L'œuvre ichtyologique de Théodore Monod*
p. 123-136
Texte intégral
“Deux éminents carcinologistes, Charles Pérez et Georges Teissier, alors directeur et futur directeur de la station biologique de Roscoff, Furent les enseignants qui ont brillament apprécié Théodore Monod lors de l’examen en Sorbonne du certificat de zoologie en 1920. A cette occasion, ce n’est peut-être pas l’individu Monod, mais certainement sa mémoire qui a été jugée “anormale”. Le terme de surdoué n’était pas encore en usage. C’est certainement le premier exploit reconnu de Théodore Monod. Le Pr Charles Ferez est allé montrer la copie d’examen à son assistant Georges Teissier gui s’en souvenait longtemps après : l’élève n’avait pas restitué les dossiers du cours, il avait reproduit les figures originales de la littérature en indiquant l’auteur, la date de parution, les numérotations des pages et des figures des références principales”
Philippe Cals
1Scientifique aux multiples facettes, Théodore Monod a consacré une bonne partie de son temps, tout au long de sa carrière, à l'Ichtyologie, sous ses aspects tant fondamentaux qu'appliqués. Après sa retraite professionnelle (en 1973) il continue de fréquenter assidûment le laboratoire d'ichtyologie générale et appliquée et sa passion pour l'étude des “poissons” (nous introduisons des guillemets puisque ce terme n’a plus de valeur systématique) ne s'est pas démentie depuis, puisque sa production scientifique sur ce groupe s'est poursuivie. Sa première contribution étant datée de 1923 (1) (les chiffres entre parenthèses renvoient à la liste des travaux et ouvrages d’ichtyologie de Théodore Monod, en fin d’article), et avec la prochaine parution d'un texte, cette année (46), ce sont près de trois quarts de siècle de recherches ichtyologiques que nous nous proposons d’analyser et de commenter dans les lignes qui suivent. Nous diviserons notre propos en deux parties : la première essaiera de décrire les grandes tendances de son activité d’ichtyologiste, dans la seconde nous mettrons en valeur les aspects essentiels de ses contributions scientifiques. Nous refusons d’emblée d’entrer dans les détails de l’exhaustivité qui ne peut aboutir qu’à présenter un catalogue rébarbatif. Ces deux ensembles seront donc prolongés par une liste thématique des travaux d’ichtyologie de Théodore Monod, ce qui permettra au lecteur d’accéder plus facilement aux différents aspects de son activité et, également, aux contributions que nous n’aurions pas développées ici.

FIG. 1 – Théodore Monod dans son bureau du Laboratoire d’Ichtyologie, au Muséum, devant les centaines de planches anatomiques qu'il a dessinées et qui paraîtront dans un ouvrage sur les Scaridés (poissons-perroquets), auquel il travaille depuis des dizaines d’années.
Les tendances de la recherche ichtyologique de Théodore Monod
2D’abord attiré par les Crustacés (sa thèse est une monographie des Gnathiidae), Théodore Monod, avec son arrivée au Laboratoire des Pêches et Productions coloniales d’origine animale en 1922, s'attaque à l’ichtyologie et s'ouvre, en même temps, aux pays tropicaux d'Afrique. Cette empreinte africaine transparaît clairement dans son oeuvre ichtyologique au travers des modèles qu'il va étudier, c’est-à-dire des espèces disséquées, inventoriées, issues majoritairement du milieu marin baignant le continent ou des grands bassins hydrographiques de l'Afrique tropicale occidentale.
3Ses premiers travaux sont plutôt, à côté de l’ichtyologie appliquée concernant essentiellement la pêche, de la faunistique et de la biologie, avant de plonger dans des études plus approfondies d'anatomie. Tout de suite confronté à la richesse et à la diversité de l'ensemble des Téléostéens, il se rend compte qu’“il est nécessaire de faire porter un effort majeur sur les groupes archaïques et les "fossiles vivants", propres à établir sur des bases sans cesse plus sûres la phylogenèse, et partant, la systématique” du groupe (Théodore Monod, 1963. Notice sur les Titres et Travaux scientifiques. Imprimerie Protat Frères, Mâcon). Mais il n'en oublie pas pour autant la nécessité de “poursuivre l'étude morphologique des anatomies "terminales", hyper-spécialisées parfois et qui. si elles n'éclaireront certes pas les grands problèmes d'origine et de filiation, établiront au moins la stupéfiante plasticité adaptative du Téléostéen”.

