Annexe 1. Fiches des espèces végétales du groupe 1
p. 103-141
Texte intégral
Callophyllum inophyllum L. (CLUSIACEAE)
ACCESSIBILITÉ, RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE ET TYPE BIOLOGIQUE
Arbre naturalisé parfois planté, rare à peu abondant, localisé en forêt littorale sur substrat calcaire ou basaltique, pousse aussi bien en pleine terre que sur sable corallien.
Pantropical : Asie tropicale, Afrique, Mélanésie, Polynésie.
USAGES
Plante sacrée en Polynésie (SCHULTES et RAFFAUF, 1990)
Bois très dur, apprécié en ébénisterie ou pour la fabrication de pirogues ou de charpentes.
Plante médicinale. On utilise l’écorce, les graines, les feuilles ainsi que l’huile amère des graines et la résine (latex). Du fruit, on peut extraire un pigment utilisé comme encre pour dessiner les tapas.
À Java, l’huile de graine est revendiquée pour ses propriétés diurétiques. Aux Samoa, toutes les parties de la plante sont considérées comme des poisons virulents, la sève et les exsudats pouvant rendre aveugle ou causer la mort par injection.
Les applications du latex (d’après DWECK et MEADOWS, 2002)
Le latex, obtenu par scarification de l’écorce, est émétique (provoque des vomissements) et purgatif, et peut aussi être utilisé pour le traitement des blessures et des ulcères. Il peut aussi être mélangé avec les lambeaux d’écorce et des feuilles pour confectionner des infusions, l’huile apparaissant à la surface pouvant être utilisée pour traiter les irritations oculaires (Drury, 1873 ; Nadkarni et Nadkarni, 1999). La résine est réputée responsable de la couleur et de l’odeur de l’huile qui est peut-être un poison : elle contiendrait de l’acide benzoïque.
Les applications de l’écorce (d’après DWECK et MEADOWS, 2002)
L’écorce est astringente (11-19 % de tanins) et son jus est purgatif (Quisumbing, 1951). Elle est utilisée en Asie pour le traitement de l’orchite (inflammation des testicules) (Quisumbing, 1951). Associée à du jus de citron, elle peut être utile pour traiter les bromidroses des aisselles, de l’aine ou des pieds.
L’écorce agit comme un antiseptique et un désinfectant. Par voie interne, l’écorce est expectorante, et sert dans le traitement des bronchites chroniques et de la phtisie.
Le jus de l’écorce est astringent, purgatif, et est donné sous forme de décoction dans le traitement des hémorragies internes.
Les applications de la racine (d’après DWECK et MEADOWS, 2002)
La décoction de racine est employée pour traiter les ulcères. Elle est aussi utilisée en cas de point de côté (Quisumbing, 1951).
Les applications des feuilles (d’après DWECK et MEADOWS, 2002)
Les feuilles trempées dans l’eau lui donnent une couleur bleuâtre et une odeur ; cette macération est utilisée en application sur les yeux irrités (Nadkarni et Nadkarni, 1999). En infusion, prise par voie orale, les feuilles servent également contre les coups de chaleur, en complément de la décoction de racine. Au Cambodge, les feuilles sont prescrites en inhalation contre la migraine et le vertige, et l’huile est utilisée contre la gale. Aux Philippines, la macération de feuilles est employée comme astringent pour les hémorroïdes (Quisumbing, 1951 ; Nadkarni et Nadkarni, 1999), tandis qu’en Indonésie on l’utilise en lotion pour les yeux.
L’utilisation des feuilles par les tribus primitives de Papouasie Nouvelle-Guinée est très ancienne dans le traitement des affections de la peau : application des feuilles chauffées sur les ulcères, coupures, furoncles, boutons et plaies de toutes sortes.
Les applications des fruits (d’après DWECK et MEADOWS, 2002)
Les fruits sont plus ou moins toxiques et seul l’endosperme des fruits encore immatures peut être consommé. En fait, le fruit mûr est suffisamment toxique pour être utilisé comme appât contre les rats (Burkill, 1994). L’huile des graines est employée contre le psoriasis et comme agent antirhumatismal.
Les applications de la sève (d’après DWECK et MEADOWS, 2002)
La résine de l’écorce est utilisée pour ses propriétés cicatrisantes.
Les propriétés de l’huile de tamanu (d’après DWECK et MEADOWS, 2002)
Des graines de tamanu on peut extraire jusqu’à 60 % d’huile. Cette huile (Domba oil) est utilisée dans le traitement des rhumatismes, des démangeaisons et de la gale. Elle sert aussi à soigner les gonorrhées.
Dans la plupart des îles des mers du Sud, l’huile de tamanu est utilisée comme analgésique (en frictions sur les rhumatismes et les sciatiques) et pour soigner les ulcères et les vilaines blessures. En solution alcoolique, cette huile s’est montrée efficace, en injection, contre les neurites dues à la lèpre, au zona…
L’huile est spécialement recommandée contre toutes sortes de brûlures, coups de soleil…
COMPOSITION CHIMIQUE
Deux composés principaux découverts par Lederer : l’acide calophyllique et une lactone douée de propriétés antibiotiques, qui sont probablement à l’origine des puissantes propriétés cicatrisantes.
Les feuilles contiennent de la friedeline et des triterpènes du groupe de la friedeline, à savoir le canophyllal, le canophyllol et l’acide canophyllique (Govindachari et al., 1967 ; Chandler et Hooper, 1979).
Le bois et les racines contiennent des xanthones comme la mesuaxanthone B, la callophylline B, et les caloxanthones A et B (Govindachari, 1968 ; Al-Jeboury et Locksley, 1971 ; Iinuma et al., 1994 ; Iinuma et al., 1995).
L’erythrodiol-3-acetate a été isolé du bois (Sampathkumar et al., 1970).
La calophyllolide (C25H22O5), molécule comportant un groupement lactone et un groupement methoxyl, a été isolée des noix (Bhalla et al., 1980). Par saponification, cette molécule donne l’acide calophyllique, ces deux molécules étant également des dérivés de la coumarine.
Des 4-phenylcoumarines et des 4-alkylcoumarines dans les graines et feuilles (Cavé et al., 1972 ; Games, 1972). Une 4-phenylcoumarine particulière, la ponalide, dans les graines immatures (Adinarayana et Seshadri, 1965 ; Murti et al., 1972).
