Timor-Leste, entre développement durable et hydrocarbures : le faux dilemme ?
Timor-Leste between sustainable development and hydrocarbons: a false dilemma?
p. 207-228
Résumés
L’objectif de cet article est d’explorer la relation tripartite entre Timor-Leste (gouvernement et population), les hydrocarbures (en tant que besoins et ressources) et la notion de développement durable. Le cas de cet État insulaire, à la fois récemment indépendant (2002) et rentier (2005), permet d’analyser différentes formes d’appropriation du discours sur le développement durable et de mettre en évidence son instrumentalisation. Les compagnies pétrolières jouissent de la respectabilité procurée par une labellisation « développement durable » ; les ONG qui œuvrent en faveur de ce dispositif trouvent désormais un soutien décisif auprès de ces pourvoyeurs financiers de moins en moins sulfureux ; quant au jeune État, il pourrait user de l’autonomie financière que lui confère la rente pétrolière pour parachever son indépendance à l’égard des instances internationales.
The purpose of the study is to analyse the triangular relation between Timor-Leste (government and population), hydrocarbons (as needs and resources) and the notion of sustainable development. This State, both recently independent (2002) and rentier (2005), leads to study the different types of appropriation and instrumentalization of sustainable development’s discourse. Oil companies are using the respectability given by a label “sustainable development”; NGO which are working in favour of this measure found a decisive financial support with these less and less sulphurous donors; the young State could use financial autonomy conferred by hydrocarbons revenues to achieve its independency from international authorities.
Entrées d’index
Mots-clés : Timor-Leste, Australie, développement durable, hydrocarbures, eaux territoriales, frontière, compagnies pétrolières
Keywords : Timor-Leste, Australia, sustainable development, hydrocarbons, national waters, border, oil companies
Texte intégral
1L’objectif de ce chapitre est d’explorer la relation tripartite entre Timor-Leste (gouvernement et population), les hydrocarbures (en tant que besoins et ressources) et la notion de développement durable (comprise au sens du rapport Brundtland, 1987).
2Les deux derniers termes peuvent, de prime abord, paraître en contradiction : comment articuler un mode de développement répondant aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs, générant croissance économique, équité sociale et durabilité environnementale, avec une source énergétique fossile à la si sulfureuse réputation ? Il existe en réalité de complexes interactions entre hydrocarbures et développement durable. Ainsi, c’est en collaboration avec Total que le Collège de France a créé, en 2008, une chaire dédiée au développement durable, à l’énergie et aux enjeux sociétaux1, le groupe mettant en avant une « avancée nouvelle dans la démarche de responsabilité sociale et environnementale » (J.-J. Guilbaud, secrétaire général de Total)2. Quant aux relations entre insularité et développement durable, elles sont institutionnalisées par l’existence du groupe des Petits États insulaires en développement (PIED ou Small Island Developing States – SIDS), relevant de la Division for Sustainable Development de l’ONU3. Timor-Leste, avec une population inférieure à 1 million d’habitants et une superficie avoisinant 15 000 km2, appartient d’ailleurs à la composante Pacifique de cette organisation. Parmi les enjeux alliant hydrocarbures et insularité, on peut évoquer le partage des eaux maritimes et des ressources qu’elles contiennent ou encore la capacité d’un État insulaire à défendre ses ressources face à des acteurs nationaux ou transnationaux de grande envergure (Australie, compagnies pétrolières).
3Mais l’originalité de ce cas d’étude tient surtout au caractère récent de l’État, indépendant depuis le 20 mai 2002, et aux conditions mêmes d’accès à cette indépendance, très fortement marquées par le rôle de l’ONU et des institutions internationales. En outre, la demi-insularité de Timor-Leste et sa double position de tampon et de charnière entre deux grands États (Australie et Indonésie) lui confèrent une situation qui rend épineux le tracé des frontières maritimes. Cet enjeu est pourtant d’autant plus considérable pour ce pays, ayant moins de dix années d’existence, que les eaux bordières contiennent d’importantes ressources en hydrocarbures. De plus, Timor-Leste n’ayant pas connu de transition démographique, le niveau de fécondité record, de l’ordre de 7 enfants/femme, et une croissance de 3,5 %/an en 2008 (UNFAP, State of the World Population, 2008) génèrent « la “bombe” population » (Durand, 2008) qui défie la prospective.
4L’exploitation des ressources ne profite directement au pays que depuis peu (2005) et le cas de cet État qui devient à la fois politiquement indépendant et rentier, dans un contexte empreint des principes du développement durable, est inédit. Timor-Leste se trouve ainsi à la croisée des chemins, d’où l’intérêt qu’il suscite : les hydrocarbures seront-ils exploités au profit d’un harmonieux développement social, économique et environnemental ou bien la présence de cette matière première induira-t-elle une croissance brève et socialement inefficiente ? Le jeune État, dont la petite taille accroît encore la potentielle exemplarité, sera-t-il un modèle de bonne gouvernance ou bien de dévoiement ?