FIG. 2 – Dessin de Théodore Monod. Extrait de : Monod Th. 1968. Le complexe urophore des Poissons Téléostéens, Mém. IFAN, 81, 705 p. Fig. 612 - Acerina cernua, complexe urophore.
4De celle-ci, il a “examiné plusieurs exemples pris tour à tour chez les Téléostéens "inférieurs" et "supérieurs"”. Avec Monod, il faut insister sur le fait que les études anatomiques (ostéologiques et/ou myologiques) des Téléostéens offrent un certain nombre de difficultés, notamment par l'abondance des organes à prendre en compte mais aussi par leur taille souvent réduite impliquant une étude des détails (cette recherche du détail anatomique est toujours d’actualité. Il suffit pour s’en convaincre de consulter les travaux récents de phylogénie des téléostéens et, notamment, “Interrelationships of fishes”, Stiassny et al., ed, 1996 ; les caractères utilisés sont très souvent d’une extrême précision), mais indispensables pour jeter des bases solides pour une interprétation correcte des mécanismes fonctionnels. Sa démarche est donc de démonter les ensembles anatomiques pour en mieux comprendre le fonctionnement. Ses travaux anatomiques montrent effectivement un chercheur curieux avec des qualités d'observation exceptionnelles. Ses contributions sont enrichies de nombreux dessins d'une très grande précision. Dans toutes ses études anatomiques sont sous-tendus les problèmes du fonctionnement des structures si bien qu'il passe progressivement à l'anatomie fonctionnelle.
5Quand Théodore Monod prend la direction du laboratoire des Pêches outre-mer en 1942, il a déjà une solide connaissance de l'Ichtyologie. Il continuera ses travaux dans les diverses thématiques développées au cours des années précédentes en animant et entraînant, autour de lui, d'autres chercheurs.
6Enfin, nous ne saurions passer sous silence son rôle d'animation, aux côtés de J. Daget, lors de la création de la Société Française d'Ichtyologie (SFI) en 1976. Membre d'honneur de la SFI, il a également été l'un des promoteurs dès 1975, avec les Professeurs A.P. Andriashev (Russie), J. Szczerbowski (Pologne), W. Klausewitz (Allemagne) et J.C. Hureau (France), du rassemblement des ichtyologistes européens en une Union européenne d'ichtyologie (UEI) devenue Societas europea ichthyologorum (SEI). L'UEI mit en place les Congrès européens des ichtyologistes du monde entier (300 à 500 à chaque congrès). Le premier d'entre eux s'est tenu à Sarajevo en 1973 et Théodore Monod a présidé le deuxième à Paris (1976) dans les locaux de l'UNESCO.
Principaux résultats
7Ses travaux concernent aussi bien les aspects fondamentaux que les applications de l'ichtyologie et l'on peut diviser son oeuvre en six grands thèmes : “Pêches et pêcheries”, “Systématique, phylogénie, biogéographie”, “Biologie des poissons”, “Anatomie et morphologie fonctionnelle”, “Inventaires et listes d'espèces”, “Histoire de l'Ichtyologie”.
Pêches et pêcheries
8Dès 1929, Théodore Monod publie un important ouvrage sur les Pêches au Cameroun (5). Ce travail dépasse largement les limites géographiques de ce pays puisqu'il traite, en fait, les différents aspects de l'exploitation des ressources ichtyennes dans la région côtière camerounaise et dans les grands bassins hydrographiques continentaux de l'Afrique tropicale ouest. Sont abordés, dans un cadre économique, la pêche “indigène” avec les techniques utilisées, son organisation et les systèmes de transformation des espèces capturées. Une liste de celles-ci est donnée avec les noms communs locaux. Ce travail, très complet et original, a bien des aspects éthologiques et garde un énorme intérêt soixante-dix ans après sa publication car il peut servir de base à une comparaison de la pêche et des sérieux problèmes posés, en cette fin de xxe siècle dans ces pays, par suite de la surexploitation qui sévit dans nombre de régions. Il y aurait très certainement beaucoup à apprendre d'une analyse comparée de cette étude avec les données de l'ouvrage récent sur “la pêche dans le delta central du Niger” (Quensière, 1994).

