Baisse de la population et concept d’île renouvelable dans l’archipel des Açores
Population decline and the concept of “renewable island” in the archipelago of the Azores
p. 107-129
Résumés
Est-il possible de faire du handicap potentiel qu’est la faible densité de population, un atout dans un contexte de préservation environnementale ? Les îles océaniques et faiblement peuplées de l’archipel des Açores peuvent-elles devenir des modèles d’îles « renouvelables » ? C’est l’analyse croisée de la démographie et des politiques de gestion environnementale des îles de Flores et Pico qui nous amène à y répondre. Région autonome portugaise depuis 1975, les Açores sont confrontées à de redoutables questions d’aménagement du territoire. Certaines îles n’ont jamais retrouvé leur population du début du xxe siècle suite à la saignée démographique ayant eu lieu entre 1950 et 1975. Elles sont aujourd’hui passées ou en voie de passer sous la barre des 30 hab./km2. C’est donc la question même du développement qui est posée. Comment « tenir » le territoire quand la vitalité même des populations est en jeu et que le coût et le maintien des services publics deviennent un enjeu ? Comment y intégrer l’environnement ? Quels scénarios futurs sont imaginés par les gestionnaires et les insulaires ?
Is it possible to use the potential handicap of low density of population as an asset, in a context of environmental safeguarding? Can the oceanic and slightly populated islands of the Azorean archipelago become models of “renewable islands”? The cross analysis of demography and environmental management policies of the islands of Flores and Pico leads us to answer it. Portuguese region, autonomous since 1975, the archipelago of the Azores is confronted with awesome issues of territorial management. Some islands never managed to reach the population level they had at the beginning of the xxth century, due to the demographic bleeding which happened between 1950 and 1975. These islands are on the way to, or already under the threshold of 30 inhab./km2. It is thus the development of the island itself which is jeopardized. How “to hold” the territory when the youth of the population is concerned, and when the cost and preservation of public services are at stake? How to integrate the environment? Which future scenarios are devised by the managers and the islanders?
Entrées d’index
Mots-clés : faibles densités, Açores, insularité, gestion environnementale
Keywords : low densities, Azores, insularity, environmental management
Texte intégral
1Les îles des Açores sont un archipel volcanique montagneux au cœur de l’océan Atlantique nord. Cette région autonome portugaise n’est pas menacée dans son existence par le réchauffement climatique même si sa position sur le trajet du Gulf Stream la met au centre de nombreux modèles d’évolution du climat. L’archipel est plébiscité comme un modèle de développement durable dans certains classements insulaires, tel celui proposé par le magazine National Geographic Traveler1 (seconde position derrière les îles Féroé et devant les îles Lofoten). Cette situation intrigue.
2Cette position envieuse tient au fait que les Açores forment un ensemble insulaire tempéré, de peuplement relativement récent, puisque les premiers Portugais ayant abordé l’archipel semblent l’avoir fait aux environ des années 1427-1430. Durant plus de cinq siècles, ces îles ont connu une croissance de la population marquée, comme dans de nombreux espaces fragmentés, par de fortes disparités entre les îles. Les migrations, tant intra-archipélagiques que de part et d’autre de l’Atlantique2, sont l’autre fait marquant. Depuis le milieu du xxe siècle, l’archipel a connu une baisse marquée de sa population en raison de ces migrations. Trois chiffres permettent d’illustrer cette évolution : 242 941 hab. en 1911, 327 446 habitants en 1960, 241 763 habitants au dernier recensement général de 2001.
3La question de la baisse de la population est corrélative à la question des basses densités. Si la densité de population moyenne de l’archipel est similaire à la densité métropolitaine française (104 hab./km2), certaines îles comme Pico, Corvo ou Flores sont désormais autour ou en dessous des 30hab./km2. La spécificité insulaire et leur taille relativement modeste, la plus grande île (746 km2 pour São Miguel) est de loin la plus densément peuplée, rendent la question du peuplement et du développement particulièrement intéressante.
4Notre réflexion porte sur deux îles : Pico dans le groupe central (451km2, 14 806 hab. en 2001) et Flores dans le groupe occidental (142km2, 3 995 hab.). Elles connaissent des densités similaires : 33 pour l’une, 28 pour l’autre, mais des environnements différents tant en ce qui concerne l’accessibilité que ce qui touche à l’armature urbaine. Notre hypothèse est que la baisse de population et des densités offrent un terreau particulièrement fertile pour un discours sur le développement durable. Du discours à la réalité...
De l’île désertée à l’île déserte
5Le mythe de l’île déserte fait florès depuis des lustres dans la littérature mondiale et dans la promotion touristique. Elle évoque la découverte, le paradis, la naissance, la solitude. Le philosophe l’ausculte, le biologiste la cherche, le géographe l’observe avec gourmandise. Elle l’interroge sur les possibles méandres du processus de peuplement : suis-je le premier homme sur cette île ? Y a-t-il eu d’autres occupants avant moi ? Que sont-ils devenus ? L’archipel des Açores offre un terrain de choix car le peuplement est « neuf » et les sources nombreuses sur la période historique. Notre interrogation cherche à mettre en perspective la façon dont le territoire et les populations se font et se défont.