Enjeu pétrolier et indépendance timoraise
5L’exploitation des ressources de l’île est une des causes de sa partition, résultat des courses coloniales concurrentes des Portugais et des Hollandais au xvie siècle. L’enjeu était alors de contrôler le commerce du bois de santal, mais aussi du cuivre et de l’or présents sur Timor, dans une logique de comptoirs. L’île se présente comme « un fragment de la plaque australienne, à la dérive vers l’Asie » (Durand, 2002 : 30) et n’est pas d’origine volcanique, à la différence des autres petites îles de la Sonde. L’histoire tectonique de l’île est complexe et les formations géologiques y sont très hétérogènes, avec une imbrication des formations datant du permien jusqu’à l’ère quaternaire, dominées par les formations calcaires et les roches sédimentaires4. Ces dernières renferment métaux et minéraux, d’où l’exploitation d’or, de cuivre, d’argent, de manganèse ou encore de soufre et de marbre sous les administrations portugaises puis indonésiennes.
6Mais c’est la présence d’hydrocarbures dans son espace maritime qui marque l’histoire récente de ce territoire, à la fois en amont et en aval de son occupation par l’Indonésie. Si des explorations ont été menées, à la fois on shore et off shore, à partir des années 1950, c’est en 1974 qu’un dépôt d’hydrocarbures majeur a été découvert entre l’espace sous juridiction portugaise et l’Australie. Peu de temps après, en décembre 1975, l’armée indonésienne a envahi l’ancienne colonie portugaise de l’est de l’île et y instaura un régime d’occupation qui perdura jusqu’au tournant du xxie siècle. Le contrôle des gisements de pétrole de la mer de Timor serait un des motifs de l’invasion (Catry, 2004 ; Chomsky, 1999 ; Durand, 2002)5.
7En 1972, un traité avait en effet déterminé la frontière maritime entre l’Indonésie et l’Australie. L’Australie utilisa alors le principe du plateau continental et négocia avec l’Indonésie une frontière lui donnant le contrôle de 85 % des eaux de cette mer (la plaque australienne s’avance et se glisse à cet endroit sous la plaque asiatique – voir Durand, 2002 : 31). Toutefois, le Portugal n’acceptant pas le principe de la bande continentale, il contesta cette frontière délimitée par l’Australie dans les eaux bordant sa lointaine colonie, estimant que l’équidistance devait être le principe de partage. Ce principe ne fut entériné qu’en 1982 lors de la convention des Nations unies sur le droit de la mer (conférence de Montego Bay), et n’entra en vigueur qu’en 1994. L’espace disputé entre les deux tracés frontaliers est l’origine de ce que l’on appelle aujourd’hui le « Timor Gap » (fig. 1).
8En 1989, malgré les violations des droits de l’homme et du droit international dont étaient manifestement victimes les Timorais, le traité du Timor Gap fut conclu entre l’Australie et l’Indonésie. Il mit en place à la fois une Zone de coopération (Zoca) et une autorité jointe pour cette zone de coopération (Joint Authority for the Zone of Cooperation). Dans la Zoca, contrôlée par les deux pays, les royalties issues des concessions attribuées à des compagnies pétrolières étrangères seraient divisées en parts égales même si, par application du principe de la zone médiane, cette dernière zone appartiendrait largement à l’Indonésie. En 1997, l’Australie et l’Indonésie adaptèrent leur frontière maritime au nouveau droit international en décidant que la ligne médiane deviendrait la ligne frontière... sauf pour les ressources du fond de mer, qui resteraient régies par les accords antérieurs, dont le traité du Timor Gap.
9En aval de l’indépendance politique (2002), les hydrocarbures sont un enjeu fondamental pour ce pays, le plus pauvre d’Asie du Sud-Est, qui se situait en 2007 au 162e rang sur 179 pays pour l’IDH (Pnud, 2009). « Les revenus pétroliers, et donc une nouvelle définition des frontières maritimes, constituent pour le Timor une question de vie ou de mort. L’enjeu est soit de rester indéfiniment marqué par la pauvreté et la mendicité, soit de devenir autosuffisant », plaidait encore en 2007 l’ex-président Xanana Gusmao6. En ce sens, de nouveaux accords, plus favorables, ont récemment permis au jeune Timor-Leste de consolider son emprise sur les ressources maritimes7 et il semble qu’une des raisons ayant permis au pays d’accéder à l’indépendance soit, précisément, la présence d’hydrocarbures dans ses eaux, ce qui offrait au futur État un potentiel économique intrinsèque et donc des garanties de viabilité. Si parfois, « l’exigence de la viabilité formulée sur la base de critères importés condamne à la non-viabilité des sociétés qui portaient en elles leur propre viabilité » (Dovert, 2001), en l’occurrence le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, cette exigence est ici entrée en résonance avec les intérêts économiques pétroliers.