FIG. 3 – Théodore Monod en visite dans une pêcherie de la côte ouest-africaine, dans l'un des Centrifans. Les Centrifans étaient répartis dans tous les pays de (’Afrique-Occidentale-Française, leur fonctionnement était le même, à moindre échelle réduite, que celui de l'Institut de Dakar dont ils dépendaient.
Systématique, phylogénie et biogéographie
9Certaines des études systématiques de Théodore Monod, comme celle concernant la comparaison des genres Brevoortia et Ethmalosa (deux Clupéidés) (16), dans le but de préciser leurs caractères distinctifs, reposent sur des observations morphologiques, mais également anatomiques, d'une grande précision, des grands appareils : appareil branchial, morphologie et microanatomie du tube digestif, écailles, squelette caudal, sacs pharyngiens, etc.
10Il convient de rappeler ici que le découpage des laboratoires au Muséum national d'Histoire naturelle était différent jusqu'en 1975 du découpage actuel. Théodore Monod, jusqu'à sa retraite en 1973, dirigea le laboratoire des Pêches outre-mer mais la collection nationale de poissons était gérée par le laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons), ce qui explique que les principaux travaux de systématique sur les poissons ne se faisaient pas sous la direction de Théodore Monod. Ce n'est qu'en 1975 que tous les ichtyologistes du Muséum furent rassemblés en un seul laboratoire avec bibliothèque et collections.
Biologie des poissons
11Les travaux relevant directement de la biologie sont peu nombreux relativement à d'autres domaines abordés par Théodore Monod. Mais il donne régulièrement dans ses différentes publications de systématique et dans les inventaires, des éléments très précieux de biologie quand cela peut enrichir son propos. C'est le cas dans les listes d'espèces d'une région géographique limitée (47, 50, 51, etc).
12Dans ce secteur de la biologie, on peut considérer qu'il aura aussi fait oeuvre pionnière. C'est par exemple, après Chevey (1930a, b) sur des poissons du sud-est asiatique, la mise en évidence sur les écailles d'une quinzaine d'espèces du Niger moyen, d'anneaux de croissance qu'il suppose en rapport avec des phénomènes saisonniers annuels liés a la pluviosité (18, 21). Il s'oppose donc (21) à Ricardo et al., qui n'en trouvent pas sur des poissons du lac Nyassa. Ces observations et les hypothèses qui en découlent ont effectivement été vérifiées nombre de fois depuis sur des espèces tropicales africaines (Poinsard & Troadec, 1966, Robben & Thys Van Den Audenaerde, 1984, inter alia) et sud-américaines (Lecomte et al., 1985, Loubens & Panfili, 1992, Panfili, 1993 inter alia) soit sur les écailles ou les otolithes, soit sur des pièces squelettiques osseuses. Ces marques de croissance sont maintenant régulièrement utilisées pour les déterminations d'âge dès lors qu'ont été précisés et vérifiés les rythmes de croissance, dans le milieu tropical, des espèces incriminées.
13Théodore Monod apparaît souvent comme un pionnier. On ne peut pas passer sous silence dans cette revue qu'il est le premier biologiste à descendre, en 1948, dans les “profondeurs océaniques” (-20 m) en compagnie du Professeur A. Piccard dans le FNRS2, puis l'un des premiers avec le Bathyscaphe FNRS3 au large de Dakar, en 1954, avec le commandant Houot aux commandes. C'est l'occasion, pour lui, d'observer in situ par – 1 400 m, la faune marine, et notamment plusieurs espèces de poissons (Squales, Raies, Halosaures, divers Gadiformes, un Brotulidé). Maigre un champ de vision étroit, il constate que les profondeurs marines renferment des peuplements de poissons relativement abondants. Il insistera, dans une courte note (25) sur l'intérêt de ces engins sous-marins pour l'étude de la faune bathyale tout en prônant un certain nombre d'améliorations dans la conception des futurs bathyscaphes pour en améliorer le confort d'observation. La conclusion de Monod en 1954 (“Un travail méthodique sur des surfaces déterminées échelonnées jusqu'à 500 ou 1000 m, mériterait sans doute d'être entrepris.”) a été quelque peu dépassée par la suite avec les performances des submersibles modernes, tout au moins pour ce qui concerne les profondeurs couramment explorées. Ainsi, avec les explorations menées pour l'étude des plaques de l'écorce terrestre, la découverte des “oasis hydrothermales” sur les rifts océaniques (Corliss et al., 1979), à des profondeurs de – 2000 à – 2800 m, a élargi le champ de l'ichtyologie avec la description de plusieurs espèces endémiques de téléostéens (Geistdœrfer, 1996).

