1 Le terme apparait pour la première fois en 1780 (Rey 1995 I : 431).
2 Les trois médecins de la Société Royale de Médecine sont Dieudonné Jeanroy (1743-1816), Étienne Louis Geoffroy (1725-1810) et Jean-Noël Hallé (1754-1822), et les botanistes de l’Académie des sciences Lamarck, René Louiche Desfontaines (1750-1833) et Auguste Denis Fougeroux de Bondaroy (1732-1789) (Jussieu 1789 : 5-11, 12-24).
3 Ainsi, la gentiane jaune (Gentiana lutea en nomenclature linnéenne) était désignée au début du xviiie siècle sous trois vocables différents, Gentiana corollis quinquefidis rotatis verticillatatis, calcybus spathaceis – Gentiana floribus lateralibus confertis pedunculatis, corollis rotatis – Gentiana major lutea (Linné 1753 I : 227).
4 Tournefort décède à 53 ans, le 28 décembre 1708, des suites d’un accident de la voie publique, où il a été serré contre un mur par l’essieu d’une charrette.
5 Le Fundamenta botanica de 1736 servira de base au Philosophia botanica, publié en 1751, qui en est une version étendue et commentée.
6 [Ndt] Ile de Bouro (Indonésie).
7 [Ndt] Jussieu a écrit « Historiae Naturalis Museum ». Cabinet est la traduction courante de museum au xviiie siècle. Lorsque les savants attachés au Jardin du roi élaborent en 1790 leur projet de réforme de l’institution et l’adressent à l’Assemblée nationale, ils se nomment collectivement « Officiers du Jardin des plantes et du Cabinet d’Histoire naturelle ». Le Muséum d’Histoire Naturelle est créé par décret de la Convention le 10 juin 1793.
8 [Ndt] En référence aux noms vernaculaires repris par Fusée-Aublet.
9 [Ndt] Probablement une allusion à Buffon.
10 [Ndt] L’intussusception. Terme souvent utilisé par Buffon qui décrit le mode de croissance des êtres vivants : les substances incorporées à l’organisme ne le sont pas par simple juxtaposition, comme pour les cristaux, mais par imbibition de la matière organique déjà présente, qui incorpore les nouveaux éléments en son sein. Conception de la physiologie de la nutrition reprise par Haller et Vicq d’Azyr.
11 Cette brève ébauche de la structure végétale est partiellement tirée de notre ancienne thèse soutenue devant la faculté de médecine de Paris en 1771 et intitulée An Œconomiam Animalem inter Vegetalem analogia ?
12 [Ndt] Sixième classe du règne animal selon Linné, qui comprenait tous les êtres encore mal connus : les vers intestinaux, les mollusques nus, les mollusques à coquille, les coraux, éponges et anémones de mer.
13 [Ndt] En 1773, Jussieu avait déjà fait remarquer, dans son mémoire sur l’Examen de la Famille des Renoncules, qu’il n’existait pas de définition correcte du calice et de la corolle, souvent confondus. Lamarck dans sa Flore Françoise s’était plaint que la corolle soit « une partie très mal déterminée ». Jussieu normalise enfin la définition de la corolle, à la grande satisfaction des botanistes.
14 [Ndt] Selon que les fleurs sont hermaphrodites, monoïques ou dioïques.
15 [Ndt] Aura seminalis. Comme dans sa thèse de médecine, Jussieu maintient la théorie d’Acquapendente et de Harvey de l’esprit séminal, reprise au XVIIIe siècle par Vaillant et Haller notamment. Il ne tient pas compte des derniers travaux de Spallanzani qui détruit cette théorie avec ses expériences sur le sperme de crapaud dont la traduction française par Senebier parait en 1785, Expériences pour servir à l’histoire de la génération des animaux et des plantes. Bonnet qui travaille étroitement avec Spallanzani a confirmé ces résultats : « c’est la liqueur séminale elle-même qui pénètre le Germe ; et non la simple odeur de cette liqueur, l’aura seminalis, comme l’avoient cru de grands Physiologistes, et en particulier l’illustre Haller. La fécondation artificielle a démontré rigoureusement à Mr. Spallanzani, que l’odeur la plus concentrée du sperme est dans l’impuissance absolue de féconder le Germe. » (Bonnet 1781 : 283).
16 [Ndt] Le placenta.
17 [Ndt] L’embryon.
18 [Ndt] Jussieu explicite la nature correcte du bulbe.
19 [Ndt] Ici Jussieu fait une distinction claire entre un aiguillon provenant des tissus superficiels d’un organe et une épine qui fait corps avec un organe.
20 [Ndt] Le terme actuel est pédalé.
21 [Ndt] Sur la tige.
22 [Ndt] Araceae.
23 À ceux-là, Linnæus ajoute celui de Nectaire pour désigner les parties des fleurs parfois voisines des organes susdits et très diverses dans leur structure, à savoir les glandes, les soies, les squamules, les appendices, les tubercules, les fossettes, les sillons, les rejets [propagules] éperonnés et cornus, etc. On doit rejeter de la science botanique ce nom trop vague, propre à rendre confus les descriptions et les caractères, rebaptiser plutôt en fonction de chacun de leurs organes les parties désignées comme nectaires, et les appeler désormais uniquement par leur propre nom.
24 Le calice n’est pas le pistil, comme l’affirme Tournefort, et ne lui est pas non plus vraiment supérieur, comme le dit Linnæus, mais il le recouvre entièrement dans sa partie inférieure en même temps qu’il croît (voir Act. Paris. 1773, p. 223). Cependant, on admet ici le terme de Linnæus, agréé par les Botanistes, sa définition seule ayant été changée.
25 [Ndt] En nombre déterminé ou indéterminé.
26 [Ndt] En longueur.
27 L’enveloppe de la fleur, tant qu’elle est unique, est appelée calice par certains, corolle par d’autres, suivant une loi arbitraire. Tournefort, lui-même hésitant, ne résout pas le problème dans son Isagoge p. 72, appelant la même partie corolle dans la Tulipe et la Jacinthe, calice dans le Narcisse et l’Iris. Il estime cependant qu’on doit la tenir pour un calice lorsqu’elle se trouve être l’enveloppe propre de la graine, ou pour des pétales lorsqu’elle se flétrit et tombe, qu’elle ait une durée brève ou plus longue. Linnæus, tout aussi ambigu, tantôt admet le calice de l’Hellébore comme une corolle, et ses pétales, tout à fait voisins des pétales des Ranunculaceae, comme des nectaires, tantôt affirme que le même organe est une corolle dans les Rheum et un calice dans les Rumex, en dépit de leur degré d’affinité. D’autres ne furent pas plus heureux dans la définition de la corolle. Pourtant, si l’on évalue attentivement son origine, sa grande parenté avec les étamines, sa fonction, son déclin facile après la fécondation et son aspect plus ordinaire dans la plupart des fleurs, alors on définirait comme corolle cette enveloppe de la fleur qui, recouverte par le calice ou très rarement nue, est une continuité du liber du pédoncule et non de son épiderme ; non persistante mais tombant ordinairement avec les étamines, elle entoure ou couronne le pistil, mais ne fait jamais corps avec lui, et présente le plus souvent ses divisions disposées alternativement avec les étamines lorsqu’elles sont en nombre égal. Ces caractères, considérés ensemble, distinguent plus certainement la corolle, qui de ce fait est décidée pour les fleurs ambiguës par analogie avec les fleurs de même nature. Le périanthe nu du Narcisse, adné à l’ovaire et n’alternant pas ses lobes avec les étamines, constitue donc véritablement un calice, comme le montre Tournefort lui-même, et par conséquent, il est certain qu’il en est de même pour la Jacinthe et pour toutes les autres Liliaceae les plus proches du Narcisse.
