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p. 393-403
Texte intégral
NAUDIN Charles, Victor, Nicolas
né le 14 août 1815 à Autun (Saône-et-Loire), mort le 19 mars 1899 à Antibes (Alpes-Maritimes) herbier, puis chaire de Culture
Phanérogamie
1Fils d’un instituteur malheureux en affaires, Naudin perdit sa mère à l’âge de huit ans. Il débuta dans sa ville natale des études qu’il poursuivit à Bailleul-sur-Thérain, Limoux, Dijon et Montpellier, obtenant son baccalauréat ès lettres en 1836, puis son baccalauréat ès sciences l’année suivante. Dès 1833, le jeune homme avait exercé comme maître d’études dans de petites institutions scolaires, afin de financer la préparation de ses examens. Il fut un temps professeur aux collèges de Cette et de Château-Chinon, prit ses inscriptions à l’école de médecine de Montpellier, mais décida finalement de se consacrer aux sciences naturelles. Remarqué par Auguste de Saint-Hilaire, qui lui proposa un poste d’aide dans son service, Naudin monta en 1838 à Paris où il subsista grâce à de petits travaux : tenue d’écritures pour des commerçants, jardinage ou dispensation de leçons particulières. Le naturaliste fut employé temporaire au Muséum en 1839, obtint sa licence ès sciences en 1841, puis son doctoral un an plus tard. Chargé en 1845 par Félix Archimède Pouchet de déterminer les plantes de l’école de botanique de Rouen, Naudin se trouva plongé dans un milieu où sévissaient des querelles intestines. Heureusement, Joseph Decaisne* l’attacha en 1846 à l’herbier du Muséum, tout en lui procurant une place de professeur suppléant de zoologie au collège Chaptal.
2Naudin effectua en 1847 un voyage d’études à travers l’Afrique du Nord, une contrée qu’il devait parcourir de nouveau cinq ans après. Atteint en 1848 d’une surdité complète et de douloureuses névralgies faciales, il dut renoncer au professorat, succédant en 1854 à Edouard Spach* comme aide-naturaliste de la chaire de Culture du Muséum. Celle-ci se trouvait alors dirigée par Decaisne. Naudin, qui fut élu à l’Académie des sciences en 1863, quitta le Muséum en 1868 pour se retirer à Collioure, où il se livra à des expériences d’acclimatation de végétaux. Nommé en 1878 directeur du laboratoire botanique de la Villa Thuret à Antibes, il mourut dans cette ville une dizaine d’années plus tard. La fin de sa vie fut assombrie par des deuils familiaux.
3De haute taille, les traits fortement marqués, la barbe ainsi que les cheveux portés très longs, Naudin fut décrit comme ouvert, bienveillant et courageux. Il fut handicapé pendant une grande partie de sa vie : non seulement sa surdité rendait nécessaire, pour communiquer avec lui, l’utilisation d’une ardoise qui ne le quittait jamais, mais les souffrances dues à ses névralgies ne s’apaisèrent jamais. Il subit sans succès, à Strasbourg et à Paris, des ablations partielles du nerf facial. Fervent chrétien, il avait épousé en 1860 Anne Peaucoup, qui lui avait donné cinq enfants : quatre fils, dont trois moururent prématurément, et une fille.
4Naudin réalisa des travaux de botanique descriptive et systématique, relatifs aux Solanées, aux Mérostomacées et à la flore du Brésil méridional. Mais, ce sont ses recherches poursuivies durant vingt ans sur les hybrides, qui constituèrent son principal titre de gloire. Il eut en effet l’occasion de mettre en évidence, parallèlement à son contemporain Gregor Mendel, une homogénéité morphologique des hybrides de première génération, suivie d’une disjonction des caractères spécifiques – ou “variation désordonnée” – chez les hybrides de deuxième génération. Ces investigations conduisirent Naudin à établir une théorie de l’évolution des espèces basée sur l’hybridation et excluant la sélection naturelle. Par ailleurs, le botaniste s’intéressa à l’acclimatation des plantes utiles, essayant notamment de développer la culture d’Eucalyptus globulus en Provence. Citons parmi les travaux de Naudin Melastomacearum quae in Musaeo Parisiensi continentur monographicae descriptionis et secundum affinitates distributionis tentamen (1849-1853), les Nouvelles recherches sur l'hybridité dans les végétaux (1863) et Les Espèces affines et la théorie de l’évolution (1874). Le botaniste participa également, comme rédacteur, à l’élaboration de divers journaux ou ouvrages traitant de l’art de la culture.
5Au Muséum, Naudin s’occupa soigneusement de l’herbier, qu’il enrichit de nombreux échantillons et dessins de Cucurbitacées, après avoir fait pousser une collection vivante de ces végétaux.
Bibliographie
Berthelot (Marcelin), “Notice historique sur la vie et les travaux de M. Naudin, lue à l’Académie des sciences le 17 décembre 1900”, Mémoires de l’Académie des Sciences, 1900, pp. 283-319.