FIG. 4 – Théodore Monod à bord de la cabine du bathyscaphe du Professeur Auguste Piccard, à Dakar en 1948.
Anatomie et morphologie fonctionnelle
14C'est probablement dans cette thématique que Théodore Monod a produit le plus de résultats le plus souvent originaux. En effet, il a fait preuve d'un esprit novateur et de synthèse. Excellent anatomiste, il a été attiré par les structures et les dispositifs anatomiques particulièrement spécialisés.
15Il décrit avec force détails la ceinture scapulaire d'un téléostéen “inférieur”, le Chirocentrus (38), celle d'Antennarius, un poisson proche de la Baudroie, avec l'allongement des radiaux en un “bras” (ou pseudobrachium) curieux (34), et s'intéresse au fonctionnement de la “lancette” (écaille mobile rétractable du pédoncule caudal) des poissons-chirurgiens (Acanthuridae) (33), comme aux systèmes de verrouillage (soit à “cran d'arrêt” avec plusieurs positions intermédiaires, soit à “cliquet”) des gros rayons ossifiés de différentes nageoires, par exemple chez les Balistes et poissons affiliés (30-32, 33). S'efforçant de toujours relier la description des structures anatomiques à leur fonctionnement, il passe, ainsi, insensiblement à de véritables études de morphologie fonctionnelle chez une espèce de Loche (39) puis, surtout, chez les poissons-perroquets, les Scaridae (qui sont des brouteurs de coraux), dont le crâne et le squelette pharyngien offrent des particularités adaptatives tout à fait originales. Travail de longue haleine, reposant sur des observations précises laites en partie lors de ses séjours au Sénégal et complétées au laboratoire, après plusieurs courtes communications dans des congrès (29, 44), il publie un premier texte essentiel décrivant l'anatomie du squelette pharyngien de ces animaux (45). La description de la musculature de cet ensemble constitue une deuxième contribution actuellement sous presse (46).

FIG. 5 – Dessin à l'encre de Théodore Monod. Cette figure représente une coupe (no 105 de la série 175) faite au niveau de la cavité branchiale d’une tête de larve de Scaridé. L’échantillon observé a été collecté au Mozambique par J.L.B. Smith, et donné à Théodore Monod en 1962. Cette coupe sériée comprend 996 sections, chacune de quelques microns d’épaisseur. Ce sont ainsi des centaines de figures de ce type qu'a réalisé Théodore Monod.
16Orfèvre en matière de sujets de recherches originales et ayant acquis une bonne connaissance des dents chez les Téléostéens (24, 27), il étudie plusieurs cas où les dents (buccales et/ou pharyngiennes) des poissons ont perdu leur fonction alimentaire (capture des aliments le plus souvent, broyage de ces aliments parfois) au profit d'un rôle nouveau : engrenage pour les mâchoires pharyngiennes chez le Trachinote (Carangidae) (28), fonction confirmée par des approches histologiques et du marquage vital (Meunier & Trébaol, 1987, Trébaol et al., 1991, Francillon-Vieillot et al., 1994). Par ailleurs un petit problème anatomique conduira, dans certains cas, à une étude courte et précise comme pour le rayon pectoral du Tarpon (36). Mais, la petite curiosité qui a motivé l'intérêt de notre savant pourra aussi déboucher sur une monographie complète de l'anatomie d'une espèce : c’est le cas de Gonorhynchus (37). Ce travail est d'autant plus important que le statut de cette espèce a changé. Classée parmi les Clupéiformes au début des années 60, elle est maintenant considérée comme un Ostariophyse qui n'aurait pas encore développé un véritable appareil de Weber. Or, la phylogénie des Ostariophyses étant l'objet d'âpres discussions depuis une quinzaine d'années (Fink & Fink, 1996) et l'ordre des Gonorhynchiformes occupant une place importante dans les débats (Gayet, 1993), on comprend alors toute l'importance des données anatomiques livrées par Théodore Monod.