28 [Ndt] L’esprit vital, l’esprit séminal.
29 [Ndt] Des espèces.
30 [Ndt] C’est ce que présentera Goethe en 1790 dans son Essai sur la métamorphose des plantes dans lequel il reconnaît, entre autres, une homologie entre les feuilles et les parties florales.
31 [Ndt] Couverte de pointes.
32 [Ndt] Une noix.
33 [Ndt] Anacardium.
34 Un très petit nombre de plantes, dont les graines sont dotées de deux lobes multipartites, palmés et imitant un verticille, sont en outre dites Polycotylédones, ce qui est incorrect, comme on l’observe plus bas dans les Pinus, classe 15, famille 5, p. 411-415 [Référence au corps du texte du Genera Plantarum].
35 [Ndt] La polyembryonie est un caractère courant dans les Citrus.
36 [Ndt] Distinct des enveloppes et de l’embryon.
37 [Ndt] Jussieu reprend ici l’idée de John Ray (1623-1705) selon laquelle les herbes n’ont pas de bourgeons.
38 [Ndt] Linné a dressé une table des heures auxquelles s’ouvrent, s’épanouissent et se referment les principales fleurs à Uppsala, qu’il a nommé « horloge de Flore ».
39 [Ndt] C’est Conrad Gessner (1516-1565) qui le premier établit le concept d’un élément variable, differentia, qui pourrait caractériser les plantes.
40 [Ndt] Apparence générale ou port d’un végétal.
41 [Ndt] Du premier de leur espèce [primigenio] – le type spécifique.
42 [Ndt] Jussieu affirme sa conception essentialiste de l’espèce, seul produit de la nature.
43 [Ndt] Cette analogie avec un faisceau, fasciculus, pour désigner un regroupement de taxons a été utilisée par Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708).
44 [Ndt] En 1694, Tournefort publie ses Éléments de Botanique ou méthode pour connoître les plantes. Il traduit le livre sous le titre de Institutiones rei herbariae (1700), auquel il rajoute l’Isagoge in rem herbariam (Introduction à la botanique). Dans ce texte Tournefort expose à la fois une histoire de la botanique et une description de sa propre méthode.
45 [Ndt] Au sens de classification.
46 [Ndt] Désignation de certains genres.
47 [Ndt] Par exemple Gaspard Bauhin (1560-1624) dans son ouvrage Pinax theatri botanici (1623) établit une synonymie : pour chaque plante décrite, il indique les références des anciennes descriptions et figures, et précise les noms déjà attribués.
48 Les éléments étrangers dans la fleur, reçus par les étamines comme par des vaisseaux excréteurs, sont déposés sur les pointes (anthères) comme sur des organes digestifs. Tournef. Isag. p. 68. 70. Ailleurs, pourtant, Tournefort pressent quasiment le sexe des plantes, lorsqu’il déclare au sujet des plantes dioïques : Est-ce que ces corpuscules qui s’échappent des fleurs sont transportés sur les fruits délicats naissant au loin, pour les exciter à leur propre croissance comme au sortir de leur torpeur ? Ainsi … on affirme … au sujet des Palmiers mâles et femelles que le rameau de la fleur mâle est inséré sur une spathe femelle durant tout le temps où la spathe est ouverte ; la fleur mâle épanouie répand une poudre sans laquelle les dattes deviennent âpres et de goût désagréable. Ibid. p. 69.
49 Celui-ci, estimant néanmoins que la nomenclature doit être amendée, affirme dans son Isag. pag. 63-64 : Certains noms sont comme des définitions, dont le premier mot est le genre, le reste exprime differentiae… Les noms doivent être brefs… beaucoup de noms plus prolixes peuvent à peine s’énoncer sans reprendre son souffle… C’est une chose de nommer une plante, mais une autre de la décrire.
50 Ainsi, tantôt il rejette officiellement le vocabulaire non tiré de source grecque ou latine, tantôt il l’accepte plus facilement. De même, excluant les noms vernaculaires, bien qu’ils ne sentent pas le barbare, puisqu’ils sont acceptés depuis l’Antiquité et issus du latin, il supprime Adhatoda, Calaba, Ceïba, Guazuma, Isora, Ketmia, Mançanilla [Hippomane], Guanabana, Guaïava, Papaya, Sapota, Tapia [Crateva] etc. auxquels, se détournant d’ailleurs du principe qu’il avait édicté et recourant à d’autres sources, il substitue Mammea, Basella, Yucca, Hura, Tulipa, Curcuma, Genipa, etc.
51 Celui qui établit un genre nouveau est tenu de lui donner un nom et un nom générique digne, et il n’est pas permis d’en changer, quoiqu’un autre convînt mieux. Cette loi a été édictée par Linnæus Phil. Bot. n. 218. 243, et approuvée par l’ensemble des Botanistes. Cependant, le législateur lui-même enfreignit souvent sa loi, et d’autres l’ont fait à sa suite. En effet, Il n’y a aucune raison manifeste de substituer des noms nouveaux ou plus anciens à tous ceux que Tournefort a donnés et consacrés, tels que Abutilon, Acacia, Balsamina, Buglossum, Brunella, Bugula, Caprifolium, Casia, Cassida, Cataria, Elychrysum, Lappa, Mandragora, Pimpinella, Rapuntium, Sphondylium, Stramonium, Syringa, Tamariscus, Tamnus, Terebinthus, Thymelea etc. La restitution de certains de leurs emplois vulgaires a paru opportune mais doit cependant être menée avec parcimonie, afin de ne pas transmettre au censeur lui-même la tache du délit.
52 Tels que Corona Solis, Virga aurea, Dens Leonis, Lingua cervina, Lauro-cerasus, Corallodendron.
53 Tels que Hypophyllocarpodendron, Stachyarpagophora, Jabotapita. Nous empruntons à présent à Aublet et à d’autres des noms similaires qui sont trop rudes et qui devront par la suite être allégés, pourvu qu’ils résultent de la constitution certaine de ces genres.