10Alors que la présence de ressources est avérée depuis des décennies dans la mer de Timor, la perspective de leur exploitation a été renouvelée par l’accession du pays à l’indépendance en 2002 : la possibilité de nouvelles attributions de blocks a induit la convergence de compagnies pétrolières.
Les appétits concurrentiels des compagnies pétrolières
11Il existe des ressources on shore sur l’île de Timor et la présence de 24 sources de gaz et 16 de pétrole est avérée dans la partie orientale (ANP, 2008) mais, en 2011, les opérations d’exploration des ressources terrestres n’ont pas encore débuté de façon significative. La totalité de l’activité pétrolière présente – et surtout à venir – est donc off shore, d’où la concentration géographique (nécessités techniques de l’extraction) et financière qui en résulte généralement : la part de l’État (rente) apparaît comme le principal moyen de connexion du pétrole à la société et au territoire du Timor-Leste, sa répartition pouvant accélérer les mutations en cours, ici comme dans d’autres États pétroliers (Magrin et Van Vliet, 2009).
12Depuis les années 1970, la zone correspondant à la Joint Petroleum Development Area (JPDA) a fait l’objet de nombreuses recherches8 et suscite l’intérêt de diverses compagnies internationales. D’ores et déjà, la compagnie pétrolière américaine ConocoPhillips extrait du gaz liquide à hauteur de 110 000 barils/jour à partir du gisement de Bayu-Undan qui devrait produire jusque vers 2020 (ANP, 2008). Ce gaz est ensuite acheminé vers Darwin, en Australie, par gazoduc et n’induit donc aucune infrastructure dédiée sur le territoire timorais. De même, si la compagnie australienne Woodside Petroleum (opérateur pour le gisement du Greater Sunrise) est en train d’explorer les différentes voies d’exploitation d’une réserve de gaz sec et de condensé prometteuse, ses représentants souhaitent un envoi direct de la matière première vers l’Australie alors que le gouvernement timorais réclame son arrivée, pour traitement, sur le sol timorais9. Les autres compagnies impliquées dans la JPDA, Minza Oil and Gas, Petronas Carigali Overseas et Oilex en sont aux relevés sismiques tandis qu’ENI a foré deux puits permettant d’affirmer l’intérêt commercial des blocks alloués et prépare un plan de développement10. En aucun cas ces activités pétrolières ne se traduisent encore visiblement, du moins directement, sur le sol timorais.
13Quant aux eaux territoriales exclusives du pays, couvrant une surface de plus de 28 700 km2, elles ne font l’objet de contrats pétroliers que depuis 2006. Ce « merritoire » (Pelletier, 2005) est divisé en 11 blocks dont 6 ont été attribués aux compagnies pétrolières Reliance11 et ENI Timor-Leste12, sous forme de CPP (fig. 2).
14Pour l’heure, environ la moitié de la zone maritime timoraise est donc ouverte à l’exploration, le reste ne le sera qu’après l’abandon des blocks actuellement attribués. Mais, déjà, on peut noter la variété des compagnies intéressées par les ressources timoraises : ConocoPhillips et ENI font partie des majors qui dominent le secteur ; d’autres, de moindre importance, sont membres de l’association internationale des producteurs de gaz et de pétrole (OGP) comme Woodside Petroleum, Petronas Carigali Overseas ou encore Indian Oil Corporation ; enfin, certaines appartiennent à la nébuleuse des compagnies indépendantes. Cet intérêt polymorphe est significatif d’un marché pétrolier de plus en plus tendu, qui rend attractif même les plus petits producteurs. En retour, cette attractivité confère un poids accru aux petits pays producteurs qui peuvent faire jouer la concurrence entre compagnies désireuses d’exploiter leurs ressources.
15En termes de quantités produites, le pays ne se trouverait en effet, en 2009, qu’au 50e rang mondial, entre le Pérou et l’Ukraine (The World Factbook). Toutefois, les ressources comme leur prébende ont récemment été revues à la hausse : si les évaluations faisaient état d’un revenu avoisinant 100 millions de dollars annuels pour Timor-Leste au début des années 2000, cette somme est désormais mensuelle (revenus de la JPDA, argent de royalties et intérêts des placements) et représente la quasi-totalité des revenus de l’État. Le secteur pétrolier contribue en effet à près de 90 % du PNB et plus de 95 % des revenus du gouvernement (Combined Sources Budget de 2008), par le biais des CPP et des taxes : Timor-Leste est à la fois le plus récent État du monde et l’un des pays les plus dépendants de la ressource pétrolière (IMF, 2009).
