Chapitre 14. Les substances naturelles d’intérêt pharmacologique
p. 391-405
Texte intégral
Introduction
1Les mots « substances naturelles » ne renvoient pas seulement aux médecines douces ou à la diététique, mais aussi à l’industrie pharmaceutique et à sa cousine la cosmétologie. Ces industries commercialisent des molécules de synthèse qui n’ont toujours pas de meilleurs modèles que les molécules produites par les organismes vivants : l’imagination créatrice de la nature, liée à l’évolution, dépasse de loin celle de l’homme. Les substances naturelles produites par les végétaux, les animaux ou les microbes sont ainsi à l’origine d’environ 70 % des molécules biologiquement actives utilisées en pharmacie. La recherche, tant privée que publique, continue donc à financer des programmes destinés à récolter, identifier, tester et analyser des organismes vivants, de préférence originaux et susceptibles de fournir des modèles moléculaires inédits possédant des propriétés thérapeutiques innovantes. Les biotopes où la biodiversité reste importante sont explorés en priorité. Souvenons-nous que la quinine, extraite de l’écorce du Cinckona succirubra Pavon., « l’arbre de la fièvre » des Incas du Pérou, et introduite en Europe au xviie siècle sous le nom de « poudre des Jésuites », est toujours utilisée dans certains cas de paludisme résistant aux quinines de synthèse (Aubry, 2005).
2Trois étapes, la prospection de la flore et de la faune, l’étude en laboratoire, l’enquête ethnobotanique, scandent la recherche sur les substances naturelles. Toutes les trois ont connu d’importantes évolutions méthodologiques, voire des révolutions théoriques. Depuis 60 ans, l’effort de prospection a porté sur la végétation tropicale terrestre située au niveau du sol ou facilement accessible. Puis, en 1986, le professeur Francis Hallé invente le radeau des cimes pour explorer la canopée de Guyane : à 40 m de haut, les chercheurs trouvent des floraisons et des épiphytes inconnus, mais aussi tout un peuple d’insectes, d’araignées, de batraciens et de reptiles dont l’inventaire systématique et pharmaco-chimique s’est étendu depuis à d’autres écosystèmes. Ainsi, le nord-ouest de Madagascar a fait l’objet en 2001 d’une campagne de prospection du radeau des cimes. Pour la prospection de la faune sous-marine, le scaphandre autonome modernisé en 1943 par Jacques-Yves Cousteau a été une véritable révolution. Il a permis d’inventorier les récifs coralliens, ces « forêts sous la mer ». Dès 1950, de nombreuses substances pharmacologiquement actives sont isolées d’organismes marins (Beuchet, 1998). En 1984, la girolline, extraite d’une éponge néo-calédonienne, sera brevetée pour ses propriétés anti-tumorales (Laboute et al., 1984).
3Au laboratoire, jusque dans les années 1980, la recherche de substances naturelles était centrée autour du criblage chimique des plantes ou des animaux. La fonction d’une molécule étant très liée à sa forme, ce criblage a permis le repérage de groupes taxonomiques qui métabolisaient des catégories spécifiques de substances actives recherchées pour leur activité particulière : la famille des Apocynaceae, par exemple, métabolise des alcaloïdes anti-tumoraux (Spichiger et al., 2002). La création de banques de molécules a permis d’établir des liens statistiques entre la constitution chimique et la phylogénie, ce qui a provoqué d’importantes révisions systématiques. Entre 1980 et 1990, la piste biologique se développe : la plante ou l’organisme entier sont essayés sur différents modèles biologiques et, en cas d’activité, la famille chimique responsable est recherchée, la molécule active purifiée et testée plus avant. L’émergence de nouvelles problématiques de santé et l’élargissement du champ de la recherche pharmaceutique, en particulier aux maladies émergentes ou devenues résistantes aux traitements connus, ont amené cette véritable révolution théorique. La prospection s’étend à de nouvelles familles de molécules actives. Dans cette nouvelle approche pharmaco-biologique, les enquêtes ethnobotaniques prennent toute leur place. Les connaissances traditionnelles s’avèrent comme de précieuses indications à condition d’être correctement décodées.