54 Étant donné que le nom générique ne signifie pas nécessairement quelque chose, il peut être arbitrairement 1° poétique, comme Adonis, Narcissus, Hyacinthus, Amaryllis, Circaea ; 2° divin ou royal, comme Serapias, Atropa, Mercurialis, Lysimachia, Artemisia, Helenium ; 3° tiré de celui d’inventeurs ou de découvreurs, comme Nicotiana, Cinchona, Sarracenia ; 4° tiré de celui de protecteurs des Botanistes, comme Eugenia, Borbonia, Bignonia, Cliffortia ; 5° tiré de celui de grands voyageurs, comme Banisteria, Lippia, Gundelia, Commersonia, Dombeya ; 6° tiré de celui des plus grands Botanistes, comme Gesneria, Columnea, Cesalpinia, Bauhinia, Morisonia, Tournefortia, Plumeria, Dillenia, Linnaea, Jussiea, Halleria, Adansonia, Jacquinia etc. Ce type d’appellation d’abord rarement admis par Tournefort, est devenu honorifique ; mais le nombre a cru à l’infini en raison de l’abus qu’en a fait Linnæus, à tel point que le prestige de telles appellations s’est logiquement avili et qu’on les accorde aujourd’hui à n’importe quel Botanophile.
55 D’où il convient de supprimer Gloriosa, Mirabilis, Impatiens qui, en vérité, sont des adjectifs, ce qui les rend moins appropriés que des substantifs. Phil. Bot. n. 235.
56 Tels qu’Ephemerum, Onagra, Elephas, Auricula, Sagitta, Bursa.
57 Certains noms comparatifs ont une syllabe au début, tels Linagrostis, Pseudodictamnus, Chamecerasus etc., d’autres l’ont à la fin, tels Asteroïdes, Plantaginella, Myrtillus, Salicaria, Alsinastrum, Juncago, etc.
58 Tels que Fumaria vesicaria, Fumaria bulbosa, Pyrola umbellata, Pyrola uniflora, Hordeum distichum, Hordeum hexasticum.
59 Tels que Veronica arvensis, Eryngium maritimum, Circaea Lutetiana, Leucoïum Vernum, Iva annua, Lamium album, Mentha piperita, Viola odorata, Anchusa officinalis, Satureïa hortensis, Myagrum sativum, Pastinaca oleracea.
60 [Ndt] Littéralement « raison d’exister ».
61 [Ndt] Candolle définit la phytographie comme « l’art de décrire les plantes de la manière la plus utile aux progrès de la sciences » (Candolle 2013 : 19).
62 Celui qui, quand il cite les Auteurs, omet des informations essentielles et utiles dont il a connaissance, leur nuit autant qu’à la science et à lui-même. Ainsi fauta Linnæus, Prince de la Botanique comme Tournefort, qui négligeant trop souvent la synonymie de ce dernier, et changeant ses dénominations, attira tous les regards sous prétexte d’égaler celui qu’il n’avait pu éclipser, tant il était jaloux de recueillir tous les lauriers !
63 Linnæus appelle Orthodoxes les Auteurs qui établissent leur méthode sur la fructification : ils sont alors Fructistes, Calicistes, Corollistes, ou Sexualistes. [Il appelle] Hétérodoxes ceux qui rangent les Végétaux à partir d’un autre principe : Alphabétaires, s’ils se basent sur l’ordre alphabétique, Rhizotomes, sur la structure de la racine, Phyllophiles, sur la forme des feuilles, Physionomistes sur l’habitus, Chroniqueurs, sur l’époque de floraison, Topophiles, sur la localisation, Empiriques, sur l’usage médicinal, Pharmaciens, selon l’ordre des Pharmacopées. Phil. Bot. n. 25-31.
64 [Ndt] Cette image est créée par Cesalpino pour qui la démarche botanique vise à ce que tous les types de plantes « puissent être rangés selon un certain ordre […] comme une grande armée dans son camp […] répartis en compagnie » (Cesalpino 1583 : 2). Elle est reprise par Tournefort dans ses Élémens de botanique, ou Méthode pour connoître les plantes.
65 Linnæus en énumère quinze (Class. Plant.), arrangés suivant l’organe qui détermine principalement la méthode. C’est du fruit que Cesalpino a tiré ses caractères principaux en 1583, Morison en 1680, Ray en 1682, Christoph. Knaut en 1687, Hermann en 1690, Boerhaave en 1710 ; du calice, Magnol en 1720, Linnæus en 1737 ; de la corolle Rivinus en 1690, Tournefort en 1694, Christian Knaut en 1716, Ruppius en 1718, Pontedera en 1720, Ludwig en 1737 ; des étamines et du sexe des plantes, Linnæus en 1735. Chacun de ces systèmes sont décrits dans l’ouvrage mentionné ci-dessus, de manière à être aisément compris. Adanson mentionne les mêmes systèmes (Famil. Plant.), et en ajoute d’autres plus récents élaborés par Royen en 1740, Haller en 1742, Morandi en 1744, Seguier en 1745, Wachendorf en 1747, Heister en 1748, Gleditsch en 1749, Allioni en 1762 etc., auxquels il ajoute ses propres nombreuses sortes de distribution, certainement dans l’idée de prouver, et par l’exemple et par la règle, que l’on peut facilement en tirer de multiples arrangements arbitraires.
66 [Ndt] Le Jardin royal des Plantes médicinales ou Jardin du roi.
67 [Ndt] Divisé en six.
68 [Ndt] Fendu en cinq jusque vers le milieu.
69 [Ndt] Sans fleur.
70 [Ndt] Sans fleur ni fruit.
71 [Ndt] La classe des Flore carentes.
72 [Ndt] Littéralement avec un œil armé, oculo armato. Voir le chapitre L’observation – « l’œil armé » pour une discussion de la question de l’observation chez les naturalistes du XVIIIe siècle.
73 La partie principale de la Botanique concerne la connaissance correcte des plantes… Connaître les plantes n’est pas autre chose semble-t-il que d’avoir sous les yeux les noms qui leur sont correctement attribués. Tourn. Isagog. p. 1… La Botanique est la partie de la science naturelle dont les ressources permettent plus avantageusement et sans trop d’effort, de connaître les Plantes et de les garder en mémoire. Boerh. Hist. 16… La Botanique est la science naturelle qui transmet la connaissance des Végétaux. Linn. Phil. Bot. n. 4.
74 Plus les Classes sont naturelles, mieux elles valent, toutes choses égales… Le travail actuel des plus grands Botanistes doit se pencher sur cette question et s’acharner à la résoudre. Ainsi la méthode naturelle est et sera l’ultime but des Botanistes. Linn. Phil. Bot. n. 206. La première et la dernière recherche en Botanique est la méthode naturelle. Cette dernière est regardée comme peu de choses par des Botanistes moins doctes, mais elle a toujours été fort estimée des plus savants, bien qu’elle ne soit pas encore découverte… J’ai moi-même longtemps travaillé à l’établir, j’ai obtenu quelques découvertes, je n’ai pu la terminer et je persévérerai tant que je vivrai. Linn. Class. pag. 485.
75 [Ndt] Terminologie dérivée d’Aristote. Les « simples » signifient les groupes connus dont la légitimité est bien établie par les botanistes. Les « composés » sont les groupes complexes, pas encore connus, et que le botaniste va devoir former.
76 La nature ne fait pas de sauts. Toutes les plantes se tiennent par des affinités, comme les Territoires sur une Carte de géographie. Linn. Phil. n. 77.
77 Mais pour faire connaître tout le travail d’un si grand homme et le comparer à celui des autres, ces familles que nous avons rappelées seront rapportées ici à la fin de cette introduction, tels qu’il les présenta dans le jardin de Trianon et dans le catalogue élaboré de sa propre main.
