Chapitre I. Le fonds Grandidier et l’histoire scientifique et technique de Madagascar avant l'annexion coloniale (1896)
p. 15-32
Texte intégral
Introduction
1Une bibliothèque scientifique faisait partie du patrimoine remis à l’État malgache par l’Orstom en 1974. Cette bibliothèque gérée actuellement par la division documentation du Parc botanique et zoologique de Tsimbazaza (PBZT) comprend le « Fonds Grandidier » considéré comme patrimoine documentaire national.
2Le Fonds Grandidier possède de nombreux documents rares sur Madagascar et les îles voisines dont les plus anciens ont été publiés à la fin du xvie siècle : des ouvrages, des périodiques et revues scientifiques, des manuscrits, des cartes, et des photographies anciennes. Ils ont été produits par des personnes de toutes les catégories sociales : des trafiquants d’esclaves, des missionnaires, des administrateurs, des scientifiques, des militaires, des colons, etc., et concernent le milieu naturel et les habitants. Les auteurs européens prédominent. En ce sens leurs écrits portent l’empreinte de la culture européenne de leurs temps qui s’attache aux aspects exotiques des contrées visitées et la tendance est plus à la description qu’à la compréhension. Par la diversité de leur contenu, cependant, ces documents permettent d’avoir une vue d’ensemble sur l’histoire de Madagascar. Ils sont incontournables pour la connaissance du passé de la Grande Île et la compréhension de la culture malgache.
3Basé sur l’exploitation de la base de données du Fonds Grandidier et la compilation des documents conservés au PBZT, ce chapitre présente différents aspects de l’histoire de la pensée scientifique à Madagascar, avant l’annexion coloniale. Il se divise en trois parties. La première partie est une présentation générale du Fonds Grandidier, la deuxième concerne les documents traitant de la pensée scientifique et technique dans la société traditionnelle malgache et la troisième se réfère aux textes des scientifiques et techniciens européens quant à la connaissance et au développement de Madagascar avant l’annexion. Il ne s’agit pas ici d’une recherche historique, mais d’un aperçu sur le contenu des documents afin d’orienter les futurs chercheurs vers une source précise d’information.
Présentation générale du Fonds Grandidier
4La mise en place d’une bibliothèque faisait partie des premières préoccupations de l’IRSM (Institut de recherche scientifique de Madagascar) en vue de procurer aux chercheurs la documentation indispensable à leurs travaux. Cette bibliothèque, maintenue à jour par les soins des services de documentation de l’Orstom à Paris, recevait des ouvrages scientifiques du monde entier relatifs aux domaines de recherche de l’IRSM puis de l’Orstom : ouvrages généraux, études scientifiques et littéraires, monographies, etc., et aussi des livres sur Madagascar achetés sur le marché local ou donnés par des chercheurs comme la Collection Henri Poisson, ainsi que de la littérature grise à caractère scientifique et technique : rapports d’activités, mémoires de jeunes chercheurs, premiers résultats des recherches effectuées aux centres Orstom de Tananarive et de Nosy-Bé. Les collections et périodiques scientifiques occupaient une grande place dans la bibliothèque, près de 1 800 titres ont été recensés. Ils provenaient des achats et des échanges des publications de l’IRSM, en particulier les Mémoires de l’IRSM (séries Biologie animale, Biologie végétale, Entomologie, Sciences humaines, Sciences de la terre, Océanographie), le Naturaliste malgache et les publications hors série, avec les périodiques des institutions scientifiques de l’étranger.
5En 1960, la bibliothèque s’est enrichie du « Fonds Grandidier » rapporté de Paris par le président de l’Académie malgache et directeur de l’IRSM, Jacques Millot. Ce patrimoine documentaire est formé de tous les documents sur papier disponibles, réunis par Alfred et Guillaume Grandidier, concernant Madagascar et les îles voisines, produits depuis l’arrivée des Européens dans l’île jusqu’à la mort de Guillaume Grandidier en 1957. Le Fonds Grandidier comprend :
- des documents écrits : livres très rares dont les plus anciens datent de la fin du xvie siècle, copies de passages d’ouvrages qu’on ne trouve plus sur le marché et de documents d’archives, articles de journaux et de périodiques scientifiques, ouvrages manuscrits inédits et une partie de la correspondance scientifique d’Alfred et Guillaume Grandidier ;
- de vieilles cartes de Madagascar et des différentes régions de l’île ;
- des photographies sur Madagascar et ses habitants.
6Près de 15 000 références documentaires ont été répertoriées et les sujets traités sont très variés. En effet, les auteurs sont de formations et d’origines très diverses et leurs centres d’intérêt variaient d’autant. Ainsi les premiers documents, produits essentiellement par des traitants et des navigateurs, insistaient surtout, d’une part, sur les descriptions des aspects exotiques de l’île (culture, ethnographie, faune et flore), d’autre part, sur les inventaires des produits commercialisables du pays. Les publications de la fin du xviiie siècle et du xixe siècle, écrites en grande partie par les missionnaires et les politiciens, sont dominées par les questions politiques et culturelles. Mais c’est aussi au cours de cette période qu’apparaissent les documents en langue malgache et que commencent les premières études scientifiques sur Madagascar faites par des Européens.
7L’exploitation des ressources économiques et les questions d’administration furent au centre des préoccupations durant l’ère coloniale.
