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La sous-alimentation dans le monde (1998-2000)

p. 24-25


Texte intégral

1La pénurie alimentaire est une donnée très difficile à observer et à mesurer. La FAO (Food and Agriculture Organisation) a mis au point une méthode d’estimation de la proportion des personnes sous-alimentées par pays. Ce chiffre synthétique permet de caractériser la sous-alimentation et de cartographier les grandes inégalités alimentaires entre pays ; il ne dit cependant rien des inégalités internes au sein des pays.

2Un déficit alimentaire ne touche jamais l’ensemble de la population d’un pays, mais sa fraction la plus défavorisée ; le déficit que subit ce sous-groupe peut par ailleurs être plus ou moins grand. La notion de faim dans le monde est donc bien plus compliquée à estimer qu’il n’y paraît. La méthode mise au point par la FAO pour estimer ces paramètres de la sous-alimentation est donc assez complexe.

3La prévalence de la faim est le pourcentage de la population sous-alimentée. Elle est estimée à partir « ... de calculs portant sur la quantité de nourriture disponible dans chaque pays (disponibilités énergétiques alimentaires [DEA] nationales), et sur une mesure de l’inégalité de la distribution découlant d’enquêtes sur les revenus et les dépenses des ménages »*.

4Ce chiffre est parfois logiquement complété par l’ampleur du déficit alimentaire moyen au sein du groupe sous-alimenté, ou « gravité de la faim » ; c’est cependant une donnée très délicate à établir et finalement peu utilisée**.

5La carte de la sous-alimentation ressemble assez, dans ses grandes lignes, à celle de l’IDH. En y regardant de plus près, des différences assez spectaculaires peuvent cependant être repérées : les pays d’Afrique de l’Ouest, ceux d’Afrique du Nord et du Proche-Orient ainsi que l’Ouganda et le Soudan ont une situation alimentaire meilleure que ne le laisserait supposer leur IDH ; en Asie, la Thaïlande et Myanmar ont une situation alimentaire inverse de leur IDH, de même que les Philippines.

6Au plan historique, l’histogramme montre quelques améliorations spectaculaires en dix ans (Pérou, Ghana, Tchad, Mozambique), presque toutes liées à des fins de conflits, et quelques fortes dégradations aussi (Burundi, République démocratique du Congo).

Sous-alimentation et malnutrition ne sont pas synonymes
La sous-alimentation désigne un déficit global par rapport aux besoins énergétiques. La malnutrition est un trouble de l’état de santé, causé par un mauvais équilibre alimentaire, souvent une carence en protéines, vitamines, minéraux et autres micronutriments.
La sous-alimentation provoque, à la longue, un état physiologique anormal : la dénutrition. Parallèlement, c’est le mauvais équilibre alimentaire qui provoque la malnutrition. Cette dernière est très difficile à évaluer à l’échelle d’un pays ; aussi seules les grandes tendances de la sous-alimentation peuvent être estimées et cartographiées.

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Notes de bas de page

* FAO : L’état de l’insécurité alimentaire dans le monde 2002, p.8

** La carte d’une combinaison prévalence/gravité de la faim a été présentée dans l’édition 2000 de « L’état de l’insécurité alimentaire dans le monde », mais n’a pas été maintenue dans les éditions suivantes.

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