4En 1896, Harshberger, inventeur du terme, avait défini l’Ethnobotanique comme l’étude de « l’usage des plantes par les peuples aborigènes ». L’École française d’ethnobotanique a été formalisée vers 1950 par Roland Portères, premier titulaire de la chaire d’ethnobotanique au Muséum d’histoire naturelle, et par André-Georges Haudricourt, fondateur en 1954 du Journal d’Agriculture et de Botanique Appliquée (JATBA). L’ethnobotanique analyse les « inter-rela-tions entre l’homme et le végétal à partir de l’étude des aspects culturels et techniques de cette relation » (Barrau, 1976). Cette analyse permet d’éviter des erreurs d’interprétation entre la tradition et la modernité.
5Dans l’étude des traditions thérapeutiques, trois domaines de connaissance doivent être pris en considération : la biologie (anatomie et physiologie), la médecine, le symbolisme (facteurs religieux et/ou surnaturels). Ces domaines ne sont pas étanches. Ainsi, la connaissance de la biologie humaine est à la fois empirique et symbolique : les organes ont une fonction pratique connue de tous et une autre fonction plus ésotérique, connue des seuls thérapeutes initiés (Bourret, 1981-1982). Par ailleurs, la moindre anomalie peut révéler une intervention surnaturelle qui sanctionne une transgression (Lévi-Strauss, 1962). L’anomalie peut être physique (maladie, mort) ou psychique : dépression, folie, comportements compulsifs (Bourret et Zeldine, 1978). A l’extrême, les phénomènes de « possession » permettent d’évacuer la pression exercée par les sociétés traditionnelles, extrêmement codifiées et contraignantes. Ils peuvent être spontanés ou faire l’objet d’un « projet thérapeutique » : ils sont alors provoqués par des drogues. Les symptômes sont toujours culturels et ritualisés. Ils sont apaisés par des traitements adaptés à la manifestation du trouble (Jaofelo-Dzao, 1996).
6Les médecines traditionnelles sont basées sur les humeurs, le chaud et le froid, le masculin et le féminin, les phases de la lune, les saisons, la théorie des signatures, etc. Dans ce système, une maladie dite « froide » sera traitée par des plantes « chaudes » ou « froides », ou préparées et administrées de façon « chaude » ou « froide » selon que les symptômes indiqueront un déficit ou au contraire un excès de l’« humeur » en cause. La théorie des signatures y a sa place : une feuille à l’épiderme bulleux soignera le poumon qu’elle évoque. La « qualité » du malade et du thérapeute (i.e. leur sexe, âge, position sociale) est prise en compte : la partie de plante médicinale qui sera administrée, ainsi que son mode de préparation, varieront selon ces « qualités » (Bourret, 1981-1982). Il ne faut pas pour autant en déduire que les thérapeutes traditionnels ignorent l’action des principes actifs synthétisés par les végétaux et les animaux. Les « sorciers », qui ne sont qu’une variété dévoyée des thérapeutes (Bourret, 1981-1982), ont une connaissance expérimentée des poisons que les « guérisseurs » contrecarrent par leurs antidotes, les uns et les autres principes actifs puissants (Delaveau, 1974). Ces généralités, qui s’appliquent à Madagascar comme ailleurs, montrent que connaître la culture de la population étudiée est nécessaire à la bonne interprétation des données recueillies. La connaissance de la langue vernaculaire est ici un atout. Cette analyse, si elle est bien menée, permet d’optimiser la recherche pharmacologique en la recentrant sur les bons objectifs. Si elle est mal conduite, elle décrédibilise l’enquête ethnobotanique.
