Chapitre 4. Un droit à la ville-centre limité pour des migrants
p. 89-105
Texte intégral
1Selon l’article 62 de la constitution vietnamienne, « les citoyens ont droit au logement. L’État intensifie la construction de logements, et en même temps encourage et aide les collectivités et les citoyens à construire des logements suivant un plan d’aménagement général pour assurer progressivement à tous la jouissance de ce droit. La répartition des superficies habitables, gérées par l’État, doit être équitable et rationnelle ». Or, en l’absence de construction de logements accessibles pour les populations les plus défavorisées, dont les migrants, celles-ci comptent sur le secteur privé pour se loger, en général dans des conditions difficiles. Sans hồ khẩu, il leur est difficile d’accéder aux services publics (santé ou écoles) et de bénéficier des crédits à taux préférentiels. Cette classification administrative, avec ou sans hồ khẩu, est source d’inégalité pour ces migrants (Pulliat, 2013), alors qu’ils offrent de nombreux services à la ville et, notamment, un service de collecte des déchets gratuit pour la municipalité.
Les migrants dans Hà Nội et la croissance des services
2Les migrants ruraux composent environ 16,3 % de la population qui vit dans la ville-province de Hà Nội, soit un chiffre légèrement inférieur à celui des autres villes : 19,7 % en 2015 (GSO et UNFPA, 2016). Mais ces chiffres sont sous-évalués en raison de la grande mobilité de la population « flottante » que sont les migrants saisonniers.
3Avec la métropolisation de Hà Nội, le développement des activités de construction et de commerce, l’exode rural s’est accéléré au profit de la capitale, même si ce sont les régions industrielles du sud-est du pays qui attirent le plus de migrants. Entre 2014 et 2019, la province de Hà Nội enregistre un excédent migratoire de 322 052 migrants entrants contre 91 349 personnes sortantes (GSO, 2020). Entre 2004 et 2009, ce sont surtout les zones périurbaines et les pôles de main-d’œuvre industrielle qui sont les plus attractifs. L’accélération des migrations s’effectue dans un contexte de relâchement progressif du contrôle des mouvements des populations à l’intérieur du pays.
4On distingue deux types de migrants dans les zones péricentrales et périurbaines : 1) les migrants définitifs qui ont acquis un logement et visent à vivre longtemps dans la localité où ils se sont installés. Certains viennent du centre-ville de Hà Nội, où les prix prohibitifs du foncier sont devenus inaccessibles, ou des provinces du delta du fleuve Rouge. Ils ont un travail stable et ont acheté un appartement ou un terrain dans les villages urbanisés. Les nouveaux quartiers et les terrains divisés en lots par le gouvernement communal à la périphérie des villages accueillent principalement les migrants définitifs ; 2) les migrants saisonniers qui louent un logement pour un séjour plus ou moins court dans les dortoirs ou une chambre chez l’habitant sont surtout des étudiants et des ouvriers de la campagne. Ils logent chez l’habitant ou résident dans des chambres construites de façon précaire à l’extérieur de la maison principale des villageois.
5La plupart des saisonniers s’installent dans le cœur des villages. Face à la forte demande, les villageois construisent des logements de qualité très variable dans leurs cours, à l’emplacement de leur ancienne maison traditionnelle, de leur jardin ou d’un étang. Parfois, ils louent des chambres dans leur propre résidence. D’un village à l’autre, les possibilités de construction au sein de l’espace résidentiel varient. Les capacités d’investissement des villageois expropriés dépendent de l’importance des compensations foncières qu’ils ont obtenues et de la demande en chambres et en logements locatifs (Fanchette, 2017).
6Ces migrants sont visibles dans la ville pour laquelle ils participent au fonctionnement de nombreux services, notamment dans la rue. Ils n’ont pas accès à des locaux pour travailler. Avec la métropolisation de Hà Nội et la croissance rapide des services (ménage, garde d’enfant, soin à la personne, transports), de la construction et de l’industrie, le taux de migration s’élève rapidement. Les emplois subalternes et mal payés attirent une population jeune issue des provinces les moins développées. La pandémie de covid aura redonné une réelle visibilité à ces migrants ouvriers. La presse a fait de nombreux reportages sur leur vie dans les dortoirs de fortune installés dans les usines et les difficultés de ceux dont les usines ont fermé. Les travailleurs informels ont beaucoup souffert de la pandémie, notamment les migrants, car non enregistrés en ville, ils ne peuvent pas bénéficier des aides.
