Chapitre 1. Intérêts des AMP dans les secteurs côtiers et estuariens
p. 29-45
Résumé
La mise en place de nouvelles AMP doit prendre en compte un certain nombre de facteurs sociaux et économiques, mais elle doit aussi reposer sur une parfaite connaissance des cycles biologiques et écologiques des espèces marines. Il apparaît clairement que la vie des espèces peut être marquée par des vulnérabilités variables de leurs différentes écophases et qu’il convient alors de protéger celles qui sont les plus sensibles. Ainsi, le regroupement des géniteurs sur les zones de frayère rend les individus en phase de reproduction plus vulnérables aux activités de pêche. De même, la dégradation des habitats, notamment côtiers, prive les écophases juvéniles des conditions nécessaires à leur développement. Ce chapitre se veut une illustration de ce propos. À travers les nourriceries côtières, il met en exergue l’importance de la compréhension des cycles biologiques dans la protection des espèces. Celle-ci passe souvent par la protection des habitats et par la juste compréhension de leur apport au niveau local, mais également extérieur par une amélioration du recrutement des adultes ou plus simplement par exportation d’un nombre plus important de larves. Le propos est ici focalisé sur les zones de nourricerie en mer du Nord et dans le golfe de Gascogne, mais il peut être étendu dans sa démarche à d’autres systèmes côtiers ou hauturiers, qu’ils soient tempérés, tropicaux ou polaires.
Texte intégral
Un cycle de vie avec des phases successives
1Bien qu’il existe des disparités entre les espèces, la plupart des ressources halieutiques ont un cycle de vie marqué par des phases distinctes au cours desquelles elles fréquentent des habitats différents (Harden‑Jones, 1968 ; fig. 1) : ces ressources naissent sur des frayères ; les œufs et les larves sont ensuite transportés au sein des masses d’eaux sur les zones de nourriceries où se déroule la phase juvénile de forte croissance. Puis, à maturité, les individus contribuent à la fraction adulte, souvent plus étendue dans l’espace, de la population. Ces adultes effectuent des migrations, le plus souvent saisonnières, vers leurs zones de frayères pour pondre. Même si ce schéma général n’est pas systématique, certaines espèces sédentaires (p. ex., beaucoup de poissons récifaux) se déplaçant peu à l’issue de leur phase larvaire, il concerne une forte proportion des ressources marines exploitées.
2Chacune de ces phases détermine en partie le renouvellement des ressources et requiert des conditions différentes. C’est pourquoi il est nécessaire d’adopter une approche écosystémique de la gestion des pêches, des ressources marines et des écosystèmes côtiers prenant en compte les différentes phases du cycle de vie des populations et la préservation des habitats halieutiques essentiels à leur renouvellement.
Des écosystèmes indispensables au renouvellement des ressources marines
3Les écosystèmes côtiers et estuariens sont extrêmement riches d’un point de vue biologique et jouent un rôle essentiel de par leurs fonctions naturelles ; Costanza et al. (1997) ont démontré que ces systèmes sont les plus importants de la planète, contribuant pour environ un tiers au volume des services rendus par la nature à l’homme. Parmi les fonctions écologiques qu’ils assument, il faut noter le rôle primordial joué par les habitats côtiers et estuariens pour le renouvellement des ressources halieutiques. Ainsi, par exemple, les trois quarts des captures de la pêche commerciale des États-Unis proviennent d’espèces dépendantes des estuaires (Fodrie et Mendoza, 2006). Cette proportion serait encore plus importante, si l’on prenait en compte les secteurs côtiers non estuariens. De façon synthétique, l’OCDE (1993) a estimé que 87 % de la valeur des pêches dépendent d’espèces dont le cycle se fait en totalité ou en partie au sein d’habitats situés près des côtes.
4De nombreuses espèces de poissons et d’invertébrés passent, notamment au cours de leur vie juvénile, par des habitats situés dans ces secteurs (Beck et al., 2001). Bien qu’il existe des disparités entre espèces et que cette dépendance ne soit pas systématique, ces écosystèmes sont, pour une grande partie des ressources exploitées, essentiels pour la croissance des juvéniles qui y restent concentrés durant leurs premières années de vie (fig. 2).