8Neuf documents seulement de la base bibliographique du Fonds Grandidier ont été classés dans la rubrique « Histoire des sciences » ; mais ceci ne signifie pas que ces seuls documents soient utilisables pour le présent travail. Il est en effet nécessaire de se référer aux divers documents relatant aussi les péripéties de l’histoire de Madagascar et décrivant les différents aspects de la culture malgache, ainsi qu’à la publication scientifique antérieure à la période coloniale. Outre les documents d’époque, des études ultérieures analytiques ou synthétiques sont disponibles. Si la qualité des informations est très variable, dans l’ensemble, le contenu de la bibliothèque embrasse tous les aspects de Madagascar et de l’essor de la société malgache et permet de mieux comprendre le pays et ses habitants.
9L’ancienne bibliothèque de l’Orstom est aujourd’hui gérée par la division de la documentation du PBZT. Les nouvelles acquisitions portent surtout sur la faune et la flore de Madagascar. Réservée à l’origine aux chercheurs, elle est encore mal connue et n’est fréquentée actuellement que par quelques initiés. Une base de données bibliographiques est en cours d’élaboration. Le site http://www.fonds-grandidier.refer.mg, contient des notices bibliographiques et des documents numérisés antérieurs au xixe siècle.
La pensée scientifique et technique dans la société malgache traditionnelle
10Que sait-on de la pensée et des connaissances scientifiques dans la société traditionnelle malgache ? Pour pouvoir répondre à cette question et sans disserter sur ce qu’on entend par pensée scientifique, il est nécessaire de se référer aux documents qui font allusion à des connaissances scientifiques et techniques. Deux sources d’information sont alors incontournables : « Tantara ny Andriana eto Madagascar » (Callet, 1981) et la « Collection des ouvrages anciens concernant Madagascar » (Grandidier et al., 1903-1920).
« Tantara ny Andriana eto Madagascar »
11Cet ouvrage présente les différentes étapes de la mise en place du royaume merina, depuis les temps fabuleux jusqu’au règne de Rasoherina (1863-1868), établies à partir des traditions orales et des manuscrits recueillis par le révérend père Callet. La première édition parue en 1873 sous le titre « Tantara ny Andriana eto Madagascar. Histoire des rois d’Imerina d’après les manuscrits malgaches » est un volume de 260 pages. Par la suite, de nouvelles informations vinrent enrichir les connaissances de l’auteur sur le passé malgache et au fur et à mesure des nouveaux apports, de nouvelles éditions enrichies et corrigées sont publiées successivement en 1875, 1878, 1881. En 1908, paraît la dernière édition « Tantara ny Andriana eto Madagascar. Documents historiques d’après les manuscrits malgaches » publiée par l’Académie malgache, version reconnue incomplète car les derniers documents amassés par le R. R Callet et publiés en 1902 par la mission catholique n’y sont pas insérés. Ces différentes éditions, sauf celle de 1902, et diverses traductions françaises partielles ou intégrales sont conservées au centre de documentation du PBZT. Une nouvelle édition a été publiée en 1981 (Callet, 1981).
12L’ouvrage donne la chronologie des faits marquants de l’histoire de l’Imerina et cite les souverains en mentionnant leurs réalisations ; pour chaque événement, diverses versions peuvent être rapportées. Mais plus qu’un simple livre d’histoire, il est considéré comme une encyclopédie malgache. En effet, il apporte des renseignements détaillés sur les pratiques et coutumes en usage dans la société traditionnelle merina en rappelant leurs origines et leur évolution. De nombreux chapitres se rapportent à des techniques de production (riziculture, élevage, artisanat, etc.) et à des connaissances pratiques. Ainsi, Dandouau et Fontoynont (1913) dans « Ody et fanafody : charmes et remèdes » inventorient et commentent les passages ayant trait à la médecine chez les Malgaches et aux actions visant à parer aux différents problèmes de la vie quotidienne dans la société traditionnelle. L’ouvrage renseigne sur les causes présumées des maladies – les maléfices – en signalant les différentes sortes de sortilèges qui en sont à l’origine. Il informe aussi sur les modes d’administration des fanafody (remèdes qui permettent de lutter contre les sortilèges), sur les mpisikidy (faiseurs de remèdes) et leurs méthodes, sur les différents maux et maladies et la manière de lutter contre ; il apporte, en outre, un historique du traitement de la variole et une liste des médicaments et charmes que l’on trouvait à acheter sur les marchés du temps du roi Andrianampoinimerina.
13Le plus souvent, les traditions orales citent les réalisations sans donner de renseignements sur leur conception ; seuls les aspects sociaux, philosophiques et pratiques sont considérés. Un exemple typique est le passage des « Tantara ny Andriana eto Madagascar » qui rapporte comment le prince Andriamasinavalona et son peuple construisirent en une nuit un barrage à Alasora pour assurer la maîtrise de l’eau en riziculture, cette action lui valant d’être nommé successeur au trône.
14L’exploitation de « Tantara ny Andriana eto Madagascar » exige donc beaucoup de prudence et des recoupements sont indispensables notamment en ce qui concerne la datation des événements et la réalité des faits. En effet, pour la période antérieure au xixe siècle, les traditions orales ne précisent pas la date d’apparition de telle connaissance ou technique ni l’initiateur ou le concepteur. Dans le meilleur des cas, le nom du souverain alors régnant est parfois cité ; il faut cependant noter la mention de souverains éponymes comme Razakatsitakatrandriana ou Andrianampoinimerina à qui a été attribuée la paternité de nombreuses connaissances et réalisations techniques. Aussi, convient-il de confirmer l’effectivité d’une technique ou d’une connaissance mentionnée dans les traditions orales par d’autres documents, notamment les descriptions des voyageurs européens et des recherches ultérieures.