Bornet (Édouard), “Notice sur M. Charles Naudin”, Comptes Rendus hebdomadaires des Séances de l’Académie des Sciences, vol. 128, no 13, 1899, pp. 753-758.
Bornet (Édouard), “Notice sur M. Charles Naudin”, Revue générale de Botanique, vol. 11, 1899, pp. 161-167.
Bureau (Édouard), “Notice sur les travaux de M. Naudin dans les collections botaniques du Muséum”, Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle, vol. 5, no 5, 1899, pp. 200-202.
Coleman (William), “Naudin, Charles”, in Gillispie (Charles) (sous la dir.), Dictionary of Scientific Biography, New York : Charles Scribner’s Sons, 1974, vol. 9, pp. 618-619.
Marza (Vasile), Cerchez (Nicolas), “Charles Naudin, a Pioneer of Contemporary Biology (1815-1899)”, Journal d’Agriculture tropicale et de Botanique appliquée, vol. 14, no 10-11, 1967, pp. 369-401.
Tort (Patrick), “Naudin Charles Victor 1815-1899”, in Tort (Patrick) (sous la dir.), Dictionnaire du Darwinisme et de l’Évolution, Paris : PUÉ 1996, vol. 2, pp. 3156-3160.
Van Tieghem (Philippe), “[s.t.]”, Comptes Rendus hebdomadaires des Séances de l’Académie des Sciences, vol. 128, no 12, 1899, pp. 705-706.
Vilmorin (Henry Levêque de), “Charles Naudin”, Revue des Cultures coloniales, vol. 4, 1899, pp. 231-237.
PJ
NEUMANN Auguste
né en 1826, mort en 1872
jardins
Horticulture
6Fils aîné de Joseph Neumann*, Auguste Neumann séjourna plusieurs années en Autriche, avant d’être employé vers 1851 comme jardinier au Muséum. Il devint ensuite jardinier chef des palais de l’empereur Napoléon Ill à Biarritz et à Pau.
Source
Documents Muséum (d’après les archives d’É.-R. Brygoo).
PJ ERB
NEUMANN Joseph, Henri, François
né le 16 juillet 1800 à Montrouge (Hauts-de-Seine), mort le 20 octobre 1858 à Paris
jardins
Horticulture
7Fils d’un cultivateur de Montrouge et petit-fils d’un fermier allemand, Neumann entra en 1818 à l’école de botanique du Jardin des plantes. Il fut envoyé en 1821 en mission horticole à La Réunion, où il travailla durant trois ans dans le jardin botanique de Bréon. Revenu au Muséum en 1824, Neumann se trouva d’abord affecté aux serres tempérées, avant d’être nommé jardinier chef des serres chaudes en 1838. Il effectua une mission sur le sol anglais en 1842 et mourut seize ans plus tard des suites d’une longue maladie. Neumann était père de deux fils, Auguste* et Louis*, qui furent comme lui jardiniers au Muséum.
8Le naturaliste fut décrit comme modeste et bienveillant.
9Spécialiste du domaine horticole, Neumann s’intéressa à la multiplication des plantes tropicales, à la culture des Orchidées, des Fougères, à la manière d’emballer les végétaux pour les voyages, ainsi qu’à l’art de faire des boutures ou de construire des serres. Il rédigea diverses publications concernant ces sujets. Par ailleurs, Neumann rapporta au Muséum, de son voyage à La Réunion, une importante collection de plantes exotiques : Areca rubra, Latania borbonica, Ligustrum nepalense, Acer oblongum,Jasminus heterophyllum, etc. Il collabora enfin à plusieurs revues horticoles, qu’il contribua à fonder.
Bibliographie
Groenland (J.), “Notice nécrologique sur M. Neumann”, Revue horticole, 1858, pp. 622-624.
PJ ERB
NEUMANN Louis
né en 1827, mort en 1903 à Compiègne (Oise)
jardins
Horticulture
10Louis Neumann, fils cadet de Joseph Neumann*, fit des études en Écosse, en Irlande et au Jardin royal de Kew. En 1841, il suppléa au Muséum Camuzet, malade, avant de remplacer ce dernier en 1849 comme jardinier chef des pépinières. Neumann effectua en 1851 un voyage aux Antilles et en Guyane, adressant à cette occasion des spécimens de Poissons, de Reptiles, de Zoophytes et de Mollusques au Jardin des plantes. Une fois de retour dans l’établissement, il fut nommé jardinier sous-chef des serres en 1860, puis chef de carré un an plus tard, pour devenir finalement second chef des serres en 1880. Neumann quitta par la suite le Muséum, où il fut remplacé par Anthonin Thouzet et occupa le poste de jardinier chef des palais de Fontainebleau, ainsi que de Compiègne. Ayant pris sa retraite en 1895 à Compiègne, il y mourut plusieurs années après.
Source
Documents Muséum (d’après les archives d’É.-R. Brygoo).