78 [Ndt] Les terres inconnues.
79 [Ndt] Se dit d’un organe creux, plus ou moins arrondi et nettement resserré à son orifice.
80 [Ndt] Dans la hiérarchie des caractères.
81 [Ndt] Groupes de genres.
82 Quelques Auteurs nient la constance de ce caractère, et arguent que les plantes dicotylédones sont parfois congénères des monocotylédones. Ainsi, le Melocactus unilobé est correctement associé au Cactus bilobé par Linnæus, et le Juncus bilobé aux Liliaceae unilobées par Adanson ; ce dernier fait de même voisiner l’Orobranche et la Pedicularis bilobée. Mais ces assertions doivent être confirmées par une observation répétée. Il me semble pour ma part que le Juncus, dont la feuille primaire est simple au moment de la germination, est entièrement unilobé, portant à son extrémité l’enveloppe persistante de la graine (voir plus bas Monocotyl. obs. p. 12), et embrassant le reste des jeunes feuilles dans sa base engainante. De même, la germination douteuse des Aroïdeae et de Cuscuta doit être reconnue, ainsi que celle de Ranunculus glacialis L., qui selon certains ne produit qu’une unique feuille séminale, et qu’il serait peut-être plus juste de considérer dans sa seconde année, lorsqu’elle est monophylle et apte à la procréation, plutôt que dans sa première, alors qu’elle est unilobée et en cours de germination.
83 Il paraît que c’est ce caractère que Linnæus avait en vue lorsqu’il dit : « Que ceux qui veulent faire la clé de la méthode naturelle sachent qu’aucune considération générale n’est si essentielle que la situation des parties, notamment celle de la graine, et dans la graine celle de l’embryon, qui peut soit perforer longitudinalement la graine, l’envelopper de tous côtés, ou reposer à son côté ; il se trouve soit à l’extérieur des cotylédons, soit à l’intérieur ; soit à la base, contre la base, à son côté, ou au sommet de la graine ; la base de la graine est cette petite cicatrice à laquelle la graine fut fixée sur le péricarpe ou sur son propre réceptacle. Ainsi est bâtie la méthode du grand Cesalpino. » Linn. Class. plant. p. 487.
84 [Ndt] Cette question avait déjà été soulevée par Jussieu dans son premier mémoire « Examen de la famille des Renoncules » (Jussieu 1777 : 222).
85 Il existe une autre espèce d’insertion, quelquefois difficile à déterminer : quand les étamines sont fixées à l’endroit où le calice supérieur se sépare de l’ovaire inférieur, ou bien où le réceptacle de l’ovaire supérieur se sépare du calice inférieur, si bien qu’il est difficile de dire si elles sont épigynes ou périgynes, ou bien périgynes ou hypogynes. C’est comme si les étamines étaient portées sur un disque saillant, situé entre le support et le calice, qui parait une production de l’un ou de l’autre. Dans ce cas on se décide par analogie, d’après l’insertion des plantes congénères.
86 [Ndt] « De plus » serait plus approprié.
87 [Ndt] Cette phrase est très obscure. Jussieu semble dire que parfois les différentes insertions paraissent être réunies, mais que cela n’a pas vraiment d’importance.
88 [Ndt] L’insertion des étamines ne peut donc jamais être médiate.
89 [Ndt] Contrairement au travail de mise en ordre du vivant, la zoologie développe une préséance épistémologique sur la botanique dans la recherche des structures et des fonctions, ou plus précisément, la physiologie animale fournit un modèle d’intelligibilité à la physiologie végétale. Le principe d’analogie animal/végétal, rapporté à l’importance primordiale des organes considérés, constitue un élément essentiel du régime de preuve mis en œuvre par Jussieu.
90 [Ndt] Notamment par Tournefort lui-même.
91 [Ndt] La classification de Trianon ou la division secondaire proposée pp. xlviij-xlix, à savoir les Acotylédones, les Monocotylédones – épigyne, hypogyne ou périgyne – et les Dicotylédones – épigyne, hypogyne ou périgyne.
92 Les filets des étamines sont distincts de la corolle polypétale, mais sont insérés sur la corolle monopétale, à l’exception des anthères bicornes. Vaillant l’a observé dans les Monopétales. Suite à la dissection de 2000 espèces, Pontedera a découvert que les fleurs monopétales portaient des étamines insérées sur la corolle, et que les fleurs polypétales [portaient les leurs] sur le réceptacle. Linn. Phil. Bot. n. 108.
93 N’importe quelle insertion épipétale d’étamines, habituelle dans les Monopétales, inhabituelle dans les Polypétales, n’est peut-être rien d’autre qu’une réunion des bases des étamines et de la corolle, bases qui ne sont pas distinctes mais étroitement unies et se rejoignent en un même point d’insertion, au service de la même protection. D’où se confirme l’analogie de cette insertion avec les autres ; à l’inverse, cette triple insertion de la corolle qui porte les étamines [a des modes] très distincts.
94 Les fleurs polypétales portent des étamines distinctes des pétales. De rares exceptions existent cependant : la Statice pentapetala a des filets qui se prolongent sur l’onglet des pétales… Les Lychnis attachent très souvent leurs étamines alternes aux onglets des pétales. Linn. Phil. Bot. n. 108… Les fleurs monopétales ont des étamines séparées de la corolle dans les Bicornes, Erica, Andromeda, etc., ibid, de même dans les Plumbagines et les Campanulaceae. Mais, comme indiqué plus loin, p. 92, 154. 163, il ne faut pas détruire, à cause de ce petit nombre d’exceptions, la concordance qui existe entre les plantes polypétales et l’insertion simplement immédiate.
95 [Ndt] Se dit d’une plante qui a des fleurs unisexuées, mâles et femelles, portées par un même pied ou par des pieds différents.
96 [Ndt] C’est-à-dire la position relative des étamines et du pistil.
97 Un tableau en est fourni plus loin, p. lxxi. Cette méthode a été mise à jour pour la première fois en 1774 à l’École du Jardin royal de Paris, et ses principes ont été transcrits au même moment dans une publication académique (Act. Acad. Paris. 1774 p. 175), dans laquelle est exposée une série d’arguments semblable à ceux présentés ici. Cette méthode fut récemment légèrement amendée, cependant ses principes n’ont pas changé : si elle fut jadis distribuée selon quatorze classes, elle en compte à présent quinze avec l’ajout de la classe des Apétales aux étamines épigynes, que confirme la germination de l’embryon bilobé des Aristolochiae. En outre, certaines familles passent d’une classe à l’autre, grâce à une meilleure connaissance de l’insertion des étamines dans chacune d’elles ; certaines sont subdivisées grâce à un caractère suffisamment distinct ; de nouvelles sont entièrement constituées.
98 En raison de l’absence de corolle et de la présence d’un ovaire supérieur ou inférieur, D. Jacquin ajouta une petite plante [de la famille] des Rubiaceae au Peplis (voir plus bas p. 333), suivi en cela par Linnæus, qui ailleurs ajouta au Nyctanthus un arbre congénère au Guettarda p. 207. Son fils dans son Supplementum réunit malencontreusement le nouveau Tabernaemontana p. 145 au Chiococca et Serissa au Lycium p. 209. Thunberg, dans la Flora Japonica, nomma Cornus un arbre doté d’un ovaire supérieur.
