Les substances naturelles en Polynésie française : état des lieux
p. 26-45
Texte intégral
1L’ensemble des observations exposées ici vise à caractériser en premier lieu le contexte local, puis l’état actuel de la valorisation des substances naturelles en Polynésie française.
DONNÉES GÉNÉRALES
2Sous ce titre, il ne s’agit pas de présenter ni même d’esquisser une description complète du territoire et de ses activités, mais d’en souligner les traits les plus étroitement corrélés à l’objet de notre étude.
Le territoire et ses ressources
3Le territoire polynésien se caractérise par :
- la dispersion insulaire avec 118 îles sur un espace maritime de quelque 5 000 000 km2 (ZEE1), soit deux fois la taille de l’Europe ;
- de fortes disparités entre les îles, en termes de concentration de population, d’activités et d’infrastructures ;
- une ressource foncière limitée par la superficie réduite (3 500 km2) et les contraintes topographiques et pédologiques ; la superficie agricole utile ne représente guère que 8 à 10 % de la superficie totale, soit moins de 25 000 ha (hors cocoteraie) ;
- l’éloignement par rapport aux grands marchés.
4Avec une population totale d’environ 250 000 habitants, la ressource humaine est limitée. Il existe toutefois un réel dynamisme démographique (taux d’accroissement de 1,5 %). Le développement de nouvelles activités représente donc un enjeu en termes d’emploi et de formation. On notera toutefois le vieillissement de la population agricole. Pour le développement de nouvelles activités se pose le problème du coût du travail, car le niveau des salaires et de la protection sociale est sensiblement plus élevé que dans les pays de l’ensemble régional.
5Comme le montre la section suivante (« Le capital biodiversité de la Polynésie française »), la biodiversité polynésienne est intéressante avec un fort endémisme des espèces végétales terrestres et une riche biodiversité marine. Elle apparaît prometteuse, dans certaines limites toutefois pour les substances naturelles végétales. Mais elle est encore relativement peu explorée, notamment sous l’angle chimiotypes ou cultivars propres à la Polynésie française, et peu exploitée, seules quelques espèces étant valorisées commercialement. Soulignons enfin que les plantes ont une forte valeur patrimoniale en Polynésie française ; nombre d’entre elles sont consommées lors de cérémonies rituelles ou utilisées en médecine traditionnelle.
6Les mesures de conservation des espèces et des écosystèmes demeurent très limitées et, en dehors du problème des espèces invasives (essentiellement le Miconia pour les plantes envahissantes et, pour les insectes, la « cicadelle pisseuse » et les mouches des fruits) qui est l’une des grandes préoccupations des autorités en charge de l’environnement et de l’agriculture, on constate peu d’initiatives publiques dans ce domaine. Des arrêtés territoriaux, datant de 1996, ont défini la protection de certaines espèces végétales ou animales et institué aux Marquises des domaines protégés, d’intérêt floristique et touristique. Mais les moyens de contrôle sont faibles, surtout sur un ensemble aussi dispersé, et rien ne permet d’affirmer que les mesures de préservation sont effectivement appliquées.
7En l’état des choses, caractérisé par l’absence de dispositions pour mettre en vigueur les articles clés de la CDB, le risque de « biopiratage » ne peut être contrôlé ; des cas de pillage des ressources ont d’ailleurs été avérés sur le territoire. De façon plus générale, on peut se demander si la Polynésie française est en mesure d’assurer sa juste part dans la gestion des avantages attendus de l’exploitation de sa biodiversité. Conservation de la biodiversité et protection des droits sont désormais des questions de tout premier plan depuis l’entrée dans « l’ère de la CDB » et l’expertise en traitera largement.
8Enfin, sur un plan plus économique qu’environnemental, on peut constater un réel souci de protection des productions du territoire par des procédures variées. La Polynésie française détient en effet depuis 1992 une appellation d’origine contrôlée (AOC) pour le monoï. Des projets allant dans le même sens ont été mis à l’étude pour la vanille et pour la perle ; on note aussi un projet d’écocertification « agriculture biologique » pour le coprah2, le nono, le taro et la vanille.
Le panorama économique
9On notera tout d’abord le poids prépondérant qu’y représentent d’une part les transferts financiers et sociaux de la métropole (environ 55 % du PIB polynésien) et d’autre part la perliculture et le tourisme, secteurs très sensibles aux aléas de la conjoncture économique des grands pays industrialisés (États-Unis, Japon, Europe), qui en sont les principaux clients. Ces deux traits suscitent les réflexions suivantes : d’une part, toute activité nouvelle doit être située par rapport à ces deux activités « emblématiques » ; d’autre part, la Polynésie a tout intérêt à dégager de nouvelles perspectives de diversification de ses activités économiques.
10Une donnée récente – le boom du nono depuis la fin des années 1990 – vient confirmer le bien-fondé des préoccupations de diversification des activités à partir de la valorisation des ressources naturelles. Mais la question se pose de savoir si ce scénario à succès peut être répliqué pour d’autres produits.
