1 Jean-Jacques Petton, extrait d’un court texte écrit pour une exposition au Quartz, 2002.
2 « I think it’s about sharing that awareness from here, from a cultural level. In the Torres Strait, on Erub, we respect the sea and all the marine life, it’s totemic to us. »
3 « Because of the salt water, my hair was very tight at the end of the day, and we couldn’t cope with it. So my mum would have to put coconut oil on it and I’d be crying. So she used to tell me: “look at your hair, wild hair”! »
4 Voir notamment le passage pages 58-59 (Segalen 2001).
5 Voir par exemple la description qu’en donne le service de la culture et du patrimoine de Polynésie française, dans l’article « Le dossier du site Marae Taputapuatea — Te Pö », accessible sur : https://www.culture-patrimoine.pf/spip.php?article207 : « L’océan lui-même était considéré comme le marae le plus vaste, où les voyageurs pouvaient rendre leur culte à leurs ancêtres lorsqu’ils étaient loin de leur marae familial ».
6 Comme la plupart des céphalopodes, la pieuvre possède un cœur principal, dit systémique, c’est-à-dire qu’il commande la circulation du sang à travers le corps, et deux cœurs branchiaux qui propulsent le sang à travers les vaisseaux capillaires des branchies.
7 Ma traduction de « Hay une vitalidad, une fuerza vital, une energía, que se traducen a través de ti en acción, y como hay un solo tú en todos los tiempos, esta expresión es única. Y si la bloqueas nunca existirá a través de otro medio y se perderá ». Extrait des panneaux de l’exposition temporaire du musée Sebastian Englert de Rapa Nui, février 2020. L’analyse du travail de Mariana Moreno Montiel se base sur un entretien de plusieurs heures conduit avec l’artiste devant son installation, en février 2020 à Rapa Nui.
8 « It’s a fish, on that side of the village ; it’s like a parrot fish, but more pinkish (nedu nedu). On the other side of the island, there is another parrot fish, more grey and blue, this one we call it bilar. The two are traditional fishes on the island. Sometimes it’s in the lagoon or under the seaweed floating […] It’s really nice; it’s hard to get it. »
9 « We have different experiences and different stories. They have theirs and we have ours. It’s good to have a mix of cultures. As long as we recognise and acknowledge differences. We are Torres Strait Islanders Indigenous and they are Aboriginal Australian Indigenous people. We are different. »
10 Les recherches ethnoarchéologiques menées sur les amas coquillés et les artefacts exhumés et les analyses qu’en fait Attenbrow (2010) fournissent de précieux témoignages du mode de vie des 1 500 Aborigènes qui vivaient là où James Cook jeta l’ancre en 1770, à Botany Bay à quelques kilomètres au sud de l’actuelle Sydney.
11 « A fair while back in 2011 we went to Big Horse Creek to collect ghost nets. Myself and Delessa, Gina, Guy and Mimi, Edgar, Doris and Shekeena, and Camilla and Rikeeta. We all carried a big ghost net down to the boat — it was really heavy. Big Horse Creek is past Wutan and Worbody Point. You turn right at the mouth and it is on the Oceanside on the way to Ikalath. We used to go camping here in the old days and collect tea tree bark from here to make humpies. See that little creek running and the bushfire at the top there » (Certificat d’authenticité de la peinture Collecting Ghostnets at Big Horse Creek, 2016).
12 « This painting is about Small Horse Creek. We have got a few creeks down the beach on the open sea side. The first one is Less Creek, the second one is Jabiru Creek, then Small Horse Creek and then there is Big Horse Creek. This painting is about Small Horse Creek. This painting it reminds us you know, of when we are walking down the beach and we can see nice creeks with fresh water running to the ocean. It is beautiful » (Certificat d’authenticité de la peinture Small Horse Creek, 2017).
13 « it’s my way of contributing as a visual artist in caring for country ».
14 Présentation autobiographique sur le site internet de l’association Brut de Pinsé, http://www.brutdepinseplouarzel.com/index.php/artistes/artistes-2016/patrick-abgrall.
15 L’œuvre fut réalisée sur une idée de et par Jimmy K. Thaiday. Dès son exposition à la foire d’art de Cairns (CIAF-2012) elle séduisit un collectionneur privé, lequel sollicita l’artiste pour qu’il réalise un second dari, cette fois en matériaux naturels. L’Australian National Maritime Museum commandita une seconde version de cet objet par le biais du programme Contemporary Indigenous Maritime Heritage in Far North Queensland and the Torres Strait Islands. Ghost Net Dari 2 (2013) pèse 287 grammes et mesure 570 × 410 × 30 centimètres, et elle est faite en filets usagés et fil de fer, sur laquelle est projeté un montage d’images vidéos et de sons (objet no 00054279, ANMM).