PJ ERB
NEUVILLE Henri
né le 16 avril 1872, mort le 10 janvier 1946 à Paris
chaire d’Anatomie comparée
Anatomie, Anthropologie, Muséologie
11La carrière de Neuville se déroula entièrement au Muséum. Élève de l’établissement dès 1890, le jeune homme devint en 1893 le préparateur particulier de Georges Pouchet*, titulaire de la chaire d’Anatomie comparée, puis fut nommé préparateur auxiliaire de la chaire en 1894 pour être titularisé en 1897. Neuville obtint à la faculté de Paris sa licence ès sciences (certificats de zoologie, physiologie générale, embryologie générale et botanique) en 1900 et soutint sa thèse de doctorat de l’université de Paris en 1901. Il voyagea beaucoup durant sa jeunesse, parcourant le monde du Spitzberg à l’Ouganda. N’ayant pu accéder au poste de titulaire la chaire d’Anatomie comparée, pour lequel il postula en 1921, Neuville devint alors assistant. Il fut nommé directeur-adjoint du laboratoire de Zoologie comparative de l’École pratique des hautes études en 1924, soutint sa thèse de doctorat ès sciences naturelles en 1932. Par ailleurs, Neuville remplit de 1911 jusqu’à son décès les fonctions de secrétaire de l’Institut de paléontologie humaine-fondé en 1911 par le prince Albert Ier de Monaco. Le naturaliste mourut terrassé par une crise d’apoplexie, alors qu’il traversait le Jardin des plantes.
12Toujours correctement vêtu, Neuville imposait le respect grâce à la dignité de son attitude. Il laissa le souvenir d’un grand travailleur, courtois, intègre, à l’esprit critique et témoignant une franchise parfois un peu vive. Maurice Maindron, dans L'Arbre de science – une parodie du monde scientifique du début du XIXème siècle –, décrivit Henri Neuville, alias Narcisse Leplanlin, comme “un homme indépendant et sarcastique”. Ce trait de caractère explique certaines inimitiés dont souffrit le naturaliste et, peut-être pour une part, le désintérêt que connut son œuvre. Ne conservant de ses déceptions de carrière aucune rancœur contre le Muséum, Neuville resta passionnément attaché à l’établissement où se déroulèrent plus de cinquante ans de sa vie.
13Neuville œuvra surtout dans le domaine de l’anatomie comparée, éclairant l’histoire évolutive des espèces grâce à l’anatomie, à l’embryologie et à la paléontologie. Il connut les débuts de l’institutionnalisation de l’histologie en France, ainsi que les progrès rapides, au tournant du siècle, des optiques microscopiques comme des procédés de fixation. Du reste, il constitua une vaste collection de coupes histologiques. Les études comparatives de Neuville concernèrent un très grand nombre d’espèces (Vertébrés ou Invertébrés) et ne témoignèrent d’aucune spécialisation d’organe, si ce n’est d’une prédilection pour la splanchnologie. De plus, le naturaliste réalisa divers travaux anthropologiques, s’intéressant par exemple aux mégalithes abyssins ou aux métissages de l’île Pitcairn. Neuville considérait, à la suite de son maître Pouchet et du courant positiviste, la science comme une source de progrès pour la société. Ceci explique qu’il s’investit aussi dans des travaux concernant l’agriculture coloniale, sur les ferments industriels et la technologie du thé notamment.
14Se méfiant des théories et leur préférant la réalité des faits, Neuville ne livra que peu d’écrits synthétiques sur sa conception de la science. Cependant, son travail reflète un questionnement profond sur l’histoire des espèces, les raisons de leur disparition et les possibilités de leur transformation, en rapport avec les lois du développement, normal ou pathologique. Citons, parmi les publications de Neuville : Contribution à l’étude de la vascularisation intestinale chez les Cyclostomes et les Sélaciens (1901), L’Hylochoerus meinertzhageni O. Ths. (1906) – écrit en collaboration avec Maurice de Rotschild –, On the Extinction of the Mammoth (1921) – rédigé en collaboration avec Gerrit Smith Miller –, Technologie du thé : composition chimique de la feuille, récolte et manipulation, procédés européens, procédés asiatiques (1926), La Dentition des Cétodontes (1932) et L’Espèce, la race et le métissage en anthropologie : introduction à l’étude de l’anthropologie générale (1933).
15Devenu titulaire de la chaire d’Anatomie comparée en 1894, Henri Filhol* confia alors à Neuville la confection des préparations splanchnologiques. Il chargea aussi son collaborateur de la réfection des collections des anciennes galeries, ainsi que de leur installation dans le nouveau bâtiment inauguré en 1898 – un travail qui s’acheva en 1901. Neuville participa également, entre 1900 et 1909, à la préparation et à l’installation, d’une part des collections scientifiques du pavillon de Monaco à l’Exposition universelle de Paris, d’autre part de celles du Musée océanographique de Monaco (qui ouvrit ses portes en 1909). Cet engouement pour la “muséologie” (terme que le naturaliste utilisa lui-même) le conduisit à mener des recherches sur le formaldéhyde pour la conservation des pièces anatomiques molles.
Bibliographie
Millot (Jacques), “Henri Neuville”, Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle, 2e série, vol. 18, no 1, 1946, pp. 35-36.