La « Collection des ouvrages anciens concernant Madagascar » (COACM)
15La « Collection des ouvrages anciens concernant Madagascar » en neuf volumes, dirigée par Alfred Grandidier, est un recueil de textes et documents européens relatifs à Madagascar depuis le xvie jusqu’au xviiie siècle, collationnés, annotés et éventuellement traduits en français par Alfred Grandidier et ses collaborateurs du Comité de Madagascar : Jules Charles-Roux, Clément Delhorbe, Henri Froidevaux et Grandidier. Le premier volume a été édité en 1903 et le dernier en 1920. Le but des éditeurs était de rassembler dans une seule série les documents, ouvrages ou parties d’ouvrages et manuscrits inédits, intéressant la colonie de Madagascar, jusqu’en 1800, depuis la découverte de l’île par Diego Dias en 1500.
16La plupart des documents sont des extraits de journaux de voyage, ils sont donc datés. Un même événement peut avoir été relaté par plusieurs auteurs ; dans ce cas les différentes versions sont rapportées. On y trouve aussi des rapports, des actes officiels et des extraits de livres d’histoire qui permettent de situer les événements dans le cadre de l’histoire mondiale. Les ouvrages complets les plus intéressants pour l’historiographie des connaissances techniques des Malgaches, reproduits dans la collection, sont les relations de voyages de Robert Drury (Grandidier A. et G., 1906) et de François Cauche (1651) et l’« Histoire de la Grande Ile de Madagascar » par Etienne de Flacourt (1658). Les descriptions contenues dans ces livres aident à évaluer le niveau de développement des différentes régions de l’île et à comprendre les problèmes de politique intérieure ainsi que les relations des Malgaches avec les traitants étrangers. Simon Ayache (1964) analyse, quant à lui, l’authenticité et la sincérité des témoignages des différents auteurs. Les éditions originales de ces livres sont aussi conservées au Fonds Grandidier.
17Cette collection complète utilement les informations contenues dans les « Tantara ny Andriana eto Madagascar » dans la mesure où les documents qui y sont présentés sont, d’une part, datés et, d’autre part, concernent essentiellement les régions côtières.
Le contenu des documents
18Pour comprendre la place accordée à la science et les rapports entre dirigeants et techniciens, il est nécessaire de se référer aux préoccupations de la société et des dirigeants. Ainsi, en vue de lutter contre la persistance des famines, Andrianampoinimerina (1787-1810) a procédé aux travaux de maîtrise de l’eau. Soucieux de la santé de la population, Radama I (1810-1828) a introduit la vaccination contre la variole dans son royaume ; malheureusement le vaccin n’était pas encore au point à cette époque. Ce fut sous le règne de Ranavalona I (1828-1861), réputée pour sa xénophobie, que Jean Laborde a initié l’industrialisation de l’île. La défiance des souverains vis-à-vis des ombiasy, les devins guérisseurs de l’époque, s’explique autant par leur incrédulité que comme un moyen de défense contre l’autorité de ces derniers auprès de la population. La menace d’invasion extérieure, au cours du xixe siècle, a justifié des mesures qui pourraient paraître aberrantes actuellement, comme le déboisement aux environs des lieux d’habitation ou la limitation des voies de communication. La violence a souvent été utilisée au détriment de l’essor économique pour renforcer le pouvoir des roitelets et les relations des trafiquants d’esclaves contiennent des informations pertinentes en ce sens. Ces quelques exemples montrent que le développement technique et scientifique est en relation avec la personnalité des dirigeants, la solidité du pouvoir politique et les relations internationales.
Le contexte politique, économique et social
19Nous évoquons ci-dessous très sommairement le contenu des rubriques qui constituent la base de données bibliographiques du Fonds Grandidier.
- « Histoire de Madagascar » et « Histoire et disciplines conjointes ». Près de 1 300 documents classés dans ces rubriques sont utilisables pour une analyse du contexte politique, social et économique. Il s’agit de documents d’époque, dont les recueils de traditions orales et notamment les kabary (discours officiels) rapportés dans « Tantara ny Andriana eto Madagascar », de monographies historiques (de La Vaissière, 1884 ; Charles Buet, 1883), de journaux de bord des navigateurs et de rapports de mission des agents de la Compagnie des Indes orientales, de récits des traitants européens qui ont séjourné assez longtemps dans le pays depuis le xvie siècle comme ceux de Mayeur en 1877 rédigés par Barthélémy de Froberville (1913), d’informations journalistiques et de rapports de tournée des missionnaires anglais qui ont travaillé à Madagascar au cours du xixe siècle et qui sont publiés dans « Antananarivo annual and Madagascar magazine » (1875-1900), de notes de voyages d’explorateurs scientifiques, et d’études analytiques ou synthétiques ultérieures parues dans les « Bulletin de l’Académie malgache », le « Bulletin de Madagascar » et d’autres périodiques.
- « Descriptions et voyages » ou « Environnement socio-économique ». Plus de 200 notices bibliographiques sont inscrites dans cette rubrique et contiennent des documents renseignant sur les ressources du pays et les conditions de vie de la population.
- « Administration », « Relations internationales », « Politique », « Rois et souverains ». Les informations sur les problèmes politiques et leur impact sur le développement de la science et de la technique sont disséminées dans ces diverses rubriques et notamment dans les études sur l’histoire générale de Madagascar, les histoires événementielles et les chroniques régionales.