L’exceptionnelle biodiversité de Madagascar
7Madagascar, la quatrième plus grande île du monde, est actuellement considérée comme une des dix régions prioritaires pour la conservation de la biodiversité. L’originalité de sa flore et de sa faune est connue depuis longtemps. Elle tient à son histoire géologique. Au Paléozoïque (– 750 millions d’années), ce qui devait devenir Madagascar faisait partie du Gondwana oriental, qui regroupait l’Afrique et l’Asie actuelles. Entre – 200 et – 160 millions d’années (Trias-Jurassique supérieur), la dislocation du Gondwana oriental a isolé Madagascar, ce qui a permis l’évolution d’une flore et d’une faune uniques au monde (Mercier et al, 1999 ; Rajierarison, 1996). Philippe de Commerson, grand naturaliste voyageur, visita Madagascar en 1770-1771. Il écrit (in Michel, 1998) : « C’est à Madagascar que je puis annoncer aux naturalistes qu’est la terre de promission pour eux. C’est là que la nature semble s’être retirée comme dans un sanctuaire particulier pour y travailler sur d’autres modèles que ceux auxquels elle s’est asservie ailleurs… Les formes les plus merveilleuses s’y rencontrent à chaque pas ».
8L’endémicité est en effet exceptionnelle. Elle a fait classer Madagascar parmi les « hot spots » définis en 1988 par Norman Myers1. Pour la flore, on dénombre 8 familles endémiques sur 200, environ 1 500 genres (taux d’endémicité 20 %) et 12 000 espèces (taux 85 %). De nouvelles découvertes y ont toujours lieu : un nouveau genre de palmier de la famille des Chuniophoeniceae vient d’y être décrit2. Beaucoup de ces espèces présentent des caractères archaïques remontant au Crétacé et ne se trouvent ailleurs qu’à l’état de fossiles. Pour la faune, la hiérarchie systématique s’établit au niveau du sous-ordre avec les Lémuriens et de la sous-famille avec les grenouilles Mantellinae. 98 % des amphibiens de Madagascar sont endémiques. Les insectes, qui nous intéressent également, dépassent les 99 % d’endémicité. La faune sous-marine sédentaire, encore mal connue malgré les travaux menés sur les récifs coralliens par le programme Substances actives marines de Madagascar (Samm), semble également très riche. Madagascar a établi dès 1980 une convention de protection de l’environnement, restée sans grand effet, faute de moyens. En 1997, une Monographie nationale sur la biodiversité a été publiée. Madagascar est membre de la Cites (Convention sur le commerce international des espèces sauvages) et a participé ou participe à plusieurs programmes internationaux sur la biodiversité (Man and Biosphère – MAB/Unesco, World Wild life Foundation – WWF). En 2006, Madagascar était l’invitée d’honneur des Entretiens science et éthique. Le 26 mars 2007, la convention de co-coordination du GDRI-BDDM, Groupement de recherche international sur la biodiversité et le développement durable de Madagascar, a été signée à Antananarivo entre les organismes de recherche de Madagascar (laboratoires de recherche des universités et Centre national de la recherche de Madagascar) regroupés en dix Unités de recherche, d’une part et, d’autre part, les institutions de recherche de France : Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Muséum national d’histoire naturelle (MNHN), IRD, Centre international de recherche en agronomie pour le développement (Cirad)… associant 19 universités françaises.
9Cette flore et cette faune phylogénétiquement originales et biologiquement exceptionnelles renferment des substances naturelles dont on peut espérer que la structure et l’activité sont elles aussi originales et exceptionnelles.
Les débuts de la recherche sur les substances naturelles de Madagascar
L’apport de la médecine traditionnelle malgache
10La diversité ethnique de Madagascar est importante avec 18 ethnies, arrivées, depuis le viie siècle et par vagues successives, de l’Asie du Sud-Est, d’Afrique de l’Est et de la péninsule arabique. Elles auraient fait disparaître une population primitive devenue quasiment mythique, les Vazimba (Ottino, 1986). Fédérées par l’unité linguistique et religieuse imposée par les rois merina au xixe siècle (Rasoanaivo, 2005), ces populations ont créé un peuple caractérisé par la diversité de ses cultures.
