Notes au chapitre V : Quelques aspects de la philologie depuis la Renaissance
p. 229-236
Texte intégral
La Contre-Réforme et la fin de la Renaissance en Italie
1Le Ciceronianus d’Érasme a été édité avec une ample introduction par A. Gambaro, Brescia, 1965, qui fait l’historique de la controverse, mais il vaut la peine de consulter aussi les essais de M. W. Croll, édités par J. M. Patrick et alii, « Attic » and baroque prose style : the anti-Ciceronian movement. Essays, Princeton, [1966] 1969, et P. Mesnard, « Le Pseudo-Cicéron de Henri II Estienne (1557) et l’avènement du cicéronianisme critique », Bulletin de l’Association G. Budé, 1967, p. 282-292. Sur les Estienne, voir en particulier E. Armstrong, Robert Estienne, royal printer (Courtenay studies in Reformation theology, 6), Cambridge, 1954, nouvelle édition revue, Abingdon, 1986. Les travaux de Vettori sur l’Aristote latin ont été examinés par B. Schneider, Die mittelalterlichen griechisch-lateinischen Übersetzungen der Aristotelischen Rhetorik, Berlin, 1971, p. 73-76. Présentation d’ensemble de Robortello par A. Carlini, « L’attività filologica di Francesco Robortello », Atti dell’ Accademia di Scienze, Lettere e Arti di Udine, 7, 1967, p. 53-84. Sur Orsini, le travail fondamental reste P. de Nolhac, La bibliothèque de Fulvio Orsini (Bibliothèque de l’École des Hautes Études. Sciences historiques et philologiques, 74), Paris, 1887. Sur le travail d’érudits catholiques sur les textes patristiques, voir P. Petitmengin, « Deux bibliothèques de la Contre-réforme. La Panoplie du Père Torres et la Bibliotheca sanctorum patrum », dans A. C. Dionisotti, A. Grafton et J. Kraye (dir.), The uses of Greek and Latin : historical essays, Londres, 1988, p. 127-153 ; sur Vettor Fausto, voir N. G. Wilson, « Vettor Fausto : professeur of Greek and naval architect », ibid., p. 89-95 ; voir en outre la première partie, consacrée à Fausto, de P. Morantin, Lire Homère à la Renaissance. Philologie humaniste et tradition grecque, Genève, 2017, p. 17-178. Sur l’édition vaticane d’Augustin, voir P. Petitmengin, « À propos des éditions patristiques de la Contre-Réforme : le ‘Saint Augustin’ de la Typographie Vaticane », Recherches Augustiniennes, 4, 1966, p. 199-251. Sur Thomas James, voir N. R. Ker, « Thomas James’ collation of Gregory, Cyprian and Ambrose », Bodleian Library Record, 4, 1952, p. 16-32.
2C’est à la Renaissance que les savants commencent à se pencher sur l’étude des témoins manuscrits en vue de leur classement génétique : sur ce problème général qui se déploie d’Érasme à Lachmann en passant par Scaliger et Bentley, voir S. Timpanaro, La genesi del metodo del Lachmann, Padoue, 19813 (traduit en anglais par G. W. Most, Chicago, 2005, avec des addenda ; traduit en français par A. Cohen-Skalli et A.-Ph. Segonds, La genèse de la méthode de Lachmann, Paris, 2016).
Les débuts de l’humanisme et de la philologie en France
3Pour suivre le progrès des études sur l’humanisme français, on pourra consulter, après F. Simone, Il Rinascimento francese, Turin, 1961 (trad. angl. avec mises à jour par H. Gaston Hall, The French Renaissance, Londres, 1969), et les autres travaux mentionnés dans les notes du chapitre précédent, A. H. T. Levi (dir.), Humanism in France at the end of the Middle Ages and in the early Renaissance, Manchester, 1970 ; R. Pfeiffer, History of classical scholarship 1300-1850, Oxford, 1976, p. 99-123 ; G. Ouy, « In search of the early traces of French Humanism », The Library Chronicle (University of Pennsylvania, Philadelphie), 43, 1978, p. 1-38. Voir en outre, pour la connaissance du grec, P. Boulhol, Grec langaige n’est pas doulz au françois. Étude et enseignement du grec dans la France ancienne, Aix-en-Provence, 2014.