Les manifestations de la pensée scientifique et technique
20Parmi les domaines de connaissances scientifiques et techniques de la société traditionnelle qui apparaissent dans les documents du Fonds Grandidier, on peut citer :
- l’histoire dynastique qui est primordiale dans les manuscrits arabico-malgaches ;
- l’aménagement du territoire, notamment la réalisation d’infrastructure hydraulique en Imerina et l’aménagement des agglomérations. Plusieurs passages du « Tantara ny Andriana » présentent les étapes de construction des digues depuis Andriamasinavalona ; dans son journal, Drury (Grandidier A. et G., 1906) décrit les formes des établissements humains, à la fin du xviiie siècle ;
- l’agriculture et en particulier la riziculture. Les techniques de culture présentées dans les « Tantara ny Andriana » peuvent être comparées à celles décrites par Chapelier en 1804 (Fontoynont, 1910-1912) ;
- l’artisanat : par exemple, le travail des métaux et des textiles cité par Mayeur (Froberville, 1913) ;
- la cosmologie se manifestant par l’astrologie et la connaissance des phénomènes météorologiques qui transparaît dans la conception de l’habitat, le calendrier et la détermination des saisons. De nombreux documents traitant de l’ethnographie accordent une place notable à l’art divinatoire ;
- la médecine et l’utilisation des plantes médicinales. Robert Pernet (1966) relève que dès 1527, des plantes médicinales et aromatiques de Madagascar ont été rapportées en Europe et énumère les auteurs européens et les scientifiques malgaches qui ont mené des recherches en ethnobotanique à Madagascar depuis la découverte de l’île par les Européens jusqu’en 1963 ;
- les sciences économiques : l’organisation des marchés et des moyens d’échanges apparaît surtout dans les « Tantara ny Andriana » ;
- les mathématiques. Pour apprécier la pensée mathématique des Malgaches, il faut se baser sur l’analyse des termes de dénomination des chiffres et des unités de mesure utilisées dans différentes régions.
21Une des caractéristiques des traditions orales et des documents sur Madagascar en général est l’absence de données techniques ou scientifiques retraçant le cheminement de la pensée. Les connaissances sont souvent perdues dans un discours mystique qui les rendent peu crédibles aux yeux des scientifiques. Ainsi, dans « La foi des ancêtres : essai sur les représentations collectives des vieux Malgaches », Émile Cailliet (1930) expose le cheminement de la pensée malgache. Les proverbes, les contes, les légendes et les listes d’interdits illustrent aussi cette psychologie.
22Aussi, pour évaluer le niveau de la pensée scientifique et la portée des connaissances, est-il utile de recourir à une étude du vocabulaire en cours à différentes périodes. Les dictionnaires et recueils de vocabulaires malgaches constituent une importante source d’informations. Le plus ancien est le manuscrit de Frederick de Houtman van Gouda (1591) repris par Mégiserus (1609). La bibliothèque conserve une cinquantaine de dictionnaires et lexiques dont « Boky firaketana ny fiteny sy ny zavatra malagasy (Dictionnaire encyclopédique malgache) » (Collectif, 1937-1963) qui aide à connaître l’origine des mots et leurs utilisations. Les recueils de vocabulaire insérés dans les récits de voyage sont aussi pertinents car ils situent les mots dans le contexte de la vie quotidienne. Les études étymologiques et celles sur les origines des Malgaches sont d’un grand secours pour situer la période d’acquisition d’une notion ou d’un concept ainsi que leur évolution. Le dossier Grandidier (s. d.) « Documents – notes manuscrites – copies sur l’ethnographie et surtout la linguistique de Madagascar provenant des papiers du gouverneur Julien (s. d.) et du professeur E. Gerbinis » contient beaucoup d’éléments en ce sens.
La transmission des connaissances
23La transmission et la vulgarisation des connaissances se faisaient entre autres par les kabary, l’éducation traditionnelle et quelques documents écrits. Les kabary ont été largement utilisés pour la vulgarisation des techniques et l’adhésion de la population aux travaux d’aménagement et aux innovations. Hubert Deschamps (1950) analyse la structure des kabary d’Andrianampoinimerina et leur impact ; il parle de communion spirituelle nécessaire à la réussite des projets entre le roi et ses sujets.
24Le système d’éducation traditionnelle est analysé quant à lui par Bertin Razafimpahanana (1967) qui montre l’importance de l’emprise du monde mythico-religieux sur la transmission et l’efficacité des techniques. La perpétuation des traditions par l’intermédiaire des contes et légendes, des chants, des veillées au coin du feu, mais aussi la participation des enfants aux diverses activités, ont été utilisées dans la société malgache pour maintenir les connaissances et la sagesse. Les ouvrages d’ethnographie contiennent souvent des chapitres traitant de l’éducation et de la place des enfants dans la société, des jeux et loisirs qui développaient l’esprit d’observation et la logique, du folklore et des interdits. À ce sujet, le Fonds Grandidier contient 153 documents classés dans les rubriques « Ethnologie et ethnographie » ou « Culture ».
25Les documents écrits comprennent les manuscrits arabico-malgaches, les manuels scolaires et les ouvrages scientifiques :
- les manuscrits arabico-malgaches ou Sorabe étaient jalousement gardés par des ombiasy et n’étaient utilisés que par quelques élites. Une photocopie de manuscrits arabico-malgaches appartenant à la famille Fumaroli est conservée au Fonds Grandidier. Parmi les études sur ce genre de document, on peut citer celle de E.-F Gautier et H. Froidevaux (1907) ;
- les manuels scolaires ont été produits depuis l’introduction de l’enseignement par les missionnaires ; ils initiaient les élèves malgaches à la pensée européenne et étaient rédigés sur le modèle des manuels scolaires européens ; par exemple, celui de W. Montgomery (1887), « Ny geometria nosoratany Eoklida, bokiny I sy II » (litt. « La géométrie écrite par Euclide, livres I et II ») ;
- les ouvrages scientifiques concernent essentiellement la médecine et étaient destinés aux praticiens traditionnels. Un de ces ouvrages, « Le formulaire d’Analakely et de Soavinandriana sur l’emploi des plantes au siècle dernier », présenté par Raveloson et al. (1966) démontre l’impact de la médecine européenne sur la formation des médecins malgaches au xixe siècle.