17L'un des aboutissements de ses recherches d'anatomiste est son imposant travail sur le “complexe urophore des Téléostéens”, ouvrage de plus de 700 pages avec 987 figures (41). Conscient de l'importance de l'organisation anatomique du squelette caudal dans la compréhension des liens phylogénétiques entre les grands groupes de Téléostéens, il est le premier à proposer une étude extensive (des centaines d'espèces disséquées) des complexes urophores (le complexe urophore est en lait constitué de structures squelettiques et musculaires. La position des gros vaisseaux est également déterminante pour définir les pièces homologues). Il donne par ailleurs une analyse critique de la nomenclature de cet appareil squelettique utilisée par les anatomistes (très hétérogène au début des années 60) et propose, dans un glossaire, un ensemble de définitions claires des termes qu'il conserve dans son étude. Par ailleurs il donne une délimitation claire des territoires pré-ural et ural permettant la comparaison, sur la base d'homologies anatomiques, entre familles et/ou genres. À partir de ses observations, il construit une “classification” de 21 types d'organisation regroupés en 6 catégories principales (bicentraux stégoures, bicentraux pleurostylaires, bicentraux pachyoures, unicentraux, acentraux pleurostylaires, acentraux stégoures). (40, 41). À partir de cette vaste étude, il pose clairement le problème de l'origine des Téléostéens qui apparaissent, suite à ses observations du complexe urophore, comme polyphylétiques. Il propose donc de mettre celle origine entre Pholidophorides et Leptolépides (toutes formes aujourd'hui disparues). Force est de constater que ses idées se sont en partie vérifiées puisque les hypothèses phylogénétiques actuelles considèrent effectivement non seulement les Leptolépides comme des Téléostéens à part entière mais également les Pholidophorides ainsi que les Aspidorhynchiformes (Pinna, 1996). “Le complexe urophore des Téléostéens”, toujours abondamment cité par les anatomistes et les systématiciens, est donc une référence. Aucune étude phylogénétique sur les Téléostéens ne peut faire abstraction de la prise en compte des caractères du squelette caudal. Son travail a, par la suite, été complété par une étude similaire d'un ichtyologiste japonais (Fujita, 1990), malheureusement écrite en japonais.
18Un autre aspect original des travaux d'anatomie de Théodore Monod concerne les pièces squelettiques hyperostosées. Il décrit très clairement la nature osseuse de pièces archéologiques (débris de cuisine) qu'il a trouvées sur des sites littoraux mauritaniens. Il reconnaît, dans ces objets à morphologie “dentaire”, de simples éléments endosquelettiques hyperostosés soutenant des rayons de nageoires qu'il attribue à un Sciaenidé (43). De nos jours, les hyperostoses ne sont pas bien comprises encore pour ce qui concerne leur étiologie (Desse et al., 1981, Meunier & Desse, 1986, Gauldie & Czochanska, 1990, Smith-Vaniz et al., 1995). On peut toutefois estimer que plus personne ne reste perplexe devant ces curiosités parfois spectaculaires (Desse & Meunier, 1994), notamment parmi les archéozoologistes (des pièces hyperostosées sont, en effet, très fréquentes dans les sites archéologiques côtiers), car leurs caractéristiques morphologiques sont souvent utilisées pour déterminer les espèces trouvées sur les sites (Driesch, 1994). Comme le montre cette liste de travaux anatomiques, peu d'ensembles squelettiques (chez les Téléostéens) ont échappé à la sagacité de Théodore Monod.
