renaud), Les Insectes de Tahiti, Paris : Boubée, 1998, 331 p., 149 figs, 16 pl. coul.
235 Paulian (Renaud), Un Naturaliste ordinaire : souvenirs, Paris : Boubée, 2004, 240 p.
236 Peragallo (Alexandre), Les insectes coléoptères du département des Alpes maritimes, Nice : impr. de Malvano-Mignon, 1879, in-8°, 239 p.
237 Pic (Maurice), “Mon jubilé entomologique”, numéro spécial de L’Échange, 8 avril 1942, p. 21.
238 Peyerimhoff (Paul de), Carte forestière de l’Algérie et de la Tunisie. Alger : Service cartographique du Gouvernement général de l’Algérie, 1941, in-p°, avec notice in-8° de 71 p., 5 figs, 7 pls.
239 Liste et références dans Bernard (Francis), “Paul de Peyerimhoff de Fontenelle (1873-1957)”, Bulletin de la Société d’Histoire naturelle d’Afrique du Nord, vol. 48, 1957, pp. 161-191.
240 Peyerimhoff (Paul de), “La Société entomologique de France (1832-1931)”, in Livre du centenaire de la Société entomologique de France, Paris : au siège de la Société, 1932, pp. 1-86, pls I-XIII.
241 Pic (Maurice), Pars 14 : Hylophilidae [Euglenidae], 1910, 25 p. ; Pars 36 : Anthicidae, 1911, 102 p. ; Pars 41 : Ptinidae, 1912, 46 p. ; Pars 48 : Anobiidae, 1912, 92 p. ;
242 Lhoste (Jean), Les Entomologistes français : 1750-1950, Versailles : INRA ; [Échauffour] : OPIE, 1987, p. 193.
243 Villiers (André), “La Collection Maurice Pic au Muséum de Paris”, Bulletin du Muséum d’Histoire naturelle, vol. 30, no 1, 1958, pp. 71-72. Dans cet article, Villiers indique que les collections réunies par Pic comptent “environ 3 000 cartons”. Or, le registre des entrées au laboratoire d’Entomologie porte bien, à la date du 25 novembre 1958, “dix mille cartons et dix meubles de collection”. Villiers a dû procéder à une estimation rapide, avant l’entrée de la collection au laboratoire. C’est le chiffre indiqué sur le registre qui est le plus proche de la réalité (encore que largement arrondi). Pars 87 : Phloeophilidae to Prionoceridae [Melyridae pro parte], 1926, 11 p. ; Pars 94 : Phengodidae, Karumiidae [Dascillidae pro parte], 1927, 8 p. ; Pars 103 : Dasytidae [Melyridae pro parte], 1929, 32 p. ; Pars 155 : Dasytidae [Melyridae pro parte], 1937, 130 p., in Schenkling (S.), (sous la dir.), Coleopterorum Catalogus, Berlin : W. Junk, 1910-1939, 169 fascicules (et suppléments en cours de parution).
244 Fairmaire (L.), Histoire naturelle de la France, 8e partie, Coléoptères, [nelle éd. entièrement refondue par Planet Louis-Marie], Paris : les fils d’Émile Deyrolle, 1913, in-16, iv + 505 p., 270 figs, 27 pls (26 en couleurs).
245 On peut citer notamment Planet (Louis), Essai monographique sur les coléoptères des genres Pseudolucane et Lucane, Paris : les Fils d’Émile Deyrolle, [1902], 2 vols in-8°, 111 p., 38 figs, 18 pls et 143 p., 77 figs et 16 pls.
246 Planet (Louis-Marie), Histoire naturelle des Longicornes de France, Paris : P. Lechevalier, 1924, in-8°, 387 p., 330 figs (Encyclopédie entomologique, série A ; 2).
247 Didier (Dr R.), Séguy (Eugène), Catalogue illustré des Lucanides du globe, Paris : P. Lechevalier, 1953, un vol. de texte in-8° de 224 p., 136 figs, 1 pl. coul., et atlas in-4 ° de 112 pl. noires + 1 pl. coul. (Encyclopédie entomologique, série A ; 27-28).