26Les témoignages rapportés dans les documents du Fonds Grandidier sont donc relativement récents car ils ne remontent qu’à la découverte de l’île par les Européens. En outre, l’usage de l’écriture n’est entré que très tard dans la société malgache. En effet, les manuscrits arabico-malgaches dateraient au plus tôt du xviiie siècle, tandis que rutilisation des caractères latins ne commence qu’au xixe siècle à l’initiative des missionnaires anglais. Pour les informations sur les périodes antérieures à l’arrivée des Européens, des ouvrages renvoient à d’autres sources d’informations. Un manuscrit non daté du gouverneur Julien (Grandidier, s. d.) « Chronologie historique de Madagascar » cite et résume des documents de l’Antiquité et d’auteurs arabes du Moyen Âge qui mentionnent Madagascar.
27La compréhension de l’histoire scientifique de la société malgache nécessite donc une lecture entre les lignes de documents qui apparemment n’ont rien à voir avec la science ; en conséquence elle a été quelque peu négligée par les historiens. L’historiographie des apports scientifiques des Européens par contre est plus facile car les documents sont plus spécifiques.
Les apports des Européens dans la connaissance et le développement de Madagascar
28Dans cette section, nous traiterons les aspects de la recherche scientifique et technique menée à Madagascar par les Européens avant la colonisation qui apparaissent dans les documents du Fonds Grandidier. L’histoire de la recherche scientifique et technique menée par les Européens à Madagascar s’inscrit dans le cadre du développement de la science depuis les temps modernes. « La fabuleuse odyssée des plantes : les botanistes voyageurs, les Jardins des Plantes, les Herbiers » de Lucile Allorge et Olivier Ikor (2003) en donne un aperçu.
29Quelques études de synthèse aident à connaître les réalisations scientifiques et techniques des Européens et à comprendre le contexte dans lequel les scientifiques ont travaillé. Parmi celles-ci, on peut citer :
- Guillaume Grandidier (1950) qui retrace brièvement l’arrivée des Français à Madagascar, leurs relations avec les Malgaches et leurs réalisations avant la période coloniale. Les détails peuvent être trouvés dans les documents relatifs à la Compagnie des Indes orientales et les livres relatant l’histoire des établissements français à Madagascar ;
- Fanja Andriamialisoa et Olivier Langrand (2003) qui énumèrent les chercheurs européens, amateurs ou professionnels, qui se sont intéressés à la faune de Madagascar ;
- Auguste Chevalier (1946) qui, dans son avant-propos et historique du « Cinquantenaire de Madagascar… » présente l’action des Français à Madagascar dans les domaines de la botanique et de l’agriculture ;
- Wolf Woulkoff (1973) qui résume les apports allemands à la science malgache.
Qui étaient ces scientifiques ?
30Les techniciens et scientifiques européens, amateurs ou professionnels, sont venus à Madagascar soit poussés par un esprit d’aventure ou de découverte, soit pour accomplir des missions d’exploration commanditées en vue de la colonisation. On peut faire la distinction entre les « scientifiques installés » à Madagascar et les explorateurs ou voyageurs scientifiques.
Les « scientifiques installés » à Madagascar
31Beaucoup d’entre eux n’étaient pas des scientifiques à proprement parler, mais ils ont su profiter de l’ambiance générale pour développer leur talent et apporter leur contribution au développement du pays ; ils ont été soutenus par l’administration locale. C’est le cas de Jean Laborde soutenu par la reine Ranavalona I, de Legros qui a aménagé les quartiers situés au sud-ouest du Rova sous le règne de Radama I, ou de Bôjer qui a créé un jardin botanique royal. A partir du règne de Ranavalona II, les missionnaires chrétiens vont apporter d’importantes innovations dans les domaines techniques et scientifiques : l’architecte Cameron a révolutionné l’architecture en édifiant de nombreux temples en matériau dur mais aussi le palais de Manjakamiadana. Le père Camboué a fondé un musée d’histoire naturelle à Antananarivo et a mené des études pour l’amélioration de la sériciculture (L’autre candidat…, 1890). Le docteur Davidson et la mission médicale FFMA-LMS (Friends’ Foreign Missions Association-London Missionary Society) ont vulgarisé la médecine européenne par l’installation de nombreux dispensaires et la création de l’École de médecine. Avec la mise en place de l’observatoire d’Ambohidempona, le père Élie Colin et son équipe vont affiner les connaissances sur les sciences de la terre et de l’espace (Poisson, 1950). La liste n’est pas exhaustive. Un chapitre du livre « Sur les sentiers malgaches » de Georges-Sully Chapus (1938) présente les premiers artisans français en Imerina. Certains de ces techniciens ont laissé des écrits qui pourraient aider à comprendre leurs personnalités. Ces documents sont cités dans la « Bibliographie de Madagascar » de Guillaume Grandidier (1905) ; quelques-uns sont conservés au Fonds Grandidier.
32Alfred Grandidier tient une place à part dans ce panorama. En effet, non seulement il a travaillé avec les autorités malgaches, pour la réalisation de la cartographie de l’imerina par exemple, mais il a surtout su attirer, par ses communications, l’attention de la communauté scientifique européenne, voire internationale sur l’originalité de Madagascar. Dans son œuvre principale « Histoire physique, naturelle et politique de Madagascar » en 39 volumes, à laquelle ont participé des chercheurs du Muséum d’histoire naturelle de Paris, les différents aspects de la faune et de la flore de Madagascar ainsi que l’histoire et l’ethnographie sont étudiés scientifiquement.