5Les juvéniles séjournent sur les nourriceries côtières et estuariennes jusqu’à leur maturité sexuelle. Ils y trouvent des conditions favorables à leur croissance et à leur survie (Gibson, 1994) : une température plus élevée, de fortes disponibilités alimentaires et une protection relative contre la prédation. Outre leur intérêt vis-à-vis des ressources vivantes qui y résident, les milieux côtiers exportent donc de la matière vivante vers l’ensemble du plateau continental. Ce constat est établi pour des écosystèmes estuariens et côtiers très variés, qu’il s’agisse de vasières intertidales, de marais salés, d’herbiers, de mangroves ou de milieux récifaux et lagonaires. Pour la forte proportion de ressources halieutiques présentant cette dépendance, tous les adultes sont passés au stade juvénile par ces secteurs de nourriceries. Il en va ainsi d’espèces sédentaires exploitées localement, dans les estuaires, les mangroves ou en milieu récifal par exemple, mais aussi d’autres espèces qui colonisent l’ensemble du plateau continental à l’âge adulte, où elles constituent une part importante des captures.
6Du fait du caractère essentiel de cette écophase, la capacité d’acceptation des nourriceries peut contrôler le nombre de juvéniles parvenant à maturité. Un ensemble de constats scientifiques confirme cette hypothèse : l’existence d’une relation positive entre la taille d’une nourricerie et le nombre de juvéniles qu’elle produit (Rijnsdorp et al., 1992), ainsi qu’entre les variations interannuelles de nourriture et l’abondance de juvéniles, et les relations entre la densité, la croissance et la survie de ces juvéniles, en lien avec les disponibilités alimentaires (Nash et al., 2007). La variabilité engendrée aux stades larvaires par les fluctuations hydro climatiques est donc régulée a posteriori par la capacité d’accueil des nourriceries. La survie jusqu’à la maturité dépend donc, pour un grand nombre d’espèces exploitées, des habitats côtiers et estuariens. Le renouvellement de ces ressources résulte non seulement de l’importance de la biomasse féconde du stock et de la survie des stades précoces (œufs et larves), mais aussi de la fonctionnalité des nourriceries côtières et estuariennes où se développent les juvéniles.
Des habitats essentiels, mais menacés
7Le caractère déterminant de la phase de croissance de ces juvéniles sur les nourriceries côtières et estuariennes permet d’expliquer que l’altération de ces habitats est, avec la pêche, l’une des principales causes de diminution des espèces marines des milieux côtiers et estuariens, mais aussi du plateau continental. La dégradation des zones côtières ou estuariennes peut affecter la croissance et la mortalité des juvéniles qui s’y concentrent et, par conséquent, la taille des populations marines et les activités halieutiques qui en dépendent (Peterson et al., 2000). Détruire ou altérer ces habitats engendre une diminution des ressources, non seulement localement, mais aussi sur l’ensemble du secteur côtier, et plus au large, là où vit la fraction adulte de certaines populations. La proportion d’espèces d’intérêt halieutique qui dépendent de ces habitats étant très importante (p. ex., trois quarts du volume des captures évaluées en Atlantique nord ; Seitz et al., 2014), leur préservation est indispensable.
8Malgré l’importance des systèmes côtiers et estuariens, notamment pour les ressources halieutiques, la pression anthropique y est particulièrement élevée et le milieu subit en permanence des contraintes liées aux activités humaines (Halpern et al., 2008). La croissance, industrielle et démographique, a contribué à la dégradation de l’environnement, tout particulièrement dans ces secteurs. En effet, 30 % de la population mondiale est localisée à moins de 100 km des rivages (Swaney et al., 2014), cette population augmente et sa concentration en zone côtière s’accroît fortement (Roberts et Hawkins, 1999). Au sein des écosystèmes marins, les zones côtières sont les sites où les questions environnementales se posent avec le plus d’acuité ; elles sont non seulement le réceptacle de pollutions chroniques ou accidentelles, d’origine continentale ou marine, mais aussi le lieu où s’exercent de très nombreuses activités humaines. En ce qui concerne les fonctions halieutiques de ces habitats, les altérations liées aux pressions anthropiques sont de deux ordres.