Acide callophynique ; graines (Gautier et al., 1972).
Myricetin glucoside ; fleurs (Subramanian et Nair, 1971 ; Kasim et al., 1974).
Composés cyanogéniques (Nair et Subramanian, 1964), tanins, saponines (Gedeon et Kinel, 1956), pigments, flavonoïdes (Subramanian et Nair, 1965, 1971), néoflavonoïdes et biflavonoïdes (Goh et al., 1992).
D’une autre espèce du même genre, Calophyllum lanigerum Miq., ont été isolées des coumarines appelées canalonides, qui sont de puissants inhibiteurs de la Transcriptase Inverse. Leur action sur le virus du sida est étudiée par le National Cancer Institute aux États-Unis.
PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES ET TOXICOLOGIQUES
Vulnéraire, cicatrisant
La calophyllolide isolée de la noix, anti-inflammatoire et anti-arthritique, propriété démontrée dans un test chez le rat ou l’arthrite, était induite par le formaldéhyde (DL50 orale chez le rat = 2,5 g/kg) (Bhalla et al., 1980). Toujours chez le rat, l’ingestion du produit est dénuée d’activité ulcérogène jusqu’à deux fois la dose efficace 50 (ED50= 140 mg/kg).
La dehydrocycloguanandine, la calophylline-B, la jacareubine et la 6-deoxyjacareubine produisent, à des degrés divers, une dépression du système nerveux central, caractérisée par une sédation, une diminution de l’activité motrice, une perte de tonicité musculaire chez le rat. Toutes ces xanthones montrent une activité anti-inflammatoire à la fois en administration orale et en administration parentérale. La jacareubine et la 6-deoxyjacareubine indiquent également une activité anti-ulcère chez le rat (Gopalkrishnan et al., 1980).
La calophyllolide isolée des graines réduit chez le rat l’inflammation par l’histamine et le gonflement des tissus induits par les carragenanes. En combinaison avec l’inophyllide, elle réduit l’œdème. Ces composés sont souvent cités comme agents anti-inflammatoires (Bhalla et al., 1980 ; Saxena et al., 1982).
Des coumarines particulières, les inophyllums B et P, peuvent être utilisées dans la lutte contre HIV-1, en inhibant la transcription reverse du virus (Patil et al., 1993 ; Kawazu et al., 1998 ; Spino et al., 1999).
Certaines pyranocoumarines peuvent être utilisées dans la lutte contre le cancer (Mckee et al., 1998 ; Itoigawa et al., 2001).
INTÉRÊT INDUSTRIEL
Existence de brevets dans les domaines cosmétique (Boucher et al., 1999) et médical, en particulier comme agents antiviraux (Jenta et al., 2000 ; Kashman et al., 2002).
MODE D’OBTENTION
Cueillette et mise en culture.
Admission dans la sélection restreinte.
BIBLIOGRAPHIE
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Bhalla T. N., Saxena R. C., Nigam S. K., 1980 – Calaphyllolide – a new non-steroidal anti-inflammatory agent. Indian Journal of Medical Research, 72 : 762-765.
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Jenta T. R., Lin Y. M., Xu Z. Q., Anderson H., Flavin M. T., Williams M., 2000 – Scalable method for the isolation of anti-HIV agents from the tropical plant calophyllum, Patent.
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Mckee T. C., Covington C. D., Fuller R. W., Bokesch H. R., Young S., Cardellina J. H., Kadushin M. R., Soejarto D., Stevens P. F., Cragg G. M., Boyd M. R., 1998 – Pyranocoumarins from tropical species of the genus Calophyllum : a chemotaxonomic study of extracts in the National Cancer Institute collection. Journal of Natural Products, 61 (10) : 1252-1256.
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Patil A. D., Freyer A. J., Eggleston D. S., Haltiwanger R. C., Bean M. F., Taylor P. B., Caranfa M. J., Breen A. L., Bartus H. R., Johnson R. K., et al., 1993 – The inophyllums, novel inhibitors of HIV-1 reverse transcriptase isolated from the Malaysian tree, Calophyllum inophyllum Linn. Journal of medicinal chemistry, 36 (26) : 4131-4138.
Quisumbing E., 1951 – Medicinal Plants of the Philippines. Manila, Philippine Islands, Manila Bureau of Printing, Techical Bulletin 16, 1234 p.
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Saxena R.C., Nath R., Palit Nigam S.K., Bhargava K.P., 1982 – Effect of calophyllolide, a nonsteroidal anti-inflammatory agent, on capillary permeability. Planta Medica, 44 (4) : 246-248.
Schultes R. E., Raffauf R. F., 1990 – The Healing Forest - Medicinal and toxic plants of the Northwest Amazonia. Dioscorides Press, Portland, Oregon (USA), 484 p.
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Subramanian S. S., Nair A. G. R., 1971 – Myricetin-7-glucoside from the andracium of the flower of Calophyllum inophyllum. Phytochemistry, 10 : 1679-1680.
Rédacteur : F. Demarne
Gardenia taitensis DC. (RUBIACEAE)
STATUT IUCN
Cultivée en Polynésie française, pas de statut IUCN.
ACCESSIBILITÉ, RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE ET TYPE BIOLOGIQUE
Arbuste à petit arbre ; largement répandu dans toutes les îles du Pacifique Sud ; pas de problèmes d’accessibilité en raison de son statut.
USAGES
Parfumerie ; cosmétiques.
La sève serait utilisée en médecine traditionnelle (Wilkinson et Elevitch, 2000).
COMPOSITION CHIMIQUE
Les principaux composés oxygénés qui constituent la concrète de Gardenia taitensis sont le linalol (4,4 %), le salicylate de méthyle (2,5 %), le (Z)-3-hexenyl benzoate (2,2 %), l’alcool dihydroconiferyl (1,1 %), le (Z)-3-hexenyl salicylate (0,7 %), le benzoate de benzyle (6,2 %), le dihydroconiferyl acetate (12,2 %), le 2-phenylethyl benzoate (6,2 %), le salicylate de benzyle (2,5 %), le benzoate de géranyle (2,1 %) et le salicylate de 2-phényléthyle (2,2 %). L’identification de nombreux dihydroconiferyl esters semble être unique à cette espèce (Claude-Lafontaine et al., 1992).
