Glossaire
p. 481-486
Texte intégral
1Alternance codique (ou alternance de langues)
2Utiliser au moins deux langues (ou variétés de langues) au sein d’une même interaction, les alterner.
3Alloglotte
4Se dit d’une personne qui parle une langue différente de la langue officielle du pays. Par exemple, un élève alloglotte dans le système éducatif français est un élève dont la langue maternelle n’est pas le français et qui ne parle pas cette langue.
5Autodénomination (ou autodésignation)
6C’est la façon dont les membres d’une population se nomment eux-mêmes (entre eux ou à destination d’autres parties de la population). Contraire : allo-désignation ou hétéro-désignation.
7Bilinguisme
8Le fait de parler au moins deux langues – quel que soit le degré de maîtrise de ces langues. On peut parler du bilinguisme d’une personne, d’un groupe, d’un État, etc.
9Businenge
10Ce terme est emprunté aux langues aluku, ndyuka, ou pamaka où il signifie « personne de la forêt ». En Guyane, c’est un terme utilisé couramment pour se référer aux trois groupes Aluku, Ndyuka et Pamaka, qui sont assez proches culturellement, et parfois également aux Saamaka.
11Businenge tongo ou nenge(e)
12Terme générique employé en Guyane pour référer à la langue maternelle des groupes aluku, ndyuka et pamaka.
13Code-switching
14Voir alternance codique.
15Code-mixing
16Voir parler bilingue.
17Codification linguistique
18C’est le processus d’élaboration d’une norme pour une langue qui peut passer par la réalisation d’une grammaire et d’un dictionnaire. La codification graphique consiste à doter la langue d’une forme écrite, par exemple via l’élaboration d’une écriture.
19Créole
20Une « langue créole » est une langue issue de la période de l’esclavage. Elle est généralement née du contact entre les langues des esclaves (des langues africaines pour la plupart) et les langues des colons (des langues européennes comme l’anglais, le français, l’espagnol, le portugais, etc.). En Guyane, il existe des créoles à base française, comme le créole guyanais, le créole haïtien ou les créoles antillais et des créoles à base anglaise comme les créoles marrons (aluku, ndyuka, pamaka, saamaka) appelés aussi businenge tongo. En Guyane, « parler créole » signifie parler soit créole guyanais, soit, dans un sens plus large, un créole à base française. Un Créole ou une « personne créole », en Guyane, renvoie préférentiellement aux personnes parlant créole guyanais – ou dans un sens plus large, aux personnes parlant un créole à base française (antillais, haïtien).
21Dialecte
22Ce terme a généralement un sens péjoratif au sens commun. En linguistique, on l’utilise de manière neutre pour renvoyer à une variété particulière d’une certaine langue (associée par exemple à un groupe social ou à une zone géographique), qui diffère d’autres variétés par certains traits de prononciation, de grammaire, ou de vocabulaire.
23Didactique
24Science ayant pour objet les méthodes d’enseignement et les relations entre apprenants et enseignants.
25Discours épilinguistique (ou attitudes, représentations sur les langues)
26Discours que les individus tiennent sur les langues et les pratiques langagières et qui dénotent de leurs sentiments, attitudes, représentations vis-à-vis des langues.
27Émique
28En anthropologie, et dans différentes sciences sociales, adopter un point de vue « émique » c’est s’intéresser aux catégorisations et façons de voir de ceux qui participent à une culture donnée. À l’inverse, un point de vue « étique » découle des classifications « savantes » issues des théories des sciences sociales.
29Emprunt linguistique
30Mot venant d’une langue X incorporé dans la langue Y. Les emprunts peuvent être adaptés phonétiquement par la langue qui les reçoit ou conserver leur prononciation d’origine.
31Endolingue/exolingue
32On parle de communication endolingue lorsque les personnes qui participent à l’échange partagent les mêmes langues et ont des connaissances semblables dans ces langues. On parle de communication exolingue lorsque les personnes ne partagent pas les mêmes connaissances des langues en présence (en général, ils n’ont pas les mêmes langues maternelles).
33Éveil aux langues
34Approche pédagogique ayant pour but de sensibiliser les enfants à la diversité des langues et des cultures, au plurilinguisme, et à développer une aptitude à analyser les langues et une attitude favorable et ouverte aux autres.
35Français Langue Étrangère, Français Langue Seconde, Français Langue de Scolarisation
36Trois façons d’envisager l’enseignement du français à des élèves non francophones, s’il s’agit pour ces publics d’une langue étrangère (apprise en milieu scolaire), d’une langue seconde (présente dans le pays d’enseignement et utilisée par ailleurs) ou d’une langue pour la scolarisation (servant de support aux contenus d’enseignement). En Guyane, ces dernières années ont vu le passage d’une didactique du FLÉ (français langue étrangère) à une didactique du FLS (langue seconde, devenue langue de l’école).
37Hétérodénomination (ou hétérodésignation ou allodésignation)
38Ce sont les noms que des groupes utilisent pour parler d’une population (dont ils ne font pas partie) sans reprendre les termes propres à cette dernière.
39Langue d’immigration (ou déterritorialisée)
40Langue apportée par une population lors de sa migration.
41Langue officielle
42Langue de l’État, utilisée généralement par des institutions comme l’administration, l’école, etc.