Inventaires et listes d'espèces
19Un autre domaine où l'action de Théodore Monod a été déterminante est la mise en route des listes faunistiques de poissons des grandes régions géographiques. N'oublions pas qu'avec plus de 24600 espèces, dont 23688 pour les seuls Téléostéens (Nelson, 1994), les Chondrichthyens-Ostéichthyens regroupent plus d'espèces que tous les Tétrapodes réunis. Il était donc nécessaire de mettre un peu d'ordre dans les inventaires et de procurer aux divers spécialistes de l'Ichtyologie, et notamment pour ceux qui travaillent clans le domaine de l'exploitation et du contrôle des ressources ichtyennes, un outil permettant de connaître ou de reconnaître les espèces vivant dans tel ou tel secteur géographique.
20La plupart des faunes spécialisées, c'est-à-dire les listes de poissons de régions africaines réalisées par Théodore Monod, sont agrémentées d'un certain nombre d'informations biologiques (régimes alimentaires) et de données utiles à la détermination des espèces quand il y a risque de confusion (47) ou, même, d'éléments d'anatomie (47, 51). Ces diverses faunes spécialisées seront suivies par une démarche généraliste avec la constitution de faunes concernant de vastes ensembles géographiques. C'est ainsi que Théodore Monod initie la série des “check-lists” (avec l’aide de l’Unesco). Il a largement contribué au “CLOFNAM” (54) avec J.C. Hureau comme coéditeur mais également à la rédaction de plusieurs familles, soit seul (55), soit avec Y. Le Danois (56). Pour l'édition de cet important ouvrage, Théodore Monod s'est montré un animateur actif et persuasif et, avec une soixantaine de collaborateurs du monde entier, il a publié en un peu plus de mille pages (2 volumes) la liste des poissons du nord-est Atlantique et de la Méditerranée. Sorti en 1973 (2000 exemplaires), cet ouvrage connaît un rapide succès et une deuxième édition complétée est publiée en 1979. Après sa retraite comme directeur du Laboratoire, ses successeurs ont suivi le chemin tracé avec la publication de trois autres ouvrages : FNAM (1984-1986), CLOFFA (1986) et CLOFETA (1984-1991). D’autres “check-lists” ont vu le jour ailleurs sur le même modèle que le CLOFNAM : CLOFRES (1984), CLOFCAS (1984) [CLOFFA = check-list of the fresh water fishes of Africa (4 volumes ; CLOFETA = check-list of the fishes of the Eastern tropical Atlantic (3 volumes) ; FNAM = fishes of the North-eastern Atlantic and the Mediterranean ; CLOFRES = check-list of the fishes of the Red Sea ; CLOFCAS = check-list of the fishes of the Catalonian Sea].
Histoire de l'Ichtyologie
21Au cours de certains de ses travaux et tout particulièrement ceux concernant la systématique et les inventaires Théodore Monod a eu l'occasion de consulter des manuscrits inédits d'auteurs plus ou moins connus. Cela fut suffisant pour accrocher sa curiosité et livrer des textes relevant de l'histoire de l'Ichtyologie et de ceux qui l'ont faite. En redonnant vie à ces auteurs oubliés (62, 65), il ne pouvait pas négliger l'un de ceux qui sont à la base de nos connaissances ichtyologiques actuelles, Achille Valenciennes (1794-1865), auteur des deux tiers de l'Histoire naturelle des poissons de Cuvier et Valenciennes (22 volumes + 6 volumes de planches), achevée en 1849 (Cuvier était mort en 1832 avant l'achèvement de cette “Histoire”). Théodore Monod lui rend hommage dans un article et un ouvrage (61,63).
22Antoine Risso est un autre zoologiste dont il a bien mis en évidence les importantes contributions ichtyologiques par plusieurs articles (57-60) et un ouvrage spécial en 1977 coédité avec J.C. Hureau (67). César Honoré Sarato, inconnu de beaucoup d'ichtyologistes, fut redécouvert à l'occasion de la préparation du CLOFNAM et toutes ses notes furent republiées (64).