4Les débuts de l’imprimerie en France ont fait l’objet d’une mise au point par J. Veyrin-Forrer, « Aux origines de l’imprimerie française : l’atelier de la Sorbonne et ses mécènes, 1470-1473 », dans L’art du livre à l’Imprimerie Nationale, Paris, 1973, p. 32-53. Sur l’importance en général de l’imprimerie à la Renaissance : E. L. Eisenstein, The printing press as an agent of change. Communications and cultural transformations in early-modern Europe, Cambridge, 1979.
5Brèves présentations de Guillaume Budé par L. Delaruelle, Guillaume Budé. Les origines, les débuts, les idées maîtresses, Paris, 1907 (réimpr. Genève, 2012), et J. Plattard, Guillaume Budé et les origines de l’humanisme français, Paris, 1923 (réimpr. 1966). Voir aussi R. R. Bolgar, « Humanism as a value system with reference to Budé and Vives », Humanism in France, p. 199-215, et le catalogue de l’exposition Guillaume Budé organisée par la Bibliothèque nationale, Paris, 1968. Le De transitu a été republié et traduit en français par M.-M. de La Garanderie, Paris, 1993. Voir en outre L.-A. Sanchi, Les Commentaires de la langue grecque de Guillaume Budé, Genève, 2006, l’édition par celui-ci du De Asse et partibus eius (livres I-III), Genève, 2018, et celle, par S. Martinelli-Tempesta, d’une traduction de Budé : Plutarchi Chaeronensis De tranquillitate et securitate animi G. Budaeo interprete, Florence, 2019. Sur le Collège de France, voir la monographie classique d’A. Lefranc, Histoire du Collège de France depuis ses origines jusqu’à la fin du premier Empire, Paris, 1893 ; une Histoire du Collège de France a été entamée à Paris en 2006 (t. 1, La création, 1530-1560, dir. A. Tuilier).
6Les monographies consacrées à des savants français de cette période sont moins nombreuses qu’on ne le souhaiterait et l’abondance des études de détail, dont on retrouve la plupart grâce à A. Cioranesco, Bibliographie de la littérature française du xvie siècle, Paris, 1959, ne compense pas cette lacune. Une exception à signaler est V. Hall, Life of Julius Caesar Scaliger (1484-1558), Philadelphie, 1950, et l’ouvrage classique de M. Pattison, Isaac Casaubon, Oxford, 18922 (réimpr. Genève, 1970) garde encore sa valeur. Voir aussi M. Taufer, Jean Dorat editore e interprete di Eschilo, Amsterdam, 2005, ainsi que la série La France des Humanistes (collection Europa Humanistica, Turnhout), dont plusieurs volumes ont paru ; celui intitulé Hellénistes II (2010) contient en outre une ample monographie sur Georges Hermonyme de Sparte copiste et transmetteur de textes grecs.
7Pour le manuscrit de Plaute collationné par Turnèbe, voir W. M. Lindsay, The Codex Turnebi of Plautus, Oxford, 1898 (réimpr. Hildesheim, 1970). On aura une bonne idée de l’histoire complexe du texte de Pétrone au xvie siècle grâce à l’édition de K. Müller, Munich, 1961, p. xiv-xxiv. La philologie classique de Joseph Scaliger a été entièrement étudiée par A. Grafton, Joseph Scaliger. A study in the history of classical scholarship, 2 vol., Oxford, 1983-1993 ; le second tome examine les travaux de Scaliger sur la chronologie ancienne. Ceux-ci se trouvent en partie dans son De emendatione temporum (1583, 15982) et en partie dans son appendice à son édition de la Chronique d’Eusèbe (1606) intitulé Isagogicorum chronologiae canonum libri tres.
8La conférence de R. Pfeiffer, « Dichter und Philologen im französischen Humanismus », Antike und Abendland, 7, 1958, p. 73-83, montre tout l’intérêt qu’il y aurait à étudier les rapports entre la philologie classique et la poésie française à l’époque de la Pléiade ; voir aussi son History of classical scholarship, p. 102-107.
9Pour un exposé concernant le travail de Casaubon sur Eschyle, voir E. Fraenkel, Aeschylus, Agamemnon, t. 1, Oxford, 1950, p. 36-38, et l’Appendix I.