11Les anciennes coutumes et croyances se retrouvent dans les fondements de la médecine traditionnelle malgache. La transgression du respect des ancêtres, de la reproduction des rapports sociaux, du culte des esprits et de l’observance des interdits (fady) provoque maladie et mort qui ne sont jamais considérées comme naturelles (Ramisiray, 1901). Cette conception, un classique de l’anthropologie déjà évoqué en introduction de cet article, justifie le recours à des pratiques de diagnostic rituelles (devins mpisikidy utilisant le jeu sikidy) et psycho-magiques (médiums de la tromba ou bilo ou salamangà) (Decary, 1951).
12Les thérapeutes, mpimasy, omasy ou ombiasy, guérissent par le hasy (Andriantsiferana M., non publié). Hasy dérive de hasina. Hasina est synonyme de pouvoir, force, vertu dont est doté un objet « inanimé » (plante, pierre, eau, animal, lieu-dit, etc.) ou une personne. Hasina, comme le mana des Polynésiens, confère la capacité de vaincre, guérir, améliorer l’avenir, le présager. Ces capacités suscitent le respect, la croyance, l’obéissance.
13Roakandro est l’art de connaître les plantes et leur(s) pouvoir(s) sur l’être humain, pour guérir ou pour nuire. Cet art, et le savoir-faire qui l’accompagne : collecte, conservation, préparation, administration, sont transmis dans des lignées familiales. Les traitements administrés par les mpisikidy (devins), les mpitsabo (sages-femmes) et les ombiasy le sont le plus souvent en décoctions, soit par voie orale (tambavy, ou mangidy lorsqu’elles sont amères), soit en bains ou autre voie externe (Debray, 1975).
14La tradition reconnaît quatre niveaux de savoir. Deux concernent notre propos :
- le mpimasy ou ombiasy « simple » agit en tant que guérisseur ;
- le mpimasy ody intervient pour contrer les effets d’un empoisonnement ou, au contraire, pour empoisonner (sorciers mpamosavy).
15Afin de prouver la « véracité » (ody sahy lapa) de leurs drogues ody (Dandouau, 1913), un édit du roi Andrianampoinimerina obligea les ombiasy à subir l’épreuve du tanghin [Tanghinia venenifera Poir. (Cerbera tanghin Hook) ou Cerbera venenifera (Poiret) Steudel, Apocynacées]. Au cours d’une ordalie menée sous le contrôle d’un maître de cérémonie, le mpanozondoha ou mpampinono, le tanghin est administré à l’ombiasy ou mpimasy soupçonné de ne pas pratiquer une médecine « honnête » et d’user de remèdes frelatés ou inefficaces, de poison ou de sorcellerie. Le principe actif du tanghin, le tanghino-side, se fixe sur les fibres du myocarde et peut provoquer un arrêt cardiaque (Natarajan et al., 1968). Un dosage moindre, un « cru » de tanghin moins actif ne provoquent que de violents malaises. Si le thérapeute survit, il sera lavé de tout soupçon (Bourret, 1981-1982).
16Cet usage fut aboli en 1861 par le roi Radama II (Boiteau et Allorge-Boiteau, 1993), mais l’État malgache tente toujours de contrôler la médecine traditionnelle qui, de nos jours, est pratiquée en parallèle avec la médecine moderne. À Madagascar, d’après la banque de données informatisée de l’Institut malgache de recherches appliquées, l’Imra, plus de 6 000 plantes font l’objet d’un usage médical. Depuis quelques années, des préparations plus élaborées sont valorisées, et les véritables herboristes-guérisseurs se font d’autant moins nombreux sur les marchés que les plantes se raréfient, même si, à de rares exceptions près, elles ne sont pas endémiques.
17Les connaissances de ces guérisseurs sont à l’origine des premières études scientifiques conduites à Madagascar sur les substances naturelles d’origine végétale.