Comment le peuplement vient à l’archipel et aux îles ?
6Le peuplement de l’archipel des Açores s’est fait d’est en ouest. Les découvreurs abordent l’île de Santa Maria et quasi simultanément la grande île de São Miguel entre 1427 et 1432. Le groupe central, dont fait partie l’île de Pico, est abordé dans la foulée et visité dans son ensemble dès la moitié du siècle. Pico est l’île la plus rétive au peuplement initial. La présence du volcan éponyme et de ses épanchements convulsifs, combinée à la difficulté de trouver de l’eau douce, explique que les premières tentatives sont des échecs. Gaspar Frutuoso raconte dans sa chronique Saudade da Terra (Frutuoso, 1998) les quelques replis des précurseurs vers l’île de Faial toute proche. Le peuplement des îles du groupe occidental connaît dans son ensemble des vicissitudes similaires. Ce n’est que vers 1480 que Corvo et Flores sont explorées et il faut attendre les premières décennies du xvie siècle pour avoir la preuve d’un peuplement permanent et régulier. C’est l’isolement, la distance et l’étroitesse des groupes initiaux qui sont mis en avant pour expliquer cette situation.
7Les sites de premières installations marquent encore le peuplement contemporain qui est strictement littoral ou rétro-littoral (Marrou, 2004). Le liseré de population est quasi constant sur les pourtours de São Miguel, Terceira et Pico. C’est la signature d’un peuplement porté à son terme (fig. 1). Sur les autres îles, l’ébauche existe partout mais les conditions du milieu (São Jorge), l’histoire des îles (Flores, Santa Maria) n’ont pas permis l’achèvement du processus.
Vicissitudes des densités de population picoense et florentine
8Au cours du xxe siècle, l’archipel des Açores a connu des variations de densité de population sensibles, même si la densité de 1900, 110hab./km2, est proche de celle de 2001, 104 hab./km2. Ainsi en 1960, date de l’optimum de population, la densité était montée à 140. Le niveau et les variations doivent beaucoup au poids des deux îles de São Miguel et Terceira qui concentrent entre 70 % et les trois quarts de la population de l’archipel (pour la moitié de la surface). São Miguel connaît en 2001 une densité de 176hab./km2 après une pointe à 226 en 1960. Terceira compte 140 hab./km2 après une densité de 179 hab./km2 en 1960.
9Les deux îles de Pico et Flores montrent des profils bien différents. Les densités et les variations sont proportionnellement moindres et les deux îles sont surtout marquées depuis une soixantaine d’années par une baisse régulière de leur population. À Flores, la densité la plus forte date de 1900 (57 hab./km2), situation qui se maintient peu ou prou jusqu’en 1950 (55hab./km2) avant d’être divisée par deux en l’espace de 60 ans : 28 hab./km2 en 2001. La situation est proche à Pico : 54 hab./km2 en 1900, encore 50 en 1950 mais seulement 33 en 2001. Les densités ne sont pas encore dramatiques (certaines communes sont cependant passées sous les 15 hab/km2) mais le processus semble ne pas devoir être réversible. La population baisse, inexorablement. Certains seuils sont ainsi franchis : sous les 15 000 hab. (14 804 en 2001) à Pico et surtout sous les 4 000 hab. à Flores en 2001. Les arrivées, pourtant patentes, d’Européens en quête de solitude, de verdure, d’authenticité ne parviennent pas à compenser le départ plus ou moins définitif des jeunes adultes insulaires.
10L’étude des densités à l’échelle du siècle et de la commune (freguesia) révèle des situations préoccupantes. À Flores, les trois communes les plus peuplées en 1900 (Fajãzinha, Lajes et Fajã Grande avec 98, 92 et 85 hab./km2) sont, à l’exception de Lajes das Flores qui est l’un des deux chefs-lieux de l’île, parmi les communes ayant les densités les plus faibles en 2001. La densité de Fajãzinha a été divisée par 4 : 23 hab./km2, tout comme celle de Fajã Grande : 19 hab./km2. À Pico, les densités les plus fortes de l’extrémité orientale de l’île se sont diluées petit à petit. Les points de résistance se font sur la base du réseau de villes (Madalena, et sa proximité avec l’île de Faial) et des possibilités de mise en valeur agricole, souvent liées à la part plus ou moins forte de territoires montagneux.
Une baisse problématique pour les territoires ?
11Le caractère littoral ou rétro-littoral et la forte linéarité du peuplement semblent devoir donner un cadre de résistance solide à cette baisse accentuée de la population. À l’échelle des îles, les abandons de maisons sont conséquents mais ne remettent pas en cause la répartition générale de la population. Les maisons ferment, parfois se dégradent. À l’échelle des villages, les situations sont contrastées. Dans certains d’entre eux, la situation est devenue préoccupante. La proportion de maisons fermées peut être importante. Elle joue sur la dynamique villageoise. Les pancartes « Vende se » se multiplient au rythme des lézardes et des herbes folles sur les pas-de-porte. Dans d’autres communes, le retour de quelques migrants, l’installation d’anciens touristes aisés ou le renforcement d’une occupation intermittente (résidences secondaires, comme à Pico) permettent aux villages de conserver une bonne tenue.