7La collecte des déchets recyclables est réalisée de façon gratuite par les collecteurs et les commerçants pour la municipalité : on évalue la part des déchets collectés à 20 %. Des chercheurs affirment : « Outre le fait de se procurer des moyens de subsistance pour eux-mêmes et leurs familles, et ainsi participer à l’économie, les recycleurs informels fournissent un certain nombre d’avantages économiques, environnementaux et sociaux. Ils contribuent à réduire les quantités de déchets destinés à l’enfouissement ; ils fournissent un service de collecte alternatif et gratuit, qui constitue un avantage économique direct pour les entreprises et les ménages, et permet de réduire les coûts de collecte et d’élimination pour les communes ; enfin, ils contribuent à réduire la demande d’extraction des ressources primaires et leur activité aide à limiter les émissions de gaz à effet de serre. » (Chaturvedi et al., 2009). Ainsi, « le recyclage privé informel dans les pays à revenus intermédiaires crée des externalités économiques et environnementales positives. Dans un certain sens, les recycleurs informels subventionnent les systèmes municipaux de gestion des déchets en fournissant gratuitement à la ville des modes d’élimination alternatifs » (Deat, 1998). De même, cette activité génère de nombreux revenus, notamment des salaires, des loyers et des activités induites qui participent à la dynamique urbaine.
8La migration participe à la croissance urbaine, du fait des nombreux emplois faiblement payés qu’elle induit. Pourtant, ces habitants, qu’ils vivent de façon temporaire ou permanente en ville, bien qu’ils participent à la vie de la cité et offrent des services à des prix peu élevés (restauration, commerce, services à la personne) accessibles à une population nombreuse, ne sont pas considérés comme des citoyens à part entière.
9Ainsi, avec la métropolisation, la compétition sur les ressources foncières et la privatisation de la gestion urbaine, la ville est de plus en plus inégale et ségréguée. Les populations précaires et à bas revenus, notamment les migrants, rencontrent de nombreuses difficultés pour accéder à des logements. Ceux qui n’ont pas de papiers de résidents longue durée n’ont pas accès aux services sociaux comme l’éducation, la santé et n’ont pas le droit d’accéder à la propriété. La moitié des migrants en ville vivent dans des locations, en comparaison avec les 8,5 % des populations originaires de ces villes (GSO et UNFPA, 2016).
10À Hà Nội, il n’y a pas de bidonvilles comme dans la plupart des grandes villes du Sud, mais on trouve des poches de pauvreté, notamment dans les zones où des dortoirs de mauvaise facture, ou nhà trọ, sont construits dans les zones difficilement constructibles comme les abords des canaux devenus de véritables égouts, sur les friches agricoles et les jardins des villages urbains, sur les anciens étangs asséchés.
Un pied au village et un pied en ville
11Plus de la moitié des gérants de bãi sont des migrants de courte et moyenne durée, et une partie de ceux nés dans la province de Hà Nội exercent dans un district différent de leur lieu de naissance. Lorsque le commerce des déchets recyclables a commencé à se développer parallèlement à la croissance de la consommation urbaine et de la construction dans les années 1990, les revenus de cette activité ont dépassé ceux issus de l’agriculture dans le budget des ménages. Pour de nombreuses familles, le commerce des déchets était devenu une activité domestique qui exigeait des hommes et des femmes qu’ils se déplacent, laissant les enfants aux grands-parents et abandonnant parfois complètement l’agriculture. Depuis les années 2000, un certain nombre de ménages se sont installés dans les villes, soit en gérant des dépôts prospères, soit en ayant d’autres petites entreprises urbaines, tout en conservant la propriété et les liens de parenté avec le village (Nguyễn Minh, 2019).
12La mobilité constitue une stratégie pour travailler en ville tout en maintenant une partie de la famille au village, où l’accès aux services sociaux et la garde des enfants sont plus faciles. Les conditions de translocalité diffèrent selon les collecteurs et les commerçants de déchets. De nombreux freins à l’intégration en ville demeurent pour ces migrants définitifs : le marché du logement locatif en ville, l’accès à des parcelles pour installer les dépôts, les politiques disqualifiantes à l’encontre des migrants basées sur l’exclusion, notamment pour l’usage des trottoirs pour la vente ou les activités de collecte et de tri. « Le besoin d’un hồ khẩu en bonne et due forme pour inscrire les enfants à l’école participe au choix de certains gérants à laisser les enfants au village, puis ils rejoignent leurs parents quand ils terminent leur cursus secondaire. Ainsi, les enfants sont présents dans le bãi seulement avant qu’ils ne soient scolarisés, pendant les périodes de vacances scolaires ou bien après leur scolarité. Logiquement, le fait d’inscrire ses enfants à l’école est donc un élément moteur dans la décision de déclarer sa résidence à Hà Nội pour les couples qui souhaitent les garder auprès d’eux. » (Litou, 2016).