16 « is used today, it was used before and it will still be used in the future. »
17 « a sound that has been echoing over the generations the importance of looking after the sea. »
18 « I believe it talks about life, about family, and families that left the South Pacific and came to the Torres Strait, and left family there, behind them ; I am one of the many who have ancestors that came from the Pacific, New Caledonia. »
19 Cette description est issue d’entretiens conduits entre 2015 et 2016 avec l’artiste et plusieurs membres de la communauté d’Erub. Un commentaire de l’artiste a été ultérieurement retrouvé dans la base de données du centre sous la référence « SAM cat 16-36 » : « Popa Dabad est un ancien, un chef de tribu de la tribu Meuram. Il vivait avec sa femme Nazeer dans un village situé à l’extrémité est de l’actuelle piste d’atterrissage appelée Kerarie sur l’île d’Erub (Darnley Island). Ils ont eu deux enfants, l’aînée était une fille nommée Koupa et le deuxième enfant était un garçon nommé Nuku Idagie. Popa Dabad a été la première personne sur Erub à apercevoir le navire Surprise lorsqu’il naviguait de la Nouvelle-Calédonie jusqu’au détroit de Torres. Le navire transportait deux missionnaires de la London Missionnary Society, huit évangélistes autochtones et leurs épouses de Nouvelle-Calédonie. Quand ils ont jeté l'ancre ici sur Erub, il [Popa Dabad] les a accueillis à terre à un endroit appelé Kemus et il est devenu ami avec eux le 1er juillet 1871. Dabad fut le premier à recevoir la Bonne Nouvelle de la Bible. Aujourd’hui, on célèbre cet événement comme la venue de la lumière. Je suis de la sixième génération de Popa Dabad par mon arrière-grand-mère Koupa. » Ma traduction de « 16-36 » : « pops Dabad is a tribal chief elder of Meuram tribe. He lived with his wife Nazeer in a village at the eastern end of the present airstrip called Kerarie at Erub (Darnley Island). They had two children, the eldest was a girl named Koupa and the second child was a boy name Nuku Idagie. Popa Dabad was the first person on Erub who sighted the vessel Surprise when it sailed from New Caledonia to the Torres Strait. The vessel carried two London Missionaries from England, eight native evangelists and their wives from New Caledonia. When they anchored here on Erub he welcomed them ashore at a place called Kemus and he became friends with them on 1st July 1871. Dabad was the first to receive the Good News of the Bible. Today this is celebrated as the Coming of the Light. I am the sixth generation of Popa Dabad through my great grandmother Koupa. »
20 « It’s like home, the smell of the ocean ».
21 Cette idée a été développée dans le cadre d’une recherche de Master 1 d’un de mes étudiants, Alan Le Calloch, travaillant sur la mémoire du naufrage du pétrolier Amoco Cadiz à Portzal en Bretagne. Il discuta en particulier les mécanismes cognitifs que l’odeur déclenche, à partir des travaux de Candau (2016) et de Krusemark et al. (2013) selon qui l’anxiété modifie le fonctionnement des circuits cérébraux : plus l’état de stress est élevé plus la perception des odeurs est désagréable.
22 L’odeur âcre des brûlages sauvages de déchets plastiques est une image que convoque régulièrement la navigatrice et communicante Emily Penn, cofondatrice du projet eXXpedition, pour expliquer ce qui a motivé son engagement contre la pollution plastique (Le Roux 2021).
23 Dans le cadre de leur programme Great Canadian Shoreline Cleanup l’aquarium de Vancouver, en partenariat avec l’ONG Ocean Wise, a commissionné Peter Clarkson pour qu’il valorise et détourne les déchets collectés. Fort de son succès, l’arbre de noël a été exposé chaque année depuis 2014, suscitant à chaque fois étonnement et plaisir.
24 C’est dans le cadre d’une lutte continue menée par différents groupes autochtones pour la reconnaissance de leurs droits de propriété foncière, l’annulation de « terra nullius » et pour affirmer des droits sur l’estran, que des chefs de clan yolngu (Territoire du Nord) initièrent une action en justice, le Blue Mud Bay Case, après que Djambawa Marawili, chef du clan Madarrpa, découvrit un site sacré spolié par une pêche illégale. L’art joua un rôle essentiel dans la portée publique de leur revendication. Les plaignants du Blue Mud Bay Case élaborèrent une stratégie consistant à constituer une collection de peintures, d’objets, de photographies aériennes et de témoignages oraux et à créer un ensemble d’œuvres mettant en image leurs droits ancestraux sur la mer. Il s’agissait d’une part de présenter au tribunal des preuves de leur propriété foncière et d’autre part de sensibiliser le grand public aux liens intimes qui les rattachent à la mer.
25 Les chasseurs aborigènes disent devoir « prévenir » leur proie pour l’attraper, une pratique décrite par Nancy Munn et que commenta trente ans plus tard Barbara Glowczewski (1991), réflexion anthropologique qui se rajoute aux débats entre éthologues sur l’intentionnalité des animaux.