12Si la SAU (surface agricole utile) de l’archipel ne se contracte pas ou pas encore, le nombre des exploitations baisse drastiquement (- 37 %), ce qui a fait monter la dimension moyenne des exploitations de 4,8 à 8,0 ha. La micropropriété a encore de beaux restes aux Açores. Les agriculteurs commencent à faire des arbitrages sur des terres qui deviennent plus abondantes. On essaye de conserver les meilleurs pâturages en faisant jouer la proximité avec l’exploitation. Monter au « monte » reste pénible et l’entretien des parcs lointains devient plus problématique. Certaines parties de la montagne sont désertes. Les pales d’éoliennes brassent mollement l’air. Les vaches façonnent de leurs sabots une myriade de petits sentiers sur les pentes sans fin du volcan. Face à cette situation, l’évocation d’alternatives devient plausible dans des îles où les solutions venant de l’extérieur n’ont pas toujours eu bonne presse. La profusion de subsides européens depuis le début des années 1980 a du mal à faire oublier l’histoire de l’archipel. Longtemps les îles ont comme été délaissées par Lisbonne et le continent. On a souvent voulu se débrouiller seul, méfiant des solutions toutes faites ou des propositions sans lendemain.
Quand le « développement durable » s’empare des îles...
13« Néanmoins, la dispersion géographique, associée qu’elle est au fait que chacune des îles (sic) est un petit territoire insulaire à part entière, implique que la fragilité environnementale des Açores est très largement supérieure à celle des territoires continentaux, qui constituent la majeure partie de l’Union européenne. Parier sur les Açores en tant que région qualifiée du point de vue environnemental se présente donc comme un choix évident, d’ailleurs soutenu par un large consensus social, ce qui permet de valoriser l’important patrimoine naturel de la Région. Un des outils idéaux pour atteindre cet objectif est le pari du développement durable (DD) comme enveloppe à toutes les politiques mises en œuvre dans l’archipel »3.
14La vulgate environnementale est désormais bien établie dans le discours sur le développement açorien, comme l’illustrent ces quelques lignes de la réponse « archipélagique » à la stratégie européenne pour les régions ultrapériphériques. On passe du discours sur l’île laboratoire à celui sur l’île renouvelable.
L’éternel retour de l’île laboratoire
15Réfléchir à la place des îles dans l’invention et l’évolution de la théorie spatiale ou sociale est un bon sujet de colloque. Revenir sur l’île comme laboratoire des évolutions territoriales reste tentant, tant il est vrai que les espaces insulaires sont souvent de passionnants cas d’études, sur lesquels on peut facilement identifier des phénomènes et des processus4.
16Les îles n’ont pas uniquement fonctionné comme des espaces d’expérimentation coloniaux et sociopolitiques, mais elles ont également facilité l’émergence de théories biologiques et écologiques fondamentales. Sans remonter à Darwin et son fécond périple, la déforestation de l’archipel des Canaries ou d’une partie des Caraïbes a engendré la création des premières lois de protection environnementale pour l’Espagne, la Grande-Bretagne et la France (Deloughrey, 2004 :298-310). Il semble en effet qu’au cours de l’histoire, les îles aient aussi servi à plusieurs reprises de territoires initiateurs de politiques de protection de l’Environnement et aient été le siège de prises de conscience environnementales entraînant des législations appliquées ensuite sur les espaces continentaux. Cette tendance est probablement due au fait qu’elles aient également été les premiers espaces terrestres les plus durement touchés par des catastrophes écologiques. La pression anthropique s’y est plus rapidement faite sentir, en raison de leur vulnérabilité toute particulière.
17L’île attise également les tentations de « mise sous cloche ». C’est d’autant plus de l’ordre du possible dans les zones faiblement peuplées où les conflits d’intérêt entre acteurs sont potentiellement réduits. Il est toujours plus facile de créer une zone protégée ou de lancer un projet de parc éolien dans une zone sans riverain ! Dans des espaces par définition circonscrits, la possibilité de « protéger » un territoire dans son ensemble n’en est que facilitée.
18Il existe d’ailleurs quelques exemples de ces îles laboratoires, pour la plupart vides d’hommes. Ces îles ont été « appareillées » pour des études biologiques, géologiques ou autres, comme la toute jeune Surtsey en Islande (Doutreleau, 2006), la réserve biologique de l’atoll de Palmyra5 dans l’océan Pacifique, ou encore Tinjil, en Indonésie, concernant l’étude des primates. La question se pose ici de savoir si l’île est ou non un laboratoire efficace pour la mise en place de modes de gestion durable.
19La tentation de l’île protégée est une constante. Les îles occidentales des Açores, isolées, éloignées et peu peuplées, semblent une « proie » tentante pour celui qui veut « assurer » son quota d’espaces Natura 2000 ou passer pour le bon élève européen de la cause environnementale. L’île de Flores a été ainsi incluse, le 27 mai 2009, dans la liste du Réseau mondial des réserves de biosphère de l’Unesco, en même temps que les îles de Corvo et Graciosa. Le texte publié dans le communiqué de presse de l’Unesco nous décrit l’île ainsi :
20« La réserve de biosphère comprend toute la partie émergée de l’île Flores et certaines zones marines adjacentes qui bénéficient de paysages magnifiques et d’atouts géologiques, environnementaux et culturels incontestables. De hautes falaises surplombent une grande partie de la côte parsemée d’îlots. Territoire de pêche traditionnelle, le site attire également les touristes, en particulier les adeptes de la plongée sous-marine, de la marche et de l’observation des baleines et des dauphins »6.