Le développement durable version compagnies pétrolières : le local content
16La présence des compagnies pétrolières semble être la condition sine qua non de l’accès à cette rente, le pays n’ayant pour l’heure ni la capacité technologique ni les professionnels formés pour prendre part au processus productif, ce que déplorent d’ailleurs les acteurs nationaux13. Mais cette présence induit aussi des afflux financiers vers les ONG locales ou internationales, afflux rendus depuis peu contractuels par la pratique croissante du « Local Content ». Selon cette approche, les investisseurs étrangers ont l’obligation d’apporter leur aide à la stimulation du développement économique national par l’utilisation des forces locales dans leurs projets. Les compagnies pétrolières, notamment, doivent s’engager par contrat à faire travailler les entreprises locales, à former des gens sur place et à financer directement certains programmes de développement. Les ONG se retrouvent donc impliquées dans ce processus de transformation du plomb en or : une partie de la ressource off shore en hydrocarbure, non renouvelable et externalisée de fait, se transformerait en développement local durable.
17Le terme est à la mode14 et si l’expression n’apparaissait pas encore dans la législation pétrolière de Timor-Leste en 2005 (Petroleum Act, Petroleum Mining Code for JPDA), un Policy and Guidelines for Administration and Monitoring of Timor-Leste Content a été publié en juin 2007. Le Timor-Leste Content (TLC) y est défini comme un mécanisme introduit pour stimuler le développement des fournisseurs locaux de biens et de services et l’économie du pays15. Un Timor-Leste Content Committee (TLCC) doit être créé à cet effet mais il existe déjà, au sein de l’Autorité nationale du pétrole, une division spécialement chargée de ces questions qui, d’après son responsable, représentent a sexy issue16. L’objectif de ce bureau est d’identifier les bonnes pratiques du Local Content pour éviter de tomber dans ses travers (le Nigeria faisant office de repoussoir) et, au contraire, se rapprocher du modèle de réussite malaysien, grâce aux conseils du gouvernement norvégien17. Cela semble bien révéler l’émergence d’une forme de moyen d’action du petit État pétrolier envers des compagnies pétrolières en concurrence pour l’obtention de blocks à explorer puis, éventuellement, à exploiter.
18Le tableau 1 présente quelques-uns des projets de développement financés par deux des compagnies pétrolières liées par contrat avec l’État timorais18. Tous les représentants des ONG rencontrés à Timor-Leste ont affirmé que les compagnies pétrolières partenaires leur laissaient une grande latitude dans la conception et la gestion des projets, en exerçant un suivi rigoureux des réalisations... Ces projets sont d’ampleur variable, du financement d’un arbre de Noël à la remise en état de portions de route, mais la tendance est à leur intensification, à l’aune des exigences du gouvernement en ce sens. Dans le cadre du local content, de plus en plus d’ONG acceptent de travailler soit directement en sous-traitance des multinationales en accompagnement des activités pétrolières (réinstallation, projets d’infrastructures...) comme cela peut être le cas en Afrique, soit sur des projets de développement parfois intégralement dépendants de leurs financements. Ainsi, Alola Foundation a demandé 200 000 $ à ConocoPhillips pour étendre son projet SHIO « impossible à mener sans la compagnie qui est un donneur très important »19. Toutefois, le financement par le secteur pétrolier n’est pas toujours pleinement assumé : sur le site internet d’Arte Moris, ONG significativement soutenue par ENI, après la liste des partenaires publics, il est pudiquement fait référence à several private sponsors.
19La tendance des ONG à devenir moins critiques envers les compagnies dont elles sont partiellement tributaires est à craindre, en même temps qu’un processus de légitimation mutuelle se met en place : s’« il est important de savoir avec quelle compagnie on travaille, ENI n’est pas Total ! »20 déclarait une chargée de projet de CARE, suggérant une hiérarchisation entre « bonnes » et « mauvaises » compagnies pétrolières.
20Au fur et à mesure de l’accumulation de projets financés, la compagnie devient de plus en plus fréquentable. De la même façon que beaucoup d’ONG sont, par nature, prisonnières d’un discours auto-justificatif (elles existent pour répondre à un besoin, plus il y a de besoins identifiés, plus leur existence est légitime), elles contribuent à forger la réputation de respectabilité de compagnies pétrolières dont les financements leur permettent parfois en partie d’exister. L’ensemble de ces intérêts croisés finirait idéalement par avoir un effet performatif : le discours sur leur nécessaire responsabilité sociale rendrait les compagnies pétrolières de plus en plus vertueuses. Mais c’est sans compter sur la loi de l’offre et la demande : comme il y a plus d’ONG que de financements alloués, une bourse d’échange « financement contre image positive » est lancée, et même les organisations les plus importantes entrent dans le jeu de l’instrumentalisation mutuelle21.