11Quant au tissu économique concerné par l’exploitation des produits et substances naturels, on donnera ici un rapide aperçu des activités en ce domaine, les filières économiques par produit étant présentées plus loin (cf. p. 34).
12Le tissu industriel intéressant les substances naturelles est hétérogène. Y coexistent en effet une très grosse entreprise, Morinda Inc., « poids lourd » du nono comme le montrera la description de la filière, quelques entreprises de taille moyenne telles que la société Cairap et les Laboratoires de cosmétologie du Pacifique Sud, présentés ci-après à titre d’exemples, et de nombreuses petites entreprises pour beaucoup à structure familiale, dont les productions (jus de fruits, produits cosmétiques) ont un marché principalement, voire exclusivement, local. Les seules filières présentant une véritable organisation sont celles de la perle, du monoï, de la vanille, ainsi que celle du coprah, de nature d’ailleurs très différente.
- Implanté depuis 1989 sur le territoire, le Cairap était originellement un laboratoire d’analyses industrielles effectuant des contrôles qualité pour l’industrie alimentaire. Son activité s’est ensuite étendue aux analyses de l’eau (pour les hôtels, restaurants, etc.), avec un volet conseil dans le domaine de l’hygiène et de la qualité alimentaires. Le Cairap cherche à accentuer sa diversification en étant très présent sur le créneau R&D. Il est notamment partie prenante de plusieurs thèses Cifre3, dont deux4 concernent directement le domaine des substances naturelles.
- D’abord spécialisés dans la production de monoï, les Laboratoires de cosmétologie du Pacifique Sud y ont ensuite associé le tamanu5, fait exceptionnel car les autres entreprises ont l’une ou l’autre spécialisation. Exportant leur production à 99 %, essentiellement vers la métropole, ils fournissent en ingrédients (huiles purifiées) et matière première, dont des plantes fraîches des Marquises, de grandes entreprises internationales de la cosmétique. La réussite de l’entreprise repose très largement sur un solide réseau relationnel en métropole.
L’environnement des activités économiques : quels atouts pour l’innovation ?
L’infrastructure scientifique et technique
13La Polynésie française bénéficie sur ce plan d’un dispositif assez étoffé et d’un bon niveau d’équipement, malgré un déficit en équipements « lourds » (spectromètres RMN6, par exemple) et l’absence d’une structure de coordination et de gestion de ces équipements, alors même que la dualité des tutelles des organismes de recherche – État et « collectivité » – engendre des situations complexes.
Les organes territoriaux de recherche
- Le Service du développement rural (SDR) a dans ses attributions une mission de recherche agronomique et de formation-vulgarisation. Dans les dix dernières années, il a principalement travaillé en étroite collaboration avec l’Institut Louis-Malardé sur le nono (sélection des morphotypes, développement de la mise en culture) et le kava (sélection des cultivars).
- Dans le domaine des ressources marines, le Service de la Pêche a également une compétence en matière de recherche, de recherche-développement, de transfert et de vulgarisation ; il est partie prenante de deux actions en cours, concernant la valorisation des déchets de poisson et l’extraction d’acides gras (oméga 3) des yeux de thon (en collaboration, pour cette dernière, avec l’Institut Louis Malardé).
- L’Institut Louis-Malardé (ILM), ayant statut d’Epic7 depuis 2001, comporte, outre un laboratoire d’analyses médicales et un laboratoire d’analyse de la salubrité des eaux, cinq unités de recherche, dont une est dédiée aux substances naturelles. En ce domaine, les travaux portent essentiellement sur les substances volatiles et aromatiques issues de la flore locale et l’analyse de la composition chimique et des propriétés biologiques d’espèces végétales employées en médecine traditionnelle. L’ILM est doté d’équipements performants : chromatographe à phase gazeuse, spectromètre de masse, chromatographie liquide à haute performance. Cet institut envisage, pour la période à venir, d’orienter prioritairement ses travaux vers des substances offrant des perspectives libres de brevets, contrairement aux kava, nono et tamanu, en coopération avec d’autres instituts de recherche présents sur le territoire. Signalons enfin qu’au sein de l’ILM, le Laboratoire de recherche sur les micro-algues toxiques (LMT) a constitué une algothèque et une banque de standards de ciguatoxines.
Les organismes de recherche d’État
L’Université de Polynésie française (UPF)
14Dans le domaine relevant du champ de l’expertise collégiale, deux entités sont à signaler :
- Les activités de recherche de l’Équipe « Terre-Océan » comportent un axe « Biodiversité ». Ce dernier s’intéresse à la constitution d’une flore académique du domaine marin (couvrant l’ensemble de la Polynésie française), aux espèces invasives et à l’érosion de la biodiversité par les espèces autochtones (étude génétique des populations), aux microorganismes marins (bactéries, cyanobactéries et microalgues) en vue d’applications biotechnologiques, en partenariat avec l’Ifremer et le Cairap ;
- Le laboratoire de chimie analytique mène pour sa part deux programmes sur le santal, dont un en partenariat avec le Cirad, un programme sur le tamanu et un autre sur les acides gras de la nacre en collaboration avec l’ILM. Deux de ses chercheurs travaillent également sur les arômes des fruits de Polynésie française.