21Cette vision idyllique de l’île ne fait cependant pas mention de certains dysfonctionnements qui ont probablement accéléré sa classification comme réserve. Que l’île soit laboratoire, lieu test ou lieu symbole, pour reprendre la terminologie de E Péron, le discours sur l’île reste abondant.
L’île « renouvelable »
22Depuis que les débats sur les changements climatiques globaux rencontrent les intérêts des industriels de l’énergie, les projets d’îles dites « 100 % renouvelables » d’un point de vue strictement énergétique sont légion. On peut citer les exemples de Hierro dans l’archipel canarien7, l’État de Tuvalu8 dans le Pacifique, l’île danoise de Samsø9, Utsira10 en Norvège et bien d’autres. Les fondements de ces expériences ou de ces projets sont divers :
Il s’agit souvent de « vitrines » pour un pays, une région ou une filière industrielle (turbines d’éoliennes). Il peut s’agir de mettre en valeur des choix énergétiques déjà anciens (pays nordiques), reposant parfois sur la reconversion d’une partie de la manne des revenus du pétrole ou du gaz. Ailleurs, comme dans l’archipel canarien, les projets ont une valeur hautement symbolique. Ils visent à redorer le blason d’îles vouées à un tourisme de masse peu respectueux de l’environnement. Certains de ces projets sont pharaoniques et les impacts directs forts. Le projet de Hierro cache le reste de la donne énergétique canarienne.
Si ces îles sont autonomes en énergie, ou sont en voie de l’être, rares sont celles qui proposent une réelle remise en cause des modèles de consommation. On a à faire à des modèles de substitution d’une énergie par une autre (la centrale électrique au diesel par la centrale éolienne ou photovoltaïque) et non d’une nouvelle façon de consommer mieux.
Aux Canaries comme aux Açores, nombre de ces projets reposent par ailleurs sur des technologies importées, où la question du coût de la maintenance, souvent extérieure, renforce une certaine dépendance.
23L’archipel des Açores bénéficie lui aussi de son projet énergétique à haute valeur environnementale : il s’agit de celui du MIT-Portugal qui proclame haut et fort son principe d’île « renouvelable »11. Lancé en mars 2008, il s’attache plus particulièrement aux îles de São Miguel et Flores. Le rapport açorien12 à la Commission européenne rappelle à juste propos le caractère pionnier de l’archipel au Portugal pour le développement des énergies endogènes :
construction d’une des premières centrales hydroélectriques du pays en 1999 à São Miguel ;
1er parc éolien du Portugal installé en 1988 à Santa Maria ;
importance de la part de l’énergie géothermique à São Miguel (première centrale en 1980) et à Terceira, en profitant du potentiel élevé de ces îles d’origine volcanique. 40 % de la production électrique en est issue ;
existence du projet expérimental de production d’énergie à partir de la force de la mer, auquel on doit la construction, en 1998, de la centrale de colonne d’eau oscillante (CEO) dans l’île de Pico. Il n’y a jamais eu de production d’énergie, juste un témoin architectural de béton qui gît désormais au bord de l’eau, dans le périmètre du paysage viticole de l’île de Pico reconnu au titre du patrimoine mondial par l’Unesco.
24S’il est avéré que 27,7 % de l’énergie produite et consommée aux Açores en 2010 sont issus de sources renouvelables (28,8 % en 2011), une île comme Flores affiche des résultats encore plus encourageants. Dès 2007, 31 % de l’énergie provient de petites usines hydroélectriques et 17 % du parc éolien. L’autonomie énergétique est à portée de main et, à ce titre, l’île sert bien de laboratoire. Mais le marché n’est que de 4 000 habitants sans consommateurs majeurs. La consommation par habitant reste modérée, mais rien n’est fait pour entraver la pénétration d’un mode de vie fort dispendieux. Il serait souhaitable d’y promouvoir d’autres formes de « renouvelabilité » comme dans le domaine du tri des déchets, de la gestion de l’eau ou des mobilités. L’histoire montre qu’un espace réduit et de surcroît « fini » est d’autant plus vulnérable dès lors qu’il est exploité dans une logique linéaire, avec un début et une fin, donc un épuisement ou un changement d’état. Les cas extrêmes de Nauru, de l’île de Pâques ou encore celui d’Haïti, montrent que les choix d’exploitation des ressources qui ont été faits ont mené à de véritables catastrophes écologiques et humaines, ou tout du moins à des modifications drastiques de l’état insulaire originel.
Moins d’hommes pour mieux d’environnement ?
25Si les faibles densités et la diminution de la population peuvent être pour certains considérées comme de véritables handicaps d’un point de vue social et économique, on serait tenté de penser qu’elles sont plutôt positives d’un point de vue environnemental, surtout dans les milieux insulaires si sensibles aux pressions humaines. Les faibles densités réduiraient donc logiquement les pressions anthropiques infligées à l’environnement. L’archipel açorien porterait-il en lui une véritable possibilité de gestion durable ?