99 Les plantes qui ont du rapport par le genre en ont également par les vertus ; celles qui font partie d’une famille naturelle se rapprochent également par leurs vertus etc. Linn. Phil. Bot. n. 337.
100 Les feuilles des Gramineae constituent une bonne pâture pour le bétail et les chevaux ; les petites graines sont bonnes pour les oiseaux, les grosses pour les hommes … Les Umbelliferae, dans des lieux secs, sont aromatiques, échauffantes et stimulantes ; dans les lieux humides elles sont vénéneuses, etc. … Les Verticillatae (Labiatae) sont odorantes, nervines, résolutives et stimulantes etc. … Les Siliquosae (Cruciferae) sont aqueuses, âcres, incisives, abstergentes et diurétiques ; le dessèchement diminue leurs vertus … Les feuilles des Papilionaceae (Leguminosae) fournissent un fourrage pour les chevaux et le bétail, les graines sont propres à la nourriture de divers animaux ; elles sont farineuses et flatuleuses… La syngénésie des Compositae, d’usage courant dans la Médecine, est généralement amère. Ibid. n. 338. 342. 347. 348. 350. 351.
101 Il associe dans les « Fragmenta » Commelina et Ixia, Dioscorea et Menispermum, Gentiana et Hypericum, Melianthum et Pinguicula, Lycium et Catesbaea, Convolvulus et Campanula, Gardenia et Vinca, Guettarda et Hippomane, Sideroxylum et Viburnum, Spigelia et Oldenlandia, Hesbenstretia et Scabiosa, etc.
102 On dénombre 58 [familles] dans les « Fragmenta » de Linnæus, autant dans les Familles d’Adanson, 65 familles à Trianon, et tout récemment 100 à Paris. D. Lamarck les a disposées dans son Dict. Encycl. 2. p. 32, en fonction des lobes de l’embryon, de la nature de la corolle, polypétale, monopétale ou absente, de la situation des étamines et de leur organisation complète ou incomplète, simple ou entière. Sa distribution systématique mérite vraiment nos éloges [cette référence au travail de Lamarck est la seule du Genera Plantarum. Persuadé du bien-fondé de sa théorie, Antoine-Laurent de Jussieu n’ouvre pas de polémique avec le rédacteur du Dictionnaire de botanique de l’Encyclopédie méthodique qui ne reconnait pas le principe de subordination des caractères.]
103 De même qu’une table complète commodément n’importe quel livre en présentant brièvement le plan de son contenu, de même, dans l’usage botanique, un ordre systématique ou une table méthodique est utile parce qu’elle présente une distribution facile des plantes dans laquelle se retrouvent aisément celles que l’on cherche. J’ai disposé arbitrairement, suivant le même type de méthode (infra p. 416), une suite de genres, dont la position est incertaine, jusqu’à ce que leurs véritables affinités soient connues. Notre intention était d’ajouter une [table] semblable à l’ouvrage tout entier, de manière à ce que les genres, dont la définition complétée par celle des familles, est trop difficile à comprendre pour les commençants, soient nommés avec certitude à l’aide de cet index d’un petit nombre de caractères forts : mais, dans l’urgence de la publication de cet ouvrage, le temps nous a manqué pour mettre au point cette table pourtant nécessaire, dont nous poursuivons continuellement l’élaboration afin qu’elle puisse servir en temps opportun, séparément ou en accompagnement d’une éventuelle nouvelle édition.
104 Ce n’est pas en raison du nombre d’êtres à arranger, mais en raison du nombre d’organes à rechercher avec soin et à évaluer dans chacun d’eux, que la difficulté à établir les affinités et à achever les arrangements augmente : la science des Animaux et principalement des Quadrupèdes, semblable pour le reste, est donc plus difficile car, embrassant un grand nombre d’organes, elle exige un calcul souvent beaucoup plus long.
105 [Ndt] Presque constants.
106 [Ndt] Dès 1640, le doyen de la faculté de médecine de Paris, Guillaume Duval ( ?-1646), défenseur de la foi catholique, impose aux bacheliers cette épigraphe : « Deo optimo maximo uni et trino, virgini deiparoe et sancto Lucoe orthodoxorum médicorumpatrono » (Delage 1913 : 44).
107 [Ndt] A la faculté de médecine, la thèse est qualifiée de quodlibétaire car les étudiants doivent répondre à une question quelconque par une réponse affirmative ou négative.
108 [Ndt] Charles Jacques Louis Coquereau (1744-1796), médecin et homme de lettres, proche de la famille Jussieu. Coquereau a suivi les cours de botanique de Bernard et éditera en 1771, avec l’aide d’Antoine-Laurent la Bibliothèque physique de la France, à la suite de la mort prématurée de son auteur Louis-Antoine-Prosper Hérissant (1745-1769).
109 [Ndt] Choix d’inspiration aristotélicien qui sélectionne les êtres les plus conformes à la nature.
110 [Ndt] Jussieu reprend le terme de Grew qui, dans Anatomy of plants, décrit les insertions du parenchyme de l’écorce, traversant le corps ligneux et se réunissant au centre pour former la moelle (Grew 1675a).
111 [Ndt] Récipient pour les liquides, mot employé particulièrement en sciences.
112 [Ndt] Jussieu fait référence aux diverses expériences conduites dans les années 1720 par Stephen Hales et rapportées dans Vegetable staticks (Hales 1727). L’ouvrage est traduit par Buffon en 1735 sous le titre de Statique des végétaux (Hales 1735). Dans la première expérience, Hales sectionne une racine principale de poirier à environ 75 cm de profondeur et la relie de manière hermétique par un tuyau de verre à un récipient rempli d’eau. Il peut ainsi mesurer la quantité d’eau absorbée par la racine et mesurer la variation de pression dans le tuyau. Concernant l’expérience du pot de fer rempli de pois et d’eau, Hales ne dit pas que la dilatation des pois fait céder le récipient en fer mais qu’elle permet de soulever le couvercle sur lequel est posé une masse de 184 livres.
113 [Ndt] La recherche d’analogies entre le monde végétal et le monde animal pousse les physiologistes à s’interroger sur la localisation de la fonction digestive chez les plantes. Pour certains Physiciens du végétal comme Duhamel du Monceau, les plantes ne possèdent pas de cavité digestive, les racines sont analogues aux veines lactées et la préparation de la sève s’effectue dans le sol. En revanche, pour d’autres tel que Nicolas Sarrabat de la Baisse, le principal estomac de la plante se situe à l’insertion de la tige sur la racine. C’est cette théorie que Jussieu réfute prenant parti pour Duhamel du Monceau.
114 [Ndt] Hales compare le soleil au cœur des plantes.
115 [Ndt] Helianthus annuus, Tournesol.
116 [Ndt] Jussieu reprend ici la correction apportée par Saussure en 1762, dans ses Observations sur l’écorce des feuilles et des pétales. L’enveloppe de la feuille n’est pas une simple membrane, mais une véritable écorce possédant elle-même son épiderme.
