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Avant-propos

p. 4-5


Texte intégral

1Ce petit ouvrage est issu d’une exposition réalisée par le Laboratoire de cartographie appliquée à l’occasion de la Fête de la science d’octobre 2002, à l’intention d’élèves de quelques collèges du département de Seine-Saint-Denis venus visiter le Centre IRD d’Île-de-France. L’objectif était de montrer par des cartes les inégalités de développement dans le monde et, à cette occasion, de faire percevoir clairement à quel point l’évolution démographique conditionne étroitement toutes ces questions de développement.

2Également diffusée sur le serveur Web de l’IRD, l’exposition a plu ; il nous en a souvent été demandé une version sur papier. La voici donc, accompagnée d’un CD-Rom de cartographie interactive qui donne accès aux données de chaque pays et facilite grandement l’analyse spatiale des chronologies présentées.

Des cartes pour voir... les conditions démographiques et sociales du développement durable

3Le développement durable est habituellement défini comme un développement économique et social susceptible de répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Les objectifs qui découlent de cette formulation visent à améliorer les conditions de vie tout en préservant les ressources et l’environnement ; en particulier l’objectif d’une équité entre les générations renouvelle aussi la question de l’équité tout court entre les populations, et cette dernière remet au premier plan la question des conditions de vie par rapport aux préoccupations de préservation de l’environnement.

4Aucune de ces questions ne devrait par ailleurs être pensée d’un point de vue statique : le monde connaît depuis un siècle une croissance sans précédent de sa population, dont les conséquences sont déterminantes pour un développement durable. C’est donc une certaine représentation des inégalités de développement que nous avons voulu donner à voir, en rapportant les indicateurs cartographiés aux grandes masses de population de chaque pays, et en privilégiant une vision historique et prospective des grands traits démographiques, économiques et sociaux qui conditionnent un développement durable.

La méthode de cartographie

5Pour rapporter visuellement les indicateurs représentés aux grandes masses de population, on a choisi la technique de l’anamorphose ; malgré quelques inconvénients, elle permet de ne pas sur-représenter les grands pays peu peuplés comme on le fait inévitablement sur un planisphère classique, et donne un poids visuel plus exact aux paramètres de population.

6Pour faire percevoir clairement l’impact de la croissance démographique, on a construit, à l’intervalle de 25 ans qui permet le mieux de voir les grands changements, cinq fonds de carte proportionnels à la population entre 1950, année de début de la plupart des séries statistiques, et 2050, année des projections les plus lointaines. Ces cinq fonds ont servi à représenter, par la couleur, l’historique et les projections des autres indicateurs disponibles sous forme de séries.

La lecture des cartes et le CD-Rom

7Pour les indicateurs présentés en séries chronologiques, c’est l’analyse des évolutions de chaque indicateur par rapport à la croissance des masses de populations concernées qui présente le plus d’intérêt. L’IDH (indicateur du développement humain) et les données de sous-alimentation sont collectés depuis peu d’années et ne font pas l’objet de projections, trop incertaines. Les valeurs actuelles peuvent néanmoins être comparées avec intérêt aux chronologies présentées.

8Du fait du format de publication, la plupart des cartes sont présentées muettes, sans noms de pays ; une carte de repérage, en fin d’ouvrage, permet d’identifier chaque pays (page 31).

9La consultation sur CD-Rom supprime cet inconvénient puisque la version interactive donne un accès permanent au nom du pays par simple survol du curseur, tout comme elle offre l’affichage des données précises pour chaque pays. Enfin, chaque poste de la légende peut être activé ou désactivé séparément, fournissant au lecteur un véritable instrument d’analyse spatiale des chronologies représentées.

Le choix des indicateurs

10Le choix des indicateurs a été guidé par trois préoccupations : la recherche de l’expression synthétique en un petit nombre de cartes ; l’existence de séries historiques et de projections dans le temps ; enfin, la facilité d’accès aux données par le Web.

11Les données démographiques de croissance de la population ont été représentées sur un siècle à demi fictif, entre 1950 et 2050. Une autre série chronologique présente le vieillissement, lu comme un indicateur de structure par âge, et trois séries décrivent des distributions de population dans l’espace, avec les cartes de l’urbanisation et des densités de population, globales et rurales.

12Les grandes inégalités de développement ont été représentées par l’indicateur du développement humain (IDH) du PNUD et ses trois composantes. Enfin, pour les besoins vitaux —l’alimentation, l’eau et la santé— on a choisi les données de prévalence de la sous-alimentation établies par la FAO, les taux de couverture de l’approvisionnement en eau estimés par l’OMS et l’UNICEF, et l’espérance de vie à la naissance calculée par les Nations Unies.

13Concernant le domaine de l’environnement, on ne dispose guère d’indicateurs synthétiques, encore moins de séries chronologiques. En disposerait-on que se poserait un problème de cohérence des fonds de carte : beaucoup de données environnementales n’auraient pas de sens si on les rapportait à la population ; et les représenter sur un planisphère classique ne permettrait plus de les mettre en relation avec les données socio-économiques. Les choses ne sont donc pas mûres, et on s’en tiendra à des représentations expérimentales qui seront diffusées au fur et à mesure sur le web (http://www.bondy.ird.fr/carto).

14D’autres cartes encore auraient pu être réalisées, notamment dans le détail des données économiques ou de la santé ; on multiplie alors rapidement les cartes et les points de vue, parfois jusqu’à la confusion. On a pris le parti de s’en tenir à ce jeu « simplifié » des données qui ont été jugées essentielles et dont l’analyse détaillée peut, du reste, s’avérer plus complexe qu’il n’y paraît...

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