21La progression du thème de la responsabilité sociale des entreprises et le souci de se forger une bonne réputation auprès des consommateurs et des actionnaires, dont témoigne la pratique du local content, s’inscrivent dans la valorisation générale de la bonne gouvernance, indissociable du « développement durable ». Aucun des acteurs contemporains n’y échappe, les États aussi doivent montrer « patte verte ».
Une incontournable adhésion à la bonne gouvernance internationalisée
22Le terme de « développement durable » apparaît dès les premières résolutions de l’ONU concernant un Timor-Leste indépendant, où une mission est toujours en cours (Mission intégrée des Nations unies au Timor-Leste-Minut). En 1999, il s’agissait de « contribuer à créer les conditions d’un développement durable »22. Indéniablement, le rôle joué par l’ONU mais aussi par l’ensemble des bailleurs de fonds et des institutions internationales dans l’émergence et l’affirmation du pays en a fait une vitrine privilégiée pour la promotion de ce modèle de développement. Le terme de développement durable est d’ailleurs inscrit dans la Constitution même de l’État23. La difficulté des petits États du Sud, notamment insulaires, à se faire entendre face aux « grands » (ici l’Australie et l’Indonésie), en termes de revendications frontalières notamment, a pour conséquence le recours à l’opinion et aux organismes de régulation internationaux. En retour, ceux-ci induisent la mise en place d’un modèle de développement déterminé et normatif, mais qui peut aussi être instrumentalisé.
Des structures de gouvernement pour gérer « durablement » la ressource
23Le pays s’est doté d’un système de gestion de la ressource pétrolière calqué sur le modèle norvégien24 et mis en place avec l’assistance technique du FMI. Il repose sur un fonds pétrolier, créé en 2005 (Petroleum Fund Law), dont le but est, d’après le FMI, de limiter le risque de Dutch Disease25. Ce fonds contenait environ 5 milliards de dollars en 2009, investis à 90 % en bons du trésor américain et rapporte en moyenne 5,2 % par an (IMF, 2009). Il sert à alimenter le budget national qui doit être approuvé par le parlement et, théoriquement, ne pas dépasser 3 % de l’Estimated Sustainable Income (ESI) calculé à partir du fonds pétrolier et des futurs revenus estimés, sur la base d’un prix moyen de 60 $ le baril. L’ESI a quadruplé entre la première estimation, en 2005-2006, et l’année 2008 où il atteignait 400 millions de dollars. L’enjeu est évidemment de rendre pérennes les revenus de ressources qui ne le sont par définition pas, « l’horizon 2050 » marquant les limites des hydrocarbures (Durand, 2008).
24En 2008, une Autorité nationale du pétrole (ANP) a également vu le jour. Il s’agit d’un organisme responsable de la gestion et de la régulation des activités pétrolières dans la JPDA comme dans les eaux territoriales. L’ANP est chargée d’établir et de superviser la conformité des régulations édictées en ce qui concerne l’exploration, le développement, la production, le transport et la distribution des ressources en hydrocarbures. Mais l’objectif global, et ambitieux, consiste non seulement à gérer au mieux la ressource, mais aussi à apparaître comme un modèle en la matière26. Et le discours du Premier ministre, Xanana Gusmao, prononcé à l’occasion du premier anniversaire de l’ANP, reflétait une forte volonté gouvernementale, si ce n’est nationale, d’affirmer la capacité du pays à assumer cette tâche, indépendamment des appuis étrangers : « you have proved to the people of Timor-Leste that you can administer an industry that is very complex and sophisticated » (22-08-09).
Une inscription dans la communauté des nations « responsables » ?
25Timor-Leste fait partie des pays pétroliers impliqués dans les initiatives d’amélioration de la gouvernance pétrolière ou Extractive Industry Transparency Initiative (EITI-ITIE en français). Il s’agit d’une coalition de gouvernements, de sociétés, de groupes venant de la société civile et d’organisations internationales dont l’objectif est de soutenir le « renforcement de la bonne gouvernance dans des pays riches en ressources naturelles à travers la publication détaillée et la vérification des paiements faits par les sociétés et les revenus des gouvernements venant du pétrole, du gaz et des activités minières », en un mot, éviter la « malédiction des ressources naturelles »27. Pour l’instant, le seul pays conforme aux exigences de l’ITIE est l’Azerbaïdjan, et les pays candidats à la validation ne sont pas précisément réputés pour leur bonne gestion28. D’où les intérêts croisés du pays (être labellisé comme un bon élève de la gestion des ressources) et du mouvement des ITIE (avoir cet État encore à peu près vierge de réputation parmi ses fers de lance médiatiques).