26L’histoire du développement de Flores et Pico montre des scénarios sensiblement différents qui tiennent en grande partie au « poids » de l’île (petite île/grande île) et à sa situation géographique (isolement/complémentarité des îles du groupe central). Cela interroge également la question de l’autonomie et de l’indépendance.
27Le mythe de l’île isolée, autonome, bout d’Europe préservé des assauts de la civilisation est bel et bien présent dans l’imaginaire des touristes qui visitent les Açores, mais aussi chez les habitants. Les enquêtes réalisées par nos soins au printemps 2009 auprès de 140 habitants de Flores et Pico révèlent que près de 20 % de la population interrogée pense qu’il n’y a aucun problème environnemental dans leur île. Cependant, on relève une préoccupation très importante pour la thématique de la gestion des déchets. Lorsque l’on demande aux personnes s’il y a selon eux des points sensibles dans la gestion de l’environnement de leur île, 77 % à Flores et 64 % à Pico répondent que la gestion des déchets est mauvaise ou qu’ils sont choqués de l’inexistence du tri sélectif alors que les îles principales en disposent.
28C’est bien là l’un des points faibles de l’archipel. On trouve malheureusement encore dans chacune des îles des décharges, sauvages ou officielles, du plus triste effet (photo 1).
29Grâce à la pression législative européenne, les Açores se sont dotées d’outils de gestion environnementale spécifiques et adaptés à chacune des îles13. Ils sont l’œuvre d’universitaires locaux et sont désormais imités ou exportés dans d’autres archipels comme au Cap-Vert. Ces outils relativement efficaces ont permis de grandes avancées dans la gestion de différents espaces sensibles de l’archipel, et pour la réduction de la dégradation environnementale. Mais ce n’est parfois pas suffisant. Comme partout, différents niveaux de gestion se superposent et s’entrecroisent14.
Un avenir durable pour les îles de faibles densités ?
30Les processus combinés d’autonomie, de régionalisation et le poids de plus en plus important de l’Europe dans les orientations d’aménagement ont profondément modifié le fonctionnement de la vie des îles. Après plusieurs siècles de concurrence insulaire et de repli, les îles des Açores apprennent à vivre ensemble, en archipel. Le registre de la complémentarité devient fondamental. Il s’agit désormais d’explorer la composante insulaire d’une vision régionale qui s’exprime à travers des plans à visée territoriale.
Aménagement et durabilité insulaire
31Au milieu des années 2000, le gouvernement régional des Açores a fait élaborer deux documents qui dessinent les contours à court et moyen termes de l’aménagement du territoire dans l’archipel. Le Plan régional d’aménagement du territoire des Açores (PROT15) cadre le développement de 2006 à 2016.
32Le modèle territorial préconisé par le PROT Açores (fig. 2 et fig. 3) met en évidence l’importance de la superficie affectée à la conservation de la nature et, de manière générale, aux problématiques du développement durable. C’est particulièrement vrai pour les zones centrales des deux îles de Pico et de Flores et la majorité de leurs zones littorales. À proximité de tous les noyaux de population, on trouve des réserves agricoles qui seraient affectées à des productions agricoles de qualité et de valeur écologique. Sur Flores, c’est la quasi-totalité du territoire insulaire qui apparaît compris dans ces zones nommées par les experts territoriaux : « Systèmes de protection et de valorisation environnementale ». On y voit très clairement l’ambition d’un modèle de développement fondé sur d’importantes aires protégées. De même, le choix d’intégrer les zones agricoles de pâturages sous la qualification « pires écologiques complémentaires » n’est pas anodin quant aux objectifs visés par les institutions politiques régionales.
33Dans sa « Vision 2016 »18, la Région autonome des Açores assume clairement son objectif de s’affirmer comme une région modèle en termes de mise en place de stratégies de durabilité. Une durabilité appuyée par une certification environnementale de produits et de services nommée « ilhas com vida »19, une marque açorienne pour lancer une certaine forme de compétitivité et la cohésion sociale au sein de la région.
34En novembre 2004, simultanément à la phase de validation du PROT Açores, est en cours d’élaboration le Plan régional de développement durable de la région autonome des Açores (PReDSA), incarné par le rapport Perspectives de durabilité pour la région autonome des Açores. Le PReDSA a abouti à la présentation de cinq scénarios de vision future de l’archipel. L’idée, comme dans de nombreux exercices de prospective territoriale, est de proposer une base de discussion pour les élus et les habitants :
Hotelândia : un scénario basé sur le développement touristique, par l’amélioration des produits régionaux, des patrimoines naturels et culturels, avec un investissement important dans l’hôtellerie, les transports maritimes et aériens.
Ecotopia : un scénario basé sur la protection du patrimoine naturel, bien le plus précieux de l’archipel qui doit être sauvegardé et amélioré. Le potentiel géothermique sera optimisé et les risques géologiques minimisés.
Sociopolis : un scénario basé sur le développement social, et en particulier la santé et l’éducation, deux axes principaux dans lesquels seront injectées prioritairement les subventions européennes. L’investissement premier devra se faire dans les individus avec comme but l’éradication de l’exclusion sociale dans la région.