43Langue première (ou maternelle)
44La ou les langues qu’on acquiert dans la famille, lorsqu’on apprend à parler.
45Langue régionale (ou territorialisée)
46En France, langue reconnue par l’État comme étant parlée durablement sur son territoire par des citoyens français.
47Langue seconde
48La ou les langues qu’on apprend dans un deuxième temps – soit de manière naturelle – soit grâce à un enseignement.
49Langue véhiculaire
50Langue qui sert à communiquer entre des groupes ne parlant pas la même langue maternelle. Contraire : langue vernaculaire qui est la langue propre à un groupe donné.
51Lexique/lexical
52Vocabulaire d’une langue.
53Litéracie (ou littéracie)
54« Aptitude à comprendre et à utiliser l’information écrite dans la vie courante, à la maison, au travail et dans la collectivité en vue d’atteindre des buts personnels et d’étendre ses connaissances et ses capacités. » (OCDE, 1995)
55Marronnage
56Fuite des plantations pour se libérer de l’esclavage.
57Marrons ou Noirs Marrons
58Personnes qui ont fui l’esclavage. En Guyane, ces groupes se sont enfuis des plantations du Surinam au xviiie siècle et ont établi de nouvelles sociétés indépendantes dans la forêt surinamaise (pour ce qui concerne les Saamaka, Ndyuka, Pamaka) et guyanaise (pour les Aluku).
59Médiateur culturel bilingue (ou intervenants en langue maternelle)
60Personnel de l’Éducation nationale, locuteur de langues locales, intervenant dans les classes, en Guyane, pour faire le pont avec les langues et cultures maternelles des élèves.
61Mélange de langues
62Voir parler bilingue.
63Monolingue
64Qui ne parle qu’une seule langue. Contraire : multilingue ou plurilingue.
65Mutuellement intelligibles
66Se dit de deux langues dont les locuteurs peuvent se comprendre si chacun parle dans sa langue ou dans sa variété.
67Nenge(e) = businenge tongo.
68Parler bilingue
69Façon de mélanger les langues entre des individus bi- ou plurilingues qui se caractérise par la juxtaposition de matériaux empruntés aux langues en présence.
70Phonétique, phonologie
71Étude scientifique de la prononciation des mots – des sons qu’utilise une langue et de la combinaison des sons qu’elle permet.
72Politique linguistique
73Politique de l’État, d’une région, d’une institution ou d’une famille concernant les langues, leur reconnaissance, leur promotion, etc. La politique linguistique éducative concerne plus particulièrement les décisions et choix politiques en matière de langues dans l’enseignement.
74Plurilingue/plurilinguisme
75Utilisation de plus de deux langues par un individu, dans une interaction particulière, dans un lieu, une ville, un pays, etc. Dans le cas d’un pays multilingue, soit les habitants parlent les différentes langues de ce pays, soit des groupes différents utilisent des langues différentes.
76Pratiques langagières ou linguistiques
77Comment les locuteurs communiquent en utilisant une ou plusieurs langues, styles, variétés de langues. On oppose les pratiques déclarées – ce que les locuteurs déclarent parler – et les pratiques réelles – qui renvoient à l’utilisation du répertoire linguistique dans des interactions précises, et qu’on décrit avec des enregistrements et des transcriptions.
78Primo-arrivant
79En France, élève nouvellement arrivé sur le territoire, qui n’a pas été scolarisé dans le système scolaire français auparavant et ne maîtrise souvent ni le français oral, ni l’écrit. En Guyane, cette catégorie est souvent employée en mélangeant deux publics, les « nouvellement arrivés en Guyane » et les « jamais scolarisés antérieurement ».
80Répertoire linguistique
81L’ensemble des langues et variétés de langues utilisées par un individu ou une communauté.
82Représentations linguistiques
83Attitudes envers une ou plusieurs langues (positives ou négatives) qui peuvent mener à des souhaits d’apprentissage et peuvent dénoter de représentations plus générales, envers l’autre, envers soi-même, sa communauté d’appartenance, l’État, etc.
84Sociolinguistique
85Discipline scientifique qui s’intéresse aux relations entre langues et sociétés. Ces relations peuvent être appréhendées à différentes échelles : micro (au niveau des interactions), méso (au niveau d’un réseau social, ou d’une ville), macro (au niveau d’une société, d’un pays).
86Sranan tongo
87Créole à base lexicale anglaise, qui joue un rôle véhiculaire au Surinam. Cette langue était parlée à l’origine par les Afro-Surinamais n’ayant pas marronné. Elle est proche des langues parlées par les Marrons en Guyane et a été adoptée comme langue maternelle par certaines parties de la population (par exemple, les Arawak en Guyane).
88Taki-taki
89Terme à l’origine péjoratif pour renvoyer de manière indistincte aux langues créoles à base anglaise parlées en Guyane.
90Variation linguistique
91Possibilité permise par une langue de renvoyer au même référent de différentes manières. La variation peut s’exprimer à différents niveaux (prononciation, lexique, grammaire) et peut être neutre du point de vue de sa signification ou être signifiante (par exemple socialement déterminée ou socialement significative).
92Variété de langue
93Façon de parler liée à un groupe social ou régional qui a des particularités.
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