13En raison de la difficulté des migrants ruraux à s’intégrer en ville et à bénéficier des services sociaux, la plupart des đồng nát mènent une vie translocale entre le village d’origine et la ville d’adoption. Les études sur la migration et la mobilité soulignent que l’appartenance est constituée de divers attachements simultanés à un lieu : la migration et la mobilité peuvent créer une appartenance spatiale « multisituée » (Bennett, 2014 ; Marcu, 2014), mais aussi des sentiments d’« entre-deux » (Huot et al., 2014). Dans une revue de la littérature récemment publiée, Lähdesmäki et Saresma (2016) concluent qu’il y a cinq façons principales d’encadrer l’appartenance : la spatialité, l’intersectionnalité, la multiplicité, la matérialité et la non-appartenance (Gilmartin, 2008). Les processus de formation des ménages doivent être considérés comme des projets soutenus dans de multiples endroits et par le biais de formations sociales variées. La spécificité des villages du district de Xuân (Nam Định) est leur spécialisation dans l’économie des déchets, considérée à la fois comme une source de revenus, mais aussi une catégorie sociale qui diffuse des valeurs morales, sociales et économiques (Nguyễn Minh, 2019). Cette translocalité des migrants de Hà Nội est pratiquée par d’autres acteurs du secteur informel, les xe ôm, les vendeurs ambulants (Agergaard et Vu Thi, 2011 ; Karis, 2013), et s’explique en grande partie par les distances relativement limitées entre Hà Nội et les autres villages du delta du fleuve Rouge (une centaine de kilomètres au maximum) et la densité du réseau routier dans cette région densément peuplée (plus de 1 000 habitants au kilomètre carré). Nguyễn Minh remarque des contradictions dans la façon dont les collecteurs présentent leur vie en ville et la réalité de celle-ci dans leur village. « De nombreux collecteurs et commerçants de déchets m’avaient parlé de leur vie misérable dans leur village d’origine, à Nam Định. La réalité est en effet différente. Le district de Xûan Trường est riche. Ses rues sont larges, bien pavées, et les écoles et crèches sont du même niveau que celles de la ville. Ce n’est pas rare de voir des villas avec des jardins bien entretenus, surplombant les rizières et les canaux. » (Nguyễn Minh, 2019).
14Contrairement aux gérants de bãi qui sont installés en ville pour une longue durée, les đồng nát effectuent des migrations saisonnières en ville en suivant les calendriers agricoles (récoltes de riz en mai et en octobre, dans le cas de deux récoltes par an). Celles qui n’ont pas d’enfants en ville retournent au village pour la récolte, pour des événements familiaux ou pour s’occuper de leurs enfants laissés à la charge des grands-parents, voire du mari. Telle cette femme originaire de Nam Định qui « ne retourne que très peu au village car l’un de ses enfants est ici. Elle vit avec son mari et sa fille dans une chambre à Cổ Nhuế (péricentre) pour être près de l’université de sa fille. » (99).
15En revanche, les đồng nát qui ont encore une parcelle au village rentrent régulièrement pour les travaux des rizières. Les affaires familiales, naissances, décès, anniversaires, suivies des enfants et des maladies dictent les allers et retours, pour certaines au moins une fois par mois. D’autres retournent au village pour se faire soigner car ils ont les soins gratuits. Telle madame Hà qui est retournée la semaine précédant l’enquête dans son village à Thanh Hóa pour aller chez le dentiste, car elle bénéficie de l’assurance santé de son mari qui est un Mường1. Elle a aussi assisté à des funérailles (112). Les migrants définitifs qui ont leurs enfants sur place à Hà Nội ne rentrent au village que pour les fêtes. Dans tous les cas, ils rentreront au village pour la retraite. Certains participent aux associations des « sœurs et frères du village natal », quand ils ont le temps. « J’habite à Hà Nội, je ne déménagerai que quand je serai âgée ou quand je serai morte (!) Mais chez moi, c’est ici. J’ai peu de contacts avec les gens de mon village à Mỹ Đức ».107).
16Des migrations originales se sont développées ces dernières années : les migrations pendulaires journalières de paysannes de la province de Hà Nội. De nombreuses collectrices qui exercent leur activité dans les arrondissements du péricentre, comme Hà Đong, ou de districts périurbains comme Gia Lâm, sont des migrantes journalières originaires des zones rurales qui bordent Hà Nội. Elles arrivent tôt le matin en bus pour faire leur collecte dans un quartier la matinée ou bien toute la journée, puis elles repartent dans leur village une fois le travail fini. Ces migrations journalières sont individuelles et ne relèvent donc pas du même type de dynamique que les migrations saisonnières ou de long terme, dont les implications sont beaucoup plus lourdes (familles, logement, etc.). Elles sont bien plus flexibles et moins contraignantes puisqu’elles n’amènent pas un changement de vie radical. Elles se réalisent vers le péricentre de la capitale et impliquent des mouvements pendulaires réduits (Litou, 2016). Ainsi, de nouvelles logiques de collecte se développent à mesure que la ville s’étend. Les nouvelles opportunités de collecte liées à l’urbanisation poussent les individus des campagnes à prendre part à ce réseau, sans pour autant abandonner leur activité agricole saisonnière comme on l’observe pour les collecteurs de Nam Định (Litou, 2016).