Triterpénoïdes (Davies et al., 1992).
PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES ET TOXICOLOGIQUES
Plante dépourvue de toxicité (Pétard, 1986).
INTÉRÊT INDUSTRIEL
Parfumerie.
MODE D’OBTENTION
Cueillette ; petites plantations de jardin ; haies.
Admission dans la sélection restreinte.
BIBLIOGRAPHIE
Claude-Lafontaine A., Raharivelomanana P., Bianchini J. P., Schippa C., Azzaro M., Cambon A., 1992 – Volatile Constituents of the Flower Concrete of Gardenia taitensis DC. Journal of Essential Oil Research, 4 (4) : 335-343.
Davies N. W., Miller J. M., Naidu R., Sotheeswaran S., 1992 – Triterpenoids in bud exudates of Fijian Gardenia species. Phytochemistry, 31 (1) : 159-162.
Pétard P., 1986 – Plantes utiles de Polynésie et Raau Tahiti. Ed. rev. et augm. Papeete, Haere Po No Tahiti, 345 p.
Wilkinson K. M., Elevitch C. R., 2000 – Nontimber Forest Products for Pacific Islands. An introductory guide for producers. 30 p.
Rédacteur : F. Demarne
Ilex anomala Hook. & Arnott (AỌUIFOLIACEAE)
SYNONYMES
Ilex marquensensis F. Br.
Ilex taitensis (A. Gray) J. W. Moore
STATUT IUCN
Non menacé.
ACCESSIBILITÉ, RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE ET TYPE BIOLOGIQUE
Arbre indigène caractéristique des vallons et crêtes d’altitude en forêt de nuages.
Distribution géographique : Marquises, Société et Hawaï.
USAGES
Traditionnellement utilisé par les Tahitiens comme masticatoire pour lutter conte la fatigue (à rapprocher du maté, Ilex paraguariensis A.St.-Hil.).
COMPOSITION CHIMIQUE
Peu connue ; travaux anciens.
Elle est à comparer avec celle de Ilex paraguensis qui fournit le célèbre « maté » d’Amérique du Sud (de nombreux ouvrages traitent de cette plante).
Caféine : 4 % (drogue sèche).
Huile essentielle.
Tanin.
Gomme résine.
PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES ET TOXICOLOGIQUES
Propriétés pharmacologiques
La caféine a une action sur le système nerveux et sur le système cardio-vasculaire.
Sur le système nerveux central : la caféine est un stimulant cortical qui maintient l’état d’éveil, facilitant l’idéation, qui diminue l’état de fatigue. Des doses très fortes peuvent induire de la nervosité, des tremblements, de l’insomnie. Elle stimule le centre respiratoire bulbaire, accroissant la sensibilité de celui-ci à l’action du dioxyde de carbone.
Sur le système cardio-vasculaire : la caféine développe une action inotrope positive, une tachycardie et une augmentation du débit cardiaque, une légère action vasodilatatrice périphérique, une discrète activité diurétique.
Toxicologie
Aucune étude à ma connaissance.
INTÉRÊT INDUSTRIEL
Dans le domaine du médicament
Introduction dans la liste des plantes médicinales de la « pharmacopée » en raison de propriétés stimulantes au même titre que les drogues à caféine (café, thé, cola, guarana, maté…).
Introduction dans la liste des drogues du Cahier de l’agence no 3 avec comme indications 47, 83, 85, 86, 151, par voie orale ; 30, 86, par voie locale.
« Traditionnellement utilisé » :
47 : dans les diarrhées légères
83 : dans les états de fatigue passagers
85 : pour faciliter la perte de poids en complément de mesures diététiques
151 : pour favoriser l’élimination rénale de l’eau
30 : en usage local, comme traitement d’appoint adoucissant et pour calmer les démangeaisons des affections de la peau, en cas de crevasses, écorchures, gerçures et contre les piqûres d’insectes
86 : en usage local, pour faciliter la perte de poids en complément de mesures diététiques.
Dans le domaine agroalimentaire
En raison de sa teneur en caféine, pourrait être utilisé dans des boissons stimulantes (du type « Coca-Cola », « guarana », « thé ») ou boissons dites « énergisantes ».
CONTRAINTES RÉGLEMENTAIRES
Pour respecter la législation française, la teneur en caféine des boissons « stimulantes » ou « énergisantes » ne doit pas dépasser 150 mg/l (la législation n’est pas harmonisée dans l’Union européenne ; certains pays acceptent jusqu’à 300 mg/l).
Remarque. La caféine est inscrite sur la liste des substances et procédés dopants interdits (arrêté du 7.10.94). L’analyse d’un échantillon urinaire est considérée comme positive pour une concentration supérieure à 12 m/l.
ITINÉRAIRE DE PRODUCTION
Mode d’obtention : cueillette.
Contrôle qualité.
En appliquant les techniques et protocoles connus pour les autres drogues à caféine (monographies de Pharmacopée européenne et Pharmacopée française), la mise au point du contrôle de cette drogue paraît relativement aisée.
Admission dans la sélection restreinte.
ORIENTATIONS
Favorables après résultat de l’analyse toxicologique mais encore beaucoup de travail pour finaliser la production.
BIBLIOGRAPHIE
Agence du médicament, 1997 – Médicaments à base de plantes : septembre 1997. Paris, Agence du médicament, Les cahiers de l’agence n°3, 81 p.
Rédacteur : I. Fourasté
Morinda citrifolia L. (RUBIACEAE)
ACCESSIBILITÉ, RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE ET TYPE BIOLOGIQUE
Arbuste à petit arbre naturalisé.
Abondant et répandu. Végétation ouverte littorale et mésique de basse altitude, sur tous substrats.
Distribution géographique : Australes, Gambier, Marquises, Société, Tuamotu.
USAGES
Fruit
Gingivites
Tuberculose
Anthelmintique (hommes et animaux)
Purgatif
Consommation alimentaire +/– régulière ; en cas de famine uniquement sur certaines îles.
Fleurs
Problèmes oculaires.