26Parallèlement, Timor-Leste est signataire de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques, du protocole de Kyoto sur les gaz à effets de serre et de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique. La ratification du protocole de Montréal (sur les substances appauvrissant la couche d’ozone) par le pays, en septembre 2009, en fait un traité « universellement ratifié ». Le ministre des Affaires étrangères a déclaré à ce sujet que le pays était fier de contribuer aux efforts globaux de la communauté internationale en faveur de la protection de la planète « and very happy to be instrumental in achieving the universal participation in the ozone treaties » (communiqué du ministère des Affaires extérieures, 23-09-09). Là encore, toutes les parties bénéficient de cette forme de reconnaissance mutuelle : le pays, en symbolisant la complétude d’un consensus international, et le processus lui-même en y gagnant une légitimité « universelle ».
27Certes, on a pu assister ailleurs à un perfectionnement du discours sur la bonne gouvernance, à destination interne et externe, comme en Afrique (Bayart, 2000), alors même que les institutions internationales font montre d’une capacité limitée à piloter les relations avec ces pays dits du Sud (cas du Tchad, Magrin et Van Vliet, 2005). Mais à Timor-Leste, la quasi-simultanéité de la naissance de l’État, de la « pétroliérisation » de son économie et de son inscription dans le modèle de développement international ne va pas de soi.
Le développement durable, entre adhésion et discordance : de l’aire marine protégée aux centrales électriques chinoises
28Dès 2000, l’administration onusienne transitoire de Timor avait initié une politique d’établissement d’aires protégées, politique poursuivie par l’État timorais avec l’instauration du premier parc national, le parc Nino Konis Santana, en 2007. L’enjeu en est la préservation d’un environnement de qualité, tant terrestre (123 600 hectares) que maritime (55 600 hectares), avec des fonds sous-marins réputés pour être d’une grande richesse dans cette région du « Triangle de corail »29 (Cabasset, 2008 et 2009). Le parc occupe l’extrémité orientale de l’île, s’avançant en mer jusqu’à environ 6 km du trait de côte. Pour l’heure, l’aire protégée par ce parc n’est pas menacée par l’exploitation pétrolière puisque la seule activité en cours d’extraction et de traitement est effectuée à Darwin.
29Les représentants des ONG timoraises de protection de la nature, comme Haburas Foundation (la plus ancienne et importante d’entre elles), se déclarent pourtant en faveur de l’arrivée d’un pipe-line depuis le gisement du Sunrise vers la côte sud du pays, à condition que des mesures de précaution soient prises pour limiter l’impact environnemental des activités de traitement des hydrocarbures30. Le consensus quant à la nécessité de profiter au mieux et le plus durablement possible de la manne pétrolière semble solide, d’autant que certaines ONG spécialisées dans les questions environnementales sont financées par les compagnies pétrolières (comme Santalum dont les activités de reforestation sont majoritairement soutenues par ConocoPhilips, voir tabl. 1)... Préoccupations environnementales et exploitation des ressources extractives ne semblent donc pas forcément incompatibles aux yeux des acteurs de la société civile. Leur position est bien plus critique envers le projet des centrales électriques chinoises.
30En forte croissance démographique et économique31, le jeune État de Timor-Leste a des besoins grandissants en énergie. Jusqu’alors, l’électricité est fournie par des centrales fonctionnant au fuel, principalement vendu par l’Indonésie, Singapour, Malaisie et l’Australie. Pertamina, compagnie nationale indonésienne, est le premier pourvoyeur du pays. Au cours de l’année 2009, le gouvernement a annoncé la construction de trois centrales électriques, en partenariat avec la société Chinese Nuclear Industry 22nd Construction Company (CNI22). Ces usines doivent fonctionner avec des générateurs d’occasion, utilisés en Chine dans les années 1985, et seraient alimentées par du fuel lourd. La capacité totale de production serait de 180 MW, alors que la consommation culmine actuellement à 30 MW. D’après le secrétaire d’État aux Ressources naturelles et le secrétaire d’État à l’Environnement32, il ne s’agirait là que d’une solution transitoire, permettant de fournir l’énergie nécessaire au développement du pays tout en œuvrant, parallèlement, en faveur de sources énergétiques renouvelables.
31L’opposition politique, mais aussi nombre d’acteurs de la société civile (ONG Haburas Foundation, Luta Hamutuk et La’o Hamutuk, rédacteurs en chef du Timor Post et du Semanario – principaux journaux timorais), se sont nettement prononcés contre ce projet dont les travaux ont pourtant commencé en février 2009 (site d’Hera, à quelques kilomètres à l’est de Dili). Les arguments contre la construction de ces centrales électriques ne manquent pas : la toxicité du fuel lourd et sa nécessaire importation qui viendrait accroître la dépendance du pays envers l’extérieur, la surcapacité des installations prévues, le manque de transparence quant aux études d’impacts effectuées ou encore le coût de la construction pour une solution énergétique présentée comme transitoire (La’o Hamutuk, 2009).