L’apport des premiers botanistes, pharmaciens et chimistes
18De nombreux botanistes ont étudié la flore malgache (cf. chapitre 13) : GRANDIDIER (1913), Perrier de la Bathie (1937-1958), Humbert (19381971), sont les plus connus avec étienne de Flacourt qui, dès 1658, relève les premiers usages médicinaux des plantes malgaches. Dandouau publie en 1911 un « Catalogue des noms malgaches de végétaux » et, en 1913, dans le Bulletin de l’Académie malgache, les « Dialogues Français-Tsimihety (Région d’Analalava-Mandritsara) ».
19La première étude chimique d’une plante malgache est celle de Centella asia-tica (L.) Urb., une espèce pantropicale utilisée localement contre la lèpre (Grimes, 1939). La découverte d’un principe actif (Bontemps, 1942) suscite l’intérêt et de nombreuses publications sur l’asiaticoside extrait de C. asiatica se succèdent (Boiteau et al., 1948). à partir de C. asiatica, A. Rakoto-Ratsimamanga met au point une pommade cicatrisante et, en 1957, crée l’Imra grâce aux retombées financières du brevet spécial de médicament n° 884M pris par les laboratoires Laroche-Navarron sur cette spécialité sous le nom de Madécassol ® (Péchard et al., 2005).
20En 1960, une ordonnance réglemente l’Association malgache d’ethnopharmacologie, l’AME (qui sera légalisée en 2003). En 1961, l’Orstom installe à Tananarive un laboratoire de pharmacognosie que M. Debray dirige. De 1956 à 1971, des études chimiques spécifiques, des inventaires de plantes médicinales et des pharmacopées sont publiés. Citons : Pernet, 1957 ; Pernet et Meyer, 1957 ; Bost, 1961 ; Rakoto-Ratsimamanga et al., 1969 ; Debray et al., 1970.
21Pour des raisons historiques, cette remarquable activité scientifique est arrêtée en 1972. Les scientifiques de l’Orstom et d’autres, comme P. Boiteau, quittent le pays dans des conditions dramatiques. Les études pharmaco-chimiques subissent une éclipse d’une quinzaine d’années, malgré la création du Centre national de recherches pharmacochimiques (CNRP) en 1976.
22La publication en 1979 du « Précis de matière médicale malgache » de P. Boiteau est, à l’initiative de l’auteur, une reprise des enquêtes menées par lui entre 1941 et 1943 à la demande des services hospitaliers de Madagascar confrontés, du fait de la guerre, à une pénurie de médicaments et désireux de pouvoir utiliser les ressources du droguier local (Boiteau, 1979). Elle obéit à la même nécessité.
La période récente : 1985-2008
23Pourtant, malgré ces aléas, la recherche de substances naturelles pharmacologique-ment actives ne s’est jamais interrompue à Madagascar. On peut considérer qu’elle redémarre vraiment en 1983 avec la création, par Marta Andriantsiferana, du Laboratoire des produits naturels (LPN). En 1984, le premier DEA en chimie des produits naturels est soutenu à l’université d’Antananarivo (non documenté) ; il est suivi en 1986 d’une thèse de 3e cycle (non documenté) et, en 1988, d’une première thèse d’État (Rakotovao et al., 1988). En 1986, Z. A. Rabesa et A. Descheemaeker publient en malgache, le premier, une pharmacopée de l’Alaotra et le second, les « Ravi-Maitso » (ou « plantes médicinales »), traduits en 1990.
Les programmes régionaux
24Les inventaires phyto-chimiques, quant à eux, sont réactivés avec le projet Plantes aromatiques et médicinales (Plarm, 1989-2000) dont l’objectif est le développement dans l’océan Indien des filières de production de plantes aromatiques, huiles essentielles et produits phytosanitaires. En même temps que le projet Plarm se met en place, l’Orstom initie, avec le projet SAM (Substances actives marines), une recherche régionale sur les substances naturelles d’origine marine.