26 « You know, it’s like a different feeling, a presence, there is someone there. So I say “excuse me, I’m passing through your territories” [rire]. It’s another world. I say “Im coming, I’m just passing to see your beauty” ; I always talk to the reef ; because they’re listening to you, they are living entities. You need not to disturb them. You need to understand them […] I always speak to them even when I’m travelling by boat. We have to follow the rules. »
27 « immense irreversible destruction is really in train. »
28 https://www.nfb.ca/film/debris
29 L’efficacité du dispositif d’observation de la fréquence et de l’abondance des macro-déchets dans les nids de cormorans huppés en mer d’Iroise en 2010-2011 ayant été démontrée, le dispositif mis en place par l’association Bretagne vivante en 2011 fut étendu à d’autres régions françaises permettant d’établir que « l’indicateur “macro-déchets dans les nids de cormorans huppés” peut être utilisé pour suivre l’intensité de la pollution marine » (Cadiou & Fortin 2015 : 1).
30 « C’est un bricoleur de nid : avec un bout de coton volé, des résidus, des brindilles, une allumette, un morceau de ficelle, le colibri édifie son refuge, résultat d’un métissage de débris. Entre nature et culture, il fabrique un havre de beauté pour sa protection et l’avenir de sa descendance, cimenté avec des riens puissamment synthétisés, résistant comme un nid d’aigle face aux ouragans » (Maximin 2006 : 21).
31 Le jardinier satiné développe un complexe rite nuptial, qui débute avec la construction d’une structure, dont il choisit la forme, la couleur et la disposition. Pendant plusieurs mois, cet oiseau australien entreprend la construction d’une hutte précédée d’une allée. Tandis que la hutte est faite en brindilles, l’allée est matérialisée de « peinture » bleue, mélange de poudre de charbon de bois, de baies noires et de salive. Autour seront disposés des objets hétéroclites, souvent de couleur bleue, mais aussi rouge, verte, jaune, violette. Bouchons plastiques, capsules en métal, plumes, fleurs, graines, insectes, tout est récupéré et disposé par le jeune mâle. Les éléments colorés seront également mobilisés au moment de la danse, car pour attirer l’attention des femelles il attrapera avec son bec un objet qu’il agitera tour à tour avec ses ailes et sa queue.
32 Scott Maclvor, doctorant à York University a identifié deux espèces d’abeilles sauvages, basées dans des environnements urbains, qui utilisent de la matière plastique pour construire leur nid. La Megachile campanulae et la Megachile rotundata utilisent respectivement du polyuréthane et des petits bouts de plastique. Dans les nids de Megachile campanulae, le chercheur a mis en évidence une substance grisâtre similaire à du chewing-gum, qui s’est révélé être du polyuréthane, un élément connu comme un agent d’étanchéité. L’abeille a remplacé la sève de pin par ce matériau synthétique pour calfeutrer les alvéoles du couvain, où grandissent les larves. La seconde espèce, la Megachile rotundata, connue également sous le nom d’abeille découpeuse, a remplacé les morceaux de feuilles par des fragments de sacs plastiques. D’après le chercheur, il est possible que cette modification de matériaux soit l’expression d’une attitude opportuniste, l’animal optant pour des matériaux les plus proches, ce qui réduirait les risques qui interviennent lorsqu’elles sont de sortie (Maclvor 2013).
33 « I must say I love these things. »
34 « take back her bones so I could make her a body with the nets and sing for her, it would be her song. »
35 De nombreux Aborigènes du continent australien désignent par le terme de « dreaming » des séquences rêvées ou des visions vécues et qui sont discutées avec autrui pour déterminer une conduite à tenir, le « dreaming » étant conçu comme l’expression ou le signe d’un ou d’ancêtre(s) fondateurs. L’expression définit également les sujets que représentent les artistes des communautés isolées, notamment du désert, et qui sont déterminés par leur lieux de naissance et leur parenté. En français, il est traduit par « Rêve », la majuscule marquant la spécificité de l’épistémologie autochtone.
36 « give it a proper burial at sea. »
37 « this multiplicity of ways of knowing [could] advance our critical understanding of the contemporary complexities of decolonization. »
38 « A lesson from the past ». Titre du panneau d’explication accompagnant l’œuvre dans son itinérance, qui commença à la Royal Geographical Society en octobre 2017 puis fut présentée au Port Eliot Festival en Cornouailles anglaises. https://www.facebook.com/rob.arnold.3152. Au moment où l’écriture du manuscrit se terminait, l’œuvre venait d’être acquise et exposée au National Maritime Museum à Cornwall.
39 « even the greatest of civilisations can collapse if they destroy the ecosystems upon which they depend. » (idem).
40 Le dossier pédagogique intitulé « Échos d’escale. La malle à souvenirs de Tara. Rapa Nui. Île de Pâques » est accessible sur : https://oceans.taraexpeditions.org/echosdescale/wp-content/uploads/2017/06/moai-ressources-vf.pdf
41 « an allegory for the regeneration of culture, history and heritage. »