Conclusion
23Nous ne voudrions pas terminer cette revue générale des travaux ichtyologiques de Théodore Monod sans y ajouter une note d'humour, lui qui apprécie tellement cette forme de pensée. D'octobre 1940 à octobre 1941, Théodore Monod fit une émission de radio sur Radio-Dakar. Une partie des textes enregistrés au cours de ces émissions ont été publiés en 1943 dans son ouvrage L'Hippopotame et le philosophe. L'un de ces textes donne aux lecteurs un autre aspect des recherches de Théodore Monod sur les poissons, c'est-à-dire les poissons dans la Bible, sujet qu'il aborde à propos de l'aventure de Jonas, connue de chacun. Mais laissons la parole à Théodore Monod lui-même :
Jonas dans sa baleine était heureux quoiqu’en prison car, s'il respirait à peine, il mangeait des os de poisson...
Nos premières explorations s'attaqueront à l'aspect zoologique du problème. C'est la première question qui se pose, dans l'hypothèse du moins que l'on aura résolu par l'affirmative la question préalable de l'historicité du récit.
Il n'y a guère qu'une soixantaine d'années deux savants envoyèrent leur démission à l'Académie royale des Sciences de Belgique parce qu'un de leurs collègues s'était permis, à propos de Cétacés américains, de qualifier de fable l'aventure du prophète juif...
Le texte dit. sans préciser : “un grand poisson”. Poisson au simple sens d’animal aquatique, bien entendu.
Il était normal que l'on songeât... à la baleine... Quand on mesure 34 mètres comme le plus long des rorquals connus et qu'on pèse plus de 100 tonnes, on doit bien avoir un petit coin pour loger 1,60 m de prophète barbu et récalcitrant... Le seul malheur réside dans le fait que les baleines vraies, à fanons... se nourrissent de crustacés minuscules, de petits mollusques et d'enfants de poissons...
Il faut ajouter, pour être complet... qu'il y a un cétacé capable d'avaler un bonhomme, le cachalot. Celui-ci se nourrit presque exclusivement de poulpes et de seiches, mais comme on a trouvé dans l'estomac de l'un d'entre eux un requin intact de trois mètres, cela donne quand même à réfléchir, au moins jusqu'au moment où l'on songe que ledit requin était un cadavre, tandis que notre ami Jonas est censé avoir villégiaturé bien vivant dans son submersible en viande.
Ni la sardine, ni l’anchois, ni la rascasse ne pouvant raisonnablement être soupçonnés, il ne reste que les requins... Le requin-baleine et le pèlerin ne sont ni l'un ni l'autre des poissons d'aquarium : celui-ci dépasse 12 mètres, celui-là en atteint au moins 15.
Mais l'un et l’autre sont d'inoffensifs colosses... qui se nourissent... de plancton.
Des trois requins les plus redoutables, le grand requin blanc ou mangeur d'hommes... dépasse 10 mètres...
Pour Linné... le père de notre terminologie scientifique, c'est sans doute un grand requin blanc qui a hébergé pour trois jours et trois nuits notre ami Jonas. S'il s'agissait d'un voyage à sens unique, je consentirais volontiers à admettre que le prophète a servi de casse-croûte à un Carcharodonte, mais le texte affirmant l'aller et le retour, il devient difficile au zoologiste de le suivre jusque-là.
Bibliographie
Références
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Notes de fin
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Auteurs
Ichtyologistes
Muséum national d'Histoire naturelle
Laboratoire d’Ichtyologie générale et appliquée
43, rue Cuvier
F-75231 Paris cedex 05
Ichtyologistes
Muséum national d'Histoire naturelle
Laboratoire d’Ichtyologie générale et appliquée
43, rue Cuvier/F-75231 Paris cedex 05
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Michel-Eugène Chevreul
Un savant, des couleurs !
Georges Roque, Bernard Bodo et Françoise Viénot (dir.)
1997
Le Muséum au premier siècle de son histoire
Claude Blanckaert, Claudine Cohen, Pietro Corsi et al. (dir.)
1997
Le Jardin d’utopie
L’Histoire naturelle en France de l’Ancien Régime à la Révolution
Emma C. Spary Claude Dabbak (trad.)
2005
Dans l’épaisseur du temps
Archéologues et géologues inventent la préhistoire
Arnaud Hurel et Noël Coye (dir.)
2011