Les explorateurs et voyageurs scientifiques
33Les expéditions scientifiques dans l’océan Indien et à Madagascar ont commencé au xvie siècle. Elles visaient à inventorier les ressources de l’île et à étudier les conditions d’établissement de colonies. Parmi les explorateurs, on peut citer l’abbé Rochon (1791) qui décrit les îles de l’océan Indien occidental au xviiie siècle et les régions côtières de Madagascar visitées par les Européens. Son but est de faire connaître Madagascar et les avantages qui pourraient en être retirés par les établissements commerciaux. Outre ses observations personnelles, l’auteur rapporte des informations recueillies dans des écrits antérieurs notamment celles concernant le séjour des Européens à Madagascar et leurs relations avec les Malgaches, les ressources végétales du pays, les habitants des côtes sud et est de Madagascar, ainsi que leurs organisations sociales et leurs principales activités. En 1814, la mission Albrand avec le géographe Schneider explore Fort Dauphin (Valette, 1971). De 1768 à 1770, le Dr Munier étudie la situation sanitaire de la colonie de Fort Dauphin en vue de l’installation d’une colonie (cité par Valette, 1962). François Sikora chargé d’une mission scientifique par le gouvernement autrichien a séjourné dans différentes régions de l’île durant sept ans à partir de 1888 ; il a récolté de nombreux spécimens de plantes et d’insectes et a pris des photographies dont quelques unes sont conservées dans la photothèque du Fonds Grandidier (Sikora, 1897). Les missions d’explorations marines de la fin du xixe siècle ont surtout défini les conditions de navigation sur les côtes et ont inventorié la faune marine.
34Enfin, de nombreux articles contenant des biographies de scientifiques sont disponibles dans le Fonds Grandidier.
Brève analyse par domaine de recherche
Les sciences sociales : histoire et anthropologie
35Histoire. Outre quelques livres qui portent sur l’histoire générale de Madagascar, le Fonds Grandidier conserve des études sur des aspects particuliers de l’histoire de l’île publiées avant 1896 dans des revues scientifiques. Le problème de l’historiographie de Madagascar est qu’elle a été écrite en fonction des causes défendues par chaque auteur.
36Anthropologie. Les relations de voyages contiennent souvent des descriptions des habitants et de leurs coutumes mais elles sont plus marquées par l’esprit d’exotisme que par l’esprit scientifique. Par contre, à partir du xixe siècle, des études ethnologiques apparaissent et certains auteurs essaient d’étudier les origines et l’histoire des Malgaches. Les missionnaires s’attacheront surtout à l’étude des croyances et de la religion traditionnelle.
La cartographie et la géographie
37Les premières informations sur Madagascar datent de l’Antiquité et concernent la cartographie. Les premières cartes de Madagascar étaient très approximatives, mais elles ont eu le mérite d’avoir fait connaître l’existence de l’île. à partir du xviie siècle, elles deviennent plus précises. Au xixe siècle, des cartes détaillées des régions sont établies par les missionnaires catholiques. Par la suite, les travaux de l’observatoire d’Ambohidempona vont permettre de définir les coordonnées des différentes localités.
38L’« Histoire de la géographie de Madagascar » d’Alfred Grandidier (1892) retrace l’histoire de la cartographie de Madagascar ; elle reproduit les cartes réalisées depuis l’Antiquité et cite les auteurs qui ont fait connaître la géographie de l’île.
Les sciences naturelles
39Un article de Henri Poisson (1957), « Madagascar et les sciences de la nature », donne la liste des voyageurs et naturalistes qui ont contribué à faire connaître les animaux et les plantes de Madagascar.
40Les premiers inventaires des ressources de Madagascar ont été faits par des amateurs : navigateurs, traitants, religieux, etc. Il faut noter que certains auteurs comme Hamond (1640) ou Mégiserus (1609) ont produit des informations fausses basées sur des ouï-dire ou sur des publications antérieures.
41En vue de la colonisation des terres découvertes, des scientifiques ont été envoyés pour l’exploration des ressources par les compagnies de navigation ou par les gouvernements. Le premier document disponible du Fonds Grandidier est celui de Ioannem Hugonem Lintschotanum (1601) qui décrit des animaux, des plantes et les ressources minières des régions riveraines de l’océan Indien. Des données plus précises sont publiées ensuite par Étienne de Flacourt (1658) dans son « Histoire de la Grande Isle de Madagascar ».
42Toujours en vue de la colonisation, des plantes européennes ou d’autres régions tropicales vont être acclimatées dans l’île ; d’après Chevalier (1946), un jardin d’essai a été créé en 1802 par Michaux à Ivondro, dans les environs de Tamatave.
43À partir du xviiie siècle, la recherche fondamentale commence à avoir ses lettres de noblesse ; des chercheurs confirmés comme Sonnerat (1802), Pollen et Van Dam (1868), Commerson (s. d.), Aubert du Petit-Thouars (1806), Hildebrandt (s. d.), Voeltzkow (1905) ont visité diverses régions de l’île et ont mené des études systématiques de la faune et de la flore de Madagascar. Au cours du xixe siècle, la revue « Antananarivo annual and Madagascar magazine » va publier régulièrement la liste des plantes de l’île. Des spécimens des plantes, des animaux et de minéraux ont été envoyés auprès des établissements scientifiques européens. L’identification et la taxonomie de ces espèces sont publiées dans différentes revues scientifiques. Ainsi, dans une série d’articles publiés de 1883 à 1895 dans le Bulletin de la Société linéenne de Paris, H. Baillon donne la liste des plantes de Madagascar par famille, décrit les nouveaux genres et espèces et apporte des informations sur l’anatomie des plantes malgaches. Les recherches paléontologiques commencèrent avec les récoltes d’œufs d’Aepyornis par Goudot en 1834 (cité par Radaody-Ralarosy, 1966 ; les fouilles d’Alfred Grandidier à Ambolisatra en 1868 (cité par Grandidier G., 1900) ont révélé l’existence de nombreux subfossiles d’animaux disparus.