9– D’une part, ces pressions peuvent conduire à une réduction de surface. Les activités aux conséquences destructrices sont multiples sur le domaine côtier et estuarien : dragage, extractions de granulats, urbanisation, extension portuaire, etc. Le cas de l’estuaire de Seine illustre ce phénomène puisque ce site a vu ses vasières, qui constituent des nourriceries importantes, se réduire de façon drastique suite à divers aménagements : la zone intertidale de l’estuaire a ainsi perdu plus de 75 % depuis 1830. La France est loin d’être le seul pays concerné par ce phénomène et les estuaires hollandais ont notamment subi des aménagements pour limiter les risques de submersion qui ont conduit à des réductions encore plus importantes de leurs vasières. Ce phénomène est d’ailleurs généralisé à l’échelle planétaire (Coleman et al., 2008). Par ailleurs, la destruction d’autres types d’habitats côtiers et estuariens a aussi occasionné une diminution de la surface des nourriceries pour les ressources vivantes marines : les herbiers, les marais salés, mais aussi les mangroves et les récifs coralliens en milieu tropical, font l’objet de destructions du même ordre (Barbier et al., 2011). Ainsi, si l’on souhaite donner un ordre de grandeur de ce processus, les niveaux de réduction de surface ont été de l’ordre de deux tiers à trois quarts depuis le début de l’ère industrielle et sont aujourd’hui de l’ordre de 10 % par décennie, pour l’ensemble des milieux côtiers et estuariens. La situation dans les pays du Sud n’est pas plus satisfaisante qu’au Nord, avec des proportions de surfaces résiduelles par rapport à l’état vierge plus importantes, mais des taux actuels de disparition plus forts. Indépendamment de toute altération de la qualité des milieux résiduels, cette réduction de surface conduit à une diminution de la capacité de ces habitats à réaliser leurs fonctions halieutiques.
10– D’autre part, la diminution de la capacité des nourriceries peut être liée à une altération de la qualité de la fraction résiduelle de ces systèmes. Ces altérations sont particulièrement fortes en milieu côtier (Halpern et al., 2008) et peuvent avoir des conséquences très importantes pour le renouvellement des ressources marines. Ainsi, à l’échelle planétaire, 50 % des rejets d’eaux usées parviennent à la mer depuis les bassins versants sans traitement (Clark, 1992) avec deux conséquences principales : (i) l’eutrophisation, liée aux apports excessifs de sels nutritifs (Diaz et Rosenberg, 2008), peut causer des dégâts écologiques considérables aux ressources marines exploitées qui en dépendent, notamment du fait de phénomènes d’anoxie, (ii) la pollution in situ et les apports terrigènes de polluants diminuent la croissance et la survie des juvéniles de poissons marins au sein des nourriceries (Courrat et al., 2009) et réduisent leur potentiel futur de reproduction (Adams, 2002). La pêche, exercée sur des zones où les jeunes poissons sont concentrés, entraîne aussi de très fortes mortalités, préjudiciables à la durabilité des populations et à la rentabilité de leur exploitation. Les pêcheries crevettières occasionnent ainsi de fortes mortalités annexes (Kelleher, 2005), notamment de juvéniles d’espèces d’intérêt halieutique dont les nourriceries sont estuariennes.
11Par ailleurs, le changement climatique affecte ces milieux et leurs fonctions halieutiques. Une première conséquence du réchauffement est liée à l’augmentation du niveau de la mer, imputable à l’effet conjugué de la dilatation liée au réchauffement et de la fonte des calottes glaciaires. Conjuguée à des phénomènes croissants d’élévations exceptionnelles sur les côtes (Sundermann et al., 2001), ce processus aggrave les réductions de surface des habitats halieutiques essentiels. Par ailleurs, chaque espèce de poisson marin possède, malgré des adaptations locales des populations, un optimum thermique et une gamme de tolérance en deçà et au-delà. Cette tolérance varie au cours de la vie ; elle est particulièrement limitée lors de la reproduction, plus élevée au stade juvénile, et d’amplitude différente selon les espèces (Gros, 2011). En réponse au réchauffement, les populations de poissons voient leur répartition modifiée. Aux limites thermiques de répartition des espèces, ce processus explique les disparitions d’espèces boréales et les apparitions d’espèces méridionales (Cheung et al., 2009). Ce processus se vérifie au niveau des estuaires et des milieux côtiers et affecte la reproduction, puis la croissance et la survie des juvéniles de poissons marins (Hermant et al., 2010). Par ailleurs, les poissons démersaux migrent en profondeur, en réponse à l’augmentation de la température. Ce phénomène est particulièrement marqué pour les juvéniles de plie en mer du Nord (Engelhard et al., 2011), puisque les jeunes stades de cette espèce ont largement déserté leurs zones de nourriceries peu profondes pour coloniser des secteurs plus profonds. Ce processus a contribué à réduire l’efficacité de la « plaice box », zone de réserve mise en place dans les années 1990 pour protéger les juvéniles de plies (fig. 2) et favoriser le renouvellement de la population de mer du Nord (Mesnildrey et al., 2013).