Le programme Plarm3 (1988-1997)
25Le programme Plarm, mis en place en 1988 à l’initiative d’enseignants-chercheurs des universités de Montpellier et de la Réunion (« projet Airdoi » de l’Association inter-régionale pour le développement de l’océan Indien, 1985), a été soutenu financièrement par le Fonds européen de développement (FED) via la Commission de l’océan Indien (COI). Les résultats de Plarm ont fait l’objet de plusieurs rapports intermédiaires (Andriantsiferana et Ramiarison, 1993 ; Andriantsiferana et al., 1994) et d’une évaluation finale publiée en 1997 par la Direction des programmes de coopération extérieure de la Commission européenne4.
26En 2000, un CD-ROM intitulé « Plantes aromatiques et médicinales de l’océan Indien, Comores, Madagascar, Maurice, Seychelles » a été édité par les participants au projet Plarm sous l’égide du ministère des Affaires étrangères de Maurice (Gurib-Fakim et Gueho, 2000). Cet ouvrage référencie et analyse 975 plantes, parmi lesquelles 215 sont communément utilisées dans la région.
27Pour Madagascar, Plarm a permis, sur huit ans, la collecte de données botaniques et ethnobotaniques concernant près de 700 espèces, dont 25 endémiques ; près de 400 fiches de type Pharmel (Pharmacopée plantes médicinales traditionnelles), élaborées dès 1986 pour alimenter la banque de données de l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), ont été remplies et l’activité anti-diarrhéi-que de 20 espèces a été décrite. Le criblage phytochimique de 700 extraits, et la chromatographie en phase gazeuse de 60 espèces aromatiques endémiques ont été réalisés sur place. Dix monographies, totalisant près de 400 pages, ont été écrites par l’équipe malgache. Les espèces à huiles essentielles et les épices ont fait l’objet d’une attention particulière compte tenu de leur potentiel économique : en 2002, leur exportation avait rapporté à Madagascar près de 200 millions de dollars (Rambotiana, 2002).
Le programme Samm (1991-1994)
28Madagascar participait déjà à une recherche sur les algues dans la région de Toliary. La Direction générale de la recherche scientifique et technique malgache accepta donc en 1989 de s’impliquer dans un autre programme régional (Madagascar, Seychelles, île Maurice, Comores, France) initié par D. Bourret5 (Orstom) et ayant pour objectif la recherche de substances naturelles d’origine marine. Ce programme, initialement baptisé SAM pour « Substances actives marines », était inspiré des programmes Snom (Substances naturelles d’origine marine) et Smib (Substances marines d’intérêt biologique) successivement conduits depuis 1972 en Nouvelle-Calédonie. Bien que la richesse des récifs et des lagons de l’océan Indien le justifiât, ce programme ne fut finalement pas financé par la COI. Cependant, en accord avec le ministère de la Recherche malgache, il donna naissance au programme « Substances actives marines de Madagascar » (Samm), uniquement centré sur Madagascar et confié à D. Bourret. Madagascar avait désigné comme partenaire de l’Orstom le Centre national de recherches océanographiques (CNRO). Le choix du CNRO, situé à Nosy-Bé dont le lagon est mondialement connu pour sa richesse et sa diversité biologique, était parfait pour la récolte des organismes marins, conduite sous la responsabilité de Pierre Laboute (Orstom), assisté par Jean Maharavo (CNRO). Mais, pour de multiples raisons tenant essentiellement à l’isolement et au manque de capacités de recherche du CNRO, l’étude pharmacochimique de ces organismes s’est rapidement avérée irréalisable in situ et a dû être menée à l’EESS sous la direction de Louisette Razanamparany, biochimiste à l’université d’Antananarivo. Début 1993, le Dr Jean Roux, directeur de l’Institut Pasteur de Madagascar, permettra à Louisette Razanamparany de conduire avec le Dr Jambou des essais antipaludiques sur cultures cellulaires à partir des extraits d’organismes marins. Seuls les extraits ayant montré une activité antipaludique seront analysés. Sur les 22 premiers organismes récoltés, 3 montreront une activité antipaludique in vitro. Deux protéines actives seront isolées. Pour élargir le spectre chimio-analytique, Marta Andriantsiferana, directrice du Laboratoire des produits naturels et de biotechnologie (LPNB), impliquera le Dr Yvonne Ranarivelo dans le programme Samm. Les participants du programme Samm publient au Ve symposium Napreca (Natural Products Research network for Eastern and Central Africa) sur « Antimalarials from marine invertebrates of Madagascar » (Razanamparany et al., 1993). C’est la première fois qu’il est fait état de protéines d’origine animale ayant une telle activité, qui sera confirmée l’année suivante (Razanamparany et al., 1994). La même année, P. Laboute publie sur la biodiversité marine de l’ouest malgache (Laboute, 1994 a, b). Malgré l’originalité de ces premiers résultats obtenus dans des conditions particulièrement difficiles, le programme Samm sera interrompu en 1994.