Les Pays-Bas aux xvie et xviie siècles
10L’étude de la philologie aux Pays-Bas est facilitée par quelques bons articles de la Biographie Nationale publiée par l’Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique (Bruxelles, 1866-1944, et suppléments) et par la Bibliographie de l’humanisme des anciens Pays-Bas, d’A. Gerlo et H. D. L. Vervliet (Bruxelles, 1972). Isaac Vossius a droit à un article dans le Dictionary of National Biography (t. 20, 1909, p. 392-396) et G. J. Vossius dans l’Oxford Dictionary of National Biography. On trouvera d’utiles renseignements chez L. Müller, Geschichte der klassischen Philologie in den Niederlanden, Leipzig, 1869, et G. Cohen, Écrivains français en Hollande dans la première moitié du xvie siècle, Paris, 1920. Sur Plantin et ses successeurs, on dispose de la somme de L. Voet, The golden compass. A history and evaluation of the printing and publishing activities of the officina Plantiniana at Antwerp, 2 vol., Amsterdam, 1969-1972 ; M. D. Feld, « The early evolution of the authentic text », Harvard Library Bulletin, 26, 1978, p. 81-111.
11Si l’on songe au temps et aux efforts que l’on consacrait alors à l’édition de textes et à la rédaction d’Observationes critiques, il n’y a pas à s’étonner qu’il ait existé un marché pour les théoriciens de la critique textuelle. Canter, qui avait été précédé par Robortello, fut suivi en 1597 par un jeune savant allemand promis à un bel avenir, Gaspar Schoppe (1576-1649 ; voir M. D’Addio, Il pensiero politico dello Scioppio et il machiavellismo del seicento, Milan, 1962) : son De arte critica fit pour les textes latins ce que Canter avait fait pour les grecs ; il essaya aussi de tracer une brève histoire de la critique textuelle en passant en revue les critiques anciens et modernes. Exactement un siècle plus tard parut la première édition de l’Ars critica, plus ambitieuse, de Jean Le Clerc ; sur ce personnage important dans la vie intellectuelle du temps, voir A. Barnes, Jean Le Clerc (1657-1736) et la République des lettres, Paris, 1938. Ces traités ont été étudiés par A. Bernardini et G. Righi, Il concetto di filologia e di cultura classica nel mondo moderno, Bari, 1947 (mais cf. A. Momigliano, Contributo alla storia degli studi classici, Rome, 1955, p. 393-395) ; présentation critique par E. J. Kenney dans The classical text, chapitre 2.
12Les recherches de Modius dans les collections de manuscrits ont fait l’objet d’une étude très documentée de P. Lehmann, Franciscus Modius als Handschriftenforscher, Munich, 1908 (Quellen und Untersuchungen zur latein. Philol. des Mittelalters, 3/1).
13Pour deux opinions récentes sur le Blandinius d’Horace, voir Pasquali, Storia della tradizione, p. 381-385, et E. Fraenkel, Horace, Oxford, 1957, p. 97-100.
14Les méthodes de Juste Lipse ont été soumises à une étude critique par J. Ruysschaert, Juste Lipse et les Annales de Tacite. Une méthode de critique textuelle au xvie siècle, Louvain, 1949 ; voir aussi C. O. Brink, « Justus Lipsius and the text of Tacitus », JRS, 41, 1951, p. 32-51 ; F. R. D. Goodyear, The Annals of Tacitus, t. 1, Cambridge, 1972, p. 8-10 ; J. Ruysschaert, « Juste Lipse, éditeur de Tacite », Studi urbinati, 53, n. s., 3, 1979, p. 47-61.
15Sur les manuscrits de Nicolas Heinsius, voir M. D. Reeve, « Heinsius’s Manuscripts of Ovid », RhM, 117, 1974, p. 133-166 et 119, 1976, p. 65-78. La correspondance de N. Heinsius et de Jacques Dupuy (1646-1656) a été publiée par H. Bots, La Haye, 1971.
Richard Bentley (1662-1742) : études classiques et théologiques
16Nous avons parlé longuement de Bentley à cause du rôle qu’il a joué dans les études classiques aussi bien que scripturaires, et il n’a pas semblé possible de lui rendre justice sans donner quelques détails sur sa vie et son œuvre. R. C. Jebb, Bentley, Londres, 1882, offre un récit vivant et amusant avec une bonne bibliographie. K. L. Haugen, Richard Bentley : poetry and enlightment, Cambridge (Mass.)/Londres, 2011, replace ses travaux philologiques dans leur contexte intellectuel et culturel. L’Epistola ad Joannem Millium a été réimprimée à Toronto en 1962 avec une introduction par G. P. Goold (on notera que Malalas est daté incorrectement du viiie ou du ixe siècle).