248 Portevin (Gaston), Les Grands nécrophages du globe, Paris : P. Lechevalier, 1926, in-8°, 271 p., 201 figs (Encyclopédie entomologique, série A ; 6).
249 Portevin (Gaston), Tableaux dichotomiques pour la détermination des Longicornes de France, Paris : P. Lechevalier, 1927, in-8°, 55 p. (Encyclopédie entomologique, série A ; 2 suppl.).
250 Portevin (Gaston), Histoire naturelle des coléoptères de France. T. 1 : Adephaga. Polyphaga : Staphylinoidea, Paris : P. Lechevalier & Fils, 1929, XII + 652 p., 571 figs, V pl. coul. (Encyclopédie entomologique, série A ; 12) ; T. 2 : Polyphaga : Lamellicornia, Palpicornia, Diversicornia, Paris : P. Lechevalier & Fils, 1931, VIII + 544 p., 553 figs, pls coul. VI-X (Encyclopédie entomologique, série A ; 13) ; T. 3 : Polyphaga : Heteromera, Phytophaga, Paris : P. Lechevalier & Fils, 1934, VIII + 376 p., 491 figs, pls coul. XI-XV (Encyclopédie entomologique, série A ; 17) ; T. 4 : Polyphaga : Rhynchophora, Paris : P. Lechevalier & Fils, 1935, VIII + 492 p., 420 figs, pls coul. XVI-XX (Encyclopédie entomologique, série A ; 18).
251 Portevin (Gaston), Ce qu’il faut savoir des insectes. T. 1 : Papillons ; T. 2 : Coléoptères, hémiptères ; T. 3 : Orthoptères, hyménoptères, diptères, insectes inférieur, Paris : P. Lechevalier, 1938-1942, 3 vols pet. in-8°, fig., pl. coul.
252 Maindron (Maurice), L’Arbre de science : roman moderne, Paris : Lemerre, 1906, p. 3 (et cf. aussi p. 33).
253 Barthe (E.), “[Notices nécrologiques]”, Miscellanea entomologica, vol. 17, 1909, p. 33.
254 Raffray (Achille), Afrique orientale. Abyssinie. Paris : E. Plon et Cie, 1876, in-16, xii + 396 p., 10 gravures, 1 carte dépl.
255 Raffray (Achille), “Voyage à la côte nord de la Nouvelle-Guinée”, Bulletin de la Société de géographie, mai 1878, pp. 385-417, carte dépl.
256 Raffray (Achille), “Genera et catalogue des Psélaphides”, extr. des Annales de la Société entomologique de France, 1904-1905, 597 p., 3 pl.
257 Raffray (Achille), “Pselaphidae”, in Schenkling (S.) (sous la dir.), Coleopterorum Catalogus, Pars 27, Berlin : W. Junk, 1911, in-8°, 222 p.
258 Cf. Jeannel (René), Faune de France, 53 : Coléoptères Psélaphides, Paris : Paul Lechevalier, 1950, p. III.
259 Boisduval (J.), Rambur (P.), Graslin (A.), Collection iconographique et historique des chenilles, ou Descriptions et figures des chenilles d’Europe, avec l’histoire de leurs métamorphoses et des applications à l’agriculture, Paris : Roret, 1832-1843, 42 livr. in-8°, chacune avec texte et pl. color. ; Rambur (P.), Catalogue systématique des lépidoptères de l’Andalousie, Paris : J.-B. Baillière, 1858, in-8°, 422 p., 22 pls grav. coloriées.
260 Rambur (Pierre), Histoire naturelle des insectes. Névroptères, Paris : Roret, 1842, in-8°, xviii + 529 p., atlas de 12 pl. color. [la couv. porte “Nouvelles suites à Buffon, formant avec les œuvres de cet auteur un cours complet d’histoire naturelle”].
261 Rambur (P.), Faune entomologique de l’Andalousie. Coléoptères, Paris : A. Bertrand, [1842], in-8°, 144 p., 4 pl. ; Rambur (P.), “Monographie du genre Elaphocera (Melolonthidae)”, Annales de la Société entomologique de France, 1843, pp. 329-358, fig., 1 pl.