32Cette « affaire » des centrales électriques relève d’un choix gouvernemental qui non seulement va à l’encontre des principes du développement durable promu par les instances internationales sur place, mais fait aussi intervenir un partenaire critiqué et craint : la Chine. Le bâtiment du palais présidentiel comme celui du ministère des Affaires étrangères sont des cadeaux du gouvernement chinois dont l’ambassadeur sur place a récemment déclaré que le gouvernement de Timor-Leste avait toujours signifié sa volonté de coopérer avec la Chine quant à l’exploitation des ressources de ses eaux territoriales33. Des soupçons de corruption sont évidemment suscités par le manque global de transparence de cette affaire chinoise. Dans le même temps, il y a là l’expression d’un choix, bon ou mauvais, mais timorais.
33La marge de manœuvre dont se félicitent désormais les dirigeants de Timor-Leste est intrinsèquement liée à l’accession du pays à une forme d’autonomie financière. Lors du forum Human Impact of Climate Change, tenu à Genève en juin 2009, le président a commencé par affirmer que le budget national de l’année était auto-financé, à hauteur de 700 millions de dollars, alors qu’en 2002, au moment de l’indépendance politique du pays, il était dix fois moindre, dont 40 % dispensés par les donateurs34. Sa formule de conclusion (« So I repeat let’s start in our own homes to try to save our common planet ») peut ainsi être entendue comme une mise à distance de l’orthodoxie du développement durable.
Conclusion
34Certes, les hydrocarbures représentent un risque accru de voir s’épanouir clientélisme et corruption, a fortiori dans un État qui en est si dépendant, en exacerbant les faiblesses institutionnelles. Mais « si le résultat n’est pas conforme au modèle du développement durable, les rentes construisent des sociétés et des territoires originaux » (Magrin et Van Vliet, 2009), et peuvent procurer à certains États un champ d’affirmation nationale.
35Le cas du Timor-Leste permet de dépasser l’apparente contradiction entre l’émergence d’une économie fondée sur une source de revenus par définition limitée dans le temps et la prédominance du discours sur le développement durable, portée par la communauté internationale. Une forme d’instrumentalisation tripartite serait en train de s’y dessiner. Les compagnies pétrolières jouissent de la respectabilité procurée par une labellisation « développement durable » ; les ONG qui œuvrent en faveur de ce dispositif trouvent désormais un soutien décisif auprès de ces pourvoyeurs financiers de moins en moins sulfureux ; quant au jeune État, il pourrait user de l’autonomie financière que lui confère la rente pétrolière pour parachever son indépendance à l’égard des instances internationales. Entre bonne gouvernance et dévoiement émergerait donc la voie du pragmatisme.
Bibliographie
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Notes de bas de page
1 Le démographe Henri Leridon a été nommé titulaire de la chaire pour l’année académique 2008-2009, la leçon inaugurale a été donnée le 5 mars 2009.
2 Communiqué de presse « Développement durable – Environnement, Énergie et Société : le Collège de France crée une chaire thématique en coopération avec Total », 10-12-2008 sur http://www.total.com/fr/
3 Timor-Leste n’est en revanche pas membre de l’Alliance of Small Island States (AOSIS).
4 Pour une présentation détaillée de la formation géologique de l’île et des différentes hypothèses la concernant, voir : Rapport Unescap, 2003.
5 En 1975, l’ambassadeur australien à Djakarta, Richard Woolcott, avait adressé un télégramme confidentiel à son gouvernement selon lequel « closing the present gap in the agreed sea border could be much more readily negotiated with Indonesia than with Portugal or an independent Portuguese Timor ». Il n’est donc pas étonnant que lors de l’invasion du Timor oriental par l’armée indonésienne, le gouvernement australien n’ait pas contesté le coup de force militaire et en ait profité pour conclure un accord d’exploitation des ressources du Gap directement avec l’Indonésie.
6 D’après « Questions internationales. La misère, en attendant le pétrole », paru le 04/04/07, consultable sur : http://www.rfi.fr/fichiers/mfi/politiquediplomatie/2046.asp
7 Timor Sea Treaty de 2002 (signé à Dili, le jour de l’accession à l’indépendance, conclu pour 30 ans, étendu jusqu’en 2057, l’enjeu de ce traité était de remplacer le Timor Gap Treaty en mettant virtuellement Timor-Leste à la place de l’Indonésie mais avec de substantielles différences puisque le traité impliquait un partage des revenus pétroliers de la Joint Petroleum Development Area (JPDA), qui remplace les trois zones de la Zoca, à raison de 90 % des revenus pour Timor-Leste et 10 % à l’Australie); Sunrise International Unitization Agreement-Sunrise UIA-conclu en 2003, en vue de l’exploitation des gisements de Sunrise et de Troubadour qui forment le Greater Sunrise, gisement à cheval sur la JPDA et les eaux territoriales australiennes, telles que déterminées par l’accord de 1971 entre l’Australie et l’Indonésie. L’unification du gisement a pour but d’en faire une entité d’exploitation ; Certain Maritime Arrangements in the Timor Sea (CMATS) de 2006 (établissement d’une équitable distribution (50/50) des revenus up stream venant du gisement du Greater Sunrise).