Infocracia : un scénario basé sur la société de l’information et les nouvelles technologies. Contourner l’isolement géographique et replacer l’archipel dans le « village global » par l’intermédiaire d’un réseau de communication efficace, en lien avec la communauté d’émigrés açoriens.
Lactogenia : un scénario basé sur le développement agropastoral. Les fonds originaires de l’Union européenne doivent être mieux valorisés en vue d’une intensification et une augmentation de la production de produits régionaux de qualité dans le secteur des produits laitiers et de la viande pour créer une image de marque de l’archipel.
35Pour les îles de Flores et Pico, ces scénarios doivent être vus à la lumière des disparités contemporaines. On ne produit pas de la même façon du lait à Flores qu’à Terceira et les formes touristiques ne sont pas similaires entre São Miguel et Pico. Derrière les disparités actuelles peuvent se cacher des choix futurs, faisant des îles de faible densité de population l’autre versant d’un archipel ayant suivi telle ou telle spécialisation, telle ou telle voie de développement privilégiée.
Le triptyque du développement açorien
36L’avenir des îles açoriennes de faible densité s’inscrit bien dans un triptyque conjuguant, aux dires des différentes expertises disponibles, énergies renouvelables, tourisme et agriculture. Il est nécessaire d’envisager ces options selon le double principe de la fragmentation insulaire et de la nouvelle donne territoriale au sein de ces îles où la population se contracte et où la spécialisation des usages du sol se fait selon de nouvelles règles de répartition.
37Le projet Green Island du Massachusetts Institute of Technology-Portugal vise à échéance 2018, la production de trois quarts de l’électricité consommée aux Açores sur une base d’unités géothermiques, hydroélectriques, éoliennes et de manière minoritaire, photovoltaïques. Le pari est intéressant puisque jusqu’à présent l’essentiel de l’énergie est fourni par des centrales fonctionnant au fioul dans chacune des neuf îles. La fragmentation du marché permet la multiplication des unités de production de taille moyenne ou petite. La diversification des sources d’approvisionnement semble garante de la pérennité d’une offre de qualité, compatible avec les niveaux de consommation actuelle20. À Flores, où la production locale et renouvelable est importante, il y a peu de conflits majeurs à attendre. Il existe suffisamment de terrains disponibles et ventés pour un partage raisonné de l’espace. À Pico, le seul parc éolien se trouve sur les hauteurs orientales de l’île, loin de tout, au milieu des pâturages et des landes. L’utilisation de plus en plus extensive des zones non basses doit permettre de trouver de nouveaux sites d’exploitation. La difficulté majeure tient dans le passage d’une production basée sur un seul site (situation actuelle) à une production multisites d’ampleur moindre. Flores dispose depuis 2010 d’une centrale au diesel toute neuve21, sa mise en route est prévue à l’automne 2011.
38Le tourisme aux Açores a longtemps été affaire de discrétion reposant essentiellement sur un tourisme de « saudade » lié à l’importante communauté d’Açoriens émigrés et de quelques pionniers d’Europe du Nord venant profiter des paysages et d’îles qui leur permettent de croiser dans la même journée volcan et observation aisée de cétacés. Depuis le milieu des années 1990, le tourisme est devenu le principal secteur d’investissement22. D’imposants hôtels se sont construits à Terceira et à São Miguel et les deux îles concentrent l’essentiel des nuitées. La principale agglomération de l’archipel, Ponta Delgada, offre depuis peu un nouveau visage avec un front de mer totalement modernisé pour l’accueil des croisiéristes et des touristes23. À cette « Hotelãndia » répond dans les îles de faibles densités une sorte d’« Ecotopia ».
39Le tourisme de nature est au cœur de l’offre açorienne. La « beauté naturelle », « l’environnement calme » et « l’exotisme » des îles sont les trois principales caractéristiques considérées comme les plus importantes dans le choix de la destination « çores » par les touristes24. Pico tire bien son épingle du jeu avec 9,3 % des nuitées combinant sa proximité avec Faial et Horta (nautisme), l’observation des cétacés (base de Lajes) et les randonnées sur les flancs du Pico. À Flores, le tourisme est un tourisme de niche (1,5 % des nuitées). Il est l’apanage des Açoriens qui y viennent en camping et de quelques touristes avisés, persuadés de profiter de l’un des derniers paradis européens. Pour une dizaine de jeunes florentins s’exilant sur les autres îles de l’archipel ou en Amérique du Nord s’installent 4 ou 5 néotouristes et retraités qui s’insèrent petit à petit dans cette microsociété. La ténuité des flux rend l’ensemble fragile. L’importance des aires protégées ou classées dans les deux îles (46,5 % à Flores et 46,1 % à Pico pour une moyenne de 25,7 % à l’archipel) renforce cette tendance. Elles sont bien positionnées sur le segment du « tourisme rural », avec des maisons « au champ » de qualité.