Feuilles
Traitement des teignes, des furoncles
Rhumatismes et douleurs rhumatismales
Problèmes inflammatoires en application externe
Refroidissements et neuralgies faciales (application externe)
Refroidissements du torse et toux (application externe)
Inflammation buccale (par mastication)
Traitement des saignements internes, gonflements et problèmes hépatiques par application externe
Traitement des ulcères
Traitement de la goutte
Consommation alimentaire +/– régulière.
Écorce
Astringent dans le traitement de la malaria.
Racine
Traitement de l’hypertension.
COMPOSITION CHIMIQUE
Feuille
Diterpènes : E-phytol.
Triterpènes : cycloarténol.
Stéroïdes : stigmasta-4-en-3-one, stigmasta-4-22-dien-3-one, β-sitostérol, stigmastérol, campesta-5, 7, 22-trien-3β-ol.
Iridoïdes : citrifolinin A, citrifolinin A-1, citrifolinoside.
Fruit
Iridoïdes : asperulosidic acid, 6-O-(β-D-glucopyranosyl)-1-0-octanoyl-βD-glucopyranose, aucubine.
Acides gras libres et combinés (trisaccharides).
Avonoïdes : rutine.
Coumarines : scopolétine.
Les composés auxquels avait été attribuée l’activité : xéronine et préxéronine, n’ont jamais été identifiés. En l’état actuel des travaux, leur existence est hautement improbable.
Racine
Anthraquinones : damnacanthal, morindone, rubiadin, rubiadin methyl ether, anthraquinone glucoside, methoxy-formyl-hydroxyanthraquinone.
PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES ET TOXICOLOGIQUES
Feuille
Activité antituberculeuse in vitro (composés lipophiles).
Inhibition de UVB-induced activator protein-1 (iridoïdes).
Inhibition Cox-1 (faible).
Activité nématicide.
Fruit
Inhibition de la transactivation AP-1 et de la transformation cellulaire dans la tumorogenèse (iridoïdes).
Activité anti-inflammatoire par inhibition de la Cox-1 (faible) et de la Cox-2 (forte).
Activité anticancéreuse sur carcinome Lewis-Lung implantée chez la souris (via stimulation du système immunitaire, voie IP), diminuée par l’administration d’immunosuppresseurs.
Pas de cytotoxicité sur cellules KB ou LLC in vitro.
Stimulation de la production de médiateurs : TNF-α, interféron-γ, interleukines, oxyde nitrique.
Prévention de la formation d’adduct du DMBA sur l’ADN in vitro probablement par l’intermédiaire de l’activité anti-oxydante, cancer du sein sur souris. L’action se manifeste aux stades primaires de la cancérogenèse.
Activité antibactérienne (faible) sur diverses souches.
Activité hépato-protectrice après intoxication au CCl4 sur le rat.
Racine
Inhibition Cox-1 (forte).
Inhibition des tyrosine-kinases, augmentation de la fragmentation de l’ADN irradié par UV et de l’apoptose en résultant (damnacanthal).
Activité antivirale (sur HIV).
Activité hypotensive.
Tige
Activité antimalariale in vitro.
Pharmacocinétique
Une étude sur le rat ou la scopolétine était utilisée comme traceur d’absorption du jus. Ne s’agissant probablement pas d’un principe actif significatif, l’intérêt en est quasi nul.
Études cliniques
Une étude de phase I est en préparation à l’université d’Hawaii, organisée par le National Center for Complementary and Alternative Medicine (NCCAM) dans le traitement des néoplasmes et néoplasmes métastasés.
Elle utilise des gélules de 500 mg d’extrait sec de jus. Les buts sont essentiellement de déterminer la dose maximale tolérée, définir la toxicité et collecter des informations préliminaires en termes d’efficacité.
Une étude clinique contre placebo (38 et 30 cas) sur des fumeurs a été effectuée pour étudier l’effet anti-oxydant du jus de morinda sur la capacité anti-oxydante du plasma (radicaux superoxydes et lipides péroxydés).
L’absorption de jus de morinda augmente fortement la capacité anti-oxydante du plasma.
Une étude contre placebo aurait été conduite à la Mount Sinai School of Medicine sur l’hypertension. Les résultats seraient positifs, mais nous n’avons pas de compte rendu de cette étude. De plus, le faible nombre de patients impliqués (9) rend les conclusions aléatoires.
INTÉRÊT INDUSTRIEL
Fruit
Commercialisé à grande échelle comme supplément alimentaire, principalement aux États-Unis, sous forme de jus de fruit pasteurisé mais aussi de jus séché ou d’extrait sec.
VALORISATION POTENTIELLE
La production de fruit devrait se pérenniser, surtout avec l’ouverture du marché européen. La valorisation comme boisson ou aliment à propriété anti-oxydante est à développer.
L’aspect thérapeutique, dépendant des études en cours, semble plus aléatoire, pour des raisons à la fois réglementaire et scientifique. En effet, la quasi-totalité des effets observés est à relier au pouvoir anti-oxydant ou à l’aspect immuno-stimulant. Il s’agit là de propriétés biologiques non spécifiques, et non de propriétés thérapeutiques spécifiques.
CONTRAINTES RÉGLEMENTAIRES
Une autorisation européenne du Scientific Committee on Food (SCF) pour la commercialisation d’un produit (Tahitian noni juice, Morinda Inc.) a été accordée en décembre 2002.
Cette autorisation, obtenue sur présentation d’un dossier principalement toxicologique, permet de conclure à la non-toxicité du produit étudié.
Cette première autorisation devrait permettre l’obtention d’autres autorisations par la procédure simplifiée de l’équivalence substantielle.
Une demande de commercialisation a été déposée en 2003 en Grande-Bretagne par la société US Neways International pour un jus de noni.
Brevets relatifs au morinda
Nous avons identifié 63 brevets relatifs, au moins partiellement, au morinda. Ils touchent tous les domaines : fabrication, formulation, activité biologique, cosmétologie, alimentation humaine ou animale…
La plupart des brevets sont originaires des États-Unis, du Japon ou de Chine. La grande majorité a été déposée en 2000 et 2001.
Une analyse complète de leur validité (technique et juridique) serait nécessaire avant tout travail de développement sur ce produit.