117 [Ndt] D. est l’abréviation de dominus et signifie maître Bonnet ou monsieur Bonnet.
118 [Ndt] Jussieu fait référence à l’écorce de l’arbre où circule une grande partie de la sève suivant Duhamel du Monceau.
119 [Ndt] De la Hire, tente de répondre à la question : par quel effet mécanique la sève est-elle toujours forcée de monter des racines au sommet de la plante ? Selon lui, et reprenant une idée de Malpighi, cette ascension est favorisée par la présence de valvules ligneuses dans les « tuyaux montans et descendans ».
120 [Ndt] De produit colorant.
121 [Ndt] Jussieu reprend à son compte les conclusions de Duhamel du Monceau concernant les erreurs méthodologiques de La Baisse.
122 [Ndt] Un seul contre-exemple suffit à Jussieu pour infirmer une thèse, dans une attitude très « poppérienne » dont il ne se départira jamais. Il ne questionne ni ne remet en cause cette observation de 1709, rapportée par l’Académie des sciences, d’un Orme des Tuileries qui bien que dépouillé au printemps de son écorce avait vécu tout un été avant d’être arraché.
123 [Ndt] C’est Malpighi qui le premier a associé cette observation à la trachée des insectes.
124 [Ndt] Suivant les expériences de Hales.
125 [Ndt] Pour Hales, l’air n’est pas seulement un principe nutritif, au même titre que le soufre, le sel volatil, l’eau et la terre ; par son élasticité il est également à l’origine du mouvement de la sève.
126 [Ndt] Selon que les plantes sont hermaphrodites, monoïques ou dioïques.
127 [Ndt] Jussieu fait référence à l’expérience de Duhamel du Montceau qui, après avoir enlevé des morceaux d’écorce, recouvre le cylindre ligneux d’une lame d’étain battu avant de remettre l’écorce dans sa position initiale. Il constate qu’au bout d’un certain temps, se forme entre l’étain et l’écorce des couches ligneuses, « aussi épaisses que si l’écorce avait été immédiatement appliquée sur le bois ».
128 [Ndt] Par écussonnage.
129 [Ndt] Jussieu reprend les termes d’Albrecht von Haller dans les Primae lineae physiologiae et les Elementa physiologiae corporis humani (Haller 1747, 1757). « Le Tissu cellulaire est composé en partie de fibrilles, et en partie d’un nombre infini de petites lames, qui par leur direction différente entrecoupent de petits espaces, forment de petites aires, unissent toutes les parties du corps humain et font la fonction d’un lien large et ferme, sans priver les parties de leur mobilité ». Traduction Pierre Tarin (Haller 1752).
130 [Ndt] Jussieu fait référence ici à la théorie récente de Haller suivant laquelle la liqueur exhalante du fœtus, issue de la poitrine ou de l’abdomen, produit des filets et des lames. Cf. article « Fœtus » du Supplément à l’Encyclopédie (Haller 1777a).
131 [Ndt] Par l’action des muscles et du liquide qui les étend.
132 [Ndt] Tunicae : « Membranes propres » ou « gaines » suivant la traduction de Haller par Tarin.
133 [Ndt] « Pour s’éloigner de la nature fluide, il suffit que la quantité des particules fluides diminuent, et que les éléments terreux s’attirent avec plus de force. » (Haller 1777a : 71) . Diderot dans les Eléments de physiologie synthétise : « les muscles figurent les os, donc antérieurs aux os » (Diderot 2004 : 186).
134 [Ndt] Dans cette proposition, Jussieu veut signifier que, par action de la compression de l’air dans les poumons, le sang perd en épaississement car il est divisé en molécules plus petites, et se mêle intimement avec le chyle et la lymphe qui le renouvellent et le rendent plus fluide. A la question de savoir si l’air pénètre dans le sang lors de la respiration, question qui fait largement débat, Jussieu en suivant Haller, répond par la négative.
135 [Ndt] Le sang est souvent qualifié de battu, fouetté, agité, pour décrire le sang enrichi en oxygène.
136 [Ndt] Action par laquelle le chyle se convertit en sang.
137 [Ndt] Jussieu emploie le terme cruor (du grec kréas viande) utilisé par Haller, pour signifier le sang cru, rouge, qui coule hors du corps, par opposition à sanguis, utilisé précédemment, le sang intérieur.
138 [Ndt] La potasse.
139 [Ndt] L’ammoniaque.
140 [Ndt] Vincenzo Menghini (1704-1759), médecin et chimiste italien, a découvert vers 1745 la présence de fer dans le sang en réduisant expérimentalement du sang en cendres, puis en utilisant la lame aimantée d’un couteau pour en extraire les particules de fer. Haller admettait la présence de fer dans le sang.
141 [Ndt] Selon la doctrine de Stahl, développée par Rouelle, le phlogistique est associé au feu. Le feu ou la chaleur est l’instrument des réactions chimiques, le phlogistique en tant qu’élément explique la combustion (un corps qui brûle libère du phlogistique).
142 [Ndt] Leeuwenhoek avait observé que les globules rouges étaient formés de six globules blancs (ou jaunes). Haller et d’autres observateurs « modernes » démontrent l’erreur de Leeuwenhoek : il n’existe que des globules rouges, et c’est le fer qui donne leur couleur aux globules. Cf article « Sang » du Supplément à l’Encyclopédie rédigé par Haller (Haller 1777b : 723).
143 [Ndt] Selon la classification de Haller (Haller 1747 : 63-64).
144 [Ndt] Jussieu reprend la théorie proposée par l’anatomiste hollandais Frederik Ruysch (1638-1731).
145 [Ndt] L’épiploon ou omentum est le nom donné à deux replis du péritoine, membrane qui tapisse les parois de l’abdomen et enveloppe les viscères abdominaux.
146 [Ndt] Les poils sont peut-être les seuls éléments communs visibles entre les végétaux et les animaux ; il est naturel que Jussieu s’y intéresse particulièrement, notamment dans cette thèse qui recherche les analogies. Il en conclut toutefois qu’ils sont de structure et de composition différentes.
147 [Ndt] Au XVIIIème siècle, deux doctrines s’opposent quant à la nature du cerveau. La première, proposée par Malpighi défend une conception folliculaire du cerveau, considéré en quelque sorte comme un viscère. Ruysch de son côté soutient que le cerveau possède une texture vasculaire ; le cerveau est en conséquence le lieu unique du sensorium commune, selon la formulation aristotélicienne. Jussieu écrit sentationum sedes, le siège des sensations, prenant parti pour la seconde hypothèse. Il s’oppose ainsi à Buffon pour qui le cerveau ne serait pas le lieu des sensations.
148 [Ndt] Spiritus animales : il s’agit selon Descartes, des particules matérielles produites dans le sang et qui en constituent la partie la plus subtile (Jussieu évoque précédemment l’esprit subtil du sang). Les esprits animaux circulent dans les nerfs, agissent sur les muscles, et déterminent le mouvement ; la sensation est un mouvement de ces esprits.