8 15 puits d’exploration y ont été forés et 4 gisements commercialement viables ont été mis en exploitation, dont Bayu-Undan qui produit régulièrement gaz et pétrole depuis 2004. Les gisements du Greater Sunrise et de Kitan sont soumis à examen afin d’y appliquer des options appropriées de développement.
9 Sur ce thème, voir le rapport très complet réalisé par l’ONG La’o Hamutuk, 2008.
10 Mais l’appropriation de blocks relève des processus implexes : à titre d’exemple, Flex LNG a récemment racheté les droits de Minza Oil and Gas (compagnie basée à Jersey et ne communiquant que très peu sur ses activités) sur le Contrat de partage de production (CPP) concernant le block JPDA 06-101 (A). Pourtant, le nom de Flex LNG est quasi absent des écrits concernant ces partages... Source : http://www.youroilandgasnews.com/
11 En joint venture avec Indian Oil Corporation et Oil India Limited.
12 En joint venture avec Galp-Petróleos e Gâs de Portugal SGPS et Kogas -Korean Gas Corporation.
13 Entretiens effectués à Dili, Timor-Leste, août-septembre 2009.
14 La vision du « Nigerian content » est exposée sur le site internet de la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC), un African Local Content Summit for Oil & Gas s’est déroulé en décembre 2009, en Afrique du Sud.
15 « Timor-Leste content means the money and resources provided by Authorised Persons in the petroleum sector to Timor-Leste for sustainable development, or money spent by Authorised Persons on Timorese goods and services » (art. 2).
16 Entretien avec le Local Content manager de l’ANP, Dili, 25-08-09.
17 Idem.
18 Enquête de terrain, août-septembre 2009.
19 Entretien avec l’Advocacy Program manager d’Alola Fundation, Dili, 27-08-09.
20 Entretien avec une chargée de projet de CARE, Dili, 07-09-09.
21 CARE International se présente comme « l’une des trois premières agences d’aide du monde, luttant contre la pauvreté et l’injustice dans plus de 70 pays et aidant 65 millions de personnes chaque année à trouver les chemins permettant de sortir de la pauvreté ».
http://www.careinternational.org.uk
22 Résolution 1272 du Conseil de sécurité, 25-10-1999, créant l’Administration transitoire des Nations unies au Timor oriental.
23 « The State should promote actions aimed at protecting the environment and safeguarding the sustainable development of the economy » (partie II, section 61-3).
24 Un accord d’assistance de 5 ans a d’ailleurs été signé avec le gouvernement norvégien dans le domaine de la gestion des ressources, des revenus et de l’environnement.
25 C’est-à-dire la tendance à la surestimation du taux de change réel qui peut induire une contraction du secteur productif non pétrolier en vue de protéger le budget national de l’instabilité des prix des denrées et des fluctuations des dépenses du gouvernement, et d’éviter que la quête de la rente ne mène à des divisions économiques et sociales et affaiblisse les institutions.
26 « ANP is a strong petroleum management institution in Timor-Leste. Our vision is to be a leading petroleum regulatory authority in the region and a model for institutional development in Timor-Leste ».
http://www.anp-tl.org/
27 http://www.eitransparency.org
28 Albanie, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Gabon, Ghana, Guinée, Guinée équatoriale, Kazakhstan, Kirghizstan, Liberia, Madagascar, Mali, Mauritanie, Mongolie, Mozambique, Niger, Nigeria, Norvège, Pérou, République centrafricaine, RDC, République du Congo, Sao Tomé e Principe, Sierra Leone, Tanzanie, Timor-Leste, Yémen et Zambie.
29 Espace comprenant : Indonésie de l’Est, Malaisie, Bornéo, Timor oriental, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Philippines, îles Salomon.
30 Entretien avec le directeur de Haburas Foundation, Dili, 07-09-09.
31 Taux de plus de 12 %, GPD de moins de 350 $/hab. en 2002 contre 1 600 $/hab. en 2007, IMF, 2009.
32 Entretiens, Dili, 03-09-09 et 08-09-09.
33 « The leaders of Timor-Leste talked with me many times to say they would like to invite Chinese companies to have some oil exploration in future », extrait de China showers gifts on tiny, resources-rich Timor, 14-09-2009, Sunanda Creagh et Tito Belo (Reuters).
34 Propos tenus par José Ramos-Horta, président du Timor-Leste et prix Nobel de la Paix, lors du Forum humanitaire mondial sur le changement climatique en 2009, à Genève (23-24 juin).
Auteur
mredon@yahoo.com
Maître de conférences, université Paris-XIII, EA CRESC, UMR Prodig
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