12De manière générale, il existe deux causes majeures de régression des ressources marines (Dulvy et al., 2003) : la surexploitation et la dégradation des habitats essentiels à leur renouvellement. Il est établi qu’une réduction de la capacité de ces habitats conduit à un renouvellement plus faible des populations concernées (Hodgson et al., 2011). Van de Wolfshaar et al. (2011) ont démontré que pour des populations particulièrement dépendantes de secteurs de nourriceries restreints, protéger ces habitats s’avérait plus important encore que de gérer l’exploitation halieutique pour maintenir leur potentiel de renouvellement.
13Il existe de par le monde un certain nombre de secteurs où l’altération des habitats estuariens, du fait des modifications morphologiques et/ou de la dégradation de la qualité des milieux résiduels, a eu des conséquences sur le renouvellement des ressources vivantes marines exploitées. L’estuaire de Seine peut être cité comme un écosystème où de fortes perturbations ont altéré les nourriceries d’espèces d’intérêt majeur pour la pêche, à la fois du fait de la réduction de surface des vasières intertidales et de l’altération de la qualité des milieux résiduels. Ces altérations y ont conduit à une réduction locale du nombre de juvéniles de sole de plus de 42 %, ce qui a entraîné une diminution de la population à l’échelle de la Manche Est de l’ordre de 1/6 (Rochette et al., 2010), avec des conséquences de même ordre sur l’exploitation. Cet exemple peut être généralisé et s’applique aussi aux espèces sédentaires (Peterson, 2003). Les conséquences de l’altération des récifs coralliens sur les ressources halieutiques qui y résident et leur exploitation ont notamment été mises en évidence dans les Caraïbes (de 30 à 45 % de produit de la pêche en moins ; UNEP, 2006). De même, les liens entre la déforestation des mangroves et les ressources et pêcheries crevettières tropicales sont avérés (Manson et al., 2005). À l’échelle planétaire, le déclin de la fonction de nourricerie en lien avec la dégradation des habitats côtiers et estuariens est ainsi estimé à 69 % (Worm et al., 2006 ; Barbier et al., 2011). Il est donc urgent de protéger ces secteurs menacés.
Des mesures de précaution dans un contexte incertain
14Il est difficile de prévoir les conséquences de l’altération ou de la destruction d’un habitat côtier ou estuarien sur les ressources marines qui en dépendent. Ces ressources ne semblent pas répondre aux perturbations subies jusqu’à un certain seuil, à partir duquel on assiste à un effondrement brutal de leur renouvellement (Muradian, 2001). Comme il est très difficile de fixer ce seuil, il est nécessaire d’adopter une approche de précaution qui vise à éviter d’altérer ces écosystèmes, déjà très affectés.
15Des expériences visant à recréer des habitats artificiels, afin de compenser la destruction de sites naturels et ses conséquences écologiques, ont été menées avec des résultats contrastés. Chaque cas est particulier et seul un suivi spécifique permet de s’assurer de l’efficacité des mesures de restauration. La seule certitude sur cette question est qu’il est beaucoup plus difficile de restaurer des habitats essentiels au renouvellement des ressources, ce qui comporte une forte part d’aléas (Benayas et al., 2009), que d’éviter leur dégradation (Elliott et al., 2007). Il est toutefois préférable de restaurer des milieux dégradés que de créer des structures artificielles dont les effets sont hypothétiques (Baine et Side, 2003).
Un cadre juridique a priori contraignant
16Il existe aujourd’hui un cadre juridique qui prend en compte les fonctions écologiques dans la gestion de la zone côtière.
