Un indicateur global de la santé : l’espérance de vie à la naissance
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Texte intégral
1L’espérance de vie à la naissance est l’indicateur le plus global de l’état de santé d’une population. Il intègre synthétiquement tous les facteurs qui contribuent à la longévité, et se prête bien à l’étude géographique et historique de la mortalité.
2La mesure statistique de l’infrastructure sanitaire et de l’état de santé des populations est multiforme et pour les apprécier globalement, on utilise une mesure de la mortalité. Mais le taux de mortalité dépend beaucoup de la structure par âge : il est d’autant plus élevé que la population est agée, ou inversement ; il ne convient donc pas pour mesurer les très grandes inégalités de la mortalité dans l’espace.
3La cartographie de ces inégalités repose donc sur une méthode de calcul plus complexe, l’espérance de vie à la naissance (voir encadré). Considérée comme un indicateur précis et parlant, elle est assez fortement affectée par la mortalité infantile ; celle-ci étant très liée à l’infrastructure sanitaire et à l’état de santé de la population, ce n’est pas un inconvénient dans ce cadre.
4En 1950, les pays développés, ainsi que ceux d’Europe de l’Est et la Russie, ont une espérance de vie entre 60 et 70 ans, suivis par l’Amérique latine (50-60 ans). L’Asie et l’Afrique restent au-dessous de 50 ans, voire de 40 ans.
Un indicateur bien plus complexe qu’il n’y paraît
Contrairement à ce que laisse entendre intuitivement le terme « espérance de vie à la naissance », cet indicateur ne dit rien de la durée de vie des enfants nés cette année-là, mais « mesure, en fait, la mortalité du moment »*. L’indicateur détermine, pour une année donnée, la durée moyenne de vie d’une génération fictive calculée à partir d’une table de mortalité, elle-même calculée à partir des taux de mortalité par âge observés cette année-là.
5La tendance générale est à l’amélioration, mais selon des rythmes très inégaux. En 2000, les pays développés ont dépassé 75 ans d’espérance de vie à la naissance, voire 80 au Japon, toujours suivis par l’Amérique latine, qui entre dans les classes 60-70 ans et 70-75 ans. Une grande partie de l’Asie est entrée dans la classe 60-70 ans (dont l’Inde et la Chine), de même que l’Afrique du Nord et le Proche-Orient. La situation est plus contrastée en Afrique sub-saharienne, où la moitié des pays ne dépasse pas 50 ans, et l’autre moitié 60 ans. La Russie et une partie de l’Europe de l’Est sont restées dans la même classe 50-60 ans qu’en 1950, l’Ukraine perdant même son gain de 1975.
6Selon les perspectives établies, cette évolution devrait se poursuivre en 2050 : plus de 80 ans dans les pays développés, plus de 75 ans en Amérique latine et en Asie, et situation moindrement améliorée en Afrique, où beaucoup de pays n’atteindraient pas encore 70 ans d’espérance de vie. Compte tenu de la complexité des calculs, ces perspectives sont cependant à lire avec précaution.
Notes de bas de page
* A. Sauvy, 1979 - La population. Paris, PUF, coll. Que sals-je ?
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Population et développement durable
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