262 On peut citer Régimbart (Maurice), “Contributions à la faune entomologique de l’Afrique. Dytiscidae et Gyrinidae”, extr. des Mémoires de la Société entomologique de Belgique, 1895, in-8°, 244 p., 82 fig. ; Régimbart (Maurice), “Essai monographique de la famille des Gyrinidae”, extr. des Annales de la Société entomologique de France, 1882-1883, in-8°, 252 p., 8 pl., et Suppléments 1, 2 et 3 ; 1886, 26 p. ; 1892, 90 p., 1907, 109 p.
263 Silbermann (Gustave), Énumération des entomologistes vivans, suivie de notes sur les collections entomologiques des principaux musées d’histoire naturelle d’Europe, sur les sociétés d’entomologie, sur les recueils périodiques consacrés à l’étude des insectes, et d’une table alphabétique des résidences des entomologistes, Paris : Roret ; Lunéville : Creuzat, 1835, in-8°, p. 59.
264 Heyden (Dr L. von), Reitter (E.), Weise (J.), Catalogus Coleopterorum Europae, Caucasi et Armeniae rossicae, Berlin : R. Friedländer & Sohn, 1891, in-8°, viii + 420 p. [2e éd. augmentée, 1906].
265 Reitter (Edmund), Fauna Germanica, Die Käfer des Deutschen Reiches, Stuttgart : K. G. Lutz, 1908-1916, 5 vols in-8°, 1679 p., 332 figs, 168 pls chromolithog.
266 Robineau-Desvoidy (Jean-Baptiste), Recherches sur l’organisation vertébrale des crustacés, des arachnides et des insectes, Paris : Compère jeune, 1828, in-8°, LXXX + 228 p., pls. Sur la controverse entre Cuvier et Geoffroy, cf. Appel (Toby A.), The Cuvier-Geoffroy debate. French biology in the decades before Darwin, Oxford : Oxford University Press, 1987, in-8°, 321 p., pl.
267 Robineau-Desvoidy (Jean-Baptiste), “Catalogue des coléoptères du canton de Saint-Sauveur”, Bulletin des Amis de la Société des sciences historiques et naturelles de l’Yonne, 1854.
268 Robineau-Desvoidy (Jean-Baptiste), Histoire naturelle des diptères des environs de Paris. Œuvre posthume publiée par les soins de sa famille sous la dir. de M. H. Monceaux. Paris : V. Masson et fils ; Leipzig : F. Wagner ; Londres : Williams & Norgate, 1863, 2 vols in-8°, xvi + 1143 et 920 p.
269 Rosenhauer (Wilhelm Gottlob), Die Thieren Andalusiens nach den Resultaten einer Reise zusammengestellt, Erlangen : Blaesing, 1856, in-8°, 429 p., 3 tabl.
270 Sainte-Claire Deville (Jean), Faune des coléoptères du bassin de la Seine. T. 2 : Staphylinoidea, Paris : Société entomologique de France, 1906-1910, in-8°, 160 p. ; T. 6 bis : Supplément aux Rhynchophora (rédigé d’après les notes de Louis Bedel), Paris : Société entomologique de France, 1924, 159 p.
271 Sainte-Claire Deville (Jean), Catalogue critique des coléoptères de la Corse, Caen : impr. Adeline, G. Poisson et Cie, successeurs, 1914, in-8°, 573 p., carte dépl.
272 Sur Méquignon, cf. Constantin (Robert), “Mémorial des Coléoptéristes français”, Bulletin de liaison de l’Association des coléoptéristes français, supplément au no 14, novembre 1992, p. 61.
273 Sainte-Claire Deville (Jean), Catalogue raisonné des coléoptères de France, complété et publié par A. Méquignon, Paris : Société entomologique de France, 1935-1938, in-8 °, 4 vols, II + 467 p. [publiés dans L’Abeille, journal d’entomologie, vol. 46, no 1-4, 1935-1938].