Les sciences de la mer
44En 1965, le centre Orstom de Nosy-Bé a établi une « Bibliographie des travaux scientifiques marins intéressant Madagascar » qui seront publiés par M. Angot dans trois numéros du Bulletin de Madagascar parus de 1966 à 1969. Cette liste permet de connaître les domaines de recherche sur le milieu marin et lacustre. Quelques documents cités existent au Fonds Grandidier dont des articles extraits des « Annuaires hydrographiques » concernant les conditions de navigation dans les parages de Madagascar.
Les sciences médicales
45Considérées sous un angle pratique, elles ont pris deux aspects. Primo, les recherches destinées à l’acclimatation des Européens où les recommandations sur l’hygiène prédominent. Elles serviront aussi par la suite de point de départ à la médecine tropicale. Jean Valette (1969) a ainsi analysé des rapports médicaux des années 1821 à 1847. Secundo, la médecine destinée au bien-être des Malgaches, notamment l’œuvre du Docteur Davidson (1862-1876) rapportée dans la thèse de Tsehenoarisoa Rabenja (1985) et par Brygoo (1971).
46En août 1895, La « Revue générale des sciences pures et appliquées » a consacré un numéro à l’étude scientifique de Madagascar qui donne un aperçu de l’état des connaissances sur Madagascar à la veille de l’annexion. Le document (Collectif, 1895) présente une série d’articles sur :
- « Le monde malgache : géographie et aspect général de Madagascar – le sol, la flore et les forêts – les races malgaches et leur civilisation » (E. Caustier) ;
- « Les animaux de Madagascar : conférence faite au Muséum » (A. Milne-Edwards) ;
- « Les grandes cultures à Madagascar » (A. de Faymoreau d’Arquistade) ;
- « Les gisements aurifères de Madagascar » (L. Suberbie) ;
- « L’état du commerce à Madagascar » (G. Foucart) ;
- « Pathologie de Madagascar, conditions sanitaires de Majunga à Tananarive, hygiène du soldat et acclimatement du colon » (Dr Lacaze).
47Dès la fin du xixe siècle, les jalons de la connaissance scientifique de Madagascar ont été posés. Les recherches menées à cette époque seront développées tout au long du xxe siècle et l’administration coloniale va s’appuyer sur les chercheurs pour la définition d’une politique économique pour la colonie de Madagascar.
Conclusion générale
48Une étude de l’histoire de la pensée scientifique de Madagascar avant l’annexion coloniale nécessite donc le recours autant à des témoignages d’époque (38 % des documents du Fonds Grandidier) qu’à des publications ultérieures. Ces quelques aspects que nous avons relevés de la science et de la technique à Madagascar et leur évolution ne reflètent qu’une petite partie des informations contenues dans les documents du centre de documentation du PBZT. Une connaissance détaillée exige une lecture en profondeur que nous n’avons pas faite.
49Les documents du Fonds Grandidier ont été utilisés ou cités par tous ceux qui ont étudié les différents aspects de l’histoire de Madagascar. Beaucoup de points n’ont pas encore été abordés compte tenu de l’extraordinaire richesse du fonds documentaire. Ces documents sont d’une valeur exceptionnelle car ce sont des témoignages rares sur une époque révolue ; ils sont indispensables à la compréhension de l’évolution du système de pensée non seulement au niveau de la région de l’océan Indien mais aussi au niveau mondial.
Bibliographie
Bibliographie
Allorge L. Ikor O.
2003 – La fabuleuse odyssée des plantes : les botanistes voyageurs, les Jardins des Plantes, les Herbiers. 727 p.
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1966-1969 – Bibliographie des travaux scientifiques marins intéressants Madagascar. Bulletin de Madagascar, 239 : 311-372, 251-252 : 313-333, 273 : 93-162.
Ayache S.
1964 – Pour un enseignement de l’histoire de Madagascar. Annales de l’université de Madagascar, série Lettres et sciences humaines, 4 : 7-17 et 5 : 27-90.
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1883-1895 – Liste des plantes de Madagascar
1882-1895. Bulletin mensuel de la société linnéenne de Paris, 45 à 151. Recueil factice.
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1883 – Madagascar la reine des îles africaines : histoire, mœurs, religion, flore. 391 p.
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1930 – La foi des ancêtres : essai sur les représentations collectives des vieux malgaches. 94 p.
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1981 [1908] – Tantara ny Andriana eto Madagasikara : documents historiques d’après les manuscrits malgaches. Antananarivo, Imprimerie nationale, 2 vol. 1243 p.
Cauche F.
1651 – Relations véritables et curieuses de l’isle de Madagascar. Relation du voyage que François Cauche de Rouen a fait en l’isle de Madagascar, autrement Saint Laurent, isles adjacentes et costes d’Afrique, contenant la description du pays, mœurs des habitants. 193 p.
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1938 – Sur les sentiers malgaches. Strasbourg, Éditions Fides, 117 p.
Chevalier A.
1946 – Cinquantenaire de Madagascar : cinquante années d’efforts scientifiques et sociaux pour le développement de l’agriculture malgache. Revue Internationale de Botanique Appliquée, XXVI (286 bis) : 333-504.