Neuville (Henri), Notice pour la candidature à la chaire d’Anatomie comparée du Muséum, 21 octobre 1921, 3 p. (archives du fonds anatomie comparée du Muséum national d’histoire naturelle).
Neuville (Henri), Notice sur les travaux scientifiques, Beaugency : impr. René Duguet, 1925, 31 p.
CC PJ
NICOT Jacqueline [née TOULOUSE]
née le 30 août 1916 à Paris
chaire de Cryptogamie
Mycologie
16D’une famille originaire du Nord, Jacqueline Toulouse fit ses études primaires et secondaires à Paris. Après des études supérieures à l’École normale supérieure de jeunes filles de Lille et de Versailles (1933-1935), elle fut nommée professeur suppléant, puis déléguée rectorale aux collèges de Béthune, Maubeuge et Avesnes (1938-1942). Sur les conseils de Maurice Hocquette, Jacqueline Toulouse entreprit l’étude des levures du caecum du cobaye. Bien qu’elle perdit ses cultures et de nombreux documents pendant l’exode de 1940, elle fut reçue docteur ès sciences de l’université de Lille en 1941. Pour remplacer un assistant replié en zone sud, Hocquette l’appela, en 1942, comme assistante déléguée à la faculté des sciences de Lille (Institut de botanique), fonction qu’elle occupa jusqu’à sa nomination comme attachée de recherches au CNRS en 1945. Le 1er mai 1946, Nicot fut recrutée par Roger Heim* comme assistante au Muséum dans la chaire de Cryptogamie, avec pour principale tâche la mise en place de la culture pure des levures puis des micromycètes. Suite à une visite dans plusieurs laboratoires spécialisés d’Angleterre, elle s’orienta vers l’étude de la mycoflore des sols. Dans ce cadre, elle entreprit un voyage au Centre de recherches sahariennes de Béni-Abbés (janvier-février 1955) pour l’étude de la mycoflore des sols riches en Dématiées. Le 1er octobre 1960 Roger Heim lui obtint un poste de maître de conférences au CNRS, détachée au Muséum. Enfin le 16 mai 1963, l’Assemblé des professeurs créa pour elle un emploi de sous-directrice au Muséum au laboratoire de Cryptogamie. Nicot fit un long séjour à la Station expérimentale de La Maboké (octobre-décembre 1968) et fut admise à la retraite le 30 septembre 1981.
17De santé fragile, Nicot fut notée comme modeste et trop volontiers effacée, mais d’un dévouement inlassable. Nul ne fit appel à sa compétence sans succès et certains l’exploitèrent même exagérément. De son mariage, le 30 août 1947, avec Jacques Roger Nicot, ingénieur détaché au Centre National d’Études des Télécommunications-Travaux publics, naquirent deux enfants dont le premier mourut en bas âge, et la deuxième, Marie-Lise, vint au monde en 1949.
18Toute l’œuvre de Jacqueline Nicot fut consacrée à la mycologie ; l’ensemble de la cinquantaine de notes qu’elle publia montre un travail de systématicien et de biologiste, notamment dans l’étude de la dynamique des sols. Parmi ses publications, Suzanne Jovet-Ast* (dans un rapport de 1982) a remarqué les descriptions d’une espèce nouvelle du genre Idriella (sols d’Égypte), d’une Dématiée des sols d’Espagne, d’un genre nouveau Heimiodora d’Extrême-Orient et des Champignons des vignobles toulousains, de terres à Caféiers ou de sables littoraux du Liban. Nicot s’intéressa aussi aux Penicillium, Aspergillus et autres Champignons imparfaits répandus dans l’air et responsables de maladies diverses.
19Son activité au laboratoire de Cryptogamie fut marquée par la mise en place et l’entretien de la mycothèque dont elle publia le catalogue (1949 et 1953). Elle assura aussi l’enseignement de la mycologie dans les facultés de Grenoble, Aix-Marseille, Toulouse et de Sousse (Tunisie) et Rabat (Maroc). Soucieuse de vulgarisation Nicot participa à l’Encyclopédie des sciences (Asco-, Phycomycètes) et publia un petit livret sur les Levures et leurs applications.
Sources
Archives du fonds cryptogamie du Muséum national d’histoire naturelle, incluant les rapports de Roger Heim et Marius Chadefaud (1960) et de Suzanne Jovet-Ast (1982).
Titres et fonctions de Jacqueline Nicot-Toulouse, 1960, 10 p. dactylographiées (fonds cryptogamie du Muséum national d’histoire naturelle).
DL
NOGUEZ Pierre
Né vers 1685 à Sauveterre (Béarn), date de décès inconnue (XVIIIème siècle)
garde du Cabinet et démonstrateur de l’histoire naturelle au Jardin du roi
Anatomie, Médecine
20Noguez exerça plusieurs années la médecine à Saint-Domingue. De retour à Paris, il fut nommé en 1725 garde du Cabinet des drogues et démonstrateur d’histoire naturelle, mais il n’occupa cette charge qu’un an. Le médecin quitta la France en 1726.