17Ces migrations de femmes renégocient les relations de genre au sein des familles, lorsque le mari reste au village pour s’occuper des enfants. Ces formes de migrations circulaires visent à maintenir la famille au village et à accéder de façon temporaire à des ressources urbaines via la collecte des déchets. En 2004, selon l’enquête de Resurrección et Khanh (2007) effectuée dans deux villages du district de Xûan Trường, 22 % de la population active du village de Xuân Vinh était engagée dans ces migrations saisonnières et 40 % dans le village voisin de Xuân Phong. Tous les trois mois, les migrants retournent au village et ramènent leurs économies qui étaient utilisées en 2004 par ordre d’importance : la nourriture, la location de machines agricoles, les dépenses ménagères et la scolarisation des enfants. Elles participent aussi aux dépenses familiales comme les mariages et les festivals. L’achat d’électroménager ou d’une télévision est un symbole d’enrichissement lié à la migration (Resurrección et Khanh, 2007). D’après cette enquête, les femmes travaillent entre six et huit mois par an à Hà Nội et retournent deux fois au village. La mauvaise santé des membres de la famille, les anniversaires de mort et les mariages les font rentrer au village en dehors des calendriers culturaux.
18Au début des années 2000, les femmes partaient la plupart du temps seules et laissaient les enfants au mari avec le soutien des grands-parents. Le mari s’occupait en parallèle des travaux agricoles. Convaincre les maris de s’adonner aux tâches ménagères en l’absence de leur femme rencontre des résistances. Cependant, le caractère temporaire, même si saisonnier, de ce transfert de tâches est plus accepté par les hommes, même s’ils estiment que ce n’est pas leur travail. Les nombreux témoignages de femmes ayant le « mal du pays » que présentent Resurrección et Khanh dans leur article expriment la douleur, mais aussi l’ambivalence de ces migrations. Les dettes à rembourser et les investissements nécessaires sur l’exploitation sont les principales raisons de départ des femmes vers la ville, au prix de l’éducation des enfants auxquels les hommes ne peuvent donner l’attention nécessaire et qui est habituellement à la charge des femmes.
19Dans sa thèse, Nguyễn Minh (2019) montre un aspect plus ambivalent des raisons migratoires des femmes : « La normalisation des migrations féminines, cependant, a été facilitée par le rôle traditionnel des femmes dans le petit commerce qui leur conférait une certaine mobilité. Le fait que les locaux fassent référence au métier de collecteur de déchet, comme “aller au marché” (đi chợ), semble être une façon d’aborder la mobilité des femmes mariées. Même si elles bougent au-delà des limites de l’espace villageois, elles restent dans l’espace du marché. » En l’absence de leur femme, les hommes maintiennent la stabilité morale de la maisonnée (la maison, le jardin, les champs et l’entretien de la tombe des ancêtres). Pour Nguyễn Minh (2019), ces enquêtes montrent que le fait pour les hommes de ne pas gagner d’argent et de s’occuper d’activités dont certaines relèvent des femmes n’implique pas une réduction de leur statut. Lors des discussions au village, les hommes aiment faire la blague suivante : « Nous, hommes mûrs, maintenant nous restons à la maison pour garder le but. » Cette analogie au football, activité on ne peut plus masculine, leur confère le rôle de patron du royaume intérieur, en tant que gardien et protecteur de la moralité familiale.
20Toutefois, dans les familles élargies, la liberté de circulation n’est pas évidente. Les jeunes femmes partent avant le mariage dans de nombreux cas et suivent leur mère dans leurs pérégrinations. C’est tout à fait normal. Une fois mariées, elles retourneront dans la famille de leur mari jusqu’à ce que l’enfant ait atteint un ou deux ans, avant de repartir. Nguyễn Minh (2019) raconte l’histoire d’une jeune femme, mariée à 18 ans à un homme de douze ans son aîné et chauffeur de taxi à Hà Nội. Elle a un bébé de 6 mois au moment de l’enquête et vit avec sa belle-famille, la grand-mère de son mari et trois de ses nièces dont les parents sont des gérants de dépôts à Hà Nội. Cette jeune femme voudrait retourner à Hà Nội pour continuer son activité de đồng nát quand son fils aura un an et demi. Elle se sent nerveuse de rester à la maison sans gagner d’argent et voudrait rejoindre son mari à Hà Nội. Cependant, le beau-père veut qu’elle reste éduquer son fils jusqu’à ce qu’il ait 3 ans, car c’est un garçon, le seul de ses six petits-enfants. L’héritier !
21Les enquêtes que nous avons effectuées entre 2016 et 2020 montrent une plus grande participation des hommes à la migration, renforçant ainsi le rôle des grands-parents dans l’entretien des enfants restés au village. La croissance des emplois informels en ville et la volonté de nombreux migrants de se construire une maison au village participent à cette double migration du mari et de la femme. Nguyễn Minh (2019) aborde la question de la génération perdue des enfants laissés au village à la fois sur le plan éducationnel que scolaire, une question très sensible en Chine où 60 millions d’enfants de migrants sont considérés comme des left-behind children, soit 38 % des enfants du monde rural2. Peu d’études abordent cette question au Việt Nam où le problème est réel.