Au niveau international, la Convention sur la biodiversité et le développement durable (1992) souligne les risques encourus par les habitats marins côtiers et la nécessité de les protéger. La Convention des Nations unies sur le droit de la mer (1994) définit l’obligation pour les États de préserver l’environnement marin. À l’issue de la déclaration de Reykjavik (2001), renforcée lors du sommet sur le développement durable de Johannesburg (2002), les Nations unies ont recommandé, en 2004, d’adopter une approche écosystémique dans le cadre d’une gestion intégrée et de mettre en place d’ici 2012 un réseau d’aires marines protégées afin de protéger la biodiversité marine et côtière.
Au niveau européen, la directive habitat (92/43/EEC), qui préconise la conservation des habitats naturels, prend en compte les zones estuariennes et côtières. Plus récemment, la directive-cadre sur l’eau (2000/EC/60) vise, notamment dans les domaines estuariens et côtiers, à prévenir à court terme la détérioration des habitats et à les restaurer dans un état écologique satisfaisant à l’horizon 2015. Pour ce faire, cette directive spécifie la prise en compte de la composition et de l’abondance des peuplements de poissons pour l’estimation de l’état écologique des estuaires et lagunes. L’Union européenne précise par ailleurs que la gestion intégrée des zones côtières doit s’appuyer sur des critères de biodiversité et de fonctionnalité des habitats pour le maintien des usages halieutiques dans l’optique d’un développement durable (2002/413 CE). La directive-cadre européenne « stratégie pour le milieu marin » (2008) a pour objectif de prendre toutes les mesures nécessaires pour réaliser ou maintenir un bon état écologique du milieu marin au plus tard en 2020. Parmi les descripteurs énoncés dans cette directive pour définir et atteindre le bon état écologique figurent des préconisations sur les ressources vivantes marines et les habitats, sur l’exploitation durable de ces ressources et sur la prise en compte des autres sources de perturbations anthropiques.
Au niveau national français, en lien avec les directives européennes, la loi sur l’eau (92/3) se donne pour objectif de préserver les écosystèmes aquatiques. Un complément halieutique a été ajouté aux annexes relatives à la liste des types d’habitats naturels et des espèces de faune et de flore sauvages qui peuvent justifier la désignation de zones de conservation au titre du réseau écologique européen Natura 2000. Par ailleurs, l’une des réponses françaises à Johannesburg (2002) a été la création de l’agence des aires marines protégées. La dynamique de mise en place d’aires marines protégées s’est amorcée depuis la création de cette agence en 2007, notamment avec les engagements du Grenelle de la mer (2009) de couvrir 20 % des eaux nationales en 2020.
17Toutefois, malgré ce cadre juridique contraignant, la prise en compte des problèmes de préservation des habitats halieutiques essentiels est aujourd’hui très faible dans la gestion de la bande côtière (Beck et al., 2001). Il est difficile de faire valoir la mise en évidence des dysfonctionnements d’origine anthropique dans la prise de décision des acteurs sociaux (Sarewitz, 2004).
Conclusion : intérêt des aires marines protégées comme habitats halieutiques essentiels
18Les écosystèmes côtiers et estuariens, extrêmement productifs d’un point de vue biologique, jouent un rôle essentiel pour le renouvellement des ressources vivantes marines. Il est indispensable de prendre en compte cette fonctionnalité dans le cadre de la préservation de la biodiversité, d’une approche écosystémique des pêches et d’une gestion intégrée des zones côtières. Avec l’exploitation halieutique excessive de ces ressources, les pressions anthropiques et climatiques multiples sur ces secteurs sensibles représentent de fortes menaces de deux ordres : réduction des surfaces naturelles (extractions de granulats, aménagements portuaires et fluviaux, urbanisation, élévation du niveau de la mer, etc.) et dégradation de la qualité de l’eau (eutrophisation, pollution, réchauffement, etc.) des milieux résiduels.