21Surtout compilateur, ainsi que traducteur de traités anglais, Noguez ne réalisa pas une œuvre scientifique très originale. Citons, parmi ses publications : EAnatomie du corps de l’homme en abrégé (1723) – fortement inspirée d’un ouvrage de James Keill – et Sanctorii a sanctoriis de statica medica aphorismorum sectionibus VII distinctorum explanatio, notis aucta (1725).
Bibliographie
Bidal (Anne-Marie), “Inventaire des Archives du Muséum national d’histoire naturelle. Première partie. Série A : Archives du Jardin du roi”, Archives du Muséum d’Histoire naturelle, 6e série, vol. 11, 1934, pp. 175-230. Laissus (Yves), “Le Jardin du roi”, in Taton (René) (sous la dir.), Enseignement et diffusion des sciences en France au XVIIIème siècle, Paris : Hermann, 1964, pp. 287-341.
PJ
NOUVEL Jacques, Charles, Georges
né le 31 janvier 1909 à Nantes (Loire-Atlantique), mort le 29 août 1997 à Valenton (Val-de-Marne)
chaire d’Éthologie des Animaux sauvages
Éthologie, Pathologie animale
22Nouvel, qui était l'un des quatre enfants d’un directeur d’usine chimique, acquit auprès de son oncle vétérinaire le goût de l’histoire naturelle. Il perdit très tôt son père, tué au front en 1917. Nouvel fit ses études supérieures comme boursier à l’École nationale vétérinaire d’Alfort, où il exerça les fonctions d’élève-préparateur dans les laboratoires de Physiologie et de Contrôle des produits alimentaires d’origine animale. Il obtint son diplôme en 1931, accomplit son service national au laboratoire militaire de recherches vétérinaires d’Alfort, puis soutint en 1932 sa thèse de doctorat vétérinaire intitulée Recherches expérimentales sur les catalyseurs tissulaires. Après un stage aux services vétérinaires sanitaires du département de la Seine, Nouvel entra en 1935 comme assistant auxiliaire au Parc zoologique de Vincennes. Ce service dépendait de la chaire d’Éthologie des animaux sauvages du Muséum, alors dirigée par Achille Urbain*. Nouvel obtint un certificat d’études supérieures de botanique en 1936, puis un certificat d’études supérieures de physiologie en 1937. Mobilisé en 1939 au laboratoire militaire de recherches vétérinaires comme lieutenant de réserve, il poursuivit cependant ses activités au Parc de Vincennes. Nouvel fut chargé de prononcer des conférences à l’Institut de médecine vétérinaire exotique, ainsi qu’au Conservatoire national des arts et métiers en 1940, et devint sous-directeur au Muséum en 1947. Professeur à l’École nationale de la France d’Outre-Mer de 1948 à 1952, puis professeur à l’Institut de médecine vétérinaire exotique à partir de 1954, il succéda finalement en 1956 à son confrère Achille Urbain comme titulaire de la chaire d’Éthologie des animaux sauvages du Muséum qu’il quitta en 1978 pour prendre sa retraite. Nouvel eut l’occasion de visiter, durant sa carrière, de grands parcs zoologiques dans le monde entier. Décédé à l’âge de quatre-vingt-huit ans, il fut incinéré à Valenton.
23Nouvel laissa le souvenir d’un homme sensible sous une apparence réservée, cultivé, tenace, maniant facilement l’ironie et parfois un peu brutal envers ses contradicteurs. Il eut des rapports conflictuels avec certains professeurs du Muséum. Nouvel collectionnait les faïences anciennes. Ayant épousé en 1932 Odette Debillot, qui lui donna une fille, il divorça en 1953.
24Après des travaux de nature microbiologique et immunologique, Nouvel œuvra dans les domaines de l’éthologie, de l’épidémiologie et de la pathologie comparée des animaux sauvages. Il s’intéressa surtout à diverses maladies microbiennes, toxiques ou parasitaires atteignant les Mammifères, ainsi que les Oiseaux : rouget, psittacose, rage, aspergillose, leishmaniose, ecto-parasitoses. Parmi plus de deux cents publications dues à Nouvel, citons Tuberculose du plexus choroïde chez le singe (1940), Un cas mortel d’ascaridiose du puma (Puma concolor L.) (1944) et Note sur la reproduction du cerf d’Eld (Rucervus eldi Guthrie) au Parc zoologique du Bois de Vincennes (1950).
25Le vétérinaire prononça dix leçons annuelles au Muséum, de 1951 à 1954. Membre de l’Union internationale des directeurs des parcs zoologiques en 1953, administrateur du Parc de Chambord jusqu’en 1975, membre du Conseil supérieur de la chasse, responsable du domaine de la Haute-Touche à partir de 1964, Nouvel fut conseiller pour les parcs d’Amiens, Maubeuge, Lyon et Mulhouse de 1956 à 1978. Il participa également à la création du Parc ornithologique de Villars-les-Dombes, à celle du Parc de Lunaret et introduisit diverses espèces de Ruminants sauvages (Cervidés, mouflons) dans des parcs zoologiques. Enfin, un Trématode (Achillurbania Nouveli), découvert dans les sinus frontaux d’une panthère noire, fut dédié par Robert Dollfus à Nouvel, ainsi qu’à Urbain.