Une étude des dépôts de marques relatifs au morinda serait également utile dans la perspective d’une valorisation à long terme.
Morinda citrifolia n’entre pas dans la réglementation des médicaments à base de plantes. En revanche, en raison de l’acceptation par les Pays-Bas d’un complément alimentaire à base de morinda, l’introduction dans cette catégorie de produit paraît possible.
ITINÉRAIRE DE PRODUCTION
Mode d’obtention : cueillette, essais de culture.
Admission dans la sélection restreinte.
BIBLIOGRAPHIE
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Sang S., Liu G., He K., Zhu N., Dong Z., Zheng Q., Rosen R.T., Ho C.T., 2003 – New unusual iridoids from the leaves of noni (Morinda citrifolia L.) show inhibitory effect on ultraviolet B-induced transcriptional activator protein-1 (AP-1) activity. Bioorganic & medicinal chemistry, 11 (12) : 2499-2502.
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Sang S.M., Cheng X.F., Zhu N.Q., Wang M.F., Jhoo J.W., Stark R.E., Badmaev V., Ghai G., Rosen R.T., Ho C.T., 2001 – Iridoid glycosides from the leaves of Morinda citrifolia. Journal of Natural Products, 64 (6) : 799-800.
Sang S.M., He K., Liu G.M., Zhu N.Q., Wang M.F., Jhoo J.W., Zheng Q.Y., Dong Z.G., Ghai G.T., Rosen R.T., Ho C.T., 2001 – Citrifolinin A, a new unusual iridoid with inhibition of Activator Protein-1 (AP-1) from the leaves of noni (Morinda citrifolia L.). Tetrahedron Letters, 42 (10) : 1823-1825.
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Rédacteur : Y. Barbin
Piper methysticum G. Forst. (PIPERACEAE)
SYNONYME
Piper wichmanni C. DC.
Autres synonymies, anciennes (Lebot et Cabalion, 1986).
STATUT IUCN
Plante cultivée ou naturalisée, sans statut IUCN.
ACCESSIBILITÉ, RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE ET TYPE BIOLOGIQUE
Variétés de Polynésie française :
14 variétés connues autrefois à Tahiti mais déjà quasi disparues à cette époque (Cuzent, 1983 [1860]).
19 cultivars encore utilisés aux Marquises en 1935 (Brown, 1935).
USAGES
Usage rituel et médicinal, consommation traditionnelle sous forme de boisson (Lebot et Cabalion, 1986 ; Lebot et al., 1992).
Consommation néo-traditionnelle au Vanuatu, dans les villes, et en Nouvelle-Calédonie (André, 1999 ; Chanteraud, 1994, 1999, 2001).
COMPOSITION CHIMIQUE
Polynésie française :
4 cultivars traités par Lebot et Levesque (1989).
Études par Isabelle Lechat-Vahirua à Papeete (Institut Malardé).
PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES ET TOXICOLOGIQUES
Principale utilisation
Comme anxiolytique à base d’extrait de kava (synergie entre les principes actifs, kavalactones ou kavapyrones, ce qui justifie l’utilisation d’extraits naturels), ou de D,L-kavaïne (pas de synergie en ce cas).
Principal reproche
Le kava présenterait un risque de toxicité hépatique.
Les causes possibles en seraient les suivantes :
présence de piperméthysticine (hépatotoxique in vitro) dans des médicaments issus de lots de « peelings » (épluchures de bas de tiges) importés des îles Fidji ;
absence ou réduction forte dans les extraits de kava à l’alcool ou à l’acétone du glutathion présent dans la boisson traditionnelle (où il aurait un rôle protecteur par ses effets antioxydants et la conjugaison des p-OH-kavaquinones formées au cours du métabolisme) ;
débordement des défenses hépatiques chez des patients fragiles ou fragilisés (causes précédentes et/ou causes idiosyncrasiques au niveau de l’équipement du foie en cytochromes) ;
recherches récentes à ce sujet en Nouvelle-Calédonie et à Futuna sur crédits du Secrétariat d’État à l’outre-mer, SEOM (Cabalion et al., 2003 ; Warter, 2003).
INTÉRÊT INDUSTRIEL
Base de production d’extraits de kava à visée anxiolytique.
Brevets
L’Oréal : usages cosmétiques du kava.
Pernod-Ricard : intérêt du kava dans le sevrage des éthylomanes.
CONTRAINTES RÉGLEMENTAIRES
En Polynésie : arrêté de 1927 qui interdit la culture, la préparation, la détention, la circulation, la consommation, le don, l’échange ou la vente de kava aux Marquises. Il a été abrogé par un arrêté en Conseil des ministres en 2001 (662 CM du 16 mai) à l’initiative du Service du développement rural.
Pharmacopées de pays industrialisés : usage pharmaceutique interdit en l’an 2002 dans de nombreux pays industrialisés, Allemagne, France, Japon, etc., mais reste autorisé aux États-Unis. Totalement interdit dans certains pays, comme le Canada.
Changement en cours : levée récente de l’interdiction de l’usage alimentaire du kava (parlement du Pays de Galles, 2003).
Pas d’interdiction de la consommation traditionnelle ou néo-traditionnelle (sauf aux Marquises, voir arrêté susmentionné).
Commentaires de Mme FOURASTÉ
Deux décisions de police sanitaire ont été prises au niveau français :
a) JO de la République française, du 12 janvier 2002 : Décision du 8 janvier 2002 portant suspension de la mise sur le marché, à titre gratuit ou onéreux, de la délivrance et de l’utilisation à des fins thérapeutiques du kava (kava-kava, Piper methysticum) et de produits en contenant, sous toutes formes, à l’exception des médicaments homéopathiques à des dilutions égales ou supérieures à la cinquième centésimale hahnemannienne.
b) JO de la République française : Décision du 13 mars 2003 portant interdiction de la mise sur le marché, à titre gratuit ou onéreux, de la délivrance et de l’utilisation à des fins thérapeutiques du kava (kavakava, Piper methysticum) et de produits en contenant, sous toutes formes, à l’exception des médicaments homéopathiques à des dilutions égales ou supérieures à la cinquième centésimale hahnemannienne.