Les instituts de recherche
- Le Cirad intervient dans le cadre d’un accord cadre État-territoire, signé en 1995. Il mène ses activités principalement en réponse aux demandes du Service du développement rural, qu’il oriente selon trois axes : recherches d’accompagnement, expertises et études de filières, actions de formation des cadres locaux. Les travaux innovants couvrent notamment les domaines de la caractérisation des santals des Marquises et des virus des vanilliers.
- Les activités de l’Ifremer en Polynésie française concernent principalement l’aquaculture, les actions de recherche en soutien à la filière huîtres perlières (ou nacre), les coproduits de la pêche hauturière, en collaboration avec l’ILM, et plus récemment des actions au niveau des molécules marines et de leurs applications biotechnologiques dans les domaines d’intérêt pour la Polynésie.
- L’IRD mène des actions de recherche dans les domaines de la taxonomie florale et de la biologie marine, intéressant notamment la gestion des milieux lagonaires et l’application de la télédétection à la prévision des déplacements des stocks halieutiques. Il dispose d’un centre et de laboratoires permanents.
L’attitude des pouvoirs publics face à l’innovation
15La mission consistant à coordonner la recherche et le développement technologique est dévolue à la DRRT (Délégation régionale à la recherche et à la technologie). Il lui revient d’harmoniser l’action des établissements publics, de mener ou susciter toutes les actions nécessaires en vue de favoriser le décloisonnement de la recherche et son ouverture sur le monde socio-économique, de développer les actions de valorisation et d’organiser les transferts de technologie. Cette mission n’est pas facilitée par l’ambiguïté ou le chevauchement des compétences État-collectivité, notamment dans le domaine qui est celui de cette expertise collégiale.
16Compte tenu de la modestie relative du tissu local d’activités productives, l’innovation semble être demeurée jusqu’ici un thème mineur tant pour les politiques publiques que pour les milieux économiques : c’est peut-être l’indice d’une manière de « déliaison » entre les attentes de ceux-ci et la recherche commanditée par celles-là. Cependant, des phénomènes de portée générale – problèmes écologiques (espèces invasives, gestion des déchets), questions de santé publique – ou des événements plus ponctuels comme la Fête de la science, suscitent une réflexion et des réactions en faveur de l’introduction de technologies nouvelles et de pratiques innovantes, et, globalement, en faveur d’un meilleur ancrage de la recherche dans le territoire. Au niveau du gouvernement de la Polynésie française, cette réflexion s’est traduite notamment par des actions mobilisatrices, telles que le projet METUA ou l’initiative Gepsun :
- Le projet METUA (Multimedia Environment based on Technologies for a Universal Access) a été conçu pour devenir l’instrument principal de la politique territoriale en faveur du développement des technologies de l’information et des communications en Polynésie française. Décidé en avril 1999, c’est un élément significatif en faveur du développement d’une activité économique fondée sur les NTIC8. Il s’agit de transformer en atout un handicap structurel, la dispersion géographique, qui pénalisait jusqu’alors le développement économique de la Polynésie française. En effet, les distances apparaissent désormais comme créatrices d’un marché pour les technologies de l’information et des communications, et pour l’innovation en général.
- Le projet de plate-forme technologique Gepsun9, inscrit au contrat de Plan avec l’État, s’affiche comme un moyen de renforcer la recherche-développement sur les substances naturelles dans le territoire, en créant un dispositif d’interface, absent jusqu’ici, à même de réunir recherche publique et secteur privé sur des projets d’études finalisées dans le domaine des substances naturelles. Le lancement du Gepsun est certes trop récent (second semestre 2003) pour qu’on puisse augurer de sa capacité à atteindre ces objectifs. Mais il est en soi l’indice qu’il y a bien sur le territoire, tant du côté public que du côté de certaines entreprises, une prise de conscience des enjeux de l’innovation et de la nécessité de se doter des moyens nécessaires pour y répondre. D’autres indices en ce sens sont repérables du côté des entrepreneurs, si bien qu’on peut parler d’un contexte local globalement assez favorable à des projets novateurs, appuyés sur la recherche.
17Reste à conduire cette démarche avec prudence, en l’étayant sur une double expertise, scientifique et économique, de manière à éviter les déceptions suscitées dans un passé récent par des projets restés sans suite en Polynésie (tels ceux qui portaient sur la crevette ou sur le kava) et de façon à ne pas entamer, chez les divers acteurs potentiels, le capital d’intérêt pour l’innovation.