Bibliographie
De Wailly (Philippe), “Éloge posthume du professeur Jacques Nouvel, membre émérite, ancien président (1909-1997)”, Bulletin de l’Académie vétérinaire de France, vol. 72, no 1, pp. 53-58.
Nouvel (Jacques), “Notice sur les travaux scientifiques”, 1956, 72 p. (bibliothèque centrale du Muséum national d’histoire naturelle, no ß 659).
PJ
ORBIGNY Alcide, Charles, Victor, Marie DESSALINES D'
né le 6 septembre 1802 à Couéron (Loire-Atlantique), mort le 30 juin 1857 à Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis)
chaire de Paléontologie
Anthropologie, Géologie, Paléontologie, Zoologie
26Le père de d’Orbigny, un ancien chirurgien naval originaire de Saint-Domingue, exerçait la médecine à Couéron en Loire-Atlantique. Comme il était féru d’histoire naturelle, il transmit sa passion à deux de ses quatre fils, Alcide et Charles, qu’il emmenait souvent ramasser des coquilles le long des côtes. La famille d’Orbigny s’installa en 1815 à Esnandes, puis en 1821 à La Rochelle. Alcide, qui fit des études classiques dans la seconde ville, monta en 1824 à Paris où il suivit les cours de Georges Cuvier*, d’Henri Ducrotay de Blainville*, d’Étienne Geoffroy Saint-Hilaire*, de Louis Cordier* et d’Adolphe Brongniart* au Muséum. Cet établissement envoya en 1826 le jeune homme accomplir une mission scientifique en Amérique du Sud. De retour à Paris en 1834, après un périlleux – mais fructueux – voyage du Brésil à la Patagonie, d’Orbigny eut beaucoup de difficulté à trouver un poste de professeur. Sa mission lointaine avait enrichi toutes les chaires à collections du Muséum, mais ses idées ne suscitaient qu’hostilité de la part de ses collègues naturalistes.
27D’Orbigny, qui parcourut durant six ans les campagnes françaises, soutint sa thèse de doctorat ès sciences en 1846 et se vit finalement attribuer en 1853 une chaire de Paléontologie, créée spécialement pour lui au Muséum– par remplacement de la chaire de Botanique dans la campagne. Cette dernière transformation s’était effectuée contre l’avis formel des professeurs de l’établissement : le gouvernement impérial avait dû l’imposer. D’Orbigny se trouva donc mal accepté par ses nouveaux collègues, installé dans des locaux délabrés et dénués de collections. Par ailleurs, il ne parvint jamais à se faire élire à l’Académie des sciences, malgré des candidatures répétées. Sa santé, déjà ébranlée par les fièvres contractées en Amérique, ne résista pas au surcroît de travail qu’il s’infligea après son entrée au Muséum : le premier titulaire de la chaire de Paléontologie mourut à l’âge de cinquante-cinq ans d’une affection cardiaque, après de longs mois de souffrances.
28Le visage allongé, le nez aquilin, la chevelure soigneusement arrangée, il portait des favoris bordant les joues jusqu’au menton. Il bénéficia longtemps d’une robuste constitution, qui lui permit de surmonter les difficultés inhérentes à ses voyages. Marié une première fois en 1835 avec Pamela Martignon, puis devenu veuf, d’Orbigny épousa en 1844 Marie Gaudry, sœur d’Albert Gaudry*. Quatre enfants, trois filles et un fils, étaient nés de ces deux unions.
29Auteur d’une soixantaine de publications, il se consacra à la zoologie, à la géologie, à l’anthropologie et surtout à la paléontologie, bâtissant dans ce dernier domaine une œuvre importante. Il étudia notamment les Mollusques et les Échinodermes actuels ou fossiles, les Bryozoaires de la craie, les Oiseaux d’Europe, la zoologie et la géologie de l’Amérique du Sud, ainsi que les divers groupes anthropologiques constituant l’“Homme américain”. Par ailleurs, il créa l’ordre des Foraminifères, dont il fut un spécialiste. C’est d’Orbigny qui donna aux principaux étages géologiques les noms encore usités de nos jours et qui, grâce à sa connaissance des Invertébrés fossiles, fit de la paléontologie stratigraphique une véritable discipline. Fixiste et catastrophiste convaincu, il distingua vingt-sept faunes successivement disparues. Citons, parmi ses œuvres, le Tableau méthodique de la classe des Céphalopodes (1826), le monumental Voyage dans l’Amérique méridionale (1834-1847) en dix volumes, ainsi que la Paléontologie française : description zoologique et géologique de tous les animaux mollusques et rayonnés fossiles de France (1840-1856) en quatorze volumes. Au Muséum, d’Orbigny centra son enseignement sur la paléontologie stratigraphique et accrut les collections d’une trentaine de suites fossiles, regroupant en tout dix mille pièces. L'établissement racheta après sa mort sa collection personnelle, riche de cent mille échantillons.