Accès précaire au foncier locatif et au logement
22La difficulté d’accéder au foncier pour installer leur dépôt constitue un des problèmes majeurs des gérants de dépôts, tandis que les collectrices ne trouvent que des logements précaires durant leur séjour en ville. Le statut résidentiel des migrants est défini par la possession d’un hồ khẩu qui donne accès aux services sociaux (voir page 311).
Des contrats de location de courte durée
23Les gérants de dépôts sont confrontés à deux problèmes importants : devoir déménager régulièrement et subir une forte instabilité des loyers. Cette double incertitude les rend vulnérables. Ce turnover des parcelles peut, dans de rares cas, constituer un atout : le caractère temporaire de la location d’une parcelle dans le centre-ville constitue la condition pour que les autorités locales les laissent accéder à la manne de déchets dans cette partie de la ville. Mais il constitue aussi un sérieux inconvénient : le caractère éphémère de leur installation (en moyenne tous les 4,7 ans, selon Mitchell, 2008a) met à mal le long travail de tissage de réseaux dans le voisinage ou avec les đồng nát qu’il faudra reconstruire, sans compter la perte de temps pour trouver un nouveau local. Telle gérante de dépôt affirme qu’« elle a mis un à deux mois pour trouver un terrain de location, mais explique qu’il faut parfois trois à quatre mois » (38). Une autre gérante affirme qu’« ils ont perdu tout leur réseau de Câu Giấy en s’installant dans un nouveau quartier et ont dû recréer de nouveaux liens avec le voisinage et les autorités locales » (70).
24De même, la grande volatilité des loyers que les propriétaires peuvent augmenter comme bon leur semble remet en cause le budget de certains dépôts, exerçant leur métier parfois à la limite de la rentabilité. Les gérants paient jusqu’à 8 ou 10 millions par mois un local de 50 à 80 m2 dans le centre-ville. « En plus de la charge du loyer, il faut payer six mois à l’avance, et c’est difficile de trouver les 30 millions de VNĐ. » (29) (89).
25« C’est difficile de louer une parcelle car les propriétaires ont peur des incendies » (34), notamment depuis l’explosion d’une bombe dans un dépôt de Hà Đông en mai 2016. « Nous dépendons de la disponibilité du terrain. On ne peut pas décider la durée. Le loyer est élevé avec la croissance de la demande foncière. » Enfin, les conditions de vie pour la famille, ou au moins le couple lorsque les enfants sont restés au village, sont parfois difficiles : vivre au quotidien à proximité des matériaux, sans réel confort, est dur. Certains gérants préfèrent déménager dans le péricentre ou le périurbain car la disponibilité foncière est meilleure, mais les possibilités d’acheter des déchets sont moindres. Cela signifie gagner moins d’argent.
Résidence précaire des đồng nát
26Les migrants saisonniers et permanents rencontrent de nombreuses difficultés à se loger à Hà Nội. Selon l’enquête migration réalisée par le General Statistic Office en 2015 (GSO, 2016), la recherche de logement constitue la principale difficulté annoncée (42,6 % des cas), devant la recherche d’emploi (34,3 %), alors que chercher un emploi constitue la principale raison de la migration en ville (38,4 %).
27Les đồng nát s’installent pour plusieurs mois dans des dortoirs où elles ont leurs habitudes, souvent avec un ou deux membres de leur famille ou du village, les chị em đồng hương. La plupart ne cherchent pas à déménager définitivement à Hà Nội et ont laissé leurs enfants au village. Leur vie translocale reste très précaire, elles cherchent à payer le moins possible de frais durant leur séjour en ville. Comme elles restent moins de six mois en général, elles n’ont pas de papier de résidence et sont juste déclarées à l’administration du phường (quartier) par le propriétaire du dortoir. Les loyers s’élèvent de 700 000 VNĐ à un million selon le type de chambre. Dans l’hypercentre et le péricentre, ces dortoirs se trouvent en général dans les villages urbains et sont des espaces en attente de construction. Ils peuvent être surpeuplés, très précaires et ressemblent à des micropoches de bidonville en plein quartier résidentiel. On les trouve de préférence dans les zones non constructibles, anciennes parcelles de jardin, le long des canaux devenus des égouts où les constructions en dur de plusieurs étages ne sont pas encore réalisables. Comme les dépôts de déchets, les dortoirs ont une existence parfois courte, ce qui oblige les locataires à déménager régulièrement.
28Plusieurs đồng nát rencontrées sont âgées et vivent à Hà Nội depuis plusieurs décennies après avoir fait de nombreux métiers. Elles vivent de façon permanente dans des maisons anciennes, avec parfois un enfant adulte. Mais elles doivent retourner au village pour se faire soigner. Dans les villages péricentraux et périurbains, les dortoirs sont plus faciles à trouver, plus spacieux et moins chers.