ÉTAT ACTUEL DE LA VALORISATION ÉCONOMIQUE DES SUBSTANCES NATURELLES EN POLYNÉSIE FRANÇAISE
L’exploitation du milieu marin
18À s’en tenir rigoureusement à l’intitulé, « État actuel de la valorisation économique des substances naturelles en Polynésie française », ce développement n’aurait pas lieu d’être ici. En effet, actuellement en Polynésie française, l’exploitation économique des richesses de la mer concerne essentiellement non des substances d’origine marine, mais des organismes marins : tel est le cas de la pêche, hauturière ou lagonaire, et de la perliculture.
Pêche et perliculture
19Il a paru intéressant de mettre en parallèle, dans le tableau 1, les résultats des deux principales productions liées à l’exploitation du milieu marin, avec ceux du nono :
- Les perles représentent quelque 80 % de la valeur des exportations locales en 2002, 77 % en 2003. La Polynésie française se situe au 2e rang mondial des pays exportateurs de perles et représente un tiers du marché mondial.
- En 2003, elles demeurent toujours, et de très loin, la première recette à l’exportation, mais avec un montant en baisse de 50 % par rapport à 2000, signe d’une crise sévère.
- À noter enfin qu’en 2003, les recettes du nono à l’exportation dépassent celles des produits de la pêche, alors qu’elles étaient près de quatre fois moindres en 2000, et encore inférieures d’un tiers en 2002.
20L’importance pour la Polynésie française de la perliculture et de la pêche s’apprécie également en termes d’emplois (en particulier dans les îles éloignées pour la perliculture) et d’image. Ces activités font l’objet de beaucoup d’attentions de la part des acteurs économiques, notamment des pouvoirs publics, et ce, sous trois formes principales :
- Un effort de recherche visant à faire progresser les techniques de l’aquaculture et de la perliculture (rôle du centre de recherche de l’Ifremer) mais aussi les perspectives de valorisation de coproduits de la pêche (étude conjointe Ifremer-Institut Malardé). Ce travail de prospective concerne essentiellement l’exploitation potentielle d’acides gras (EPA et DHA) extraits de la graisse orbitale du thon.
- Un effort de professionnalisation et d’organisation des filières, qui se manifeste dès 1993 avec la création du GIE « Perles de Tahiti ». Dans le contexte de crise de l’activité perlière de ces dernières années, la Polynésie française a mis en place une réglementation de l’accès à la profession en instaurant une « carte de producteur » qui confère, outre divers avantages, l’autorisation d’occupation du domaine maritime public : sa délivrance est soumise à des critères d’aptitude professionnelle et à l’acceptation d’un cahier des charges.
- Un effort de gestion concertée des espaces littoraux visant à arbitrer entre les impératifs immobiliers, touristiques, environnementaux et économiques (élaboration de plans de gestion de l’espace maritime pour Moorea et Bora Bora). C’est là un acquis appréciable dans la perspective de nouvelles formes de valorisation du potentiel marin.
21S’appuyant sur l’image de la perle de Tahiti, les producteurs eux-mêmes sont à la recherche de nouvelles formes de valorisation. L’exemple sans doute le plus marquant est l’utilisation dans le domaine des cosmétiques de la poudre de perle noire. Promue par le Groupe Robert-Wan et le GIE Perles de Tahiti, cette formulation a donné lieu au lancement, fin 2003, d’une nouvelle gamme de produits « anti-âge » de la société L’Oréal.
Autres ressources marines
22Les micro-organismes. En fait d’activités économiques directement liées à l’exploitation de micro-organismes d’origine marine, il convient de mentionner celles de l’entreprise Biolib, filiale de la société Cairap. À partir de travaux d’étude d’écosystèmes originaux, telles les « mares à kopara »10, elle a en effet constitué une collection de bactéries, cyanobactéries et microalgues, dont elle commercialise les échantillons. Son approche technologique et commerciale particulièrement innovante est sans doute ce qui, sur le territoire, préfigure le plus concrètement un futur développement d’activités de valorisation des substances marines.
23Les algues. La mission d’étude économique n’a pas recueilli d’information sur des activités actuelles d’exploitation des algues. Doit-on faire l’hypothèse qu’il n’y a pas d’avantages spécifiques de la Polynésie sur ce créneau ? Et si oui, est-ce en raison de la non-spécificité des espèces, du coût de la main-d’œuvre, de la distance par rapport aux marchés, ou de la combinaison de ces facteurs ? Faut-il également mettre en cause la dissociation entre recherche et application (et leurs acteurs respectifs), puisqu’il existe au sein de l’Université un très dynamique pôle de recherche en algologie ?
L’exploitation de la matière première végétale terrestre
Premier aperçu
24Les deux tableaux ci-dessous font apparaître :
- l’importance prise dans l’activité économique par la production du nono, qui mobilise à elle seule autant, voire plus, d’actifs que le coprah et la vanille réunis ;
- globalement, le faible niveau de transformation des produits exportés puisqu’on reste très proche de la production primaire.