17L’histoire de la philologie biblique est tracée par B. M. Metzger et B. D. Ehrman, The text of the New Testament, Oxford, 20054, mais nous avons ici exploité davantage les Proposals de Bentley et porté un jugement différent sur l’importance de Richard Simon ; sur ce dernier, on pourra consulter J. Steinmann, Richard Simon et les origines de l’exégèse biblique, [Bruges], 1960 (qui lui aussi ne dégage pas toujours les faits importants), et P. Auvray, Richard Simon (1638-1712). Étude bio-bibliographique avec des textes inédits, Paris, 1974. Notre exposé se fonde sur les chapitres 29-33 de l’Histoire critique du Nouveau Testament, spécialement sur le chapitre 29. Autre excellent exposé de la critique textuelle appliquée au Nouveau Testament par J. N. Birdsall, « The New Testament text », dans The Cambridge History of the Bible, t. 1, Cambridge, 1970, p. 308-377.
Les origines de la paléographie
18Pour une bonne présentation de l’histoire de la paléographie, voir L. Traube, Geschichte der Paläographie, dans ses Vorlesungen und Abhandlungen, t. 1, Munich, 1909, p. 13-80. D. Knowles, Great historical enterprises : problems in monastic history, Londres, 1963, p. 33-62, présente de façon attrayante les résultats obtenus par les Mauristes sans fournir toutefois autant de détails qu’on le souhaiterait sur leurs recherches en paléographie. Son essai sur les Bollandistes (ibid., p. 1-32) donne des précisions sur la vie et l’œuvre de Papebroch : c’était l’un de ces savants qui continuaient le projet grandiose de Jean Bolland, à savoir donner une édition complète des Vies de saints, les Acta sanctorum. Cette entreprise, qui a produit une série impressionnante de travaux, continue de nos jours grâce à une petite équipe de jésuites belges qui, en dépit d’interruptions dues aux guerres et aux révolutions, ont maintenu à travers les siècles une stupéfiante tradition académique. Elle a été présentée par l’un des leurs : P. Peeters, L’œuvre des Bollandistes, Bruxelles, 19612.
19Traube et Knowles donnent les indications bibliographiques essentielles sur les Mauristes et sur Maffei ; sur ce dernier on ajoutera l’essai d’A. Momigliano, « Mabillon’s Italian disciples », Terzo contributo alla storia degli studi classici e del mondo antico (Storia e lett., 108), Rome, 1966, p. 135-152. Traube mentionne les œuvres de Maffei où il est question de paléographie ; on y ajoutera certaines lettres, en particulier les numéros 158 et 160 de l’Epistolario (1700-1755), éd. par C. Garibotto, Milan, 1955, p. 199-201 et 203-204. Ses vues philologiques ont sans doute été en partie anticipées par Janus Lascaris dans l’épître dédicatoire à son édition de l’Anthologie grecque.
20Le plus ancien catalogue d’une collection de manuscrits est sans doute celui qui fut publié en mémoire du savant évêque espagnol Antonio Agustín : Antonii Augustini Tarraconensium antistitis bibliothecae graecae anacephalaeosis, Tarragone, 1586. Quelques années plus tard, on imprima les Catalogus graecorum codicum qui sunt in bibliothecae Reipublicae Augustanae Vindelicae de David Hoeschel (Augsbourg, 1595), publication académique comportant, dans les marges, les indications relatives à l’édition imprimée des textes concernés. Remarquable aussi, quoiqu’un peu moins fouillée, l’Ecloga Oxonio-Cantabrigiensis (1600) de Thomas James, qui offre un catalogue des collections des deux universités anglaises.