Ces deux décisions ont été prises à la suite de l’estimation par le groupe européen de pharmacovigilance d’un rapport bénéfice/risque négatif. Des décisions analogues ont été prises en Europe (Espagne, Portugal, Irlande, Allemagne, Royaume-Uni) et hors d’Europe (Canada et Australie). La Food and Drug Administration (FDA) n’a pas pour l’instant pris de mesures restrictives à l’égard de cette plante, mais a également informé les consommateurs du risque encouru.
De ce fait, l’utilisation du kava en tant que médicament ou en tant que complément alimentaire paraît compromise pour de nombreuses années. Il ne semble pas raisonnable, dans ces conditions, d’encourager la production de kava dans un but autre que BOISSON CONVIVIALE LOCALE.
ITINÉRAIRE DE PRODUCTION
Bouturage uniquement.
ORIENTATIONS
Le kava présente actuellement deux intérêts principaux, en pharmacie comme anxiolytique naturel, et en alimentaire comme boisson conviviale dans le Pacifique.
Après la découverte en Allemagne et en Suisse de cas de toxicité hépatique attribués au kava, de nombreuses recherches ont eu lieu pour mieux connaître l’état de la question et les causes éventuelles de ces phénomènes. Un lobbying mené à Bruxelles par les pays du Pacifique a également permis à un groupe d’experts consultants de donner un avis en faveur de l’usage de cette plante (Gruenwald et al., 2003). On peut penser que l’interdiction du kava dans les années 2001 et suivantes est, au moins partiellement ou indirectement, le produit d’un lobbying en sens inverse, mais également l’application du principe de précaution.
Aucun cas d’hépatite fulminante n’a pu être trouvé dans le Pacifique et il est raisonnable de penser que la boisson à la manière traditionnelle n’est pas menacée et conservera son marché dans le Pacifique et peut-être ailleurs. En ce qui concerne le marché pharmaceutique, des recherches complémentaires restent nécessaires (rôles du glutathion, éventuellement du sélénium, des p-OH-kavaquinones, exploration des cytochromes hépatiques liés à la métabolisation du kava...) pour établir un nouveau rapport bénéfice/risque du kava en pharmacie (Warter, 2003), ou plus généralement en santé incluant les effets des utilisations de type alimentaire (Cabalion et al., 2003). Par ailleurs, les posologies pourraient être revues à la hausse.
Conclusion. Il paraît judicieux de conseiller à la Polynésie française de ne pas abandonner ses recherches agronomiques et chimiques sur les variétés de kava local, pour produire une matière première originale et de qualité destinée au marché local du kava convivial, au marché américain (qui reste ouvert), et enfin de préparer un probable retour du kava sur le marché pharmaceutique [selon des modalités peut-être différentes de celles actuellement connues et qui restent à préciser, (Cabalion et al., 2003 ; Warter, 2003)].
Admission dans la sélection restreinte.
BIBLIOGRAPHIE
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Brown F.B.H., 1935 – Flora of South Eastern Polynesia. III. Dicotyledons. Bernice P. Bishop Museum Bulletin, 130 : 1-386.
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Cuzent G., 1983 [1860] – Archipel de Tahiti ; recherches sur les productions végétales. Édition revue, augmentée et illustrée, Eds Haere po no Tahiti, 208 p.
Gruenwald J., Mueller C., Skrabal S., 2003 – In-depth Investigation into EU Member States Market Restrictions on Kava Products.
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Lebot V., Levesque J., 1989 – The origin and distribution of Kava (Piper methysticum Forster, Piperaceae) : a phytochemical approach. Allertonia, 5 : 223-280.
Lebot V., Merlin M., Lindstrom L., 1992 – Kava, the Pacific Drug. Yale Univ. Press, New Haven & London, 255 p.
Warter S., 2003 – Étude de populations exposées au kava en Nouvelle-Calédonie et à Futuna ; contribution à la connaissance de la toxicité du kava. Thèse d’exercice Médecine générale, université de Strasbourg I, 267 p.
Rédacteur : P. Cabalion
Santalum insulare DC. var. insulare (Tahiti)
Santalum insulare var. marchionense (Skottsb.)
Skottsb. (Marquises)
Santalum insulare var. margaretae (F. Br.)
Skottsb. (Rapa)
Santalum insulare var. raiateense (J. W. Moore)
Fosberg & Sachet (Raiatea, Moorea)
Santalum insulare var. raivavense F. Br. (Raivavae, Australes)
Ces variétés représentent le polymorphisme de l’espèce de la Polynésie française.
J.-F. Butaud (Service du développement rural Tahiti) prépare actuellement une thèse sur la distribution, la taxonomie du complexe en Polynésie française.
STATUT IUCN
Gravement menacé d’extinction à vulnérable.
ACCESSIBILITÉ, RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE ET TYPE BIOLOGIQUE
Toutes les variétés, sauf celle des Marquises sont relictuelles et ont un statut allant de CR (critical) à VU (vulnerable). Aux Marquises, les populations sont localement de quelque importance et sont plus ou moins accessibles et disponibles, au moins pour une première étude chimique.
Ces variétés occupent les formations ouvertes de croupes et de crêtes de moyenne à haute altitude.
USAGES
Massages : poudre de santal dans de l’huile de noix de coco.
Autres espèces du genre
■ Santalum spicatum :
graines alimentaires (Australie).
■ Santalum album :
inflammation du système urinaire (Kom E), insolation, douleurs abdominales.
COMPOSITION CHIMIQUE
Pour toutes les variétés : huile essentielle dans le bois, α et β santalol (60 %). Var. marchionense : sesquiterpènes, α et β-santaldiol.
Autres espèces du genre
■ Santalum spicatum :
Huile grasse (graine) : acide ximenynique (# 50 %), ac. oléique, ac. stéarique, ac. linolénique.
■ Santalum album :
Huile essentielle (3 à 5 % dans le bois) : α-santalol (50 %) et β-santalol (20 %), epi-β-santalol, α-bergamotol, α-bergamotal.
PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES ET TOXICOLOGIQUES
Autres espèces du genre
■ Santalum acuminatum :
inhibition du relargage de 5-hydroxytryptamine par les plaquettes.
■ Santalum album :
l’huile essentielle présenterait une action sur le système cardio-vasculaire.