25La description plus détaillée des filières « produits végétaux » fait apparaître la grande diversité de leurs caractéristiques : c’est ce qui ressort de façon très affirmée du parallèle coprah/nono.
Le coprah
26La production de coprah (huile de coco brute) est l’exemple même d’une filière subventionnée, avec un prix de soutien supérieur au cours sur le marché international, et organisée par les pouvoirs publics dans un but d’intérêt social. Aux termes de la convention passée avec le territoire et la Caisse de soutien des prix du coprah, la SA Huilerie de Tahiti (détenue à 99 % par le territoire) est tenue d’acheter comptant la totalité de la production de coprah à un prix fixé par les pouvoirs publics. L’objectif en est de garantir aux producteurs un revenu stable, confortant une pratique agricole traditionnelle et favorisant dans les îles distantes (principalement Tuamotu-Gambier) le maintien sur place de la population et l’entretien des espaces ruraux.
27L’huile de coprah raffinée sert à produire le monoï, seule branche de la filière coprah à avoir une rentabilité économique.
Le nono
28■ Le produit : il s’agit du fruit du nono (Morinda citrifolia) qui, récolté toute l’année, est transformé pour l’essentiel en jus, même s’il existe aussi des préparations en capsules, en poudres, etc.
29En une décennie, le succès a été foudroyant. Ce succès combine la nouveauté, une réputation « santé » et un affichage « nature + savoirs traditionnels », avec l’image paradisiaque de la Polynésie. Le tout est soutenu par une intense promotion et un puissant réseau financier et commercial, celui de la firme Morinda Inc. basée dans l’Utah (États-Unis) et liée au « consortium » mormon.
30De 2000 à 2003, l’exportation de nono pratiquement inexistante il y a dix ans, a augmenté de 30 % en volume et a été multipliée par 2,5 en valeur. Le moteur de cette explosion est la croissance de la demande des marchés américain et japonais. Le tableau 3 donne une idée du « boom du nono » à l’exportation. La production est exportée à 80 %, essentiellement sous forme de purée de pulpe, c’est-à-dire au stade minimal de la transformation.
31■ La filière : on évalue entre 5 et 8 000 le nombre des actifs collecteurs (réguliers ou occasionnels). La production est répartie sur plusieurs archipels, avec une part croissante de la production cultivée par rapport à la cueillette. Il existe au total une cinquantaine de marques commercialisant des produits à base de nono, et 15 exportateurs. Mais le marché est dominé par la firme Morinda Inc. (plus de 1 000 salariés) qui a joué le rôle moteur dans le développement de la filière. Elle la contrôle largement en matière de fixation des prix et des normes de qualité, de collecte, de sous-traitance, de marketing et de commercialisation (dans plus de 50 pays, notamment via Internet ou la vente à domicile) ; son emprise va jusqu’à la transformation directe avec l’implantation d’une usine qui devrait entrer en activité en 2005 (jusqu’à présent, la purée de nono, exportée telle quelle, était transformée aux États-Unis). C’est elle qui détient l’appellation « Tahitian Noni Juice ». En Europe, la diffusion est encore à venir, puisque l’autorisation de commercialisation pour le jus de nono est récente (juin 2003). Elle sera riche d’enseignements quant au potentiel commercial réel de ce produit, et donc aux perspectives économiques qu’il offre à la Polynésie française (à long ou à court terme ?).
La vanille
32Des trois variétés de vanille, vanille de Madagascar, de la Réunion et de Tahiti, c’est cette dernière qui a les arômes les plus étendus. Or, si elle est largement présente dans toute la ceinture tropicale, elle ne fleurit vraiment bien qu’en Polynésie française. Dans un contexte de hausse des cours mondiaux du produit, ces caractéristiques constituent autant de raisons poussant à en développer la valorisation, par l’amélioration de la qualité et par la labellisation. Depuis les années 1980, et surtout depuis 1994, la Polynésie française a multiplié les efforts dans ces deux directions. Elle a sollicité le concours du Cirad pour améliorer les pratiques culturales (développement d’une production intensive sous ombrière qui, réduisant l’emprise foncière, rend possible l’installation de nouveaux producteurs), pour homogénéiser la qualité, désormais moins soumise aux aléas climatiques, mais aussi pour éviter la propagation des viroses, risque inhérent à ce système de production. La politique volontariste du territoire s’est traduite par la création de l’Epic Vanille, doté de moyens importants. L’objectif visé est l’obtention d’une AOC consacrant les qualités originales de la vanille de Tahiti sur son marché, celui de la gastronomie (produits à usage alimentaire haut de gamme). Avec la vanille, on a affaire à une filière très organisée, encouragée et suivie de près par les pouvoirs publics. Cette filière est promise à une bonne rentabilité par la tendance à la hausse de la demande et des prix, sa vulnérabilité résidant toutefois dans la dépendance à l’égard d’un seul marché, avec le risque afférent d’effondrement des cours en cas de surproduction.