Découvertes de textes depuis la Renaissance
Palimpsestes
21La première étude d’ensemble sur les palimpsestes latins est celle d’É. Chatelain, « Les palimpsestes latins », Annuaire de l’École pratique des Hautes-Études, Section des Sciences historiques et philologiques, 1904 (publié en 1903), p. 5-42. Elle est largement remplacée par E. A. Lowe, « Codices rescripti. A list of Latin palimpsests with stray observations on their origin », Mélanges Eugène Tisserant, t. 5, Cité du Vatican, 1964, p. 67-112 (= Pal. papers, t. 2, p. 480-519). Pour une excellente présentation d’A. Mai et des premières découvertes, voir S. Timpanaro, « Angelo Mai », Atene e Roma, n. s., 1, 1956, p. 3-34 ; sur A. Mai et les palimpsestes de la Vaticane en particulier, voir à présent T. Janz, « Angelo Mai e i palinsesti della Vaticana », dans A. Rita (dir.), Storia della Biblioteca Apostolica Vaticana, t. 5, La Biblioteca Vaticana dall’occupazione francese all’ultimo papa re (1797-1878), Cité du Vatican, 2020, p. 194-220. Le nouveau fragment de Fronton a été publié par B. Bischoff, Der Fronto-Palimpsest der Mauriner (Sitzsungsberichte. Bayerische Akademie der Wissenschaften. Phil.-hist. Kl., 1958/2) ; on trouvera des renseignements ultérieurs dans les éditions des textes concernés. Pour un exemple précoce d’application aux écritures inférieures des moyens électroniques et des techniques d’imagerie numérisée, voir J. F. Benton, A. R. Gillespie et J. M. Soha, « Digital image-processing applied to the photography of manuscripts. With examples drawn from the Pincus MS. of Arnald of Villanova », Scriptorium, 33, 1979, p. 40-55. La découverte des traités d’Archimède a été annoncée par J.-L. Heiberg, « Eine neue Archimedeshandschrift », Hermes, 42, 1907, p. 235-303. Fac-similé du palimpseste avec introduction substantielle dans R. Netz, W. Noel, N. Tchernetska et N. Wilson, The Archimedes palimpsest, 2 vol., Cambridge, 2011.
Papyrus
22Sur les papyrus en général, voir les ouvrages cités dans les Notes au chap. I, 1. Il vaut la peine de lire aussi H. I. Bell, Egypt from Alexander the Great to the Arab conquest, Oxford, 1948, qui est toujours une excellente introduction d’un point de vue historique et culturel, à présent nanti de deux brillants compléments : Peter Parsons, City of the sharp-nosed fish, Londres, 2007, et A. K. Bowman et al. (dir.), Oxyrhynchus : a city and its texts, Londres, 2007.
23Le codex qui contient le Dyscolos de Ménandre nous a donné en plus une partie importante de deux autres pièces du même auteur, le Bouclier et la Samienne (éd. C. Austin, Berlin, 1969) ; les fragments de cette dernière recouvrent partiellement ceux connus déjà par un autre papyrus, de sorte que nous avons la chance, rare dans le cas des textes classiques, de pouvoir comparer deux témoins exceptionnellement anciens. Voir pour Herculanum G. Cavallo, Libri scritture scribi a Ercolano, Naples, 1983 ; M. Gigante, Philodemus in Italy : the books from Herculaneum, Ann Arbor, 1995 ; M. Zarmakoupi (dir.), The Villa of the Papyri at Herculaneum, Berlin, 2010.
24On trouvera une liste et une bibliographie des papyrus littéraires provenant d’Égypte dans l’ouvrage de R. A. Pack, The Greek and Latin literary texts from Greco-Roman Egypt, Ann Arbor, 19652. Un recensement numérique est désormais assuré par le Leuven database of ancient books. Pour les statistiques restituant la représentation des principaux auteurs anciens selon les époques, voir W. H. Willis, « A census of the literary papyri from Egypt », GRBS, 9, 1968, p. 205-241. Les textes latins sont l’exception ; ils sont publiés dans l’édition de R. Cavenaile, Corpus papyrorum latinarum, Wiesbaden, 1958. Un important ajout est le petit fragment de Gallus, qu’ont publié R. D. Anderson, R. G. M. Nisbet et P. J. Parsons, « Elegiacs by Gallus from Qaṣr Ibrîm », JRS, 69, 1979, p. 122-155. Celui de Tite-Live a été édité avec une description complète et un commentaire par B. Bravo et M. Griffin, « Un frammento del libro XI di Tito Livio ? » Athenaeum, 66, 1988, p. 447-521. Il se trouve maintenant au Musée copte du Caire (inv. N15/86). Un autre répertoire utile est celui de J. Van Haelst, Catalogue des papyrus littéraires juifs et chrétiens, Paris, 1976. La publication de C. Gallazzi, B. Kramer et S. Settis, Il Papiro di Artemidoro, Milan, 2008 (texte géographique accompagné d’une carte et de dessins et descriptions d’animaux sans lien avec le texte) a suscité une polémique longue et pleine d’acrimonie : voir K. Brodersen et J. Elsner (dir.), Images and texts on the ‘Artemidorus Papyrus’, Stuttgart, 2009 ; L. Canfora, La meravigliosa storia del falso Artemidoro, Palerme, 2011 (trad. fr. par L. Calvié : La fabuleuse histoire du faux papyrus d’Artémidore, Toulouse, 2014).