29Cependant, Samm aura des suites. En 1995, le mémoire de DEA de Louis Lebalana (LPNB) fait état de la purification de quatre produits cytotoxiques isolés de deux éponges malgaches récoltées lors du programme Samm. En 1997, le LPNB publiera à Athènes la structure d’un composant d’une de ces deux éponges, Biemna laboutei n. sp., nouvelle espèce nommée d’après P. Laboute, son inventeur (Ranarivelo et al., 1997). Cette éponge continue à être étudiée (Berlinck et al., 2008).
30La synthèse de ses composants est réalisée (Blunt et al., 2008). Le programme Samm a eu aussi d’importantes retombées faunistiques. Pierre Laboute a répertorié, situé, photographié, récolté plusieurs centaines d’organismes marins, qu’il a identifiés ou fait identifier par des spécialistes du MNHN ou étrangers. Une quarantaine d’ascidies, dont une dizaine d’espèces nouvelles, parmi lesquelles Eudistoma laboutei n. sp. et Synoïcum laboutei n. sp., ont fait l’objet de publications (Monniot et Monniot, 2006). Autant d’éponges sont encore à l’étude et fourniront elles aussi de nouvelles espèces, comme Biemna laboutei déjà citée plus haut.
Les programmes nationaux actuels
Les acteurs du secteur public
31à Madagascar, trois acteurs institutionnels principaux agissent actuellement dans le domaine de la chimie des substances naturelles : le CNARP, le CNRE et l’Université. Le Centre national de recherches pharmacologiques (CNARP), officialisé en 1992, a succédé au CNRP. A ce jour, et grâce à une collaboration initiale avec le projet pilote MAG/84/017 de l’Onudi (ONU Développement industriel), 2 200 espèces végétales ont été sélectionnées par le CNRP-CNARP pour leurs propriétés thérapeutiques ; 6 spécialités ont été mises sur le marché ; une dizaine d’autres sont prêtes à être commercialisées. Ces spécialités bénéficient d’une procédure d’AMM allégée (Andriantsiferana et Ramiarison, 1993). Le CNRE a une approche plus fondamentale et travaille avec des partenaires comme le MNHN français ou des universités de différents pays. Dans le domaine qui nous intéresse, les études du CNRE ont porté principalement sur la systématique et la toxicité des champignons.
32L’université d’Antananarivo participe à ces recherches à travers celles de l’EESS et du LPNB, l’ancien LPN créé en 1983. Le LPNB conduit i) des études chimio-taxonomiques et pharrmcochimiques de plantes endémiques et d’algues marines (en collaboration avec la France) et de termites, arthropodes et grenouilles Mantella (en collaboration avec les USA et le Japon – Andriamaharavo et al., 2005), ii) des programmes nationaux d’intérêt pratique (plantes antiseptiques, ichtyotoxiques utiles aux élevages de crevettes, insecticides). En tant que laboratoire universitaire, le LPNB a permis, depuis sa création, la soutenance de 65 DEA, 13 diplômes de 3e cycle et d’une dizaine de thèses d’État ou équivalentes. En outre, il vient en appui au secteur privé, notamment à la filière plantes aromatiques et à huiles essentielles de Madagascar. à la demande du Syndicat des producteurs et exportateurs d’arômes de Madagascar (Sypeam) qui regroupe 22 entreprises, un label « Produits naturels de Madagascar » a été créé en 2003. Sous la coordination du Pr M. Andriantsiferana, cinq laboratoires publics ou privés (LPNB, CNARP/Chimie, ministère de l’Industrie et du Commerce MIC/Chimie, École supérieure des sciences de l’agriculture Essa/IAA Industrie agro-alimentaire, Imra), agissant comme laboratoires d’appui au Sypeam, ont édité en juin 2003 le fascicule « Label Natiora » (« Natiora » 2003). Ce label normalise, valorise et protège quelques plantes à huiles essentielles et épices, ainsi que le Centella asiatica (L.) Urb., matière première du Madécassol®.