Des dortoirs localisés dans les zones enclavées
29Les dortoirs sont souvent construits de façon précaire sur des parcelles en attente de construction3, à l’instar des dépôts de déchets. Selon la taille et le statut foncier des parcelles, ils sont construits en longueur sur un étage ou en hauteur. Ils accueillent principalement des étudiants, des ouvriers et des acteurs du secteur informel et précaire.
30Les cartes 1 et 2 montrent deux exemples de dortoirs étudiés par des étudiants de la section francophone de l’université d’architecture de Hà Nội. Sur la carte 1, on remarque que les dortoirs (nhà trọ) sont de préférence situés dans la zone hors-digue de Tây Hồ, quartier huppé au nord du lac de l’Ouest (les cinq dortoirs au nord et à l’est de la carte). Les deux dortoirs à l’est sont dans le centre du village urbain de Xuân Là, au fond d’un dédale de ruelles. Les dortoirs représentés sur la carte 2 sont construits en périphérie d’un village urbain de la seconde couronne de la capitale. Dans ce village, il reste des poches de terres non constructibles en attente de changement de statut foncier. Dans l’attente d’obtenir les autorisations formelles de construction, les villageois élèvent des logements précaires, en payant des dessous de table. La plupart de ces logements sont situés dans des ruelles et pour la plupart en fond de ruelle.
Encadré 1. La vie d’un dortoir de đồng nát dans un village urbain (112)
Des logements précaires…
Le quartier de Ngọc Hà a connu beaucoup de changements depuis que le canal qui le traversait a été recouvert d’une rue. À l’emplacement du dortoir, il y avait autrefois un jardin. Avec l’augmentation de la demande en logements, de nombreuses parcelles non constructibles, comme ce jardin, ont été occupées par des habitations construites en dur, mais de façon précaire, avec des matériaux récupérés. Ces maisons sont divisées en plusieurs chambres pour la location.
Le dortoir de madame Hà est très étroit et le plafond très bas. Il est composé de deux chambres, chacune comprenant six lits faits de planches en bois, surélevés avec une natte en jonc dessus. Le propriétaire est de Hà Nội et Hà ne le trouve pas très sympathique. Il vient chaque fin de mois récupérer ses loyers et ne tolère aucun retard. Celles qui ne peuvent pas payer doivent se débrouiller pour emprunter. Malgré tout, Hà préfère y rester car elle est habituée à vivre là. Elle ne partira que lorsque le propriétaire la mettra dehors ! Dans d’autres dortoirs, le compteur électrique est partagé avec celui du propriétaire, ce qui complique les choses lors du paiement, car la consommation de chacun est difficile à évaluer. Ici, elles ont leur propre compteur, les locataires se partagent la quittance en fonction de leur usage. Pendant les deux premiers mois de confinement liés à la pandémie de covid, le propriétaire a baissé le loyer de moitié. Il sait que les locataires sont des đồng nát et celles qui ne sont pas rentrées à Nam Định avaient de faibles ressources à ce moment-là.
La construction est précaire et il y a beaucoup de fuites d’eau pendant la saison des pluies. Le propriétaire fait le minimum et, plutôt que de réparer le toit, il a posé une bâche en plastique au plafond. Les locataires doivent bricoler pour réparer la chambre. Elles ont ramassé des plaques de polystyrène pour arranger le plafond et mis des morceaux de tissu au-dessous pour éviter qu’elles tombent lorsque les rats courent sous les toits la nuit. Souvent, les nouveaux locataires ne peuvent pas bien y dormir les premiers jours.
… pour des populations instables et migrantes
Certains locataires changent souvent de dortoir. Mais Hà et deux autres de ses collègues de Nam Định logent dans ce dortoir depuis près de dix ans. Une đồng nát âgée de 70 ans vient de rentrer dans son village pour s’occuper de ses petits-enfants après avoir séjourné pendant environ trois à quatre ans avec elle. Hà parle d’elle avec admiration, disant qu’à son âge, la vieille đồng nát portait encore sa palanche pour aller collecter les déchets recyclables. Elle a aussi dit que, malgré son âge, elle a beaucoup de mà lắm lộc lắm (fortune).
Souvent, les locataires proposent les lits vacants aux migrantes récemment arrivées à Hà Nội. Un jeune homme habite avec sa mère dans la chambre ; il est livreur. Tous les autres locataires du dortoir sont des femmes. Toutes travaillent comme đồng nát et viennent de Nam định, à l’exception de Hà qui vient de Thanh Hoá.
Les habits sont accrochés sur le mur ou posés sur des tabourets ; chacune a son coin. Chaque moustiquaire sert à trois personnes et est relevée pendant la journée. C’est le propriétaire qui les a achetées.