274 Deyrolle (Émile), “Collection de coléoptères appartenant à M. Sallé”, Petites nouvelles entomologiques, vol. 7, no 119, 1875, pp. 477-478.
275 Saulcy (Louis-Félicien-Joseph Caignart de), Voyage autour de la Mer Morte et dans les terres bibliques, exécuté de décembre 1850 à avril 1851, Paris : Gide & Baudry, 1853, 2 vols in-8°, 406 + 662 p., atlas in-4° de 57 pls.
276 Reiche (Louis), Saulcy (Félicien de), “Espèces nouvelles ou peu connues de Coléoptères, recueillies par M. F. de Saulcy, Membre de l’Institut, dans son voyage en Orient”, Annales de la Société entomologique de France, 1855, pp. 561-645 ; 1856, pp. 353-422 ; 1857, pp. 169-276 ; 1858, pp. 5-60 ; pl. col.
277 Laissus (Yves) (sous la dir.), Il y a 200 ans, les savants en Égypte, Paris : Muséum national d’Histoire naturelle ; Nathan, 1998, in-8°, 144 p.
278 Voir le fac-similé en format réduit publié avec textes introductifs : Néret (Gilles) (sous la dir.), Description de l’Égypte, Cologne : Benedikt Taschen, 1994, 1007 p.)
279 Idem, pp. 766-779 et 823-927.
280 Savigny (Jules-César), Histoire naturelle et mythologique de l’Ibis, Paris : Allais, 1805, in-8°, XIV + 224 p., 6 pls.
281 Savigny (Jules-César), “Observations sur la bouche des papillons, des phalènes et des autres insectes lépidoptères”, Isis, vol. 7, 1818, pp. 1405-1419.
282 Peyerimhoff (Paul de), “La Société entomologique de France (1832-1931)”, in Livre du centenaire de la Société entomologique de France, Paris : au siège de la Société, 1932, p. 9 et note 24.
283 Schaefer (Léon), “Les Buprestides de France. Tableaux analytiques des Coléoptères de la faune francorhénane (France, Rhénanie, Belgique, Hollande, Valais, Corse). Famille 56”, Miscellanea entomologica, suppl., 1949, pp. 1-511, 501 figs, 25 pls ; Schaefer (Léon), “Les Buprestides de France. Supplément”, Miscellanea entomologica, vol. 48, 1953-1954, pp. 1-41, 2 pls ; Schaefer (Léon), “Les Buprestides de France. Mise à jour 1983”, Miscellanea entomologica, vol. 50, 1984, pp. 1-15.
284 Schaufuss (Camillo), Calwer’s Käferbuch. Einführung in die Kenntnis der Käfer Europas. Sechste Auflage, Stuttgart : E. Schweizerbart’sche Verlagsbuchhandlung, paru en livraisons de 1907 à 1915, 2 vols in-4°, [VI] + 1390 p., 254 figs, 48 pls chromolithographiées.
285 Cette collection est mentionnée par René Jeannel en 1911, dans sa "Révion des Bthysciinae" (Archives de zoologie expérimentale et générale, 5e Série, t. 7, 641 p.), notamment aux pp. 55 et 131.
286 Il est notamment absent de Gilbert (Pamela), A Compendium of the Biographical Literature on Deceased Entomologists, Londres : British Museum (Natural History), 1977, in-8°, 455 p. et de Horn (Walther), Kahle (I.), Friese (G.), Gaedike (R.), Collectiones entomologicae, Eine Kompendium über den Verblieb entomologischer Sammlungen der Welt bis 1960, Berlin : Akademie der Landwirtschaftswissenschaften der Deutschen Demokratischen Republik, 1990, 2 vols, 573 p., 38 pls, 125 portraits.
287 Cf. ci-dessus, au quatrième chapitre.
288 Sharp (David), Muir (Mrs), “The Comparative anatomy of the male genital tube in Coleoptera”, Transactions of the Royal Entomological Society of London, Part III, 1912, 166 p., 37 pl.