19Si le cadre juridique contraignant à tenir compte de ces fonctionnalités halieutiques existe, les habitats côtiers et estuariens restent néanmoins l’objet de pressions très fortes, préjudiciables au renouvellement des ressources marines et aux activités d’exploitation qui en dépendent. La mise en place d’aires marines protégées peut avoir pour objectif de préserver les zones côtières et estuariennes et de maintenir le potentiel de renouvellement des ressources vivantes exploitées. Leur efficacité est reconnue ; elles permettent d’améliorer la qualité de l’habitat et la biodiversité (encadrés 2 et 3). Elles peuvent également contribuer à augmenter la production halieutique dans les zones périphériques. Dans cette optique, leur efficacité est plus importante si la zone protégée couvre des habitats essentiels au renouvellement des populations. Protéger des secteurs de nourricerie hébergeant de fortes densités de juvéniles peut notamment conduire à des effets positifs majeurs d’ensemencement des zones adjacentes, et par conséquent de maintien et de restauration des populations et de leur potentiel d’exploitation (Van de Wolfshaar et al., 2011). Il est donc essentiel de maintenir la fonctionnalité des estuaires et des milieux côtiers qui hébergent tout ou partie du cycle de vie d’une proportion importante des ressources exploitées. La mise en place d’aires marines protégées constitue une opportunité unique d’adopter des mesures de gestion qui permettront de maintenir, voire de restaurer ces milieux et leur capacité à contribuer au renouvellement des ressources halieutiques (Mesnildrey et al., 2013). L’établissement de mesures de protection des juvéniles sur les nourriceries fait partie des mesures efficaces pour assurer la pérennité d’un stock. Ces mesures sont particulièrement efficaces pour des espèces présentant un fort niveau de dépendance à des habitats spécifiques au cours de leur vie juvénile (Van de Wolfshaar et al., 2011). Par ailleurs, les frayères, du fait de fortes concentrations facilement capturables, sont des habitats où les individus sont particulièrement vulnérables et dont la protection peut avoir des conséquences positives (Gruss, 2012). Dans tous les cas, la prise en compte du cycle de vie des ressources et de leur dépendance à des habitats spécifiques au cours de ce cycle de vie est une composante essentielle pour définir des zones de protection efficaces.
20Si ce constat s’avère particulièrement pertinent pour les secteurs côtiers et estuariens, il n’en reste pas moins que certains habitats situés plus au large peuvent aussi jouer un rôle essentiel pour le renouvellement des ressources marines exploitées. Des zones particulières de frayères ou des voies de migration au cours du cycle de vie constituent des secteurs de concentration temporaire et de vulnérabilité de ces ressources auxquels il est indispensable d’étendre ce constat (Gruss, 2012).
Encadré 2
Des AMP pour les requins ?
En conservant une partie de l’écosystème marin, les AMP incluent naturellement les prédateurs supérieurs, comme les requins, qui peuvent n’être que des visiteurs saisonniers de ces aires. Toutefois, le déclin de nombreuses populations de requins au cours des deux ou trois dernières décennies a conduit certains pays à définir des zones protégées spécifiques. Ainsi, le premier pays à créer une AMP pour les requins a été Palau qui, en septembre 2009, a délimité une surface de plus de 600 000 km2 dans laquelle la pêche des requins est totalement interdite. Depuis, les revenus écotouristiques engendrés par cette zone sont évalués à près de 2 millions de dollars par an. D’autres pays ont suivi et créé des AMP pour les requins : les Maldives en 2010, puis les atolls de Tokelau (Nouvelle-Zélande), les îles Marshall, la Micronésie et le Honduras en 2011. Au total, c’est presque 5 millions de km2 dans lesquels la pêche des requins est interdite, mais c’est encore très peu par rapport à la surface des océans (environ 1,3 %).
Des études récentes ont mis en évidence le rôle écologique des requins dans le maintien des équilibres des écosystèmes océaniques. Leur rôle régulateur est un gage de la bonne santé de ces écosystèmes. Leur destruction entraîne des effets en cascade dans les chaînes alimentaires qu’ils contrôlent. Dans ce contexte, des AMP-requins sont souhaitables, et en particulier en Afrique de l’Ouest où les populations de requins ont été fortement exploitées.
Les zones déjà protégées doivent être renforcées avec des mesures particulières pour les requins. Leur efficacité dépendra des contrôles qui devront être mis en place simultanément à leur création. Sans cela, ces AMP ne seraient que des « aires de papier » !