Le loyer est payé pour la chambre à hauteur de 2 400 000 VNĐ par mois divisé entre tous les locataires. Comme ils sont six au moment de l’enquête, chaque personne paie 400 000 VNĐ. Le propriétaire ne limite pas le nombre de locataires tant qu’il reçoit son loyer chaque mois. Elles ont été jusqu’à dix personnes dans la chambre ! Ce sont elles qui cherchent les locataires quand un lit se libère. En 2004, le loyer mensuel de la chambre était d’un million, mais graduellement le propriétaire a augmenté le prix à 1 500 000, 1 800 000, puis 2 millions... Hà suppose que le prix augmente avec la modernisation du quartier, notamment le recouvrement du canal par une route qui offre dorénavant une bonne accessibilité. En s’installant ici, le propriétaire déclare ses locataires à l’administration du phường.
31Le dortoir représenté sur la figure 1 est construit sur le reste d’une parcelle qui a été divisée entre trois frères, chacun y ayant bâti sa maison. L’espace est très étroit et le propriétaire a construit le dortoir en longueur sans permis de construire. Les occupants ne se connaissent pas et le turnover est élevé.
L’avenir incertain des collecteurs et commerçants
Discrimination et perceptions négatives du métier
32À la discrimination liée au statut de migrant s’ajoute celle à l’égard des travailleurs de déchets, considérés comme sales. Une gérante affirme : « Mes enfants n’ont pas beaucoup d’amis à l’école parce que les parents de ceux-ci disent qu’ils sont sales à cause de mon travail. Même dans le quartier, il n’y a aucun enfant qui veut jouer avec les miens. » (30) (Dedeyan, 2018). Ainsi, certains collecteurs ou commerçants de déchets souffrent du manque de reconnaissance sociale que leur apporte leur métier et ne veulent pas que leurs enfants prennent leur relève (2). Untel déplore notamment le dégoût des classes aisées, un autre (6) le mépris accru depuis l’explosion de Hà Đông. Le suivant aimerait changer de travail, car il ressent qu’il n’est pas reconnu par la société. Alors que les amis avec lesquels il a fait ses études ont de « meilleurs emplois », lui fait un métier physique et il en a un peu honte. Il souhaiterait changer de métier, mais il veut maintenir son niveau de vie (7). Une gérante ne comprend pas pourquoi son métier est dévalorisé, alors qu’il a une véritable valeur et une utilité économique et environnementale (16). Au cours des entretiens, les travailleurs des déchets se dévalorisent, car ils considèrent leur métier sale pour des gens sans éducation comme eux, contrairement à leurs enfants qui vont à l’université (70). Nous avons rencontré des enfants ayant honte du métier de leurs parents et qui ne veulent pas les aider (89). Enfin, d’autres contraintes que rencontrent les gérants des bãi leur pèsent : les relations difficiles avec le voisinage, les autorités locales, les đồng nát, les mafias du trottoir, les arnaques de matériaux qui précarisent leur vie quotidienne.
33À Pékin, le même sentiment de dévalorisation des collecteurs et fouilleurs de déchets appartenant au système informel demeure. Ils sont considérés comme manquant de suzhi, mot que l’on pourrait traduire par « qualité humaine ou avoir de la culture ». Leur travail ne donne pas l’image de modernité que le gouvernement veut mettre en avant. C’est surtout dans les quartiers huppés que l’on rencontre une résistance de la part des habitants à leur encontre. Ils sont souvent associés au crime, à la saleté, notamment les fouilleurs qui récupèrent des déchets souillés dans les bennes et les décharges (Landsberger, 2019).
34Toutefois, certaines personnes rencontrées par Louise Alvergnat dans le cadre de son mémoire de master 1 (2018) semblent avoir une perception positive de leur métier, notamment pour les revenus qu’il apporte et la liberté d’entreprendre. Une collectrice de 55 ans a expliqué que ce métier avait un gros potentiel et que certains gérants de dépôts gagnaient des millions de VNĐ. Des gérants de dépôts ont aussi parlé de la création d’emplois que ce secteur générait. L’une d’elles a renchéri que non seulement ce travail créait de l’emploi pour les habitants de la ville de Hà Nội, mais il générait aussi de l’emploi pour les personnes qui travaillent dans les usines de recyclage aux alentours de la capitale. Elle mentionnait aussi le rôle économique de villages du recyclage. « C’est très efficace pour le gouvernement. Imagine si les gens jetaient des bouteilles usagées par terre, c’est du gaspillage, et on doit acheter des nouveaux matériaux pour la production qui sont très chers. » (106).