289 Sharp (David), The Object and Method of Zoological Nomenclature, Londres : E. W. Janson, 1873, in-8°, 39 p.
290 Sicard (Albert), Étude sur le mimétisme, Paris : O. Doin, 1888, in-8°, 79 p.
291 Quatorze parties publiées dans les Annales de la Société entomologique de France de 1834 à 1848.
292 Tempère (Gaston), “Un Critère méconnu des systématiciens phanérogamistes : l’instinct des insectes phytophages”, Le Botaniste, 1967, pp. 473-482.
293 Tempère (Gaston), “Nouvelles notes sur les Curculionidae de la faune française. Taxonomie, chorologie, écologie, éthologie”, Annales de la Société entomologique de France, nelle série, vol. 8, 1972, pp. 141-167.
294 Perrin (Hélène), “La Collection de Curculionidae de G. Tempère”, L’Entomologiste, vol. 42, no 1, 1986, pp. 23-26.
295 Thérond (Jean), “Catalogue des Coléoptères de la Camargue et du Gard”, extr. des Mémoires de la Société d’étude des Sciences naturelles de Nîmes, 1975-1976, 2 vols in-8°, 410 p. et 223 p.
296 Caussanel (Claude), Dechambre (Roger-Paul), “La Collection de Jean Thérond au Muséum”, L’Entomologiste, vol. 46, 1990, p. 22.
297 Théry (André), “Études sur les Buprestides de l’Afrique du Nord”, extr. des Mémoires de la Société des Sciences naturelles du Maroc, 1928, 586 p. 167 figs.
298 Voir Bellamy (C. L.), Descarpentries (A.), “A Bibliography of the entomological papers of André Théry”, Giornale Italiano di Entomologia, vol. 4, 1989, pp. 173-182.
299 Théry (André), Coléoptères Buprestidae, Paris : P. Lechevalier, 1942, in-8°, IV + 223 p., 149 figs (Faune de France ; 41) ; Théry (André), Notes diverses sur les buprestides de la faune française et rectifications synonymiques, Paris : Éditions scientifiques du Cabinet entomologique E. Le Moult, 1943 [1944], in-8°, 83 p. [suppl. à Miscellanea entomologica).
300 Théry (André), “Buprestidae (Sternoxia)”, Exploration du Parc national Albert, Mission G. F. de Witte (1933-1935), Fasc. 54. Bruxelles : Institut des Parcs nationaux du Congo Belge, 1948, gd in-8°, 85 p., 36 figs ; Théry (André), “Genre Paracylindromorphus, Théry (Coleoptera Buprestidae)”, Exploration du Parc National Albert, Mission G. F. de Witte (1933-1935), Fasc. 82. Bruxelles : Institut des Parcs Nationaux du Congo Belge, 1954, gd in-8°, 83 p., 41 figs.
301 “Voyage au Gabon. Histoire naturelle des insectes et des arachnides recueillis pendant un voyage fait au Gabon en 1856 et en 1857 par M. Henry C. Deyrolle, sous les auspices de MM. le comte de Mniszech et James Thomson, précédée de l’histoire du voyage par M. James Thomson”, extr. des Archives entomologiques, 1858, gd in-4°, 465 + [3] p., frontispice + 14 pls noires ou coloriées (les coléoptères sont décrits par Thomson, pp. 25-235, avec quelques additions par Auguste Chevrolat, pp. 236-252).
302 Voir par exemple Thomson (James), Essai d’une classification de la famille des Cérambycides, et matériaux pour servir à une monographie de cette famille, Paris : l’auteur, 1860, in-4°, XVI + 396 p., 3 pl. ; Thomson (James), “Systema Cerambycidarum, ou Exposé de tous les genres compris dans la famille des Cérambycides et familles limitrophes”, Mémoires de la Société royale des sciences de Liège, 1e série, vol. 19, 1866, 540 p. ; Thomson (James), Typi Cetonidarum, Typi Monommidarum, Typi Nilionidarum, Typi Buprestidarum, Typi Cerambycidarum, Musaei Thomsoniani, Paris : Deyrolle, 1878-1879, 4 fasc. in-8°.