La valorisation du tiaré
33Le monoï. Résultant de la macération de fleurs de tiaré (Gardenia taitensis) dans l’huile de coprah, le monoï est un produit élaboré, tirant parti d’une ressource spécifique de la Polynésie. Il est le substrat d’une filière active, tournée à la fois vers le marché local et vers l’exportation, celle-ci étant toutefois orientée à 95 % vers la métropole. La filière est structurée par l’existence d’un Groupement interprofessionnel (GIE) et confortée par l’obtention, en 1992, d’une « appellation d’origine ». C’est le produit auquel est attachée le plus spécifiquement l’image du « paradis polynésien ». Les efforts du GIE pour diversifier la destination des exportations, pousser la R&D et développer une démarche qualité suffiront-ils pour permettre d’accroître la demande, voire éviter sa diminution au profit de produits inédits ?
34L’essence de tiaré. C’est un exemple d’activité intéressante et bien adaptée à la Polynésie française en raison de sa forte valeur ajoutée et de la stabilité de la collecte de « matière première » qui assure une activité à temps partiel aux producteurs. On note la présence active sur ce créneau de la firme Tahiti Arômes (filiale du Cairap) qui a créé récemment (2003) à Moorea une unité de production de la concrète de tiaré. La question majeure qui se pose pour ce produit est celle de son adéquation à un marché international de la cosmétique aussi exigeant que versatile.
Le tamanu
35L’huile de tamanu est obtenue à partir des noix du Calophyllum inophyllum, longuement séchées au soleil puis pressées. Contenant une grande quantité de résines, l’huile devient, une fois purifiée, un produit d’un prix élevé, du fait d’une production limitée en quantité (difficultés de la cueillette et faibles rendements) et du coût de l’extraction. Les usages traditionnels lui attribuent des propriétés anti-inflammatoires et antibactériennes, qui lui valent d’être commercialisée de façon encore confidentielle comme produit cosmétique en soi pour les soins de la peau et des cheveux. Par ailleurs, en tant qu’ingrédient, l’huile purifiée de tamanu fait l’objet d’une demande en forte augmentation, qui dépasserait même les capacités actuelles de production à l’échelle mondiale, d’où des encouragements, notamment au Vanuatu et en Nouvelle-Calédonie, à développer les plantations de Calophyllum. Du fait de ce développement des cultures dans la zone Pacifique, et compte tenu de l’espace agricole restreint en Polynésie française, on peut se demander si celle-ci est bien placée pour ce type de valorisation. En revanche, la qualité avérée du tamanu polynésien (liée à la fois à la matière première et au mode traditionnel d’extraction) ainsi que le prix élevé du produit incitent à considérer attentivement les divers paramètres d’une valorisation plus poussée en tant que produit de terroir. En cette direction, il faudrait entre autres compléter l’étude des propriétés de l’espèce et repérer les brevets déposés. Deux données de nature différente traduisent l’intérêt actuellement porté au tamanu : d’une part, des travaux d’analyse génétique du tamanu polynésien et une étude approfondie de l’huile de tamanu sont en cours à l’UPF ; d’autre part, 2002 a vu la création du Syndicat interprofessionnel du tamanu.
Autres ressources végétales
36Les fleurs. Une première tentative de créer une « filière fleurs » pour valoriser la grande richesse de la flore ornementale polynésienne n’a pas connu dans le passé la réussite escomptée. Il n’en est pas moins vrai qu’il y a là une ressource potentielle, sur laquelle les fiches espèces réalisées par les experts apportent des éléments de repérage (notamment à propos des fougères).
37Les fruits. En l’absence d’espèces originales, et du fait de handicaps en termes d’éloignement des marchés et de l’espace agricole restreint pour une production en plus grand volume, les opportunités de valorisation sont à fonder sur la spécificité du goût, donc des arômes des variétés polynésiennes d’ananas, mangues et autres fruits. On observe en ce domaine des initiatives émanant d’acteurs du secteur privé (sur l’ananas). Des études sont en cours avec le concours scientifique du Cirad, sur la mangue notamment. Mais on est là dans le domaine de la recherche agronomique, et donc hors du champ de cette expertise.
38Le santal. Plante de grande valeur patrimoniale, elle est menacée d’extinction aux Marquises. Elle est mentionnée ici non parce qu’elle fait l’objet d’une valorisation économique effective, mais parce que son intérêt potentiel (voir fiche Santalum insulare) est à l’origine d’un programme d’étude en cours de réalisation par le Cirad.