35Enfin, le rôle environnemental de leur métier a été plusieurs fois mis en avant. Huit gérants de dépôts nous ont expliqué que, sans elles, il y aurait beaucoup trop de déchets à Hà Nội. Selon l’une d’entre elles : « Nous collectons un grand volume de déchets, ce qui améliore la situation environnementale de la ville. » (Alvergnat, 2018). Ces discours vont dans le sens des analyses de Cirelli et Florin (2015) : « Face au stigmate, les récupérateurs intériorisent les représentations négatives à leur encontre, mais ils cherchent aussi à les contrer en magnifiant certains aspects de leur travail : l’exposition permanente au risque, au lieu de les affaiblir, les rendrait invulnérables grâce à une sorte d’immunisation physique et symbolique. De même, ils font valoir les effets positifs sur la propreté de la ville et sur l’environnement de leurs activités. Certes, ils n’annulent pas le stigmate, mais ils tentent de s’en arranger et, en quelque sorte, de le renverser par des discours légitimant leurs activités. »
La relève par les enfants des đồng nát et des gérants de dépôts
36Les enquêtes qualitatives réalisées auprès d’un échantillon de gérants de dépôts donnent une idée de la composition de leur famille et de l’avenir de leurs enfants. Un des objectifs de la vie de labeur que mènent ces migrants est d’offrir à leurs enfants un meilleur avenir professionnel grâce aux études. Pour certains, il est hors de question que leurs enfants prennent la relève et, à force de sacrifice, ils comptent sur l’université pour les sortir de leur condition de chiffonniers. Toutefois, ils rencontrent des difficultés à entrer dans les écoles publiques en tant que migrants sans permis de résidence, et ils doivent donc payer des frais de scolarité élevés dans des écoles privées.
37Sur 52 personnes ayant répondu aux questions sur la composition familiale et la scolarité ou l’avenir de leurs enfants, 12 enfants adultes travaillent avec leurs parents ou ont ouvert un dépôt à Hà Nội à leur compte, 3 exercent un autre métier à Hà Nội, 13 enfants adultes font ou ont fait des études à l’université de Hà Nội, 17 ont des enfants mineurs scolarisés à Hà Nội et 7 ont laissé les enfants mineurs au village à la charge des grands-parents.
38Sans être assurés de leur représentativité, ces chiffres montrent toutefois que la scolarisation des enfants est importante pour ces commerçants de déchets. Sur 24 familles ayant des enfants mineurs, 17 ont choisi de les scolariser à Hà Nội malgré le coût élevé de l’accès au permis de résidence en ville (hồ khẩu) et la difficulté à trouver un logement correct pour accueillir la famille. Seuls 7 ont laissé les enfants au village à la charge des grands-parents, pratique plutôt courante chez les đồng nát et les migrants précaires.
39Les jeunes scolarisés trouvent le métier de leurs parents difficile ou dégradant ; certains ne tentent pas de les aider. Une gérante nous confie : « Nous avons trois enfants adultes et indépendants qui ont fondé une famille, mais aucun n’a voulu nous suivre dans ce métier laborieux et “sale”. Ils ont tous été éduqués à Hà Nội, mais ils ne trouvent pas de débouchés. Nous avons beaucoup investi dans les études de notre fille benjamine, mais son parcours professionnel n’est pas meilleur que ses aînés et elle a fini par ouvrir un café comme eux. » (51). Dans une autre famille, les parents ont suivi leurs enfants venus en ville pour faire des études. Ils ont ouvert un dépôt pour les financer (58). Enfin, la migration à l’étranger pour les diplômés déçus de ne pas trouver d’emploi reste une option pour d’autres.
40Le passage par l’université n’ouvre toutefois pas assurément la voie vers des emplois plus valorisants. Une jeune gérante de dépôt enceinte nous affirmait avoir suivi des études à l’université et ne pas trouver d’emploi suffisamment rémunéré avec son diplôme. Par dépit, elle a suivi l’exemple de ses parents et ouvert un dépôt qu’elle a bien décoré et entretenu pour accueillir ses clients et son futur bébé.
41Dans 12 familles, les enfants ont pris la relève des parents dans la gestion du dépôt, les aident ou ont ouvert leur propre dépôt. Dans de rares cas, les enfants ayant échoué dans le secondaire aident leur parent, le temps de trouver une autre option. À la lumière de ces résultats, on peut s’interroger sur la relève des jeunes générations mieux scolarisées que leurs parents dans ce métier difficile mais rémunérateur.
Notes de bas de page
1 Apparemment, les ethnies minoritaires bénéficient d’une bonne couverture sociale !
2 https://www.policyforum.net/protecting-the-welfare-of-chinas-left-behind-children/
3 Interstice, ancien jardin, parcelle non constructible le long d’un canal ou dans la cour d’une ancienne maison rurale que le propriétaire a reconstruite en hauteur.
Auteurs
Géographe, correspondante de la JEAI, directrice de recherche, IRD.
Stage de master d’urbanisme de mars à juillet 2016.
Stagiaire master 1 en sciences sociales, université Paris-Descartes (trois mois en 2018).
Stagiaire master 1 en sciences sociales, université Paris-Descartes (trois mois en 2018).
Stagiaire assistante de recherche de l’IRD (mai à août 2020).
Stagiaire master 2 en géographie, université Paris-Sorbonne (trois mois en 2019).
Stagiaire master 2 en géographie, université Paris-Sorbonne (trois mois en 2019).
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