40Le contexte européen d’aide à l’agriculture a été une grosse opportunité pour le secteur agricole açorien. Il a su en moins de trois décennies, passer d’une quasi-autarcie à une agriculture spécialisée (lait et viande) qui ne dépare pas dans le contexte communautaire. L’augmentation de la productivité s’est faite par une modernisation des infrastructures et l’utilisation massive d’intrants (engrais, rations). La spécialisation dans la culture de l’herbe et des fourrages amène à des situations critiques du fait de la mauvaise adéquation des pratiques et de certains produits avec le milieu. La qualité des eaux est problématique dans plusieurs îles et l’eutrophisation des lacs de São Miguel, Pico, Corvo et Flores nécessite des interventions spéciales. Comme souvent la remise en cause d’habitudes, pourtant récentes, n’est pas complète et le coût global pour la société s’emballe.
41Deux des scénarios insistent sur la volonté de diversifier les productions, de tabler sur la qualité et de promouvoir la marque « Açores ». C’est déjà le cas pour un certain nombre de produits issus des troupeaux bovins mais aussi pour le miel, l’ananas, le thé ou le vin. À l’exception des fromages, les terroirs concernés sont de petites tailles et la commercialisation réduite. Il est très difficile de trouver à Lisbonne du vin de Pico ou de Graciosa, du thé de São Miguel ou du queijo de São Jorge. À Pico, le classement des paysages viticoles de l’île au patrimoine mondial de l’Unesco a permis de stopper la réduction des surfaces. Mais comme à Flores, les jeunes exploitants ne se bousculent pas pour trimer dans les champs de lave à soigner des ceps noueux et avares, ni pour passer des heures sur les chemins pour traire dans des postes de montagne des troupeaux élevés au grand air dans des pâturages cerclés par des centaines de milliers d’hortensias.
Quelle division interne au sein de l’archipel et des îles ?
42Dans le contexte général de l’archipel et de ses choix de développement, les îles à faible densité de population semblent devoir être sur la bonne voie. Les objectifs sont compatibles avec la situation contemporaine. Dans le domaine agricole, Flores apparaît comme une île très préservée en dépit des dégâts causés aux lacs : 118 kg de fertilisants par hectare de SAU et 0,81 tête de bétail par hectare. Les chiffres pour l’île de São Miguel sont respectivement de 821 kg et de 3,6 têtes par hectare ! Pour atteindre les recommandations émises, les changements vont, là, devoir être fondamentaux.
43Il serait possible d’énumérer maints domaines où la remise en cause des choix de 25 années de rattrapage et de modernisation va s’avérer problématique. Une double question à assise spatiale se pose. Ne va-t-on pas vers un archipel à deux vitesses, à deux visages ? Certaines îles comme Pico et Flores (mais aussi Corvo, Graciosa et São Jorge) prendraient le parti d’un développement raisonné, suivant les préceptes du PReDSA. D’un autre côté, Terceira et São Miguel continueraient sur leurs lancées, suivies de près par Faial. Le risque est celui d’une distorsion de plus en plus grande entre une image, les Açores Nature, et une réalité bien moins rose dans les deux ou trois îles touristiques qui pratiquent une agriculture intensive. L’autre risque est celui du déphasage économique, démographique, voire politique tant il est actuellement difficile de faire entrer dans les calculs de « richesse » des données environnementales ou de durabilité. Les habitants de São Miguel n’hésitent pas à dire qu’ils assurent l’essentiel de la richesse de l’archipel et qu’ils paient pour « l’oisiveté » des gens de Terceira, tout en maintenant à bout de bras des parties de l’archipel qu’il serait bon de « fermer ». À quoi bon maintenir à coup de subventions et d’aides Flores et Corvo...
44L’autre question d’ordre spatial qui se pose est interne à chacune des îles. La faiblesse démographique pose la question de « l’irrigation » de la totalité du territoire insulaire. À Flores comme à Pico certaines freguesias sont à bout de souffle25, fragilisées par le départ des plus dynamiques. S’accrocher devient une gageure et demande une fois que la mobilité et les nouvelles technologies remettent en cause. Le mirage de la grande île, de la ville fonctionne toujours à plein, surtout pour des gens dont le niveau de formation ne cesse d’augmenter depuis une vingtaine d’années. À Pico, la coupure se renforce entre la zone littorale qui concentre les habitants et la vie de relation et les hauts, domaine de l’extensif bovin, éolien ou environnemental. Les plans entérinent cette vision pas toujours facile à gérer pour des collectivités locales dont les territoires s’étagent de la mer à la ligne de crête. À Flores, le territoire semble lâcher par plaques. La baisse de population est parfois tellement drastique que les quelques initiatives semblent ne pas devoir pouvoir dynamiser la totalité de la communauté. Les nouveaux choix de développement peuvent pérenniser des situations et offrir une sorte de planche de salut.
Conclusion
45La question de l’insularité et du développement durable dans l’archipel des Açores est d’une grande acuité. Elle pose des questions d’organisation de l’espace tant à l’échelle de l’archipel qu’à celui de l’île. Pour de nombreux habitants, les changements sont tels depuis les mutations de la décennie 1974-1985 (démocratie ; entrée dans l’Europe) que toute nouvelle perspective de développement est regardée avec une certaine méfiance. Dans le domaine du développement durable, ils s’inquiètent du décalage entre le discours régional, l’image insulaire et la réalité quotidienne.