Un cas controversé : le kava
Bien qu’il n’y ait pas de « filière kava » en Polynésie française, ce produit doit être évoqué ici car il fait l’objet de vifs débats et d’avis contradictoires, y compris au sein du collège d’experts de cette expertise. Il est à la base d’une boisson d’usage traditionnel (lors de fêtes ou de cérémonies rituelles) dans une grande partie de l’Océanie, notamment au Vanuatu, aux îles Fidji, Wallis et Futuna, Cook, Tonga et Samoa et en Nouvelle-Calédonie, et aussi, mais de façon beaucoup moins affirmée, en Polynésie française (surtout aux Marquises). En Nouvelle-Calédonie et dans les villes du Vanuatu, s’est développée sous forme de néo-tradition une consommation conviviale de kava dans des bars spécialisés ou « nakamals ». Cette boisson est préparée à partir de racines fraîches ou sèches de Piper methysticum, dont existent différents cultivars. Les principes actifs du kava, les kavalactones, ont des propriétés sédatives, analgésiques et anxiolytiques. Également commercialisé comme phytomédicament sous forme de gélules, le kava a connu un essor spectaculaire à la fin des années 1990 (notamment aux États-Unis, en Allemagne, en Suisse), suivi d’un effondrement tout aussi brutal, à la suite de plusieurs cas d’hépatites fulminantes (en Europe), qui ont entraîné en 2002 son retrait pur et simple du marché en France, Espagne, Italie et Royaume-Uni, d’autres pays se bornant à des recommandations de prudence. Mais le coup était porté, et le marché s’est effondré, avec de lourdes conséquences socio-économiques pour les quatre principaux producteurs (Vanuatu, Fidji, Samoa et Tonga). Pour l’heure, le marché est totalement saturé. Pour tenter de sortir de la crise, les États producteurs misent sur des actions de lobbying auprès des grandes organisations internationales (OMS) et régionales (Union européenne) pour « blanchir » le kava en établissant la non-toxicité des kavalactones et obtenir sa remise sur le marché. Quelle que soit l’issue des études et démarches entreprises, il paraît désormais impossible d’en envisager la commercialisation en vente libre comme complément alimentaire. Quant à son retour sous des formes plus contrôlées, la controverse fait rage (voir la fiche Piper methysticum qui lui est consacrée).
Premiers enseignements des filières « produits végétaux »
39Dans la grille présentée ci-après, on propose une première vue d’ensemble comparative des principales activités fondées sur l’exploitation de substances naturelles terrestres. Les principaux produits évoqués précédemment y sont repris pour en caractériser les dynamiques particulières en fonction de critères économiques, sociaux et institutionnels.
40Sans prétendre à une précision forte dans la caractérisation, cette grille permet de dégager plusieurs éléments de réflexion :
- La filière coprah constitue l’exemple paradigmatique d’un système de production fortement subventionné. Est-il envisageable que de nouvelles filières viennent réduire son espace (foncier) et son coût (subventions publiques) sans peser sur son rôle social et son enjeu de solidarité inter-archipels ?
- Le succès du nono suggère qu’il peut offrir une solution de rechange à des activités peu rémunératrices et fortement subventionnées. Pourtant, cette nouvelle filière reste à étayer sur le moyen terme. La demande des consommateurs pour ce « produit santé » est-elle durable ?
- Il est risqué d’envisager une transposition pure et simple du « schéma nono » au cas du tamanu. Le système de production et la dynamique des marchés apparaissent en effet très dissemblables.
- Les incitations financières publiques sont présentes tant pour des activités d’intérêt social, non rentables, que pour le développement ou la réactivation d’activités d’intérêt économique, mais elles apparaissent inégalement mobilisées. Faut-il voir là un héritage du passé, l’effet d’un « saupoudrage » au cas par cas ou le résultat de choix délibérés ?
- Les formes d’organisation de producteurs sont instructives : la capacité locale d’organisation est réelle, mais il y a lieu de pousser la réflexion sur les modalités de l’appui à apporter aux entreprises en aval de la production agricole.
- L’enjeu des marchés extérieurs est déterminant et perçu avec acuité en Polynésie française. La volonté des entrepreneurs locaux de se situer face aux États-Unis, au Pacifique et à l’Europe est réelle. Un renforcement des actions d’exportation est en cours, appuyé par les pouvoirs publics.
Trois points critiques
41Le dynamisme des filières de produits naturels issus de l’agriculture peut être, dans certains cas, entravé par trois difficultés.
L’accès au foncier pour le développement de nouvelles cultures
42La pratique coutumière de l’indivision induit une forte pression sur le niveau des prix du foncier. Certes, des exemples comme celui de la filière vanille ou de la production d’ananas attestent que le développement de la production peut être obtenu grâce à des systèmes culturaux plus intensifs, et donc sans demande de terres supplémentaires. Il n’en demeure pas moins vrai que le problème de l’accès au foncier pourrait gêner le développement de filières, nouvelles ou « jeunes », reposant sur la mise en culture d’espèces polynésiennes intéressantes.