Source
Dossier personnel (Archives nationales, AJ15, no 558).
Bibliographie
Fischer (R), “Notice sur la vie et les travaux d’Alcide d’Orbigny”, Bulletin de la Société géologique de France, 3e série, vol. 6, 1878, pp. 434-453.
Gioda (Alain), Roux (Jean-Claude), “Alcide d’Orbigny, voyageur”, Pour la Science, no 296, 2002, pp. 68-74.
Laurent (Goulven), “Orbigny Alcide d’1802-1857”, in Tort Patrick (sous la dir.), Dictionnaire du Darwinisme et de l’Évolution, Paris : PUF, 1996, vol. 3, pp. 3290-3295.
Legre-Zaidline (Françoise), Voyage en Alcidie, Paris : Boubée, 1977, 140 p.
Taquet (Philippe) (sous la dir.), Alcide d’Orbigny, Paris : Muséum national d’histoire naturelle ; Nathan, 2002, 127 p.
Tobien (Heinz), “Orbigny, Alcide Charles Victor Dessalines d’”, in Gillispie (Charles) (sous la dir.), Dictionary of Scientific Biography, New York : Charles Scribner’s Sons, 1974, vol. 10, pp. 221-222.
PJ
ORBIGNY Charles, Henry DESSALINES D’
né le 2 décembre 1806 à Couéron (Loire-Atlantique), mort le 14 février 1876 à Paris
chaire de Géologie
Botanique, Géologie, Zoologie
30Frère cadet d’Alcide d’Orbigny*, Charles fit ses premières études à La Rochelle, avant de rejoindre son aîné dans la capitale où il suivit les cours de la faculté de médecine. Il exerça un temps la fonction de secrétaire de Brochant de Villiers, puis remplaça en 1834 Jules Desnoyers* au Muséum, comme aide-préparateur dans la chaire de Géologie de Louis Cordier*. Nommé aide-naturaliste en 1837, d’Orbigny tomba malade en 1863, obtint de ce fait sept mois de congés et fut finalement admis à la retraite pour raison de santé en 1864. C’est Stanislas-Étienne Meunier* qui lui succéda au Muséum.
31Petit, blond, Charles ne ressemblait guère à son frère Alcide. Il avait épousé en 1843 Pauline Petit, mais il mourut veuf et sans enfant.
32Loyal collaborateur de Cordier durant vingt-huit ans, d’Orbigny étudia la géologie de la région parisienne. Il réalisa également des travaux d’érudition dans d’autres branches des sciences naturelles. Citons parmi ses nombreuses publications le Tableau synoptique du règne végétal appliqué à la médecine (1834), la Description géologique des environs de Paris (1838) et le Keepsake des Mammifères (1842). Il dirigea enfin la rédaction du monumental Dictionnaire universel d’histoire naturelle (1839-1849) en seize volumes, auquel participèrent de nombreux professeurs du Muséum.
Bibliographie
Hoefer (Ferdinand), Nouvelle biographie générale, Paris : Firmin-Didot, vol. 38, 1862, p. 754.
PJ ERB
ORCEL Jean, François
né le 3 mai 1896 à Paris, mort le 27 mars 1978 à Paris
chaire de Minéralogie
Cristallographie, Minéralogie
33Jean Orcel acquit très jeune le goût du travail bien fait, sous l’influence de son père, ingénieur des travaux publics et de sa mère, institutrice. Il achevait ses études secondaires au lycée Henri IV, lorsqu’éclata la première guerre mondiale. Le jeune homme ayant été exempté de service militaire pour raison de santé, il suivit les cours de Gabriel Lippmann, Henry Le Chatelier et Frédéric Wallerant à la Sorbonne, où il obtint sa licence ès sciences en 1917. D’abord orienté vers la chimie, Orcel se passionna très vite pour l’étude physico-chimique des minéraux. Wallerant le fit nommer préparateur suppléant dans son laboratoire en 1917, trois ans avant qu’Alfred Lacroix* ne lui offre un poste de préparateur dans la chaire de Minéralogie du Muséum. Ce dernier établissement vit désormais se dérouler toute la carrière du chercheur. Docteur ès sciences physiques en 1927, Orcel devint en 1932 sous-directeur du laboratoire de Minéralogie, où il succéda cinq ans plus tard à Lacroix comme professeur titulaire. Il dut se replier quelque temps à la faculté des sciences de Toulouse durant la seconde guerre mondiale et, de retour au Muséum, s’engagea activement dans la Résistance. Élu en 1963 à l’Académie des sciences, il mourut brusquement une dizaine d’années après avoir pris sa retraite en 1967.
34De santé fragile, Orcel fut décrit par ses collègues comme un humaniste, un travailleur infatigable, un expérimentateur très adroit, doué d’un esprit curieux, novateur et pénétrant. Il faut ajouter à cela un caractère bienveillant, ainsi qu’une grande courtoisie. Le minéralogiste avait épousé en 1921 Jeanne Bianconi, qui lui avait donné quatre enfants, deux fils et deux filles.