INTÉRÊT INDUSTRIEL
L’huile essentielle de toutes les variétés de Santalum insulare est signalée comme un substitut acceptable de l’huile essentielle de santal blanc.
VALORISATION POTENTIELLE
L’huile essentielle de santal blanc des Indes est en voie de raréfaction sur le marché international pour des raisons politiques (restriction de la production et de l’exportation par l’Inde) et phytosanitaires (maladie « spike »). Bien qu’une autre huile de santal ne puisse lui être directement substituée (par exemple, celle d’Australie ou de Nouvelle-Calédonie), il existe une possibilité indéniable d’introduction sur le marché pour cette huile, qui pourrait l’être dans de nouvelles formules.
Une étude à long terme est en cours (UPF/SDR/Cirad) sur le santal de Polynésie :
Points étudiés :
Multiplication par graines
Inventaire des populations
Études chimiques et génétiques aux Marquises.
1Points en cours d’étude :
Études chimiques et génétiques.
2Points restant à étudier :
Multiplication végétative
Déterminisme de la composition de l’huile essentielle
Techniques culturales
Études de la descendance
Acceptabilité par les utilisateurs (substitution, nouvelle matière première…).
Il s’agit d’un programme de recherche et de valorisation à très long terme (plusieurs dizaines d’années) qui demande un effort soutenu mais dont les débouchés potentiels seront sans doute stables, car à l’abri des effets de mode.
Du fait de la longueur de ce programme, le recours à la biotechnologie, en particulier pour la multiplication, doit être privilégié.
Il conviendrait aussi de s’interroger sur les raisons de la baisse de la production en Inde. C’est une espèce préférant les milieux pauvres, et sa croissance dans ces milieux pourrait être vite ralentie (Geneviève Michon, écologue IRD, comm. pers.).
CONTRAINTES RÉGLEMENTAIRES
Vérifier l’absence des molécules allergènes listées au 7e amendement de la directive européenne sur les produits cosmétiques.
Aucune place pour le santal en tant que médicament ou complément alimentaire.
ITINÉRAIRE DE PRODUCTION
Mode d’obtention
Distillation de l’huile essentielle sur le territoire.
Mode de commercialisation
Auprès des industriels des matières premières aromatiques travaillant avec les parfumeurs.
Contrôle qualité
Faire reconnaître la qualité de l’huile essentielle par une norme spécifique Afnor/ISO.
Admission dans la sélection restreinte.
BIBLIOGRAPHIE
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Rédacteur : Y. Barbin
Tephrosia purpurea (L.) Pers. var. piscatoria(Ait.) Fosberg (FABACEAE)
SYNONYMES
T. purpurea sensu Zepernick
T. piscatoria Aiton.
ACCESSIBILITÉ, RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE ET TYPE BIOLOGIQUE
Espèce cultivée et naturalisée dans plusieurs îles de la Polynésie où elle est localement abondante ; plus généralement, dispersée en station sèche de basse et moyenne altitude aux Marquises et dans la Société.
Distribution géographique : Australes, Gambier, Marquises, Société.
USAGES
Employée comme ichtyotoxique dans de nombreuses régions du Pacifique (Nishimoto, 1969 ; Pétard, 1986).
COMPOSITION CHIMIQUE
Roténoïdes, surtout dans les racines.
Graines
Flavonoides pongamol, karanjine and lanceolatine B, flavonoides prénylées (purpuritenin et purpureamethide).
Racines
Purpurénone, bêta-hydroxychalcone ; (+)-purpurine ; déhydroisoderricine, et (–)-maackiaine. Pseudosemiglabrin et (–)-semiglabrin (Sinha et al., 1982 ; Ventakata Rao et Ranga Raju, 1984).
Fleurs et fruits
7,4’-dihydroxy-3’,5’-diméthoxyisoflavone ; (+)-téphropurpurine ((+)-purpurine, pongamole, lancéolatine B, (–)-maackiaine, (–)-3-hydroxy-4méthoxy-8,9-méthylène-dioxyptérocarpane et (–)-médicarpine, tous actifs sur quinone réductase ; composés non actifs : 3’-méthoxy daidzeine, desmoxyphylline B and 3,9-dihydroxy-8-meéhoxycoumestane (Chang et al., 1997).
PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES ET TOXICOLOGIQUES
Propriétés ichtyotoxiques et insecticides
La roténone et ses dérivés, les roténoïdes, ont la propriété d’asphyxier le poisson. En fait, ils agissent sur tous les animaux en bloquant la respiration à l’intérieur des cellules au niveau des mitochondries, mais les animaux à sang chaud sont protégés par leur revêtement cutané qui empêche la résorption du poison, alors que les animaux à sang froid (insectes, poissons, serpents) y sont particulièrement sensibles.
Activité nématicide (BANSODE et KURUNDKAR, 1989)
Les parties aériennes fournissent un excellent « engrais vert » (Joshi et al., 2000).
Activité allélopathique des extraits aqueux de feuilles sur parthenium
L’inhibition significative de la vitesse de germination et de la croissance de la plantule permet d’envisager l’emploi de cet extrait simple comme herbicide peu onéreux et biodégradable « weed control » (Damme et al., 1994).
Activités anti-ulcéreuses démontrées sur le rat des extraits aqueux de racines, en raison des propriétés cytoprotectives de la drogue (Deshpande et al., 2003).
Propriétés antitumorales marquées, démontrées par induction in vitro de la quinone réductase des composés isoflavoniques isolés des fruits et fleurs (Chang et al., 1997).
INTÉRÊT INDUSTRIEL
Valorisation possible comme insecticide et ichtyotoxique.
Les drogues à roténone sont employées en assez grande quantité comme insecticide en phytopharmacie, sous forme de poudre végétale, pour lutter contre les chenilles, pucerons et autres doryphores, présentant le grand avantage d’être inoffensives pour l’homme. La tendance est de les associer aux pyréthrines, autres insecticides végétaux, afin de combiner leurs actions, les effets de ces derniers étant plus rapides mais aussi plus fugaces.