43Dans le même ordre d’idées, se pose la question de la gestion du littoral : l’absence d’espaces disponibles a annulé les perspectives de développement de l’aquaculture semi-intensive de la crevette. A contrario, les expériences de gestion de la ressource lagonaire (plans locaux d’utilisation) suggèrent qu’un partage de la ressource espace peut être organisé.
La formation et la vulgarisation agricoles
44Les récentes mesures de déconcentration administrative font reposer sur les agents du Service du développement rural (SDR) un très (trop ?) large éventail de fonctions, allant jusqu’à l’accompagnement des filières, alors que s’expriment des besoins importants en fait de formation et de diffusion de l’information technique agricole. Une réflexion doit donc être conduite sur les moyens humains, techniques, organisationnels et financiers à mettre à disposition du secteur agricole pour accroître sa capacité à développer ou accompagner de nouvelles activités productives. En tout état de cause, le territoire ne peut se passer d’un réseau d’animation et de vulgarisation pour répondre aux attentes des producteurs et encadrer des activités soucieuses de développement durable et de labellisation.
La démographie des exploitants
45Le vieillissement des agriculteurs est un fait dont il convient d’apprécier l’impact sur le dynamisme du secteur. Dans le secteur agricole polynésien, prédominent les activités traditionnelles de cueillette et de culture vivrière, pratiquées par des actifs âgés : c’est le cas de nombreuses vanilleraies, mais aussi de la plupart des productions fruitières traditionnelles (ananas, mangues, etc.). Les agriculteurs polynésiens ne sont pas pour autant dénués de dynamisme. C’est ce qu’attestent les réactions positives quant au « montage » de dossiers de développement dans le cadre de la création de l’Epic Vanille, ou l’accueil favorable des producteurs d’ananas locaux aux projets de la société Jus de fruit de Moorea.
Notes de bas de page
1 ZEE : zone économique exclusive.
2 Coprah : aussi appelée « huile de noix de coco », cette huile obtenue à partir de la chair de la noix de coco est solide à température ambiante. Très utilisée dans l’industrie alimentaire pour la confection de chocolat, de crèmes glacées et de margarines, et comme huile de cuisson, on la retrouve aussi dans l’industrie cosmétique où elle entre notamment dans la composition de savons, et surtout du monoï. Son contenu en acides gras saturés est très élevé.
3 Les Conventions industrielles de formation par la recherche (Cifre), instruites et gérées par l’ANRT (Association nationale de la recherche technique) pour le compte du ministère de la Recherche, permettent à de jeunes doctorants de réaliser leur thèse en entreprise en menant un programme de recherche-développement en liaison avec une équipe de recherche extérieure à l’entreprise. Elles associent donc trois partenaires : un jeune diplômé souhaitant entreprendre un doctorat dans le cadre d’une entreprise, une entreprise qui l’embauche et bénéficie en contrepartie d’une subvention, une équipe de recherche qui assure l’encadrement de la thèse.
4 En partenariat avec l’Université de la Polynésie française et avec l’Ifremer.
5 Tamanu : l’huile de tamanu est obtenue à partir des noix du Calophyllum inophyllum, longuement séchées au soleil puis pressées. C’est un soin capillaire à l’action cicatrisante, anti-inflammatoire, anti-bactérienne et anti-parasitaire.
6 RMN : résonance magnétique nucléaire. La spectroscopie RMN du proton et du carbone 13 permet la détermination structurale des molécules organiques.
7 Epic : établissement public à caractère industriel et commercial.
8 NTIC : nouvelles technologies de l’information et de la communication.
9 Le Gepsun est un groupement d’acteurs scientifiques et industriels. Son statut définitif (GIE, association...) n’est pas encore fixé. Les fondateurs en sont : côté recherche, l’UPF, le Cirad et l’IRD, et, côté industriels, l’entreprise Jus de Fruit de Moorea, le Laboratoire de cosmétologie du Pacifique Sud et le Cairap. Les partenaires fondateurs sont convenus que la coordination est organisée à partir de l’Université de Polynésie française.
Le Gepsun bénéficie pour ses deux premières années d’activité d’un financement de l’État, prévu au contrat de Plan quadriennal. Il vise à promouvoir les projets d’études finalisées sur les substances naturelles dans le territoire. Des travaux peuvent être réalisés par les membres du groupement pour des clients extérieurs, des projets de recherche-développement peuvent être soutenus par les moyens du groupement.
10 Mares à kopara : « kopara » est le terme utilisé par les habitants de l’archipel des Tuamotu de la Polynésie française pour désigner les tapis microbiens qui se développent dans des mares d’eau saumâtre à salée localisées sur la couronne corallienne des atolls. Par sa structure et son développement, le kopara peut être défini comme un stromatolite et est donc inclus dans les microbialites. Le terme de « microbialites » désigne tous les sédiments dans la formation desquels sont impliquées des communautés microbiennes benthiques. Le kopara est une structure microbiologique sédimentaire potentiellement très ancienne.
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