149 [Ndt] Ainsi Jussieu présente les deux capacités de l’organisme, irritabilité et sensibilité, telles que définies par Haller. L’irritabilité exprime une certaine faculté de l’organisme à réagir à une stimulation extérieure et peut être assimilée à l’excitabilité. Toutefois, l’organisme présente également des parties sensibles à travers lesquelles l’esprit (Haller dit l’âme) entre en contact avec le monde extérieur.
150 [Ndt] Les ovaires sont également nommés testicules féminins.
151 [Ndt] Jussieu suit Haller très précisément.
152 [Ndt] Les molécules organiques sont à la base de la théorie de la vie de Buffon qui conteste l’animalité des vers spermatiques.
153 [Ndt] Selon la théorie de la génération de Maupertuis. (NDT)
154 [Ndt] Selon la théorie de la génération de Buffon.
155 [Ndt] A l’opposé des thèses épigénétiques de Maupertuis et de Buffon, Bonnet, qui a découvert la parthénogénèse et Haller (progressivement) défendent une conception oviste de la génération. Prenant comme hypothèse de départ la préexistence des germes contenue dans l’œuf, elle ne fait jouer à la semence mâle qu’un rôle d’activateur et de nutrition.
156 [Ndt] Haller contrairement à Boehmer et Onymos soutient l’idée selon laquelle l’enfant culbute dans la matrice.
157 [Ndt] Le ténesme est une contracture douloureuse souvent accompagnée d’une sensation de brûlure au niveau de l’anus.
158 [Ndt] Les lochies sont composées de caillots de sang, de débris de membrane placentaire et des suintements des plaies du vagin et du col de l’utérus.
159 [Ndt] Référence aux différentes voies postulées par Haller mais non identifiées qui permettent « au suc nourricier » de passer de la mère au fœtus par le nombril.
160 [Ndt] Théorie hallérienne par excellence.
161 [Ndt] Jussieu ne reprend que partiellement la théorie de la conception des fibres développée par Haller. En particulier, il ne considère pas que cette humeur visqueuse, élément fluide de la fibre, que le médecin naturaliste suisse dénomme gluten, soit la cause de son adhésion.
162 [Ndt] Toutes les parties du corps sont composée d’un mélange d’éléments terrestres et de gluten. C’est la différence de proportion qui donne à ces parties leur caractère dur ou mou. En vieillissant le gluten devient plus sec et plus terreux.
163 [Ndt] Jussieu apporte l’explication de son refus partiel de la théorie du gluten d’Haller. Pour Duhamel du Monceau, c’est le tissu cellulaire qui apporte la cohésion aux faisceaux de fibres (La physique des arbres p. 20). Or il ne peut y avoir qu’une seule explication à ce mécanisme commun aux animaux et aux végétaux et dans la hiérarchie épistémologique du jeune botaniste, et probablement de son oncle, Duhamel du Monceau prime sur Haller.
164 [Ndt] Il s’agit de la dénomination de Malpighi ; le tissu utriculaire correspond au parenchyme décrit par Grew.
165 [Ndt] Jussieu propose une vision mécaniste de l’économie animale et végétale qui permet d’expliquer et de rendre compte de cet enchaînement des fonctions ; même si ces fonctions physiologiques animales sont « embrouillées », il ne les conçoit pas encore en termes d’interdépendance et d’interaction, conception centrale de sa pensée vitaliste future.
166 [Ndt] Ce que l’Abbé Rozier nommera humus dans son Cours complet d’agriculture (1781).
167 [Ndt] Cette conception du mélange de la sève montante et du suc contenu dans les feuilles pour former l’élément nutritif analogue au sang a été élaborée par Malpighi.
168 [Ndt] Euphorbia.
169 [Ndt] Selon la dénomination de Linné.
170 [Ndt] Triumfetta, genre de plante tropicale de la famille des Malvaceae.
171 [Ndt] Hibiscus, famille des Malvaceae.
172 [Ndt] Dans ce développement, Jussieu reprend les éléments du septième Système d’Adanson, Sucs, Résines et Sels, Famille des Plantes, p. ccxxix.
173 [Ndt] Marasme est un terme médical qui signifie « un desséchement général et un amaigrissement extrême de tout le corps ; c’est la dernière période de la maigreur, de l’atrophie et de la consomption » (Encyclopédie, volume 10, p. 68).
174 [Ndt] Pour la faire blanchir et lui retirer son amertume. La perte d’amertume et d’odeur forte est expliquée par l’absence de grande transpiration lorsque la plante est enterrée. Cf. Rozier, Cours complet d’agriculture, tome 8, p. 236.
175 [Ndt] Rerum nonnaturalium : hygiène. Référence au traité particulier d’hygiène d’Avicenne, de Correctione sex rerum non naturalium. Ces six éléments sont l’air ambiant, le repos et l’exercice, la nourriture et la boisson, le sommeil et la veille, les évacuations (du corps) et les humeurs (qui ne doivent pas être évacuées), les affections de l’âme.
176 [Ndt] L’emploi par Jussieu du terme ambigu humor démontre toutes les interrogations des physiciens du végétal quant au rôle des feuilles. Absorbent-elles la rosée, l’humidité de l’air, comme l’explique Bonnet, ou reçoivent-elles, comme les poumons, l’air de l’atmosphère ainsi que l’affirme Duhamel à la suite de Grew ?
177 [Ndt] S’il y a une sève ascendante et une humeur descendante et que la sève ascendante ne suit pas un circuit comme indiqué précédemment, il existe forcément une seconde voie pour la sève descendante. Mais Jussieu est prudent, ni Bonnet ni Duhamel n’ont osé affirmer l’existence de ces deux voies distinctes de circulation.
178 [Ndt] Selon les thèses de Hales.
179 [Ndt] Ou celles de Bonnet.
180 [Ndt] Aura seminalis. Après les interrogations précédentes sur les mécanismes de fécondation, Jussieu prend ouvertement parti pour la théorie oviste et reprend avec Vaillant et Haller l’explication de l’aura seminalis élaborée par Fabrice d’Acquapendente (1537-1619), De formatione ovi et pulli, 1621 et confirmée par son élève William Harvey (1578-1657).
181 [Ndt] Vis vitae. Par l’usage du terme « force vitale », Jussieu ne fait pas [encore] une profession de foi vitaliste mais renvoie plutôt à la notion d’irritabilité développée par Haller, qui correspond à une propriété du gluten de la fibre musculaire, sujet d’ailleurs développé dans la phrase suivante.
182 [Ndt] C’est en 1679 que Papin invente sa machine nommée « Digesteur » ou marmite autoclave. Elle est constituée d’un épais et étroit cylindre de fonte scellé par un couvercle et protégé par une soupape, permettant une importante montée en pression (entre 8 et 20 bars). Grâce à cette machine il obtient notamment de la gélatine à partir d’os soumis à une forte pression et portés, en présence d’eau, à une température de 120-130°C.
183 [Ndt] Jussieu fait ici un jeu de mot avec revolvuntur, qui signifie également relire, feuilleter un livre, le dérouler.
184 [Ndt] Duhamel a coloré en rouge les os d’une poule en incorporant de la garance (Rubia tinctorum) à sa nourriture.