La roténone se dégrade rapidement dans le milieu (3 à 6 jours), ce qui lui vaut un regain d’intérêt comme pesticide biologique. Son emploi dans des conditions strictes et réglementées est autorisé en agriculture biologique dans certains pays. Ce marché, sans être énorme, est consistant à l’échelle du marché des plantes médicinales et devrait se développer du fait de la croissance des productions biologiques (Tamm et al., 2000) ; et ce bien que les roténones (avec d’autres pesticides) aient été associées à la maladie de Parkinson. Des études récentes ont cependant montré que l’injection de doses élevées (1-12 mg/kg) de roténone à des rats provoque chez l’animal des symptômes « Parkinsonlike », suscitant des réserves sur son emploi. Les doses utilisées dans l’expérience sont cependant très au-dessus des doses susceptibles d’être trouvées chez l’homme consommant des aliments traités. La question est loin d’être tranchée et la réglementation devrait encore évoluée (Giasson et Lee, 2000).
Admission dans la sélection restreinte.
Composition chimique bien connue de l’espèce (études menées pour la plupart sur des échantillons récoltés en Inde). Comme c’est généralement le cas pour les tephrosia, présence de dégueline et dérivés au lieu de roténone.
Il serait intéressant de mesurer la teneur en roténoïdes de la variété de Polynésie française.
Ses propriétés nématicides, allélopathiques, et comme engrais vert, en font un excellent produit phytosanitaire (lutte antivectorielle, agriculture…).
Les insecticides « biologiques », biodégradables, sont spécialement intéressants pour l’agriculture en milieu insulaire, par exemple les îles Loyauté en Nouvelle-Calédonie, pour éviter de polluer la lentille d’eau douce sousjacente, fragilisée par des produits phytosanitaires à forte rémanence.
BIBLIOGRAPHIE
Bansode P.T., Kurundkar B.P., 1989 – Efficacy of organic amendments and plant extracts in management of root-knot of brinjal. Indian Journal of Plant Pathology, 7 (2) : 160-163.
Chang L.C., Gerhauser C., Song L., Farnsworth N.R., Pezzuto J.M., Kinghorn A.D., 1997 – Activity-guided isolation of constituents of Tephrosia purpurea with the potential to induce the phase II enzyme, quinone reductase. Journal of Natural Products, 60 (9) : 869-873.
Damme V. Van, Meylemans B., Damme P. Van, 1994 – Survey on weed management practices in upland crops in the dry zone of Sri Lanka. Mededelingen Faculteit Landbouwkundige en Toegepaste Biologische Wetenschappen, Universiteit Gent, 59 (3b) : 1345-1350.
Deshpande S.S., Shah G.B., Parmar N.S., 2003 – Antiulcer activity of Tephrosia purpurea in rats. Indian Journal of Pharmacology, 35 (3) : 168-172.
Giasson B.I., Lee V.M.-Y., 2000 – A new link between pesticides and Parkinson’s disease. Nature Neuroscience, 3 (12) : 1227-1228.
Joshi S.D., Jadhav A.S., Patil M.B., Kurundkar B.P., 2000 – Effect of organic amendment and fly ash on root-knot disease of tomato. Journal of Maharashtra Agricultural Universities, 25 (1) : 84-85.
Nishimoto S. K., 1969 – Plants used as fish poisons. Newsletter of the Hawaiian Botanical Society, 3 : 20-28.
Pétard P., 1986 – Plantes utiles de Polynésie et Raau Tahiti. Ed. rev. et augm. Papeete, Haere Po No Tahiti, 345 p.
Sinha B., Natu A.A., Nanavati D.D., 1982 – Prenylated flavonoids from Tephrosia purpurea seeds. Phytochemistry, 21 (6) : 1468-1470.
Tamm L., Speiser B., Wyss E., Niggli U., 2000 – Use of Rotenon in Organic Agriculture : FiBL Statement. 2 p.
Ventakata Rao E., Ranga Raju N., 1984 – Two flavonoids from Tephrosia purpurea. Phytochemistry, 23 (10) : 2339-2342.
Rédacteur : C. Moretti
Vanilla tahitensis J. W. Moore (ORCHIDACEAE)
SYNONYME
Synonyme de V. planifolia Andr., probablement un cultivar particulier ou hybride de cette espèce avec une autre. Il semble actuellement que plusieurs groupes de botanistes et de généticiens travaillent sur la question (mais pas de références bibliographiques).
STATUT IUCN
Pas de statut, plante cultivée.
ACCESSIBILITÉ, RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE ET TYPE BIOLOGIQUE
Vanilla tahitensis n’est cultivée qu’en Polynésie. Plusieurs cultivars sont répertoriés et font désormais l’objet d’une collection vivante, maintenue par les services de l’agriculture du territoire (Dron, 2002).
Liane herbacée charnue, volubile, naturalisée à basse et moyenne altitude (anciennes plantations ou en station secondaire).
USAGES
Gousse ; aliment ; épice.
Sève : Comores ; médicinal ; hémostatique ; cicatrisant.
COMPOSITION CHIMIQUE
Gousse : glucosides, vanilline, aldehyde p-hydroxybenzoique, p-anisaldehyde, acide p-hydroxybenzoique, acide vanillique, acide anisique, alcool anisique (Rives, 2000).
Des alcaloïdes, des polyphénols et des traces de leucoanthocyanes.
PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES ET TOXICOLOGIQUES
Toxicité ; vanillisme (Bùi-Xùan-Nhùan, 1954).
INTÉRÊT INDUSTRIEL
Agro-alimentaire comme arôme typé, sur un marché ciblé.
ITINÉRAIRE DE PRODUCTION
Culture déjà établie à Tahiti et dans les îles Sous-le-Vent (Huahine, Raiatea, Tahaa…).
MODE D’OBTENTION
Multiplication végétative par bouture. Attention aux problèmes de transmission des maladies virales.
Admission dans la sélection restreinte.
BIBLIOGRAPHIE
Bùi-Xùan-Nhùan, 1954 – « Le vanillisme ». In Bouriquet G. (éd.) : Le vanillier et la vanille dans le monde, Paul Lechevalier : 647-661.
Dron M., 2002 – Rapport d’évaluation de la composante scientifique du projet vanille du Service de développement rural à Raiatea (période 1998-2002), 31 p.
Rives M.J., 2000 – Étude des profils aromatiques des différentes variétés de Vanilla tahitensis. École nationale supérieure d’agronomie de Toulouse, 51 p
Rédacteur : F. Demarne
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