Autres découvertes de manuscrits
25Adam Parry, dans l’introduction ou recueil d’articles de son père, M. Parry, The making of the Homeric verse, Oxford, 1971, p. xiii-xv, retrace l’histoire de la question homérique.
26Pour l’Hymne à Déméter, voir O. von Gebhardt, « Christian Friedrich Matthaei und seine Sammlung griechischer Handschriften, III », Zentralblatt für Bibliothekswesen, 15, 1898, p. 442-458.
27L’expérience décevante de Leopardi a été racontée par S. Timpanaro, « Alcuni studi su codici greci Barberiniani compiuti da Giacomo Leopardi nel 1823 », dans Studi in onore di Carlo Ascheri, Urbino, 1970, p. 357-379. Le traité de Galien a été édité par V. Bourdon-Millot, J. Jouanna et A. Pietrobelli dans la C.U.F., Ne pas se chagriner, Paris, 2010. V. Bourdon-Millot et A. Pietrobelli ont réédité le De propriis placitis dans la REG, 118, 2005, p. 168-213.
28Sur Juvénal (Sat. VI) et Cyprien, voir J. G. Griffith, « The survival of the longer of the so-called ‘Oxford’ fragments of Juvenal’s Sixth Satire », Hermes, 91, 1963, p. 104-114. Sur la lettre de Cyprien, voir aussi M. Bévenot, The tradition of manuscripts. A study in the transmission of St Cyprian’s treatises, Oxford, 1961. Les Epigrammata Bobiensia ont été publiés par A. Campana et F. Munari, Rome, 1955 (Storia e letterattura, 59). Pour les nouveaux vers de Rutilius Namatianus trouvés dans le ms. de Turin, F. IV. 25, voir M. Ferrari, « Spigolature bobbiesi, I : In margine ai Codices Latini Antiquiores, II : Frammenti ignoti di Rutilio Namaziano, III : Due versi editi-inediti di un perduto ‘Romuleon’ di Draconzio », IMU, 16, 1973, p. 1-41. Les nouvelles lettres d’Augustin ont été éditées par J. Divjak, Sancti Aurelii Augustini Opera, Epistulae ex duobus codicibus nuper in lucem prolatae (CSEL, 88), Vienne, 1981. Les deux manuscrits portant les lettres sont le Paris. lat. 16861 et Marseille, Bibl. Mun., 209, respectivement du xiie et du xve siècle ; pour les sermons, voir Augustin d’Hippone, Vingt-six sermons au peuple d’Afrique, retrouvés à Mayence, éd. F. Dolbeau, et Supplément, Mise à jour bibliographique, Paris, 1996-2000.
Textes épigraphiques
29R. Weiss, The Renaissance discovery of classical antiquity, Oxford, 1969, retrace les débuts de l’intérêt pour les « antiquités ». Pour l’impact des découvertes épigraphiques sur les textes littéraires, on a toujours profit à consulter la section « Rapports avec la littérature » dans le Bulletin épigraphique de la REG, fondé par J. et L. Robert et aujourd’hui dirigé par D. Rousset ; à ce sujet, voir également le Guide de l’épigraphiste, dirigé par F. Bérard, D. Feissel, N. Laubry, P. Petitmengin, D. Rousset, , M. Sève et al., 4e éd. (2010), chap. VIII, rubrique « Rapports avec la littérature » (avec les Suppléments, jusqu’au Suppl. 9, 2019).
30Les Res gestae d’Auguste, connues aussi sous le nom de Monumentum Ancyranum, ont été souvent publiées ; il suffira de mentionner ici les éditions de J. Gagé, Paris, 19351, 19773, de P. A. Brunt et J. M. Moore, Oxford, 1967, et désormais celle, magistrale, de J. Scheid, Paris, 2007. La Laudatio Turiae a été éditée avec traduction et commentaire par M. Durry, Éloge funèbre d’une matrone romaine, Paris, 1950. La tablette de Lyon fut publiée pour la première fois par G. Paradin, De antiquo statu Burgundiae liber, Lyon, 1542.