185 [Ndt] Jussieu ne tranche pas dans la controverse qui oppose Duhamel et Haller, suivi par Bonnet, concernant les causes de la formation des os. Le premier soutient que l’os n’est que le périoste ossifié, alors que le second soutient que l’os se solidifie par évaporation du gluten.
186 [Ndt] « M. Dubois en 1742, soutint en thèse de médecine, et dont il démontra la possibilité par l’expérience, que l’on pouvoit allonger les nez trop courts, avec des morceaux de chair enlevés au bras ». François Rozier, Cours d’Agriculture, tome I, 1781.
187 [Ndt] En d’autres termes, cette expérience fournit un exemple de véritable greffe.
188 [Ndt] Lupia : tumeur enkystée.
189 [Ndt] Exostosis : tumeur formée par une production anormale de substance osseuse.
190 [Ndt] Scyrrus : tumeur dure.
191 [Ndt] Ce terme s’appliquait par exemple aux abeilles ouvrières qui étaient considérées sans sexe.
192 [Ndt] Suivant Stahl et Haller.
193 [Ndt] Les plantes utriculeuses pénètrent les interstices utriculeux de l’écorce comme le gui par exemple.
194 [Ndt] Jussieu, reprenant Tournefort, utilise le terme ancien de folium (feuille car les pétales sont considérés comme les feuilles des fleurs), plutôt que le terme moderne de petalum.
195 [Ndt] Autre nom du Tournesol.
196 [Ndt] Sur l’échelle des êtres.
197 [Ndt] Traduction de l’acronyme A.R.S.H., Anno Reparatae Salutis Humanae.
(a) Malpighi, Anatomie des plantes p. 3. t. 3. t. 7.
(b) Cinquante fois plus fin qu’un crin de cheval. Grew. Anatomie des troncs eph. nat. cur. 1678. 1679, p. 141.fois plus fin qu’un crin de cheval. Grew. Anatomie des troncs eph. nat. cur. 1678. 1679, p. 141.
(c) Hales, Statique des végétaux, p. 73. f. 10.
(d) Ibid. p. 87. et 181 f. 37
(e) L’influence de la chaleur est prouvée par les Arbres qui fleurissent dans les intérieurs chauffés, pendant que l’hiver sévit.
(f) Hales, Statique des végétaux, p. 41.
(g) Le suc de la vigne monte jusqu’à 40 pieds dans le conduit adapté une fois le rameau coupé, voyez Hales, Statique des végétaux, 93. f. 17 et suivant.
(h) Hales, Stat. vég. P. 3. 1. I.
(i) Bonnet Rech. sur l’usage des feuilles, 2e. mém. P. 77, t. 3. et suiv.
(k) Ibid. Ier. mém. P. 4. T. 2. F. I et suiv.
(l) Duhamel, phys. des arb. 2. p. 103 tab. 14, f. 129.
(m) Hales, st. vég. P. 84. F. 14.
(n) Ibid. p. 80. F. 12.
(o) Ibid. p. 115. F. 4.
(p) Ib. P. 126.
(q) Dodart, Hist. de l’Acad. des sc. de Paris, 1709. p. 44.
(r) Duh. Phys. des arb. 2 p. 115. t. 15. f. 143. et suiv.
(s) Hal. St. Vég. 114. f. 23.
(t) Hist. De l’Ac. des Sc. t. 2, 1693. P 154.
(u) Phys. des arb. 2. p. 230.
(v) Rech. sur l’us. des feuilles, 5e. mém. 226.
(x) Dissert. sur la circulation de la sève.
(y) L’esprit de vin camphré. L’eau de fleurs d’oranger. La décoction de fleurs de sureau. Voyez Hales, Stat. végét. p. 37. f. 6.
(z) Hist. de l’Ac. des Sc. 1709 p. 50.
(E) Grew. Théorie des végét. troncs, eph. cité ci-dessus, p. 260.
(a) Ib. p. 257.
(b) Voyez la thèse de notre illustre Maître 1769. L’air contribue-t-il à la solidité des parties du corps humain ?
(c) Duhamel, phys. des. arb. 2. p. 5, c. 9. f. 72.
(d) Ib. 2. p. 44. t. 8. f. 68.
(e) Ib. 2. p. 37. t. 5, f. 45 et suivants.
(f) Ib. 2. p. 42. t. 7. f. 67 et suivants.
(g) Duhamel, phys. des. arb. 2. p. 32. t. 3. f. 33.
(h) Anat. compar. des rac. eph. n. 1678. 1679. p. 242.
(i) D’où vient que la moelle est souvent dans les plus jeunes [insertions], et qu’il n’y en a pas ou très peu dans les plus vieilles.
(k) Dans la Rose, la Rue et la plupart des épineux, ce sont des éléments de l’écorce ; elles adhèrent rarement au bois comme dans les Berbéris, les Gleditsia, etc.
(l) Analogie tirée des plantes, cet effluve odorant n’est pas attribué sans raison à la sécrétion glanduleuse dans chacun.
(m) Hal. statiq. vég. p. 85. f. 15. I id. p. 96.
(n) C’est pourquoi on taille les frondaisons d’un arbre déplacé, afin qu’il ne transpire pas plus que ce qu’il peut recevoir de sa racine.
(o) Certaines figures de poussières sont visibles dans Mém. Acad. de Par. 1711. p. 234.
(p) Démonstration des secrets de la nature, p. 306.
(q) De Julien, Mém. Acad. de Par. 1739 p. 246. Needham, nouv. découv. microsp. p. 67.
(I) Alors que l’œuf est contenu dans le péricarpe des Plantes, c’est seulement au moment de la conception qu’il descend dans la matrice de la femme ; à moins que l’on admette que des œufs sont dès l’origine implantés dans les parois de la matrice, qui, correctement fécondés forment un fœtus, mal fécondés forment une masse ou un germe bâtard, en enflant sous l’effet de la seule chaleur forment des hydatides gonflés de sérum tels qu’en émettent souvent les vierges. L’analogie en serait plus grande, la conception s’expliquerait plus aisément. Mais il serait utile d’arrêter [l’idée] des rudiments d’œufs préalablement [implantés] dans la matrice, et d’attaquer le système des ovaires, défendu par des forces lourdes, étayé par des arguments valides, par des [arguments] encore plus certains. Tel est l’ouvrage, tel est le labeur. Le labeur viendra-t-il à bout de tout cela ?
(r) Le péricarpe est un pistil fécondé, ou des fruits dont le calice assume souvent les fonctions.
(s) Haller, pr. lia. physiol. ed. 3. p. 4. n. 13. & p. 419. n. 903.
(t) Ibid. p. 414. n. 919.
(u) Duhamel, Mém. Acad. Sc. Paris. 1739. p. I. 1743. p. 87.
(a) Duhamel, Phys. des arb. 2. p. 54. t. 9. f. 76. et suiv.
(b) Voyez Thèse M. Dubois D. M. p. 1742. peut-on réparer les courtes narines à partir du bras ?
(c) Duhamel, Mém. Acad. Sc. Paris. 1746. pag. 319. t. 19.