Les acteurs du secteur privé
33L’Imra est le principal organisme de recherche privé malgache dans le domaine des substances naturelles, avec une quarantaine de drogues végétales commercialisées. Le centenaire posthume de son fondateur a été célébré en juillet 2007 par un colloque international organisé à Antananarivo sous les auspices du ministère de la Santé de Madagascar. L’Imra, Centre de référence en ethnopharmacologie pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et Centre régional de recherche pour l’Organisation de l’unité africaine (OUA), compte à son actif plusieurs brevets productifs, comme le Madécassol® déjà cité et le Madéglucyl®, antidiabétique extrait d’Eugenia jambolana Lamarck et déposé par Sanofi-Aventis en 1984, ou, comme un antipaludique extrait de Strychnopsis thouarsii Baill. en 1992, en cours de développement avec le soutien du programme PALudisme 2002 du ministère de la Recherche français et de l’International Foundation for Science (IFS).
34Plusieurs autres laboratoires privés œuvrent dans le domaine. Citons Homéopharma, créé en 1992 comme antenne de Boiron dont il s’est séparé en 2003 et spécialisé en aromathérapie, Farmad spécialisé en phytothérapie, Phaël Flor spécialisé en cosmétiques, etc.
Conclusion
35Héritière d’une longue tradition, la recherche sur les substances naturelles de Madagascar, fondamentale ou appliquée à l’économie comme à la santé, participe à la mise en valeur de la remarquable biodiversité de l’île. De nombreuses passerelles en relient les disciplines ainsi que les acteurs publics et privés. La formation scientifique et la protection de l’environnement sont pour elle un gage de pérennité.
Bibliographie
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Notes de bas de page
1 http://www.sustainability.com/about/profile.asp?id=63
2 http://www.kew.org/science/news/new_palm_genus.html
3 À Madagascar, les interlocuteurs du programme Plarm ont été : (I) l’université d’Antananarivo, avec les Établissements d’enseignement supérieur des sciences (EESS) : il Laboratoire de botanique et de biochimie de la regrettée professeur Lala Rakotovao, coordinatrice régionale du projet ; ii/ Laboratoire de chimie organique « Produits naturels » du professeur Marta Andriantsiferana, coordinatrice nationale de l’équipe malgache Plarm ; iii/ Laboratoire de physiologie végétale, et d’enseignement supérieur polytechnique (EESP) : Département de chimie et École supérieure des sciences agronomiques) ; (2) le ministère de la Recherche scientifique et technique, avec le Centre national de recherche sur l’environnement (CNRE) et le Centre national de recherche industrielle et technique (CNRIT) ; (3) le ministère de la Santé (Service de pharmacopée traditionnelle).
4 http://www.ec.europa.eu/europeaid/how/evaluation/eval_reports/reports_before_2000/acp_reports.htm
5 Auteur de cet article sous le nom de D. Cortadellas.
Auteurs
martamam@moov.org
Laboratoire de chimie des produits naturels et biotechnologies, faculté des sciences, université d’Antananarivo
Ex-IRD
beloha@moov.mg
Département de Biochimie fondamentale et appliquée, faculté des sciences, université d’Antananarivo
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