35Orcel rédigea plus de cent soixante articles et publia deux ouvrages : Les Minerais : étude, préparation mécanique, marché (1930) – en collaboration avec Charles Berthelot-, puis Les Volcans : regards vers les profondeurs terrestres – avec E. Blanquet (1953). Le déroulement de son œuvre scientifique peut être divisé en plusieurs périodes successives. De 1917 à 1927, il étudia sur le plan chimique les silicates, notamment les chlorites qui constituèrent le sujet de sa thèse de doctorat. Il voyagea durant la même période en Corse et collabora au Service de la carte géologique de la France, révisant les feuilles de Saint-Jean-de-Maurienne, ainsi que de Roanne. De 1927 à 1937, Orcel conduisit des recherches sur les propriétés optiques des minéraux opaques, qui sont les constituants des minerais métalliques. Il transforma à cette occasion le microscope métallographique de Le Chatelier en un instrument de mesure du pouvoir réflecteur.
36Durant la période 1937-1944, il se consacra surtout à l’enseignement, ainsi qu’à la sauvegarde des collections du Muséum. Il dressa, sur la demande de Frédéric Joliot-Curie, un inventaire des gisements d’uranium de la France et de ses colonies. Avec son ami Louis Barrabé, le minéralogiste participa également à la formation accélérée de jeunes prospecteurs. Il créa en 1947 le Groupe français des argiles, des substances bien étudiées dans son laboratoire du Muséum, puis contribua à fonder la Commission internationale pour l’étude des argiles, dont il assura la présidence de 1950 à 1952.
37Pendant la dernière partie de sa carrière scientifique, Orcel focalisa son activité sur l’étude chimique des météorites, dont le Muséum possède l’une des plus importantes collections au monde. Le minéralogiste représenta d’ailleurs la France au comité international permanent chargé de coordonner les recherches dans le domaine concerné. Enfin, Orcel s’intéressa à l’histoire de la science des minéraux, de la notion d’espèce en minéralogie, ainsi qu’à des problèmes philosophiques plus généraux.
Bibliographie
Callière (Simone), “Jean Orcel (1896-1978)”, Bulletin de Minéralogie, vol. 102, 1979, pp. 303-305.
Caillère (Simone), “Orcel, Jean”, in Gillispie (Charles) (sous la dir.), Dictionary of Scientific Biography, New York : Charles Scribner’s Sons, 1981, vol. 13, supplément 2, pp. 700-701.
Wyart (Jean), “Notice nécrologique sur Jean Orcel, membre de la section des sciences de l’Univers”, Comptes Rendus hebdomadaires des Séances de l’Académie des Sciences, Vie académique, vol. 286, no 978, pp. 139-144.
PJ
OUSTALET Émile, Jean, Frédéric
né le 24 août 1844 à Montbéliard (Doubs), mort le 23 (ou 26) octobre 1905 à Saint-Cast (Côte-d’Armor)
chaire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux)
Mammalogie, Ornithologie
38Oustalet, dont le père était avoué à Montbéliard, fit de bonnes études secondaires, couronnées en 1861 et 1862 par les baccalauréats ès lettres et ès sciences. Il suivit les cours d’Auguste Duméril* au Jardin des plantes, obtint sa licence ès sciences en 1868, entra comme aide-naturaliste dans la chaire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum en 1873 et devint docteur ès sciences l’année suivante. Nommé assistant en 1891, puis sous-directeur du laboratoire de Zoologie anatomique de l’École pratique des hautes études en 1896, Oustalet prit en 1900 la direction de la chaire qu’il n’avait jamais quittée. Il mourut brutalement cinq ans après, alors qu’il poursuivait ses travaux.
39Il fut dépeint comme un personnage modeste, travailleur et consciencieux. De confession protestante, il avait épousé Sophie Horrenberg.
40Après des recherches doctorales sur les Insectes fossiles, Oustalet se consacra surtout à l’ornithologie, plus secondairement à la mammalogie. Il décrivit de nombreuses espèces nouvelles d’Oiseaux, originaires d’Asie, de Papouasie ou d’Afrique, étudiant par ailleurs certains Mammifères comme les Antilopes ou les Équidés. Partisan d’une approche globale de la zoologie, il joignit dans ses travaux la systématique à l’anatomie, à la biologie, à la biogéographie et à la paléontologie. Nous citerons parmi ses publications Les Oiseaux de la Chine (1877) – un ouvrage écrit en collaboration avec Armand David–, la Notice sur quelques espèces d’Oiseaux actuellement éteintes qui se trouvent représentées dans les collections du Muséum d’histoire naturelle (1893), ainsi que Les Mammifères et les Oiseaux des îles Mariannes (1895-1896).
Bibliographie
Bourdelle (Édouard), Leçon d’ouverture du cours de zoologie des Mammifères et des Oiseaux (Muséum national d'histoire naturelle) : 25 mai 1927, [extr. de la Revue d’Histoire naturelle appliquée, 1ère partie, vol. 8, no 8-9, 19271, Chateauroux : impr. Langlois, 1928, 30 p.
PJ
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