Si la priorité doit être accordée aux AMP côtières du fait d’une dégradation importante des populations et des habitats côtiers, il ne faut pas pour autant négliger les zones profondes comme certains monts sous-marins dans l’archipel du Cap-Vert et de la ride de la Sierra Leone, ou la fosse de Kayar au Sénégal. Ces zones profondes recèlent des ressources déjà exploitées ou exploitables, mais qui sont plus fragiles que les ressources côtières.
Dans le contexte général actuel de surexploitation de nombreuses populations de requins, avec la mise en péril de certaines espèces, des AMP pour les requins sont nécessaires. Selon les espèces à préserver, il s’agira de définir les zones côtières, lieux de reproduction (accouplement, mise bas) où les jeunes trouvent des abris et une nourriture abondante, et des zones plus océaniques pour préserver certaines espèces pélagiques d’une exploitation intensive. C’est le cas notamment du requin-taupe, qui forme des concentrations de reproduction, ou de repos comme le requin-marteau halicorne au-dessus des monts sous-marins ; les pêcheurs recherchent ces zones de concentration, très productives… pour eux !
Bernard Séret
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Encadré 3
Renforcement des aires marines protégées pour la protection des requins en Afrique de l’Ouest
Les effets conjugués de la pêche ciblée, des prises accessoires et de la dégradation des habitats critiques pour les requins ont conduit à une dégradation continue du statut de conservation des requins dans le monde, en général et en Afrique de l’Ouest, en particulier. En effet, d’après la liste rouge mondiale des espèces menacées de 2010, 73 % des 45 espèces de requins présentes en Afrique de l’Ouest sont en danger ou vulnérables. La population d’un tiers des espèces identifiées est en décroissance, tandis que pour les deux tiers restants, il n’y a pas d’informations précises.
Bien gérées, les AMP sont considérées comme un outil supplémentaire efficace pouvant contribuer à renforcer l’éventail des diverses mesures mises en œuvre pour la gestion durable des requins. Le renforcement des AMP pour une meilleure protection des requins en Afrique de l’Ouest doit passer par une capacité accrue de ces sites à répondre au besoin de réglementer les activités de pêche et l’accès aux espaces critiques.
En effet, l’établissement de zonages associés à des règles correspondant aux différents niveaux de protection crée les bases pour la réglementation de l’accès aux ressources et de leur exploitation dans les AMP. Identifier clairement les espaces critiques pour les requins est une condition préalable à leur protection effective.
Les règles de gestion peuvent permettre d’une part l’application de restrictions/ou l’interdiction de la pêche ciblée des requins, mais également contribuer à réglementer les techniques et engins de pêche à l’intérieur du site et contribuer ainsi à réduire les risques d’impacts négatifs sur des espèces vulnérables. Les règles en vigueur dans les AMP peuvent également permettre de limiter ou interdire les activités de pêche dans les zones critiques connues pour les espèces menacées et elles contribuent en même temps à réduire la pression sur les espèces les plus vulnérables associées à ces espaces.
Les AMP offrent également la possibilité de mettre en place des systèmes de suivi de l’évolution des populations, permettant ainsi d’appliquer des mesures de gestion adaptées à l’évolution des besoins des espèces concernées.
Le caractère migrateur des requins et la vulnérabilité de la plupart des espèces présentes dans les pays de la sous-région présentent d’importants défis à toute initiative visant à améliorer la conservation de ces espèces. Le réseau régional d’AMP Rampao pourrait contribuer à renforcer la concertation et la coopération pour la conservation des requins au niveau de la sous-région. L’identification de sites importants pour les requins au niveau de la sous-région ouest-africaine et la mise en place au niveau des AMP du réseau de règles de gestion concertées pour la protection des espèces de requins permettraient de renforcer l’efficacité des mesures appliquées dans les AMP et au-delà.
Les besoins spécifiques des requins devront être pris en compte de manière effective dans la gestion des AMP existantes et dans le futur développement du réseau régional, notamment en matière de protection des habitats critiques et de réglementation harmonisée de leur exploitation.
Charlotte Karibuhoye et Paul Tendeng
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Bibliographie
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Auteur
Chercheur en écologie marine au pôle halieutique d’Agrocampus Ouest, laboratoire d’écologie halieutique, UMR 985 ESE (Inra‑Agrocampus-Ouest), Rennes, France. olivier.le_pape@agrocampus-ouest.fr
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