31Sur le monument d’Antiochos Ier de Commagène et son importance pour l’histoire de la prose d’art antique, voir K. Humann et O. Puchstein, Reisen in Kleinasien und Nordsyrien, Berlin, 1890, p. 259-278, et E. Norden, Die antike Kunstprosa, t. 1, Leipzig, 19184, p. 140-146 (trad. it. : La prosa d’arte antica, 2 vol., Rome, 1986).
32Diogène d’Oinoanda a été édité par M. Ferguson Smith, Diogenes of Oinoanda. The Epicurean inscription, Naples, 1993, avec un supplément (ibid., 2003). De nouveaux fragments continuent de voir le jour : voir J. Hammerstaedt et M. Ferguson Smith, Epigraphica Anatolica, 44, 2011, p. 79-114.
33Sur l’hymne chrétienne trouvée en Crimée, consulter P. Maas, Kleine Schriften, Munich, 1973, p. 315. La statue de Socrate et un autre témoin épigraphique du texte de Platon sont étudiés par A. Carlini, Studi sulla tradizione antica e medioevale del Fedone, Rome, 1972, p. 74.
34Les graffiti de Pompéi ont été rassemblés et édités par E. Diehl, Pompeianische Wandinschriften und Verwandtes (Kleine Texte für theol. und phil. Vorles. und Übungen, 56), Berlin, 19302. L’essentiel du corpus de la poésie épigraphique est accessible dans le tome 2 de l’Anthologia latina siue poesis latinae supplementum (Leipzig, Bibl. Teubneriana ; fasc. 1-2 par F. Bücheler, 1897 ; fasc. 3 par E. Lommatzsch, 1926) ; E. Engström, Carmina latina epigraphica, Göteborg/Leipzig, 1912. Apparition de arma virumque cano sur les murs antiques : les références sont données par R. P. Hoogma, Der Einfluss Vergils auf die Carmina Latina Epigraphica, Amsterdam, 1959, p. 222-223. Le texte de Properce 3, 16, v. 13-14 est discuté par M. E. Hubbard, « Propertiana », CQ, n. s., 18, 1968, p. 318-319.
35Les classiques chinois gravés sur pierre sont brièvement présentés dans le chapitre « Textual criticism », de Ch. S. Gardner, Chinese traditional historiography, Cambridge (Mass.), 19612, p. 59-63 ; c’est à la fin de la dynastie des Han, entre 175 et 183, que, sur ordre impérial, on a commencé à transcrire ainsi les textes canoniques.
Épilogue
36Le rôle joué par l’Antiquité et par les progrès de la philologie dans la période qui a vu l’essor de l’Europe moderne forme un thème extraordinairement complexe qui n’a pas encore fait l’objet d’une étude systématique et satisfaisante. On peut faire référence à la célèbre esquisse d’histoire de la philologie de Wilamowitz, Geschichte der Philologie (Berlin, 1921, édition revue, 1927 ; trad. angl. par A. Harris, dir. H. Lloyd-Jones, History of classical scholarship, Londres, 1982) et à R. Pfeiffer, History of classical scholarship 1300-1850, Oxford, 1976. Sur les origines de la théorie stemmatique, de la Renaissance jusqu’à Lachmann, voir S. Timpanaro, La genèse. On trouvera également des contributions dans R. R. Bolgar (dir.), Classical influences on European culture A.D. 1500-1700, Cambridge, 1976, et Classical influences on Western thought, ibid., 1979. Une hypothèse stimulante sur les changements dans les pratiques scolaires a été avancée par A. Grafton et L. Jardine, From Humanism to humanities, Londres, 1986. Le lecteur intéressé à une époque-clé de la philologie anglaise consultera M. L. Clarke, Greek studies in England 1700-1830, Cambridge, [1945]. Des renseignements supplémentaires se trouvent dans C. O. Brink, English classical scholarship : historical reflexions on Bentley, Porson and Housman, Cambridge, 1986, étude qui est amplement discutée par H. D. Jocelyn, Philology and education, Liverpool, 1988. Les Prolégomènes de Wolf ont été traduits en anglais, avec un apparat de notes, par A. Grafton, G. W. Most et J. E. G. Zetzel (Princeton, 1985).
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