303 Thomson (James), “[Notes diverses]”, Bulletin de la Société entomologique de France, 1880, p. XCVII.
304 Oberthür (René), “[Notes diverses]”, Bulletin de la Société entomologique de France, 1889, p. LXI.
305 Pic (Maurice), “Mon jubilé entomologique”, numéro spécial de L’Échange, 8 avril 1942, p. 17.
306 Vacher de Lapouge (Georges), Les Sélections sociales, cours libre de science politique professé à l’Université de
307 Vacher de Lapouge (Georges), “Carabes nouveaux ou mal connus”, extr. des Miscellanea entomologica, 1913-1927, 241 p. + 8 p. ; Vacher de Lapouge (Georges), “Carabidae”, Genera Insectorum. 192, Bruxelles : P. Wytsman, 1929-1932, 747 p., 10 pls (1 coul.).
308 Villiers (André), “La Collection G. Vacher de Lapouge au Muséum de Paris”, L’Entomologiste, vol. 28, no 6, 1972, p. 191.
309 Van Lansberge (J. W.), “Monographie des Onitides”, Annales de la Société entomologique de Belgique, vol. 18, 1874, pp. 5-148.
310 Villiers (André), Faune des coléoptères de France. I : Cérambycidae, Paris : Lechevalier SARL., 1978, in-8°, XXVIII + 607 p., 1802 figs (Encyclopédie entomologique ; 42).
311 Vinson (Jean), “Le Cas des Sisyphes mauriciens (Insectes Coléoptères)”, Proceedings of the Royal Society of Arts and Sciences of Mauritius, vol. 1, 1951, pp. 105-122.
312 Vitalis de Salvaza (R.) (sous la dir.), Faune entomologique de l’Indochine française. Fasc. 1 : Coléoptères Histeridae ; Fasc. 2 : Coléoptères Brenthidae ; Fasc. 3 : Lépidoptères Papilionidae, Pieridae et Danaidae ; Fasc. 4 : Coléoptères Scarabaeidae ; Fasc. 5 : Coléoptères Hydrophilidae. Saigon : impr. nelle A. Portail, 1921, 5 fasc. in-8°.
313 Cf. ci-dessus la biographie de La Brûlerie.
314 Wallace (Alfred Russel), A Narrative of Travels on the Amazon and Rio Negro, with an Account of the Native Tribes, and Observations on the Climate, Geology, and Natural History of the Amazon Valley, Londres : Reeve and Co., 1853, in-8°, VIII + 541 p., frontisp. et 8 pl. lithogr.
315 Wallace (Alfred Russel), The Malay Archipelago : The Land of the Orang-Utan and the Bird of Paradise, Londres : Macmillan, 1869, 2 vols in-8°, XX + 312 et iv + 341 p., ill. et cartes dans le texte, 8 pls gr. et 2 cartes rempl. h. t.
316 Darwin (Charles), Wallace (Alfred Russel), “On the tendency of species to form varieties ; and on the perpetuation of varieties and species by natural means of selection”, Journal of the Proceedings of the Linnean Society, series Zoology, vol. 3, no 9, 1858, pp. 45-62.
317 Wallace (Alfred Russel), The Geographical Distribution of Animals, Londres : Macmillan and Co., 1876, 2 vols in-8 °, XXVI + 503 et XII + 607 p., cartes color., 20 pls ; Wallace (Alfred Russel), Island Life : or the Phenomena and Causes of Insular Faunas and Floras [...], Londres : Macmillan & Co., 1880, in-8°, XX + 526 p., fig., cartes color.
318 Wallace (Alfred Russel), Man’s Place in the Universe : A Study of the Results of Scientific Research in Relation to the Unity or Plurality of Worlds, Londres : Chapman & Hall, 1904, in-8°, 341 p., tabl. dépl. ; Wallace (Alfred Russel), Is Mars Habitable ?, Londres : Macmillan & Co., 1907, in-8°.
319 Un certain nombre de publications entre 1874 et 1913 (A Defence of Modern Spiritualism ; On Miracles and Modern Spiritualism ; If a Man Die, Shall He Live Again ? ; The World of Life ; Social Environment and Moral Progress ; etc.).