Collectif
1895 – L’étude scientifique de Madagascar. Revue Générale des Sciences Pures et Appliquées, 15 : 649-754.
Collectif
1937-1963 – Boky firaketana ny fiteny sy ny zavatra malagasy (Dictionnaire encyclopédique malgache).
Commerson P. de
s. d. – Voyage de Madagascar en 1770 suivi de Note historique sur un peuple nain de Madagascar. Manuscrit. 21 p.
Dandouau B., Fontoynont G.
1913 – Ody et fanafody (charmes et remèdes). Bulletin de l’Académie malgache, XI : 151-167.
Deschamps H.
1950 – Actualité du vieux Nampouine. Cahiers Charles de Foucauld, 4e trimestre : 38-41.
Du Petit-Thouars A.
1806 – Notice historique sur le genre Caniram, ou Strychnos de Linnaeus. 14 p.
Flacourt é. de
1658 – Histoire de la Grande Isle de Madagascar. 384 p.
Fontoynont G.
1910-1912 – Lettres de Chapelier copiées sur les originaux existant aux archives de Port-Louis annotées. Bulletin de l’Académie malgache, VII (1910) : 103-121, VIII (1911) : 69-88, X (1912) : 297-377.
Froberville B. de
1913 – Voyage dans les Sud et dans l’intérieur des terres et particulièrement au pays d’Hancove par Mayeur. Bulletin de l’Académie malgache, XII (première partie) : 139-173.
Gautier E.-F., Froidevaux H.
1907 – Un manuscrit arabico-malgache sur les campagnes de La Case dans l’Imoro de 1659-1663. Paris, Imprimerie nationale, 151 p.
Grandidier
s. d. – Dossier « Documents – notes manuscrites – copies sur l’ethnographie et surtout la linguistique de Madagascar provenant des papiers du gouverneur Julien et du professeur E. Gerbinis ». n. p.
Grandidier A.
1892 – Histoire de la géographie de Madagascar. 298 p.
Grandidier A. et al.
(1885-1928) – Histoire physique, naturelle et politique de Madagascar. 39 vol.
Grandidier A. et al (éd.)
(1903-1920) – Collection des ouvrages anciens concernant Madagascar. 9 vol.
Grandidier A., Grandidier G.
1906 – Les aventures de Robert Drury pendant ses quinze années de captivité à Madagascar et son voyage dans cette île (1701-1712 et 1719-1720). COACM, t. IV : 1-411.
Grandidier G.
1900 – Note sur des ossements d’animaux disparus, provenant d’Ambolisatra, sur la côte sud-est de Madagascar. Bulletin d’histoire naturelle, 5 : 215-217.
Grandidier G.
1905 – Bibliographie de Madagascar : première partie. 433 p.
Grandidier G.
1946 – Les sciences naturelles à Madagascar de 1865 à 1905. Revue Internationale de Botanique Appliquée, XXVI (286 bis) : 355-357.
Grandidier G.
1950 – La France et Madagascar de 1527 à 1895. Cahiers Charles de Foucauld : 50-63.
Hamond W.
1640 – A Paradox proving that the inhabitants of Madagascar or St Laurent, (in the temporal things) are the happiest people in the world. 35 p.
Hildebrandt J.
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Houtman van Gouda F. de
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Julien
(s. d.) – Chronologie historique de Madagascar. Manuscrit, n.p. (voir Grandidier s. d.). L’autre candidat que nous proposons aussi pour le prix Savigny est le R. P. Camboué 1890 – 1 p.
La Vaissière C. de
1884 – Histoire de Madagascar : ses habitants et ses missionnaires. 2 vol., 520 + 486 p.
Lintschotanum I. H.
1601 – Pars quarto. Indiae orientalis. Illustrata & édita à Io. Theod.& Io. Israele de Bry, fratribus. 21 p.
Mégiserus H.
1609 – Beschreibung der oberaus reichen/mechtigen und weitberhiinbten Insul Madagascar, sonsten S. Laurentii genandt. 178 p.
Milne-Edwards A.
1895 – Les animaux de Madagascar. Revue générale des sciences pures et appliquées, 15 : 693-707.
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1887 – geometria nosoratany Eoklida. 74 p.
Pernet R.
1966 – Ethno-botanique et plantes médicinales de Madagascar – Bilan d’un siècle d’études. Bulletin de l’Académie malgache, XLII (1) : 31-48.
Poisson C.
1950 – L’Observatoire d’Ambohidempona à Tananarive. Cahiers Charles de Foucauld : 153-162.
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1957 – Madagascar et les sciences de la nature. Revue de Madagascar, 30 : 9-32.
Pollen F., Van Dam D.
1868 – Relation de voyage à Madagascar. 240 p.
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1985 – Le début de l’enseignement médical à Madagascar ou le docteur Andrew Davidson et le MMC (1862-1876). 164-XXIV p.
Radaody-Ralarosy P.
1966 – Mose Bibikely (le naturaliste Goudot) à Tsimbazaza. Bulletin de l’Académie malgache, XLII (1) : 15-17.
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1966 – Le formulaire d’Analakely et de Soavinandriana sur l’emploi des plantes au siècle dernier. Bulletin de l’Académie malgache, XLII (1) : 49-55.
Razafimpahanana B.
1967 – La tradition merina : essai de conceptualisation. Annales de l’université de Madagascar, série Lettres et Sciences Humaines, 7 : 63-71.
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1802 – Voyages aux Indes orientales et à la Chine, fait par ordre du roi, depuis 1774 jusqu’en 1781. Vol. 2. 298 p.
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Auteur
vololona.rasoa@yahoo.fr
Parc botanique et zoologique de Tsimbazaza, Madagascar
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