46L’inquiétude principale porte sur la façon dont les relations avec l’Europe vont se poursuivre tant la société açorienne paraît « euro-dépendante ». L’importance des subventions dans le développement archipélagique est loin d’être négligeable (modernisation de l’économie, mobilité, éducation). Le gouvernement régional cherche à faire de son mode de développement durable un modèle exportable en particulier vers d’autres archipels comme celui du Cap-Vert. Il a surtout pris conscience qu’il est nécessaire de développer avec les autres archipels de la Macaronésie une coordination régionale concernant les aspects environnementaux en proposant une approche terraquée, englobant les eaux maritimes et les archipels. Les Açores sont pilotes à l’échelle portugaise pour l’aménagement des espaces maritimes, l’un des prochains grands enjeux européens.
Bibliographie
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Région autonome des Açores, Gouvernement régional, avril 2008 – Avis sur « La stratégie pour les RUP : progrès et perspectives futures », 42 p. http//ec.europa.eu/regional_policy/consultation/rup/contri/regions/acores/acores_fr.pdf
Notes de bas de page
1 National Geographic Traveler List : http://traveler.nationalgeographic.com/2007/11/destinations-rated/list-text
2 Avec un fort penchant pour des départs en direction des Amériques, d’abord latine (Brésil, Venezuela) puis nord-américaine (États-Unis et Canada).
3 Région autonome des Açores, gouvernement régional, avril 2008.
4 Cf. dans cet ouvrage le texte de Philippe Pelletier.
5 http://www.nature.org/wherewework/asiapacific/palmyra/about/
6 Communiqué de Unescopresse n° 2009-48 du 26 mai 2009, http://portal.unesco.org/fr/ev.phpURL_ID=45591&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html
La nomination en Réserve de biosphère avait pourtant, quelques mois auparavant, failli être remise en cause par la présence de deux décharges dans l’île. Durant l’été 2009 ont débuté les travaux de construction d’un centre de tri de déchets à Lajes das Flores.
7 http://www.insula-elhierro.com/english.htm
8 http://www.novethic.fr/novethic/planete/environnement/climat/tuvalu_futur_modele_climatique/101395.jsp
9 http://Awwv.fedre.org/conten1/samso-lile-de-lenergie-penouvelable-par-excellence.
10 http://www.whec2008.com/abstract/360.asp
11 Renewable islands, Ilhas renovaveis.
12 http://ec.europa.eu/regional_policy/consultation/rup/contri/regions/acores/acores_fr.pdf
13 Plans d’aménagement de la zone côtière (POOC), les Plans d’aménagement des bassins hydrographiques des lacs (POBHL) le Plan régional de l’eau (PRA) ou encore les Plans d’aménagement des aires protégées (POAP).
14 On a par exemple constaté plusieurs cas où l’équivalent du Plan local d’urbanisme (PDM), définissant les zones à urbaniser, a été voté in extremis avant la mise en place du POOC régulant les constructions sur les littoraux, permettant ainsi à des promoteurs la construction d’édifices entrant totalement en contradiction avec ces mêmes prescriptions.
15 Plano Regional do Ordenamento do Territorio.
16 Rapport et carte consultables en couleur sur le site http://sram.azores.gov.pt/drotrh/prota/
17 Rapport et carte consultables en couleur sur le site : http://sram.azores.gov.pt/drotrh/prota/
18 Rapport final du PROT.
19 L’intitulé de cette marque est en soi révélateur. Mettre en avant des « les avec vie » peut en effet laisser entendre qu’il pourrait y avoir des îles sans vie...
20 Les indices de consommation sont sur des bases moyennes de l’ordre de 2222 kwh/hab./an (oscillant de 2 616 à Santa Maria à 1 693 pour Graciosa).
21 Article, Na ilha das Flores : EDA com carteira de investimentos na ordem dos 13,7 milhôes de euros dans le Correio dos Açores, 18 septembre 2009.
22 Selon le rapport de 2001 du SREA (Service régional de statistiques des Açores) intitulé Étude sur les touristes visitant les Açores, en 1996, 428 458 nuitées ont été enregistrées et en 2001, 864 766 nuitées, ce qui n’est pas moins qu’un taux de croissance de 15 % par an depuis 5 ans ! Pour l’année 2008, l’archipel a atteint 1170043 nuitées.
23 En décembre 2007, dans le rapport du National Geographic Traveler Sustainable Destinations: Islands, qui classe une centaine de destinations en fonction de différents critères de durabilité, l’encadré présentant l’archipel açorien signale cependant : « locals are very sophisticated, but inappropriate development is beginning to appear ».
24 Região Autónoma dos Açores, 2007.
25 On trouve des communes comme Mosteiro à Flores avec moins de 50 habitants permanents en 2001, 4 fois moins qu’en 1900.
Auteurs
Imarrou@univ-lr.fr
Professeur des universités, université de La Rochelle, UMR Littoral, environnement et sociétés (LIENSS)-CNRS, équipe Approches géographiques : île, littoral, environnement (AGÎLE)
nina.soulimant@wanadoo.fr
Doctorante, université de La Rochelle, UMR Littoral, environnement et sociétés (LIENSS)-CNRS, équipe Approches géographiques : île, littoral, environnement (AGîLE)
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